Joleene soupire sur ses lèvres quand il l’embrasse avec tendresse, et c’est affectueusement qu’elle le fixe ensuite, amoureusement presque si on osait seulement mettre ce mot sur les regards langoureux et appelants qu’elle lui lançait. Elle ronronne sous son pouce, sa joue cherchant la caresse avant de finalement de se cambrer, se montrant nue dans le lit. Joleene ne rougit pas. A ce niveau, elle sait qu’elle n’a pas à rougir de toute façon, puisque de son visage à ses pieds, rien ne semble clocher. Elle le fixe retirer son caleçon, osant un regard impudique sur son entrejambe pour finalement écartait les jambes, l’attirant à elle en grognant d’impatience.

Juste à ce moment, elle se cambre au passage de ses mains, se rendant plus offerte, avec ce manque de pudeur qu’a amené la nouvelle génération. Elle le fixe et lève le nez, fière quand il lui prend ses poignets pour les planter dans l’oreiller. Elle va pour protester quand finalement le bassin de Lester effleure le sien, le touche même, et elle feule doucement, sans le vouloir, rougissant sans le vouloir. Salaud ! crie ses yeux, et si elle s’offusque, c’est juste parce que tout est déjà trop long. Elle tire doucement sur ses mains, cherchant à s’échapper, mais la seule chose qui soit proche, c’est le visage de Lester qui le fixe.

Elle frotte tout d’abord son nez contre son menton pour finalement passer sa langue sur ce dernier, remontant doucement sa bouche sur les lèvres du meurtrier, l’embrassant chaudement quand ses mollets se frottent nerveusement contre ses cuisses, se cambrant quand il se rapproche, lui intimant d’un regard plus hautain que les autres de prendre ce qu’elle lui offre, sur le champs. A ne pas s’y fier, tout ça n’est qu’un jeu, et aussi elle sourit depuis le début, d’un sourire qui parfois chavire quand un frisson trop long la remonte, et elle feulerait presque, si elle ne retenait guère sa voix.

Il se délecte de son impatience mais ce n’est pas pour la torturer, simplement pour augmenter son plaisir quand enfin il daigne prendre ce qu’elle lui offre. Lester garde pour lui ces poignets qui se rebellent sous ses mains puis il se penche, son regard imposant presque un peu de calme comme il l’embrasse à nouveau et la possède tout en même temps dans un mouvement long et conquérant, presque comme promis un peu plus tôt.

Leurs soupirs se croisent à ce moment là, juste avant qu’il ne se coule un peu plus en elle dans un mouvement d’abord doux et langoureux puis très , comme il regarde son cops superbe parfaitement offert à lui, ses mains reprennent leur place sur ses reins, il la redresse sans la quitter avant de se faire plus fauve, en elle, contre elle. Sa peau brûle et sa bouche dévore plus encore que jamais quand entre ses dents un râle un peu rauque parfois se laisse entendre. Celui du plaisir.

Quand il la fixe comme ça, elle se calme, sage jeune fille entre ses doigts. Elle le fixe, les joues rouges et quémande silencieusement qu’il mette un terme à ce feu en elle qui s’est allumée et ne demande qu’à être souffler pour grandir, encore et encore au creux de ses cuisses. Elle répond au baiser mais se cambre quand il la possède, son soupir s’échappant d’entre ses lèvres, s’emmêlant à celui de Lester dans un concert harmonieux. Elle tends ses hanches pour qu’il prenne davantage, soufflant sur les lèvres de Lester, mais finalement abandonne de lui donner de quelconque ordres ; ce n’est pas elle qui mène la danse.

Ses poignets libérés restent finalement à leur place une fois libérés, comme elle se laisse toute offerte à lui. Pour la première fois de sa vie, elle ne cherche pas reprendre le contrôle. Ses doigts attrapent le draps et le froissent, s’y accrochant comme il change en elle, et elle soupire, pousse des feulements incontrôlés, prenant son pieds dans le simple fait de le regarder faire, de le voir aller et venir en elle, et c’est d’autant plus excitant qu’il râle en l’embrassant. Sa voix, son visage même, Joleene enregistre tout.

Finalement ses doigts se lèvent, ses bras encore engourdis, et elle attrape, avide, les cheveux de Lester, les tirant légèrement comme son plaisir grandit crescendo. Elle feule sur ses lèvres, rendant ses baisers, quand ses yeux demandent plus, toujours plus, pour être sûr de ne pas en redemander une fois que toute leur histoire sera fini – si tant est que ce fut une histoire en vérité.

Lester sait bien en lui que cette maudite tapisserie de famille n’a jamais fait d’erreur de jugement c’est bien l’ennui car si c’est sa femme qu’il étreint, et si l’on se fit au choix qu’elle vient de faire, c’est la première et la dernière fois qu’ils se fondent l’un en l’autre. Soit. Il sait bien que les choses prennent rarement le tournant initialement prévu, sans quoi il n’aurait pas passé la moitié de sa vie en taule. Mais ce n’est qu’un détail.

Malgré tout, tout fauve qu’il se montre, il ne la serre pas comme il serrerait une amante-kleenex. Comme il l’a dit un peu avant il aime son répondant ici autant qu’il a aimé sa conversation les deux dernières fois. Il aime la contenir dans ces draps et la posséder comme seul un démon possède mais il a en plus la clémence et la tendresse c’est sans doute le plus déroutant. Quand elle attrape ses cheveux il le lui cède mais a malgré tout un regain de fougue comme un animal qui vous charge, les yeux dans les yeux, et réveille en vous, l’impétueux qui avez osé croire le dompter, cette peur instinctive dont vous ne soupçonniez pas l’existence.
Ses bras autour de son corps sont comme s’enroulent comme des serpents et les arabesques de ses tatouages les rendent presque démoniaques. Il y a cet étrange chemin, trop complexe pour qu’on ne puisse jamais s’en sortir. C’est sans doute la plus bizarre de toutes ces marques qu’il a sur le corps.

Relativement peu de cicatrices. Il y a bien ces toutes petites scarifications, six, un peu partout sur son corps qu’on ne remarque pas à l’œil nu à moins d’y regarder de vraiment près mais qu’on sent bien quand on y passe le doigt. En fait c’est toute une vie qui enveloppe Joleene. Elle est pleine de force et de vigueur, tortueuse parfois sinon torturée mais elle a une chaleur qui n’appartient qu’à elle et qu’il lui offre, à elle Joleene, et seulement à elle même si elle n’a aucun moyen de le savoir pour le moment.

Elle se cambre comme il la possède, tient ses cheveux comme il la tient en haleine, et si sa voix se saccade ,ce n’est que parce qu’elle manque d’air et qu’elle suffoque comme une enfant prise au piège. Sa bouche sur la sienne, elle se fait tendre et patiente pourtant, n’osant même pas aller comme elle aurait envie, le regardant faire avec cette fièvre qui grimpe dans son estomac, parce que chaque mouvement c’est un pas de plus dans l’univers de Lester, et que chacun de ses gémissements à elle est un cadeau qu’elle ne fait que rarement.
Tous deux sont là, solitaires réunis dans un lit. Elle ignore par ailleurs où elle est, mais elle s’en fiche. Tout ce qui l’intéresse finalement, c’est Lester, et uniquement lui. De ses yeux d’azur à sa bouche, en passant par ses bras ou encore la chaleur de sa peau, elle le dévore et rougit d’être dévorée. Ils sont deux diables qui s’étreint, et comme l’un s’offre, l’autre va offrir à son tour.

Elle plante son coude dans le matelas, ses jambes se serrant autour des hanches de Lester et c’est dans un mouvement souple qu’elle le retourne, se retrouvant au dessus, amazone farouche avec cette tignasse décoiffée qui forme autour d’elle une auréole sombre. Fièrement assise, elle le fixe, sa poitrine se gonfle au rythme de son souffle, c’est à dire rapidement. Elle calme pendant quelques longues secondes le démon dans son ventre, qui gronde et déchire ses entrailles de désir pour l’admirer, le fixer, de cet air hautain qu’elle a parfois sans le vouloir. Ses yeux découvrent les tatouages de son torse. Avec un instant de réflexion, elle se voûte au dessus de lui, posant sa bouche sur la sienne, l’embrassant langoureusement, d’une tendresse toute bête mais pas voilée, pas cette fois. Elle prends son temps, car quand viendra la fin, il faudra partir et oublier, oublier qu’elle a été dompter et contenue dans ce lit, elle, le soleil noir des Black.
Elle reste sur sa bouche, ses hanches commençant à onduler sur lui, vipérine. Ses yeux brillent, fixant les iris d’azur du criminel. Elle est fiévreuse, sa peau est brûlante mais malgré ça, malgré ses habitudes, elle ne le possède pas comme elle possèderait n’importe qui. Elle le fixe et agit selon leur deux plaisirs, ses mains serrant le drap comme ses coups de reins se font plus longs et plus durs. Elle l’observe et le détaille, imprime dans ses yeux son visage puis l’embrasse à nouveau, son souffle chaud sur sa bouche cherche le réconfort du sien. Elle fronce légèrement les sourcils, se rendant compte que ça lui fera plus mal qu’elle n’aurait cru mais malgré ça elle continue, gémissant discrètement son plaisir, ses jambes tremblantes de contenir un si grand diable entre elles.

« Lester.. » gronde sa voix, comme elle frotte son nez contre le sien, sentant que bientôt ses reins n’en pourront plus de la cadence qu’elle leur impose, et que ça sent la fin. La fin de cette abominable soirée.

Il sourit lorsqu’elle retrouve ses habitudes d’amazone mais avec lui il serait presque vint de croire que le mettre en dessous c’est le dominer. Il n’y pense même pas sur le coup, mais lorsque ses mains se ressaisissent de cette magnifique chute de reins nul doute qu’il ne s’est pas laissé si facilement exorciser.

Il la contemple comme on reconnaît la femme qui se fait votre temple. Et à mesure que le plaisir augmente il se délecte de chaque soupir …

« Lester.. »

Alors il la serre, plus tendrement, ses lèvres l’emporte cette belle jeune fille qui murmure son prénom. Il la soutient et la retient en même temps comme ils achèvent de se consumer ensemble puis il l’allonge, encore fébrile, et ce geste de tendresse extrême, ce geste assassin sans le vouloir. Il l’embrasse sur le cœur, lui offre un regard et la quitte en douceur.

Elle se sent submergée, mais elle ne sait pas vraiment par quoi. La colère ? Plus tard. La tristesse ? Jamais. Elle le fixe comme il l’allonge, et elle rougit de se voir embrasser là. Elle fronce un peu les sourcils quand il la fixe, vipère qui n’ose pas imaginer quel enchantement ce diable a osé lui poser sur la peau, mais elle ne dit rien. Son corps se tend quand il comprend que c’est fini, et elle le fixe, de ses grands yeux de gamine.

Elle sert les dents tout d’un coup mais ne dit toujours rien. C’est ce qu’elle a voulu après tout. Elle se raidit et plonge la tête dans l’oreiller, se couchant sur le ventre. Dormir ou pleurer finalement. Elle rentre la tête dans les épaules et le maudit intérieurement, quand bien même ses jambes trembleraient encore et que ses joues seraient rouges, tout ça est de sa faute. S’il n’avait pas été au bar des étudiants, s’il n’avait pas accepté l’invitation alors tout ça ne se serait pas passer. Pas comme ça.

C’est la haine qui la traverse, et elle sait bien qu’il vaut mieux partir maintenant qu’attendre l’aube. Elle ressort le nez de l’oreiller, pose un œil sur lui, du coin des yeux, et finalement se lève, souple mais raide, tendue. Elle se penche, ramasse ses sous-vêtements puis enfile son jeans, le regard fier mais à l’intérieur c’est autre chose. Une cascade, peut-être. Il a osé l’embrasser au cœur, et elle… Tendresse. Ce mot, elle le vomit.

Elle remet son t-shirt, l’air serein, remet en place ses cheveux d’ébène, et finit par remettre ses talons. Elle ne le regarde pas, parce qu’elle n’a pas envie de lire sur son visage un seul sentiment ; parce que tous les sentiments pourraient la blesser. Elle se penche, attrape sa veste, l’enfile. Ses yeux traînent sur le sol, une minute. Elle transplane.

Aux abords de la maison Black, le ciel est encore sombre, et l’air plus froid. Elle regarde cette baraque immense, où les amours naissent et s’avortent d’eux-mêmes, se frappant à la réalité de l’enfantement et de la trahison. Elle pousse la grille qui grince et la referme derrière elle, se dirigeant à l’intérieur et se fait manger par l’immense bâtisse qui est un véritable harem, abritant des générations de Black. Elle remonte les marches, et croise Jack. Son frère la fixe, a un sourire moqueur en voyant son air buté :

« Alors, ta soirée ? »
« Va te faire, Jack. »

Le ton est direct, cassant. L’aîné Black la fixe comme elle claque sa porte, et en conclut que non. Il hausse les épaules, s’éloigne dans le couloir quand elle, elle se déshabille dans la douche et allume l’eau magiquement tiède. Elle baisse les yeux, se mord la langue et frappe dans le mur. Putain d’orgueil.