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| Quand un expat' en rencontre un autre. | |
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Dim 6 Fév - 19:07 |
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| - La lecture a toujours tendance à me donner soif, je pensais que vous auriez atteint des sommets de déshydratation après tous les livres que vous avez… rencontrés ? Il jouait et il jouait bien. Tantôt aussi sérieux que la mort, tantôt aussi cocasse que la vie. Une danse à deux temps, déroutante. - La marque sur votre joue droite, reprit-il avec un air goguenard. Je serais prêt à parier que c’est Rendre votre grand-mère chèvre : Maléfices à l’égard du troisième âge de Firmin Granchmin. Un très bon livre ! Épais, mais ça vous le savez sans doute déjà… Balto se montra au détour d’une pile de livres. Il s’assit pendant un moment et regarda les deux sorciers avant de disparaître à nouveau. Samuelle allait devoir se faire à la présence du Beauceron. Il n’aimait pas rester longtemps éloigné de son maître. Ils étaient tous les deux liés d’une manière qui dépassait l’entendement, même dans le monde des sorciers. Alors que Samuelle lui lançait des regards torves à l’examen de ses blessures occasionnées par la chute des livres, Lukas remplit les deux verres d’eau et en prit un pour lui, laissant le deuxième à la portée de la métisse. Cette dernière fondit sur la tablette de chocolat. Le sorcier souriait. De toute évidence, il était plus détendu depuis leur affrontement. Pas de doute. La bagarre, ça détend et ça rapproche ! A moins que ça n’éloignait ? Il continuait à la regarder avec intérêt mais la suspicion s’était quelque peu atténuée dans ses yeux azurs. - Nous sommes donc tous les deux des étrangers, ici. dit-il lorsqu’elle lui apprit qu’elle venait… du nord. Elle aurait pu venir du nord de l'Angleterre, mais Lukas savait identifier un expatrié lorsqu'il en voyait un. Grimace en aparté. Il se surprit à en venir à leur trouver des points communs. Quant aux assertions suivantes de Samuelle, elles firent sourire Lukas jusqu’à la dernière qui le fit littéralement pouffer. - Et je ne suis pas dangereuse ! - Allez dire ça au Ministère, répondit-il. Moi et mon parquet on s'est déjà fait une opinion à ce sujet. Le Chercheur de Sorts finit par se relever. Il vérifia que sa cuisse avait bien fini de saigner puis s’approcha de Samuelle. - Allez ! Debout ! dit-il en lui arrachant le peu de chocolat qui lui restait dans les mains. Vous m’avez demandé de vous enseigner quelque chose, alors, au travail ! Il lui attrapa la main et la remit sur pied. - Oups ! J’avais oublié. Pas de contact. dit-il en ayant l’air faussement embêté. Par ici, si vous le voulez bien. Il la suivit jusqu’au centre de l’arène. - Inutile de soigner vos blessures de guerre dès à présent, au cas où il y en aurait d’autres. informa-t-il, gouailleur. Une fois tous les deux au centre. Luka s’appliqua à rester derrière la métisse sans jamais la toucher. Néanmoins, il était tellement proche d’elle que la situation en était ridicule. - On va travaillé votre position tout d’abord. Si vous voulez passer pour une sorcière aux yeux de tous, vous devez avoir l’air d’une sorcière. La baguette tenue dans le bon sens. Prolongement de votre main. Impossible de mal la tenir, ou de la laisser tomber, ça reviendrait à laisser tomber votre main. Compris ? demanda-t-il avec une alacrité militaire. Relevez le menton, gonflez votre poitrine. Tenez-vous droite. Fixez un point devant vous. Votre cible. Pointez votre baguette. Imaginez que je suis en face, si ça peut vous aider. Les pieds légèrement écartés. Pas trop. Abandonnez cette attitude de nageuse prête à plonger. Vous êtes une sorcière. Quittant le dos de Samuelle, il la contourna pour se placer juste en face d’elle. - Quant à votre accoutrement lorsque vous serez au ministère, troquez votre veste d’aviateur pour une robe de sorcier. Un mouvement de baguette et Samuelle se trouvait vêtue d’une robe de sorcière gris-moche, trouée par endroit et, à coup sûr, elle devait gratter. - Par-fait ! éructa le Chasseur de Sorts avec un contentement railleur non dissimulé. Après être resté pendant un moment à seulement quelques centimètres de la baguette de Samuelle, comme par défi, Lukas retourna se placer derrière elle. - On va commencer par le sortilège de lévitation, que vous avez la-men-ta-ble-ment essayé d’effectuer tout à l’heure, susurra-t-il à l’oreille de la métisse. N’oubliez pas votre position, ni le mouvement à effectuer : tournez, abaissez, pointez. Vous connaissez la formule, alors c’est parti ! Faites léviter un livre. Un seul ! Intérieurement Lukas était sur ses gardes au cas où ils se feraient ensevelir tous les deux sous une pile de livres. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Lun 7 Fév - 5:13 |
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| Samuelle garda le silence, réservée et méfiante, pendant que Lukas faisait de l’humour… Sa figure exprimait la prudence : Elle le fixait des yeux, jouant l’intimidation. Suffisamment alerte cependant pour remarquer l’incursion du chien, se raidissant conséquemment. Elle n’avait pas vraiment baissé sa garde… Elle mesurait soigneusement les informations qu’elle lui livrait de manière à détourner son attention de celle qu’elle voulait garder pour elle. Un peu comme on jette un os à un chien de garde avant d’escalader la clôture du verger…
« Je serai une étrangère partout dans le monde. » répondit-elle lorsqu’il lui en fit la réflexion. « Je ne peux pas rentrer chez moi… » Elle croqua dans la tablette de chocolat. « Entre autre parce qu’on me juge dangereuse. Pas à cause de la forme de magie que je maitrise, mais plutôt à cause de celle que je ne maitrise pas. » Elle laissait entendre qu’elle parlait de la magie civilisée. Perfidie. Il s’agissait bien de magie sauvage; celle dont son frère aîné avait hérité et qui était complémentaire à la sienne.
Faire de Samuelle Daee une sorcière conventionnelle? Ça allait demander beaucoup de travail.
Elle suivit de bonne grâce ses indications, piquée dans fierté, mais elle n’avait pas cette superbe caractéristique aux anglais. Le résultat n’était pas très orthodoxe. Ok pour la tenue de la baguette, mais pour ce qui était du reste… Se tenir droite? Relever le menton et gonfler la poitrine? Ça allait demander vraiment beaucoup de travail! Et puis sa proximité la troublait. Samuelle sentait le flux de sa magie. Il était trop près. Il la rendait nerveuse. Le contact… D’un seul contact elle pourrait lui voler son pouvoir.
Et c’est alors qu’il la défia, prenant encore des libertés sur sa personne, l’affublant d’une toge immonde. Quand Lukas retourna dans son dos, Samuelle ne broncha pas. Tel que commandé, elle s’efforça de tisser à la pointe de sa baguette le sortilège de lévitation. Ses gestes étaient trop amples, pas assez mesurés.
« Lukas, permettez-moi de vous apprendre une règle qui tient certainement dans la plupart des civilisations. » Elle avait à peine élevé la voix, concentrée sur son sortilège même si elle pouvait sentir son souffle sur sa joue. « On n’enlève pas les vêtements d’une femme sans lui demander sa permission. » Il pouvait l’entendre sourire… « Rendez-les moi… Et je vous conseille de ne pas vous tromper! Wingardium Leviosa! »
Le sortilège fusa avec une trajectoire erratique, hors de contrôle. Il frappa une colonne de livre au premier tiers du bas et en expulsa un volume exceptionnellement volumineux… Les Constellations du Grand Migaas. Il rebondit deux fois sur le sol et termina sa course en abatant 3 autres colonnes. Au bowling, s’aurait été un coup magnifique. « Eh merde! » fit-elle en français…
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Mer 9 Fév - 0:24 |
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| - Spoiler:
Lukas eut du mal à déglutir l’eau qu’il avait dans la bouche. Sa gorge se resserra lorsque Samuelle lui apprit qu’elle ne pouvait pas rentrer chez elle. Il écarquilla même les yeux lorsqu’elle déclara que la raison à cela résidait dans le fait qu’on la jugeait dangereuse. Lukas avait dû fuir Vienne ; et s’il ne pouvait pas y retourner, c’était précisément car on l’y jugeait dangereux, à cause de ses recherches. Cette sensation bizarre que les mots de Samuelle eurent pu être les siens le mit très mal à l’aise pendant un court instant. La leçon qui suivit chassa de l’esprit de Lukas ces dernières pensées. Il était rare qu’il s’amusait autant avec un élève. Le Chercheur de Sorts avait toujours considéré la partie ‘enseignement’ de son travail comme quelque chose ‘à faire’. Une tâche qu’il exécutait sans grande conviction, la recherche étant véritablement son cheval de bataille. Quoi qu’il en fût, Lukas était un bon professeur. Il savait captiver les élèves, parfois de manière plus ou moins controversée, et leur transmettre un savoir de manière efficace. C’était en partie pour cela que le Collège des Magiciens de Vienne l’avait recruté en tant que Liseur. Lukas sourit largement lorsque Samuelle, avec sa verve, laquelle il commençait à croire, la caractérisait tant, lui signifia de lui rendre ses vêtements. - Eussiez-vous l’obligeance de me convaincre que vous êtes civilisée, je vous les rendrais volontiers, gente demoiselle, murmura-t-il à son oreille avant de relever les yeux pour voir le sort de lévitation se diriger vers une pile de livre. Il fit une grimace avant même que le sort ne s’échappe de la baguette de la métisse ; sachant déjà que c’était foutu. Les Sortilèges et Enchantements c’était son domaine. Il était capable de savoir si un sort était bien lancé les yeux fermés, rien qu’au bruit qu’il faisait en sortant de la baguette du lanceur. - Oui c’était bien de la maarrdeuh, eut-il pour seule réponse face à la vulgarité de Samuelle, tentant de l’imiter dans un Français plus qu’approximatif. Lukas ne parlait pas Français, seulement quelques petits trucs : bonjour ; au revoir ; bon appétit ; houlala mon ami ; voulez-vous coucher avec moi ce soir ; fromage ; vin ; putain ; garçon, l’addition s’il vous plait ; merde. Tout cela avec un accent autrichien à couper au couteau. Soudain, un aboiement persistant se fit entendre de loin, il résonna avec une force incomparable. C’était Balto, mais il semblait être assez loin de là où se trouvaient son maître et Samuelle. La tonalité de l’aboi ressemblait presque à une alarme. Lukas arrêta ses pitreries aussi sec. Il fit quelques pas rapides au centre de l’arène puis tourna autour de lui-même. - Quelqu’un arrive, dit-il alors sobrement. Sur ses gardes, il semblait fixer le vide. Samuelle put voir la main du sorcier plonger dans la poche arrière de son jean troué et en sortir sa baguette. De toute évidence Lukas était en position de combat. Il y eut un CRACK ! sonore quelque part dans les piles d’ouvrage qui jouxtaient le parapet de l’arène. La baguette du Chercheur de Sorts crépitait. - Je ne dénoyaute jamais les cerises de mon clafoutis, dit une voix sucrée et chaleureuse. - Grand-mère Margaret !! s’écria Lukas sur un ton joyeux et enfantin. Il y eut un deuxième CRACK ! sonore et une vielle femme vêtue d’une robe de sorcière couleur pervenche apparut devant le Chercheur de Sort avant de se jeter dans ses bras. - Que je suis content de te revoir ! s’exclama Lukas qui arborait à présent un sourire ravi. - Moi aussi, moi aussi, mon petit Lukas, répondit Grand-mère Margaret. Margaret MacFarlane était la grand-mère maternelle de Lukas, de la branche anglaise donc. C’était une sorcière très âgée qui avait quitté Écosse il y a plus de trente ans, après la mort de son mari, pour aller s’installer à Vienne avec sa fille. Elle avait écrit de nombreux livres de cuisines, son domaine de prédilection, dont certains avaient leur place dans les cuisines des plus grands restaurants. Et par pure tradition, elle ne dénoyautait jamais les cerises de son clafoutis, ce que Lukas détestait étant petit. En outre, c'était une très bonne amie des Rocstone, chez qui Lukas logeait. - Grand-mère, je te présente Samuelle Dae, mon élève. Elle vient du nord, ajouta-t-il avec un large sourire. - Enchan… dit-elle avant de s’interrompre et de se retourner vers son petit-fils. - Non, pas ce genre d’élève, dit-il alors que son sourire s’évanouit légèrement, quelque peu mal à l’aise. - Ho ! Et bien alors, oui, je suis enchantée Samuelle !La vielle femme s’était déplacée, difficilement et en se déhanchant, jusqu’à la métisse et lui donna une accolade des plus chaleureuse. Lukas pouffa. - La pauvre enfant, elle n’a pas le sou pour s’acheter une robe plus colorée, laissez-moi arranger ça. Grand-mère Margaret sortit sa toute petite baguette et décrivit des cercles exagérément grands en direction de Samuelle. Dans une pluie de paillette, la robe grise de la métisse se transforma en une élégante robe… de soie… rose… finement brodée au niveau du col et des manches. Lukas manqua de mourir de rire intérieurement. - Pas de broderie en bas, vous risqueriez de marcher dessus, conseilla la petite vielle femme avec un clin d’œil complice à l’adresse de Samuelle. Inutile de dire quoi que ce soit de désobligeant à Grand-mère Margaret, elle n’entendait que ce qu’elle voulait bien entendre. - Pourquoi es-tu là Grand-mère ? demanda Lukas en se rapprochant d’elle avant qu’elle ne décide de s’attaquer à la coiffure de Samuelle. Le visage de la vielle femme parue soudainement préoccupé. Elle resta un moment silencieuse avant de regarder de nouveau son fils avec un ai grave. - Les Patriarches ont quitté Vienne, dit-elle. Ils sont en route.Lukas pâlit. - Et papa ? demanda-t-il. - Il n’a rien pu faire pour les en empêcher. - Combien sont-ils ?- On dit que neuf d'entre eux se sont portés volontaire.Margaret soupira puis regarda Samuelle avec mansuétude avant de reporter son regard sur son petit-fils. - Attends une minute, dit Lukas en fronçant les sourcils. Balto a aboyé avant que tu n’arrives.- Balto n’aboi jamais lorsque j’arrive, il sait que c’est moi. Où est-il ?- S’il n’est pas venu c’est qu’il sait qu’il ne doit pas…Les yeux de Lukas et de Grand-mère Margaret s’écarquillèrent en même temps. En une fraction de seconde, Lukas avait posé une main sur l’épaule de sa grand-mère et une autre sur celle de Samuelle. CRAAaack… Samuelle put sentir ses entrailles être secouées pendant un court instant. Ils n’avaient pas réussit à transplaner. - Ils sont déjà là, murmura Grand-mère Margaret apeurée. Lukas afficha un air interdit. Margaret eut un hoquet de stupéfaction et saisit fermement le bras de Samuelle. Quatre sorciers enveloppés dans des capes rouges sortirent de derrière des piles d’ouvrages. Encapuchonnés, leur visage n’était presque pas visible. - On ne va nulle part, dit une voix gutturale semblant tout droit sortie de l’enfer. Impossible de savoir qui des quatre hommes avaient parlé. Lukas fit un pas en avant, la baguette fermement ancrée dans sa main, afin de se positionner entre Samuelle et Grand-mère Margaret, et les Patriarches. La stupéfaction de son visage avait laissé place à une étrange concentration. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Mer 9 Fév - 3:36 |
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| D’abord sur ses gardes, Samuelle se détendit quand elle vit apparaitre la vieille. Pas parce que les vieilles sont inoffensives… Les petites vieilles sont de l’espèce la plus vicieuse. Mais parce que Lukas semblait réellement heureux de la voir.
« Daee… Je m’appèle Samuelle Daee » rectifia-t-elle. « Ça se prononce da-é » L’expression de la métisse, lorsqu’il fit enfin les présentations, était narquoise… Comme c’est mignon… Pouvait-il lire dans ses yeux d’or. La dignité du strict professeur venait d’en prendre pour son rhume. Surtout lorsqu’il fut nécessaire de spécifier ‘Non, pas ce genre d’élève’. Le haussement de sourcil de la belle était équivoque…
Samuelle montrait à cet instant l’un des aspects les plus fascinants de son improbable personnalité. Polie, réservée, charmante, a-d-o-r-a-b-l-e. Elle répondit affablement aux familiarités de Margaret, serrant les dents lorsqu’elle joua les fées marraines. Son franc parlé s’était envolé, complètement démunie devant celle qui lui rappelait Oncle Paul. Elle prit la chose avec une certaine élégance, murmurant même un empathique « Merci! » tout en admirant son nouvel accoutrement. Elle était à la torture. De la soie? Rose? Brodée??? AVEC DES PAILLETTES???? Non, Samuelle n’était pas préparée à ça. C’était cruel. C’était vraiment très cruel… Elle aurait dû se méfier d’avantage, se rappela-t-elle… Les petites vieilles sont les plus vicieuses…
Et dans tout ce qui suivit, la seule question qui tarabusta vraiment Samuelle, c’est : Pourquoi il avait voulu l’emmener avec lui et sa grand-mère? Étonnant… La métisse se dégagea doucement de l’étreinte de Margaret, lui chuchotant : « Où sont les 5 autres? »
La sorcière se profila aux côté de Lukas. Des éclats de lumière tourbillonnaient dans ses yeux jaunes. « Et eux, ce sont vos oncles? » le nargua-t-elle en passant devant à pas mesuré. Elle étendit ses longs bras caramel au-dessus de sa tête. « Je me rends! Je n’ai rien à voir avec eux! » déclara-t-elle joyeusement créant une fantastique diversion. Samuelle, en s’exposant, veillait à ne pas nuire au champ de vision de Lukas. « Voici ma baguette! Tenez, prenez-la! » Bluff. Une seule autre personne dans la pièce savait que celle-ci lui était parfaitement inutile. Elle était une redoutable tricheuse... « Je suis ici pour des leçons particulières », babillait-elle innocemment, « Je n’ai aucune envie d’être mêlée à vos histoires! » poursuivait-elle avec emphase… Elle mentait avec conviction, ils auraient peu de chance de la circonvenir.
Samuelle se tenait au premier plan dans sa robe ridicule. Il y avait de la magie dans l’air… Samuelle la sentait comme certains sont sensibles à l’électricité statique. Allongeant le cou comme si elle s’étirait ou suivait un fumet particulier, elle chercha le pouvoir. Pas derrière, mais devant elle… Prête à capter et catalyser leur flux magique.
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Jeu 10 Fév - 0:39 |
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| - Prions pour qu’ils ne soient pas là, mon enfant, répondit Grand-mère Margaret dans un murmure. La vielle femme se dandina derrière Samuelle lorsque cette dernière se rapprocha de Lukas. Les yeux du Chercheur de Sorts étaient mi-clos. Il semblait être ailleurs, ce qui était particulièrement inopportun au vu de la situation. Il ne bougea pas d’un centimètre lorsque la métisse prit la parole, il ne dit rien, ne fit rien, ne la regarda pas ; c’en était même à se demander s’il respirait encore. Une vraie statue de cire. Grand-mère Margaret rugit de colère. Elle se planta sur le devant de la scène en écartant Samuelle d’un coup de coude. Sa hargne n’était pas dirigée à l'encontre de la métisse mais bien vers les sorciers en rouge, les Patriarches de Vienne. Elle pointa un doigt inquisiteur sur l’un d’entre eux. - Van Verboten ! s’écria-t-elle rouge comme une pivoine. Je t’ai reconnu, grand efflanqué ! Et toi aussi Burckner ! Tu te tiens comme ton père, cet imbécile, se tenait avant qu’il ne lâche la rampe ! Et les deux autres ? Hein ! Hooo mais je finirai bien par trouver qui vous êtes ! Trois sorciers s’étaient déplacés, glissant silencieusement aux abords du parapet. A présent chacun d’entre eux se trouvait à une arête du rectangle que formait l’arène. Grand-mère Margaret, dans une colère noire, continuait de les maudire à tour de rôle et scandait toute une tripotée de noms autrichiens afin d’identifier les deux Patriarches restants. Pour elle, mettre un nom sur ses visages encapuchonnés semblait aider. D’autant plus que, bien que ce fussent des sorciers d’un âge avancé, elle les battait tous largement étant d’une génération au-dessus. En somme, elle les engueulait avec l'autorité et la légitimité d'une mère réprimandant ses enfants. - Et moi qui ai amené TROIS tartes au citron à ta sœur, pas plus tard que la semaine dernière, je n’arrive pas à croire que tu aies le culot de venir ici ! continua-t-elle de hurler sans relâche. - Suffit ! hurla un des Patriarches en autrichien. S’en suivit une détonation et un fin jet de lumière violacée plongea en direction de la bouche de Grand-mère Margaret. Aussitôt il fut dévié par un contre sort donnant lieu à une seconde détonation. Grand-mère Margaret eut un hoquet de stupéfaction. Le contre sort ne venait certainement pas d’elle. Et s’il venait de Lukas, ce dernier avait retrouvé immédiatement sa position figée. Il semblait être en plein… recueillement. Grand-mère Margaret se dandina une nouvelle fois au côté de Samuelle. - Je vois que tu as une nouvelle élève Lukas… dit-un des Patriarches dans un Anglais presque impeccable. - Nous avons retrouvé une de tes anciennes protégées… dit-un autre. - Ses ossements gisaient sous les dalles de la grande esplanade du Collège… - Nous parlons bien sûr de Maria, l’étudiante qui était censée être en excursion en Amérique Latine sur tes conseils… - Maria Klein, fille du Patriarche lui-même retrouvé assassiné il y a quelques années… Grand-mère Margaret émit un petit crie à nouveau et s’accrocha à la robe de Samuelle. Elle venait de comprendre. Les Patriarches ne s’étaient pas déplacés jusqu'ici pour les recherches de Lukas, mais parce qu’ils pensaient qu’il avait tué un Patriarche de Vienne. - Ils vont le tuer sans autre forme de procès, murmura Grand-mère Margaret dans le dos de Samuelle. Et nous avec lui pour avoir été témoin de cette injustice...Si nous sommes chanceuses, ils ne feront que nous torturer jusqu'à ce que nous perdions la tête. Mais que faisait Lukas ? Inerte et débout. Il ne répondait ni par la parole ni par le geste aux accusations des Patriarches. Soudain, un aboiement tonitruant se fit entendre dans tout le bureau. Si fort qu’on pouvait sentir les piles de livres vibrer. Le signal. Lukas sembla sortir de sa torpeur et fixa immédiatement Samuelle. - Le parquet, Sam ! hurla-t-il à couvert de l’aboiement démesurément bruyant de Balto. Fais-nous descendre dans les soubassements ! Au même moment, une épaisse fumée blanche envahit l’arène avec la rapidité d’un flash. Lukas faisait tournoyer sa baguette au-dessus de sa tête. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Jeu 10 Fév - 3:59 |
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| La réaction de Lukas l’intrigua. Qu’est-ce qu’il foutait avec sa magie civilisée? La sorcière décida donc de gagner du temps… Faire diversion… Grand-mère Margaret semblait presque plus doué qu’elle aux vues de la situation. Elle se laissa bousculer. Ah! On était donc en famille!?! La métisse sourit en son for intérieur. Les familles étaient toutes les mêmes… Elle baissa les bras et laissa toute la place à la petite vieille… Après tout, elle était plus à redouter qu’elle-même. Margaret avait l’expérience, la connaissance et puis qui ferait de mal au troisième âge?
Margaret lui annonça la suite des réjouissances; mourir ou être torturée à la folie. Samuelle eut un rire et se rembrunit de façon spectaculaire.
Nous? Quel nous? Nous grand-maman, moi et toi, ou nous avec les guignols en rouge? Samuelle n’avait pas l’habitude de penser en termes de nous… Elle avait, en quittant son milieu d’origine, rayé ce mot de son vocabulaire…
Il avait tué des gens… À cette époque c’était presque banal… Mais ça ne l’était pas pour Samuelle. Tuer quelqu’un c’était lui infliger une finalité. Un choix dont on ne revenait pas. Et Margaret savait de quoi il était question puisqu’elle avait réagi lorsqu’il l’avait appelé son élève. Pas ce genre d’élève là, pas le genre dont on enterre les ossements sous les dalles de l’esplanade? Ce genre d’élève était-il de ceux qui lui avait valu ces cicatrices? Il avait montré de l’intérêt pour elle… Il avait cherché à assouvir sa curiosité… Il avait surtout montré de l’intérêt pour elle quand il avait vu de quoi elle était capable…
La plupart des gens qui lui avait montré de l’intérêt l’avait fait précisément pour ce dont elle était capable. Servir faisait partie de ses mœurs, de son éducation, mais ça n’avait jamais été son choix. Et Samuelle détestait cela. Mais lorsqu’il avait réalisé qu’ils n’étaient plus seul, il avait cherché à l’emmener avec lui et Margaret. Samuelle décida que c’était ce nous là…
Au mépris du danger, Samuelle s’accroupit au sol, entrainant Margaret au sol d’une bonne secousse qui la jeta par terre. « Attention, ça va secouer! » Elle plaqua sa main de baguette contre le parquet. Perdue dans la fumée, personne ne vit son geste.
Elle aurait été capable de nombreuses autres facéties mais elle ignorait ce que Lukas attendait d’elle. L’occasion n’était pas aux excentricités. Quelques coudées les séparaient. Au lieu de dresser un obstacle entre eux comme elle l’avait fait la première fois en libérant tout son pouvoir en un point unique, et eut égard à la résistance de Margaret, son bras balaya une tranchée entre leur position et celle de Lukas. D’un effleurement, Samuelle projeta sa magie devant et derrière elle. Le bois, momentanément libéré de ses contraintes un peu plus tôt, n’en fut que plus prompt à se gauchir. Le parquet au pourtour éclata dans une pluie d’éclisses et d’échardes alors que tout un pan du plancher s’effondra par le milieu comme une caldera. BRAOUM!!
Lukas, Margaret et Samuelle glissèrent tous ensembles dans les soubassements de l’université dans un grand nuage de poussière et de toiles d’araignée. Là dessous, Lukas et Margaret virent luire les yeux surnaturels de Samuelle... Comme ceux d'un chat au crépuscule. Et si le bois n'était pas sa matière de prédilection, la pierre, et la poussière par extension, l'étaient, elles... Elle eut un vilain ricanement alors que d'une impulsion, des siècles de poussière accumulée là remontèrent dans le bureau du professeur dans un geyser acre et étouffant. « Ne compte pas sur moi pour t'aider à faire le ménage, ma coopération n'ira pas jusque là!! » fit-elle en aidant Margaret à se remettre debout.
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Ven 11 Fév - 14:13 |
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| CRACK ! FRUSH ! BOOM ! Samuelle avait eu beau crier gare, la pauvre Grand-mère Margaret n’en fut pas moins secouée. La vielle femme avait pulvérisé le centenaire depuis longtemps, il n’en restait pas moins qu’elle n’avait pas eu à endurer une telle violence depuis que son baba au rhum avait essayé de la tuer il y avait bien cinq ans maintenant. A coup sûr, son cœur s’arrêta de battre dès qu’ils entamèrent leur brusque chute, heureusement l’atterrissage eut l’effet d’un défibrillateur et remit en route la machine. Elle laissa échapper un cri des plus stridents lorsqu’ils descendirent dans les entrailles profondes de l’arène. - Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Et puis. AAATchaaaah ! La poussière dans ces soubassements régnait en maître depuis des années. Mais elle fut rapidement délogée par la métisse aux yeux luisants d’or. Lukas se releva, lui-aussi, et dévisagea Samuelle pendant un court instant. Son visage était inexpressif, mais son regard azur était empli de divers émotions et sentiments. Au fond de lui il était terrifié. Les sorciers les moins aguerris auraient sans doute trouvé les aptitudes de Samuelle, cools. D’autres plus avertis, l’auraient considérés comme une sorcière puissante. Mais pour quelqu’un comme Lukas, qui vouait sa vie à pousser la magie à ses limites et à lui faire endurer tortures et expériences afin qu’elle lui livre ses secrets, Samuelle représentait l’électron libre dont il ne maîtrisait ni la pratique, ni détenait le savoir. Il avait voulu l’emmener. Il l’avait tutoyée. Il comptait bien la sortir de là. Quels étaient ses motifs ? Il y avait peu de chance que lui-même le sache. Lukas : un esprit tourmenté qui tourmentait les esprits. Aurait-il été possible que l’élève en soit venu à chambouler le professeur ? Rien n’était moins sûr. Grand-mère Margaret remercia Samuelle d’une petite tape sur l’épaule lorsque cette dernière l’aida à la relever. - Par ici, vite ! murmura Lukas prestement. Prenant sa grand-mère par le bras, il la pressa dans les entrailles des soubassements. Régulièrement, il jetait des coups d’œil derrière lui. Les Patriarches n’abandonneraient pas. Il y eut une trappe, puis un petit escalier, puis un long couloir très étroit. Le sol de pierre était humide voire, par endroit, parcourue d’eau. L’odeur était nauséabonde. Soudain, la baguette de Lukas éclaira Balto qui arrivait à leur rencontre à grandes cavalcades, sortant de l’ombre. Ils s’arrêtèrent. - Jusqu’où s’étend l’enchantement d’anti-transplanage ? demanda Lukas. - A la moitié du petit jardin, répondit le chien. Oui, c’était bien Balto qui avait parlé. Il avait l’exacte même voix que son maître. Une faculté étrange et mystérieuse que Lukas et le Beauceron gardait secrète, mais le temps pressait. Grand-mère Margaret, elle, ne semblait pas surprise le moins du monde. - Mène-les y, ordonna Lukas à Balto. Puis il disparut. Comme s’il avait supposé que Samuelle aurait cherché à le retrouver, juste derrière elle et Grand-mère Margaret se trouvait, à présent, un mur de lumière laiteuse qui condamnait magiquement le chemin vers les soubassements. - Venez mon enfant, dit Margaret en prenant le bras de Samuelle. Il arrive que l’homme se doive de résoudre ses problèmes dans la solitude. La voix chaleureuse de la vielle femme était teintée d’effroi. Mais elle connaissait bien son petit fils ; elle savait de ce dont il était capable. Hélas, elle connaissait aussi très bien les Patriarches… Balto aboya sèchement, sommant les deux sorcières de le suivre. Sur une dizaine de mètres, il couru devant elles, jetant des coups d’œil en arrière pour voir si elles le suivaient bien. Puis il y eut de nouveaux escaliers mal agencés et une nouvelle trappe que le valeureux Beauceron ouvrit d’un coup d’épaule. Ils finirent par se retrouver dehors, dans les jardins de l’Université. Il faisait nuit. Balto se tapissa dans l’ombre pendant un moment, scrutant les alentours, ses sens en éveil. Puis il fit signe à Samuelle et Grand-mère Margaret que la voie était libre. - Maître Lukas veut… que Grand-mère Margaret… nous fasse transplaner hors d’ici, dit-il lentement, comme s’il réfléchissait. Mais il veut… que ce soit Mademoiselle Samuelle qui choisisse la destination. - Comment va-t-il Balto ? - Maître Lukas ne veut pas que je réponde, eut pour seule réponse le Beauceron. S’il ne courait pas devant les deux femmes, elles auraient pu voir son regard si inexpressif. Un regard qui ne présageait rien de bon. Balto s’arrêta finalement là où l’enchantement prenait fin. A peine s’était-il arrêté qu’il laissa échapper un jappement de douleur, fléchissant sur ses pattes pourtant robustes. - LUKAS ! s’écria Margaret en s’approchant du chien. C’était bien le nom du maître et non celui du chien qu’elle avait crié. Balto se secoua de tout son long comme s’il essayait de retrouver ses esprits. Margaret plongea ses yeux dans celui du Beauceron mais ce dernier détourna son regard. Elle n’insista pas, elle savait que Balto ne décidait pas. La vielle femme posa une main sur la tête du chien puis pris la main de Samuelle et la regarda, résignée. Elle était prête à transplaner mais suivait les dernières instructions du Chercheur de Sorts : c’était à Samuelle qu’il incombait de trouver la destination. - Trouvez un endroit où nous serons en sécurité mon enfant, dit-elle d’une voix qui avait perdu une grande partie de sa chaleur. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Ven 11 Fév - 22:38 |
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| Samuelle était bien plus qu’un électron libre. Elle était sauvage comme la magie qu’elle incarnait. Elle n’aimait pas qu’on lui impose des choix, qu’on lui donne des ordres, qu’on referme les passages derrière elle. Samuelle fit volte-face. « ARGL! »Le mur luminescent n’était rien pour elle… Parce que le mur ne faisait qu’obstacle au passage alors que ceux qui l’encadraient étaient de pierre. Cette même pierre qu’elle avait effleuré tout le long de leur fuite… Elle aurait pu se faufiler. Si elle l’avait voulu. Ce nous dont il avait parlé n’avait pas tenu longtemps… Rejetée, la métisse choisie de soutenir Margareth . « Qu’il aille au diable! » maugréa-t-elle en français. Elle se laissa entrainer dehors jusqu’à ce que Balto leur donne les directives de Lucas. Elle n’aimait pas les chiens guides non plus, et surtout pas ceux qui parlent avec la voix de leur maître… La sécurité? Un refuge? Samuelle ne connaissait qu’un refuge et c’était le sien. Il n’était pas question qu’il devienne le leur puisqu’il n’y avait pas de nous! Elle n’était pas généreuse. Elle avait appris à servir, pas à donner. « Je sais où je veux aller! » Elle était en colère. « Mais qu’est-ce qui lui fait croire que je veux vous y emmener! » Elle était en colère parce qu’un instant, elle avait cru en ce nous… Elle avait laissé Margareth lui prendre la main. « Y’a intérêt à ce que ce soit ses dernières volontés! MAINTENANT! » ordonna-t-elle. Elle fixa son esprit sur leur destination, concentrant toute sa détermination sur l’espace à occuper et laissa Margareth trouver son chemin dans le néant. --> en direction de: https://poet-pendulum.forumsrpg.com/t2116-brocante-daee#22061 | |
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