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 s'il faut mourir, j'aimerais te dire ...

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Anonymous

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s'il faut mourir, j'aimerais te dire ... #Mar 10 Nov - 16:19




    … …
    … … …

    Nouchka s’était débattu longtemps. Il n’avait pas la force d’un Immortel, mais il était habile et coriace, et surtout, il n’aimait pas perdre et encore moins se rendre. Au nombre des blessures sur son corps et du trou béant dans sa gorge, c’était du moins ce qu’en avaient déduit les médecins. Il s’était lentement vidé de son sang, effondré dans la ruelle. Il avait été lacéré de toutes parts. Il y avait du sang partout sur son corps quand il avait été trouvé. Pourquoi était-il resté en vie ?

    Pourquoi reste-t-on en vie alors que d’autres meurent ? Pourquoi avance-t-on alors que d’autres restent sur la route et s’éloignent ? Est-ce que ça vaut le coup ? Alors qu’il est simple de s’arrêter aussi et d’attendre qu’on vienne nous faucher, à notre tour. Mais ce serait manquer de courage, hein ? Le courage, c’est très important. On en a besoin pour affronter la vie, car celle-ci promet d’être longue et difficile. Enfin, cela dépend de nos choix. Beaucoup de choix s’offrent à nous quand on a le courage d’affronter. Quand on y pense, tout dépend de tout. C’est un long cycle …

    Il était pâle et émacié, encore plus que d’habitude. On voyait bien qu’il avait perdu beaucoup de sang. De nombreux pansements le couvraient. Il en avait sur les épaules, les bras, le visage, le torse et sur le cou. On aurait pu croire qu’il était mort, mais il avait simplement les yeux fermés. Est-ce que ses yeux, comme son corps, avaient perdu leur couleur ? On ne pouvait pas le savoir, il ne les avait pas rouverts. On craignait qu’il soit définitivement tombé dans le coma. Les médecins venaient, vérifiaient s’il ne faisait pas de résistance aux médicaments, si le poison vampirique était bien dissous. Son corps était parfois parcouru d’un frisson, mais c’était simplement musculaire. Rien de conscient.

    Tout le monde voudrait ne pas avoir de choix à faire. Mais nous sommes dans l’impossibilité d’y échapper. Les sacrifices sont inévitables, tous comme les erreurs. L’amour, c’est le plus bel exemple. Quoiqu’il arrive, on dira toujours quelque chose qu’on n’aurait pas dû et qu’on voudrait effacer. On voudrait s’excuser, mais l’autre est parti. Pour toujours. Et c’est con parce qu’on aurait pu faire notre vie avec cet autre. Tout est affaire d’opportunités. Mais pas forcément de hasard.

    On avait prévenu sa famille, mais pour l’instant, personne n’était venu. On se demandait s’il était très aimé parmi son entourage. Quel genre d’hommes se battaient jusqu’à la mort contre un Vampire ? Sûrement un homme qui ne tient pas vraiment à la vie, un homme seul. Quelqu’un qui n’a rien à perdre ou qui ne croit en rien. La plupart se laisseraient faire, certains de leur mort prochaine. Ils se laisseraient bouffer par un Vampire parce qu’ils sont persuadés de perdre. Ce n’était pas le genre de Nouchka. Il aimait trop la vie, il en attendait trop, pour finir en dîner. Il ne voulait pas s’arrêter à l’orée du bois. Il laissait sa place à un autre. Avant de mourir, il avait bon nombre de choses à dire, lui qui pourtant n’était pas vraiment bavard.

    (premier post à talia)









Anonymous

Invité
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s'il faut mourir, j'aimerais te dire ... #Mar 10 Nov - 21:48



    Sir Harlow- Miss Metzcalli j'aurais besoin de vos talents...

    La jolie Mexicaine releva les yeux vers le doyen du quartier des Aurors. Un homme tout à fait galant, charmant... sournois. Mais bon Talia n'avait pas son mot à dire et d'ailleurs elle ne travaillait pas pour les Aurors. D'ailleurs que voulait-il ce si charmant gentleman?

    Sir Harlow - J'aurais besoin de votre plume pour me réécrire ça. Il me faudrait quelque chose d'un peu plus personnel, je ne veux pas que ça ait l'air d'un modèle envoyé à la va-vite... ... sans commentaire...
    Talia - Mais c'est un modèle vous aurez du mal à faire passer ça pour ce que ce n'est pas Monsieur et...', elle resta bouche bée en voyant quelle genre de lettre c'était.
    Sir Harlow - Moi non mas vous sans doute, je vous fais confiance mon coeur...

    Faire rédiger une lettre de ce genre par une stagiaire et avoir encore le culot d'y apposer sa signature histoire de faire passer ça pour un authentique et sincère "je suis au regret de vous dire madame...". Elle foudroya le grotesque doyen du regard et le regarda partir en sifflotant. Visiblement qu'un de ses hommes se retrouve à l'hôpital pour elle-ne-savait-quelle-raison qui n'était pas précisée sur la missive modèle, ne semblait pas lui avoir gâché la journée. Talia leva les yeux au ciel littéralement dégoûtée et se pencha sur le feuillet d'admission à Sainte-Mangouste. Elle eut un vrai choc. Elle ne s'était pas attendu à ça. Elle parcourut du regard le feuillet, une fois, deux fois, dix fois... mais les données ne changeaient pas. Le nom restait le même. L'état restait le même. Nouchka Vanna Syl, cet auror qui avait eu le culot de lui dire qu'elle parlait trop et de surcroît pour ne rien dire et devant qui elle s'entêtait à ne pas décrocher un mot. C'en était presque devenu un jeu pour elle, elle était toujours fâchée ça il n'y avait pas de doute, mais elle s'était habitué à ne pas vraiment le regarder quand elle passait près de lui sans pour autant pouvoir se passer de sentir ce petit sourire qui s'insinuer immanquablement sur ses lèvres une fois qu'il n'était plus dans la pièce. Talia aimait jouer. Elle était fière, bornée mais elle était spontanée et nature. Et sa réaction en voyant que c'était pour la famille Vanna Syl qu'elle allait écrire cette lettre minable ce fut de sentir quelque chose la frapper quelque par à l'intérieur. Elle écrivit avec le plus grand soin. Pour sûr cette lettre n'aurait pas l'air d'un vulgaire modèle formel, elle aurait l'air de quelque chose de sincère. Elle alla demander une signature au doyen, un simple sortilège pour imiter son écriture sur le restant de la lettre avant de la confier à une jeune recrue qui se déplacerait en personne, puis elle retourna à son bureau dans l'idée de se remettre au boulot et de chasser cette histoire de lettre. Mais au bout d'une demie heure elle n'avait toujours rien fait. Elle n'était pas assez inhumaine pour ça. Pour faire comme le doyen, partir les mains dans les poches en sifflotant c'était trop lui demander. Un tour de baguette et tout ce dont elle avait besoin se précipita dans son sac à main. Elle était très élégante comme toujours. Elle se leva et quitta son bureau sans répondre à la secrétaire qu'il lui demandait où est-ce qu'elle pouvait bien aller encore. Le encore faisait référence à sa viré mexicaine imprévue de la semaine dernière. Elle sortit du Ministère et transplana directement à Sainte Mangouste.

    Après avoir fait des pieds et des mains pour avoir les informations qu'elle voulait, le numéro de la chambre, un avant goût de diagnostique, des précisions sur ce qui c'était passé exactement. Mais passé l'agacement de devoir réexpliquer tout cinq ou six fois d'affilées elle fini par obtenir ce qu'elle voulait, ne perdant pas une minute. Elle tapa à la porte. C'était ridicule on lui avait dit qu'il était inconscient mais peut-être quelques membres de la famille était déjà arrivé. Il n'y avait personne. Elle rentra hésitant un petit peu mais finit par s'approcher de l'Auror inconscient. Il était dans un piteux état, lui qui était plutôt le genre inflexible, au moins aussi fier qu'elle et fort. Talia le regarda un petit instant, sans le froid qu'il y avait entre d'habitude, rien que son expression la plus simple et la plus naturelle. Quelque chose la rendait triste à le voir ainsi. Elle se rappelait avoir du aller le voir personnellement pour une affaire de protection rapprochée. Ca avait été très froid. Elle vexée et lui qui avait l'air de s'en foutre totalement. D'un autre côté il n'avait pas tord, ils n'étaient rien du tout l'un pour l'autre. Elle était juste la fille trop bavarde et lui le mec qui manquait cruellement de tact avec lequel elle s'était retrouvée coincée dans l'ascenseur. Alors qu'est-ce qu'elle foutait ici? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire que cet Auror et toute son arrogance si énervante ne repasse jamais par le couloir en face de son bureau? Rien dans le fond. Mais ça faisait quand même quelque chose. Elle s'assit près du lit et resta là jusqu'à ce qu'une infirmière lui signifie que les visites se terminaient à 21h.
    Talia rentra chez elle blasée. Elle ne sortit pas ce soir là et préféra lire un livre sur lequel elle finit par s'endormir la lumière allumée. Le lendemain elle retourna à l'hôpital, pour retrouver ce même Nouchka si obstinément endormi et sans réplique. Il faisait vraiment toujours tout le contraire de ce qu'elle voulait. Pour une fois qu'elle aurait voulu entendre une de phrases détestables jetés l'air de rien comme ça en passant. Elle passa sa main sur son visage, ses longs cheveux noirs étaient lâchés et elle portait une robe de laine à grosses mailles très jolie mais beaucoup moins sophistiquée que ses tenues de boulot. Elle était venue vite, ça coulait de source. Tout ça pour se retrouver devant le même tableau que la veille, pas de famille, pas vraiment de Nouchka... elle se rassit sur sa chaise.













Anonymous

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s'il faut mourir, j'aimerais te dire ... #Mer 11 Nov - 17:51



    En vérité, aucun véritable spécialiste n’était venu s’occuper de Nouchka. Sainte-Mangouste était semblable à tous les hôpitaux : débordés et en manque d’effectif. De nouveaux malades arrivaient chaque jour. Aujourd’hui, on avait vu un jardinier du dimanche qui s’était littéralement déchiqueté la main par une Mandragore visiblement peu ravie de s’être fait réveillée, une jeune sorcière attaquée au Sectumsempra et de nombreux autres accidents qui avaient au moins autant d’importance. Nouchka ne venait que s’ajouter à cette longue liste. Peut-être ne reviendrait-il jamais à la vie, qui sait ? Il finirait le restant de ses jours dans le fond de ce grand lit froid, puis il mourrait et il n’aurait rien fait. Et personne ne s’en souciait. Enfin, presque. Il y avait cette belle jeune femme, par exemple. Elle s’appelait Talia. Elle était venue hier, et maintenant aujourd’hui. Ca jasait dans les couloirs. Car bien que troué par un Vampire, Nouchka avait gardé son charme et certaines infirmières mettaient un soin tout particulier à tapoter l’oreiller de l’Auror. Est-ce que cette jeune femme était sa petite amie ? Apparemment, elle était restée à le regarder puis elle était partie. Et aujourd’hui, elle était revenue. Donc elle était liée à lui. Forcément ! dixit Mary Bell, l’une des infirmières qui avait soigneusement observé le manège de la belle hispanique. Bref. Un autre s’intéressait à Nouchka. C’était le docteur Max Lowe. Le soir de l’attaque, il se trouvait à Paris, à une conférence de médisorciers. Sa secrétaire l’avait prévenu par Hibou-express qu’un cas était susceptible de l’intéresser à Sainte-Mangouste. Lowe n’avait pu se libérer avant aujourd’hui et désormais, toutes ses pensées étaient centrées sur son cobaye. Il avait attentivement parcouru le dossier : Nouchka Vanna Syl, vingt-deux ans, nationalité russe, Auror, multiples blessures et cicatrices, dont une causée par un Lycan et une par un Vampire. Auror à vingt-deux ans ? Ca avait fait cillé Max Lowe. Ce gamin devait avoir de grandes capacités. Ou alors un père milliardaire russe.

    Bref. Max Lowe était un éminent médicomage. On lui prêtait la réputation de se sentir au-dessus des lois et de l’éthique, et d’être un vrai mégalomane, mais c’était un excellent médecin. Le meilleur, même. Il avait fait des études plus que brillantes et avait écrasé toute sa promotion, loin en tête devant eux. Un homme redoutable, ce Lowe, dont le nom signifie en allemand « lion ». Un coup du destin, puisqu’il avait été à Gryffondor dans sa jeunesse. D’ailleurs, on s’était souvent demandé pourquoi Lowe était devenu médicomage. Il se souciait si peu de ses semblables que ce métier paraissait incongru. Sans doute qu’en plus d’être mégalomane, il était sadique et complètement fou et adorait sentir la vie d’un être entre ses mains. Ce n’était absolument pas ça. Quand sa sœur, son frère et ses parents étaient morts, le laissant seul, absolument et indubitablement seul, avec ce sentiment de culpabilité, il avait décidé de devenir médecin pour qu’aucune autre personne ne connaisse ça. En vérité, Max Lowe était très humain. Seulement, il ne le montrait pas car il était aussi très arrogant.
    Il entra dans la salle de réunion. Ses assistants l’attendaient dans un silence à la fois craintif et respectueux. Max Lowe les fixa hautainement de ses yeux gris et froids. Il enfila sa blouse et demanda à la cantonade, d’une voix autoritaire :

    « Qu’est-ce que vous attendez pour me faire un topo ? J’espère bien que vous ne m’avez pas arraché au vin, au camembert et aux charmantes Françaises pour rien. »
    « Euh, bien sûr que non, docteur. Notre sujet a donc été attaqué par un Vampire il y a quatre jours et a perdu énormément de sang. Il est couvert de nombreuses et graves blessures causées par l’affrontement. On note aussi des cicatrices antérieures, dont une causée par un Lycan (on voit nettement la trace du croc). Cet homme a visiblement une vie dangereuse et … »
    « Tenez-vous en aux faits utiles, Smith. Tout ce qui nous intéresse, c’est qu’il a perdu énormément de sang et qu’il est donc apte à notre sang de synthèse. Comment est son état ? »
    « Plutôt mauvais, nous le craignons. Il s’enfonce dans le coma et son rythme cardiaque ralentit. De plus, aucune famille ne s’est présentée et vous savez très bien que nous ne pouvons rien faire sans leur avis. »
    « Merde … »

    Toujours le même problème ! Max se passa pensivement la main dans le menton. Brutalement, il quitta la salle de réunion et disparut. Il se rendait dans la chambre du patient. Quand il arriva, il constata qu’il n’était pas seul et son regard s’éclaira. Il entra, et salua la jeune femme d’un bonjour calme. Puis il se dirigea vers le lit pour observer le jeune homme. Il vérifia d’un œil expert la perfusion, les écrans magiques et se tourna vers la visiteuse. Il avait remarqué son regard attristé, son air digne. Elle attendait quelque chose. C’était toujours comme ça. Ils avaient tous l’espoir qu’à un moment ou un autre, la personne dans le lit se réveille d’un coup et leur sourit.

    « Je suis Max Lowe. Je suis à présent le médecin qui s’occupe de votre … fiancé, je suppose ? »









Anonymous

Invité
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s'il faut mourir, j'aimerais te dire ... #Mer 11 Nov - 20:58



    Medicomage - « Je suis Max Lowe. Je suis à présent le médecin qui s’occupe de votre … fiancé, je suppose ? »
    Talia - Pardon?!

    Talia sortit immédiatement de son abattement. Et si ce n'était que temporaire, elle était limite choquée. Elle fiancée? Ce n'était pas une équation très crédible. Et encore mieux fiancée à Monsieur-l'Auror-Prétentieux-de-Service... aucune chance. Cela dit, si le médicomage lui parlait de ça c'était que ça devait avoir une importance. Elle ne se rappelait pas que Nouchka ait une fiancée, du moins pas une qui soit répertoriée dans son état civil.
    Elle jeta un petit regard sur le côté à l'Auror endormi. A bien le regarder il devait sûrement avoir une copine qui n'aurait pas été informée, et qui se fâcherait sans aucun doute si elle débarquait et qu'elle trouvait la "fiancée" de son copain qui n'avait tout simplement pas voulu se faire virer.

    Talia - Talia Metz... Almadovar, je travaille au ministère. Ça change quelque chose que je sois ou non sa"fiancée"?

    Elle ne voyait pas pourquoi il le lui demandait mais d'un autre côté il n'allait pas la virer non plus si elle n'était pas en voie d'épouser son patient. Il n'y avait qu'elle alors...

    Talia - Je ne suis pas sa fiancée je suis... une amie.', une amie? Est-ce que ce mensonge là était vrai? En tout cas il n'était pas totalement faux sans quoi elle ne se serait pas trouvée là Le Ministère m'envoie aux nouvelles. Est-ce que vous avez un diagnostique plus... précis?

    Ça aussi c'était un mensonge particulièrement habile. Le ministère n'envoyait jamais quelqu'un directement. Ils envoyaient des lettres, ou alors s'ils se déplaçaient en personne ce n'était pas au bout de deux jours. Mais bon Talia était crédible et elle savait déjà quoi répondre si par hasard le médicomage lui servait une réponse cassante et bien argumentée.
    Elle le regardait bien droit dans les yeux, maintenant debout. Elle n'y comprenait rien aux petits gribouillages que les infirmières griffonnaient sur la fiche qui se trouvait au pied du lit de Nouchka. Tout ce qu'elle comprenait c'était que le coeur de l'Auror avait l'air de fatiguer et ça, ça ne faisait rien pour la rassurer. Alors certes elle n'avait même rien à faire ici, mais elle était là et il faudrait bien faire avec.

    Talia - Et s'il vous plait, ne me donnez pas de réponse évasive. Soyez honnête.

    Pas question de se faire servir un autre "je ne peux rien vous dire pour l'instant" ou encore "on en sait pas plus que vous". Elle avait horreur de ça déjà en temps ordinaire alors quand elle ne demandait rien de mieux qu'être informée.


















Anonymous

Invité
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s'il faut mourir, j'aimerais te dire ... #Jeu 12 Nov - 18:35


    Talia - Talia Metz... Almadovar, je travaille au ministère. Ça change quelque chose que je sois ou non sa"fiancée"?

    En effet, ça changeait énormément de choses. En entrant, Lowe avait eu l'espoir que cette jeune femme puisse signer la décharge leur permettant d'opérer le patient. Certaines opérations magiques nécessitaient la précieuse signature sur ce fameux papier. Elle aurait été la fiancée du jeune homme, elle aurait pu le faire. Max Lowe poussa un soupir à peine dissimulé. Ca l'ennuyait. Et Max Lowe n’aimait pas être ennuyé. Il n’aimait qu’on contrecarre ses projets.

    Talia - Je ne suis pas sa fiancée je suis... une amie. Le Ministère m'envoie aux nouvelles. Est-ce que vous avez un diagnostique plus... précis ?

    Ben voyons. Max Lowe le réprima, mais il avait une forte envie de sourire. Il n’était pas né de la dernière pluie, on ne la lui faisait pas à lui. Il jeta un regard au malade derrière, silencieux et pourtant bien présent. Ce qu’il vit sur les écrans magiques ne le rassura pas et un pli soucieux barra son front hâlé. Néanmoins, la voix ferme, quasiment autoritaire de la jeune femme l’arracha à ses pensées.

    Talia - Et s'il vous plait, ne me donnez pas de réponse évasive. Soyez honnête.

    Il la considéra, un peu étonné. Si elle voulait la vérité, il allait la lui donner, mais qu’elle ne vienne pas pleurer ensuite. Max Lowe avait horreur des pleurnichards qui espéraient de lui une épaule consolatrice après qu’ils aient entendu le verdict. Il planta ses mains sur ses hanches et attaqua d’un ton professionnel, presque neutre :

    « Il envoie des nounous au ministère maintenant .... Bref. Votre copain s’est fait mordre par un Vampire, qui a préféré le laisser se vider de son sang plutôt que de le boire. Ne me demandez pas pourquoi, votre ami a peut-être un sang qui rebute les créatures immortelles. Bref. Selon les clichés que j’ai étudiés, la plaie dans sa gorge était béante et a laissé échapper beaucoup d’hémoglobine. De plus, ils se sont battus et notre héros a récolté plusieurs blessures qui n’ont fait qu’accélérer la perte de sang. » Il marqua une pause et reprit : « Bref, vous avez compris, il a perdu trop de sang pour rester conscient. De plus, le cœur doit pomper plus fort pour envoyer avec plus de puissance le sang restant. Donc le cœur se fatigue. C’est une chaîne, un évènement en entraînant un autre. A ce train-là, il va s’enfoncer dans le coma et ne jamais en ressortir. » Il marqua une nouvelle pause. C’est là que tout allait se jouer. « Fort heureusement, je peux le sauver. J’ai mis au point un sang de synthèse, une base composée de sang de dragon traité et d’autres composés dont il serait trop long de vous énumérer les noms. Ce sang magique s’adapte parfaitement à tout sorcier. Il permet une meilleure régénération des blessures et ramènera votre copain à la vie en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ou presque. Seulement … »

    Il poussa un soupire faussement affecté, jeta un coup d’œil à Nouchka qui dormait toujours, presque paisible.

    « Seulement, il nous faut l’avis de la famille. Mais personne n’est venu … Et si personne ne vient dans les deux prochains jours, je crains fort que monsieur Vanna Syl ne finisse ses jours à Sainte-Mangouste. »

    Il releva le regard vers Talia, plantant ses pupilles grises qui brillaient d’un étrange éclat. Il saisit doucement son bras. Dans l’esprit de Max Lowe, la tirade qu’il allait réciter à la jeune femme était sans doute la plus belle de sa carrière. Il l’écrirait même.

    « Vous savez quoi, mademoiselle Almadovar ? Si j’étais vous, je transgresserais cette loi. Je signerais. Sinon ce type n’aura jamais l’occasion de vous draguer, alors que vous en mourrez d’envie sans vous l’avouer. Vous n’aurez jamais l’occasion de le rembarrer, puis de penser à lui à chaque minute. Vous n’aurez jamais l’occasion d’attendre son appel et de répondre oui à son invitation à dîner. Il n’aura jamais l’occasion de vous sourire, de vous charmer et de vous séduire. Vous n’aurez jamais la possibilité de prendre un dernier verre à son appartement et vous n’aurez jamais l’occasion d’aller prendre une douche au petit matin dans sa salle de bain. Vous ne romprez jamais avec lui dix-sept fois jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que vous l’aimez plus que tout et que votre vie sans lui est impossible. Vous ne répondrez jamais oui à sa demande en mariage. Vous ne vivrez jamais votre plus belle histoire si vous ne signez pas ce papier. Parce que si vous ne le signez pas, il crève. »

    Ca, c’était dit. Max Lowe en était presque essouflé. Mais il y avait mis tout son talent d'orateur et toute sa sincérité de médecin aigri et hargneux, aussi désagréable et mal placée cette sincérite soit-elle.










Anonymous

Invité
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s'il faut mourir, j'aimerais te dire ... #Ven 13 Nov - 22:54




    Lowe - « Il envoie des nounous au ministère maintenant ....
    Talia - Ce genre de commentaires gardez les pour vous.

    Vingt-un ans et pas la moindre gêne semblait-il. Talia savait très bien où était sa place. Elle n'était ni le supérieur ni l'inférieur de cet homme. Aussi il n'avait pas à lui parler comme ça, elle n'entendait pas se laisser faire en tout cas. Cela dit elle restait très polie. On voyait à sa seule expression que c'était une jeune femme mais une femme qui savait tenir tête.

    Lowe - Bref. Votre copain...', elle ne pouvait que noter qu'il s'entêtait à l'appeler "son copain" malgré ce qu'elle venait de lui expliquer,' s’est fait mordre par un Vampire, qui a préféré le laisser se vider de son sang plutôt que de le boire. Ne me demandez pas pourquoi, votre ami a peut-être un sang qui rebute les créatures immortelles. ', ne me demandez pas pourquoi mais ce genre d'idées loufoques plaisaient à Talia,' Bref. Selon les clichés que j’ai étudiés, la plaie dans sa gorge était béante et a laissé échapper beaucoup d’hémoglobine. De plus, ils se sont battus et notre héros a récolté plusieurs blessures qui n’ont fait qu’accélérer la perte de sang. »

    Inutile d'être médecin pour déduire logiquement que sur son lit d'hôpital Nouchka était en train de s'épuiser à essayer de survivre. Déduction logique qui n'apporta aucun réconfort à la jolie mexicaine si réconfort il aurait du être. Après tout ce n'était ni son petit-ami, ni quelqu'un de sa famille, ni même un ami officiellement déclaré comme tel. Le reste du diagnostique si évident paraissait-il lui donna un insupportable pincement au coeur. Cela dit, à la voir on ne l'aurait pas deviner. Talia n'était pas le genre à se mettre à pleurer sur l'épaule du premier venu même si, peut-être qu'une fois laisser seule avec un Nouchka heureusement inconscient, elle aurait pu se mettre à pleurer un peu, effectivement mais il était plus probable qu'elle se serait mit à engueuler le pauvre mourant.

    Lowe - « Fort heureusement...', ça c'était tout à fait le genre de mot qu'on aimait entendre de la bouche d'un médecin .

    Talia écouta donc le plus attentivement possible. N'y connaissant rien en médecine, la solution de Lowe lui parut très bien. Si elle avait connu sa famille depuis plus longtemps, elle aurait su que son sang à elle, était naturellement plus riche que la moyenne et qu'il aurait pu suffire à maintenir Nouchka hors du coma, du moins le temps que sa famille arrive. Mais elle ne savait rien de tout ça.

    Lowe« Seulement, il nous faut l’avis de la famille. Mais personne n’est venu …
    Talia - Je sais. J'ai prévenu la famille mais je n'ai eu aucun retour. Je n'ai même pas pu joindre sa soeur...
    Lowe - Et si personne ne vient dans les deux prochains jours, je crains fort que monsieur Vanna Syl ne finisse ses jours à Sainte-Mangouste. »
    Talia - ...

    Elle fronça un peu les sourcils, s'obligeant à ne pas ciller et à soutenir le regard du médecin malgré tout. Deux jours c'était si court.

    Lowe« Vous savez quoi, mademoiselle Almadovar ? Si j’étais vous, je transgresserais cette loi.', une expression curieuse céda la place à la dureté de son visage, est-ce qu'elle avait halluciné où il lui demander de faire le truc complétement hors la loi auquel elle avait pensé?,' Je signerais. Sinon ce type n’aura jamais l’occasion de vous draguer, alors que vous en mourrez d’envie sans vous l’avouer. Vous n’aurez jamais l’occasion de le rembarrer, puis de penser à lui à chaque minute. Vous n’aurez jamais l’occasion d’attendre son appel et de répondre oui à son invitation à dîner. Il n’aura jamais l’occasion de vous sourire, de vous charmer et de vous séduire. Vous n’aurez jamais la possibilité de prendre un dernier verre à son appartement et vous n’aurez jamais l’occasion d’aller prendre une douche au petit matin dans sa salle de bain. Vous ne romprez jamais avec lui dix-sept fois jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que vous l’aimez plus que tout et que votre vie sans lui est impossible. Vous ne répondrez jamais oui à sa demande en mariage. Vous ne vivrez jamais votre plus belle histoire si vous ne signez pas ce papier. Parce que si vous ne le signez pas, il crève. »

    Si elle ne l'interrompait pas c'est uniquement parce qu'elle était complètement choquée. Qu'est-ce que c'était que ça? Une projection de son inconscient? Ou un médicomage complètement narcissique pseudo mégalo nombriliste? Elle préférait la deuxième solution. En tout cas la tirade de Lowe avait suffit à enflammer la belle hispanique, mais pas du feu qu'il croyait, elle était plutôt furibonde qu'au bord de la pamoison romanesque... et vous saviez quoi? Ce type parlait trop pour commencer. Oui vous avez bien lu, ce n'est pas une lubie, c'était bel et bien Talia qui pensait cela:

    Talia - Je suis désolée mais le numéro de médicomage a moitié misanthrope et cynique ça va tout juste bien pour un de ces feuilletons de la Gazette. Donnez moi cette stupide décharge à signer, et n'allez pas vous réjouir, si je signe ce n'est pas le résultat de votre petite psychologie d'entremetteuse à la noix mais parce que je ne peux décemment pas laisser mourir cet Auror en sachant pertinemment que j'aurais pu le sauver avec un si petit geste. Vous n'aurez qu'à me laisser les papiers sur son chevet je dois avertir le Ministère.

    C'était drôle comme cet air faussement important lui allait bien à Talia. Elle sortit de la chambre et demanda à être dirigée vers une cheminée pour informer par feu parlant Sir Harlow, sinon le chef des Auros en personne, de ce qu'elle s'apprêtait à faire. Sur le chemin elle pesa une fois encore le pour et le contre, loin de cet horrible médicomage qui avait intérêt à être efficace pour ce qu'il lui faisait faire. Elle faisait bien ça pour la quesiton d'étique, il n'y avait rien d'autre derrière et certainement pas cet espèce de scénario fumant qu'il lui avait servi. Elle et Nouchka. N'importe quoi. Si elle le faisait c'était uniquement pour l'étique.

    Harlow - Évidemment, c'est un impératif! L'étique nous le dicte, le Ministère ne peut décemment pas laisser un de ses Aurors mourir sans rien faire... signez moi ce papier Metzcalli, et ramenez le moi en vie parce que j'aime autant vous le dire tout de suite on ne vous couvrira pas ici!

    Étique. Oui c'était une question d'étique. Elle retourna à grand pas dans la chambre de Nouchka, consciente que si Docteur Cynisme ne faisait pas des merveilles il faudrait qu'elle explique aux Vanna Syl qu'elle avait juste un peu étiquement précipité la mort de leur fils mais à par ça pas de soucis. Elle prit un stylo dans son sac et signa:

    Talia - Je le fais pour l'étique.', siffla-t-elle en remettant la décharge au médicomage. Sans doute que quand il quitterait la salle et qu'elle se retrouverait seule avec Nouchka, elle se surprendrait à rougir en lui lançant un petit regard en coin... sans doute.














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