« Monsieur Zenshou Suru? » Devant le petit restaurant japonais où il dînait tous les vendredis, Zenshou tourna la tête et posa ses yeux sur la petite dizaine de personne qui le fixaient, les yeux ronds. « C'est moi. » « Avez-vous votre déclaration de propriété sur vous? » Le regard noir cendre de Zenshou devint plus sévère tout d'un coup. Il n'eut cependant aucun recul ; il n'avait pas peur. Pas peur d'eux en tout cas. « C'est-à-dire? » « Nous n'avons reçu aucune attestation de votre part, monsieur Suru, comme le courrier que le Ministère vous le demander. » Zenshou les écouta d'une oreille, très calme, buvant une gorgée de son thé chaud. Il savait qu'il n'allait pas rentrer chez lui ce soir. Il déposa Shima sur le sol, et la petite nymphette sous sa forme de panda roux le regarda, étrange. Zenshou reposa son regard sur les commis du ministère. « Je n'ai, en effet, pas trouvé cela nécessaire. » Le premier agent du ministère eut un petit rire en coin. Zenshou ne cilla pas. « Il va falloir nous suivre, Monsieur Suru. Vous êtes dangereux aux yeux de la loi. » Zenshou Suru eut un sourire en coin, fin, et haussa un sourcil. « Vous savez que je ne vous suivrais pas, n'est-ce pas? » « Nous savons surtout que vous n'avez pas le choix. » Dans l'oeil de Zenshou, la flamme ardente des Asahi brilla.

Une incendie ravagea tout le quartier de Londres. Et Zenshou Suru fut emprisonné à Azkaban.

« On laisse passer! Convoi Treize! » Zenshou ne descendit pas. Les mains liées, le regard fatigué, il n'en pouvait plus. Son corps lacéré n'était plus qu'un cadavre presque sans vie. Attaché comme un animal, pieds et mains liés, son regard vitreux reflétait la triste réalité. Ses fers ne fonderaient pas. Et les gens qui autour de lui s'agitaient, portant des combinaisons à la con. Il gronda en voyant une main s'approchait. Il siffla, et un éclair bleu frappa le sol, mais rien ne bougea. Les agents rigolèrent. Bande d'imbéciles. Zenshou siffla comme un animal enragé. Pas question de se faire toucher. Ses mains s'enflammèrent d'elles-même, mais ses fers ne fondaient pas. Ils restaient là. Et ça l'énervait tellement de ne rien pouvoir faire. On l'attrapa par les épaules, deux gorilles se chargeant de son cas. « On le pose où? » « Troisième sous-sol pour lui. Le G-17. » « Ok. » Et on le traîna. La tête basse, les mains en feu, ses pieds traînaient sur le sol et son regard était sévère, vexé. Il les détestait. Il les détestait tous. Même dans son pays on ne l'avait jamais traité comme un chien, ou plus bas encore. Zenshou était le Chef de l'Équipe de Duel d'Ealdwic. Il avait une troupe à ses ordres, il s'était entraîné dur, et son don, il le maîtrisait à la perfection, et malgré ça, malgré qu'il ait couché les dix agents du Ministère, on l'avait arrêté et traîné de force jusqu'ici. Prison maudite. Il n'osa même pas relever la tête pour en regarder les sublimes contours qui se découpaient dans le petit matin. Il resta tête baisser, en signe de résignation. On lui colla le crâne contre une table à son entrée, le temps que l'on signe les papiers de son arrivée, de son entrée. Il n'y avait même pas eut de procès, juste un arrêt sur lui, qui lui avait valu une peine indéfinie dans un endroit de merde.

Il s'électrisa aussitôt qu'un petit son métallique résonna derrière lui. Il gronda et commença à s'agiter, avant finalement de recevoir deux coups sur la tempe. Assommé, il ne réagissait pas, et on lui grava le G-17 sur la nuque. Comme un animal. On le releva, et on le traîna jusqu'à sa cellule. Une porte s'ouvrit, entièrement en métal, et on le jeta à l'intérieur, nu. Il avait gardé son caleçon, mais même ça, on finirait par le lui enlever. Il grinça des dents, se redressa, et analysa la situation. Aucune fenêtre. Aucune sortie. Une entrée, la porte de la cellule, fermée. Entièrement de fer. La salle entière était recouverte d'un épais duvet, comme dans les hôpitaux psychiatriques. Soit il devenait fou, soit il juré qu'on l'avait pris pour un taré. Il alluma sa main, et jeta une gerbe de flamme, aussi aspirée par le coussinet blanc du sol. Il fit de même, mais avec un éclair, qui fut également aspiré. Il fronça les sourcils. Ici, il faisait froid, vraiment froid. Et il était seul, en caleçon, au milieu de rien. Il soupira, et se rapprocha du mur qu'il devinait être une vitre avec un sort réfléchissant. Il frappa d'un coup de poing la vitre, mais elle ne se brisa pas. Il gronda, tourna les talons, et alla de rasseoir. Il croisa ses jambes sous lui, s'asseyant en tailleur, et fixa son regard sur la vitre en face de lui.

Spectacle garantis.
Des éclairs bleus et violets, rouge parfois, frappant les murs dans un vacarme assourdissant, venaient et allaient de tous les côtés de la pièce, tantôt réfléchis, tantôt absorbés. G-17, oui. Mais l'enfer aurait un visage, et ça serait des flammes et des éclairs de Zenshou Suru. Il n'allait pas resté ici. Tôt ou tard, la vitre s'effondrerait, et il partirait. Il n'allait pas se laisser faire. Ça n'était pas dans ses habitudes.