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 « Oranges are not the only fruit. » (pv nc17)

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PROFIL & INFORMATIONS









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 18:56


« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) Violetta16ans
feat. Violetta Bathory, 16 ans.

« Mais enfin… ce ne sont pas mes affaires Monika. Aucune de ces robes n’est à moi. Je finirai par croire que tu l’as fait exprès sotte ! »
Un éclat de rire s’échappa par la fenêtre du tout petit manoir Bathory. C’était un de ces rares jours où l’on pouvait profiter d’un brin de soleil pour sublimer le cotonneux manteau d’hiver dont s’était parée la campagne polonaise. Violetta Bathory allait quitter la demeure familiale pour prendre époux dans la très lointaine Angleterre. Cet événement tenait en joie toute la maison, sans doute même jusqu’au vieux Ivan qui concluait un très bon mariage pour sa plus jeune fille. Bien sûr l’homme, bourru et peu raffiné de nature c’était mis dans la peau du parfait gentilhomme saxon – du moins tout autant qu’il avait pu – depuis que le bruit avait couru qu’une puissante famille d’outre-manche chercher une jeune fille de bonne famille à marier. Il avait fallu mentir un peu en disant que Miss Violetta parlait anglais quand elle ne connaissait en vérité que ce qu’on avait pu lui apprendre en quelques jours, mais sa ravissante figure avait suffit à arracher la précieuse signature à Darren Hatcher moins d’un an auparavant. Le nom de Bathory était connu et craint dans toute l’Europe . Cela avait aussi beaucoup joué même si Ivan Bathory s’était arrangé pour ne pas mentionner que la branche polonaise était fort éloignée voire carrément coupée de tout lien avec les plus illustres sorciers de cette lignée.

« Je te trouve bien frivole pour une femme qui s’apprête à conclure la seule affaire importante de sa vie.
Mille pardons père, s’excusa la jeune femme. Ne serait-ce que dans sa simplicité et dans la teneur de leurs échanges, on n’aurait pas eu de mal à déceler qu’il n’y avait pas là exactement tout ce qui faisait une grande famille. Ivan Bathory qui ne semblait pas se laisser attendrir coupa sèchement :
J’attends un peu plus de sérieux de ta part Violetta. Ce sont nos lettres de noblesse qui sont en jeu.
Mais père ne croyez vous pas que le salut de notre nom serait bien plus assuré s’il était porté par une fiancée souriante et pleine de vie. Si mon époux ne m’apprécie pas…, osa-t-elle répondre d’une minuscule voix dans laquelle on sentait un brin de crainte éteindre son enthousiasme.
Nenni. Tu ne feras rien de plus que ce que l’on t’a demandé. Bientôt elle me parlera d’amour cette linotte. Elle passera pour une fille de petite éducation, une p…, la porte claqua, masquant la conclusion de cette tirade peu optimiste.
Violetta baissa les yeux sur sa robe bleu ciel, son allant complètement éteint. Elle appréhendait de rencontrer les Hatcher et ce n’était pas les rappels à l’ordre de son père qui l’encourageait. Bien sûr, elle avait reçu la meilleure éducation que l’on puisse souhaiter. Bien sûr dans tout le pays on ne parlait que de son joli minois de blondinette aux yeux d’orage. Mais cela suffirait-il à faire illusion devant une naissance noble certes mais sans doute pas assez ? Allait-on pointer du doigt la roturière ainsi que son père l’en avait menacée mille fois ?
« N’écoutes pas ton vieux père Violetta. Je ne connais aucun homme qui ne puisse pas tout pardonner à une si jolie frimousse.
Crois-tu maman ?
Oh que oui. Mais que cela ne te fasse pas oublier ta place.
Sans crainte maman. Et si je l’oublie Monika me la rappellera bien vite.
Monika ? Allons mon enfant Monika ne sera pas du voyage.
Comment ça ?
La mère eut un rire moqueur devant la crédulité de sa fille et la nourrice baissa les yeux, un brin mal à l’aise. Elle avait une pointe au cœur à l’idée de se séparer de la bel enfant.
Enfin Violetta tu ne vas pas faire l’enfant. On n’emmène pas sa nourrice dans la maison de son époux et moins encore quand il est si… noble.
Les grands yeux d’orage de l’enfant s’emplirent de larmes qui ne coulèrent bien sûr pas parce qu’elle était trop bien élevée. Cornelia Bathory fronça les sourcils, dépitée.
D’ailleurs il n’est guère de tradition d’emmener quoique ce soit de son ancienne vie quand on s’apprête à en mener une autre. J’ai vérifié moi-même que ton trousseau soit complet maintenant il est temps Violetta. Et souris s’il te plait. Je ne crois guère que Monsieur Hatcher s’en amouracherait d’une damoiselle grimaçante. Il en va de nos lettres de noblesse rappelle-toi bien.
Et ainsi, tout en contredisant mot après mot ce que son époux venait de dire, Cornelia Bathory fit quitter la maison à sa petite Violetta, qui à seize ans avait tout ce que l’on pouvait désirer chez une jeune femme, sauf peut-être la langue de Shakespeare mais on ne doutait pas qu’elle l’apprendrait vite. Et la toute jeune femme de se répandre en sanglot tandis qu’on chargeait ses affaires dans le coffre de la voiture à abraxans que Ivan avait loué pour l’occasion. Les embrassades furent trop longues au goût du chef de famille mais même avec la crainte des représailles, la mère, la fille et la nourrice ne purent se quitter aussi dignement qu’il l’aurait souhaité. Et, pour la seule et unique fois de sa vie, Ivan Bathory ne céda pas à l’envie de lever le ton pour remettre les choses dans l’ordre où il les entendait. Après tout, c’était sans doute la meilleure affaire qu’il conclurait de toute sa vie.
Le voyage parut long à Violetta. D’autant plus qu’il se passa sans incident aucun, et que les ministres dont on l’avait flanquée n’était guère disposés à faire la conversation à une si jeune femme. L’Angleterre l’accueillit sous un rideau de plus glaciale et la grisaille.
« Attention, l’avertit un page un peu plus doux que les autres en voyant que la voiture s’était arrêtée juste devant une immense flaque.
On balaya l’eau devant elle d’un coup de baguette très discret tandis que le petit cortège polonais se dirigeait vers le centre de la cour, où les Hatcher attendaient un premier échange de convenances avec les fiancés. Violetta ne pouvait résister à l’envie de jeter quelques regards intimidés à l’immense cour, sans doute aussi parce que cela la distrayait de sa peur de déplaire, mais elle se recadra bien vite de peur de paraître dissipée.
« Enchantée monsieur, fit-elle d’une voix fluette mais fortement marqué d’un épouvantable accent polonais. Voilà qu’elle venait de présenter la moitié du pauvre vocabulaire qu’elle possédait en anglais. Ses yeux gris plus sombres se posèrent sur le jeune homme qui lui faisait face, dans l’attente d’une quelconque réaction.









Warren Hatcher

Warren Hatcher


► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:16


feat. Caleigh Hatcher, 18 ans.

« Regarde-moi ; ne fais pas cette figure là avec moi, Caleigh, cette fille est la plus jolie que j’ai pu trouver, et elle n’a pas l’air sotte. C’était ça, ou rien. » siffla Darren Hatcher, sur le ton de reproche. « Si tu n’es pas content, tu prendras l’habitude. Et si elle t’insupporte, tu feras avec. Ton intérêt est encore de t’afficher avec une jolie demoiselle qui te donnera une descendance digne. »
« Faut-il encore qu’elle soit vraiment jolie » souffla Caleigh, d’une voix toutefois retenue.
« Elle l’était, sur les photos que je t’ai donné, non ? »
« … sur les photos, oui. »

Caleigh pinça les lèvres et regarda son père sortir en grimaçant. Darren n’était pas de bonne humeur depuis que son fils s’était mis en tête qu’il y avait une possibilité qu’elle ne soit pas la bonne, pas celle qu’il cherchait, voir pire encore ! juste une horrible chose qui s’immisçait dans sa vie. Il n’avait aucune envie de voir son quotidien chamboulé, et ce n’était pas les sermons incessants de son père qui feraient taire ses plaintes, encore que Caleigh fut docile et silencieux, n’osant qu’une phrase reproche de temps à autre. Il se tourna, regarda à travers la fenêtre et remarqua les quelques gouttelettes qui tombaient depuis ce matin comme un rideau épais et brumeux, aussi brumeux que la jeune fille qu’on lui promettait mais dont il ne savait rien. La vérité, c’était qu’il avait peur. Peur d’elle, de sa famille, peur de ne pas l’aimer et de s’ennuyer, et qu’importe les mots de son père, ses maux à lui restaient. Il n’avait juste pas confiance. Duncan Hemmington fêtait son mariage la semaine d’après, et il faudrait amener la jeune fille à Leenane, et la présentait finalement à son ami, et… Et si elle était vulgaire ? Et si elle était trop fragile ? Il passa sa main sur son visage, angoissant à l’approche de l’heure, sentant tout le poids du couperet sur sa nuque, et finalement soupira, boutonnant soigneusement son habit d’époque, serré et à l’aise pourtant. Caleigh affichait un air dépité, les yeux bas et fatigué, de leur gris métallique pourtant brillant. Ses cheveux presque long, de leur éternel couleur châtain foncé chatouillaient sa nuque, et ça ne le rendait que plus beaux selon sa mère, qui assistait, émeut, à l’envol de son fils. Il était évidemment question que Caleigh et Violetta vivent avec Darren et sa femme, Andromeda, puisqu’après tout, le Manoir s’imposait comme une immense bâtisse, froide et stricte derrière son architecture victorienne, assez grande pour contenir la jeune Ludmila, Kiev et les autres Hatcher, et ainsi, le future couple que formerait les deux jouvenceaux.

Alors qu’il venait de finir sa toilette et ses préparations, le visage toujours buté dans le refus, on lui annonça que la jeune fille venait de partir de Pologne, et qu’alors, le hibou étant arrivé, elle arriverait dans un peu moins d’une heure. Caleigh descendit les marches, l’air noble et calme, un peu froid peut-être comme il ne voulait certainement pas s’attacher à elle, cette petite pimbêche blonde qui affichait un air timide sur les photos mais finirait tôt ou tard à hausser la voix. Il grinça des dents, posa ses yeux sur le sol. Peut-être que c’était mieux de se marier avec une pimbêche qu’avec sa propre sœur, comme c’était le cas chez Duncan ? Il hocha la tête pour lui-même, avança, traversant la rivière des invités. Clayton Scylence parlait avec Ebenezer et Lester junior Grey, sous le regard de Rufus et Lester senior, accompagnée de sa femme, Bellatrix. Plus loin encore, Duncan parlait avec le jeune Midnight, pas vraiment sérieusement vu leur éclat de rire. Abraham Blake passa, lui adressa un léger signe de tête, accompagné de son jeune fils, Leonard et Aidev, et alla parler avec Darren. Joy Black s’agitait avec la mère de Caleigh, parlant chiffons, poupons, mariage. Tout le monde était content, ravi même ! sauf lui.

Et il était certain qu’il y avait de quoi. La voiture fut annoncée juste au même moment. Caleigh sentit le regard de Darren sur lui, et serra les dents, tournant les talons pour se rapprocher des quelques domestiques qui interceptaient la jeune fille, un parapluie à la main. Il se planta sur le sol, droit comme un piquet, un air strict sur le visage, pour finalement voir la porte s’ouvrir sur un petit bout de femme aux longs cheveux blonds. Il releva les yeux, frappé quelque part dans la poitrine par la candeur et la splendeur qui se dégager de cette jeune fille. Soit. Peut-être que les photos n’avaient pas mentit. Un peu de rougeur s’installa sur le haut de ces pommettes, trahissant sa gêne sur le moment. Il se sentit pris de court, alors qu’il avait eut beaucoup de temps pour se préparer à ça. Comme quoi, il ne fallait pas toujours partir gagnant. Il se racla la gorge, se rapprocha sous l’œil de ses amis et de ses proches, comme une myriade de couteaux attendant dans son dos. Il l’observa, sans un sourire mais sans aucune animosité non plus. Elle était jolie, et en effet, elle n’avait pas l’air bête de ses femmes sans cervelles. Elle avait des formes, de celles qui plaisaient à Caleigh, et son minois était si beau qu’on aurait eut du mal à rester concentrer sur autre chose que ça. Finalement il s’affichait comme un garçon séduisant mais moins beau qu’elle, de ses cheveux plus sombres et de ses yeux bleus métallique. Ses yeux qui se reprirent à briller sur le moment, pris au cœur.

« Enchantée monsieur. »

Il la regarda encore, troublé. Il se sentait l’âme poétique, mais en vu de son accent, utiliser le vieil anglais pour décrire combien sa présence le ravissait – dans tous les du terme – c’était encore se montrer ridicule. Il tendit sa main, prit la sienne, se pencha, droit dans son habit, et posa sa bouche sur le revers de sa main, fermant les yeux un instant le temps du baiser, respirant l’odeur de sa peau douce. Son poignet fin était gracile, sa peau claire était magnifique, et la cascade blonde qui lui servait de chevelure n’avait d’équivalence que dans les contes de fée. Ravi. C’était le mot. Il se tenait toujours près d’elle, le parapluie au poing, afin que la jeune fille n’attrape pas froid.

Le jeune garçon se redressa, et hocha la tête pour lui-même.

« C’est moi qui suis enchanté. Vous venez d’éclaircir ma journée. »

Un sourire fin s’agrippa sur ses lèvres, et, tenant toujours sa main, il recula d’un pas et pivota sur le côté, s’adressant aux domestiques comme son père avant lui, avec cette autorité étrange mais polie.

« Qu’on prenne ses bagages. » Il reposa ses yeux sur elle, puis continua : « Et qu’on lui mette sa robe pour la cérémonie. Il fait déjà pluie, ça ne serait pas bon de s’éterniser trop dehors. »

Le père de Duncan Hemmington, qui parlait jusqu’alors avec Darren, tira sa baguette et fit en sorte de crée un dôme invisible au dessus des chaises, évitant ainsi à la plus part des invités d’avoir à tenir leur parapluie. Darren tira également sa baguette et sécha les chaises d’un mouvement du poing. La cérémonie ne demandait plus que la mariée, l’époux la regardant s’éloigner vers la maison, accompagnée de personne si ce n’est des domestiques et des suivantes. Son regard ne la lâcha pas une seule seconde, jusqu’à que la porte ne se referme. Il serra les dents. Duncan eut un rire à sa droite.

« Elle t’a eut. »
« Elle peut bien m’avoir, pour un seul baiser… »

Caleigh eut un petit sourire en coin, avant de s’avancer à nouveau vers les chaises et l’autel. Duncan roula des yeux derrière lui et prit place, dans son rôle de témoin.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:17


« C’est moi qui suis enchanté. Vous venez d’éclaircir ma journée. »

Violetta répondit d’un sourire fin qui ne masquait en rien qu’elle n’avait pas saisi la teneur de ces quelques mots mais qui disait combien elle en appréciait le ton galant et prévenant. Elle ne ressemblait pas à toutes ces jeunes filles en fleur frivoles et sans cervelle. Dans ses yeux et dans son sourire on voyait à la fois l’étincelle d’une intelligence fine et l’humilité d’une femme qui sait quelle est sa place. La sévérité et l’intransigeance d’un père sanguin aidant pour beaucoup.

Ce n’est qu’après ce premier échange qu’elle se permit de considérer un petit peu mieux le garçon qu’elle s’apprêtait à marier. Un jeune homme élégant, plus qu’elle n’en avait jamais vu et qui semblait content de sa présence. Il n’était pas le plus bel homme au monde mais il semblait gentil et prévenant, ce qui ne se trouvait pas tous les jours, du moins dans son pays. Violetta avait eu en son père, l’exemple d’un chef de famille violent avec son épouse, et, si elle n’avait jamais eu à redouter ne serait-ce qu’une gifle, bien trop jolie pour qu’on ne prenne le risque de l’abîmer, elle avait appris à travers cet homme qu’un époux est un homme à qui l’on doit crainte autant qu’obéissance si l’on veut s’éviter le pire.

« Qu’on prenne ses bagages. » Il reposa ses yeux sur elle, puis continua : « Et qu’on lui mette sa robe pour la cérémonie. Il fait déjà pluie, ça ne serait pas bon de s’éterniser trop dehors. »

Ce ton là lui confirma que Monsieur Hatcher entrait déjà dans son rôle d’époux aussi bien que dans son costume cintré. Pourtant il semblait conserver une certaine douceur que Violetta ne connaissait pas. Un trait qui lui plu et la charma d’emblée tout autant qu’il l’intriguait et qu’il la déboussolerait plus tard.

Aussitôt qu’il eut fini de parler, on se saisit des effets de la jeune polonaise en lui faisant signe qu’il fallait se diriger vers la maison. Elle adressa un regard à son fiancé nouvellement rencontré, ne sachant trop si que dire ou s’il fallait tout simplement se taire. Elle lui adressa une révérence de circonstance et suivit les domestiques en prenant bien garde de tenir son port de tête et de ne pas se retourner comme le cœur lui en disait.
Deux femmes l’emmenèrent dans une petite chambre où une grande femme brune aux yeux clairs les avait déjà devancées. Violetta esquissa un sourire, réitérant un enchantée madame qu’elle avait longuement répété mais on ne lui laissa guère plus de temps car il fallait quitter sa robe et en prendre une autre. Jamais avait on avait tant serré son corset et la pauvrette cru même qu’elle allait étouffer mais elle était bien trop consciente de l’enjeu de ce mariage pour dire quoique ce soit.

Mrs Hatcher lui tint la conversation tout pendant qu’on l’habillait, extrêmement polie et douce dans le ton et ce, malgré que sa jeune bru ne soit pas tout à fait en position d’offrir un répondant intéressant. On para Violetta d’un long long voile, puis on la conduisit à nouveau dans la cour où le mariage allait être prononcé sur le champ. Elle remonta seule l’allée centrale, un petit bouquet de fleurs blanches fermement tenu entre ses mains, le cœur battant d’angoisse. Finalement, tout se passait beaucoup plus vite qu’elle ne se l’était imaginée. Allait-elle faire une bonne épouse ? Et dans le même temps que les épousailles, l’ombre d’une autre échéance la faisait un trembler intérieurement mais elle résolut qu’il valait mieux ne pas y penser avant que le soir fut venu. Ses yeux se posèrent sur Caleigh Hatcher comme elle arrivait devant le prêtre. Voilà au moins qui lui était familier puisqu’elle avait été élevée dans la plus pure tradition catholique. Son voile la protégeait encore pour un temps, lui autorisant quelques derniers instants de doute. Un petit oui, quoique déterminé, se fit entendre quand la question fatidique tomba. Voilà qu’elle avait épuisé tous ses mots d’anglais sauf peut-être merci et non. Mais on n’attendait pas d’elle qu’elle dise non après tout. Un baiser chaste posé sur sa joue. Elle rougit. Les voilà mariés.









Warren Hatcher

Warren Hatcher


► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:18


L’attendre fut un supplice, mais il ne devait pas perdre toute sa contenance en des rêvasseries futiles, alors Caleigh se concentra sur Duncan qui lui parlait des bienfaits de la sévérité sur les épouses, et si Caleigh hochait de temps à autre la tête, il n’en retenait pas un seul mot. Duncan était irlandais, et comme tout bon irlandais, il croyait encore qu’une rouste donnée à sa femme matin et soir comme son père le faisait pour sa propre femme suffisait à la garder auprès de soit, fidèle. Comme si, pensait Caleigh, qui avait eut dans le couple de ses parents l’exemple d’amour le plus fidèle qui soit. En effet, Darren avait épousé sa femme, pure, quand il avait eut dix-huit ans lui aussi, et elle avait tenu son bras avec ferveur sans jamais l’avoir vu. Elle avait tremblé devant lui, comme une gamine qui ne comprend pas du haut de ses seize ans, dans sa robe trop serrée, et elle l’avait aimé depuis, tenant autant son rôle de femme que d’épouse à merveille. Elle lui avait tout donné, sa tendresse, son amour, son âme même. Dévouée était le mot. Et pour cela, Darren Hatcher n’avait jamais eut à la frapper ou à la remettre à sa place. Ils étaient de ses rares couples pures à s’être « trouver », leurs deux caractères se complétant à merveille pour ne former finalement qu’une union forte et solide, depuis des années déjà.

Il soupira au bout d’un long moment, trouvant le temps de retrouver sa promise long, et s’impatiente dans son fort intérieur, sous l’œil amusé et moqueur de son père qui, assis au premier rang, se délectait de l’épanouissement des sentiments sur le visage de son jeune fils, avec ce plaisir sadique de voir les premiers émois d’un jouvenceaux, pur et inexpérimenté. Enfin elle s’avança ! La foule se retourna lentement au rythme de la musique, et les yeux bleus métallique de Caleigh s’accrochèrent sur la jeune fille qui remonter jusqu’à lui, timide dans son habit et derrière son voile. Ses joues s’empourprèrent sur le moment, et il sentit son estomac se serrait quand il fut le temps de réciter les quelques mots qu’il devait, et tout simplement de dire « oui » à l’ange qu’on lui avait envoyé, ce petit chérubin blond qu’il n’avait pas encore défloré, et qui plus tard lui ferait bien sûr payer cet excès de tendresse.

La cérémonie prit fin, et on donna un grand repas dans l’intérieur de la maison. Le hall avait été décoré pour l’occasion, et le banquet s’annonçait riche en plats. Les bavardages allaient bon train, dans la bonne humeur des soirées de riche, ponctuaient de quelques piques acerbes lançaient entre famille, pour finalement se terminer sur le regard dardant et noir et les rires jaunes de quelques autres hypocrites. Tout ça n’atteignait cependant pas Caleigh qui tenait la main de son épouse, hochant doucement la tête à chaque « félicitations » qu’on lui donnait, et qu’il n’écoutait pas vraiment, son cœur bondissant dans sa poitrine en l’attente du moment où il pourrait vraiment se retrouver avec elle, et lâcher toute cette angoisse d’être vu les joues pivoine devant une femme.

La soirée continua tranquillement jusque tard, comme on dansa le quadrille pour rire, puis d’autres danses plus jeunes pour dérider les plus vieux, sous le regard perplexe des anciens et des grands-parents, ne trouvant d’amour que dans la valse de vienne. Les regards d’ailleurs s’accrochèrent fixement sur Violetta – qui comme elle était polonaise, on attendait d’elle qu’elle danse bien mieux que les anglaises cette danse d’Autriche. Caleigh trouva la soirée longue pour la première fois de sa vie, mais pas ennuyeuse. Il avait juste tenu cette main entre ses doigts des heures durant sans y trouver à redire ou à s’en lasser. C’était juste bien, alors il en déduisait qu’elle était la bonne, la première avec qui il avait envie de passer du temps, non pas parce qu’elle était nouvelle, mais parce qu’elle était à lui, et puisqu’elle était à lui, il pouvait bien sacrifier ses amis pendant quelques heures pour elle.

Darren prit la parole, et clôtura le bal puisque les premiers invités commençaient à partir. Peu à peu la salle fut vide, et Caleigh regarda Violetta, le regard un peu timide et ailleurs, un sourire accroché aux lèvres comme il l’entraînait en douceur vers les escaliers, grimpant le premier puis le second étage pour s’exiler dans un couloir sombre, emportant la jeune fille dans la tour qui servait depuis toujours de chambre au jeune Hatcher. Il déverrouilla la porte et ouvrit cette dernière sur un petit appartement chaleureux, le sofa étant la première chose qui attirée l’œil à l’intérieur, fait d’un riche tissu de velours rouge, aux bordures dorées. Tout était beau ici, comme le lit.

Le lit aux draps bien fait du matin, comme on attendait avec cette impatience malsaine la tâche rougeâtre qui ferait de Violetta non plus un ange mais une femme. Caleigh referma doucement la porte derrière elle, se racla la gorge et la regarda, baissant les yeux d’un air timide. Il n’allait pas lui avoué qu’il n’avait jamais connu de draps, et que personne n’avait jamais connu le sien, parce que c’était de tradition par ici que vierge on entre dans le mariage, aussi bien pour le garçon que pour la fille. Il reposa ses yeux sur elle, la détailla, et finalement se rapprocha d’elle, glissant dans son dos avec lenteur, posant ses doigts avec lenteur sur les fils de corset pour le défaire, se contenant assez bien de l’excitation qui pourtant le tarauder depuis la cérémonie. Il ne voulait pas la brusquer, pas plus qu’il ne voulait se presser. Il commença à défaire les longs fils de son corset, sans un mot, calme.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:19


Si la soirée fut longue pour Caleigh Hatcher, elle le fut d’autant plus pour Violetta sa jeune épouse qui n’avait pas le loisir de pouvoir prendre part aux conversations. Elle esquissait le même signe de tête que son jeune époux devant les félicitations qu’on leur adressait, du moins le supposait-elle très justement.

Les valses furent son petit instant de gloire à elle puisque pour son pied léger et habile à la danse, ce genre de virevoltes n’avait absolument aucun secret. Elégante et fraîche au bras de Caleigh Hatcher, elle observait sagement et en toute intelligence ce qui se passait autour d’elle. A mesure que la fête quittait son plein pourtant, la jeune femme sentait son cœur battre et l’anxiété de la nuit de noces lui revenir. Rappelons-nous qu’elle n’avait jamais eu de son père l’image d’un homme doux. Au mieux était-il exemplaire en public mais dans l’intimité de leur famille c’était tout autre chose. Et voilà qu’un à un leurs invités les abandonnaient, la pressant vers ce moment qu’elle craignait un peu. Ce n’était pas le genre de choses dont elle avait pu parler avec qui que ce soit. De mère à fille ça ne se faisait pas. Quand à ses sœurs, pour celles qui n’étaient pas mariées elles étaient vierges ou le prétendaient, et pour celles qui l’étaient, elles n’écrivaient que trop rarement pour que la complicité ait pu souffrir l’éloignement.

Violetta adressa un regard puis un sourire à Caleigh comme son père entamait un dernier discours. Glanant çà et là un mot ou un autre qu’elle se jurait de retenir, elle salua elle aussi les derniers invités et suivit Caleigh Hatcher comme il l’invitait à se retirer avec lui.
Voyant le moment approcher, la jeune femme sentit le rouge lui monter aux joues à mesure qu’elle avalait les marches derrière Caleigh, jusqu’à une chambre joliment apprêtée. A ces yeux de petite noble c’était même plus que tout ce qu’elle avait imaginé. Que de confort. Et sans doute aussi que d’efforts pour la mettre à l’aise. Elle déglutit en entendant la porte se fermer derrière elle et Caleigh qui s’éclaircissait la voix. Timidement elle lui adressa un regard par-dessus son épaule comme il délaçait son corset avec application. Sur l’instant, son petit corps libéré lui en fut si reconnaissant qu’elle voulut dire quelques mots, spontanément, dans sa langue natale même s’ils ne voudraient absolument rien dire pour lui. Seul le ton compterait après tout. Puis, d’une main tremblante, soucieuse de ne pas faire d’impair, elle découvrit ses épaules et sa belle robe blanche retomba sur ses hanches. Elle rougit, sa pudeur témoignant pour elle de ce que c’était la première fois qu’elle avait à se dévêtir devant un homme. Ses mains ne sachant trop comment ne pas céder à l’envie de se tortiller sous l’effet de l’embarras vinrent se lover autour de son ventre, juste sous ses seins, comme pour cacher quelque chose malgré tout. Et alors elle eut un tout petit sourire mais qui restait malgré tout sincère autant que gêné derrière ses pommettes écarlates.









Warren Hatcher

Warren Hatcher


► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:20


Au fur et à mesure que le corset finissait d’être délacé, l’envie grandissait, lentement, très lentement. Caleigh tentait de se concentrer sur le tissu plutôt que sur la chaire, mais quand il eut fini et qu’elle repoussa d’elle-même sa robe, il ne put que rougir, un peu timide et gêné, et baissait doucement les yeux sur sa poitrine, comme c’était tout à fait naturel pour un garçon que de regarder ses choses-là. Il pinça les lèvres, voulu se racler la gorge mais le souffle n’y était plus. Il jeta un œil au lit qui n’était finalement pas si loin, et la contourna pour se retrouver en face d’elle. Il posa ses yeux sur son minois timide et tout autant gênée que lui, et commença à défaire devant elle, sans trop d’embarras cependant, son veston qu’il jeta nonchalant sur le sofa. Ses mains se croisèrent afin de défaire les boutons de ses manchettes, et finalement il commença à déboutonner de haut en bas sa chemise, patient, quoi que le bout de ses doigts fût nerveux et difficilement contrôlables parfois. Yeux dans les yeux – ou tout du moins il voulait que ce fusse ainsi – il défit sa chemise et la retira, la jetant elle-aussi sur le sofa rouge velours.

Caleigh retira ses chaussures vernis et les posa à côté, toujours calme et distingué, alors qu’il se mit à genoux devant Violetta, lui tendant la main pour qu’elle lui donne son pieds, et il se chargea de lui retirer ses deux chaussures, les joues un peu rouges en découvrant la galbe de son mollet. Son cœur battait vite dans sa poitrine, cachant pourtant la pudeur qui le prenait peu à peu, lui avait toujours eut cette habitude de sourire de ce genre de chose, pour ne finalement jamais avoir pensé qu’un jour, ça serait son tour. Il se redressa calmement, la regarda, et ne résista pas à l’envie. S’il avait prévu pour elle d’attendre d’être entièrement déshabillé, là, il n’y pouvait plus. Il fit un pas vers elle, se pencha. Son visage effleura le sien sans le vouloir, perdant son courage quoi que l’envie fût toujours là. Ses mains levées elles aussi effleurèrent doucement la poitrine de la jeune fille, rougissant d’oser comme il posait réellement ses mains sur sa poitrine, sa bouche se posant au coin de la bouche de la jeune fille, embarrassé, ne sachant si le baiser sur les lèvres fusse une bonne idée pour une première nuit.

Les questions l’assaillaient et le laissaient sans défense devant la jeune fille, perdu, les mains sur ses seins et les joues rouges, avec pour seule envie d’expérimenter ce que ses amis mariés avaient déjà goûté, le dialogue du corps et des passions.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:20


Le voir rougir à son tour fut un doux réconfort pour Violetta. Non pas qu’elle en tirait une quelconque satisfaction sinon celle de le deviner vierge lui aussi, mais elle se sentit un peu moins idiote quoique tout aussi ingénue. Elle se surprit même à ressentir une certaine forme d’impatience en le voyant prendre tant de soin à se dévêtir devant elle. Elle se sentait dans l’attente de quelque chose dont elle ignorait tout, comme si son corps oubliait la crainte de l’époux terrible en rêvant quelques fantaisies toutes plus improbables les unes que les autres dans lesquelles leurs deux corps auraient pu s’étreindre et s’épouser en douceur et avec amour.

Était-ce ça l’amour ? Ne pas pouvoir commander à ses yeux de se détourner quand la bienséance l’aurait commandé ? Rougir de voir son époux poser genou à terre à ses pieds pour la déchausser ? Dieu qu’il lui parût beau et grand et noble à cet instant. Etait-il un de ces princes dont les contes font les louanges. Oh oui il l’était, mais il était son prince, le sien, et cela la ravissait intérieurement.

Bien sûr les allants de l’amour naissant s’intimidaient devant la moindre nouveauté. Que l’on pose ses mains sur ses seins ou sa bouche au coin de ses lèvres et elle tremblait comme une feuille. Elle aussi se noyait dans les questions, ne sachant même ce qu’il fallait qu’elle fasse sinon peut-être… oui ça elle savait, tout simplement parce que c’était dans tous les livres qu’elle avait lu, et que par là même, cela restait un geste chaste que l’église n’aurait pas condamné. Maladroitement, elle posait un baiser sur la joue de Caleigh avant d’oser appliquer ses lèvres contre les siennes. La pression était douce bien qu’elle ne faisait pas de ce geste timide et parfaitement expérimental un baiser digne de ce nom.

Se sentant un peu ridicule, et redoutant surtout que son initiative déplaise, la jolie blondine se retira, demandant déjà pardon d’un regard implorant mais lorsqu’elle ne se voyait pas réprimandée pour son geste, ce fut un joli rire qui vint fleurir sur ses lèvres. Elle s’était peut-être un peu détendue.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:21


Caleigh déglutit à la voir si belle. Il n’aurait pas cru, mais la sentir trembler sous ses mains, entre ses doigts qui tenaient maladroitement ses seins, c’était encore un rêve qui se creusait dans son crâne, celui d’une église qui lui aurait accordé le droit d’avoir un ange sous sa main. Il pinça les lèvres, les humectant alors qu’elle posait un baiser sur sa joue. Il rougit à nouveau, la laisse l’embrasser en fermant les yeux pour ne plus profiter que de la douceur de ses lèvres sur les siennes. Ses mains se serrent sur sa poitrine, par instinct, et il doit réagir quelque part parce que son bas-ventre s’allume de ce désir de la voir allongée dans son lit. Il rouvre les yeux, la regarde, rougit et hausse un sourcil en voyant qu’elle demanderait presque pardon d’avoir osé l’embrasser, et finalement il sourit et rit un peu, tendu mais se détend comme elle n’a pas l’air aussi farouche que Duncan ne lui a décrit. Il retire doucement ses doigts de sur sa poitrine, et se penche vers elle, passant son bras derrière son dos et l’autre sous ses genoux, la soulevant comme on fait dans les contes et sur les illustrations des livres. Comme Byron, Caleigh s’avance, l’épouse en main, pour finalement la poser sur le lit avec un sourire enjôleur et assuré, rendu fort par le désir, bien qu’il n’ait rien prévu.

Il la regarda, se racle la gorge et c’est en silence qu’il se penche, posant ses mains sur ses hanches en se pinçant les lèvres, et que délicatement il tire sur sa robe blanche, la découvre comme on effeuille une fleur, avec toute la tendresse qu’il peut. Il arrive enfin à ses chevilles, repousse sur le bout du lit le tissu et repose ses yeux sur elle. Une simple guêpière blanche qui cache sa chute de reins. Il se crispe un peu, tendu, de peur d’aller trop vite, alors il relève les yeux sur elle, se rapproche et pose un baiser sur la commissure de ses lèvres, n’osant pas aller au-delà. Il pose un simple baiser et se retire, découvrant lentement la guêpière qu’il retire pour ne la laisser plus qu’en culotte blanche, sinon entièrement nue dans son lit. Son regard s’allume de cette première ardeur, et il retire lui-même son pantalon au pied du lit, le posant calmement sur le lit. Son caleçon dévoile son excitation, mais il n’en dit rien, rougit encore de peur qu’elle ne le voit – quand bien même elle la verrait tôt ou tard – et finalement grimpe dans le lit, se rapprochant doucement d’elle, allongé sur le flanc, la dévisageant avec tendresse et sentiment.









Temperance Hatcher

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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:22


Son premier rire elle le garde pour elle comme un cadeau et pourtant déjà il a quelque chose d’étrange car les rires sont l’apanage des enfants. Mais quelque part ne s’apprêtent-ils pas à se faire adulte dans les bras l’un de l’autre ? Si sans doute. Alors Violetta sourit. C’est étrange que ce dialogue sans mot qu’ils ont tous les deux. On ne lui a pas appris à dire ce qu’elle ressent à ce moment-là et quand bien même, cela ne se fait pas.

Quand il la soulève dans ses bras, elle reconnait que c’est lui qui mènera leur vie, d’une main de maître. Et c’est bien ainsi même si, ainsi exposée sur le lit de Caleigh, elle a toujours un petit peu peur. Alors elle le regarde faire comme il lui retire ses sous-vêtements et met un peu à mal sa pudeur. Puis, comme en compensation, il se dévêtit un peu plus à son tour, dévoilant par là même l’objet de toutes ses craintes et en même temps de toutes les flatteries même si Violetta ne le prend pas ainsi alors. Elle rougit simplement de sa propre curiosité, et se sent toute petite lorsqu’il s’allonge près d’elle.

Leurs yeux se rencontrent, se découvrent vraiment. Alors Caleigh se rapproche et Violetta se tend un peu mais finalement, ses doigts effleurent ceux de son époux tandis que sa gorge se noue à mesure qu’ils sont plus proches l’un de l’autre. Ses lèvres se pincent doucement dans une jolie moue qui appréhende la suite mais elle reste toujours le plus docile des petits anges.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:22


Caleigh la regarde, l’observe sous toutes les coutures. Il aimerait pouvoir déceler la petite chose dans les prunelles de la polonaise, pouvoir décrocher un mot qui ait un sens réel, mais sur le moment, sa voix ne peut rien laisser lui dire, pas même un mot de réconfort. A la place, il use des yeux, de ses regards langoureux qui cherchent à rassurer la petite créature prise au piège devant lui. Il déglutit doucement comme elle rougit et qu’elle appréhende, et il sait bien ce qu’elle se dit ; si ça fait mal, si c’est long, si c’est étrange, et finalement si c’est bon. Lui-même n’en sait rien et ne pourrait que lui raconter des mensonges, or, Caleigh Hatcher est un homme de droiture, et il ne ment pas, jamais, surtout pas à sa femme quand il ne mentirait pas à ses amis. Il est un homme franc, et c’est parce qu’il est ainsi qu’il se permet de rougir devant la jeune fille sans en éprouver le moindre remord, qu’il la regarde quand il rapproche son visage du sien. Son nez qui effleure celui de Violetta, tout d’abord doucement, pour finalement effleurer du bout des doigts sa hanche et sa chute de reins, dévorant du regard, timidement, son visage et ses rougeurs. « Tu es très belle », ceux sont les mots logiques qu’il aimerait dire, comme « je serais toujours là », mais tout ça, il ne les sort pas, les garde à l’intérieur, coincé dans sa gorge, et sa main qui se pose sur la hanche de la jeune fille, la presse tout doucement contre lui, gêné, lui montre bien l’étendu des effets qu’elle provoque en lui. De ce cœur qui bat à n’en plus finir, de ce corps qui se tend et se crispe, se gonfle de désir, pour un rien. Elle le chamboule et le détruit à la fois, et quand il l’embrasse sur la joue, deux, trois, quatre fois, il ne voit pas sa bouche déviée vers ses lèvres, et comme il profite du moment, il ne compte plus le nombre de fois qu’il l’embrasse tendrement, la mettant en confiance, son autre main se contentant de caresser de sa cuisse jusqu’à sa hanche, impatient mais calme, comme toujours.









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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:23


Mais pour elle qui redoute, le désir est plus terrible encore car il lui semble traître. Il est comme ce mauvais ange sur son épaule qui lui dit vas-y et qui l’abandonnera au moment où elle se sentira seule et perdue. N’eussent-été les regards et les attentions délicates de son époux, la pauvre aurait sans doute montré quelques signes de résistance bien plus incommodant que ce pauvre petit regard implorant.

Mais Caleigh se fait doux et respectueux. Bien sûr elle sent son empressement comme il la presse contre lui sans toutefois rien précipiter. Puis il l’embrasse à nouveau chastement sur la joue. Elle sent cet étrange fourmillement en elle, ce quelque chose qu’elle ne maîtrise pas et qui l’oblige presque à détourner le visage quand il cherche sa joue et qu’elle à nouveau cherche sa bouche toujours sans vraiment savoir s’il lui plait qu’elle l’embrasse de la sorte. Pourtant à elle cette caresse parait la plus douce et la plus enivrante de toute alors, timidement encore, elle réitère. Le regarde dans les yeux, pour s’assurer qu’elle ne lui déplait pas.

Ses lèvres se referment sur les siennes. Elles sont douces. Comme un cadeau. Alors elle ferme les yeux et ne pense plus qu’à cette bouche contre ses joues. Contre sa bouche.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:23


Caleigh soupire doucement comme elle l’embrasse, soupire de bien-être, soupire tout simplement d’être là, contre elle. Il l’embrasse de moins en moins chastement, se prenant la folie d’oser, fermant les yeux comme sa langue franchit le pas sur la pensée. Il lui prend des ardeurs douces et folles à la fois, qu’il oublie. Doucement il la fait basculer sur le dos, grimpant doucement sur elle, ses genoux glissant entre ses jambes comme il se fait une place au plus près d’elle. C’est à ce moment qu’il regrette de ne pas avoir couché avec d’autres femmes avant, parce qu’il lui offre là le spectacle embarrassant d’une première fois, et comme il n’est pas expert, il sait qu’il la blessera ou fera mal tôt ou tard, et ça, c’est encore plus embarrassant quand vous pensez que votre femme mérite le meilleur de vous-même. Il embrasse sa joue puis sa gorge, maladroit, son corps entier se presse son elle, et il rougit en sentant sa poitrine contre lui, et leurs deux bassins si proches. Il soupire à son oreille, rougit dans sa gorge qu’il embrasse encore. Il ne veut pas presser les choses, mais tôt ou tard, il faudra, il le sait. Il relève le nez, l’observe, pose un baiser sur sa bouche qu’il trouve affriolante. L’instinct fait qu’il met de gentils coups de reins contre elle, tissu contre tissu, soupirant plus fort de ses premiers ébats invisibles mais ô combien érotiques et importants pour lui.









Temperance Hatcher

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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:25


Caleigh lui rend ses baisers et c’est comme s’ils se réchauffaient l’un l’autre. Puis elle le sent basculer comme dans un état second, comme s’il était avide d’elle et cette avidité il la lui communique un peu bien malgré elle. Elle sent son propre corps la serrer, frissonner, se tordre et creuser parfois dans un curieux ballet. Puis il lui donne de ces baisers dont elle n’a même jamais entendu parlé et qu’elle n’aurait de toute manière même pas pu imaginer. Au début ça la surprend, puis c’est elle qui se surprend à frissonner de plaisir au contact de sa langue sur la sienne. Alors elle l’imite et ce n’est que d’autant plus bon.
A un moment, comme il ne semble plus y tenir il l’allonge sur le dos et elle le regarde venir sur elle, tout contre elle. Plus il se rapproche et plus elle a envie de ce moment qu’elle oublie une seconde de redouter quand il l’embrasse. Mais elle pourrait s’oublier elle-même pour un baiser de lui sur ses lèvres. Sans s’en rendre compte cette fois-ci elle prend son visage entre ses mains mais dès qu’il soupire un peu plus fort, elle se tend à nouveau. Se surprend à accueillir plus que la décence ne voudrait ces petits coups de reins qui le font soupirer lui à l’instant de la friction. Et pourtant ce ne sont que frôlements de tissu qui la mettent elle dans tous ses états et lui teintent les joues de pourpre. Mais elle est plus calme que lui. Ses mains restées sur son visage osent caresser un peu le contour de sa mâchoire et les mèches brunes qui balayent la nuque de Caleigh.
Elle le regarde dans les yeux. Droit dans les yeux. Comme pour ne pas manquer de reconnaître le moment où sera prêt.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:26


Il rougit comme jamais, la regarde comme elle le fixe, le dévisage. C’est une biche qu’il a dans son lit, qui de ses yeux en amande, douce et ne dit rien. Il soupire sur ses lèvres et finalement se redresse légèrement sur ses coudes. Sois un homme ! crie sa raison, mais quel homme peut-il être quand elle le fixe comme si elle ne savait pas ? Comme si elle ne savait rien de tout ça ? Sait-elle seulement que l’on ne fait pas les enfants en s’embrassant ? Il se recule à peine, retire son caleçon et qu’il jette sur le lit, une main devant venant cachait sa virilité qu’il ne saurait laissé comme ça, à la vue de la jeune fille, mais de toute façon, son plan échoue quand il tend les mains vers elle, les deux alors, et lui retirent doucement sa culotte, la laissant glisser le long de ses jambes, ses yeux s’accrochant aussitôt sur l’objet de sa convoitise. Il rougit alors comme jamais, baisse aussitôt les yeux, et pose le sous vêtement sur le sol. Il inspire profondément pour finalement revenir se lover contre elle, frottant sa joue contre la sienne, affectueux. Il l’embrasse à nouveau, plusieurs fois pour ne pas changer, pour ne pas cesser d’avoir le goût de ses lèvres sur les siennes, et lentement, très lentement, il se rapproche d’elle, se presse contre elle pour finalement continuer en elle, la possédant lentement, accroché à ses lèvres comme il la fixe, cherchant dans ses yeux la réponse à toutes les questions qui le traverse sur le moment, embarrassé, mais fiévreux.









Temperance Hatcher

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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:29


« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) Violetta50ans
feat. Violetta Hatcher de nos jours

C’est peut-être à ce moment-là que s’est noué ce nœud de dissonance entre eux. Peut-être au moment où elle s’est tendue quand il a rompu l’hymen sacré, enfouissant son visage contre l’épaule de son époux plutôt que laisser voir cet air un peu pincé par la douleur ? Peut-être est-ce parce qu’elle n’a rien dit à ce moment-là ni rien fait que toutes les autres fois Mrs Hatcher ne dirait ni ne ferait rien quand son époux l’étreindrait, attendant presque patiemment, d’autre fois plus désagréablement, le moment où il allait se retirer et la laisser se retourner sur son oreiller pour dormir, l’ennui se lisant sur son visage. Pourtant cette fois là, au moment où tout se joue, Violetta n’a rien de cette femme désagréable et autoritaire qu’elle est aujourd’hui à la table de Caleigh Hatcher comme ils reçoivent leurs enfants à dîner. Cette nuit là, alors qu’il la fait femme, elle le serre un peu plus fort dans ses bras pour ne pas penser à ce petit déchirement qui l’a faite se crisper et à ce petit rien qu’elle n’identifie pas et qui ne lui rend pas la chose très agréable. Elle serre et elle répond à ses baisers pour qu’il ne la voie pas en mauvaise épouse. Et si lui soupire d’aise alors tout aura été pour le mieux.
Cette nuit là, trois petites gouttes de vermeille ont témoigné sur les draps avant qu’elle ne se blottisse contre lui pour chercher un réconfort bien mérité. Peut-être a-t-elle versé une larme ou deux. Violetta fronce les sourcils comme elle tente de se rappeler cette nuit-là, son verre de vin suspendu au bord de ses lèvres. Elle pourrait être toujours aussi jolie si ça n’avait été pour cet air perpétuellement contrarié et méprisant qui s’était installé sur son visage après deux ans de mariage.
Ses yeux sombres s’arrêtèrent sur Tempérance qui discutait sociologie avec son père. Violetta contint un soupir malgré son agacement prodigieux. Sa fille tout comme son fils semblaient s’employer à contrecarrer tous les plans que leurs parents avaient planifiés pour eux, à commencer par ce qui touchait à leurs fiançailles respectives. Encore qu’elle s’intéressait peu à ce qu’il advenait de son fils, pour sa fille s’était différent.
« Vous ne nous avez pas fait part de l’avancement des recherches de cette empoisonneuse chez qui Monsieur Blake vous a introduite Temperance. Je ne vous répéterai jamais assez de vous préoccuper un minimum de votre situation, ne serait-ce que pour votre mariage prochain, coupa sèchement Violetta qui ne souffrirait visiblement plus un mot de plus sur les études de sa fille, « Fantaisies qu’il semblerait être de bon goût pour les filles de faire des études littéraires de nos jours quand elles feraient mieux de se consacrer à leur ménage. Peut-être votre Ophélie aurait-elle deux ou trois choses à apprendre à Temperance Warren. Vous devriez les introduire. »
Inutile de dire que c’était un ordre plus qu’un conseil.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:29


Caleigh l’avait aimé comme jamais cette nuit-là. Peut-être d’ailleurs l’avait-il trop aimé pour l’aimer longtemps ? Deux ans avaient fini par tuer leur mariage, pour finalement le plonger dans cette dépression triste à souhait. Il avait fini par espacer les moments de tendresse, puis finalement il n’y en avait plus eut que pour les héritiers. Les mots doux et les regards langoureux avaient été balayés par le temps, et il ne restait rien que des ruines. Son autorité était au sol, bafoué. La mort de son père, Darren, un an après son mariage, n’avait peut-être finalement pas facilité son éducation patriarcale. Il se retrouvait chef de rien, la queue entre les jambes et l’air renfermé derrière sa femme qui l’avait aigri au fil des années, à ne jamais que le regarder quand il couchait avec elle. Il voyait toujours et encore son regard fixe et ennuyé, presque mauvais, et il la vomissait dans ses moments qui en plus de le mettre mal à l’aise lui coupait toute envie. Il avait appris à fermer les yeux dans ses moments là, quand à la première fois de leur vie, il avait toujours cherché son visage et son regard.
Ni Warren, ni Tempérance ne l’avait vu ce jour-là, ni même durant les deux premières années de leur vie. Et si Warren ne disait pas un mot ce jour-là à table, c’était parce qu’il était seul, tout comme Tempérance, et qu’il savait pertinemment qu’avant même d’entrer dans le Demeure familial, Violetta avait sans doute préparé son texte à la lettre, froide et rigide comme il l’avait toujours vu. Finalement, depuis le début du repas, Warren n’avait décroché de mot que pour sa sœur, puisque ni Violetta, ni Caleigh ne semblaient intéresser par lui. Quelque part, c’était au mieux. Caleigh s’intéressait aujourd’hui à sa fille, puisqu’elle était de ses deux enfants le pôle le plus intéressant, Warren n’arrivant jamais à un état satisfaisant dans sa vie comme à Ealdwic – ou tout du moins c’était ce que Caleigh pensait.
« Vous ne nous avez pas fait part de l’avancement des recherches de cette empoisonneuse chez qui Monsieur Blake vous a introduite Temperance. Je ne vous répéterai jamais assez de vous préoccuper un minimum de votre situation, ne serait-ce que pour votre mariage prochain, coupa sèchement Violetta qui ne souffrirait visiblement plus un mot de plus sur les études de sa fille, « Fantaisies qu’il semblerait être de bon goût pour les filles de faire des études littéraires de nos jours quand elles feraient mieux de se consacrer à leur ménage. Peut-être votre Ophélie aurait-elle deux ou trois choses à apprendre à Temperance Warren. Vous devriez les introduire. »
Warren releva le nez de son assiette et posa ses yeux bleus azuré sur sa mère. Il l’observa, la détailla l’espace d’un instant et se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas rétorquer sur le champs qu’Ophélie n’était pas mieux que Temperance, et que d’ailleurs, Violetta n’avait aucune remarque à faire à sa sœur quand elle n’était qu’une femme au foyer n’aimant d’ailleurs aucun de ses enfants. Cette seule pensée lui suffit sur le moment, il baissa les yeux et hocha la tête d’un air calme.
« Si cela peut aider… » souffla le jeune héritier Hatcher, doutant qu’Ophélie puisse apporter quoi que ce soit à sa sœur, surtout en étant une chasseuse fort prise par ses battues – assez en tout cas pour le laisser en proie à son frère Mercutio.
Caleigh posa ses yeux sur son fils, et lu sur son visage cette déception et cette même résignation qui avait eut raison de lui dans le passé. Il pinça les lèvres et eut l’impression de rougir de honte en voyant ce qu’était devenu son cercle familial. C’était donc ça ? Il détourna le regard, se demanda quand Violetta était devenu ainsi, et en conclu que c’était avant même la naissance de Warren. Il soupira à cette idée, se leva de table d’un coup sec, sans un mot et se retira sans s’expliquer. Il n’avait pas besoin de s’expliquer, il était encore chez lui, sous son toit, sa maison. Il fronça les sourcils en s’effaçant du décor, allant s’enfermer dans son bureau – encore le seul endroit où Violetta n’avait pas cette emprise malsaine et douloureuse. Il soupira.









Temperance Hatcher

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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:30


Lorsque Violetta regardait son fils Warren, elle y voyait tout l’abattement et tout le manque de fermeté de Caleigh Hatcher. C’était en grande partie ce qui expliquait que, comme contre son mari, elle menait une guerre ouverte son aîné. Pour Temperance c’était différent. Elle ne représentait en somme que quelques espoirs déçus. Quelques uns de plus finalement. Ce qui l’avait le plus blessée c’était la façon inattendue dont cette malédiction avait frappé son enfant chérie, sa petite merveille quand elle, Violetta, aurait tout donné pour que leurs places fussent échangées. Mais bien sûr cela elle l’avait toujours tut. Elle se contentait de maudire en silence le sort qui semblait s’acharner sur cette famille.
Les deux premières années de leur mariage, Violetta avait aimé Caleigh, tendrement, passionnément et ce, même alors qu’ils partageaient ces moments de tendresse beaucoup plus souvent que ce n’était le cas aujourd’hui. Puis au fil du temps, comme il restait toujours l’homme le plus gentil du monde et sans doute le moins autoritaire qu’elle ait vu, elle avait commencé à ne plus vraiment savoir où était sa place devant cet époux qui se satisfaisait de tout même de ce qui n’était pas satisfaisant.
Caleigh Hatcher était de ces hommes conciliant qui ne montent jamais d’un ton. Romantique et tendre mais certainement pas l’époux autoritaire que Violetta avait attendu et craint. De fait, et aussi étrange que cela puisse paraître, la polonaise de plus en plus en confiance avait commencé à lui faire gentiment remarquer qu’il ne tenait pas son rôle de maître de maison. Puis petit à petit c’était elle qui avait pris les devant, quitte à faire régner la terreur pour pouvoir enfin reconnaître une véritable figure d’autorité dans cette famille : elle-même.
Finalement même pour elle, il n’y avait rien de plus décevant que ce mariage et que ses suites. Une interminable succession de déception et là encore, comme Warren abdiquait d’une voix quasi fluette, comme Caleigh se levait de table pour aller se réfugier dans à son écritoire, Violetta se sentit brûler de colère. Il lui fallait aussitôt trouver un exutoire et comme Warren, qui représentait si bien l’objet de ses griefs, était justement là…
« "Si cela peut aider…" c’est tout ce que vous trouvez à dire vous ! "Si cela peut aider…" Je pense qu’il serait quand même bien que vous commenciez à vous impliquer dans cette famille à hauteur de ce que votre droit d’aînesse et d’homme vous le permet ! Pour l’amour de Merlin Warren Hatcher quand diable cesserez-vous donc d’être cette insupportable lavette pour vous conduire en homme !!! »
Le ton était monté tout d’un coup sans que l’on sache pour qui pour quoi, et Temperance eut le malheur de prendre la défense de son aîné :
« Enfin c’est ridicule mère ! Warren n’a en rien à s’occuper des histoires de couples de sa sœur et encore moins de celles des Blake
- Ah vous taisez-vous on vous a bien assez entendue pour aujourd’hui !









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:30


Sur le moment, Warren avait cru – voir même espérer – que sa mère ne dirait rien, que sa mère le laisserait profiter du moment de tranquillité que lui offrait la maison, mais il fallait bien le dire, Violetta Bathory ne laissait personne tranquille. Il leva les yeux, serra les dents en accusant le coup des mots. Une lavette. Lui qui refusait et gardait sa pureté comme cent hommes face à Mercutio, lui qui vivait un enfer et qui n’avait fait qu’hurler dans cette maison des insanités, lui qui même en pliant pour l’une des premières fois de sa vie se retrouvaient alors à se faire engueuler ? Warren fronça les sourcils et serra les poings. C’était Violetta qui l’avait rendu hésitant, perdu, ne sachant s’il devait obéïr comme tout le monde le faisait ou s’il devait finalement hausser la voix lui aussi pour se faire entendre. Un homme. C’était ce qu’elle voulait ? Il baissa pourtant les yeux, résigné à se taire encore une fois, résigné à juste subir les multiples harcèlements. Son crâne n’était qu’un insupportable bourdonnement de voix.
Caleigh s’arrête dans le couloir et tendit l’oreille, entendant d’ici la voix claire de Violetta hurlant sur son fils aîné. Il baissa les yeux, restant un instant dans le couloir, perché et statique, comme une statue. C’était ce qu’il était alors ? Une … lavette ? Lui que l’on avait élevé dans l’idéal le plus parfait, lui qui s’habiller soigneusement pour ne pas paraître négligé, lui qui finalement avait été élevé dans le luxe et la noblesse, lui n’avait jamais connu les rustres dont son défunt père parlait à l’époque, ces pseudo bourgeois. Il fronça les sourcils d’un coup sec et tourna doucement les talons. Il marcha quelques pas, ouvrit la porte sur le visage désolé de Warren qui fixait de toute façon son assiette. C’était donc ce qu’il était devenu. Cette petite chose, lui aussi ? Ses yeux bleus métallique se posèrent sur Violetta, et c’était sans doute la première fois depuis vingt ans, si ce n’était plus, qu’il haussait la voix à en faire peur. La première fois, oui. Warren même s’accrocha à son accoudoir, le cœur faisant un bond dans sa poitrine. Son père, hurlait.
« Il suffit maintenant ! Vous n’arrêtez donc jamais de jacasser ?! » siffla le britannique, le visage ridé de ce masque de colère qui ne lui allait pas. Il claqua la porte derrière lui, et c’était encore là la première fois qu’il osait. « Warren, Temperance, le repas est fini. Votre mère a ses humeurs aujourd’hui. » Son regard noir dardait Violetta. Warren se leva sans demander son reste et sortit de la cuisine sans un mot, encore qu’il aurait pu noter que c’était tous les jours pareils avec Violetta. Ça, Caleigh le savait. Ça faisait maintenant trente cinq ans qu’ils étaient mariés. Il savait, justement.









Temperance Hatcher

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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:31


Violetta continuait à invectiver l’un comme l’autre de ses enfants, Temperance ayant osé lui répondre pour une seule petite fois de toute son existence et cet insupportable criaillement aurait continué indéfiniment si une voix tout aussi tonitruante mais jusque là inconnue, n’avait interrompu ce cercle vicieux :
« Il suffit maintenant ! Vous n’arrêtez donc jamais de jacasser ?! »
Violetta sursauta lâchant son verre qui alla se fracasser sur le sol comme pour ponctuer le coup d’éclat de Caleigh Hatcher, peut-être le seul de sa vie, du moins aux yeux de son épouse. Elle eut un second sursaut non moins spontané lorsque la porte claqua. Caleigh ne l’avait pas habituée à ce genre de comportement.
« Warren, Temperance, le repas est fini. Votre mère a ses humeurs aujourd’hui. »
Les enfants sortirent sans se faire prier, Temperance se tenant au côté de son frère aîné l’air aussi surpris que le reste de la famille. Elle n’avait jamais vu son père, si calme, si irréprochable, s’emporter. Dans la salle à manger Caleigh et Violetta se défiaient d’un regard plein de venin mais à l’instant où les enfants eurent franchi le pas de la porte, l’attitude de Violetta changea et elle laissa paraître ce petit quelque chose, une fraction de seconde, qu’elle avait eu la toute première fois qu’elle avait vu Caleigh. De la crainte.
Par dignité tout de même Mrs Hatcher releva le menton et, quoique ses joues fussent pâles, elle reprit un semblant de contenance avant d’annoncer :
« Je serais dans mes appartements si vous me cherchez. »
Elle passa à côté de lui la tête haute, mais peut-être pour la première fois de leur vie de couple, cette attitude hautaine ne lui été pas venu naturellement, et il avait fallu la feindre pour ne pas laisser paraître que l’éclat de voix de Caleigh l’avait intimidée. Pendant cette fraction de seconde, les choses avaient repris leur place naturelle. Caleigh avait été l’homme, le maître des lieux, et Violetta son épouse et seulement cela. Ca n’avait l’air de rien mais c’était une grande avancée.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:32


« Je serais dans mes appartements si vous me cherchez. »
« Je ne vous chercherais pas. » Répliqua sèchement Caleigh, le regard encore rendu froid. La porte se referma derrière Violetta, et ce n’est que de longues secondes après que ses épaules se détendirent et qu’il soupira, las. Son regard regagna le sol, de cette attitude dépitée et blasée qu’il avait toujours adopté en voyant sa famille se déchirait, pour finalement murmurer un : « Je ne vous cherche plus depuis longtemps… »
C’était la première fois de sa vie qu’il baissait vraiment les bras. Jusqu’à maintenant, il avait tenu bon, il avait sourit, il s’était moqué, il s’était tu parfois et avait tout simplement oublié, mais pour la première fois de son existence, Caleigh voyait les choses en face. Son couple était un échec monumental. Kiev aimait sa femme, Ludmila avait la plus superbe des vies, et lui… lui, ça n’allait pas. Il se rapprocha de la table et se servit un verre de vin, puis l’apporta à ses lèvres, n’en goûtant qu’une gorgée pour reposer le cristal pur sur le bois de la table, grimaçant. Même à l’alcool il avait toujours échappé à la tentation de s’y plonger. Il avait tout fait, mais là, il n’en pouvait plus, plus du tout. Il se maudissait, se haïssait d’avoir tout laissé en plan, mais surtout, il la détestait elle d’avoir rendu l’ambiance suffocante et insupportable. Elle avait tout gâché inutilement.
Il sortit de la cuisine, laissant le soin aux domestiques de nettoyer, et alla dans son écritoire. Il y écrivit une lettre qu’il envoya par hibou à Duncan, le priant de venir dans la semaine pour un entretien important. Duncan répondit qu’il viendrait d’ici trois jours pour le thé. Caleigh passa sa journée dans l’écritoire, sans même manger le soir, et grimpa dans une chambre à part le soir même. Le lendemain matin, Warren quittait la demeure pour revenir chez les Ravensdale. A midi, ce fut Temperance qui partait du manoir pour retourner chez les Blake. Les deux enfants partis, la maison reprit son calme et son insipide saveur à nouveau. Caleigh ne parla pas à son épouse de la journée, muré dans un silence froid comme la mort, l’amertume et la rancœur toujours cachés quelque part. Il avait mal, mais il n’y avait aucun mot pour le soigner. Il n’attendait que Duncan.
Le soir, il alla pourtant se présenter dans la salle à manger. Violetta s’y trouvait. En face d’elle, un couvert vide. Le sien. Il tira la chaise, s’assit, et fit commander le repas pour lui-même. Il n’offrit aucun sourire, ni aucun mot à son épouse. Il fallait bien que tout se paye un jour.









Temperance Hatcher

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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:33


Jusqu’au soir Violetta ne ressortit pas de ses appartements. Elle avait ressassé toutes ses longues années à espérer qu’un jour son époux prenne enfin le rôle qu’elle attendait de lui et quand finalement il l’avait fait, elle se rendait compte que pour en arrivait là il lui avait fallu tant de temps et de souffrance que les dommages semblaient irréparables. Alors elle avait pleuré comme avait pleuré l’enfant tout juste faite femme. Parce qu’elles avaient eu mal toutes les deux.
Arrivée à terme de réflexion, elle ne pouvait même plus concevoir un retour possible à la normale. La norme ayant sans doute été ces deux merveilleuses premières années si lointaine que parfois elles lui paraissaient tout simplement irréelles.
Elle descendit à la salle à manger où Caleigh la rejoint toujours incroyablement froid. Pourtant elle ne lui fit aucun reproche car après tout, c’était ce qu’elle avait voulu, qu’il se montre ferme. Ses yeux d’orage se posèrent sur lui comme il ne lui accordait aucune attention. Alors elle se rendit compte à quel point l’autorité lui seyait mal, comme elle lui faisait un masque dur et terrible. Elle baissa les yeux et annonça d’une voix blanche :
« N’oubliez pas que vous êtes convié au baptême Donovan. Jeudi soir. »
Là-dessus elle prit un repas frugal et quitta la table sans mentionner qu’elle accompagnerait ou non son époux. Elle n’était plus en position de décider quoique ce soit.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:34


« N’oubliez pas que vous êtes convié au baptême Donovan. Jeudi soir. »
Il hocha la tête d’un air absent et ailleurs, froid aussi quelque part. Il n’avait pas envie d’y aller. D’ailleurs, il n’avait envie d’aller nulle part. Il attendait avec la patience de ces hommes qui n’ont plus rien la venue de son meilleur ami, Duncan Hemmington. Il se leva à la fin du repas, alla s’enfermer de longues minutes dans son écritoire, des heures même, puis gagna sa chambre à part pour dormir.
Le lendemain il se réveilla tôt, comme tous les matins, prit sa douche et déjeuna seul. Il reçu une lettre de son fils, à laquelle il répondit peu avant onze heures, et regagna finalement son écritoire, attendant qu’on annonce la venue de Duncan. Caleigh fit amené son repas dans son bureau et y resta jusqu’à la moitié de l’après-midi. Vers trois heures enfin, l’irlandais toqua à la porte et fut emmené jusqu’au bureau du chef de maison. Laissé devant, Duncan ouvrit sans se soucier de la bienséance et la referma derrière lui. Les yeux de Caleigh se levèrent sur lui, et il sentit toute l’émotion qui saisissait l’homme en face de lui. Duncan le fixa, et se rapprocha de lui, tendant sa main, droit dans son costume. Caleigh lui serra la main, sans cette force d’antan. Il avait perdu quelque chose avec les années, ça n’avait échappé à personne.
« J’ai besoin de… » et Caleigh partit dans une longue tirade, en expliquant soigneusement tous les détails de sa vie qu’il décrivait finalement avec des adjectifs forts, comme pitoyable, pathétique, usante et usée. Duncan écoutait attentivement, son visage se refermant au fur et à mesure. Lui qui avait battu sa femme à s’en user les jointures dans certaines disputes ne comprenaient pas qu’une femme prenne de l’hardiesse quand elle avait été un ange. Sa femme à lui avait toujours été un démon. Ethelred était la folie incarnée dans un corps de succube, et Duncan en avait hérité en tant que sœur et épouse. Caleigh avait eut droit à l’extrême opposé, la douce et froide Violetta Bathory, polonaise. Duncan soupira et tenta d’aider tant bien que mal Caleigh, lui dictant que parfois il fallait hausser le ton pour savoir se faire respecter, et qu’une femme n’avait pas à avoir le dessus sur un homme, et que si elle était des plus insupportables, il suffirait de la lâcher dans la rue, sans un sous, pour qu’elle revienne et se fasse aussi docile qu’un agneau. Caleigh affichait un air morose à toutes ses réponses, pas sûr que se fussent toujours les bonnes réponses. Vers les huit heures, ils sortirent ensemble du petit bureau. Duncan refusa la proposition de Caleigh de rester pour le dîner, prétextant un « rendez-vous ». Caleigh haussa un sourcil, amusé.
« Un rendez-vous ? » Pour un veuf, c’était tout de même étrange.
« Cyan. Une jeune fille, jolie comme un cœur, et docile. Un minois à faire pâlir toute l’Angleterre, une viande fraîche, et jamais un mot plus haut que l’autre. Une adorable petite créature, en somme. »
« C’est ta… ? »
« Maîtresse, si on peut dire ainsi. »
Duncan affichait un air serein. Au même moment, Caleigh repéra Violetta dans le même couloir qu’eux. Sûr qu’elle avait entendu, mais même ça, ça ne lui faisait plus rien, lui qui aurait rougit et se serait aussitôt expliquer comme quoi ce n’était pas lui, mais bien Duncan qui consommait ailleurs. Cette fois-ci, il ne s’arrêta pas, marcha jusqu’à la porte et la referma derrière Duncan, pour finalement rejoindre la cuisine pour le souper.









Temperance Hatcher

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ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:34


Violetta se raidit en entendant le mot de maîtresse. Ses yeux gris orage s’arrêtèrent sur les deux hommes au bout du couloir et, si elle eut un signe de tête extrêmement poli pour Duncan Hemmington, elle ne s’avança pas d’avantage, préférant disparaître que de se donner en spectacle pour une histoire de maîtresse. Le pire étant que pour la première fois là-encore, elle éprouva une immense rancœur à l’égard de son époux et pour la première fois, Violetta se sentit l’envie de baisser les bras.
Elle ne versa qu’une larme, trop meurtrie et en même temps parfaitement consciente qu’elle avait donné à Caleigh le couteau qu’il venait de lui planter dans le dos. Elle gardait son teint livide en se rendant au souper mais aucun mot ne voulut sortir qu’elle ne se sente s’étrangler. Alors elle ne dit rien. Rien du tout. D’un très long moment. Le bruit des couverts d’argent sur la porcelaine meubler l’immense fossé qu’il y avait entre eux.
Enfin, d’une voix digne mais tremblante elle demanda :
« Vous me trompez Caleigh ? »
Doucement elle posa son couvert à côté de son assiette, bien aligné, se préparant à quitter la table d’un instant à l’autre. Le simple fait d’avoir posé la question lui avait fait comprendre qu’elle n’allait pas forcément pouvoir encaisser la réponse qu’il lui ferait. Pourtant elle avait demandé d’une voix douce, désabusée aussi.
Comme il ne répondait pas, elle finit par reprendre la parole, s’étant déjà levée pour quitter la table sans presque avoir touché à son assiette ce qui n’avait rien de surprenant. En vérité ce qui fut surprenant ce fut ce qu’elle dit ensuite :
« Êtes-vous au moins heureux avec elle? »
A ses mots elle baissa les yeux sur ses mains qui tenaient encore le rebord de la table, attendant cette fois une réponse. Elle ne voulait rien savoir de cette Cyan. Tout ce qu’elle voulait savoir et tout ce qui avait de l’importance finalement c’était la réponse à cette drôle de question. Ce n’était pas tant surprenant qu’une femme se soucie du bonheur de son époux mais dans leur cas, cela paraissait même impensable.









Warren Hatcher

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► MESSAGES : 43
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:35


« Vous me trompez Caleigh ? »
Le regard métallique de Caleigh ne bougea pas d’un poil. Fixé sur son assiette, il avait bien cillé, mais il n’avait pas répondu. Même si c’était le cas, elle n’avait rien à lui reprocher, puisque tout ici était sa faute, à elle, à cette petite pimbêche blonde qui avait cru pouvoir piétiner son empire sous le seul prétexte qu’il ne la frappait pas aussi bien que son père avait frappé sa mère avant lui. Il continua de manger dans le silence le plus complet, les yeux fixes. Jamais ô grand jamais il n’avait pensé une seule seconde à tromper Violetta. Pour le physique d’une enfant, quand Violetta avait tout ce qu’il demandait à une femme ?
Et quand bien même il la tromperait, est-ce qu’elle ne l’avait jamais fait avant lui ? Il releva doucement ses prunelles sur elle, l’observa, son visage stricte, son air revêche. La vieillesse lui allait de mieux en mieux, comme la petite fille avait gagné en saveur, mais tout ça, ça ne lui avait jamais été acquis. Pour gagner une place dans sa couche, il avait dû imposer sans jamais avoir ces scènes de séduction qu’ont les autres couples. La tendresse avait fané et n’avait laissé en Caleigh que l’amère déception. Elle était frigide, et il la détestait.
« Êtes-vous au moins heureux avec elle? »
Et avec qui ? Il haussa un sourcil, la regarda. Il pouvait bien lire l’énervement en elle, mais qu’est-ce qu’il y pouvait après tout qu’elle n’ait aucune confiance en lui ? Il reposa son couteau et son fourchette sur la table, et la darda de ses yeux métallique qui n’avaient fait aucune concession en réalité, et avait juste offert le silence pour toute réponse et toute réaction. Aujourd’hui, le silence de Caleigh Hatcher prenait une toute autre dimension, plus cruelle et plus froide que jadis, se transformant en masque de haine et de dureté, lui qui n’avait jamais été de ces hommes-là.
Il baissa à nouveau les yeux, l’air las et dépité par cette attitude qui ne convenait plus à leur couple, comme il n’était plus rien finalement, plus rien d’un vrai couple. Soit elle jouait la comédie pour garder les apparences, soit l’ange était caché derrière le démon, et alors c’était d’autant plus terrible qu’elle s’amusait à le torturer pour son plaisir sadique.
« Trente-cinq ans de mariage et vous n’avez toujours aucune confiance. » Il prit une bouchée, infime, et l’avala. « Ca me désole. » Sa voix douce résonnait monocorde, grave. L’heure l’était aussi. « Jamais je ne vous ai trompé, si cela peut rassurer votre ego. »
Ses yeux ne lâchèrent pas son assiette, comme il recommençait à manger, sur le ton toujours plat de la rancœur et de l’amertume. Il ne pourrait pas lui pardonner si facilement d’avoir fait de son fils un chien battu, et de lui… une « lavette », puisque c’était là le mot qu’elle affectionnait tant.









Temperance Hatcher

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► MESSAGES : 132
« Oranges are not the only fruit. » (pv nc17) #Jeu 8 Sep - 19:36


« Trente-cinq ans de mariage et vous n’avez toujours aucune confiance. Ca me désole. Jamais je ne vous ai trompé, si cela peut rassurer votre ego. »
Violetta baissa le regard mais sur son visage une forme de soulagement se laissa lire nettement. Pour autant elle ne reprenait pas ses couleurs de rose thé.
« Je n’ai jamais douté de vous Caleigh… sauf peut-être aujourd’hui où notre mariage est au plus mal sans doute plus par ma faute que par la votre. Sachez toutefois que je n’en fais pas une histoire d’égo. Si vous deviez avoir une maîtresse, et si vous étiez heureux avec elle, je vous demanderai juste… », elle cilla, embarrassée mais tout de même digne , « … juste de ne pas continuer cette mascarade quoiqu’il ne me revienne pas d’attendre de vous que vous ayez pitié de moi. Remariez-vous si cela fait votre bonheur. »
Elle acquiesça pour elle-même, comme pour signifier qu’elle avait dit ce qu’elle avait à dire. Et, comme elle ne souhaitait pas qu’il la vit contenir des larmes ou exprimer trop clairement ce qu’elle ressentait sur l’instant, elle tourna le dos , prête à quitter la salle à manger pour de bon.
« Bonsoir… Caleigh. »










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