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 Escape the fate, feel the infinity.

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PROFIL & INFORMATIONS









Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:07



    Un peu hésitants au début, les trois gosses se laissèrent prendre par le colback un peu bêtes, n'osant pas spécialement se plaindre, même Lazarus qui était pourtant le plus téméraire. Et puis ils comprirent vite qu'il s'agissait d'aller batifoler dans l'eau, mais ils n'avaient pas l'habitude d'y aller sans leur mère. Elle veillait bien sûr, mais se faisait discrète. Elle ne voulait pas interrompre ce moment. Pas seulement parce qu'elle avait plaisir à les regarder ensemble, Landres les oreilles toutes pesantes d'eau, pas très tranquille au début et qui ne pensait qu'à rejoindre sa mère sans vraiment oser le faire. Elle détourna le regard, c'était important pour qu'il comprenne qu'il ne risquait absolument rien. Pas qu'elle en fut tout à fait certaine elle même mais il fallait qu'eux le soient, qu'ils commencent à tisser des liens avec lui qu'importe si entre Leah et Masael les choses n'évoluaient pas.

    Après un gros coup de langue râpeux et sa mère qui glissait hors de vue, Landres accorda toute son attention à son père. Quand Lazarus se retrouva sur le dos de son père, leur fourrure si semblable ne se distinguant pas l'une de l'autre, il eut un instant d'hésitation puis, comme il glissait, il essaya vainement de se raccrocher au dos de son père, sachant très bien qu'il n'avait pas pied à cette endroit de l'eau. Il tomba dans un splash sonore. Leah se défendit d'accourir. Déjà Lazarus ressortait la tête de l'eau, bien courageux. Il nageait vers son père pour essayer de se tenir un peu à lui afin de ne pas s'épuiser. Lucian approcha alors pour renifler la truffe de Masael, un peu timide mais pas trop, puis il donna un coup de patte dans l'eau pour l'éclabousser, pas encore bien sûr de la réaction de son père. Enfin Landres se détendit et commença aussi à jouer. Les gamins sauter sur l'immense loup, pour essayer en vain de le déséquilibrer. Puis ils sortirent de l'eau. Leur pelage tout hérissé leur donnait quelque chose de comique à regarder. Leah elle ramassait le linge, pliant soigneusement celui de Masael d'un côté, le sien de l'autre. Elle avait l'air tranquille.











Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:07




Le grand loup était imposant, ça se voyait bien. Et même dans l'eau, quelque chose tendait vers la méfiance. Ils n'avaient visiblement pas l'habitude. Ou tout du moins pas encore pleinement confiance. Le grand loup gardait un oeil sur eux, pourtant. Davantage sur Landres qui semblait des trois le plus peureux, et pourtant, il avait sur le coeur l'idée que c'était un mâle, et qu'en tant que tel, il devrait, tôt ou tard, prendre de l'assurance. Il le regarda Landres disparaître dans l'eau, et sans affolement, il plongea la tête sous cette dernière, l'attrapant par la peau du cou, le ressortant de sorte qu'il puisse reprendre son souffle. Le but ici n'était pas de les noyer, mais de les faire se détendre et s'habituer à quelque chose de nouveau. Un jeu, ou autre chose. Ils n'avaient, après tout, que cinq ans. Au moment où il regarda Léah, Masael oublia totalement les trois louveteaux qui l'attaquaient, cherchant à le faire tomber dans l'eau, mais un coup de tête dans la gueule le réveilla et il regarda Lazarus. Les trois louveteaux le regardaient, les oreilles en arrière. Prêt pour le dernier assaut. Masael se dressa quand ils sautaient en même temps et se laissa tomber dans l'eau, sur le dos, donnant aux trois une impression de victoire. Il releva, la gueule ouverte, semblant rire. Landres était là. Le petit loup finalement ne se débrouillait par si mal. Il était encore maladroit, mais ça viendrait avec le temps. Il fallait qu'ils apprennent de nombreuses choses, et le temps, ça, ils l'auraient. Masael poussa Landres vers la berge, rattrapant de sa gueule Lucian qui se trouvait un peu trop loin, et le ramena sur la terre. À côté de lui, Lazarus ressortait enfin, le pelage hérissé. Masael s'approcha de Léah, tentant une feinte, et passa sa langue râpeuse sur son visage – comme s'il voulait s'amuser, et avant même qu'elle ne puisse réagir, il s'éloigna pour s'ébrouer. Son long pelage gardait peu l'eau, et c'était peut être aussi bien. Bientôt, il ne restait plus de Masael qu'une boule de poil hérissée, ressemblant vaguement à un loup. Il leva la tête, regarda le soleil qui découpait le ciel. Dix heures peut être. Il faudrait préparer le dîner. Il aboya, les trois loups encore excités le fixèrent aussitôt. Ils étaient bien partis pour jouer encore quelques heures. Et c'était aussi bien. C'est les oreilles droites que le loup secoua la tête vers la forêt, le domaine privilégié des loups. Sa longue queue battait derrière lui, alors que les louveteaux bondissaient autour de lui, jouant entre eux.

Pourtant, lui, adulte, sentait déjà la bonne odeur de viande. Rien que cette idée le faisait baver. Il se dressa sur ses pattes arrière, immenses dans la forêt, et regarda aux alentours. La vision diurne n'était pas aussi bonne que la vision nocturne, mais c'était encore nettement supérieur à celle d'un humain. Il renifla, huma l'air à plein poumon, et retomba lourdement sur le sol, juste à côté de Landres qui se ramassa sur le sol. Masael posa son regard sur lui et le poussa du bout du museau, caressant de sa truffe son visage.

Quelque chose passa au loin. Les oreilles du grand loup se dressèrent aussitôt, et ses yeux s'allumèrent d'une lueur rougeâtre sur fond d'ambre. Il gronda et se mit en arrêt. Attendant que le reste du troupeau fasse de même. En tête de troupeau, il avança doucement dans les fourrées, sans faire de bruit. Les trois louvards en faisaient, mais ce n'était pas gênant. Pas pendant les premières années. Lui aussi avait été une plaie en matière de chasse, vu qu'il ne s'y était jamais intéressé pendant son premier siècle. Le grand loup s'arrêta finalement, ramenant d'un coup de patte Landres sous lui, de sorte qu'il puisse voir. Il ne doutait pas que les deux autres seraient naturellement intéressés. Il regarda et remarqua là, un peu plus loin, arrêtés à un ruisseau, un groupuscule de cochons sauvages, aux défenses cassées ou trop bien aiguisées. Il se baissa, son pelage recouvrant Landres, le tenant au chaud tandis qu'il regardait aux alentours, afin de n'avoir aucune mauvaise surprise.










Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
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► MESSAGES : 456
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:07



    Leah les regarda aller vers la forêt. Elle savait bien qu'il fallait même si ça la laisser anxieuse pour diverses raisons. Bien au contraire, les louveteaux avaient vite oublié les jupes de leur mère, trop excités d'être traités comme des grands et de pouvoir aller en chasse avec un grand loup. Dans l'oeil de Lazarus il y avait une petite lueur de fierté. Lui et Lucian se pavanaient à côté de Masael, Lazarus d'autant plus qu'il pouvait se targuer d'avoir le même pelage noir. Pour Landres c'était une autre histoire. Plus doux, il était plus enthousiasmé par l'idée de la promenade. Pour lui la chasse était avant tout le moment où il avait le droit de courir après d'autres animaux, étrangement différents de lui ou de ses frères. Pourtant ce ne fut pas de lui que vint la connerie. Landres était trop obéissant pour cela. Il frottait sa petite tête couleur de feu dans la fourrure protectrice de son père qui le couvait déjà presque autant que sa mère. Si Leah l'avait vu elle aurait souri sans doute.
    Landres était dissipé. Il imitait son père mais s'oublier pour regarder un papillon voleter, une fleur sur laquelle il avait envie de coller son nez, ou un caillou qui avait l'air de pouvoir faire une balle tout à fait correcte. En revanche Lazarus et Lucian prenaient leur rôle très au sérieux. Les cochons ronds leur semblaient - et ils l'étaient - plus petits qu'eux. Ils avaient vu cent fois faire leur grand mère, enfin, c'était ce qu'ils croyaient et quelque part l'envie d'impressionner leur père motiva leur action.
    En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, ils avaient bondit au milieu des cochons. Ils n'avaient tout de même pas tout faux. Ils avaient bien choisi un seul cochon, et avaient agit de manière coordonnée. Malheureusement, ils n'avaient pas du tout pris en compte le fait que les autres bestiaux n'allaient pas rester là à les regarder se faire un des leur. En moins de deux, ça courait partout avec un raffut de grouinements calamiteux. Les deux boules de poil sautaient par bon souple pour s'éviter le pire mais ça n'allait pas durer...

    (...)

    Leah leva les yeux vers le ciel, la chaleur n'était pas encore accablante mais elle le deviendrait. Elle prépara le feu, pour cuire la nourriture que Masael et les petits ramèneraient, s'ils ramenaient quelque chose car après tout, elle avait bien conscience qu'enseigner la chasse n'était pas chose facile. Elle redoutait juste d'en voir un revenir blessé. Une fois le feu allumé, elle partit en quête de branches solides mais pas trop lourde. Elle tressa des liens de jonc pour les nouer ensemble. Creusa un peu le sol pour que ses piquer soit bien stable. Ainsi auraient-ils un peu d'ombre pour l'après midi, tous les cinq. Elle ne voulait pas rester oisive, elle avait besoin de ne pas trop penser, ni à la chasse, ni à Masael. Elle était tranquille quand elle sentit une présence. Elle la sentit bien sûr venir de loin. Faible dans le corps, elle restait une vraie louve. Mais elle fit mine de rien. C'était une très vieille femme qui approchait. Elle était voûtée et fatiguée. Lorsque Leah se retourna vers elle, la femme ouvrit la bouche:

    Vieille - La Loba, la loba.
    Leah - Je... excusez moi, je ne parle pas le nahuatl.

    Mais la vieille continuait d'appeler de cet étrange nom. Bien sûr Leah en devinait aisément le sens mais n'en laissait rien paraître. Elle ne cillait pas, elle restait fière mais vigilante. Lorsque la femme approcha la main pour la toucher, elle eut un geste brusque et bondit sur ses pieds dans un geste de recul. La femme lui jeta une poignée d'os. Des os minuscules. Des os humains. Leah étouffa un cri d'horreur. Elle ne comprenait pas ce que voulait cette femme avec ses os mais elle voulait qu'elle parte. Maintenant.














Wolfgang S. Orlov

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DANGER POTENTIEL
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► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:07




Landres était bien là, sous lui, en sécurité. Masael savait pertinemment que pendant la chasse, il y avait toujours des blessures. Ce n'était pas le plus grave. Ils étaient lycans, une blessure pour eux, ça se refermait. Le plus dangereux en revanche, c'était la dispersion, et le manque d'attention. N'importe qui aurait pu les surprendre, n'importe qui aurait pu leur tirer dessus, et il aurait du faire – alors – un massacre. Ce n'était pas qu'il n'était pas habitué. C'était tout simplement qu'il aurait aimé passer au dessus de ça. Risquer un massacre, c'était risquer d'être pister, chasser. Risquer tout un tas de truc qu'il ne désirait pas particulièrement vivre. Jusqu'à maintenant, il n'avait jamais connu le problème. Peut être une ou deux fois, dans les prairies ukrainiennes et hongroises, roumaines également, là où les chasseurs étaient le plus expérimentés. Il avait bien failli mourir, mais il s'en était toujours sortit. Aujourd'hui serait identique. Il se redressa, regarda les deux louveteaux s'élançaient. L'idée de base était bonne. Logique, cohérente. Une bonne idée de base. À la différence qu'un cochon ne fuit pas sous l'attaque, mais couine et court partout, jusqu'à donner des coups de défense. Ce qui blesse. Le loup noir bondit aussitôt, de tout son poids, et se retomba au milieu du troupeau. Il attrapa du bout des crocs Lucian qu'il jeta dans une fourrée, non loin de Landres. Lazarus était plus gros, il s'en sortirait mieux. D'un coup de patte, le loup assomma le premier cochon qui passait non loin de lui. Le temps de tournait sur lui même pour trouver Lazarus, déjà un cochon lui rentrait dans le dos, enfonçant ses défenses dans le bas de son dos. Un coup de patte arrière suffit à le dégager dans un grognement sourd. Le loup noir repérait, il l'attrapa également par le peau du cou et le tira hors du petit troupeau qui recula un instant, avant de charger. Les trois louveteaux réunis, Masael se retourna et montra les crocs. Les animaux se stoppèrent aussitôt. Le grognement était long, grave. Terrifiant pour de petites créatures. Ils avaient à faire au père, ce qui changeait aussitôt la donne. Les plus petits cochons se mirent à courir, quant aux plus gros, ils reculaient quand Masael avançait, d'un pas lourd et lent. Il repéra un cochon, un seul, et d'un coup de patte le dégagea du troupeau tandis que le restant fuyait le long de la rivière, bien loin d'eux. Il s'élança, mais s'arrêta, relégué par les louveteaux. Il dressa les oreilles sur le haut de sa tête, les fixa un instant tandis que Lucian se jetait sur le dos de la bête, le ralentissant, et que Lazarus l'attrapait à la gorge, un peu maladroitement, mais atteignait de ses crocs le point vital, et tuait l'animal. Le cochon retomba sur le sol, mort. Quelque chose restait pourtant sous lui, visiblement inquiet. Masael recula d'un pas et remarqua que Landres n'avait pas bougé, et le regardait alors, pas vraiment rassuré. D'un coup de langue sur le haut du crâne, il le calma et se dirigea avec lui jusqu'à ses frères qui bondissaient, visiblement heureux, autour du cochon. Ça serait bon, pour le midi et le soir. Ils croiseraient quelque chose sur la route, dans la nuit. C'est ce qu'espérait Masael en tout cas. Sous la forme d'un gros loup noir, il attrapa le cochon dans sa gueule et partit vers le camp, suivit des trois jeunes louveteaux, et surtout collé par Landres.










Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:08



    Bon d'accord ils avaient du oublier quelques points de détail dans leur approche. Ce qui était sûr c'était qu'en regardant faire leur grand mère, elle ne finissait jamais soulevé de terre par la peau du coup et jetée dans un fourré. Landres bondit de côté, de peur de voir Lucian lui atterrir dessus mais ce dernier se réceptionna parfaitement sur ses pattes, un peu abasourdi. C'était qu'aucun des trois n'avaient réellement l'habitude d'être porté puisque leur mère ne pouvait plus vraiment le faire.
    Voyant un cochon foncer sur leur père, Lucian et Lazarus, excités qu'ils étaient et plein d'adrénaline entreprise de sauver la mise de Masael. Du moins c'était comme ça qu'il le voyait, l'un pendu à une oreille porcine, l'autre à la queue. Ça tournait vachement. Finalement l'oreille s'arracha dans un grouiiiik épouvanté mais il fallut bien cinq minutes à Lazarus pour s'en rendre compte et arrêter de la secouer dans tous les sens. A ce stade là pour eux cela tenait beaucoup plus du jeu que de la chasse. Pourtant ils avaient bien conscience du danger.
    Tous trois rangés derrière l'immense loup noir, ils n'en menaient pas large en entendant le grognement d'avertissement de leur père même s'il n'était dirigé contre eux. Landres avait cessé de remuer la queue, et reniflait l'oreille de cochon de Lazarus. Un coup de patte violent et voilà qu'un cochon bien gras roulait de côté, livré à la merci des deux (im)pitoyables chasseurs que faisaient Lucian et Lazarus. Landres lui se contenta de tâter la bestiole du bout de la patte comme pour s'assurer qu'elle n'allait pas se relever d'un bond sans prévenir. La fourrure toute hérissé, fiers comme des paons, Lazarus et Lucian faisaient mine de chasser la troupe de cochon en déroute de quelques jappements plus joyeux qu'autre chose. Ça c'était vraiment marrant. Même Landres qui n'avait rien fait du tout avait l'air content après coup, un épis humide dressé sur la tête témoignant d'un coup de langue paternel passé à rebrousse poil. Quand ils arrivaient en vue du camp, ils trouvaient Leah agenouillée dans l'herbe, occupée à quelque chose qu'il était difficile de se représenter vu de loin. Lazarus eut un grognement sourd sentant une odeur d'homme et une autre odeur qui y ressemblait mais semblait beaucoup moins fort.

    Il courut vers sa mère pour la renifler, vérifiant presque qu'il ne lui manquait pas un cheveux. Mais elle allait bien. Elle avait posé au sol un linge blanc, une de ses robes et s'occupait à assembler un petit tas d'os minuscules qui était tellement blanchi que le louveteau n'y regarda même pas. Le cochon semblait bien plus appétissant. Leah se leva comme Lucian arrivait aussi pour réclamer quelques flatteries, et montrer comme il avait été un fier chasseur bien qu'elle se doutait que Masael avait du faire plus que la moitié du travail. Landres posa ses pattes sur elle comme pour la prendre entre ses pattes, mais il ne resta pas longtemps ainsi visiblement conscient d'être trop lourd pour les épaules de sa mère. Ils allaient bien. Ils n'avaient rien, tout au plus un peu de sang de cochon sur leur fourrure et Lazarus qui trimballait une oreille en trophée. Elle regarda Masael qui portait leur prise tandis que Lazarus renifler de part et d'autre en grognant, pistant l'odeur de ceux qui étaient venus ici pendant qu'ils n'étaient pas là. Un petit cri chevrotant le fit sursauter. Un cabri minuscule bondit hors du couvert d'une touffe d'herbe. C'était l'homme qui était venu cherché la vieille qui l'avait amené, comme une offrande avait supposé Leah. D'une manière ou d'une autre ses gens avaient su ce qu'elle était, ou du moins ils s'approchaient de la vérité. Si la vieille avait eu l'air d'espérer quelque chose de la jeune femme en lui confiant les os d'un nourrisson, son fils, plus robuste, était venu les rejoindre la crainte dans le regard, comme s'il avait eu dans l'idée que Leah ait pu faire du mal à cette pauvre vieille. A la vérité elle avait plus eu peur d'elle que le contraire. Elle était si méfiante Leah. Mais il lui avait laissé ce petit cabri noir et brun, si petit qu'il n'avait même pas encore un soupçon de cornes sur la tête, dans l'idée que ça mettrait la femme louve, la Loba, dans de bonne disposition.

    Elle était contente de voir ses loups revenir, bien qu'elle ne montra pas vraiment que là dedans elle incluait aussi Masael. Elle finit tout de même par approcher de lui, observant qu'il avait été blessé. Il ne semblait pas en souffrir pourtant. Il était sans doute trop fort pour ça. Incertaine Leah tendit la main, effleurant le poil maculé de sang de ses mains blanches. C'était déjà refermé. Le geste lui parut alors déplacé. Elle retira sa main promptement avec un petit sourire d'excuse. Les trois petits jouaient déjà avec le cabri, qui ne faisait même pas la moitié de leur taille.
    Elle alla chercher le couteau à dépecer dans le sac de Masael, commençant le travail pour lui.

    Leah - Je m'en occupe,'.

    Ce n'était pas quelque chose de si évident mais elle l'avait déjà fait, et, il ne resterait pas sous cette forme indéfiniment. Il faudrait bien qu'il redevienne homme. Indifférente à l'odeur des mortels sur elle, contrairement à ses petits qui n'arrêtaient pas de la renifler, elle se mit au travail...













Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:08




Les louveteaux étaient fiers d'eux. Intérieurement, Masael voyait bien que le niveau n'était pas encore très haut, et qu'il leur faudrait longtemps avant de comprendre comment chasser seul, mais d'un autre côté, à cinq ans, il n'était pas plus intéressé par la chasse que Landres. Petit et gros, il se rappelait bien d'avoir rater quelques départs de troupeau et de s'être fait incendier par son père pour n'avoir pas eut envie de sauter sur le dos d'un gnou de passage. Et puis... la chasse, quand on est petit, c'est un jeu. Si on a pas envie de jouer, c'est tout de suite moins drôle. Le regard directe, le loup se garde bien de gronder, mais il repère plus vite l'odeur que les tous petits, et ses oreilles se baissent en arrière. Une odeur d'homme, et une odeur de sueur de vieille femme. Il les connait ses odeurs, car il a quatre siècles d'odorat, de senteur, de parfum. Il garde le cochon en gueule, ralentit un peu alors que les trois se jettent sur elle. Son regard à lui balaye les alentours. L'odeur est de passage. Il s'approcha, le pelage un peu hérissé, et relâcha sur le sol le cochon. Sa gueule se referma en silence, sans un grognement. Lui aussi sentait cette odeur sur elle, aussi il plongea sa truffe dans le creux de son cou, inspire une fois et détourna la tête. Lui n'avait pas besoin d'y retourner comme les chiots. Il avait juste besoin d'une fois pour comprendre que les osselets étaient un mauvais signe. Il détourna le regard, et posa son regard sur les louveteaux qui tournaient autour du petit cabri. Il ouvrit la gueule, mais la referma. Sa queue se replia entre ses jambes quand elle effleura son pelage, sans doute pour voir s'il était blessé. Il l'était. Avant. Il regarda la main, puis son visage. Ce n'était pas... enfin... Il détourna la tête aussitôt, ne cherchant pas à se rapprocher d'elle, sachant qu'il y avait plus de danger que de bien dans ce genre de sentiment.

« Je m'en occupe. »

Il hocha la tête et attrapa sur le sol ce qui ressemblait à un pantalon à lui et s'éloigna dans les fourrées, non par pudeur, mais car son poil était tâché de sang, et qu'il aurait autre chose à faire. Il arrêta sur le bord de l'eau, posa sur le sol son pantalon de toile. Sous sa forme la plus lupine, il plongea dans l'eau, s'y secoua, et reprit sa forme humaine. Il perça la surface et secoua la tête, ses cheveux collant sur son front. Il frotta sa tête et enleva de sa bouche les dernières marques de sa chasse, passant ses doigts sur la blessure alors refermée, enlevant le sang encore chaud. Il nagea jusqu'à la rive et ressortit de l'eau, nu comme un vers, et regarda un instant le soleil. Il fronça les sourcils. Il faudrait partir au plus vite d'ici. Ça sentait mauvais. S'ils croisaient un chaman, ou une... une gitane? Un cabri. Oui, ça sentait mauvais. Il sécha quelques minutes à peine, et enfila son pantalon large, se dirigeant vers le camp. Il attrapa là ses bottes de cuir et un t-shirt qui passait. Il regarda Léah qui s'était déjà attaquée au cochon, et eut un sourire pour les louveteaux. Il attrapa d'une main forte Lazarus et frotta le haut de son crâne, attirant au même moment l'attention des autres.

« On ne tue pas le cabri. C'est un cadeau, d'accord? »

Autrement dit, il grossira, et après on le mangera. Il se redressa, jetant un regard à Léah, rapide.

« Je reviens. Je vais voir si je peux avoir un bœuf en ville... et une carte plus récente. » Il posa son regard sur les mioches. « Et vous, vous ne bougez pas d'ici. Quoi qu'il arrive. »

Grossier mensonge. Ce n'était pas grave. Ce n'était pas la première fois. Il tourna le dos et traversa à pieds la forêt, suivant les odeurs. Ses yeux ambres changèrent à la lueur du jour de couleur, virant à un noisette rougeâtre, quasiment auburn, et il avança de plus en plus entre les troncs, suivant comme un chasseur, un prédateur, la proie repérée. Non pas l'homme, mais la vieille femme. Il fronça doucement les sourcils, sentant ici et là les reflux d'un village, d'une petite maison. De quelque chose qui y ressemblait en tout cas. Non. Ce n'était pas une maison. Une ferme? Des odeurs, beaucoup. Des animaux. Il sortit de la forêt, continua sur le sentier. Il n'avait pas d'arme, mais à première vue, il était dangereux. Très dangereux. Des poules au loin semblèrent sentir venir le mâle lupin, et se mirent à voleter en piaillant, affolées comme s'il était un renard, ou encore pire. Comme s'il était un homme loup. Il fixa une silhouette au loin. Il n'aurait pas pu dire si elle était une femme ou un enfant, si elle était vieille ou jeune. Mais il savait que cette odeur était la bonne.

Et que c'était celle qu'il cherchait.










Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:09



    Leah le regardait faire, et Lazarus qui faisait semblant de se débattre en ouvrant la gueule large pour mordre. Il jouait. C'était attendrissant mais quelque part ça lui faisait un peu peur. Elle ne dit cependant rien, se concentrant sur le cochon qu'elle avait à dépecer avant qu'il ne fasse trop chaud. Elle voyait bien que quelque chose n'allait pas. Quand il avait approché sa gueule de son cou, elle avait rougi, tout comme un peu avant en se laissant surprendre par un coup de langue râpeuse sur sa joue elle avait posé la main sur son visage comme une adolescente surprise. Mais là il ne s'agissait pas de simples jeux, il était préoccupé.
    Elle, trop jeune sans doute, ne pouvait pas deviner à quel genre de mauvais pressentiments Masael pouvait se laisser aller. Elle n'attribuait ça qu'à l'odeur de l'être humain et si au tout début elle avait eu peur de la vieille, le fait que celle ci ne semblait pas menaçante ensuite, et que son fils eu l'air de redouté d'elle, Leah, l'avait presque tranquillisée. Elle n'avait gardé pour elle que l'horreur des ossements du petit d'homme, si minuscule. Pourquoi lui cette vieille était-elle venue lui apporter ça? Et surtout qu'espérait-elle qu'elle en fasse? Rien à priori. Elle les enterrerait quand elle en aurait fini avec le cochon, parce qu'elle ne concevait pas qu'on puisse négliger un si petit être.
    Une fois les quartiers de viande proprement découpés, elle mit à cuire la viande et, comme les petits faisaient la sieste, elle se mit à ordonner les os du bébé, sans trop savoir pourquoi.
    Si elle y avait réfléchi un instant, la chose lui aurait paru épouvantablement glauque. Mais elle le faisait machinalement. la réverbération du soleil sur le linge blanc lui donnait mal à la tête mais elle était si absorbée par son travail qu'elle en oublia même qu'à cette heure ci le soleil était assassin pour elle. Bientôt les côtes minuscules reformaient un semblant de cage thoracique, puis les bras, les doigts, jusqu'à la dernière phalange. Elle avait le tournis, elle tomba face contre l'herbe verte. Une insolation...

    (...)

    La vieille était à son travail. Il fallait retourner la terre malgré la chaleur de l'après-midi qui devenait étouffante. Elle avait autour d'elle quelques poules, des chèvres robustes... Son fils était allé garder les vaches efflanquées beaucoup plus loin, et partout dans la ferme, une excitation fébrile et glauque, une odeur de sang riche et insupportable à la fois. Pourtant la vieille ne le sentait pas elle. Le nez de l'homme n'est pas si fin pour sentir encore trois jours après les effluves d'un accouchement tant douloureux que malheureux. La mère gardait le lit, fatiguée. L'enfant n'avait pas survécu. La vieille redressa sa vieille colonne sclérosée. Ses yeux fatigués se posèrent sur l'étranger. Elle comprit tout de suite, alors elle posa sa bêche contre la clôture, et se tourna vers lui:

    La vieille - Eres el macho de La Loba, ¿verdad?', elle se tenait les reins, mâchonnant des quelques dents qu'il lui restait, son oeil perçant était posé sur Masael. Elle voyait bien la menace qu'il représentait,' Malicioso, ¿Qué quieres lobo? i Solo he pido su ayuda, lo juro, lo juro lobo!

    Elle avait peur mais elle était ferme. Après tout elle était bien assez vieille maintenant, sa vie était bien remplie. Une autre femme sortit de la maison. Une très belle femme aux cheveux noirs, une femme de celles qui font dire que les mexicaines sont les plus belles femmes du monde. Les yeux noirs charbon, les cheveux longs et défaits qui retombaient avec volupté sur ses épaules. Une vraie femme.

    - ¿Abuelita? ¿Quien es?

    Pieds nus, elle tenait sa robe de paysanne un peu relevée, preuve qu'elle avait du être occupée à quelque chose de salissant juste avant. Ses yeux se posèrent sur l'inconnu et assurément elle le trouva beau sans trop savoir pourquoi. Cela venait de ce qu'il dégageait. Quelque chose de chaud et dangereux à la fois...











Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. - Page 2 #Dim 3 Oct - 21:09




Cette vieille là, au regard si fier, il n'en avait pas peur. Elle non plus n'avait pas peur. Elle était maintenant vieille, et fourbue d'avoir trop travailler. Lui se moquait bien que l'on le craigne ou non. Il se savait en capacité de raser tout le village s'il le fallait. C'était indubitable. Personne ne pourrait l'arrêter ici et maintenant. Il fixa la vieille, le regard assassin. Il avait cette mauvaise lueur au fond de l'œil. On ne devait jamais, jamais s'approcher de sa famille. On ne devait jamais approcher quiconque. Et surtout, ne jamais accepter de cadeau sans savoir ce qu'il en retournait.

« Eres el macho de La Loba, ¿verdad? Malicioso, ¿Qué quieres lobo? i Solo he pido su ayuda, lo juro, lo juro lobo! »
« Tu poses des questions, et tu connais les réponses, vieille femme. »*

Fallait il préciser que ses grands yeux d'ambre n'avaient rien d'humain, et qu'en lui il n'était pas semblable à la race des hommes, car il était beau et fort comme on ne le voyait pas dans le commun des mortels. Il voulait lui demander ce qu'elle voulait. Pour rien au monde il aurait voulu des problèmes. Il ne désirait que la paix, que fuir. Vivre en paix, dans des voyages. C'était sa seule vie à présent. Il allait ajouter quelque chose quand une femme aux longs cheveux noirs sortait d'une bâtisse. Elle n'était pas dangereuse. Aucune odeur de fer, d'argent, ou même de poudre. Il ne tourna même pas vers elle son visage qu'il savait qu'elle était de ces vraies femmes. Elle avait une odeur de femme, de vraie femme. Qui travaille et qui sont hargneuses à la tâche. Une femme, en somme. Le genre de femme qu'il abhorrait, préférant là le luxe des filles fragiles.

« ¿Abuelita? ¿Quien es? »
« Dis lui de partir, à ta môme. C'est à toi que je veux parler. Car c'est toi qui a donné les os à ma femelle. »*

L'oeil du lycanthrope était dur, dur et clair. Il ne bougerait pas d'ici. Pas tant que la vieille ne lui aurait pas dit ce qu'elle lui voulait, à sa femme, à sa petite Léah, et au restant de la meute par conséquence. Il restât droit, jeta un oeil à cette femme désirable certes, mais pas assez pour attirer l'attention de l'homme qui détourna finalement le regard et le pointa à nouveau sur la sclérosée qui cherchait sans doute quoi répondre à ça. Il n'avait pourtant pas encore poser ses questions. Il arqua un sourcil, sifflant plus bas.

« Qu'est-ce que tu lui voulais? Que cherches-tu, vieille femme, en nous offrant un cabri? »*

Masael s'était habitué à l'idée de se méfier de tout le monde. Une vieille habitude qu'il avait du hérité de Reagan, et plus particulièrement de Loki qui se montait la tête quand il s'agissait de faire confiance à quelqu'un.



* en espagnol.










Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
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► MESSAGES : 456
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    Le loup semblait se méfier de la vieille autant qu'elle se méfiait de lui. Ils avaient l'un est l'autre trop de point d'interrogation pour se permettre trop de mouvement. A ses questions il répondait par d'autres questions. Elle connaissait ce genre d'homme. Ce genre de loup. C'était pareil dans le fond.

    Masael - « Dis lui de partir, à ta môme. C'est à toi que je veux parler. Car c'est toi qui a donné les os à ma femelle. »*
    La vieille - Retourne à l'intérieur Consuelo. Oui loup, c'est moi. Je lui ai apporté les os.

    Elle ne mentait pas, elle savait que son odeur était sur ses os, pas seulement parce qu'elle les avait apporté jusqu'à la Loba, mais parce qu'elle les avait soigneusement nettoyés de la chair qui les recouvrait. Laissé blanchir à la lune. Elle les avait traité avec soin. Beaucoup de soin.

    Masael -« Qu'est-ce que tu lui voulais? Que cherches-tu, vieille femme, en nous offrant un cabri? »*
    La Vieille - Oh le cabri ce n'était pas moi. C'était mon fils, il voulait apaiser la Loba, il craignait qu'elle ne me dévore. Il ne voulait pas que j'aille la voir tu comprends lobo?', elle le regardait curieusement, s'apprêtant à lui raconter une petite histoire...on ne va pas voir la Loba, c'est elle qui ramasse les os qu'elle veut, et non le contraire. Mais la tienne est différente. Je l'ai su quand j'ai vu la lueur du feu, et quand j'ai vu qu'elle ne vivait pas seule. La Loba est une solitaire d'habitude. Alors j'ai cru que si je lui apportait les os, elle ferait quand même ce qu'elle fait toujours. Il n'est pas chose facile de perdre un enfant, et encore moins quand c'est le premier. Mais si elle est la Loba, elle saura quoi faire avec mes os.

    Elle semblait vraiment très fatiguée. C'était qu'elle travaillait beaucoup. Mais la peur du loup la fatiguait sans doute encore plus.

    La Vieille - Il n'y a rien à craindre du cabri. Nous ne sommes pas des zingaros. Ma famille vit ici depuis mémoire d'homme et nous avons toujours travaillé honnêtement. Mon fils a cru que la Loba se calmerait s'il lui offrait un sacrifice. Mais la Loba n'est pas un monstre, ce n'est pas une tueuse pas même quand elle a les yeux si tristes. Quelque chose est cassé lobo, quoi?

    Elle était perplexe. Elle s'interrogeait sur cette étrange femme à qui elle avait confié ses précieux os. Pourtant son regard un instant s'égara, quelque part derrière le loup, une autre femme approchait, titubant. Elle avait l'air perdu, les cheveux noirs emmêlés, pieds nus. Le visage de la vieille se fondit en une expression indéfinissable. Elle courut comme elle put vers l'inconnue, lui posant quelques questions avant de se rendre compte que cette personne ne savait rien de qui elle était. Chose étrange mais à quiconque aurait vu cette scène il aurait parut que c'était une voyageuse égarée, sans doute victime d'une quelconque insolation, d'un vulgaire coup de chaleur. Mais là dedans la vieille y voyait bien plus. Elle implorait Dieu, les larmes ruisselant sur son visage, la jolie brune pleine de vigueur ressortit, alerté par les pleurs de la vieille et une plus pâle figure apparu sur le pas de la porte. Une autre femme. Brune. Fatiguée mais qui avait les hanches solides. Elle sentait le sang. Elle fondit elle aussi en larmes, enlaçant l'inconnue comme on embrasse sa fille. Alors la vieille se retourna vers Masael, sa figure parcheminée tracée de larmes:

    La Vieille - Merci lobo, merci. Dieu te garde, et ta femme et tes fils. Dis moi, que veux tu? Dis, parle et tu auras bien que je n'ai rien au monde qui vaille ce que la Loba a fait pour moi.

    La Loba. Cette vieille légende d'une femme loup qui collectait des os, en faisait le puzzle, et ramenait à la vie les âmes méritantes et égarées. Dans les endroits les plus reculés on croyait encore à ses choses. Aussi quand une inconnue amnésique se présentait le surlendemain de la mort d'un nouveau né, on ne se posait pas de question. La Loba avait oeuvré. Au même moment, le fils de la vieille revenait avec ses boeufs, il accourut en voyant le rassemblement au milieu des poules, puis se mit à pleurer également, en croyant sa fille ressuscitée. C'était toute une famille qui se prosternait devant Masael, comme devant un saint. Il leur aurait demandé un sacrifice humain qu'il l'aurait peut-être bien eut...

    (...)

    La sur l'herbe verte, Lazarus, Landres et Lucian ouvraient un oeil. Leur première idée fut de chercher leur mère du regard, pour aller se blottir contre elle comme chaque fois qu'ils ouvraient un oeil en plein milieu de leur nuit ou de leur sieste. Ils la trouvèrent inconsciente, dans l'herbe, à côté de sa robe mais les os avaient disparu. Sans doute une bête qui était passée par là. Comme conscient qu'il ne fallait pas l'abandonner à la morsure du soleil, chacun se coucha sur elle, et le petit corps de Leah disparut complètement sous le leur.












Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
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« Dis lui de partir, à ta môme. C'est à toi que je veux parler. Car c'est toi qui a donné les os à ma femelle. »
« Retourne à l'intérieur Consuelo. Oui loup, c'est moi. Je lui ai apporté les os. »
« Ce n'était pas ça, ma question. »

Siffla t-il. Il l'avait mauvaise, ça se voyait. Il n'était pas en colère, ou est-ce une colère aveugle et noire? Il l'ignorait. Ce qu'il savait en revanche, c'était que le monde entier ne marchait pas à ses pieds et qu'il lui fallait être vigilent envers ses enfants et les garder auprès de lui, comme il gardait la jeune Léah, son épouse, également proche. Même si elle ne le voulait pas – ce qu'il pensait fortement – il devait être le mâle, celui qui protège, et non pas qui laisse au dépourvu derrière, faisait bien le niais à éviter les dangers. Il n'avait pas peur. Léah ne mourrait pas. Mais il ne voulait pas qu'il lui arrive d'autre malheur, en plus d'avoir à faire la route avec lui et d'avoir trois enfants maudits. C'était déjà bien assez de lui mettre ce poids là sur les épaules, après l'avoir libéré de la culpabilité d'être violée. Masael n'était pas gentil. Il était juste conciliant et compréhensif. Elle les avait élevé seule avec sa mère et sa soeur et ce, durant cinq ans. Si il leur arrivait quoi que ce soit, Masael n'aurait pas juste été le père absent et le violeur de la race, non. Il aurait été un mauvais père, et ça, il ne le voulait pas.

« Qu'est-ce que tu lui voulais? Que cherches-tu, vieille femme, en nous offrant un cabri? »
« Oh le cabri ce n'était pas moi. C'était mon fils, il voulait apaiser la Loba, il craignait qu'elle ne me dévore. Il ne voulait pas que j'aille la voir tu comprends lobo? on ne va pas voir la Loba, c'est elle qui ramasse les os qu'elle veut, et non le contraire. Mais la tienne est différente. Je l'ai su quand j'ai vu la lueur du feu, et quand j'ai vu qu'elle ne vivait pas seule. La Loba est une solitaire d'habitude. Alors j'ai cru que si je lui apportait les os, elle ferait quand même ce qu'elle fait toujours. Il n'est pas chose facile de perdre un enfant, et encore moins quand c'est le premier. Mais si elle est la Loba, elle saura quoi faire avec mes os. »

Masael la regarda et siffla. Il avait déjà croisé quelques femmes dont le coeur était plein de mythes et de légendes, mais... Il détourna les yeux, regardant la forêt. Il avait déjà entendu parler de ses vieilles histoires, dont on disait le plus grand bien, essayant de les prouver comme vrai. La vérité était que Masael n'y avait jamais réfléchi, jamais pensé. Il était au dessus de tout cela car il n'avait jamais vécu que seul dans ses longs voyages, et s'il avait noté avec la plus grande minutie les détails les plus palpitants et les histoires les plus folles sur ses petits carnets de voyage, il n'en restait pas moins encore perplexe quant aux légendes qui planait sur sa meute. Il avait bien vu Kveld lire dans les yeux d'une personne son caractère, et rêver d'une journée entière quand il s'endormait, effleurant du bout de la main un objet en pouvant raconter ce qui lui était arriver et ce qui lui arrivera, mais il n'avait jamais vu un quelconque sort de réanimation. Les morts étaient morts. Une âme, jamais, ne se réincarnait. Pas dans sa religion tout du moins. Quoi que. Il n'en avait pas, alors forcément... hormis croire en Seth, qui était de loin l'être le plus réel qu'il n'est jamais vu, il n'avait pas de superstition. Il avait les pieds sur terre, c'était déjà bien assez pour lui.

« Il n'y a rien à craindre du cabri. Nous ne sommes pas des zingaros. Ma famille vit ici depuis mémoire d'homme et nous avons toujours travaillé honnêtement. Mon fils a cru que la Loba se calmerait s'il lui offrait un sacrifice. Mais la Loba n'est pas un monstre, ce n'est pas une tueuse pas même quand elle a les yeux si tristes. Quelque chose est cassé lobo, quoi? »
« Rien qui ne se voit. »

Son coeur. Il lui avait brisé le coeur, il le savait. Le regard du loup s'échappa, et on aurait pu croire qu'il se dirigeait vers celle qui approchait et qu'il avait sentit venir, mais il s'arrêta dès lors que la vieille avait repéré l'intruse. Lui resta muet et sourd, à toutes les questions, tout. Il regardait le vide, réfléchissait, un instant, un très court instant qui lui paru une éternité. Il ne s'était même pas retourner. Il savait déjà. Une amnésique. Encore une. À l'odeur qu'elle dégageait, elle avait du se perdre dans les quelques forêts et après s'être fait prendre dans une piège de racine et d'arbres semblables, déshydrater et frapper par la chaleur, elle avait perdu la raison, la tête – sa mémoire tout du moins. Lui avait perdu quelque chose aussi. Ce quelque chose était enfouit, bien loin en lui. C'était peut être la partie de bien qu'il manquait à son âme, cette partie qui n'avait jamais été réveillé. Cette partie de désir refoulé. Il posa son regard sur la vieille qui implorait dieu, et sans s'en rendre compte, il esquissa un sourire moqueur du bout des lèvres. Si seulement elle savait, cette femme, combien il est laid de l'intérieur, leur dieu, leur divinité. Leur petite croyance perché sur deux planches de bois avec quelques clous tout au plus. Oui. Ridicule. Le regard de Masael se perdit dans ce flot d'émotion qui, lui, le laissait froid, avec pour seul sentiment une moquerie qu'il ne contrôlait pas, un sourire qui s'accrochait éternellement à son visage, s'y encrait avec une facilité déconcertante. Il regardait sans voir, et pourtant son oeil accrocha le vieille qui se rapprocha de lui. C'était donc ainsi? Elles croyaient vraiment que cette femme était l'enfant mort, revenue? Il arqua un sourcil. Allait-elle remercier Dieu ou la Loba? …

« Merci lobo, merci. Dieu te garde, et ta femme et tes fils. Dis moi, que veux tu? Dis, parle et tu auras bien que je n'ai rien au monde qui vaille ce que la Loba a fait pour moi. »

Il eut un sourire en coin. Dieu te garde? Si tu savais, vieille femme, comme il me haït dans mon habit de loup. Masael regarda vers le jeune fils, sans doute le père de l'enfant décédé qui dès lors aurait même pu enfanté avec sa fille ressuscitée, sans trop de conviction tout de même. Les hommes enfantaient ils avec leur frère et leur soeur? Avec leur enfant? Il avait entendu dire que cela se faisait. Et lui avait trouvé cela horrible. Il reposa son regard sur la vieille, et leva la main, pointant d'une griffe aiguisée un boeuf, plus fort que les autres. Pas le plus épais, ni le plus haut, mais ce que Masael considérait comme suffisant. Il l'indiqua clairement, et l'animal secoua la tête, agitant autour de lui deux longues cornes dont une était tordue, et pour robe, un noire de jais. De quoi passer inaperçu en forêt. Ce qui était parfait.

« Soit, puis que tu me le proposes, je prendrais un boeuf, pour tirer mes bagages. Dès ce soir, je mangerais en ton nom, vieille femme. Que ta famille soit heureuse comme il se le doit. Et gardez vous d'aller sur le flanc est de la colline au nord. Il y traîne un grand ours brun. »

Aussi on lui donna le boeuf, comme on donne un baiser à un dieu, et Masael se retira en silence, laissant la famille fondre en larme. Il avait un goût amer en bouche, alors qu'il tirait l'animal docile derrière lui. Et lui? S'il mourrait, quelqu'un irait il le pleurer? Loki et Reagan cracheraient sur sa tombe. Moëris viendrait, prierait, mais sans le coeur, car même si elle était d'une bonté et d'une miséricorde à faire pâlir Jésus, elle n'avait rien d'une sainte non plus. Son père? Il ne viendrait sans doute pas. Il était une heure. Le soleil tapait fort, haut dans le ciel, et malgré les feuillages épais, les quelques rayons découpaient l'intérieur de la forêt pour mieux le réchauffer. Masael arqua un sourcil et lâcha le boeuf, accourant au camp en voyant les trois jeunes louveteaux sur leur mère, visiblement évanouie. Il les poussa sans trop de violence, mais avec aucune douceur; Juste assez pour faire peur à Landres et Lucian, les deux croyant sans doute qu'il était arrivé quelque chose de plus grave qu'ils ne le croyaient au départ. Il souleva Léah d'un bras, touchant son front. Elle avait chaud. Trop chaud. Il attrapa une gourde qui traînait par là et la vide sur le haut du crâne de la jeune fille, la tirant sous un arme qui offrait alors une ombre fraîche, dans le courant d'une petite bise. Il la posa à même le sol, un manteau lui ayant tenu trop chaud, et il alluma le feu, alors rassuré. Il ne lui arriverait rien. Elle ne pouvait pas mourir aussi bêtement. Il donna les rations de nourriture aux louveteaux, attendant qu'elle se lève pour manger. Lui n'aurait rien pu avaler sans être rassuré d'abord.










Elladora Konstantine

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► MESSAGES : 456
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    Les petits observaient. L'anxiété de leur père était communicative d'autant qu'ils avaient jusque là vu en lui quelqu'un de toujours égal en humeur, fort, et impressionnant. Ils se laissèrent pourtant mettre de côté pour une seule fois, parce qu'ils étaient inquiets, sans quoi il n'aurait pas céder leur place près de leur mère si facilement. Moins encore à un mâle. Ce n'était pas de la jalousie malsaine mais simplement l'habitude de n'avoir pas à partager leur mère avec un autre. Au camp de Leto, Leah avait bien souvent préféré la solitude. Elle avait préféré tenir les autres à l'écart d'elle autant que possible. Ce n'était pas de la méchanceté mais plutôt peut-être la peur d'être blessé. Les gens ne soupçonnent en rien à quel point ils peuvent faire mal parfois, pour de simples mots, des actes qui se voulaient même gentils. Alors il n'y avait qu'à eux trois qu'elle n'avait jamais imposé de se tenir à distance. Ils ne gardaient aucun souvenir de ce temps où elle ne voulait pas entendre parler d'eux. Ils étaient trop petits alors.
    Lazarus restait alerte ne perdant rien de ce que faisait Masael. Ni lui ni ses frères n'intervenaient.
    Quand Masael revient vers eux pour les nourrir, ils remuèrent la queue un peu tristement. Ils remercieraient toujours la main qui les nourrissait bien que cette fois là ils fussent trop préoccupés pour dévorer comme ils faisaient d'habitude. Ils finissaient juste de manger dans une étincelle passa dans l'oeil de Landres. Leah ouvrait les yeux, se redressant doucement pour regarder alentour. Elle leur sourit à tous les quatre, bien que toujours un égarée. Quand les enfants eurent fini de lui faire une fête à coups de langue, collant leur truffe dans ses mains blanches, et qu'elle leur eut donné quelques caresses, elle vint s'assoir près de Masael. Il avait lui aussi l'odeur de cette vieille femme sur lui. Elle le servit, prenant aussi à manger pour elle et à boire surtout. Elle mourrait de soif.

    Leah - ... ces os m'obsédaient je... Mange. Il ne faut pas que tu sois fatigué.

    Elle avait encore du mal à parler avec lui. Ce n'était pas de la mauvaise volonté simplement un ensemble de choses mais déjà elle semblait apprécier sa présence et ne le lui cachait pas. Elle ne se serait pas permis de lui donner des conseils, elle qui n'avait aucune expérience de la vie comparé à lui. Du moins les choses dont elle avait fait l'expérience, ne lui serviraient sans doute pas dans leurs voyages, et sans doute que lui, n'en ferait jamais l'expérience.
    Le reste de la journée les enfants le passèrent à jouer, c'était de leur âge. Leah s'occupa du cuir du cochon qu'ils avaient ramené le matin même. Elle en tressa des cordes solides, et fit de même des tendons qu'elle avait lavé à la rivière et fait sécher. Elle donna de l'eau aux bêtes et semblait heureuse. Son teint était beaucoup moins pâle qu'à l'habitude. Les enfants étaient sans cesse sur le dos de leur père, l'imitant, cherchant à jouer avec lui ou tout du moins à se faire remarquer de lui. Leah en souriait:

    Leah - Si tu te laisses faire tu les auras sur le dos ad vitam eternam.', se moqua-t-elle gentiment.

    Elle ne semblait plus tant sur la défensive, mais savait simplement pas comment désamorcer ce blocage qu'il y avait entre eux. Après tout, ils ne c'était vu que deux fois avant de se lancer sur les routes, avec leurs enfants. Ils devaient former la plus étrange famille qui soit mais qu'importait, puisque c'était une famille.















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