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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Dim 20 Fév - 23:00 |
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| Le transplanage fut plus chargé que prévu. - Il semblerait que nous soyons assignés d’un bodyguard Balto… dit Lukas d’un air goguenard. - Si Maître Lukas voulait bien rendre son tee-shirt à l’Enfa… à Mademoiselle Samuelle… glapit le Beauceron. - Je ne peux pas Balto ; elle n’aurait plus de raison de rester avec nous ; elle nous quitterait. Nous ne survivrions pas dix minutes sans elle…- Et Mademoiselle Samuelle ne survivrait pas dix minutes avec nous. - Elle s’en est bien tirée jusque là, non ?- Balto pense que Vienne, c’est différent.- Tu n’as pas tort Balto. Mais gardons-la tout de même avec nous. Je suis sûr qu’elle saura se montrer tout aussi utile que… docile ! trancha-t-il avec un large sourire à l’adresse de la métisse. Cette conversation débordante d’ironie était d’autant plus déroutante que les deux protagonistes avaient la même voix. Ils se trouvaient dans une petite ruelle pavée à l’écart de l’agitation des grandes avenues de la capitale viennoise. Balto était descendu des épaules de son maître et faisait à présent le guet au bout de la rue. Lukas souriait à Samuelle. Il était content qu’elle soit avec lui, même s’il ne l’avouerait pas de vive voix ; en tout cas pas tant que la métisse elle-même se cachait derrière des motifs tel que son tee-shirt préféré ou la survie du Chercheur de Sorts. Lukas était assez bon légilimens pour pouvoir écarter les mensonges et se frayer un chemin à travers les apparences. Les apparences justement, Vienne en était la capitale… - Ne fais confiance à personne et ne croit en rien de ce que tes yeux te permettent de voir. Vienne est la capitale des Illusionnistes. Les plus grands d’entre eux y résident ; mais même le moins talentueux des sorciers de Vienne sait manier les illusions, dit-il avec un sérieux qui ne laissait place à aucune fantaisie. Si jamais tu trouves que mon comportement est étrange, anormal, tourne-toi vers Balto. Lui, aucune illusion ne peut l’imiter. Tu ne peux avoir confiance qu’en lui ici.Balto aboya sèchement en leur direction. - La voie est libre, reprit Lukas. Nous allons aller chez moi, puis nous irons au Collège des Magiciens de Vienne où je tenterai de trouver ce pourquoi je suis venu ici. Nous ne pouvons pas transplaner ; on ne peut pas prendre ce risque, ils nous trouveraient. Alors il faudra marcher. Ne te fais pas remarquer. Lukas réalisa que Samuelle était toujours affublée de cette horrible robe de soie rose finement brodée au niveau du col et des manches. Pas évident de passer inaperçu avec ça sur le dos. - Ne bouge pas, murmura-t-il. Sans baguette - il semblait être réticent à ne serait-ce qu’y toucher depuis « l’incident » - il passa la paume de ses mains à quelque centimètre du corps de la métisse, presque comme le ferait un guérisseur soignant par apposition des mains. Samuelle resplendit d’une lumière fine, luisante, pendant un quart de seconde puis se retrouva affublée de vêtements moldus les plus communs qui soient ; ce n’étaient toujours pas ses vêtements à elle néanmoins. - Ce n’est qu’une illusion, ça ne durera pas. Pressons-nous !Il prit Samuelle par la main. Tel un couple, ils sortirent de la ruelle déserte et rejoignirent le flot de la foule qui déambulait sur les trottoirs des grands magasins. Balto suivait derrière, le port altier : tout content d’être de retour à Vienne. - J’ai grandi dans les plus beaux quartiers de Vienne, commença Lukas tout en marchant d’un bon pas. En réalité je suis né dans les faubourgs. Ma mère a été tuée à ma naissance, quant à mon père, je ne le connais pas. J’ai été adoptée par Ann et Karl Ustaz. Ma mère adoptive est anglaise de part ma grand-mère Margaret et mon père adoptif est un des treize Patriarches de Vienne. J’ai étudié au Collège des Magiciens, et puis je suis devenu Liseur. Et si j’avais été quelqu’un de « rangé », je serai devenu Patriarche après mon père, comme le veut la tradition. Mais j’ai toujours eu une aversion pour les limites, et cela inclut les limites de la magie. Depuis des années je travaille sur un sortilège capable d’ôter les pouvoirs d’un être magique. C’est légèrement… controversé. C’est pour cela que les Patriarches tentent de m’arrêter, principalement... Vienne est une ville conservatrice, c’était sans doute la pire des villes au monde pour travailler sur ce genre de projet. Mais c’est ma ville ; et elle me manque… Par ici ! Le trio tourna à droite dans une autre grande avenue. Des appartements de haut standing, des arbres, des petits jardins, des grilles noires et finement forgées, tout y était beau et riche. - Nous sommes presque arrivés, dit le Chercheur de Sorts. A peu près au milieu de l’avenue, Lukas s’arrêta et se retourna vers Samuelle. - Attends-moi là cinq petites minutes, je vais vérifier qu’il n’y a pas de problème.Il adressa un regard à Balto et fit quelque pas avant de tourner derrière un grand arbre planté au bord de la voie. Balto s’assit sur son arrière train, derrière Samuelle comme un véritable chien. A plusieurs reprises il baya nonchalamment. Il aboya lorsqu’un petit teckel s’approcha de lui. Lukas revint rapidement, les mains dans les poches, avec un petit sourire, il trainait légèrement des pieds. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres de Samuelle, Balto lui sauta dessus, usant de tout son poids, le projetant plusieurs mètres en arrière. Le beauceron se releva aussitôt, montra des crocs et se mit à aboyer sauvagement. Il sauta à la gorge de Lukas. CRACK ! Lukas avait disparu. Balto revint immédiatement auprès de Samuelle, les poils de son échine toujours hérissés. Lukas sortit de derrière l’arbre d’où il avait disparu quelque minute plus tôt, visiblement essoufflé. - Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-il à Balto. Les poils du chien retrouvèrent leur position normale. Balto se calma : son maître était là. Lukas lut dans les yeux de Balto et saisit immédiatement Samuelle par le bras. - Viens !Il l’entraina derrière l’arbre et la regarda fixement. - Le plus dur c’est de trouver la première marche. Suis-moi !Lukas sembla lever puis poser le pied dans le vide mais contre toute attente ce qui semblait être un escalier invisible soutint son poids. Il grimpa de la sorte en regardant Samuelle faire de même. Balto était derrière et la poussait à avancer. Après quelques marches, ils se trouvaient dans les airs au-dessus des petits jardins privatifs de devant les appartements. Il se dirigeait tout droit vers la façade de l’un d’entre eux. Finalement Lukas posa sa main entre deux grandes fenêtres et une porte apparut en plein milieu du mur puis s’ouvrit d’elle-même. Ils pénétrèrent dans le somptueux appartement de la famille Ustaz. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Sam 26 Fév - 21:19 |
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| Samuelle lui rendit brièvement son sourire avant de retrouver son impassibilité revêche habituelle… Comme un éclair tout rose sur sa figure caramel. Elle le laissa lui prendre la main. Ceux qui l’avaient prise par la main auparavant l’avaient plutôt saisie par le poignet. Perplexe… Il dû insister en l’entrainant à sa suite pour qu’elle le suive.
Samuelle était une menteuse et une tricheuse… Sauf pour ce qui importait… Son attitude donnait une toute nouvelle dimension aux concepts d’honnêteté et de franchise… Elle n’était pas traditionnellement portée à dire la vérité. Ou plutôt elle ne faisait que ça; elle noyait allégrement le poisson dans la vérité la plus pure. Parce que Samuelle était honnête. Imprévisible mais honnête. Une honnêteté stricte, elle ne trahirait jamais ce qu’elle était : une créature ambivalente.
Son esprit était une tempête perpétuelle. Elle se sentait responsable de l’avoir placé dans une situation inconfortable mais ce n’était pas pour ça qu’elle l’avait suivit. Parce que le pouvoir n’est pas une liberté.
Laissée en plan, Samuelle admirait les pavés, gratouillant le sol du bout de la semelle… Elle essayait de garder un profil bas. Bas comme un râteau dans l’herbe. Mais l’apparence exotique de la métisse la projetait à l’avant plan de toutes les rétines sur lesquelles elle se reflétait.
« J’suis pas une enfant… » affirma-t-elle boudeusement au chien… Parce qu’elle avait parfaitement saisi l’hésitation dans la ruelle. « Pas ce genre d’enfant là… » spécifia-t-elle parce que sa première affirmation était un mensonge… « Je n’ai jamais franchit les rites de passage… En principe, je ne peux pas vraiment m’affranchir de leur autorité… Mais je refuse de me soumettre à leur rite et à leur jugement! » Parce que la conception Daee de l’enfance était une chose complexe et tribale. « J’ai 31ans, je suis libre et je suis vivante… » conclue-t-elle en levant les yeux sur Lucas qui revenait nonchalamment. Un regard tout jaune, saisissant, comme de l’or liquide.
Qui s’agrandit démesurément en voyant la réaction de Balto. Samuelle blanchit violemment. Un commentaire s’imposait : « ARGL! »
Le plus dur, c’est toujours de trouver la première marche. Monter l’escalier invisible lui fit la même impression que descendre une marche de trop dans le noir et de réaliser qu’on a déjà atteint le palier… Enfin, la sensation inverse, marche après marche dans une ascension précipité par le Beauceron. Elle entra dans l’appartement avec empressement, peu sensible à sa richesse.
« Attend, c’est ridicule! Si cette copie de toi portait MON tshirt, c’est que ton arrivée a été observée… Et alors, peu importe la porte que tu as prise, tes ennemis savent maintenant que tu cherchais à te rendre ici! Surtout si c’est l’appartement de ta famille! » Mais au-delà de toute chose, ce qui la paniquait, c'est que son double était venu vers elle… « Qu’est-ce que c’est que ces illusions? » Et pointant Balto d’un index impérieux, « Et lui? Qu’est-ce qu’il est exactement? » | |
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Dim 13 Mar - 23:31 |
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| - Spoiler:
Lukas referma la porte d’entrée sans un bruit. Il savait qu’en la claquant, tous les domestiques de l’appartement auraient irrémédiablement migré vers là où Samuelle et lui se trouvaient ; ce qu’il voulait éviter à tout prix. Le hall d’entrée était ovale et majestueux. Il comportait six portes dont la porte d’entrée ainsi qu’en long couloir qui faisait face à cette dernière. Balto s’était déjà élancé à travers celui-ci et ne tarda pas à disparaître au détour d’un couloir, faisant fi des interrogations de Samuelle à son égard. - Des centaines d’yeux nous ont observés depuis notre arrivée. Si deux d’entre eux avaient appartenu à un Patriarche nous ne serions pas arrivés jusqu’ici. Le principal problème avec les illusions c’est de savoir qui en est l’illusionniste. Celle qui t’a approchée n’était pas l’œuvre d’un Patriarche. Vienne est une ville dangereuse pour ceux dont les yeux ne sont pas accommodés aux illusions… Lukas eut plus de mal à donner des explications quant à Balto. C’était un secret qu’il ne livrait jamais et ceux qui étaient dans la confidence avait toute sa confiance. - Balto… Disons que… Il représente ce qu’il y a de plus sombre et de plus noir en termes de magie, toutes formes de magie confondues. C’est une partie de moi… Une partie externe… aux multiples propriétés, finit-il avec une grimace équivoque et significative quant au fait qu’il avait pleinement conscience que son explication était plus que légère. Lukas pensait qu’il était loin d’être approprié à ce moment-là de se lancer dans une explication plus précise de ce qu’était… un Horcruxe. Lukas entraina Samuelle vers une des six portes. Il l’ouvrit et la mena à un petit salon. Puis il y eut une nouvelle porte. Un couloir. Une porte. Une grande salle vide au carrelage noir et blanc. Puis une autre porte. Une antichambre plongée dans la pénombre. Une porte. Un couloir. Un autre couloir. Et puis la dernière porte de cette longue Symphonie du Claquage de Porte en Clé de Ut… claqua. Ils étaient arrivés dans un grand salon au style Rococo. - Lukas ! s’écria une femme en accourant, portant ses mains à sa bouche. Mme Ustaz était une femme grande et élégante. A la voir on pouvait dire qu’elle n’était certainement pas de ce pays, mais bien anglaise. Elle avait quitté un carré de canapés confortables où se trouvaient deux vielles femmes prenant le thé. L’un d’entre elle n’était autre que Grand-mère Margaret qui s’était levée d’un bond les mains plaquées sur sa poitrine et les traits de son visage exprimant une sérénité toute juste retrouvée. L’autre vielle femme faisait dos à Samuelle et Lukas, elle sirotait son thé avec un petit bruit régulier de succion particulièrement désagréable. - Le bâtard rentre au bercail, murmura-t-elle de manière assez audible pour que tout le monde l’entende. - Ta gueule, morue ! éructa Grand-mère Margaret en la fusillant du regard. - Samuelle, je te présente ma mère Ann. Tu donnais déjà Grand-mère Margaret, et voici Grand-mère Ida. - Enchantée Samuelle, dit Ann avec un large sourire. Grand-mère Margaret adressa un petit signe de la main à Samuelle. Grand-mère Ida sirota d’autant plus fort son thé. Un domestique entra dans le salon pour réapprovisionner en thé et petits gâteaux secs. Balto lui emboitait le pas puis alla poser sa tête sur les genoux de Grand-mère Margaret. - Grand-mère Margaret m’a raconté ce qui s’est passé. J’ai eu tellement peur pour toi Lukas.- Tout va bien maman, mentit légèrement Lukas. Ils allèrent tous s’asseoir dans les canapés et Samuelle se vit offrir du thé et des gâteaux. L’illusion prenant fin, la métisse se retrouva de nouveau affublée de cette robe de sorcière de soie rose finement dentelée. Grand-mère Margaret parut ravie. - Quel cruel manque de goût… murmura Grand-mère Ida. Manquerait plus que l’autre bâtard ait prévu de marier cette gueuse et l’image de notre famille sera définitivement ternie. Enfin, ce qu’il en reste…Lukas manqua de s’étouffer ; non pas à cause du mot bâtard ni du mot gueuse mais celui de « marier ». - Vielle harpie ! Pie borgne ! Moule à gaufre ! scanda Grand-mère Margaret qui s’appliquait à jeter des gâteaux secs à la figure de Grand-mère Ida. Heureusement la plupart fut attrapée au vol par Balto. - Ca suffit ! s’écria Ann. Lukas lança un regard équivoque à Samuelle, lui conseillant de ne pas faire attention. - Où est papa ? demanda Lukas. - Au collège, il se trouve dans une situation délicate comme tu peux l’imaginer… - Nous devons aller au Collège.Cette fois ce fut au tour d’Ann et des deux Grand-mères de manquer de s’étouffer. Même Grand-mère Ida sembla choquée par cette idée folle. - Lukas ! As-tu perdu la raison ?!Une porte claqua. - Lukas ! s’exclama un homme très bien habillé. - Papa !Les deux hommes s’étreignirent, puis Lukas présenta Samuelle à son père. - Oui, Samuelle. Bien sûr… On m’a dit que vous aviez un remarquable effet sur les parquets, répondit Karl Ustaz. C’était un homme grand et droit. Il émanait de lui un certain charisme mais également une mystérieuse froideur. - Lukas veut aller au Collège, dit Ann avec une voix tremblotante. - J’ai besoin de récupérer des travaux de recherche…- Karl, ne pourriez-vous pas les récupérer pour lui ? demanda Grand-mère Margaret, inquiète. - Il est le seul à pouvoir accéder à sa Loge. Les Patriarches ont déjà essayé de la forcer… sans succès, ajouta-t-il en tapotant le dos de son fils avec un sourire empreint de fierté. Ann eut un toussotement significatif. Karl parut mal à l’aise. - Je ne peux l’en empêcher… dit-il finalement. Que projettes-tu de faire Lukas ?- Nous savons tous que les Patriarches n’abandonneront pas. Je vais retourner en Angleterre mais je dois me donner les moyens pour assurer ma protection et… celle de Samuelle.Tous les regards se tournèrent vers la métisse. Lukas jugea bon de ne pas préciser qu’il avait perdu l’usage de sa main de baguette ni de comment il l’avait perdue. Grand-mère Ida aurait sans doute tué Samuelle à coup de théière sinon. Face à la détermination de Lukas, tous finirent par se murer dans le silence. - Très bien, demandez à ce que l’on prépare la voiture. Samuelle et moi allons nous changer et nous irons au Collège. Puis nous rentrerons immédiatement en Angleterre.Balto rejoint Samuelle et Lukas. - Mademoiselle Samuelle va enfin pouvoir récupérer son tee-shirt préféré... glapit-il avec ironie. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Lun 14 Mar - 2:46 |
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| Samuelle méconnaissait la magie civilisée… Mais elle n’était pas ignorante… Sa figure caramel trahit sa suspicion lorsqu’elle étrécie légèrement les yeux, jetant une ombre sur leur lumière… Si Balto était effectivement un horcruxe… Alors le sorcier se livrait à une magie qui n’était en rien bénéfique…
Elle n’en avait pas fini avec les questions. C’était très insuffisant comme réponse… Mais Lukas acheva de la désorienter dans cette enfilade de pièces et de porte… Un logis peut-il réellement être si vaste?
La métisse émergea à la suite de l’enfant prodige, visiblement mal à l’aise. Oh non! La famille? Ce n’était vraiment pas à ça qu’elle inspirait…Une grimace de déconvenue à peine esquissée et elle se transfigura cependant en femme de monde, charmante, stylée et spirituelle. « Ravie de vous rencontrer, Ann… » fit-elle en répondant amicalement, sans cérémonie, au geste de Margaret… Parce que Samuelle trichait… Elle trichait tout le temps… Et elle tricha particulièrement à l’adresse de grand-mère Ida… Quel nom hideux!
« Nous marier? » gloussa-t-elle en abandonna sa tasse sur une table basse, espérant que personne ne remarquerait son geste… « Oh non! » la détrompa-t-elle avec une suavité vénéneuse. Et se faisant elle se glissa contre Lukas sur le canapé, l’enlaçant familièrement sans toutefois outrepasser les limites du bon goût. Son corps, moulé contre le sien, lui transmettait une douce tiédeur… « Se marier est une chose si démodée! » jugea-t-elle cruellement, se doutant très bien que la vieille venait d’une société très conservatrice. Lui jouant distraitement dans les cheveux, elle plongea ses yeux d’or dans l’azur. Il aurait pu y croire, réellement, parce que les meilleurs mensonges ont toujours un fond de vérité. « Non, nous vivrons notre attachement librement et au grand jour! » susurra-t-elle d’un ton fruité en déposant un baiser tout rose au coin des lèvres de l’héritier Ustaz. Et pour enfoncer le clou encore davantage, elle spécifia, un sourire de démon planant sur ses lèvres : « Je suis fille de shaman, après tout…» C’était une invitation à lui demander sa main sur le champ! Elle lissa amoureusement les plis de sa robe rose, rectifiant leur arrangement sur ses genoux. Un doux aperçu de la personnalité revêche et contrariante de la métisse… Oh, Grand-mère Margareth se chargerait bien de rectifier le tir auprès d’Ann… Aux vues des qualificatifs qu’elle avait utilisé pour désigner son alter ego, elle entrerait facilement dans son jeu… Samuelle n’était pas ce genre de péronnelle facile à effaroucher. Il y avait de l’acier dans cette femme… Et personne ne s’y était encore attaqué… Et pourtant…
C’est avec une courbette ironique, espiègle et des airs de sainte nitouche qu’elle aborda Karl Ustaz avec humour. « Les parquets? Oh oui! Vous songiez peut-être à refaire la décoration? » Elle n’aimait pas qu’on parle de ses pouvoirs… Par contre elle s’intéressait vivement à ceux de Lukas…
Parce que ce que le sorcier ne semblait pas réaliser, c’est qu’enlever toute magie à quelqu’un, c’était exactement ce qu’elle lui avait fait… Ou ce qu’elle aurait pu lui faire… Il avait brisé ce ‘nous’ une fois… Et pourtant il parlait encore de la protéger… Mais il avait hésité… Pourquoi avait-il hésité? Parce qu’il n’avait pensé à sa sécurité qu’en deuxième lieu, ou parce qu’il ne croyait pas qu’elle avait besoin de sa protection? « Je n’ai pas besoin de protection… » déclara légèrement la métisse. Et elle ajouta à l’adresse de Balto, à voix basse, afin que grand-mère Ida ne l’entende pas : « Oui! Parfaitement! Je te priverai de ma fascinante compagnie sitôt que j’aurai récupéré ce tshirt… » Son tshirt et aussi sa veste de cuir, ses chaussures, ses vêtements… Bref, tous les morceaux que Lukas lui avait subtilisés… « Et ne m’appelle pas Mademoiselle… »
***
Et pendant ce temps, quelque part au Canada… dans une Boulaie très ancienne…
George Jinx Daee grave des mots dans l’écorce tendre. Sous la pointe de son couteau, une rivière de sang naît graduellement, se perdant vers les racines. L’arbre geint et se plaint, agitant ses branches.
- Tu rectifies la liste des shamans? - C’est plus qu’une simple liste.
L’écorce de l’arbre blanc avait été pelée à plusieurs endroits sur son pourtour. Deux écorchures très récentes, parallèles. Pierre hocha la tête, reconnaissant que la formulation était mal choisie.
- Tu viens plaider la cause de Paul et Samuelle? - Samuelle est une énigme nouvelle, Paul une ancienne. Non... C'est pour moi que je suis venu. - La tradition s’est éteinte au moment où Samuelle a choisi l’exil. Elle est morte maintenant. - Mais elle est vivante… Je crains qu’elle ne vole les pierres de garde des jardins de pierre pour son seul profit… - Alors trouve un prétexte valable... Elle est en Angleterre. Parce qu’un père sait toujours où trouver son enfant… Rocstone essai d’en faire une parfaite petite sorcière civilisée… Il lui fait donner des leçons particulières par un professeur de Ealdwic : Lukas Ustaz. Trouve-la et asservie-la.
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Sam 26 Mar - 22:40 |
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| Lukas entraîna Samuelle dans un dédale de couloir puis il hésita devant plusieurs portes avant de trouver sa chambre ; même du temps où il habitait chez ses parents il n’avait dormi que très rarement en ces lieux, préférant optimiser son temps passé au Collège en séjournant dans sa Loge de Liseur. Sitôt qu’ils furent entrés dans la chambre du Chercheur de Sorts, Balto alla s’affaler sur le lit. L’endroit sentait la lavande ; tout y était sobre et immaculé, comme si personne n’y avait jamais vécu voire mis les pieds. - Madame Samuelle s’en ira-t-elle vraiment dès qu’elle aura récupéré son tee-shirt préféré ? s’enquit le Beauceron avec une peine non dissimulée. Lukas ne répondit rien, il était affairé à enlever ledit tee-shirt, qu’il posa ensuite sur le lit. Puis il sortit sa baguette de la poche arrière de son jean. Il l’a regarda fixement pendant un moment, posée au creux de sa main. 31cm, bois de Charme, nerf optique de Sombral. Il croisa le regard de Samuelle, puis reporta de nouveau le sien sur sa baguette. La métisse avait pu percevoir un éclat de frayeur dans les yeux du sorcier. Lukas savait qu’entre son esprit et sa baguette, le lien était rompu au niveau de sa main gauche. Il aurait pu tenter de pousser la connexion à se rétablir d’elle-même, mais c’était comme brancher un grille-pain sur des lignes à haute tension ; et les dommages pourraient être infinis. Il n’avait donc pour autre choix que d’utiliser sa main droite mais, n’étant pas ambidextre, là aussi les dégâts pouvaient s’avérer considérables. De deux maux il choisit néanmoins le moindre. - Peut être que Maître Lukas voudrait essayer sur Balto, glapit le chien en rejoignant les deux sorciers. Lukas s’accroupit à hauteur du Beauceron et prit sa tête entre ses mains. - Je ne sais pas ce que je ferai sans toi Balto, dit Lukas, la gorge serrée. Le lien qui liait le maître et l’animal était parfois déroutant. Lukas se releva et s’entraina plusieurs fois à fendre l’air avec sa baguette dans des courbes complexes. Vu l’expression faciale qu’il arborait, il ne semblait pas vraiment satisfait. Balto, lui, s’assit sagement et attendit en toute sérénité que son maître soit fin prêt. Le moment venu il ne cligna même pas des yeux lorsqu’un sort de couleur jaunâtre fondit droit sur lui. VZIIII ! Aussitôt, ses poils se mirent à pousser et pousser encore jusqu’à ce qu’il ne ressemble plus qu’à une énorme bosse poilue émanant du sol. - Etait-ce l’effet qu’escomptait Maître Lukas ? dit Balto dont ni la gueule ni les yeux n’étaient visibles à présent. Lukas ne répondit rien. Les traits de son visage étaient tirés à leur paroxysme. Sa mâchoire était aussi tendue qu'un piège à loup qui venait de se refermer. Il se tourna finalement vers Samuelle. Il la regardait sans vraiment la voir. Son regard était voilé par la concentration. Il décrit des cercles gigantesques au dessus de sa tête avec sa baguette; comme s’il s’apprêtait à lancer un sortilège qui avait pour but d'atomiser l’appartement. Puis finalement VLAAAM ! Samuelle fut secouée de tout son long. Elle revêtait à présent la tenue qu’elle portait aux premières minutes de leur rencontre. Un sans faute. - Maître Lukas est loin d’avoir perdu la main, dit Balto alors que ses longs poils tombaient par paquet. - Ça ne suffira pas à contrer les Patriarches, répondit Lukas bien qu’une certaine satisfaction semblait glisser sur son visage à moins que ce ne fusse la vision de Samuelle qui lui rappelait le si court et pourtant si dense chemin qu’ils avaient parcouru ensemble ; une vision qui le fit sourire ; le seul point de lumière dans tout ce chaos ambiant. Lukas rangea sa baguette et se changea à son tour. Puis il invita Samuelle à le suivre. - Allons-y maintenant, dit-il avant d’ajouter avec un sourire moqueur. Allons vivre notre attachement librement et au grand jour ! | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Mer 30 Mar - 10:42 |
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| Samuelle jetait un regard observateur sur la pièce, examinant les lieux avec curiosité… C’est quand même rare qu’un adulte vous invite à l’accompagner dans sa chambre, soit-elle dans la maison de ses parents, dans ce genre de circonstance… La métisse détourna pudiquement les yeux pendant que Lukas se changeait et rabroua cruellement Balto.
« Évidemment que je partirai! Et arrête les politesses! Sam! Je suis Sam sans salamalecs! » le réprimanda-t-elle encore alors que Lukas angoissait sur sa magie... Elle se retourna pour voir la baguette brandie vers elle et son expression changea pendant une fraction de seconde… Tendue, comme un fauve tenu à l’écart par un brandon incandescent. On l’avait déjà menacé, aurait pu réaliser Lukas, s’il avait été attentif. Elle avait déjà vécus toute une existence de menace… Un réflexe fugace, juste le temps de réaliser que ce n’était pas l’intention du sorcier…
Et la métisse eut ensuite tout le loisir de prendre conscience des conséquences et répercussions de ses actes... Lukas semblait profondément handicapé sans sa magie... C'était un sorcier. Il n'avait vraisemblablement jamais vécus à la moldu... Il avait sans doute toujours pensé que c'était un don qui lui était acquis, lui qui cherchait à en déposséder les autres. Il ne s’était jamais préparé lui-même à le perdre… Son cœur se serra alors qu’elle regardait le maitre changer le chien en ours. Leurs background étaient différent… Sa magie, elle, ne lui avait pas été enlevée, elle lui avait été refusée…
« Pas perdu la main? » releva-t-elle en frissonnant… « J’ai l’impression de m’être fait piétiner par un troupeau de bison paniqué… » Elle grimaça… « Si le résultat y est, t’as perdu de la subtilité… » lui assena-t-elle sans la moindre pitié.
Elle le suivit hors de la pièce sans faire un geste vers le tshirt sur le lit... Certainement un oubli. Puis, à la mention de leur futur commun, Samuelle éclata d'un grand rire, franc et honnête, qui l'enveloppa tout entière avec le sorcier et son compagnon, avant de s'étioler en note cristalline dans les pièces innombrables de l’appartement... « Pardon pour ça! Mais je brûlais de montrer à cette vieille chose toutes les différentes interprétations du terme "sauvage" qui lui viendra certainement désormais pour me désigner! » Arrivés dans le garage de la famille Ustaz, elle suggéra : « Pourquoi ne pas prendre un balais et nous illusionner en gros pigeon? » | |
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Mer 30 Mar - 11:05 |
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| Le garage des Ustaz se trouvait en sous-sol. Lukas, Samuelle et Balto s’y rendirent par un escalier en colimaçon très étroit. Il y faisait frais et l’éclairage faible n’était apporté que par des petites torches à flammes bleutées. Ils purent percevoir dès leur entrée un bruit significatif de moteur. Une vielle 2CV jaune vrombissait au centre de la pièce alors qu’un homme - de toute évidence un majordome - finissait d’astiquer le pare-brise. - La 2CV est prête Monsieur, dit-il avant de se retirer. Lukas ouvrit la portière et Balto sauta sur la banquette arrière. - Le Collège est au fin fond du quartier historique de Vienne, sous l’Eglise des Augustins, dit Lukas en prenant place côté conducteur. C’est une vielle voiture mais elle en a sous le capot.- Maître Lukas était à deux doigts d’avoir son permis de conduire moldu la dernière fois.- Pas que j’en ai réellement besoin, plutôt pour l’fun !- La seizième fois sera la bonne Maître Lukas, pour sûr !Le Chercheur de Sorts sortit de la boite à gants une petite pancarte en carton plastifiée. Il l’accrocha au rétroviseur intérieur à l’aide d’une petite chainette. Sur la pancarte il était inscrit en lettres manuscrites : Gauche : Embrayage. Milieu : Frein. Droite : Accélérateur. - J’ai tendance à oublier celle du milieu, dit Lukas comme si c’était la chose la plus banale à dire avant de prendre le volant. Alors qu’il ajustait le rétroviseur pour la troisième fois, Monsieur Ustaz s’approcha de la 2CV du côté passager. Son sourire énigmatique apaisait les traits tranchants de son visage pourtant charismatique. - Lukas, si neuf des Patriarches ont quitté Vienne, trois sont toujours ici. Ils savent que tu es là. Ils se doutent que tu veuilles retourner au Collège. Et ils sont certains que tu seras passé par ici. Tu les as côtoyés, tu crois savoir de quoi ils sont capables. Et pourtant ils peuvent faire bien pire. Sous-estime-les et ce sera la fin… pour vous trois.Il tapota le capot de la voiture en guise d’au revoir puis tourna les talons. Contre toute attente il ne s’en alla pas immédiatement. - Vous êtes en danger Samuelle Daee. Fuyez mon fils ! dit une voix que seule la métisse put entendre. Il y eut une lumière blanche à vous faire fondre la rétine, puis une secousse. Le garage des Ustaz était loin derrière eux. La 2CV roulait à une allure folle dans Vienne. Lukas donnait des coups de volant tantôt à droite tantôt à gauche pour éviter les autres voitures qui semblait avancer à l’allure d’escargots à côté d’eux. Balto, baillant à s’en faire craquer la mâchoire à l’arrière de la voiture, semblait parfaitement accoutumé à cette conduite. Entre deux coups d’œil à la pancarte accrochée au rétroviseur, Lukas jeta un regard torve à Samuelle. Les traits de son visage étaient tirés, ses sourcils froncés et l’Azur déferlait. - Je sais quand mon père pratique la légilimencie Sam, dit-il sur un ton abrupte qui lui était inhabituel. - MAÎTRE LUKAS ! interrompit Balto dans un aboiement rauque. Lukas eut tout juste le temps de voir une lumière rouge se refléter dans le rétroviseur. La vitre arrière de la 2CV vola en éclat tandis qu’un deuxième sort vint faire sauter le rétroviseur extérieur du côté de Samuelle. - Les Patriarches ! s’exclama Lukas. Il sortit sa baguette de sa poche et, ni une ni deux, tenant le volant de sa main gauche, il se mit à lancer sortilèges sur sortilèges à travers le pare-brise arrière en direction d’une grosse cylindrée noire. Balto s’était jeté à plat ventre sur la banquette pour ne pas gêner son maître. Son regard apeuré croisa celui de Samuelle. Les sorts fusaient sur la 2CV et la secouait dans tous les sens si bien qu’à plusieurs reprises elle frappa de plein fouet des voitures moldues. Sur les grands boulevards, la vielle voiture ressemblait à une boule de flipper poussée à entrer en contact avec le plus de choses possibles par les maléfices des Patriarches. - Sam !s’écria Lukas. Prends le volant !Lukas s’était jeté sur la banquette arrière, tandis que Balto sauta à l’avant pour prendre la place du passager. Le Chercheur de Sorts fit sauter la capote de la 2CV et tentait à présent de faire sauter la cylindrée elle-même. Malgré la puissante symphonie de sortilèges qu’il orchestrait il manquait cruellement de dextérité avec sa main droite. D’autant plus qu’ils roulaient à une allure folle en zigzaguant entre les voitures. Chaque maléfice que Lukas bloquait émettait une onde de choc fulgurante. La puissance des Patriarches était indéniable. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Lun 4 Avr - 22:01 |
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| Passagère? Elle? Et quoi encore? Et qu’est-ce que c’était que cette voiture de fillette? Bon sang! « C’est une trottinette avec un top, ce truc? J’espère qu’elle cache effectivement quelque chose sous le capot! » Ne connaissant pas l’itinéraire, la métisse prit place de mauvaise grâce sur le siège qui lui était désigné… Tsss Passagère!
Elle aurait pu regimber mais la présence de Monsieur Urtaz père l’en empêcha… Des mises en garde et du blablabla… S’il savait qu’en plus elle l’avait privé de sa main de baguette… Qu’est-ce qu’il ferait le vieux au fait? Il l’enfermerait dans sa chambre fleurant la lavande? Et alors qu’elle se faisait cette réflexion, Samuelle se demanda aussi si Lucas serait du genre à répondre à un ordre direct de son père… Parce que si M. Urtaz désapprouvait ses intentions, il ne s’y était pas encore formellement opposé…
Pourtant lorsqu’il s’adressa à elle, elle se retourna vivement, fixant avidement le regard de Monsieur Urtaz… L’esprit de Samuelle était un chaos, mais une question fit surface et s’inscrivit en lettre de feu dans son esprit : Devait-elle le fuir parce qu’il jugeait son fils dangereux ou parce que d’autres le jugeait dangereux… Elle n’eut pas le temps de poser sa question que tout disparus dans un flash à vous dissoudre les rétines…
Et ce n’était pas le pire!! La métisse s’abaissa sensiblement dans son banc, subitement nerveuse, les mains crispées sur le banc, fortement impressionnée par la conduite du sorcier. « Un légilimens? Votre père!?!J’croyais que c’était qqn de respectable! De quel droit! J’espère qu’il n’a pas… »
PAKLOW! La vitre arrière vola en éclat. Samuelle acheva de se coucher sur le banc, déstabilisée par les impacts successifs, et n’en émergea que lorsque Lukas lui céda la place… « J’ignore où on va!! » et d’un coup de volant, elle changea de direction. Historique… Il avait dit historique… Mais tout semblait historique avec cette pierre partout partout! Une église? Donc un cloché! Mais on y voyait rien, les bâtiments étaient trop haut! « Balto, faut que tu m’aides!! » D’un autre virage en catastrophe, elle essaya de rétablir leur orientation originale, s’engageant dans un sens unique à l’envers de la prescription sur Herrengasse, laissant dans son sillon, un carambolage monstre. Ils débouchèrent sur un rond-point… Céder le passage?
La 2CV bondit dans la circulation de Michaelerplatz « À quoi ça sert d’avoir des pancartes touristique si c’est pour les écrire dans une langue incompréhensible! » Maudit-elle…
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Mar 5 Avr - 13:13 |
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| Lukas manqua d’être éjecté hors de la 2CV lorsque Samuelle prit un virage démentiellement serré pour s’engouffrer dans la Michaelerplatz. Une place viennoise gigantesque et célèbre pour son architecture. L’endroit était bien évidemment bondé de touristes et la circulation y était très difficile eu égard au nombre de voitures. Le Chercheur de Sorts finit par se remettre debout sur la banquette arrière. Il évita de justesse un sort qui s’avéra en réalité ne pas lui être destiné. Le sortilège alla plutôt frapper la statue d’Hercule combattant l’Hydre de Lerne. La créature se détacha immédiatement de son socle et fusa droit sur la 2CV, la gueule grande ouverte prête à avaler l’auto et ses occupants tout entiers. Lukas pointa à son tour sa baguette sur la fontaine droite de l’aile St Michel et, de la même manière que l’hydre avait pris vie, un aigle gigantesque déploya ses ailes, s’élança de son socle et fondit en piquée sur l’hydre quelque mètre seulement avant qu’elle ne se jette sur la 2CV. Les deux créatures de pierre se réduisirent mutuellement en morceaux. Soudain, un sortilège incandescent frappa Lukas dans le dos. - AAAARrrrh ! hurla-t-il de douleur. - Samuelle doit sortir de la Michaelerplatz ! aboya Balto Le beauceron appuya avec sa truffe sur un bouton vert du tableau de bord et la 2CV fut comme propulsée en avant à une allure encore plus folle qu’auparavant ; se frayant un chemin entre les voitures en se contractant à souhait jusqu’à mincir et se retrouver plate comme une crêpe avant de retrouver sa taille normale une fois le chemin dégagé. - Plus vite Samuelle ! glapit Balto. Maître Lukas ? Maître Lukas !! Balto s’inquiétant pour son maître allongé sur la banquette arrière, le dos fumant et presque calciné, eut le temps de voir l’eau d’une des deux fontaines de la Michaelerplatz s’échapper de son contenant et se transformer en une immense vague sous l’influence conjuguée des trois Patriarches. La vague déferlante se transforma en un tsunami qui inonda la Michaelerplatz puis prit en chasse la 2CV emportant voitures, piétons, mobilier urbain et tout ce qui se trouvait sur son passage. Les yeux du beauceron s’écarquillèrent alors que l’ombre de la vague allait les couvrir avant qu’ils ne soient pris par la déferlante. - Là ! Samuelle doit prendre la Kohimarkt ! aboya Balto en pointa son regard sur une rue. Il continua d’indiquer à la métisse le chemin à prendre: Kohimarkt, Tuchlauben, Morzinplatz. Sa voix était partiellement couverte par le tonnerre grondant que produisait le tsunami derrière eux. Ils pouvaient apercevoir les quais du canal de la Vienne, rivière qui se jetait dans le Danube. - Samuelle ne va pas assez vite ! Plus viiite ! aboya Balto qui jetait des cous d’œil derrière lui. Il appuya à plusieurs reprises sur le bouton vert, en vain. Le tsunami les rattrapa de peu. Pendant quelques secondes la 2CV eut l’air de surfer à l’avant de la vague avant d’être emportée. Dans un dernier effort, Lukas tendit son bras et attrapa Samuelle. CRACK ! La tête de Lukas heurta les pavés du parvis de l’Eglise des Augustins. Il tenait toujours le bras de Samuelle. Plusieurs mètres cubes d’eau avaient été happés dans le transplanage mais pas Balto. Lukas serrait les dents. La douleur de son dos brûlé à vif lui donnait le tournis. | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Mar 5 Avr - 19:24 |
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| Hj, il ne trouverait pas son cul dans un atlas, ce chien… il nous éloignait de l’église des augustins!
« ARGL! J’sais pas conduire manuel!!! » Distinction D’origine… Talent essentiellement européen… En Amérique, seul la machinerie fonctionne encore sur des transmissions manuelles… Et puis lui énoncer des noms de rue chargé de K Z H et T avec un accent autrichien bien pointu, surtout quand les écriteaux sont placés sur les bâtiments au lieu des coins de rue, ça n’aide pas du tout…
C’est tout à fait par hasard que Samuelle s’engagea sur la bonne avenue, pourchassée par la lame d’un ras de marré... et CRACK!
Une église dont l’extérieur est curieusement dénudée de fioriture…
La sorcière s’affala avec Lucas sur les pavés, crachant ses poumons, à demi noyée par l’eau qu’ils avaient embarqué… « C’est une habitude de jouer les méchouis chez toi? Ne compte pas sur moi pour te soigner cette fois! » Elle se demanda fugitivement comment le sorcier avait pu arriver à amorcer une vrille de transplannage dans une voiture aussi exiguë, mais l’urgence de la situation balaya son admiration. L’étape suivante aurait été de s’engouffrer dans l’église… Y trainer Lucas s’il ne pouvait pas se relever par lui-même. Logiquement… Mais Samuelle était un élément hautement imprévisible dans toute probabilité… C’est pourquoi aucune trace d’aucune sorte ne témoigna que quelqu’un était sorti de la flaque du parvis… Parce qu’ils ne la quittèrent jamais…
Le tournis? Il n’avait pas fini d’avoir le tournis… Samuelle se dégagea sèchement de la prise de Lucas… pour mieux l’empoigner fermement par la ceinture de son pantalon et l’attirer à elle. « Retiens ta respiration et ferme les yeux! » La dernière chose qu’il vit, c’est la main de Samuelle, les doigts largement écartés frapper légèrement la pierre du parvis dans une gerbe d’éclaboussure.
Les artisans de la magie sauvage puisent leur magie de leur environnement pour la catalyser et ensuite s’en servir… Dû à son statut de cadette, Samuelle avait appris à l’emmagasiner. La pierre sous sa main, son matériel de prédilection, répondit avec une vitesse de réaction infinitésimale… Porosité résiduelle, particule et ciment... Elle redéfinis la structure de la pierre qui leur livra passage, comme un tesson de métal chauffé au rouge sur une motte de beurre, et se referma sur eux en retrouvant son caractère immuable d’origine. Comme ça, personne ne pourrait les suivre…
La sorcière ne connaissait pas les lieux… Mais il y a au moins une crypte sous toutes les églises et puis Lucas avait dit que le Collège se trouvait dessous… Elle se fraya un passage au travers des travaux d’excavation et de maçonnerie, espérant ne pas ressortir du haut d’une plafond vertigineux…
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Lukas K. UstazPROFESSEUR de dcfm
► MESSAGES : 294 Mar 5 Avr - 22:12 |
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| HJ : Il aurait été bien peu sage de sa part de les conduire à l’Eglise des Augustins, collège des Patriarches, avec ces derniers à leur trousses.
Un grognement de douleur. Lukas se retourna sur le dos. Erreur. - AAARggh ! hurla-t-il. Nan, surtout ne fais rien, tes méthodes de guérison me condamneraient à marcher à quatre pattes comme une chèvre. Le sarcasme passé, toutes les pensées du Chercheur de Sorts se tournèrent vers Balto. Si bien qu’il ne réagit d’aucune façon lorsque Samuelle l’agrippa. Ses yeux étaient déjà fermés, sa respiration si faible, presque inexistante, émettait le bruit d’un vieil aspirateur essoufflé. Il rouvrit furtivement les yeux lorsqu’il entendit la main de Samuelle frapper la pierre du parvis. Puis ils coulèrent dans la pierre, ou bien la pierre coula autour d’eux, Lukas ne put réellement le dire. Dans un espace exigu et sombre, Lukas vit Samuelle avancer. Il resta, là, allongé sur la pierre, à regarder sa silhouette. Il l’avait attrapée, elle, plutôt que Balto. Entre Samuelle et une partie de lui-même, il avait choisi la métisse. Un choix qu’il ne s’expliquait guère. Les battements de son cœur s’accélérèrent pendant quelques secondes. A cet instant même, il avait peur. Si l’endroit n’était pas aussi noir, Sam aurait pu voir les yeux du Viennois s’écarquiller, son torse danser alors que son cœur battait la chamade, et sa chair tout entière être parcourue de frissons. Puis, il fut poussé à sortir de sa contemplation par la douleur de son dos brûlé. - Sam, dit-il avec une certaine chaleur dans la voix tout à fait inopinée. Nous devons être dans les combles de la voûte de l’esplanade principale du collège. Il donna des grands coups de pieds dans les pierres d’un des pans de mur. Celles-ci basculèrent vers l’extérieur faisant entrer une lumière bleutée dans les combles. Lukas passa la tête par le trou qu’il venait de faire. C’était bien l’esplanade principale avec ses cristaux bleus incrustés dans la voûte et une trentaine de mètres plus bas le parvis avec ses grandes colonnades. Il se tourna vers Samuelle. - N’oublie pas les illusions Sam, dit-il sur un ton préoccupé. Et désolé pour ça… Lukas attrapa la métisse et la poussa à travers le trou. Puis il se jeta à sa suite. Au lieu d’une chute vertigineuse d’une trentaine de mètres au moins, les deux sorciers roulèrent immédiatement sur les pavés de l’esplanade. La chute assurément mortelle s’était avérée n’être qu’une simple culbute de quelques centimètres. - Tu m’en veux probablement d’avoir fait ça, mais je pense que même si je t’avais expliqué tu n’aurais pas sauté, dit Lukas sur un ton nonchalant en se relevant. L’immense esplanade, pourtant silencieuse, était bondée de monde, des sorciers enveloppés dans des toges blanches, quelques unes noires et parfois une ou deux rouges. Ils semblaient bien réels et pourtant Lukas attrapa la main de Samuelle et l’entraîna dans une course à travers les sorciers, littéralement à travers. Le Collège des Magiciens de Vienne était immense ; une véritable cité souterraine. Un labyrinthe d’avenues, antichambres, cryptes et autres salles étranges. La particularité de ce panorama résidait dans la présence en de nombreux endroits de cristaux de couleur qui, outre leur propriété d’ornement, semblaient également faire office d’éclairage. Bien que tout soit taillé dans la pierre, il n’y faisait pas froid ; il n’y faisait pas chaud non plus, juste ce qu’il fallait. Chaque bruit résonnait inlassablement et même le silence semblait se répercuter comme un doux souffle, un éternel murmure. Une fois l’esplanade quittée, Lukas et Sam se dirigèrent vers un large couloir. Un énorme cristal rouge émergeait du sol quelques mètres devant eux. Lukas le toucha du bout des doigts et murmura quelques mots. VVZZIOUU ! Les deux sorciers se retrouvèrent dans un autre couloir en tout point similaire au précédent. Sur leur droite se trouvait une porte en bois partiellement calcinée et enfoncée, comme si on avait essayé de l’enfoncer à l’aide d’un bélier rutilant. Lukas eut un petit rire. Puis il alla près du mur à gauche de la porte et sembla poser sa main dans le vide. En réalité sa main s’enroula autour d’une poignée alors qu’une deuxième porte apparut dans le mur. Il l’ouvrit mais derrière celle-ci ne se trouvait qu’un autre mur. Il répéta le même mouvement et fit apparaître une autre porte donnant sur un autre mur. Et ce, six fois. La septième fois il regarda le mur attentivement. - Oui, elle doit être là, dit-il avec un air satisfait. Il pointa sa baguette sur le mur, murmura quelques incantations et la pierre disparut dans un Plop ! Il invita Sam à entrer dans sa Loge de Liseur.
La pièce n’était pas bien grande. Il y régnait une forte odeur de renfermé. Elle était faiblement éclairée par des pierres précieuses incrustées dans les murs de pierre brute qui luisaient. Il y avait un lit, défait, une grosse male, deux fauteuils, un large bureau, où trônait un bordel organisé monstrueux, et quasiment tous les murs étaient parsemés d’étagères contenant des livres, des objets étranges et une pensine d’où s’échappait une lumière bleutée. Lukas se dirigea vers celle-ci après avoir pris soin de bien fermer les portes derrière lui. - Voilà mon chez-moi, mon véritable chez-moi, ajouta-t-il. Il porta la pensine sur son bureau et s’assit. - Nous allons bientôt quitter Vienne Sam et nous retournerons en Angleterre. Là-bas, je comprendrai tout à fait si tu ne veux plus qu’il y ait de ‘nous’ justement. Puis le Chercheur de Sorts se mura dans un long silence, uniquement perturbé par le bruit visqueux des filaments argentés qu’il extirpait de la bassine de pierre posée devant lui et qu’il forçait à pénétrer sa tempe gauche comme l’on fourrerait un boudin. L’expression de son visage indiquait clairement que le processus trop rapide lui donnait mal à la tête. Une fois toute la pensine ingurgitée, Lukas se releva et manqua de s’écrouler au sol. Il était sonné. - Allons-y, dépêchons-nous ! dit-il en titubant vers la porte. Nous ne pouvons transplaner que du centre de l’esplanade principale. Il venait de récupérer ce pourquoi il était venu: des recherches précieuses qui dataient et qui avaient encore besoin d'être étudiées, néanmoins elles lui permettraient de survivre.
Après avoir fait le chemin inverse, Lukas et Sam se retrouvèrent aux abords de l’esplanade principale. Ils traversèrent l’illusion de foule jusqu’à ce que Lukas ralentisse le pas et fit signe à Samuelle de s’arrêter. - Il y a un probl… Le Chercheur de Sorts eut à peine le temps de finir sa phrase que l’illusion disparut laissant place à trois sorciers en toge rouge et en chair et en os les encerclant. Trois sortilèges incendiaires fondirent sur le couple de sorciers. Lukas attrapa Samuelle dans ses bras et la serra fort contre lui. Il murmurait une incantation dans le creux du cou de la métisse alors que le feu crépitait tout autour d’eux. Il travaillait sans baguette. Une sphère protectrice les enveloppait et Lukas faisait son possible pour l’agrandir le plus possible. Une fois assez grande, il relâcha tout, sauf son étreinte avec Samuelle et CRACK ! | |
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Samuelle DaeeSORCIERE. ► Agent du Ministère Canadien
► MESSAGES : 173 Mer 6 Avr - 1:32 |
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| Elle se laissa entrainer dans cet environnement qui n’était pas le sien, effleurant de sa main libre les murs du Collège tout le long de leur parcours. Parce que les pierres témoignent… Toutes ces illusions étaient propres à la désorienter mais la pierre ne ment pas. Puis ils entrèrent dans la loge… Son véritable chez-lui… Ça ressemblait furieusement à son grenier… Tricheuse, elle fit mine de s’intéresser aux livres et aux objets sur les étagères alors que sa main palpait plutôt la pierre des murs, cherchant à percer les souvenirs minéraux de Lukas. Elle avait eu l’intention de lui piquer ses travaux… De lui nuire… Parce que limiter la magie des autres, ne figurait pas parmi ses idéaux… Mais voilà qu’il parlait encore de ce ‘nous’… « Arf! » fit-elle tout bas… Il était venu chercher sa survie au travers de tous ces périls… Parce qu’en matière de magie, il ne se fiait encore qu’à lui sans tenir compte de la proposition qu’elle lui avait faite… Mais il parlait toujours de ce ‘nous’… Samuelle mit un très long moment à répondre… Et lorsqu’elle le fit, juste avant de retourner à l’esplanade, ce fut pour demander : « L’Angleterre? Et Balto? » Elle n'avait jamais paru apprécier le canin auparavant... «Et si les patriarches le capture? Ne risquent-ils pas de se contenter d'une partie de toi s'ils ne peuvent pas te circonvenir?? » Lucas n’avait pas encore la plus petite idée de ce qu’elle était… Ou alors il lui faisait confiance… Faire confiance à Samuelle Daee? Voilà une attitude assurément périlleuse. Elle la prit dans ses bras pour la protéger, encore une fois… Et si elle le rejetait… Et si elle le repoussait? Le livrerait-elle au patriarche? Elle dévisagea l’homme à la toge rouge qui se trouvait dans son champ de vision et prit sa décision en repliant les bras sur Lucas… « Eeeeh merde… »
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