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 Brocante Daee

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PROFIL & INFORMATIONS









Samuelle Daee

Samuelle Daee
SORCIERE.
Agent du Ministère Canadien

► MESSAGES : 173
Brocante Daee #Ven 11 Fév - 22:36


Une façade étriquée, à peine plus large que la porte. Deux marches de pierre bancales, une porte de bois antique dont la peinture s'est écaillé près de la poignée. Dans la fenêtre de la porte, peint en lettre dorée, le mot "Daee". Par les beaux jours d'été, parfois, une chaise de bois fait son apparition sur le trottoir... Un gros chat jaune à rayure y prend l'air...

La boutique est tout en long, il s'y entasse des objets éclectiques du plancher au plafond. Ce n'est pas une boutique d'antiquité huppée, mais bien une brocante poussiéreuse. Son propriétaire connaît l'histoire de chaque pièce de marchandise. Le propriétaire s'appelle Paul Daee, c'est un excentrique tout aussi susceptible de refuser de vous vendre pour un oui ou pour un non, que d'enfoncer qqchose dans vos poches avec un clin d’œil complice.

***
--> En provenance de: https://poet-pendulum.forumsrpg.com/t2095p10-quand-un-expat-en-rencontre-un-autre

Paul jouait du plumeau… Ce n’est pas parce qu’on tient une brocante qu’on accumule la poussière. Une haute armoire laquée d’origine japonaise qui était tombé dans l’œil d’une amie de Sam. Des jouets, toupies, casse-têtes et bilboquets, tirés de vieux cartons à la naissance de Samuelle… Une large chaise de bois ciré à l’ancienne dans laquelle il avait tant bercé sa nièce. Un coffre remplis de cailloux… Paul Daee avait bien vécu, une longue vie… Il souleva le couvercle, caressant ses pierres personnelles d’un geste tendre. Les pierres personnelles d’un Daee sont les plus puissantes.

CRAC!


Paul se retourna, suspendant son geste. Les clients de cette boutique passaient par la porte et un doux tintement de clochette signalait leur présence. Pas un client alors, un sorcier? Paul se dirigea vers l’arrière-boutique de la brocante, exiguë, elle sentait la sciure réchauffée par le soleil d’une chaude journée d’été qui brillait au travers d’une grande fenêtre. Parce que c’est encore le jour, ici, au Canada…

« Samuelle!!! »
s’exclama le vieil homme… Sa nièce transplannait maintenant? « Madame? » s’étonna-t-il aussi, parce que Samuelle ne ramenait jamais personne ici… « Samuelle, qu’est-ce que tu fais à ce chien?? » Parce que faute de pouvoir lui faire une clef de bras, la métisse tenait la tête de l’énorme animal à bras le corps. « Je veux qu’il me ramène i-m-m-é-d-i-a-t-e-m-e-n-t auprès de son maître!! T'as compris, monstre? J’ai deux mots à lui dire et je les lui dirai, dussé-je le sauver pour la peine! »









Lukas K. Ustaz

Lukas K. Ustaz
PROFESSEUR de dcfm

► MESSAGES : 294
Brocante Daee #Sam 12 Fév - 1:32


Grand-mère Margaret déclencha le transplanage puis se laissa guider par Samuelle. En une fraction de seconde, toutes deux ainsi que Balto avaient quitté l’Université d’Ealdwic, laissant Lukas derrière eux.
Lorsqu’ils atterrirent sur le sol de l’arrière-boutique, Grand-mère Margaret fléchit légèrement les jambes et se retint, encore une fois, à Samuelle. La vielle femme commençait à montrer des signes de fatigue significatifs malgré sa résistance hors-norme eu égard à son âge. Néanmoins, elle finit par se redresser et à lisser les plies de sa robe et réajuster quelques mèches de cheveux.
Enfin, elle soupira, regarda Balto puis les alentours. Elle afficha un fin sourire. Il était faux. Il était de ces sourires qui n’étaient que des façades. Des sourires qui laissaient croire à ceux qui pouvaient les voir, que tout allait bien. Des sourires qui étaient tellement difficiles à arborer, nécessitant un effort constant. Des sourires qui semblaient pouvoir s’évanouir en un coup de vent.
Grand-mère Margaret n’avait aucune idée d’où elle se trouvait, mais elle savait qu’elle était loin de son petit fils. Assez loin pour qu’ici il fasse jour et que là-bas, où il devait être, il faisait noir, si noir.
Elle eut un léger sursaut lorsqu’un homme entra dans la pièce. Il mentionna Samuelle, puis s’adressa à elle. Grand-mère Margaret inclina légèrement la tête, attendant que Samuelle fasse les présentations. Mais Samuelle était bien trop occupée pour se soucier des usages et bonnes mœurs.
- Hmm… Mon enfant ? émit Grand-mère Margaret l’air perplexe face à au tableau qui s'offrait à elle : Samuelle luttant avec Balto.
Au début le Beauceron ne sembla pas opposer de résistance, mais lorsqu’elle le traita de monstre, il se débâtit violemment jusqu’à s’extirper de l’étreinte de la métisse.
- Balto n’est pas un monstre ! aboya le Beauceron. Et puis ça marche pas aussi bien dans ce sens. Je suis trop loin. Il n’y a que Maître Lukas qui peut trouver Balto à présent.
- Qu’est-ce qui s’est passé juste avant que l’on ne transplanne Balto ? demanda Margaret sur un ton impérieux, ne laissant cette fois-ci aucune possibilité à Balto de ne pas répondre.
- Maître Lukas a essayé de transplaner lui aussi. Il voulait les emmener ailleurs. Brouiller les pistes. Balto crois qu’il n’a pas pu. Il a été touché. Et…
- Quoi ? Que s’est-il passé ensuite ?
- Balto n’est pas sûr… Il se peut que les cinq Patriarches manquant aient rejoint les autres.
Grand-mère Margaret porta sa main à sa bouche. Elle déglutit difficilement puis se tourna vers un coin de la pièce avant de revenir vers le groupe.
- Monsieur, je suis vraiment navrée d’avoir fait irruption dans votre logis et je m’en excuse. Puis elle se tourna vers Samuelle. Je dois retourner à Vienne immédiatement. Les nouvelles doivent être portées au plus vite. Au revoir, mon enfant.
Elle s’apprêta à poser une main sur la tête de Balto et à transplaner mais celui-ci s’écarta vivement.
- Balto ?
- Non, Balto ne peut pas partir avec Grand-mère Margaret. Balto sait que Maître Lukas veut que Balto reste avec… elle. finit-il en donnant un coup de tête en direction de Samuelle.
Grand-mère Margaret soupira puis adressa un regard troublant à la métisse.
- Qu’il en soit ainsi.
CRACK ! Elle disparut.
Balto s’assit sur son derrière, baya largement et resta là, à fixer Samuelle de son regard de chien tellement… humain. Si la métisse plongeait son regard dans celui du Beauceron, elle verrait à n’en point douté celui de Lukas. La relation entre le Maître et l’animal était des plus troublantes.









Samuelle Daee

Samuelle Daee
SORCIERE.
Agent du Ministère Canadien

► MESSAGES : 173
Brocante Daee #Sam 12 Fév - 3:57


Paul n’avait pas eu le temps de se présenter, d’offrir un siège, une tasse de café… À peine avait-il pu saluer cette étrangère d’un signe de tête… Déplorable! « Oh, ce n’est rien voyons… » répondit le digne vieillard, un tablier attaché à la taille et un plumeau à la main. Paul parlait avec le même accent que sa nièce, cassant son anglais comme son français… Comme Margareth, il affichait lui aussi un de ces sourires civils d’un homme dérangé dans son intimité mais accueillant malgré tout ses visiteurs affablement et avec égards.

Mais Margareth avait déjà reporté toute son attention sur Samuelle et le chien. Aussi fit-il de même. Il ne pouvait connaître le fin mot de l’histoire, mais tant de paroles malheureuses et mal choisies furent dites en quelques phrases qu’il pressentit toute la fureur de sa nièce sans qu’elle ait besoin d’ouvrir la bouche. Heureusement, que cette chère dame avait déjà transplanné.

« AAUGH!!!! »
ragea la métisse, laissé seule avec le chien. « Qu’est-ce que je suis, moi? Comment elle a dit, déjà? Mon enfant? Je suis une enfant qu’on doit mettre à l’abri? » s’adressa-t-elle à Balto. Ses yeux jaunes brillaient comme un incendie. Elle empoigna l’animal par le cou comme si c’était un chiot et non un gigantesque Beauceron. « Me faire coller la grand-mère passe encore mais c’est de moi qu’il était question? »

Paul sentit qu’il était temps de s’interposer… « Euh, Samuelle? Tu parles au chien? » fit Paul, visiblement ébranlé. « C’EST PAS UN CHIEN! » Elle ne décolérait pas. Peu importe les frayeurs qu’il lui avait inspiré quelques heures plus tôt, elle le regardait maintenant droit dans les yeux. Son maître transparaissait en lui.

Elle élevait la voix! Ce n’était pas ainsi qu’il avait élevé sa nièce, que diable. « Samuelle! » rugit oncle Paul. « Si ce n’est pas un chien, il en a l’apparence… Offre-lui au moins un bol d’eau… » On sentait tout de suite qui avait l’autorité dans cette maison… Réprimandée comme si elle était encore une gamine, la métisse se releva et se dirigea d’un pas pesant vers la cuisine. Elle ouvrit le robinet d’un geste sec et remplit un grand saladier d’eau fraiche avant de le poser sur la tuile devant Balto.

Elle s’appuya ensuite au comptoir et croisa ses bras sur sa poitrine. « Alors comme ça le plan est que tu restes avec moi pour qu’il puisse me pister dans MON refuge une fois qu’il sera disposé à me revoir, c’est ça? » C’était une grave erreur de calcul… Mais Lukas la connaissait encore si peu… « Et qu’est-ce qui te fait croire que je vais rester ici à attendre avec toi, monstre? » fit-elle en se penchant très légèrement vers l’avant. Provocation… Un sourire de démon planait sur ses lèvres roses. Parce qu'elle avait bien l'intention d'y retourner!









Lukas K. Ustaz

Lukas K. Ustaz
PROFESSEUR de dcfm

► MESSAGES : 294
Brocante Daee #Sam 12 Fév - 13:04


Le Beauceron restait particulièrement calme face à la colère de Samuelle. Il la regardait ; bayait ; se grattait derrière l’oreille avec la patte arrière ; se léchait les pattes avant ; regardait autour de lui ; regardait Oncle Paul. Puis reportait son regard sur la métisse. Le principal avantage d’être un chien aussi intelligent que Balto, c’était de pouvoir jouer au chien.
Le Beauceron ne buvait que de l’eau gazeuse ou du whiskey pur malt. Mais lorsque le saladier d’eau plate atterrit devant lui, il ne fit pas le difficile et lapa quelques gorgées de ce liquide insipide à son goût. Il ne voulait pas vexer Oncle Paul, lui qui avait été le seul à s’inquiéter de son bien être ici.
Lorsque Samuelle reprit la parole et recommença à fusiller de son regard d’or l’animal, ce dernier l’écouta attentivement cette fois. Et pour cause, elle ne criait plus. Lorsqu’elle l’appela une nouvelle fois ‘monstre’, Balto bouillonna intérieurement mais la palette d’émotions du canidé était tout de même moindre que celle des humains, tout du moins dans leur expression. Finalement, il se coucha sur le sol après s’être étiré et dit entre deux bâillements :
- Balto pense que l’Enfant Samuelle peut aller où elle veut. Balto, lui, reste ici. Il attend Maître Lukas.
Il jouait presque aussi bien que son maître.
- Et puis si l’Enfant Samuelle ne voulait pas que l’on vienne ici, elle n’avait qu’à penser à un autre endroit. Maître Lukas a demandé un endroit sûr, pas le propre endroit de l’Enfant Samuelle. Maître Lukas ne voulait pas que Grand-mère Margaret choisisse car ils auraient pu la retrouver, elle. C’est tout. Peu importe l’endroit que l’Enfant Samuelle aurait choisi, il aurait été sûr. Balto croit que l’Enfant Samuelle voulait se sentir en sécurité, alors elle a choisi cet endroit. Si erreur il y a, c’est la faute de l’Enfant Samuelle, à n’en point douter.
Balto avait marmonné tout cela dans ses babines. Le ton de son raisonnement implacable ne laissait pas place à la discussion. Essayez de convaincre un chien qu’il a tort…
Balto se leva d’un bond sur ses quatre pattes. Les oreilles dressées. Il regardait en l’air, vers le plafond. Comme si quelque chose allait tomber mais il ne savait pas encore où.
CRACK ! BOOM !
Balto fila comme un boulet de canon à l’avant de la boutique, d’où venait le bruit sourd. Manquant de faucher Samuelle au passage, il aboya trois fois.
Lukas était allongé sur le sol. Son jean était brulé par endroit, fumant encore, et il n’avait plus aucune chemise. Sa respiration était saccadée, difficile et ses yeux regardaient dans le vide. L’azur ayant perdu beaucoup de son éclat. La peau de son épaule gauche et de tout son bras jusqu’aux ongles était noir corbeau. Comme si un liquide se mouvait sous elle et tentait de s’étendre dans son cou, sur sa poitrine et son visage. Les traits de sa figure étaient tirés, comme figés par la douleur.
Mais ce ne fut pas le seul dans un état critique. Dès que Balto s’était approché de son Maître, le lien s’était de nouveau amplifié. A présent, le Beauceron se roulait sur le sol à côté de son maître, glapissant et se tordant de douleur.









Samuelle Daee

Samuelle Daee
SORCIERE.
Agent du Ministère Canadien

► MESSAGES : 173
Brocante Daee #Sam 12 Fév - 16:21


Paul s’interposa immédiatement entre l’animal et sa nièce… « Il a de l’humour ce chien… » fit-il remarquer. « De la personnalité, aussi… Allons, Sam, tu vois bien qu’il le fait exprès… » Le vieil homme se pencha pour donner une caresse à l’animal… Paul avait toujours été un homme à l’empathie particulière.

- Il s’est servi de moi pour avoir un refuge…

Oncle Paul acquiesça tranquillement de la tête… En s’agenouillant près de Balto, équilibrant le rapport de force. Sa main sur l’échine de l’animal lui inspirait la sécurité, la tempérance, le réconfort… Quelque chose de rassurant… C'était lui qui avait élevé Samuelle, il savait s'y faire pour calmer les gens.

- C’est une réaction normale chez un homme en danger. Retransplanne avec le chien quelque part… Pourquoi pas au hangar à bateau? » proposa-t-il… « Son maître et lui y seront en sécurité…
- Pas moi…
- Non… Est-il nécessaire de t’attarder? Le chien l’a dit, son but n’est pas de rester AVEC toi… N’est-ce pas? Fit-il en plongeant ses yeux voilés de cataracte dans ceux de l’animal. Paul était probablement presque aveugle. Pourtant il voyait. Il voyait bien au-delà de la lumière.

Son examen fut interrompu par la réaction du chien suivit du bruit dans la boutique. Les 2 métisses talonnèrent Balto jusque dans la boutique et Paul s’agenouilla près du corps pour examiner ses blessures.

- Il est gravement blessé…
- Oui…
- Et son chien partage sa souffrance… Que sont-ils pour toi?
- Rien…
- Tu leur dois quelques choses?
- Pas du tout…
- Pourtant le chien a raison, tu l’as emmené ici…
- ARF!

Il y a des choses que Samuelle n'admettrait jamais. Des choses que même son oncle ne lui ferait pas dire. Mais Paul n'était pas dupe, il savait lire même au travers de ses mensonges.

- Allons, ferme la boutique et voyons ce qu’on peut faire pour lui… Va chercher mes outils…

Et pendant que Samuelle allait tirer le verrou et tourner dans la fenêtre un carton jaunit à l’inscription Vintage ‘Nous sommes fermés’, le vieil homme entonna son chant… Les souffrances de l’homme comme du chien se figèrent comme si quelqu’un avait suspendu le temps. « Voyons voir de quel bois tu es fait, jeune homme… » Et de la main il lui ferma les yeux, parce qu’il y a des choses que les patients ne devraient pas voir…

La solution facile était d’amputer le bras…

- Il est gaucher ou droitier? Demanda Paul en soupesant une égoïne.
- Je ne m’en souviens pas…
- Humm… Alors il va falloir m’aider…
- Pfff
- Je suppose un sortilège…
- De toute évidence…
- Magie civilisée…
- Très certainement…
- La tâche noire?
- Ils n’ont pas tant d’imagination…
- Alors utilisons les grands moyens! La magie appelle la magie.

À l’aide d’un ciseau à bois, une petite chose dont Paul se servait pour les plus petits détails, il pratiqua une petite incision au creux du poignet de Lukas… Pas une véritable saignée; juste pour percer l’épiderme. Un trou de plus ou de moins…

- Commence par le haut… Cette saleté pourrait se propager… suggéra-t-il tout en mélangeant dans un bocal à conserve solvant, résine et sciure…

Samuelle savait percevoir et sentir la magie. Toutes les magies… Sous ses doigts caramels, elle canalisa la magie à l’œuvre et l’attira à elle, vers le bas, jusqu’à la plaie sanguinolente de son poignet.

- Je peux attirer le sortilège à l’extérieur. Mais rien ne peut me garantir qu’aucun germe de magie ne subsistera… s’inquiéta Samuelle…

Un suintement de magie noire dégouttait de son poignet, formant une flaque noire sur le plancher. Une flaque que le bois n’absorbait pas et que la sorcière se garda bien de toucher… La peau de Lukas reprenait lentement ses couleurs… Violacée, grisâtre, et d’un blanc rosé à mesure que Samuelle passait et repassait sa main sur son bras.

- Alors essai de comprendre le sortilège et neutralise-le en place…
- C’est de la magie civilisée, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé… Et puis le changement ne durerait que le temps de ma vie.
- Alors il devra préserver ta destinée! Ce ne serait pas une mauvaise chose… Avoir un allié… commenta tranquillement le vieil homme. Paul appliquait au pinceau de mince couche de sa mixture sur les plaies du jeune homme… La substance durcissait rapidement pour faire une croute rigide. La douleur cuisante se transforma en picotement et fourmillement propre à la cicatrisation. « Il te devra une grande faveur de toute façon! » Il appliqua une nouvelle couche de laque sur les blessures. Paul travaillait avec la minutie d’un artiste. « Tu n’es pas obligée de le lui dire, évidemment… Et puis si tu continus à drainer la magie de son bras, tu vas lui arracher la sienne aussi! Son bras deviendra imperméable à toute magie… Si c’est sa main de baguette, il va t’en vouloir!










Lukas K. Ustaz

Lukas K. Ustaz
PROFESSEUR de dcfm

► MESSAGES : 294
Brocante Daee #Dim 13 Fév - 0:02


Balto fut le premier à se relever. Il était un peu sonné et tituba pendant un moment mais globalement il allait bien. Il regardait les deux métisses à l’œuvre. Il aurait voulu lécher le visage de son maître pour le réconforter mais Paul et Samuelle étaient affairés dans cette zone. Que faisaient-ils ? Balto n’en avait aucune idée. En silence il resta à l’écart mais ses oreilles étaient grandes ouvertes…
Dans un souffle pénétrant avec force ses poumons, Lukas s’éveilla à son tour. Il était encore ruisselant de sueur mais les onguents de Paul avaient un effet remarquable ; la douleur était presque entièrement partie. Le Chercheur de Sorts resta allongé un moment. Il regardait Samuelle. L’azur déferlait de nouveau. Il souriait. Puis il regarda Paul et bien qu’il ne le connaisse pas, il n’émit aucun mouvement de recul et attendit qu’il eut finit d’œuvrer à ses soins.
Finalement il se redressa, évaluant les dégâts. Des cicatrices venaient s’ajouter à la collection qu’il avait déjà. Son torse ressemblait à une véritable carte au trésor comme ça. Il passa sa main droite sur son épaule gauche puis sur son bras. Le maléfice avait disparu. Il se tourna pour voir Balto ; il allait bien. Bien que ce dernier détail ne l’étonnait pas le moins du monde. Rien ne pouvait arriver à Balto, ou en tout cas rien qui ne pouvait le mettre véritablement en danger. A moins de connaître sa nature propre.
Enfin, il se releva, s’étirant comme s’il avait passé une bonne nuit.
- Ouf ! Et bien, j’ai vraiment cru qu’ils ne me lâcheraient pas, dit-il en faisant allusion aux Patriarches. Obligé de m’infliger moi-même ce maléfice de transfiguration pour m’en sortir. Un sortilège très éprouvant et invasif ! Samuelle tu m’impressionnes ! Tu as réussis à m’en débarrasser en un temps record et je n’ai aucune séquelle ! Bravo ! D’habitude il met plusieurs heures voire plusieurs jours à se désagréger de lui-même. Et encore, vous êtes sûr d’avoir des courbatures pendant des semaines ! Bon, débarrassons-nous de cette chose !
Il sortit sa baguette, l’empoigna de sa main gauche et pointa la masse visqueuse et noire qui gisait au sol. Un mouvement du poignet. Rien. Un deuxième mouvement du poignet. Toujours rien.
- Inferno Evanesco ! dit-il en décidant finalement de prononcer la formule.
Aucun sortilège ne sortit de sa baguette. Lukas pâlit et recouvra immédiatement un air moribond. Ses yeux suivaient le long de son avant-bras, puis sa main, puis sa baguette puis plongèrent sur la métisse. Le Chercheur de Sorts eut un haut-le-cœur. Il attrapa un vase antique qui se trouvait à se portée et dégobilla à l’intérieur.
Une fois qu’il eut vomit tout ce que son estomac put rejeter, Lukas s’essuya la bouche d’un revers de main et fusilla du regard Samuelle. Il se redressa de tout son long. Il était très grand lorsqu'il était en colère. Les traits de son visage étaient tirés au maximum, il respirait avec bruit et force.
- Qu’est-ce-que-tu-m’as-fait ? demanda Lukas entre ses dents serrées sur un ton impérieux.
Avant même que la métisse n’ait eu le temps de répondre quoi que ce soit, il reprit :
- BALTO ! s’écria le Chercheur de Sorts avec rage.
Le Beauceron se mit à aboyer bruyamment en direction de Samuelle. Tous ses poils étaient dressés et ses babines étaient retroussées dévoilant des crocs blancs et acérés. Sa tête légèrement plus basse que son postérieur il était en position d’attaque, alerte aux moindres indications de son maître et aux moindres mouvements de la métisse. Cette dernière aurait pu, en ce moment-même, le traiter de monstre que Balto, lui-même, n’aurait pas essayé de la convaincre du contraire.









Samuelle Daee

Samuelle Daee
SORCIERE.
Agent du Ministère Canadien

► MESSAGES : 173
Brocante Daee #Dim 13 Fév - 0:56


À l’instant où elle le vit sourire, elle regretta tout.

« Maléfice de transfiguraquoi??? » fit la métisse, interloquée. Il tirait de si noir délice de choses si déplaisantes. Il essaya encore une fois sa magie civilisée. Toutes choses, sauf celle-là visiblement. Samuelle sera les dents en le voyant vomir dans une antique potiche. Elle échangea un regard avec son oncle. Eh merde…

Assise par terre, Samuelle se trouvait à portée de mâchoire de Balto, sursautant à chacun de ses aboiements. Elle ne cherchait pas à se défendre… Avec très peu de geste, elle se releva souplement. Samuelle n’était pas en colère mais elle était grande naturellement. L’atmosphère autour d’elle paru tout à coup saturé de luciole. Elle inclina légèrement la tête vers l’avant, le regardant par en dessous de ses yeux d’or. Des éclats de lumière y tourbillonnèrent, la tristesse s’y densifia. « Ce que je t’ai fait? » répéta-t-elle d’un ton sec et tranchant. Samuelle parlait du ton plein d'assurance de ceux qui savent que le monde est peuplé de créatures étranges et terribles et qu'elle en fait aussi partie. Elle demanda ensuite d’un ton plus posé : « Es-tu bien certain que c’est l’attitude que tu souhaites adopter avec moi? »

Elle lui offrait un choix, un choix terrible...

«Allons, les enfants... Vous énerver ne servira à rien... Samuelle? Pas de ça dans la maison... » Et le vieil homme essaya encore sa tempérance sur l'animal, l'encourageant silencieusement à arreter d'aboyer... Aboyer n'allait pas aider à arranger les choses entre ces deux là!









Lukas K. Ustaz

Lukas K. Ustaz
PROFESSEUR de dcfm

► MESSAGES : 294
Brocante Daee #Dim 13 Fév - 22:27


Balto continuait d’aboyer de sa vocifération rauque de Beauceron qui faisait trembler les êtres et vaciller les objets. C’était une grave erreur que de considérer Balto comme un troisième élément dans ce duel. L’animal n’était que l’incarnation sauvage, le prolongement spirituel et personnifié de Lukas. Bien qu’il fût aisé de croire que le chien avait sa conscience propre, qu’il était mû par sa propre volonté, il n’en était rien. Balto arrêterait d’aboyer lorsque son maître saurait, lui-même, apaiser sa colère.
- Je crois que mon attitude n’est que le reflet de mon questionnement, cracha Lukas entre ses dents, l’azur croisant le fer avec l’or.
La métisse et le Chercheur de Sorts ne se connaissaient que depuis très peu de temps. Mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils avaient déjà traversé beaucoup de choses. Néanmoins, Lukas avait l’impression de jouer au funambule sur le fil de la confiance. Samuelle avait prouvé qu’elle était perfide mais elle avait également fait preuve de loyauté à son égard - notamment en amenant Grand-mère Margaret en sécurité, ici. Lukas essayait d’analyser les différents niveaux de lecture de ses actes. Mais il ne connaissait pas assez Samuelle pour pouvoir entrevoir ses motivations les plus primordiales. Il doutait même que quiconque soit assez clairvoyant pour y arriver.
L’homme que Lukas ne connaissait pas s’interposa. De ce dernier émanait quelque chose de réconfortant, d’apaisant. Une sérénité que Lukas semblait capter de Balto lui-même. Se pouvait-il que l’animal influence à son tour le maître en certaines occasions ?
Finalement Lukas se retourna et fit quelques pas. Balto se tut. Les mains jointes derrière sa nuque, il ferma les yeux puis les rouvrit à plusieurs reprises. Non, ce n’était pas un cauchemar.
- Je suis Chercheur de Sorts Sam… murmura-t-il sur un ton accablé qui se voulait neutre. Mes recherches requièrent une dextérité hors norme que j’ai acquise après des années et des années de dur labeur. Les sortilèges que je pratique ne peuvent être exécutés sans une minutie à laquelle la plupart des sorciers n’ont pas accès. Mes recherches s’effondrent si je ne peux pas pratiquer. En voulant me préserver de la mort, tu as détruit ma vie.
Lukas se retourna vers la métisse. La colère avait laissé place à une forme de tristesse sur son visage. Il s’était finalement accordé à penser qu’il n’y avait pas de perfidie cachée, de la part de Samuelle, sous la perte de l’usage de sa main de baguette qu’elle avait occasionnée.
- Tu peux comprendre, non ? demanda-t-il sur un ton teinté d’imploration. Si tu venais à perdre l’usage de tes mains ?
Il voulait qu’elle comprenne. Il voulait voir de la compassion sur son visage. Dans les faits, cela ne changerait véritablement rien. Mais à un certain niveau, cela lui permettrait au moins de recouvrer un équilibre sur ce fil de la confiance.
Soudain, le Chercheur de Sorts se mit à trembler comme une feuille. Il avait froid, sans savoir si ce mal était physique ou morale.
- Maître Lukas a besoin d’un bain chaud et de vêtements.









Samuelle Daee

Samuelle Daee
SORCIERE.
Agent du Ministère Canadien

► MESSAGES : 173
Brocante Daee #Lun 14 Fév - 3:24


Samuelle resta debout à lui faire face. Elle l’écouta lui expliciter toutes les conséquences de son geste. Comme un écueil qui laisse passer la tempête. Qu’il lui demande de le comprendre, à elle, comme s’il voulait excuser sa rage momentanée, qu’il cherche sa compassion, était rigoureusement inattendu. Elle était ébranlée et elle ignorait comment réagir...

Sa colère retombée, Lukas eu l’impression mal définie mais tenace de s’en être tiré de justesse. Pire, il ne savait pas de quoi… Parce que la métisse était une simple sorcière, n’est-ce pas? C’était un fait bien connu comme d’autre fait bien connu qui prévalent sur le témoignage des sens; Samuelle était une simple métisse! Mais quel genre de métissage? « Très bonne idée, le chien… De l’eau chaude et du savon… Avec ça on peut conquérir le monde! » Paul posa la main sur l’épaule de Lukas et l’entraina vers un escalier qui montait à l’étage… « Venez avec moi! » et dans ce geste, il y avait l’envie irrésistible de se laisser mener… « Nous ne nous connaissons pas… Je suis le vieil oncle de Samuelle… » Un métisse du 3ième âge… Un homme inoffensif. Et il s’adressa au chien qui faisait mine de les suivres… « Reste avec Samuelle s’il te plait… Empêche-la de faire des bêtises… »

Le vieil homme lui présenta la salle de bain, très petite, et mit l’eau à couler. Fouillant dans les armoires, il lui fit quelques recommandations quant aux soins à apporter à ses blessures. « … les croûtes tomberont d’elles-mêmes lorsque la restauration sera complète. Dans quelques jours. » Il lui tendit une serviette. « Je suis un artisan de la baguette, vous savez… Je pourrai en adapter une à votre main lorsque vous aurez récupéré votre agilité… » Il lui sourit et lui tapota l’épaule avec empathie. « Elle n’a pas l’usage de ses pouvoirs, elle non plus, vous savez? Elle comprend… » expliqua-t-il en écho aux pensés du sorcier. « Elle comprend et son désarrois est sans aucun doute équivalent au vôtre… Mais elle ne l’admettra jamais. » Paul avait atteint la porte. Il la referma sur lui : « Prenez le temps qu’il vous faudra! » ajouta-t-il sans qu’il soit possible de dire s’il parlait du bain ou de sa relation avec Samuelle.

Assise dans la première marche du pallier de l’escalier avec Balto, elle attendait… Et elle avait certainement tout entendu.

« Samuelle? » fit Oncle Paul en redescendant l’escalier. « Va tenir compagnie à Lukas… Il se sent seul sans toi… Apporte-lui des vêtements… » suggéra-t-il en regagnant le rez de chaussé. La métisse resta d’abord immobile, échangeant un regard avec Balto. Elle eut un profond soupir et alla chercher au grenier une vieille paire de jeans et un tshirt. Avant d’entrer dans la salle de bain en repassant devant lui, elle dit : « Je suis désolée de t’avoir traité de monstre… » et elle laissa la porte entrouverte.

« Avec le temps… Il est possible que ça revienne… Mais à ta place je n’y compterais pas trop… » fit-elle en posant les vêtements sur un coin du lavabo. Elle recula ensuite jusqu’à la baignoire et s’y adossa en s’assoyant. Elle ne pouvait pas savoir, mais ça ne lui serait d’aucun réconfort de savoir qu’elle n’avait pas eu de mauvaise intention. Ils venaient tous deux de mondes qui n’avaient pas grand-chose en commun. Lukas avait mis la patte dans le sien et en payait le prix. Samuelle s’en mordait les doigts… « Je ne t’ai pas privé de ta magie… Tu peux encore lancer des sortilèges de ton autre main… » Elle espéra qu’il ne lui balancerait pas un avada dans le dos pour en faire l’expérience. « Quant à ta dextérité, faudra la reconquérir… »

Comprendre l’angoisse du chercheur de sortilège… Samuelle se séchait les paumes en les frottant sur ses genoux. Elle avait le pouvoir mais pas la capacité de le modeler, car c’est son aîné qui avait hérité de la pierre de garde…

« Ce n’est pas un moment idéal pour se retrouver sans ses dons… » Elle pensait aux patriarches. On pouvait faire confiance à Samuelle… Même quand elle mentait… Surtout quand elle mentait… Ce qu’elle allait dire lui coutait manifestement. « Si tu me le permet, je… » La scène donnait à penser qu’elle n’était pas naturellement portée à ce genre de générosité. « … je… je te prêterai une main secourable… » dit-elle finalement parce qu’elle ignorait même comment formuler sa pensée. Elle lui offrait de concrétiser ce ‘nous’ dont il avait parlé… « Je pourrais te montrer à tirer parti de ce qui est arrivé… » Du bout des doigts, elle grattait distraitement le coulis entre les carrés de céramique du plancher…









Lukas K. Ustaz

Lukas K. Ustaz
PROFESSEUR de dcfm

► MESSAGES : 294
Brocante Daee #Lun 14 Fév - 21:46


Lukas se laissa entraîner en direction de l’étage par l’Oncle Paul. Il devait avouer qu’il aurait suivi le vieil homme n'importe où, sans poser de question. Tremblant toujours comme une feuille, ses pieds nus se posèrent sur les premières marches de l’escalier en bois. Il regarda Samuelle une dernière fois puis alla à l’étage.
- Lukas, répondit-il lorsqu’Oncle Paul se présenta. Lukas Ustaz. J’suis le professeur de Samuelle, assigné par le Ministère.
Le Chercheur de Sorts entendit le vieil homme s’adresser à Balto, mais il était trop faible ou trop préoccupé pour se soucier de la nature des propos. Il marchait comme un petit enfant qu’on amenait au bain après qu’il est tombé dans le lac au fond du jardin. La fatigue le faisait trembler. La honte le faisait se recroqueviller sur lui-même. L’échec l’empêchait de réfléchir. Lukas se trouvait à présent dans cet endroit où le calme et le silence devenaient des démons. Cet endroit ou tout espoir que les choses aillent mieux avait disparu. La marche suivante de l’escalier constituait le futur le plus éloigné dans lequel il pouvait se projeter. Peut être était-ce une bonne chose ? Avancer, marche après marche.
Debout auprès de la baignoire, il la regardait se remplir, les bras croisés sur son torse, recroquevillé et toujours tremblant. De fait, l’air rentrant dans sa bouche produisait un bruit de vieux ventilateur détraqué.
Oncle Paul lui parla de ses blessures multiples mais Lukas n’en avait cure. Il acquiesça néanmoins car il savait ; il savait que dans ce genre de moments, les gens parlaient des petites choses comme pour palier l’importance des plus grosses. Elles occupaient. Elles étaient essentielles les petites choses. Il attrapa la serviette. Oncle Paul lui prodigua conseil et réconfort, lui parla de Samuelle puis finalement s’en alla. Lukas continuait de regarder le bain se remplir. En réalité, il pensait à ce que venait de dire le vieil homme. Très vite toute sa journée sembla se dérouler de façon accélérée devant ses yeux, à la surface de l’eau du bain. Dans le monde de la magie, chaque journée recelait des surprises si bien qu’un sorcier était rarement surpris. Les surprises venaient des choses plus basiques. Les choses les plus simples sont aussi souvent les plus fortes. Telle la rencontre d’une personne. Une personne qui pouvait avoir un impact aussi grand qu’insoupçonné sur sa propre vie.

Balto était donc resté avec Samuelle. Allongé devant elle lorsqu’elle décida d’aller s’asseoir sur la première marche de l’escalier. L’ouïe concentrée sur ce qui se disait en haut, le regard braqué sur la métisse. Les deux petites tâches couleur feu qui surplombaient son regard dansaient à chaque clignement d’yeux. Oncle Paul appela et Samuelle s’en alla rejoindre Lukas. Balto resta allongé en bas des escaliers, les yeux pointés vers le haut. Il releva la tête lorsque Samuelle s’adressa à lui. Puis la pencha sur le côté pour seule réponse.

Lorsque Samuelle entra dans la salle de bains, Lukas venait de rentrer dans le bain. Son pantalon et ses sous-vêtements jonchaient négligemment le sol. Il n’eut aucun geste pudique, peut être un léger mouvement révélateur d'inconfort le temps d’un instant. De la vapeur d’eau se dégageait de son bain. Ses cheveux bruns mi-longs semblaient aussi lisses que de la soie ainsi mouillés. Il regarda la métisse évoluer dans la pièce jusqu’à ce qu’elle vienne s’adosser contre la baignoire. Lukas l’écoutait attentivement. Seuls quelques bruits d’eau venaient perturber les dires de Samuelle. Il sentait son angoisse à elle et se rappela ce qu’avait dit Oncle Paul. Elle fit allusion aux Patriarches et il pensa à Grand-mère Margaret. Il ne s’était pas étonné de ne pas la voir avec Balto et Samuelle, elle devait déjà être en grande conversation avec Karl Ustaz, son beau-fils, le père adoptif de Lukas. Elle devait être en train de le supplier de faire quelque chose pour rappeler les Patriarches à Vienne. Mais Lukas savait bien que son père, lui-même Patriarche, n’en avait pas le pouvoir, il était leur représentant, et non leur chef.
Puis Samuelle, non sans difficulté, offrit son aide à Lukas. S’en suivit un long silence. Lukas avait une idée de ce qu’en coûtait à la métisse de faire cette offre. Il fixait sa tête, sa chevelure noire. La main du sorcier quitta le rebord de la baignoire. Lukas s’apprêtait à caresser les cheveux de Samuelle. Pourquoi ? Il n’aurait su le dire. Il y eut un moment durant lequel sa main se rapprocha et se rapprocha encore des cheveux d’ébène. Puis il s’interrompit dans son mouvement comme pris d’un doute. Finalement il soupira et sa main plongea dans l’eau du bain qui commençait à refroidir.
Lukas se mura dans le silence. Il finit par sortir de la baignoire, se sécha brièvement puis se rapprocha du lavabo où Samuelle avait posé des vêtements.
- Je croyais que c’était moi le professeur ici, dit-il avec un sourire dans la voix.
Etait-ce une réponse positive à l’invitation de Samuelle ? Quittant son plus simple appareil, il enfila les vêtements qui lui étaient destinés.
- Samuelle ? demanda-t-il en la regardant à travers la glace au-dessus du lavabo. Tu crois que tout… ça, c’est la façon du destin de me dire d’abandonner mes recherches pendant qu’il en est encore temps.
La métisse ne savait pas exactement quelle était la nature de ces recherches, mais nul doute qu’elle pouvait entrevoir qu’elles étaient controversées, obscures et terrifiantes si menées à bien.
- Ou essaye-t-il de me pousser à continuer en me mettant à l’épreuve ? … Je n’étais pas sûr de croire au destin. Et puis il y a eu… toi.
On reconnaît un fou non pas à sa folie, mais à ses éclats de lucidité qui dépassaient l’entendement.
Balto passa sa tête dans l’entrebâillement de la porte. Il regardait tour à tour et en silence son maître et Samuelle.
- Alors… nous sommes liés… d’une certaine manière, non ?
Les mots étaient difficiles à choisir.
Sans laisser Samuelle répondre, Balto les interrompit, délibérément.
- Oncle Paul m’envoie pour savoir si Maître Lukas et l’Enfant Samuelle ont faim ?









Samuelle Daee

Samuelle Daee
SORCIERE.
Agent du Ministère Canadien

► MESSAGES : 173
Brocante Daee #Mar 15 Fév - 3:56


Quelques heures… Ça faisait quelques heures à peine qu’elle était entrée dans son bureau à l’université. À travers le miroir, il peut voir sa réaction : Immobile, elle couve ses gestes d’un regard tout jaune, attentif. En pleine lumière, elle paraissait être une sorcière quelconque et peu douée. Et pourtant, elle avait spontanément retourné son univers up side down, sans retour possible, alors qu’elle était privée de ses véritables pouvoirs. Et il ignorait toujours ce qu’elle était.

Samuelle jeta les vêtements sales de Lukas à la tête de l’animal.

« JE NE SUIS PAS UNE ENFANT! »


La colère. Samuelle se réfugiait souvent dans la colère. Elle bondit sur ses pieds. « Le destin? » lâcha Samuelle d’un ton dédaigneux. « Toi et moi portons l’entière responsabilité, par nos choix et nos actes, de ce qui est arrivé et qui nous a rassemblé! » Le destin était une fatalité qu’elle ne pouvait tolérer, de celle qui l’avait fait naître dans la servitude des cadets. « Tu crois que je suis une épreuve qui t’as été envoyé par le destin? » Elle eut un reniflement méprisant. « Je t’ai offert mon aide! » Elle lui avait offert bien d’avantage mais elle n’avait pas su le formuler avec des mots. « Librement donnée, librement acceptée… » Liés, oui. Par le destin, certainement pas. C'était sa volonté.« Je n’accepterai jamais d’entrave que je n’ai pas moi-même choisie! Et certainement pas celles du destin! »

Elle passa la porte et revint sur ses pas aussitôt : « Et t’as intérêt à te rappeler de ce que tu as fait de mes vêtements quand tu seras à nouveau capable de lancer un sortilège! » Elle le désigna de la main : « Parce que ça c’est mon tshirt préféré! »

Samuelle n’était pas un appel du destin. En vérité elle était un germe imprévisible de chaos…

Elle l’attendait au bas de l’escalier, tout à fait calmée. « Je ne peux pas rester ici… »déclara-t-elle d’un ton de voix suffisamment basse pour que Paul ne puisse pas l’entendre. Il flottait dans l’air une odeur de gruau… « Dans quelle mesure puis-je rentrer en Angleterre, maintenant? » Maintenant que les patriarches connaissaient ses traits. Elle ne lui demandait pas de quel crime on l’accusait ou de quelle nature était ses recherches, elle lui demandait si elle devait s’en soucier. « Margaret a dit qu’ils nous tueraient, elle et moi, pour avoir été témoin de ce qui s’est passé… »









Lukas K. Ustaz

Lukas K. Ustaz
PROFESSEUR de dcfm

► MESSAGES : 294
Brocante Daee #Ven 18 Fév - 21:21


Le caleçon de son maître sur sa tête, Balto sentit - comme un pêcheur pressent la tempête - qu’il valait mieux déguerpir rapidement et laisser les deux sorciers seuls.

Lukas écouta avec attention le discours de Samuelle. Il semblait l’avoir lancée sur un sujet qui la révoltait. De toute évidence, la métisse ne supportait pas que certaines choses puissent lui échapper, que son control ne s’étendait pas jusqu’à la finalité de ses actes, et que le destin, ou le chaos c’était selon, puisse arranger les choses avec fatalité. Voilà un sujet sur lequel les deux sorciers ne seraient sans doute jamais d’accord. Mais le Chercheur de Sorts eut le bon sens de ne pas se jeter à bras-le-corps dans un débat aussi épineux. Néanmoins lorsqu’elle parla « d’entrave qu’elle n’aurait elle-même choisie », Lukas ne put s’empêcher - et Samuelle eût pu s’en rendre compte - de regarder sa main de baguette. Finalement, il incarnait à lui seul l’élément branlant du raisonnement, en apparence solidement construit et résolument ficelé, de la métisse.
Un sourire se dessina sur le visage de Lukas lorsque Samuelle lui signifia avec véhémence qu’il portait son tee-shirt préféré. Un sourire joueur, un sourire de petit démon, presque un sourire de petit enfant chapardeur. Il alla même jusqu’à caresser le tee-shirt qu'il portait avec convoitise. Il y avait tout plein de problèmes qui tentaient, en ce moment-même, d’assaillir son esprit mais lorsque le Chercheur de Sorts regardait Samuelle, il n’y pensait plus. La verve et la colère de la métisse avaient le don de le faire sourire, pour une raison qui lui était obscure. Elle semblait, à ce moment précis, le seul pare-feu à l’effroi auquel il eût pu être assujetti.

Seul dans la salle de bain, Lukas reporta une nouvelle fois son regard sur sa main… La blessure n’était pas visible, pourtant il se sentait meurtri au plus profond de son être. Néanmoins, dans un éclat de lucidité, il se rappela les recherches qu’il avait faites il y a quelques années dans le domaine de la magie sans baguette. Il ne les avait pas poussées très loin car son domaine de recherche à lui était autre et nécessitait l’utilisation impérative d’une baguette. Ces recherches devaient se trouver à Vienne, dans les archives de la grande bibliothèque du Collège des Magiciens. Il en avait besoin. Il devait retourner à Vienne. Sachant qu’il sauterait à pied joint dans un piège à loup, il ne se fit pas d’illusion quant au fait qu’il allait devoir faire preuve d’une discrétion absolue. Mais… Et Samuelle ?

Lukas rejoint la métisse.
- C’est une possibilité à envisager. Néanmoins, je ne pense pas qu’ils iraient jusqu’à te chercher activement. Si tu ne te trouves pas sur le chemin… Tu ne crains rien. Mais… Cela implique également que tu ne suives pas le mien, de chemin. Je ne pourrai donc plus assurer tes cours de mise à niveau Sam, mais je te fais la promesse d’envoyer au plus vite un rapport au Ministère qui t’assureras une tranquillité certaine. Je te dois bien ça, ne serait-ce que pour m’excuser de t’avoir embarquée… dans tout ça.
Comme s’il s’agissait réellement des cours…
Balto se rapprocha de son maître, sentant le départ arriver. Lukas évitait quelque peu le regard de la métisse. Il alla saluer Oncle Paul et finalement Balto, l’énorme beauceron, sauta sur ses épaules et s’y installa comme un mouton sur le dos d’un berger. Il avait toujours eu l’habitude de transplaner tel quel avec son maître.
- Je dois aller à Vienne, dit-il finalement, lâchant l’information comme une bombe. Etant légèrement désarmé, j’ai besoin de nouvelles armes et c’est là-bas que je peux en trouver…
Il se rapprocha de Samuelle. Balto la regardait avec les mêmes yeux que son maître.
- Moi j’crois que seul le destin, ou en tout cas quelque chose de plus grand que toi et moi, est responsable de notre rencontre Sam, murmura-t-il. Nous, simples sorciers, ne sommes pas capables d’aussi belle confection.
L’Azur déferlait.
CRACK !









Samuelle Daee

Samuelle Daee
SORCIERE.
Agent du Ministère Canadien

► MESSAGES : 173
Brocante Daee #Dim 20 Fév - 15:01




Au moment où Lukas amorçait sa vrille, rien ne laissait présager cet élan spontané de solidarité. Et pourtant il ne transplanna pas seul.

***

Dans sa cuisine désertée, Paul sourit… Un certain contentement flotte un instant sur ses traits, seulement troublé pas un tintement des clochettes qui le fit se retourner. Un client? Non… Un Daee…

- Bonjour Pierre, soit le bienvenu… fit-il en rangeant rapidement la vaisselle superflue
- Bonjour Oncle Paul! Ma baguette est-elle prête?
-Elle n’attend plus que sa précieuse étincelle de Djinn.

Pierre Daee, exhibant une peau soigneusement pliée, suivit le vieil ébéniste dans l’arrière boutique. Là, sur l’établie, une magnifique baguette fraîchement poncée, attendait que son vernis sèche. Si les anglais préfèrent se faire choisir par leur baguette, les canadiens usent d’autres procédés. C’est un art perdu de la vieille magie sauvage et pourtant quand on sait à qui s’adresser… Pendant que l’artisan fini de confectionner la baguette, le regard de son neveu ère sur les portraits affichés sur les murs.

- Je me souviens de celle-là… C’est le jour où j’ai emmené Sam se faire confectionner sa première baguette… La première d’une longue suite! Tu avais menacé pendant un temps de les lui faire en série!
- Oh oui… Elle n’était pas commode ta petite sœur.

Il parlait toujours d’elle au passé; volontairement maintenu dans l’ignorance.

- Je l’adorais néanmoins. J’étais si fier que cette responsabilité m’ait été donnée. Lui faire confectionner sa première baguette!
- Si mes souvenirs sont exacts, tu l’as traîné ici de force, enserrant son poignet d’une poigne si ferme qu’elle avait des bleus…
- Je n’avais pas le choix! À 4 ans, elle était déjà une force de la nature!

Du bout des doigts de sa main libre, Paul tâtonna sur une tablette. Il y dénicha une peau raidie par l’âge et la tendit à son neveu.

- C’est l’étincelle qui lui destinait votre père…
- Ça n’a jamais marché…
- Non…
- J’aurais dû m’opposer à ce que tu utilises du poil de Windigo…
- C’est un artéfact puissant, il convenait mieux à Samuelle… Et puis ce n’est qu’un autre genre de démon cannibale, se nourrissant d’âme et de sang…
- Quand même. Le Wendigo est la personnification de l’appel du vent que certaine âme solitaire entendent et qui les conduits à la destruction. C’est un Alf de l’abîme bien antérieur aux Djinns qui nous sont propres. Il n’y a rien d’autre que la folie et la mort à attendre de lui…
- Sauf si on s’en moque… Ta sœur s’en est toujours moquée, elle.

Ils se turent tous deux, le silence se ramifiant entre eux. Pierre ramassa le chat sur un fauteuil, enfouissant ses mains dans sa fourrure, apaisant la vivacité de ses souvenirs. Il était naturel de parler d’elle avec son oncle. Elle avait été la nièce préférée du vieil excentrique. Ses lunettes sur le bout de son nez, Paul glisse à l’aide de pinces l’étincelle de Djinn qui donnera son pouvoir à la baguette de son neveu. L’opération, exécuté en plein soleil d’après-midi, est bientôt terminée. Un mince goujon est mis en place, une touche de pâte de bois soigneusement raclée et c’est terminé. Paul Daee admire son œuvre. Pierre l’observe par-dessus son épaule, satisfait.

- Je peux?
- Tu peux… acquiesça le vieil homme en lui échangeant la baguette pour le chat.
- Elle est magnifique, tu n’as pas perdu la main… apprécia-t-il en faisant jaillir quelques étincelles.
- Il est facile d’assortir une baguette à un être dont on connaît si bien la nature profonde… lui répondit énigmatiquement son oncle en le reconduisant à la porte.

Pas de thé, pas de biscuit… Rien pour s’étonner, Paul Daee ne l’avait jamais reçu autrement. Avant de partir, l’artisan s’arrêta devant son coffre entrouvert et y prit une pierre. Il rejoignit son neveu à la porte et lui tendit la pierre qu’il avait à la main. Distraitement, celui-ci la prit pour la lâcher aussitôt comme s’il s’était brûlé. La pierre roula sur le sol de vieux bois franc.

- Qu’est-ce que c’est que ça? Fit-il d’une voix forte, en proie à une vive émotion.
- Ça? C’est une pierre… D’origine parasédimentaire, je dirais, arrondie par les glaciers et affinée par les eaux d’un lac…
- Les eaux d’un lac?
- Oui, les eaux du lac, près du manoir… Tu connais ce lac, n’est-ce pas? Tous les Daee connaissent les eaux de ce lac… Dis-moi, on s’y réuni toujours pour les réunions familiales?
- Cette pierre témoigne du jour où George l'a banni... réalisa soudainement Pierre...
- Oui, ce jour où il a lancé le Windigo à ses trousse.

Un long silence se déploya entre les deux hommes… Chacun plongé dans ses souvenirs.

- Je suis heureux de te voir bien portant, Pierre. Vraiment. Et je suis curieux, plus que curieux en fait, de voir comment tu comptes t’amender du mal que tu lui as fait, du sort que tu lui as réservé.
- Samuelle s'est exilée...
- Et elle a emporté une part de ton âme avec elle. Elle a emporté une part de chacun de nous. Je suis heureux de voir que tu vas bien.

Pierre Daee se pencha pour ramasser la pierre. Sa main tremblait et pourtant ses doigts se refermèrent sur le minéral.

- Ce n’est pas ce que j’ai voulu.
- Je suis certain qu’elle non plus.

Il existe un lien entre les enfants d’une famille. Un lien qui subsiste au-delà des regrets, de la haine, de la rancœur, de l’amertume et même après l’impardonnable, même après l’inexcusable… Comme un ridicule espoir… Paul Daee referma délicatement la porte sur son neveu. Il ne pouvait pas chasser un membre de sa famille de chez lui. Mais il était libre de le recevoir à sa manière.

***

« Tu croyais aller où comme ça? » fit la sorcière en se plantant résolument devant lui. Désarmée? Une Samuelle Daee n’est jamais désarmée… «Tu ne survivrais pas 10 minutes sans moi!» pronostiqua-t-elle avec une mauvaise foi scandaleuse. « Et je ne te laisserai certainement pas abimer ce tshirt!»










Lukas K. Ustaz

Lukas K. Ustaz
PROFESSEUR de dcfm

► MESSAGES : 294
Brocante Daee #Dim 20 Fév - 23:04












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