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 I'm not a doll *free*

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PROFIL & INFORMATIONS









Cassandra E. Alinovitch

Cassandra E. Alinovitch


► MESSAGES : 123
I'm not a doll *free* #Ven 3 Juin - 21:24


Je ne suis pas une poupée. Je ne suis pas faite de porcelaine, contrairement à ce que beaucoup pensent de moi. Je ne suis pas en sucre. Je suis forte, n'en déplaise à certains. Cela fait maintenant quoi... Cinq ans? Bientôt six que je suis aveugle? Oui, quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas grave. J'ai appris à vivre avec. Certains jours, c'est plus facile que d'autres, mais ça fait partie de ma vie. Ca fait partie de moi, de ce que je suis, et on ne le changera pas. Je dois faire avec même si, j'avoue, sentir simplement la lumière sur mes yeux, ce n'est pas toujours agréable. Mais parfois, on ne croirait pas que je suis aveugle. En cet instant, par exemple. J'ai profité d'une demi journée sans cours pour aller prendre l'air. Pour m'approcher du lac, seule. Cela m'a pris du temps, mais ça en valait la chandelle. A présent, je suis là, allongée près de l'eau, les yeux fermés offerts au soleil de fin d'été. Parfois, être insouciante a du bon. On me prend parfois pour une fille superficielle malgré ma cécité. On me prend pour une fille qui ne pourrait faire de mal à personne sous prétexte que je ne peux pas voir. Mais mes autres sens ont compensé la disparition de ma vue. Et mes visions, que je contrôle mieux qu'autrefois m'aident en ce sens.

Ainsi, j'écoute les bruits alentours. J’écoute les jeunes de première année qui jouent, inconscient des changements qui se sont opérés à l’école depuis la rentrée, j’écoute le bruissement des feuilles dans les arbres, agitées par une légère brise qui me caresse le visage, j’écoute les petites vagues du lac caresser la berge à mes pieds. Ainsi, je sens l’odeur de l’eau, fraiche, agréable, je sens l’odeur de l’herbe encore un peu humide après la pluie qui est tombée la veille, je sens le soleil sur ma peau, soleil qui me réchauffe et m’enveloppe de sa douceur. Et je suis bien, d’autant que je sais que personne d’autre ne se rend compte de cela. Rien que pour ça, ma cécité a du bon. Je suis plus sensible à tout ce qui m’entoure.

Je pousse un petit soupir et enlève mes espadrilles pour laisser mes pieds libres. Comme le reste de ma garde-robe, mes chaussures sont noires. Je suis, en règle générale, à la limite du gothique. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Certes, je porte un jean noir assez simple. Mais le haut est un bustier lacé. Un ras de cou avec un camé rubis orne mon cou et mon habituel bracelet de cuir noir orne mon poignet droit, cachant cette cicatrice que personne hormis deux ou trois adultes de l’école n’a jamais vu. Sous ma tête, ma robe de sorcier est sagement pliée, attendant que je l'enfile à nouveau pour rentrer. Mais pour l'instant, je n'en ai pas envie. Pas du tout, même si j'ai envie de compagnie. Je n'ai pas envie de rentrer. Je suis sortie à un horaire où il n'y avait pas grand monde dehors. Maintenant, c'est la cohue et je ne veux pas risquer de me retrouver par terre...









Danny Brisbow

Danny Brisbow


► MESSAGES : 278
I'm not a doll *free* #Jeu 9 Juin - 19:43




    Un peu de calme, de paix, de sérénité. La nouvelle vie à l'école le fatiguait. Entre les sangs-purs qui se sentaient tout permis et les sangs de bourbe qui se prenaient pour des guerriers, la vie étudiante telle qu'il l'avait jusqu'alors connue lui manquait.

    Une fois de plus, il s'en était allé. Pas bien loin, puisqu'il ne pouvait plus sortir de cette prison aux murs invisibles. Pas de sorties, pas de contacts, voilà le sort de ceux dont le sang n'était pas à la hauteur. Pour seule évasion, il y avait le parc, le lac, la forêt. L'école était grande, et pourtant, sentait le renfermé.

    Avant de se rendre sur les berges du lac, Danny était passé par le terrain de Quidditch. Abandonné, depuis le début de l'année. Plus de Maisons, plus d'équipes, plus de matchs. Lui qui comptait participer aux sélections cette année, lui qui avait même prit du temps pour s'entraîner, était tombé de haut en réalisant que ce ne serait pas possible cette année.

    De loin, déjà, il l'avait aperçut. Cette ombre, une silhouette, allongée dans l'herbe. Ne pouvant la reconnaître, il s'était approché, doucement, tranquillement, innocemment, sans donner l'impression de lui prêter attention. Il était plutôt rare d'apercevoir quelqu'un se laisser rôtir sur les berges du lac, sous le soleil glacé du feu hiver démoniaque.

    S'approchant doucement, d'un pas tranquille, il finit par la reconnaître. Pour cause, c'était une Gryffondor. Plus vieille que lui, il en était quasi-certains. Sixième ou septième année, probablement. Il ne se souvenait pas de son nom. peut-être ne l'avait-il jamais demandé. Tout ce qu'il savait d'elle, c'était son handicap. Difficile de ne pas s'en rendre compte... Et comme beaucoup d'autre, cela avait suffit à le garder loin d'elle. De ces quatre années, les contacts s'étaient avérés plutôt rare. Enfin, il n'est jamais trop tard.

    "Salut !" Dit-il doucement en approchant d'elle, cherchant sur son visage un signe de bienvenue en disant qu'elle préférait peut-être rester seule.

    "Tu... T'es là depuis longtemps ? "

    Pff, technique de drague pourrie ? Bah oui, surtout que ce n'était pas vraiment son but. Alors faites pas chier. Il a 14 ans quoi...










Cassandra E. Alinovitch

Cassandra E. Alinovitch


► MESSAGES : 123
I'm not a doll *free* #Ven 10 Juin - 13:36


J’aurais, presque, pu m’assoupir. J’aurais, presque, pu me laisser bercer par les chants des oiseaux. Chants que l’on a plus entendu pendant si longtemps lorsque la nuit et le froid était perpétuels. Alors certes, il ne fait pas si chaud que cela, dehors. Mais c’est assez, pour moi. Assez pour me donner envie de profiter de ces rayons de soleil. Car j’ai beau être aveugle, je n’en vois pas moins la nuit (le noir contre mes yeux aveugles) et le jour (la lumière qui me force à ciller pour protéger mes prunelles). Là, les yeux clos, il est difficile de dire que je suis aveugle si l’on ne me connait pas. Doucement, je sombre dans les affres de la somnolence avant d’en être brutalement tirée par le craquement d’une brindille. Je ne suis plus seule. Malheureusement, je n’ai aucun moyen de savoir de qui il s’agit. Malheureusement. Je n’aime pas être prise par surprise. A dire vrai, même avant ma maladie, je détestais cela.

Finalement, une voix retentit à mes côtés, me permettant d’avoir une idée de qui il s’agit. Un garçon, si j’en crois le timbre de sa voix.

« Salut », lui réponds-je sobrement.

Je pourrais difficilement faire plus accueillant. Je suis allongée dans un endroit qui appartient à tout le monde. Pourtant, je n’ai aucune idée de qui il est. Elève ? Professeur ? D’après la jeunesse de sa voix, je pencherais plutôt pour un élève. Pas un première année, pas un dernière année. Je le classerais plutôt dans la catégorie moyenne des élèves : entre la 4e et la 5e année, lorsque la voix des garçons mue. Mais avec juste un ‘salut’, je peux difficilement être plus précise. Finalement, il reprend la parole d’une voix assez hésitante qui m’arrache un sourire amusé. Lui ferais-je peur ? Ma canne blanche est pourtant dissimulée dans ma cape de sorcier. Je fronce les sourcils à la crainte de faire peur à mes camarades. Cela expliquerait que je sois seule si souvent. Un petit soupir triste m’échappe à cette idée alors que je lui réponds :

« Je suis arrivée à un moment où il n’y avait pas encore trop de monde. Mais tu sais, pour moi, l’heure est une notion abstraite comme je ne la vois pas passer… J’attends que les bruits décroissent dans le parc pour retourner dans le château. Cela m’indiquera que l’heure des devoirs, ou du diner approche… »

Je pousse un nouveau petit soupir, quelque peu désabusé en m’asseyant et en tournant la tête vers lui.

« Je suis Cassie, mais je suppose que tu dois le savoir, déjà… Il n’y a pas une grande quantité d’aveugles à Poudlard… »

Un petit sourire triste apparait sur mon visage, alors que ce charme de vélane que je ne maîtrise pas se met en marche sur le jeune garçon.









Danny Brisbow

Danny Brisbow


► MESSAGES : 278
I'm not a doll *free* #Ven 10 Juin - 20:52




    Outre sa cécité, le caractère de la jeune Cassandra était également de notoriété publique. Pas vraiment mauvais, mais bien trempé ! Et de ce qu'il avait entendu dire, on avait vite fait, avec elle, de se retrouver engloutit sous un flot de remarques ou d'insultes en tout genre. Enfin, ce n'étaient peut-être que des rumeurs, mais le petit « Salut » qu'elle daigna lui donner, bien que relativement froid, le rassura. Quelques part, il se serait attendu à pire.

    Lorsqu'elle lui parla de l'heure, de sa cécité, Danny esquissa un léger sourire, silencieux. À ce qu'on disait, elle détestait se voir rappelé son handicape. Drôle de manière donc que de l'évoquer aussi vite. Un peu égocentrique ? À s'apitoyer sur son sort ? Peut-être. Danny notéa tout de même qu'elle jouait admirablement la fille déprimée en mal d'attention. Même si elle n'avait pas forcément besoin de faire semblant. Et voilà qu'il la prenait de pitié ! Rapidement, il se ressaisit. Il n'aimait pas la pitié, et c'était certainement la dernière chose que Cassandra désirait.

    Pendant qu'elle lui parlait, Danny s'était doucement approché de la berge du lac, contemplant, placide, le spectacle du soleil qui se reflétait à sa surface. Il tournait alors le dos à la jeune fille, cherchant du regard un galet qui pourrait ricocher à la surface du lac.
    « Je suis Cassie, mais je suppose que tu dois le savoir, déjà… Il n’y a pas une grande quantité d’aveugles à Poudlard… »

    Elle avait à nouveau abordé sa cécité. Fatiguant ? Presque. Pour une personne qui se voulait normale, le soupire qu'elle venait de pousser en disait long. Néanmoins, pour une raison stupide, Danny rit doucement. " Oui, je le connais. Tu es célèbre ! " Peut-être une telle vision de la situation pourrait-elle lui faire voir les choses d'un autre... oeil. Elle, au moins, avait la chance d'être connue. Danny lui, n'avait de notoriété que le mal que certains disaient de lui. Mieux valait-il sans doute être connu pour son handicape que pour son sale caractère.

    " C'est pas courant comme nom, Cassandra. " Dit-il en pensant au Major Carter dans Stargate. Il les avait cru homonymes, un instant, sauf qu'elle s'appelait Samantha. Il rit à nouveau à sa propre erreur, se disant que la télévision moldue finirait vraiment par le rendre idiot, puis il reprit.

    " Ca me rappelle le nom d'une fille de l'antiquité grec... " Reprit-il en se retournant. Il n'était finalement pas parvenu à trouver le caillou de ses rêves, et revenait donc les mains vides.

    Un pas, puis un autre, son regard évasif se posa enfin sur la jeune fille. Comme figé, il ouvrit un peu plus grand les yeux. Son coeur avait soudain l'envie curieuse de rappeler sa présence. Comme une étreinte sur sa poitrine. Elle était belle, très belle. Comment n'avait-il jamais put le remarquer ? A croire qu'il n'avait jamais posé ses yeux sur elle !

    " Mais... Elle... Elle ne devait pas être aussi jolie. " MAIS POURQUOI AVAIT-IL DIT ÇA ! Impossible ! Il se crispa soudain, et fit un mouvement de recule ,étonné. Incompréhensible, impossible ! Il fit volte face pour observer le lac, à nouveau, son teint approchant l'écarlate.

    À bien y penser, elle n'était même pas si belle que ça en plus ! Vraiment, il ne comprenait pas et, gêné, ne savait plus que dire.










Cassandra E. Alinovitch

Cassandra E. Alinovitch


► MESSAGES : 123
I'm not a doll *free* #Mar 21 Juin - 17:43


Célèbre ? je m’en passerais volontiers. Si seulement il savait. Mais il ne sait pas. Il ne sait pas que je voudrais avoir une vie normale, ne pas être vélane, ne pas être aveugle. Je fronce mes sourcils, Je n’ai nulle envie d’être célèbre. Bien au contraire. J’ai envie de hurler tant cela m’énerve. Je n’ai rien pour être célèbre. Je le laisse parler, déblatérer sur mon nom sans rien ajouter. Comme c’st amusant, oui… J’ai le même nom qu’une femme de l’Antiquité grecque qui, comme moi était voyante ! C’en serait presque risible. Ca l’est, d’ailleurs.

« Contente-toi de Cassie, ça sera laaaaaaaaargement suffisant. » réponds-je d’une voix un peu brusque en insistant bien sur le ‘largement’.

Moi ? De mauvais poil ? Mais non… Je ne vois pas ce qui vous fait dire ça, réellement. Quoique… De fait, j’étais de très bonne humeur avant qu’il ne débarque. Maintenant, je ne peux plus en dire autant. Toutefois, je ne m’attendais pas à ce qu’il se passe par la suite. Je ne m’attendais pas à ce que mon charme de vélane se mette en route, si je peux dire les choses ainsi. Car c’est bien ce qu’il se passe. D’un seul coup, il s’exclame que je ne devrais pas être aussi jolie. A nouveau, je fronce les sourcils alors qu’une vision m’assaille sans même que j’ai besoin de le toucher. Je le vois se reculer comme si je l’avais brûlé. La peine transparait soudain sur mon visage. Je suis blessée. Blessée par son mouvement de fuite, blessée par ses propos. Il ne se rend sans doute même pas compte à quel point ce genre de mots peut faire mal. Cette attitude. Je n’ai pas demandé à naitre ainsi. Je n’ai pas demandé à perdre la vue, à perdre ce qui faisait ma vie. Je n’ai pas demandé à avoir des visions.

« Désolée » dis-je simplement en guise de réponse au fait que je ne devrais pas être aussi jolie.

Je me relève, plus adroitement qu’on ne pourrait s’y attendre venant de quelqu’un comme moi et fais quelques pas qui me rapprochent un peu plus du lac. Je ne m’arrête que lorsque mes chaussures trempent dans l’eau ,et que celle-ci les traverse pour mouiller mes pieds, tout en étreignant mes épaules de mes bras, comme pour me réchauffer.









Danny Brisbow

Danny Brisbow


► MESSAGES : 278
I'm not a doll *free* #Mar 21 Juin - 18:05


[hrp] Je crois que tu as confondu devRait et devait en lisant ma rep... [/hrp]


    Le jeune homme se sentit gêné tant l'ambiance entre eux deux lui semblait pesante. Était-ce sa faute ? Avait-il fait quelques chose de mal ? Il ne le croyait pas. Quoique son étrange réaction pouvait y être pour quelques chose. Ce n'était pas net, il en était certains. Fatigué, ou sous l'emprise d'un sort, qui sait...

    « Désolée » Dit-elle alors que Danny baignait dans l'incompréhension la plus totale. Désolée pour quoi ? Cela n'avait aucun sens, se disait le jeune homme, parfaitement immobile, ne pouvant s'empêcher de jeter de petits regards à droite et à gauche tant la situation lui paraissait étrange.

    " Bah... Heu... Désolée pour... Quoi ? " Bredouilla-t'il en se disant qu'il devrait peut-être la laisser là. Si elle avait peu d'amis... Sa cécité n'en était pas forcément la seule raison.

    Un peu folle ? Le fait de la voir plonger ses pieds, encore chaussés, dans le lac n'alla pas en le rassurant. Mais la scène, loin de l'effrayer, sembla l'amuser. Il se laissa aller en poussant un petit et discret rire avant de dire.

    " Quelque chose ne va pas ? Tu n'as pas l'air... Hmm... De très bonne humeur. "

    C'est vrai qu'elle n'était franchement pas accueillante. Et si elle avait voulu envoyer bouler Danny, elle ne s'y serait sans doute pas prise autrement. Mais s'il avait été dans son cas et, si quelques chose n'allait pas, il aurait apprécié qu'on le lui demande. Alors, faisant preuve d'une inhabituelle empathie venant de lui, il avait préféré demander.

    Il avait peut-être changé, un peu, ces derniers temps.











Cassandra E. Alinovitch

Cassandra E. Alinovitch


► MESSAGES : 123
I'm not a doll *free* #Dim 17 Juil - 22:49


Désolée pour quoi ? Pour tant de choses que je ne peux pas avouer… Ma qualité de vélane, tout d’abord, qui fait que les hommes, face à moi, ne peuvent pas se comporter de façon normale, la vision que j’ai eue à son contact, ensuite, et la réaction que j’ai eue en le voyant ainsi se reculer. Mais je ne peux pas admettre ma qualité de vélane. Pas sans me mettre en danger. Après tout, il considèrerait, peut-être, que je suis une chose, moi aussi. Et je ne veux pas prendre ce risque. Ni parler pour le moment de ce que je suis : une voyante aveugle. Je préfère, donc, rester sur le neutre, sur ma brusquerie :

« Désolée d’avoir été brusque et de t’avoir fait reculer. Je… Ta phrase sur le fait que je ne devais pas être… bref. » commencé-je d’une voix hésitante avant de poursuivre : « La façon dont tu t’es exclamé m’a un peu blessée. »

Oui, je l’avoue, je me vexe et me blesse assez facilement. Ce n’est pas voulu, pourtant, mais c’est ainsi. Cela fait partie de moi depuis tellement longtemps. Poussant un soupir, je sors de l’eau et viens me rasseoir dans l’herbe, à peu près là où j’étais assise un peu plus tôt, étonnamment. Mon regard se fait plus encore absent qu’en tant normal alors que je reprends la parole sur un ton d’excuse, presque :

« Je n’ai pas toujours été comme ça, tu sais… Je me souviens du bleu du ciel, du vert de l’herbe, de l’étrange couleur du lac, entre le gris, le bleu et le vert. Profite de tes cinq sens. On ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Un jour tu vois, le lendemain, tu ne vois plus, un jour tu entends, le lendemain tu peux te retrouver sourd… Le sort ne prévient pas, quand il frappe. J’ai beau être voyante, je n’ai pas pu le prévoir… »

Et voilà, c’est dit. Cela m’a échappé. Je l’ai dit, je suis voyante. Je bloque un instant ma respiration puis tends les mains vers lui. Je ne sais même pas à quoi il ressemble et je dois bien reconnaitre que cela me dérange. J’aime savoir à qui je parle, surtout lorsque je fais ce genre de révélation.

« Mes mains sont devenues ma façon de ‘voir’ les gens. Si tu veux bien que je puisse mémoriser tes traits, savoir comment tu es ? a ta voix, je peux dire plus jeune que moi. Mais tu n’es pas en première ou deuxième année. Tu es plus vieux que ça. »

Maintenant, la balle est dans son camp. Maintenant, c’est à lui de décider. Je suis beaucoup plus calme que précédemment et essaye de me faire pardonner de mes réactions brusques. L’acceptera-t-il ?










Danny Brisbow

Danny Brisbow


► MESSAGES : 278
I'm not a doll *free* #Dim 24 Juil - 15:10




    « Désolée d’avoir été brusque et de t’avoir fait reculer.
    Je… Ta phrase sur le fait que je ne devais pas être… bref. »
    La façon dont tu t’es exclamé m’a un peu blessée. »


    Danny l'écoutait, mais, ne sachant trop que dire, resta silencieux. Les yeux rivés vers le lointain, l'air sérieux, un peu dur, il la vit ressortir ses pieds de l'eau pour s'assoir à nouveau dans l'herbe toute fraichement née du retour du jour sur le sol de l'école.

    Excuses, explications, reproches, il ne savait plus trop comment la prendre, elle, aveugle, qui semblait passé son temps à se plaindre de son handicape. Il est vrai que cela ne devait pas être facile, pensait le jeune homme, comme pour la pardonner de l'attitude qu'elle avait montrée jusque là. Et, bien qu'il eut un moment l'intention de s'en aller, de la laisser à ses complainte, une intrigue, une hésitation ainsi que sa curiosité, l'en empêchèrent. Elle semblait calmée à présent. Et Danny, prêt à l'écouter.

    « Je n’ai pas toujours été comme ça, tu sais… Je me souviens du bleu du ciel, du vert de l’herbe, de l’étrange couleur du lac, entre le gris, le bleu et le vert. Profite de tes cinq sens. On ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Un jour tu vois, le lendemain, tu ne vois plus, un jour tu entends, le lendemain tu peux te retrouver sourd… Le sort ne prévient pas, quand il frappe. J’ai beau être voyante, je n’ai pas pu le prévoir… »

    « Cela ne doit pas toujours être facile mais... Si tu veux mon avis. » Dit-il timidement aussitôt qu'elle eut finit. « Tu ne devrais pas y penser. »

    Danny n'était pas du genre à prendre des pincettes. Peut-être ne pensait-il pas toujours aux conséquences de ses phrases. Mais si cela lui attirait parfois des reproches, il savait que le message passait mieux ainsi.

    « Mes mains sont devenues ma façon de ‘voir’ les gens. Si tu veux bien que je puisse mémoriser tes traits, savoir comment tu es ? a ta voix, je peux dire plus jeune que moi. Mais tu n’es pas en première ou deuxième année. Tu es plus vieux que ça. »

    Le jeune homme sourit paisiblement en laissant échapper un petit souffle amusé. Doucement, silencieusement, il se tourna vers la jeune femme. Elle s'était assise, à nouveau, et ses derniers mots semblaient inviter Danny à en faire autant.

    Au détour d'un regard, Danny observa celui de Cassandra, et constata à quel point il était difficile d'observer une aveugle dans les yeux. Comme si, coupable de quelques chose, il n'osait soutenir son regard inexpressif.

    « Tu as raison. Je suis en quatrième année maintenant. Et je m'appelle Danny... Brisbow » Dit-il en s'asseyant près d'elle. Se demandant si, elle aussi, avait put entendre parler de lui. Il n'était pas vraiment célèbre, et n'avait pas foule d'amis, mais ses âneries à l'École l'avaient parfois précédé.

    « Vas-y si tu veux, ta la droit de toucher ! » Reprit-il, amusé à l'idée de se faire tâter le visage, en tournant finalement la tête vers elle.










Cassandra E. Alinovitch

Cassandra E. Alinovitch


► MESSAGES : 123
I'm not a doll *free* #Dim 24 Juil - 16:49


J’appréhende énormément la façon dont il va réagir à ma révélation sur mon don, à tel point que je me mords l’intérieur de la lèvre et étouffe avec peine le petit gémissement de douleur qui reste coincé dans ma gorge et finit par me faire tousser. De froid ? Non, même si on pourrait le penser après le petit séjour de mes pieds dans l’eau. « Cela ne doit pas toujours être facile mais... Si tu veux mon avis. » Je ne réponds pas, préférant le laisser poursuivre, à son rythme. Je me rends bien compte qu’après mes réactions à tout le moins… Virulentes, il doit quelque peu appréhender la façon dont je réagirai à ses propos. « Tu ne devrais pas y penser. » Ne pas y penser ? Un sourire désabusé fait son apparition sur mes lèvres. Je ne m’attendais pas à ça. D’un côté, c’est vrai, je ne devrais pas penser au passé. Je ne devrais pas penser à ce que je voyais mais… Non. Lentement, je secoue la tête de gauche à droite en signe de dénégation. Doucement, parce que je crains de lui faire peur à nouveau.

« C’est vrai, ce serait plus simple. Mais imagine-toi plongé dans le noir le plus complet sans espoir de voir la lumière se rallumer. Ou, du moins, plongé dans le noir le plus complet la nuit, et dans une lumière telle que tu ne vois rien d’autre le jour. Ne voudrais-tu pas avoir des souvenirs de comment sont les choses ? Je ne suis pas aveugle de naissance, mais je pense que mon sort est plus enviable que celui des véritables aveugles. Certes, ils n’ont pas la nostalgie des couleurs. Mais… Je n’aimerais pas, lorsqu’on me parle de l’herbe, me demander à quoi elle ressemble » dis-je en caressant le tapis herbeux autour de moi. « J’aime me souvenir du bleu du ciel et du soleil dont je sens l’agréable tiédeur sur ma peau en cet instant. » Je pousse un soupir de bien être en offrant mon visage à la douce caresse dudit soleil et poursuis : « Tout n’est pas noir, lorsqu’on est aveugle. On est plus sensible à de nombreuses autres choses. Le toucher, par exemple. » Je tends la main devant moi et plie et déplie mes doigts, comme une enfant avant de conclure : « J’ai besoin de me raccrocher à ces souvenirs pour ne pas finir folle. Sans ces souvenirs, je ne crois pas que je pourrais supporter ce que je suis devenue. Ce n’est pas tous les jours facile, j’ai parfois envie de hurler, ce qui peut me rendre invivable par moments, mais sans ça… »

Je secoue la tête mais n’ajoute pas que, lorsque j’ai des visions, elles sont le plus souvent en couleur, comme elles l’étaient lorsque je voyais clair. Auraient-elles été en noir et blanc, sinon ? Je ne sais pas. Mais, au moins, cela me permet de savoir que ce que je vois est bel et bien réel. Je n’ai encore jamais eu de grosse vision, du genre prophétie. Je n’ai pas hâte d’en avoir. Pour moi, l’avenir doit garder de son mystère. Des visions du passé ? Soit, cela ne me gêne pas. Le passé est le passé. Il s’est déjà produit et on ne peut pas le changer. Mais l’avenir ? On ne doit pas y toucher… Bien sûr, je dis ça aujourd’hui, mais je pourrais très bien changer d’avis lorsque j’y serai confrontée. En tout cas, pour l’heure, je suis soulagée qu’il n’y ait pas fait référence et qu’il enchaine sur qui il est, lui « Tu as raison. Je suis en quatrième année maintenant. Et je m'appelle Danny... Brisbow » Je hoche la tête, un sourire ravi – d’avoir deviné juste – sur les lèvres. Bon, certes, j’ai été aidée par ma vision. Mais tout de même… Elle est tombée juste.

Je l’entends s’asseoir près de moi et, à nouveau, tourne la tête vers lui. J’attends, à présent, qu’il accepte ou non mon contact. Je veux le « voir » vraiment. Pas uniquement dans une vision. Savoir si ces cheveux châtain entraperçus dans ma vision sont aussi soyeux qu’ils en ont l’air. J’ai les mains tendues vers lui, mais je ne fais plus un geste, me contentant de respirer, et d’attendre. « Vas-y si tu veux, ta la droit de toucher ! » A nouveau, un sourire enfantin s’épanouit sur mon visage. J’ai toujours été très tactile.

A tâtons, j’approche mes mains de son visage. J’y vais lentement, pour ne pas risquer de lui mettre les doigts dans les yeux. Ce sont ses joues que je touche en premier et mes doigts commencent à se promener sur cette face. Mes mains sont douces et se font caressantes tandis que j’explore les pleins et les déliés du visage de Danny, tandis que je l’apprends. Ma main gauche se glisse dans ses cheveux qui sont aussi doux que le promettait ma vision. Miraculeusement, je n’en ai pas d’autre. Il faut dire, en même temps, que lorsque je sais qu’il va y avoir contact, il n’y a que très rarement de vision non désirée. « De quelle couleur sont tes yeux ? » demandé-je alors que mes doigts reviennent doucement sur ses paupières. « Et tes cheveux ? » Bien sûr, cela, je l’ai vu. Mais il ne le sait pas.

Finalement, je conclus par : « Tu es mignon, tu sais… » en enlevant doucement mes mains de son visage, comme à regret. Il a, bien sûr, tout le temps de les rattraper s’il le souhaite, d’autant qu’il est plus jeune que moi et que la façon dont j’ai touché son visage pourrait paraître presque trop intime…









Danny Brisbow

Danny Brisbow


► MESSAGES : 278
I'm not a doll *free* #Lun 25 Juil - 14:37




    Cassandra prit le temps de lui décrire les pensées d'une aveugle, calmement, et d'une manière très émouvante. Sur le coup, Danny ne sût quoi répondre. Qui était-il pour juger après tout ? Elle avait raison, sans doute, et il ne pouvait comprendre de toute façon.

    Une fois assis, et alors que ses pensées restaient plongées dans ce qu'elle venait de lui dire, presque hypnotisé par la force de ses paroles, il laissa la jeune femme tâter son visage afin d'imaginer ses traits.

    Un regard, à nouveau, vers ses yeux, et le jeune homme succomba une nouvelle fois au sortilège maléfique de la vélane. Qu'elle semblait belle ! Parfaite, pensait-il, sans aucune arrière pensées, rougissant à l'idée d'être tâté par cette déesse. Une année de plus, peut-être, et vous le verriez la supplier de l'aimer autant que le sort pourrait lui faire croire qu'il l'aimait. Une année seulement, et il succomberait. Mourrait d'amour. Mais pour le moment, seul les pincements d'un coeur maladroit, l'accélération de ses souffles, et le rougissement de ses joues semblaient laissait paraître du sort auquel il succombait à ce moment même.

    « De quelle couleur sont tes yeux ? » Dit-elle après un long silence apaisant... Intriguant... Effrayant. Danny sembla s'éveiller soudain, un peu perdu.
    « Ha ? Heu... Mes yeux ? » Repeta-t'il, mal à l'aise. Il s'était tant laissé bercé qu'il lui fallut quelques secondes afin de redescendre sur terre. « Bleu ? Je crois... Y'en a qui disent qu'ils sont verts aussi. » Reprit-it, encore un peu gêné.

    « Et tes cheveux ? » Lui demanda-t'elle ensuite. « Bruns. Heu... Chatuns. » Répondit-il sans attendre.

    Et pendant ce temps, de ses mains tendres et douces, Cassandra continuait, à palper les traits du jeune homme, très gêné... Excité. Non, pas sexuellement, mais assaillis d'une multitudes de sentiments contradictoires, parfois inconnus. Agréable, très agréable, amusant, il sourit doucement, mais aussitôt qu'il doutait son rictus disparaissait à nouveau. À plusieurs reprises. Et il doutait. Était-ce vraiment correct ? Ce plaisir ? Cette agréable sensation d'angoisse, d'incertitude ? Danny n'était pas vraiment très tactile, repoussant le plus souvent ceux qui, par hasard ou par jeu, venaient le taquinait. Et cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus partagé un tel contact. Alors ? Que faire ?

    « Tu es mignon, tu sais… »
    Sans même s'en apercevoir, Danny avait soudainement cessé de respiré. Incrédule, gêné, et loin de retenir les mains de Cassandra, il recula soudainement son visage aussitôt qu'elle eut retiré ses mains.

    S'il savait... Si elle lui disait tout, sa nature, et la nature de ce sortilège qui, pourtant, faisait naître chez lui ce que les hommes ont de meilleur. Nul doute qu'il s'enfuirait, qu'il hurlerait. Impardonnable mensonge. Honteuse manipulation. Infamie. Comment pouvait-elle oser ! Et elle ne disait rien. Était-ce donc qu'elle y prenait plaisir.
    Non, elle voulait simplement voir son visage. Bon prétexte ou réalité. Danny resta longuement silencieux. Gêné, très gêné. Il n'avait jamais ressenti cela, pour personne. car lui, sans coeur, n'aimait pas.

    « Heu... Merci. » Dit-il doucement, par pur politesse, combattant une furieuse envie de s'enfuir en courant.

    « Tu disais que tu étais voyante. » Reprit-il ensuite, détournant enfin ses yeux du corps de la jeune femme et brisant ainsi le timide charme qui l'envoutait. Quoique non, ce n'était pas le genre de pouvoir que l'on pouvait rompre si simplement. Car sa mémoire continuait de le rappeler vers elle. Une infime force d'attraction, indescriptible, puissante, et pourtant, sa timidité semblait plus forte que son sortilège.

    « Et tu vois des choses ? Quel genre ? »










Cassandra E. Alinovitch

Cassandra E. Alinovitch


► MESSAGES : 123
I'm not a doll *free* #Lun 25 Juil - 17:41


Je n’avais pas l’intention d’être aussi bavarde pour expliquer le comment du pourquoi je vis dans une telle nostalgie de ma vue passée, aussi mes joues rosissent légèrement. Cela ne me ressemble pas, pourtant, de rougir. La chaleur qui s’empare de mes joues me met mal à l’aise. D’habitude, ce n’est pas moi qui suis si mal en face des autres. C’est plutôt l’inverse. Que ce soit à cause de mon charme de vélane, ou pas, d’ailleurs. Je secoue brièvement la tête, lâchant un bref : « Bref… Là n’est pas la question » d’une voix somme toute apaisée. D’autant que l’idée d’un contact physique n’est pas pour me déplaire, tout chaste fut-il. La peau du jeune homme est douce sous mes mains. Et, si j’ai beau me rendre compte de ce que cette caresse peut avoir de sensuelle et d’excitante, je n’en continue pas à moins à explorer le visage de Danny pour le graver en moi. Car je sais que, si un jour par le plus grand miracle, cette hypothétique opération réussit, je pourrai ainsi le reconnaître. Et c’est tellement agréable de toucher quelqu’un sans être assaillie par une vision. Le plus souvent, je porte une fine paire de gants pour éviter ce genre de désagréments, aussi n’ai-je pas le plaisir de sentir de la chair contre ma chair.

« De quelle couleur sont tes yeux ? » La question est simple, pourtant, mais il a du mal à y répondre, comme si ce contact l’envoie ailleurs. « Ha ? Heu... Mes yeux ? » Cette hésitation me fait froncer les sourcils. Pas tant d’énervement après lui, que d’agacement envers moi. Mon charme de vélane a-t-il effectivement refait surface comme je le crains ? Mais, finalement, il me répond « Bleu ? Je crois... Y'en a qui disent qu'ils sont verts aussi. » me donnant à penser que c’était peut-être, simplement, l’effet de ce contact qui le fait réagir ainsi. Je l’espère. Je l’espère vivement. Sinon, je serai contrainte de l’éviter, par la suite, pour ne pas risquer qu’il se mette en danger à cause de sensations qu’il ne maîtrise pas et ne ressent même pas réellement. Est-ce ce qui a fait fuir mon père ? ne puis-je m’empêcher de songer, un voile de tristesse passant dans mes yeux aveugles. Mon père n’était-il pas réellement amoureux de ma mère ? A-t-il profité d’un instant de lucidité pour reprendre sa liberté et nous fuir, elle et moi ? A ce compte-là, ce qu’on dit sur les vélanes serait véridique : nous sommes des monstres. D’horribles créatures dangereuses. Pourtant, ma mère m’a toujours dit que non. Qu’il l’aimait d’un amour sincère et n’avait jamais, au grand jamais, été sensible à ses charmes de vélane même lorsqu’au début, elle essayait de le prendre dans ses filets et qu’il résistait par orgueil, pour prouver qu’il n’était pas comme tous les autres.

Cette fois, c’est moi qui me force à m’arracher à ces sombres pensées pour revenir au présent. « Et tes cheveux ? Cette fois, la réponse ne se fait pas attendre « Bruns. Heu... Chatuns. » et je ne peux m’empêcher de sourire. Comme d’habitude, ma courte vision du présent ne m’a pas trompée. Tant mieux. Et cette réponse rapide me fait, même, espérer que ce foutu sang de vélane que j’excre n’a, cette fois, pas agi. Pas comme tout à l’heure. Il n’a, en tout cas, pas eu de mouvement de recul même si, sous mes doigts que je passe dans son cou, je sens son pouls s’embaler. Puis, à regret, j’enlève mes mains de son visage. Un an de plus, deux, tout au plus, et je ne m’en serais pas arrêtée là. Le sang pulse dans mes veines alors que mon corps appel à un contact plus poussé. Mais je le fais taire en me reculant légèrement du jeune homme et en lui disant une vérité. L’a-t-il seulement déjà entendue d’une bouche féminine autre que celle de sa mère ? Bonne question que voilà… « Tu es mignon, tu sais… » Bien sûr, qu’est-ce qu’une aveugle peut bien savoir de la beauté ? La beauté d’une personne ne réside pas uniquement dans ce que l’on voit, mais aussi et surtout dans ce que l’on ressent, dans ce que l’on touche. Ses traits sont réguliers, doux, mais ce sont les traits d’un enfant et, plus sûrement que toute autre chose, c’est ce qui m’a arrêtée. Il est encore un enfant qui ne devrait pas perdre son innocence entre les bras d’une semi-vélane. Et c’est, aussi, ce côté enfantin qui le range dans la catégorie ‘mignon’ et non pas simplement beau.

« Heu... Merci. » A sa voix, je sens bien qu’il ne sait pas trop comment prendre ce compliment, et je ne peux retenir un sourire amusé avant d’ajouter, simplement : « Prends-le pour ce que c’est uniquement : un compliment et non pas une tentative de drague. Pour commencer, tu es bien trop jeune pour moi… » Je ne peux, alors, retenir ce vieux réflexe de mon enfance : je lui adresse un clin d’œil. Un geste tellement normal et anodin que j’en suis la première surprise. Cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Je ne l’ai, certes, pas vu, mais je l’ai bien senti. L’impression donnée par ce clignement de l’œil droit ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais je ne le relève pas. Dire ‘Tiens ? J’ai fait un clin d’œil ! Ca ne m’était pas arrivé depuis cinq ans !’ Ce serait tellement… Ridicule et, s’il ne tue pas, je ne tiens tout de même pas à me rendre ridicule. Je ne joue, après tout, pas dans ce vieux film français du même nom qui s’amuse à singer la Cour de Louis XIV… Je chasse rapidement cette pensée de mon crâne alors qu’il revient sur un sujet que j’espérais oublié : ma nature profonde de voy ante. Ma mère étant vélane, je suppose que ce don me vient de mon père, mais… Je ne peux en avoir aucune preuve.

« Tu disais que tu étais voyante. » « J’aurais préféré que tu oublies ce passage… » dis-je honnêtement avec un petit rire. En même temps, je songe qu’il sera, sans doute, plus prudent que je lui lance un léger sort d’oubliette avant qu’il ne parte. Pas pour lui faire oublier la partie voyance, mais pour lui faire oublier qu’au moins une fois au cours de cette conversation, il a subi l’attirance. « Et tu vois des choses ? Quel genre ? » Je pousse un soupir, en me demandant ce qui motive cette curiosité. S’agit-il d’un véritable sentiment de curiosité ou, simplement, du contre-coup de l’attrait de la vélane ? Peut-être un peu des deux, car je le sens mal à l’aise. Je secoue la tête avant de répondre : « Je ne te ferai pas l’affront de répondre ce qu’on répondrait à un enfant, mais pour l’instant, je n’ai rien vu qui pourrait changer la face du monde, et je ne m’en porte pas plus mal. Jusque là, j’ai éduqué mon don, si l’on peut dire, à m’être utile pour me repérer dans l’espace. Mais, parfois, j’ai des flashs. » Je marque un temps de silence, repensant à ces visions que j’ai eues avec Patsy. Le livre, le jeune homme qui a failli se faire tuer… En fait, la vérié, c’est que si, j’ai déjà eu une vision qui m’a forcée à intervenir pour changer le futur. Mais ça, je préfère le garder pour moi et rester sur des banalités. « Par exemple, tout à l’heure, j’ai ‘vu’ ton recul au même instant où tu l’avais. C’est pour ça que… J’ai été très brusque avec toi. » A nouveau, je lui adresse un sourire d’excuse en attendant sa réaction.









Danny Brisbow

Danny Brisbow


► MESSAGES : 278
I'm not a doll *free* #Lun 15 Aoû - 13:35




    « Prends-le pour ce que c’est uniquement : un compliment et non pas une tentative de drague. Pour commencer, tu es bien trop jeune pour moi… »
    Tant mieux, se disait le jeune homme, quoiqu'un peu vexé, par principe, par orgueil, de s'être simplement vu rejeté d'une manière ou d'une autre. Rien de grave, non vraiment, mais il resta silencieux un moment, ignorant le clin d'oeil qu'elle lui avait fait, en pensant qu'elle avait raison. Et que si elle disait vrai, si elle le trouvait vraiment mignon, c'était déjà pas mal. Gênant, aussi, mais pas mal !

    Elle lui expliqua ensuite la nature de ses dons de voyance, ce qui étrangement ne surpris pas Danny plus que cela. Après tout, ils étaient dans une école de sorciers, ce n'était pas si étonnant d'y voir des gens doués de talents particuliers.

    « Par exemple, tout à l’heure, j’ai ‘vu’ ton recul au même instant où tu l’avais. C’est pour ça que… J’ai été très brusque avec toi. »
    Le visage du jeune homme vira doucement au rouge. Repensant à cet épisode, il ne pouvait s'empêcher de se sentir gêné.
    " Oui... " Dit-il en poussant un rire inquiet. " C'était bizarre, juste avant. Enfin... Non, rien. " Ce qui s'était passé était un peu trop gênant pour qu'il n'ose en parler d'avantage. Le pouvoir de la vélane qui s'était discrètement manifesté, sans qu'il ne le sache évidemment, l'avait mit dans un curieux état. Il reprit donc, après un court silence, de manière plus enjouée.

    " Mais c'est cool de pouvoir voir l'avenir ! Tu peux réussir les éxamens de potion super facilement ! " Dit-il en souriant. " Et surtout c'est un don que peu de personnes ont. Tu es particulière ! C'est chouette d'être spécial. " Reprit-il, ne pouvant s'empêcher de comparer sa propre situation à celle de cette fille. Lui qui n'avait aucun véritable talent. Rien de particulier. Un simple étudiant, moyen... Sans trop de succès. Plutôt inconnu. Et il avait fallut que l'année où il était bien décider à se mettre au Quiditch, le sport soit interdit aux sangs mêlés.










Cassandra E. Alinovitch

Cassandra E. Alinovitch


► MESSAGES : 123
I'm not a doll *free* #Ven 19 Aoû - 15:36


Que se passe-t-il ? Le silence se prolonge, et je dois bien reconnaître que cela me stresse un peu. Mes mains se rejoignent et commencent à s’entortiller histoire de m’occuper et de faire passer ma nervosité. C’est bien là une manie dont j’ai une sainte horreur mais que je ne peux pas retenir. Si encore je voyais quelque chose ! Mais non. Hormis l’ombre et la lumière, je ne vois rien du tout. En ce moment, c’est plutôt lumière, car il fait jour. C’est bien là une certitude. Du moins, tant que je suis dehors. Car à l’intérieur du château, cela ne change pas grand-chose, même si je sais lorsque la lumière est dirigée vers moi. Sinon, c’est noir et compagnie. Un frisson coule le long de mon échine alors que je songe que oui, définitivement oui, je vais finir par la faire, cette opération. Le plus tôt sera le mieux, même si je sais que cela ne sera probablement pas avant plusieurs mois car il me faudra le temps de m’y réhabituer, aussi, et que je ne veux pas manquer mes aspics. D’un autre côté, cela ne serait-il pas plus simple pour suivre les cours ?

Finalement, je lui explique mes dons de voyance, justifiant avec eux ma brusquerie envers Danny. Ce n’est, bien sûr, que la face émergée de l’iceberg. Je ne veux pas parler de ma nature de semi-vélane. Je refuse d’être considérée comme une créature alors que je suis humaine – la plupart du temps. " Oui… C'était bizarre, juste avant. Enfin... Non, rien. " son rire inquiet n’est pas pour me rassurer et je me raidis instantanément. Il va falloir que je fasse attention, à l’avenir. Il faut vraiment que je subisse cette opération. Mais quand ? Noël, peut-être ? Il faudra que j’en parle à Maman. Elle pourra sans doute me donner son sentiment là-dessus. Comme je regrette l’absence de mon père… Si comme moi il était voyant, il aurait sans doute pu me dire si j’allais le faire ou pas, et si c’était une bonne chose. Mais je ne sais même pas s’il est en vie. Je ne sais même pas à quoi il ressemble.

" Mais c'est cool de pouvoir voir l'avenir ! Tu peux réussir les éxamens de potion super facilement ! " Sa naïveté me fait sourire. Si seulement c’était aussi simple… Le fait est que je ne suis pas mauvaise, en potion, surtout lorsqu’il s’agit de reconnaître les ingrédients. Je les reconnais à l’odeur. Et, pour les préparations, j’utilise mon odorat et mon sens du toucher. Cela aide, il faut le reconnaître. Mais c’est certain que si l’on me demandait de n’utiliser que des ingrédients inodores ou d’une certaine couleur, je serais un peu embêtée. " Et surtout c'est un don que peu de personnes ont. Tu es particulière ! C'est chouette d'être spécial. " « Parfois, il vaut mieux être comme les autres plutôt que spécial(e). Honnêtement, je préfèrerais largement être banale… » répondsèje d’une voix lasse. Surtout dans mon cas : semi-vélane, aveugle et voyante. Cocktail explosif. « Dis-moi… Quelle heure est-il ? J’ai l’impression qu’il y a de moins en moins de bruits, dans le parc… »









Danny Brisbow

Danny Brisbow


► MESSAGES : 278
I'm not a doll *free* #Dim 11 Sep - 19:56




    Bas sur l'horizon, juste au dessus des montagnes, le soleil frôlait désormais la cime des arbres. Et alors que la luminosité baissait lentement, une fraiche brise automnale s'était levée, comme les relans du printemps maudit qu'ils avaient traversé.

    Danny, qui ne portait qu'un simple T-Shirt, ne tarda pas à avoir la chair de poule. Après un frisson, il se releva doucement avant d'enfoncer les mains dans les poches de son short et de courber légèrement le dos en tremblant doucement.

    « Parfois, il vaut mieux être comme les autres plutôt que spécial(e). Honnêtement, je préfèrerais largement être banale… » Dit Cassandra, apparemment gênée par la curiosité du plus jeune. Sa réaction était compréhensible, se disait Danny, tout en pensant néanmoins qu'il était plutôt étrange de minimiser l'importance du don qu'elle possédait.

    « Dis-moi… Quelle heure est-il ? J’ai l’impression qu’il y a de moins en moins de bruits, dans le parc… » Reprit-elle, interrompant Danny au moment où il comptait lui répondre. Elle voulait vraisemblablement changer de sujet.

    " Il fera bientôt nuit. " Dit-il. " Et il fait froid ! " Compléta-t'il en riant. " Mais tu le sais ça. "

    Il était temps de rentrer. Et Cassandra n'avait certainement pas plus envie de parler d'elle que Danny n'avait envie de lui raconter sa vie. Mais il ne put s'empêcher, une fois de plus, d'ajouter quelques mots.

    " Tu sais. Tu peux trouver ça cool d'être comme les autres. Tu as tes raisons. Mais ce n'est pas si génial non plus. Moi... Je donnerais cher pour être un peu moin normal...

    Mais on peut pas tout avoir, je suppose. "
    Il sourit, puis fit quelques pas en arrière.

    " J'ai froid. Je crois que je vais rentrer. "


[hrp: On peut arrêter là... Ou continuer. C'est comme tu veux.]










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