1. correspondance de Ella K.&Kirill O. ; (finish)

Elladorah,

Me crois-tu si je te dis que je sens ton coeur battre au rythme du mien?
Si je t'écris tard ce soir, c'est car mon myocarde pleur, et que je ressens ta tristesse au fond de ma tête. Je sais que tu es triste, je sais aussi que tu es seule. Ne sois pas triste. Il viendra un moment durant lequel nous serons deux. Je sais que ce moment viendra rapidement, et s'il ne vient pas, alors je le déclencherais. Je vois déjà ton petit sourire en lisant ces mots, cette lueur d'espoir s'allumait dans tes yeux. Tu as raison d'avoir espoir, car je ne te décevrais pas. Je serais là quand tu auras besoin de moi. Je suis allé t'acheter des robes, pour quand tu viendras, et je suis désolé de t'apprendre qu'elles sont toutes blanches – ou presque. Pourquoi? Car c'est ce qui fait au mieux ressortir tes beaux yeux, et le rouge te rends vulgaire. Crois moi, que le blanc t'aille bien. Comment vas-tu? Comment te sens-tu? Comment est la vie là bas? Je redoute le pire – et je suis pessimiste, pardon. J'espère que tu ne souffres pas, j'espère juste que tu souris parfois. Veux-tu sourire? Alors apprends que tous les jours j'attends aux portes de Poudlard, devant la muraille, là où l'acromantule tomba, et là où je te fis mienne. Crois-moi, je suis sincère. Je viens, et je sais que tu es là, et quelque part, ça me sécurise... un peu, au moins. J'ai peur pour toi, peur de te perdre, peur que tu te fasses du mal. Je ne supporterais pas que l'on te fasse du mal. C'est notre lien, le notre, notre petit secret.

Tu me manques, Ella, tu me manques et j'en meurs petit à petit.
J'irais au ministère, j'irais parler de notre problème, de notre vie. Lycaon l'a dit. Il a dit qu'il y avait moyen que je vienne te chercher « légalement », ce à quoi ton père ne pourra rien répliquer, rien faire. L'émancipation, je crois. Je n'en avais jamais encore entendu parler, mais Lycaon a dit que c'était le moyen le plus simple d'être à nouveau deux. Une émancipation, et pour qu'à jamais tu sois à moi, le Mariage. Veux-tu? Je sais, je sais. Le mariage, demander à travers une lettre, c'est d'une... c'est si peu galant... mais ne m'en veux pas. Quand je te verrais, quand je viendrais te chercher, je le demanderais à genoux, et j'aurais dans ma main la bague que portait ma mère avant toi, une bague vieille. Une bague magnifique. Que diras-tu? Je ne sais pas... qu'importe. L'on verra. L'émancipation d'abord. Bien...

En espérant que tu reçoives ma lettre et que je ne réveille pas.

Kirill.

Kirill,

Pardon si ma chouette te tire d’un sommeil que tu auras peut-être mis longtemps à trouver mais je ne veux pas attendre demain. Tes mots écrits sur ce billet que tu m’envoie sont comme tes baisers, ils ne peuvent être laissés sans réponses, et ils me manquent aussi. Mais je ne veux pas te parler de ma peine, je sais que tu la connais et que tu l’éprouves aussi. Je te crois quand tu me dis que ton cœur pleure car c’est une sensation qui ne m’est que trop familière à moi aussi. J’ai souris de voir comme tu me devinais en écrivant cette lettre. J’ai souris à ta façon de mettre un « h » à la fin de mon prénom comme seul toi saurais en avoir l’idée, et comme j’aime ce « h » parce qu’il n’appartient qu’à toi, à l’instar de celle qui le porte et il me tarde que tu puisses me tenir dans tes bras et m’emmener où bon te semblera. En enfer je serais heureuse si seulement je suis dans tes bras, le reste ne compte pas. Mais je t’en prie ne sois pas pessimiste. Continue de m’imaginer portant ses robes que tu choisies pour moi ( tu me donneras bien du mal pour choisir ma robe blanche en une occasion particulière si elle doit se démarquer autrement que par sa couleur, mais j’y prendrais beaucoup de soin ce jour là – à ce sujet, laisse moi te laisser sans réponse pour le moment car que nous restera-t-il si je te vole l’impatience et le trac de celui qui fait sa demande ? Tu ne sauras pas et je sais que ce caprice de ma part te fera souvenir comme je peux être impossible et qu’il te fera réfléchir à deux fois avant te décider à faire de moi ta femme. Mais il te fera sourire aussi, j’en suis sûre, tu riras peut-être même comme moi car je suis heureuse comme je t’écris ). Je sais que tu n’aimes pas le rouge, il te rend trop triste et je ne peux plus aimer cette couleur bien que ce soit à une robe rouge que je doive notre rencontre, celle là restera toujours à part.
Je ne veux pas que tu t’inquiète pour moi.
Poudlard en soit n’est pas si terrible, et les gens qui m’entourent ne peuvent rien pour soulager mon cœur mais ils ne font rien sciemment non plus pour l’aggraver, du moins c’est ce que je me plais à croire. Le professeur Grey fait de son mieux pour me rendre la vie facile. Est-ce que tu savais que Poudlard avait engagé des gardes chasses lycans au nez et à la barbe de tout le monde ici ? Ce sont des jumelles et si elles n’ont pas menti tu les reconnaîtras. La sous directrice a pensé que ça pourrait m’aider de les fréquenter à la condition que cela reste entre nous. Kheeva parle toujours de « La Meute », c’est quelque chose qui a l’air d’avoir une grande importance pour elle bien que je ne comprenne pas trop… Est-ce que nous sommes une meute tous les deux ? Je ne crois pas être une très bonne lycane, je reste toujours idiote quand elles me posent des questions sur « mon alpha » (une fois elles ont même dit « mon mâle » ~~et j’ai rougi parce que________~~), et il me faut un petit temps avant de me rendre compte que c’est de toi qu’elles parlent. M’en voudras tu de ne jamais t’appeler comme ça ? Si je préfère t’appeler Kirill, mon Kirill, mon amour ou tous ce qui pourrait me venir quand je ne parle qu’à toi ? Est-ce que ça n’est pas bien de croire que tu m’appartiens comme moi je suis à toi, et de dire « mon » quand je parle de toi ? C’est drôle j’ai trop de questions à te poser, je n’arrive pas à me satisfaire de ce que me répondent les jumelles et pourtant elles répondent toujours à mes questions avec enthousiasme mais je ne sais pas. J’ai toujours l’impression qu’il n’y a que toi qui puisse me dire ce qui vaut pour nous deux.
Tu me parle d’émancipation mais je n’ai jamais entendu parler de ça. Je devine que ça pourrait me défaire de la responsabilité de mes parents (surtout de celle de mon père en fait) ? J’ai confiance en toi et en Lycaon bien que je ne connaisse rien à la législation et encore moins ici en Grande Bretagne.

Je t’aime et j’ai l’impression que les secondes sont des siècles parfois loin de toi mais je veux croire que ça ne durera plus et que bientôt nous seront ensemble. A nouveau. Prends soin de toi, ne prends pas de risque je t’en prie.

PS : Le professeur de potion a commencé à me parler du tue-loup, j’ai un peu peur Kirill.

Ta Ella.

J'ai attendu ta lettre. Je l'aurais attendu jusqu'à demain s'il l'avait fallu... je suis un rêveur. Peut être que je rêve de trop, mais qu'importe, puisque je rêve de toi. Je ne rêverais jamais assez, j'imagine. Elladorah... c'est drôle que je l'écrive comme ça, n'est-ce pas? Mais je n'arrive pas à l'écrire autrement. C'est comme si, sans ce « h », je ne parlais pas de toi, et je ne peux tout simplement pas l'oublier. Elladorah. Ce prénom nous rapproche, quelque part, et quand je le prononce, ça me fait chaud au coeur. Comme s'il... était unique. Il l'est sans doute.

Ces robes t'iront à la perfection.
Et je sais que n'importe laquelle d'entre elles, et ce en n'importe quelles occasions, te sublimeras, et que tu voleras l'éclat à toutes, car tu es la plus belle, Elladorah, la plus belle qui soit sur cette terre, et que j'ai vu en plus d'un millénaire de vie. Tu ne veux pas me répondre pour porter une robe de dentelle blanche? Qu'importe. J'attendrais. Je ne suis pas pressé. J'ai – comme qui dirait – l'éternité devant moi, et ce, avec toi. Mais je sais que tu es la seule que je veux, Ella, qu'importe ce que tu es, qu'importe comment tu me traiteras, ou comment tu seras. Je sais ton coeur pur, et je sais que j'ai toujours raison. Le rouge te va bien, mais il me rappelle aussi mes erreurs, mes horreurs, d'où je viens et où je vais, Ella. Si tu savais... le rouge ne m'a jamais sied, il me rend si laid... je ne veux pas que tu deviennes comme moi. Je ne veux pas que tu ai honte de te regarder dans le miroir le matin, et que tu ai envie de mourir dans la nuit. Je veux que tu souris, que tu sois heureuse, alors oublie le rouge. C'est une couleur pour les morts. Elle ne va qu'aux assassins.

Ne t'approches pas des jumelles.
Lheena et Kheeva sont certes des êtres sympathiques, mais je ne veux pas que t'approches d'elle. La Meute, mon père, mes frères, le système, la guerre qui se prépare, je ne veux pas que tu en sois ne serais-ce que la spectatrice. C'est une chose que tu dois ignorer aussi longtemps qu'il le faut. La Meute n'est pas une bonne chose pour nous. La seule meute à laquelle tu dois attacher de l'importance est la mienne, Ella. Ma meute. Notre meute. Si je suis ton 'alpha' d'un point de vue techniquement, tu es ma louve. La seule. Je... je t'expliquerais pour la Meute, mais uniquement si tu le désires, et tu ne dois écouter que moi à ce sujet. Pour ce qui est de comment tu « peux » m'appeler, appelle moi comme ton coeur le voudra. Je ne veux pas de formule toute faite. Lheena et Kheeva ont grandis ainsi, mais toi et moi, c'est encore différent d'elles et de mon père. C'est si... loin de ce que nous vivons tous les deux. Les loups garous sont des créatures qui vivent de passion forte et éternelle, Elladorah. Mon père a perdu la sienne il y a bien des années – ma mère – mais la mienne, je l'ai trouvé, et c'est toi. Dans les anciennes mythologies, le lycan est un homme mélancolique qui, à la pleine lune, hurle sa peine à la lune. Crois moi, Elladorah, que je pleurerais à la pleine lune prochaine si je ne te vois pas.

Lycaon et moi iront au Ministère quand il aura du temps. Ils doivent me donner un dossier, mais j'hésite. Je ne comprends trop rien à ces affaires de sorcier. Je t'enverrais une copie de la feuille que tu dois remplir, car je ne sais pas tout de tout. Pas même ta date de naissance... quand est-née mon amour?

Je ne prendrais jamais plus de risque qu'il ne faut, mais ne t'inquiètes pas pour moi. J'ai de quoi me sortir de bien des situations. Je te reverrais dans quelques temps, j'en suis sûr.

Ps : il ne faut pas que tu prennes du Tue-Loup. C'est un poison, Ella. Il te fera du mal. Fais tout pour ne pas en prendre... triche, s'il le faut, mais par pitié, n'en prends pas. C'est une potion de sorcier faîte pour les lycans. C'est une hérésie. Un blasphème. Une torture... je t'en supplie...

Kirill.

Kirill,

J'ignore pourquoi ta lettre ne me parvient que si tard, mais qu'importe maintenant. Tu me dis que tu ne peux te regarder dans un miroir et que tu voudrais mourir dans la nuit? Je t'en prie rassure moi, dis moi que ce n'est plus vrai. Dis moi que mon amour suffit à te faire oublier de telles idées. Je t'aime je ne supporterai pas de te perdre. Je n'ai pas honte Kirill, je te l'ai dit je n'ai jamais eu, et je n'aurais pas honte. J'aimerai que toi non plus tu n'aies pas honte, regarde comme je suis fière quand je suis à côté de toi, ou seulement quand je pense à toi. Je ne sais rien de ce qui pourrait te faire rougir mais quoique ce soit, si par le passé tu t'es rendu digne de t'appeler toi même assassin (je ne peux le croire), oublie s'il te plait. Oublie toute culpabilité, reviens à cette nuit dans la forêt où tu m'as sauvée et où tu m'as faite tienne. Reprends ce que tu es à partir de cette seule nuit, accepte qu'une nouvelle vie commence, l'éternité est trop longue pour porter la culpabilité de siècles et de siècles sur tes épaules. Je veux être toute entière à toi et sans doute que ce sera plus facile pour moi car je n'ai pas à me noyer dans les eaux de l'oubli, mais toi, mon amour, pense à mes baisers, à ceux que je te donnerai encore bientôt si tu me permets de rêver moi aussi. Je te couvrirai de baisers s'il faut te perdre dans mon amour pour que tu prennes goût à vivre et que tu vois comme tu es beau dans le reflet d'un miroir. Je sais que c'est un peu prétentieux de te demander ça alors que tout est fait pour nous freiner, mais si tu veux le savoir, je rougis d'avoir penser à ça, mais sois fier s'il te plait, n'aies pas mauvaise opinion de toi sinon, à l'avenir, comment regarderas-tu tes enfants?

Tu me demandes le jour de ma naissance, c'est le 21 janvier 1993. Ce jour là il neigeait d'après ce que ma mère m'a dit. Je suis née à Nyíregyháza, en Hongrie. Mais est-ce plus important que la nuit où tu m'as faite? C'est égal je pense. Peut-être que je suis trop amoureuse pour trancher cette question alors je te laisse juger par toi même. Tu ne sais peut-être pas ça, mais tu me connais moi pour ce que je suis.

Kirill, s'il te plait ne te fâche pas si à l'heure où je te parle on m'a déjà fait prendre cette potion dont tu me dis tant de mal et qui me fait peur. Je ne sais pas encore ce que cela donnera à la pleine lune mais on ne me laisse pas le choix. Le goût est atrocement amer, j'en ai été malade pour tout te dire, il a fallut m'en faire prendre trois fois le premier soir avant que ne garde quoique ce soit. Le professeur potion n'a jamais voulu en démordre. Jusque là je ne vois pas trop de différence, mais la pleine lune est dans deux jours et je suis anxieuse.
Mais peut-être que ce n'est pas ça qui te fâchera le plus. Tu me demandes de ne pas m'approcher des jumelles et ça me coûte. Depuis que tu n'es plus près de moi je n'ai rien d'autre qui ressemble de prêt ou de loin, ou qui me rappelle toi concrètement, hormis ton odeur sur le papier de nos lettres et c'est déjà tellement pour moi. Je ne tiendrai pas compte de ce qu'elles voudront m'apprendre de ce que je suis, ça ne revient qu'à toi de m'apprendre. Mais si même ses arguments ne te conviennent pas je cesserais de les voir, ne m'en veux pas en attendant, s'il te plait.

Je t'aime, Ella.

Ellah,

Si mon âme et mon coeur sont à tes pieds, il n'en reste pas moins que je porte un lourd fardeau, et ce, depuis des siècles. Je ne sais pas si tu pourras comprendre combien ce poids est douloureux sur mes épaules, mais je t'en prie, cesse de dire que je peux l'oublier. On oublie pas de telles choses, on vit simplement avec, car on a pas d'autres choix, pas d'autres voies. Si j'ai croisé ton chemin cette nuit, peut être était-ce là le fruit d'une intervention du destin? Peut être que c'est en toi que je tiens ma rédemption? Qu'importe ce que tu es, ce que tu deviendras, je ne vois que toi. Mon passé n'engage que moi, et je serais le seul à porter mes actions passées. Tu es belle, Elladorah, belle comme jamais personne ne l'a été, et nos enfants le seront, je le sais. Rien ne nous freine. Nous prenons notre temps. Nous avons la possibilité de faire cesser cette mascarade, Ellah, j'ai le pouvoir de venir te chercher dans le château, de t'en extraire, mais à quel prix? Au prix de cris et de larmes? Non. Je ne veux pas te faire vivre une telle chose, alors... prenons tout simplement notre temps. Que rejaillisse dans nos retrouvailles un amour que trop longtemps mis à l'épreuve. J'ose espérer que tu te souviennes à ce moment que tu m'appartiens entièrement, et que je me sentirais bien plus que bafoué – sans doute trahis et blessé – d'apprendre qu'un autre est profité de ta pureté. Garde bien ça en tête, Ellah, non pas pour te faire peur, mais que tu sois bien avertit. J'ai toute confiance en toi, je confierais ma vie entre tes mains. Ne me déçois pas.

C'est deux dates comptent tout autant, ma belle. Si nous sommes loups, nous sommes aussi humains, et il ne faut jamais oublier ce qui nous a fait naître ici bas. Ta famille tient à toi, tout autant que moi. Ne néglige ni l'un, ni l'autre. La famille est une des choses que l'on doit protéger, à n'importe quel prix, ma princesse. Un homme sans famille, n'est pas un homme. Je n'étais pas un homme jusqu'à maintenant, Ellah. Aujourd'hui, j'ai une famille, et cette famille, c'est toi.

Le tue-loup est efficace, mais il augmente la douleur causée par les rayons, comme si cela était amusant de faire souffrir un lycanthrope. Je ne fais pas ça pour te faire peur, Ellah, mais je veux que tu le saches, avant cette pleine lune. Le tue loup abat l'instinct animal en soit, le serre, le met en laisse, mais comme tous chiens qui n'a plus sa liberté, l'instinct se débattra en toi, furieux, et il te fera mal, atrocement mal, tellement que tu te mordras à sang, n'ayant rien d'autres à mordre. Les deux jours qui suivront la prise du Tue Loup, tu te sentirais fiable, exténuée, comme si on t'avait forcé à marcher durant des jours et des jours. Douloureux. Tu auras de courbatures, et du mal à marcher. Et ils osent dire que cela est pour le bien de notre espèce? Pitié...

Elles font parties de la Meute, Ellah, et tu ne dois pas t'aprocher de la Meute. Si par le passé ils ont été glorieux, remplis d'un dessein pur, ils sont maintenant habités par un sombre projet, et crois-moi, vaut mieux s'en éloigner avant d'y être piéger. Les jumelles ne sont pas les pires, mais n'écoutes en rien leurs éloges sur la Meute – et ne leur dit pas ce que je viens de dire. Sois muette comme une tombe. La Meute ne rigole pas.

Kirill, tout tien.

La lettre arrive près d'une semaine après la pleine lune d'Octobre, soit, une quinzaine de jour après le dernier billet de Kirill. Le papier est dans un drôle d'état, comme s'il avait prit l'eau. On voit que par endroit l'encre a bavé et l'écriture d'ordinaire appliquée et délicate est difficile. Certains passages sont même à peine lisibles.

Pourquoi m'écris-tu cela? J'ai eu bien du mal avant de te répondre. La pleine lune a été comme tu l'écris, je n'en raconterai rien ça n'en vaut pas la peine. Tu sais déjà. Du moins tu peux supposer. Quand aux jumelles, je suis privée de les voir pendant une semaine. Au moins aurais-je pu t'être agréable au moins un instant dans cette courte lettre. Ce n'est pas que je n'ai pas le temps ni ne veuille plus t'écrire, mais il m'est douloureux de le faire quand je relis ta dernière lettre. Tu dis que tu ne doutes pas de moi alors pourquoi m'écris tu ainsi? Comme si tu parlais à quelqu'un de déjà fautif? Comme si déjà tu mûrissais l'idée de te venger d'un affront qui de toute façon ne te sera jamais fait! Tu me peines à m'écrire comme à une criminelle. Je ne suis pas ce genre de fille moi. Je ne te dis pas je t'aime par peur ou parce qu'il faut le faire. Je le dis simplement parce que je le pense, parce que je ne l'ai dit à aucun autre avant, du moins pas de cette façon là. Il faudrait que tu sois jaloux de l'amour que je porte à mon frère ou à ma famille pour pouvoir me reprocher d'avoir aimer un autre que toi. Et quand bien même tu le serais, ce dont je doute, ce n'est pas du même amour dont il s'agit. Tu me demande de garder en tête comme je t'appartiens, ce n'est pas la peine de le faire. Pire, tu crois que je pourrais avoir réellement peur quand tu prends ce ton impératif? Je ne dis pas cela parce que nous parlons par écrit, je te le dirais aussi bien si nous avions eu cette discussion de vive voix. Kirill, je n'ai pas peur de toi. Tu pourrais bien me briser entre tes bras que je n'aurais toujours pas peur ou alors cela voudrait dire que je ne t'aimerai pas. Je peux soutenir ton regard, tes humeurs, tes peurs, tes colères quelles qu'elles soient mais ne crois pas que je puisse ne rien dire quand je serais en colère moi aussi. Je suis peut-être inconsciente, peut-être que tu me diras que je n'ai pas encore tout compris de ce que c'est qu'être lycan et c'est vrai, je n'y comprends rien et je ne cherche pas à comprendre outre ce que je ressens et ce que je découvre ou ce que tu m'expliques. Peut-être que je ne devrais pas oser t'écrire tout ça et te montrer comme je suis en colère, parce que je te dois le respect ou pour je ne sais quelle autre raison qui m'échappe encore. Si je le fais c'est uniquement parce que je t'aime et que oui, je t'appartiens de fait, sans me sentir obligée de me le rappeler, naturellement, et que tu m'es mordu ou non n'y change rien pour moi. C'est de l'amour et non de la génétique de mon point de vue. J'ai confiance en toi et comme une idiote je crois que je peux tout te dire et tout faire sans conséquence parce que je t'aime, parce que c'est être honnête et que je ne te cache rien de moi. Ca n'a peut-être aucun sens ce que je t'écris et je sais que je ne vais pas me relire cette fois, je ne pourrais pas même si j'en avais l'envie. Kirill je croyais ~~... illisible ...~~ mais quand je te vois m'intimer de ne pas te décevoir je doute. Est-ce que j'ai fait quoique ce soit qui puisse te laisser penser que quelques épreuves suffiraient à me lasser de toi? Est-ce que c'est à cause de quelque chose que j'ai dit? Je sais que je ne fais pas grand impression quand on me regarde mais je ne suis définitivement pas ce genre... tout ce que je t'ai dis je l'ai pensé, même quand je te dis que je suis en colère et blessée. Je n'ai peut-être pas l'air aussi forte que les autres femmes que tu connais ou que tu as connues, je n'ai pas non plus la prétention de valoir mieux qu'aucune d'entre elles mais ce n'est pas parce que je souffre de l'éloignement et de l'absence que j'irais me consoler dans les bras d'un autre. Je ne suis peut-être pas assez forte pour tout arranger moi même comme toi, mais je ne suis pas lâche, je ne suis pas une faible, je ne courbe pas l'échine devant toutes les difficultés. Alors oui, peut-être que tout serait plus simple si je n'avais pas de principe et si je me disais que les murs de l'école me protégeaient de ta colère et qu'alors je n'aurais qu'à opter pour un parti moins compliqué, mais ce n'est pas ce que j'ai fait. Je porte peut-être un uniforme vert et argent, et peut-être bien qu'à Serpentard on dit que les gens n'ont pas d'honneur, qui retournent leur veste dès que c'est à leur avantage de le faire et qu'ils sont sournois et fourbes, peut-être que ce n'est pas pour rien que j'ai été envoyée dans cette maison, et d'ailleurs j'en suis plus fière qu'autre chose, mais en aucun cas je ne laisserai dire ni même penser que je puisse t'être infidèle, ni par facilité, ni par faiblesse, ni pour aucune raison d'ailleurs. En fin de compte ma lettre aura été bien plus longue que je n'avais pensé au début, et elle ne répond pas ou peu à la tienne mais au moins je te parle sans détour et avec mon coeur bien que ça ne fasse pas tout. J'aurais préféré que nous ayons cette conversation en face pour que je puisse voir ton visage et pour que tu puisses crier toi aussi ou me prendre dans tes bras et me consoler en me disant que j'ai tord. Mais tu n'es pas là et je reste inconsolable.

Je t'aime. Ella.

Pendant un instant, un instant très court, presque infime, j'ai imaginé un instant que tu m'avais échappé. Cet instant a disparu, je t'en rassure, et je sais que tu m'en voudras de l'avoir imaginer, mais voilà, je suis un homme, et non pas qu'un loup aveuglé par l'amour. Je sais que je t'ai fait mal, Ellah, pardonne moi, mais je suis solitaire depuis tant d'années que j'ai oublié ce qu'était que la confiance donnée à quelqu'un. Hormis mes frères, je n'ai jamais eu quelqu'un auprès de moi, Ellah, si ce n'était des vieux loups. J'ai vécu dans une meute qui n'était pas mienne. J'ai vécu avec des idéaux qui ont fait de moi un assassin, jusqu'au dernier moment, mon existence n'a été qu'une tâche d'encre, noire et sinueuse. Je ne te l'ai pas dit. J'aurais aimé te le dire de vive voix, mais qu'importe. Tu es curieuse? Il faut que je t'apprenne, et si je ne peux le faire en face, je le ferais par ces lettres. Dans la vie d'un lycan, il y a de nombreuses « phases » pendant lesquels un lycanthrope – un sang pur tout du moins – devient un vrai lycanthrope. Chez un prince – un descendant direct de l'alpha – c'est encore différent. Quand un prince atteint les trois cent ans, qu'il a fait ses preuves en tant que guerrier, il passe le « rituel passage », rituel durant lequel le lycan passe à un lycan alpha. Durant cette période, j'avais un mois pour trouver au moins une personne pour m'accompagner. Une nuit de fête, dans une vieille taverne, j'ai rencontré trois personnes. Deux filles et un garçon. Je l'ai ai tous mordu. Une des filles s'est tué après avoir été mordu, le garçon est mort de la fièvre. Et l'autre fille a survécu... et m'a attaqué, furieuse. Elle s'est retournée contre moi. Je l'ai tué. Est-ce une excuse pour être aussi méfiant et prévoyant avec toi? Je ne sais pas. Je ne veux pas te faire peur. Je ne veux juste ne pas commettre les erreurs passées. Et si ma méfiance te fait mal, je sais que tu auras le coeur à m'excuser. Pour me faire pardonner, demande moi n'importe quoi, et je le ferais. Tous tes rêves. Une question? Cent questions? Qu'importe. Dis, et je ferais.

Kirill.

Nous avons nos tords tous les deux et pour ma part je me rends compte que je ne suis qu'une gamine capricieuse parfois. J'oublie parfois que tu as vécu si longtemps et que je n'imagine rien de ce que tu as pu connaître. Excuse moi. Je ne peux pas te demander d'avoir pleinement confiance et de n'avoir aucune crainte. Si j'étais près de toi comme je le voudrais. Si je pouvais te montrer toute l'étendue de ton empire sur moi, et tout l'amour que j'ai pour toi, si tu voyais comme je me défendrai contre n'importe qui sauf contre toi (et je me défendrai s'il le fallait pour me garder pour toi seul - et ça ne me coûte pas de languir de toi si ce n'est que tu me manques horriblement). Si nous avions tout ça j'aurais le droit de me fâcher contre toi, c'est vrai. Tu rirais si tu pouvais me voir jalouse ne serait-ce qu'une fois, je crois que je serais indomptable et que je voudrais que tu m'embrasses quand même. J'ai peur d'oublier parfois, comme tes baisers sont toujours doux et comme tu es prévenant avec moi. Je ne pourrais pas oublier, c'est stupide, mais j'ai peur quand même. Parfois. Tu vois, tu n'as pas à avoir peur de me perdre, ou que j'oublie nos promesses. Je suis heureuse Kirill, et c'est de ton fait. Je serais plus heureuse encore de vivre avec toi sans restriction autre que celles que tu voudrais, mais s'il faut attendre j'attendrais encore, pour nous. Je veux que tout se passe bien. Je veux te serrer contre moi et entendre le son de ta voix sans avoir peur de ce qui se passera ensuite. Ca te semble peut-être naïf et puéril tout ça mais au moins je sais qu'en le lisant tu auras le sourire comme moi en l'écrivant. J'aime que tu m'apprennes dans nos lettres, et tu me demande de trouver quelque chose à te demander pour que je puisse te pardonner. Je te pardonne déjà et par ailleurs, il n'y a qu'une chose que je veux mais je n'ai pas le droit de te demander ça. Mais j'attendrais, ça ne fait rien.

Je t'aime mon Kirill,
ne l'oublie jamais et ne doutes plus si tu peux.

Ta Ellah.

l'écriture est rapide, appuyée. on ressent toute l'émotion qui ressort du papier. le billet est arrivé rapidement après celui d'Ellah, un peu trop, ce qui présage que Kirill est proche du château... mais où?

Demande moi.
Si tu ne me le demandes pas, je me rongerais tous les sangs, et je viendrais te voir, un soir, dans le jardin. Qu'importe ce qu'ils disent, ce qu'ils en pensent, et même ce qu'ils peuvent bien y trouver à redire, je sais que tu seras mieux dans mes bras qu'entre leurs murs. Ils ne me tueront pas, Ellah. Aucun ne le peut, amour,et je t'attends... je t'attends ici, et j'ai peur, peur de ne pouvoir tenir sans toi.

Dis moi le, et je viendrais. Je le jure.
Mon coeur bat, et ne demande que toi.

Kirill.

» à l'adresse de Kirill Orlov. (finish)
» Kirill Souvorov
» ▬ KIRILL, aleksander SOUVOROV.
» Faut qu'j'en parle ! {Kirill}
» 3. de Elladora Konstantine à Kirill Orlov.

1. correspondance de Ella K.&Kirill O. ; (finish)

1. correspondance de Ella K.&Kirill O. ; (finish)

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