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 Escape the fate, feel the infinity.

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PROFIL & INFORMATIONS









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 20:59




Il regardait sa chambre, cette minuscule petite pièce où il avait entassé ses souvenirs de voyage, les nombreuses lettres que son père lui avait écrites durant ses voyages, des grigris, des colliers d'os d'Amérique du nord, et d'autres minuscules choses qu'il avait bourré dans un sac, aussi grand qu'un sac de collégien. Des vêtements... ? Peut être devrait il y penser. Il devait penser à tout. Tôt dans la matinée, il s'enfonça dans la forêt. Le problème majeur, c'était le transport. Il tira d'un buisson une sorte d'animal, aussi étrange qu'incongrue. Plus gros qu'un cheval, plus épais qu'un cerf. Visiblement, un élan, en vu de la puissance de ses deux cornes. L'animal bremit, et il ne fallut qu'une petite heure pour qu'il se calme et que Masael le ramène vers chez lui, dans le silence le plus total. Il l'avait scellé, posé auparavant une couverture sur son dos. Ça faisait des années qu'il n'avait pas fait ça. Une fois les deux couvertures sur le dos, il posa des lanières de cuir rèches sur le dos de l'animal auxquelles il accrocha ses deux sacs. L'un de babiole, d'argent, de tout ce qu'il avait trouvé d'utile « au cas où », et un autre de linge seulement. Les deux sacs étaient plutôt léger. Ça irait bien. Il flatta l'encolure de l'animale qui brémit à nouveau, s'adaptant alors au poids sur son dos. Finalement, Masael l'anarcha et prit les rennes. Il était encore tôt dans la journée, mais il aimait que tout soit prêt d'avance. Il tourna le dos et s'éloigna, se dirigeant peu à peu vers les forêts de Crescenta. Il devrait traverser ainsi toute la ville, lui qui se trouvait de l'autre côté. Marchant dans les ruelles, l'élan semblait rassuré sous sa main. Masael avait un visage souriant, insouciant. C'était sa façon à lui d'être, et il n'aurait changé pour rien au monde. Pourtant, intérieurement, il réfléchissait. À ce qu'elle dirait en le voyant avec cette étrange bête, et si elle emmènerait les enfants. Avaient-ils seulement un avenir dans cette meute aux règles aussi étroites qu'étranges? ...Il s'arrêta et releva la tête, le regard fixe.

« On quitte la meute? » Il arqua un sourcil, ne tremblant pas. Le visage de Loki se découpa dans l'obscurité. « Sans même dire au revoir à ses amis...? »[/color]
« Je vous l'avais dit, non? Vous ne m'écoutez pas. Je suis libre. » Masael a un sourire amusé.
« Alors tu as décidé? »
« Oui. » Loki penche la tête, le regard clair.
« Où vas-tu? »
« Je ne sais pas encore... Là où il fait froid, et où il neige sans doute. »
« Les steppes? »
« Je te l'ai dis : je l'ignore encore. »
« Tu y vas seul? » Le regard de Masael cille, c'est imperceptible.
« Tout ça ne dépends pas de moi... »
« Tu sais qu'en partant, tu trahi la Voix. » Masael rit, Loki fixe.
« La Voix est finie, Loki. Elle n'est plus rien. »

Il tourne alors le dos à son ami, et ce dernier peste dans l'obscurité. Il ne peut rien. Il le sait. Au premier contact, Masael le brisera car il est de ceux à qui l'on a accordé la puissance ultime. C'est un sang pur, un vrai, un des plus terribles. Son regard cille pourtant, car il hésite alors. Plus il avance, plus il s'approche de la forêt, et plus il va vers une mort certaine. Oh... oui, sans doute mourra t-il, ne laissant au monde que deux sacs sur un élan et le souvenir d'un traître qui trahi encore plus que les autres. En réalité, cette mort, il la mérite, alors il ne leur en voudra pas. Il rétorquera, bien sûr, car il est un guerrier, mais … non, il n'aura envers eux aucune haine, quand bien même ils seraient des plus cruels. Il entre finalement dans l'immense forêt, s'approche peu à peu. Il s'arrête au niveau du lac, accroche à un arbre fin les rennes de l'élan. Il se regarde. Il est propre, beau. Comme ça, on pourrait croire au gendre le plus parfait. Cependant... il n'en a rien. Avec un sourire en coin – ce sourire éternel à sa bouche – il s'approche du camp, de là où il l'a vu, elle. Il sent qu'ils sont là. Il sait qu'il risque tout à être ici, seul, et sans aucune arme.










Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 20:59



    Elle était là. Attentive, droite comme la justice au coeur de Crescenta et elle l'attendait. De pied ferme serait le moins que l'on put dire, mais elle ne reviendrait pas sur sa décision. Le choix ne lui appartenait pas, c'était la loi. Mais ça n'enlevait pas à Leto cette haine qu'elle avait pour le fils de Wolff. Elle ne l'aurait même pas plus remarqué que cela s'il n'avait pas fait l'erreur de toucher à sa fille cadette, la plus fragile, celle qu'il fallait protéger à tout prix. Elle l'avait comprit dès l'instant que Lazarus était revenu en courant, ses deux frères à ses côtés. Dès qu'elle avait senti l'odeur tranquille de sa fille, et qu'elle l'avait vue de l'autre côté du lac avec lui, son tortionnaire. Elle avait su. Il méritait la mort mais elle ne pouvait pas la lui donner sans quoi...

    Leto - Tu oses venir ici demander ma fille Masael...

    Son regard était terrible. Ses cheveux châtains flottaient dans la brise et à son flanc son poignard fétiche était suspendu. Pourtant elle n'allait pas en faire usage. Elle était si différente de Leah. Elle avait le corps fort, une musculature puissante et les hanches solides d'une femme qui a enfanté deux fois. On aurait dit une femme sauvage, indomptable, insoumise. Il n'était pas si difficile à la regarder et même en concevant tout l'amour qu'elle portait à ses enfants, de deviner ce qu'avait pu ressentir la frêle Leah chaque fois qu'elle s'était trouvée au côté de cette louve magnifique de puissance. On avait pas de mal à se sentir inférieur devant Leto et pourtant ce n'était pas elle qui chercher cela. Elle était au contraire très égalitaire, mais elle avait enfanté une enfant fragile, et cela elle n'y pouvait rien. Tout ce qu'elle aurait pu, c'était tuer le loup infâme qui osait venir au devant d'elle pour réclamer la fleur qu'il s'était tant acharné à piétiner:

    Leto - Ne crois tu pas lui avoir déjà fait assez de mal? Tu viens ici comme un roi sans respect pour rien. Tu veux l'achever c'est cela? Que vois tu en elle? Une pauvre infirme? Tu te dis qu'elle sera une femme plus facile à vivre que les autres et c'est pour cela que tu viens encore me la prendre? Quand tu comprendras ton erreur il sera trop tard Masael. Leah n'est pas une pauvre infirme, elle est forte, plus forte que moi, elle te tuera, oh pas avec ses petites mains fragile mais crois m'en elle te tuera, à petit feu et ta vie ne sera qu'un enfer.', siffla la louve.

    Elle n'avait plus rien à dire à ce paria, se changeant en cette gigantesque louve de feu, elle lui tourna le dos, gardant sa peine au coeur, le laissant seul. Leah s'était levée bien tôt, bien avant elle. Elle avait tirer ses enfants du lit qu'ils partageaient toujours avec elle. Ensemble ils formaient un noyau solide, Leto le savait, mais les livrer aux mains de Masael... elle ne pouvait s'y résoudre. Leah le savait bien dans le fond sans quoi elle ne se serait pas glissée hors du camp sans rien dire. Elle savait que les lois de la meute l'aurait même laissé vivre là avec Masael mais sa traîtrise était trop grande, et les hommes qui ont le coeur bons savent que parfois il faut s'écarter du sentier de la loi. Leah le savait. C'était pour cela qu'elle n'y pensait même pas, et aussi, parce qu'elle ne pouvait plus vivre ici.
    Elle avait beaucoup dépéri depuis la nuit des dieux. Leto savait que c'était à cause de l'affront ouvert qu'il lui avait fait avec ce sourire baveux et insultant...

    Il y eut un bruissement dans les feuilles. Leto était loin désormais, seule dans son grand lit, dans la sécurité de la famille que Leah venait de quitter. Elle se tenait frêle et pale entre les feuilles des arbres, mais pas abattue. Pas cette fois.

    Leah - Elle est venue n'est-ce pas?

    Elle le savait. On ne pouvait rien cacher vraiment à sa mère. C'était peut-être aussi pour cela qu'elle la quittait. Elle tenait à la main un petit baluchon blanc. Seulement quelques robes et un manteau bien chaud. Leah n'avait jamais eu beaucoup d'affaire. Elle le regarda, il lui semblait plus beau qu'avant mais pas encore plus aimable. Peut-être que cela ne viendrait jamais. Elle avançait seule vers l'inconnu. Elle doutait encore mais ne reviendrait pas sur ses choix. Un petit regard vers l'arrière. Des regrets? Non. Ça s'agitait à nouveau dans les fourrés, trois jeunes louvards approchaient timidement, rangés derrière leur mère, les yeux braqués sur l'inconnu qui les attendait.
    Lazarus glissa sa tête sous la main de sa mère, quand bien même il lui arrivait déjà à la hanche en taille. Il était plus près que les autres mais pas moins méfiant. Lucian approcha la truffe, donnant un coup de langue sur les doigts de Leah, mais restant en retrait. Quant à Landres, il semblait presque craintif, et Seth savait ce que la peur pouvait vous faire peur.
    Leah eut un petit murmure doux, comme pour les apaiser. Quatre paires d'yeux regardaient Masael, chacune animée d'un feu différent.













Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 20:59




Masael s'y était attendu, et ce depuis cette nuit là. Oh, bien sûr en la voyant, on aurait pu croire qu'il se rapetisse, qu'il rampe comme un animal, mais ce n'était pas dans son caractère que de couiner quand on lui faisait peur. La seule personne qui aurait pu le mettre à genoux, aujourd'hui, c'était son père, et seulement lui. Aussi, quand il croisa le regard furieux de la mère, il ne cilla même pas. Il aurait pu faire semblant, il aurait vouloir cacher une certaine peur tout à l'intérieur de lui, mais la réalité était qu'il ne la craignait en rien, et n'avait pas peur de se faire briser ici et maintenant. Les règles de la Meute de Leto étaient stupides à ses yeux, alors son meurtre à ce moment lui paraissait tout aussi stupide – et donc tout à fait possible de la part de cette louve. Léto était belle. C'est ce que disait Loki, lui qui aimait les belles choses. Masael pourtant, dans ce corps d'atlante, d'amazone, ne voyait rien de particulier. À ses yeux, Léah était plus susceptible de lui faire envie. Peut être car il aimait les choses belles mais fragiles, comme éphémères. Et sans doute car Loki aimait ce qui avait du pouvoir.

« Tu oses venir ici demander ma fille Masael... »

Il aurait pu répondre très simplement qu'il ne la lui demander pas, qu'il la lui prenait, mais ça aurait été insulté cette chef, cette alpha, et la mettre en colère signerait son arrêt de mort, alors intelligemment, il se tu. Tout simplement. Il n'en pensait pas moins, ça se sentait, dans ce regard non pas arrogant, ni hautain, juste assez fier pour lui dire « je n'ai pas peur ». Il voulait voir Léah. Le reste du monde, à ce moment, lui importait peu. Pas même cette radieuse conquérante, au regard farouche. Elle le haïssait, ça se voyait. Lui même ne s'aimait pas particulièrement. Mais... non, il ne se haïssait pas. Pas à ce point. Pas encore tout du moins. Il balaya la scène, cherchant du regard la jeune Léah. Il aurait pensé, un moment, ne pas l'avoir vu derrière le feu de sa mère, mais non, elle n'était tout simplement pas là. Pendant un moment, Masael se raidit. N'allait elle pas venir... ? Allait elle donc rester parmi eux? C'est fou. Pendant un instant, il se sentit faiblir atrocement. Un seul instant de faiblesse. Ça lui arrivait jamais. Il se frappa le front. Qu'est-ce qui se passait, enfin?!


« Ne crois tu pas lui avoir déjà fait assez de mal? Tu viens ici comme un roi sans respect pour rien. Tu veux l'achever c'est cela? Que vois tu en elle? Une pauvre infirme? Tu te dis qu'elle sera une femme plus facile à vivre que les autres et c'est pour cela que tu viens encore me la prendre? Quand tu comprendras ton erreur il sera trop tard Masael. Leah n'est pas une pauvre infirme, elle est forte, plus forte que moi, elle te tuera, oh pas avec ses petites mains fragile mais crois m'en elle te tuera, à petit feu et ta vie ne sera qu'un enfer. »
« Elle ne me tuera que si je veux l'achever. »

Alors je ne risque pas de mourir de sitôt. C'était la fin de sa phrase, une conclusion logique qu'il laissa en suspens. Il se contenta finalement de regarder l'étrange femme devenir louve, comme il l'avait vu durant la cérémonie de l'éveil, et la regarda partir, pensant un instant qu'elle allait peut être se jeter sur lui, et qu'il ne pourrait jamais revoir Léah. Léah... Léah. Encore Léah. Il fronça les sourcils, un instant, regardant au dessus de son épaule. L'élan bramait encore. Il était prêt, lui, et... oui, il savait qu'elle allait venir. Il gonfla ses poumons, lui donnant un peu de courage, un courage dont il n'avait pas besoin, mais qui le rassurait. Ses yeux se posèrent aussitôt sur le buisson, et de par l'odeur, il su que c'était elle. Heureux ou pas, il n'en savait trop rien, mais il y avait cet étrange sentiment à l'intérieur de son estomac qui lui réchauffait le corps, doucement, avec une douceur extrême. Oui, il se sentait bien, pour la première fois depuis quelques temps déjà. Il s'approcha d'elle, de deux pas seulement. Un petit baluchon blanc. Il eut un sourire calme, pas doux, calme seulement.

« Elle est venue n'est-ce pas? »
« Ça n'a pas l'air de t'étonner... »

Il a un sourire moqueur, c'est normal qu'elle soit venue. Une mère défends toujours sa fille, mais les paroles de Léto avaient surtout favorisé l'excitation de Masael. Il n'avait qu'une seule envie : partir avec elle, vite. Elle s'approchait, et lui aussi, trop content de la revoir enfin. Pourquoi être aussi exciter pour quelque chose de prévu? Il n'en savait rien. Ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas rejoint l'aventure, qu'il n'avait pas couru dans les steppes de glace. Il voulait autre chose que la guerre. Il l'avait compris, et ce, seulement hier, après avoir parler sans réfléchir avant. Il aurait voulu l'embrasser, mais son regard quitta la petite silhouette, se posant sur la fourrée qui bougeait encore. Il haussa un sourcil. Elle avait même décidé d'emmener les petits? Du haut de son mètre quatre vingt cinq, Masael semblait être un géant. Il avait la haute stature des princes, comme on les connaissait, aussi, en voyant les trois jeunes loups, il ne pu s'empêcher d'avoir un petit sourire en coin, non pas narquois, mais moqueur. Lui aussi avait été jeune et faible. Lui aussi avait été craintif, mais jamais à ranger la queue entre ses pattes. Il ne fallait cependant pas les brusquer. C'était son seul souvenir d'enfance. La façon avec laquelle son père lui attrapait la peau du cou quand il s'agissait de rentrer, et de ne pas rester dehors, à faire n'importe quoi. Son regard se posa sur Lazarus, de tous le moins craintif, mais surtout celui qui lui ressemblait le plus. Il avait ce regard de père qui découvre le nourrisson pour la première fois, et qui sait que c'est son sang. Il tendit tout d'abord la main, mais finalement la retira, pour la laisser retomber le long de son corps. Il regarda Léah et tendit à nouveau sa main, doucement pour lui prendre son baluchon blanc des mains. Il était prêt, quand il se penchait, et son regard dessina la forme de son visage. Elle était vraiment belle, même pâle. Il eut un sourire serein et prit le baluchon, tournant le dos à la petite troupe.

« J'ai un élan dompté plus loin. Tu as une idée d'où tu veux allée? »

Il venait justement de se rappeler qu'il n'avait pas prévu à manger pour eux. Pas même le moindre petit morceau. Ce soir, il devrait chasser...










Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:00



    Masael - « Ça n'a pas l'air de t'étonner... »
    Leah - Ça ne m'étonne pas.

    Elle n'expliqua pas plus. C'était sa mère, c'était Leto. Elle se serait déplacée pour n'importe lequel de sa meute, plus encore pour sa fille. Elle imaginait sans mal les paroles pleines de venin qu'elle avait du lui servir mais elle savait que quelque part chaque mot avait été pesé et choisi parce que mérité. Elle ne voulait pas réellement le savoir. Elle ne savait pas elle même si elle faisait le bon choix. Elle aurait voulu que ses fils choisissent de rester en arrière, pour ne pas les entraîner avec elle sur une route plus hasardeuse encore que celle qu'ils avaient suivi jusqu'alors, mais elle n'avait pu se résoudre à les quitter sans rien dire comme les autres. Et eux n'avaient pas pu la laisser partir, ils étaient trop jeunes.
    Lazarus eut un premier grognement sourd en constatant que Masael affichait un sourire moqueur à les regarder, mais le jeune loup noir, déjà bien plus haut et large qu'il n'aurait du. Son second grognement plus marqué, ce fut quand Masael avança une première fois la main.
    Ce n'était pas la faute de Leah. Elle ne les avait jamais monté contre leur père, mais Lazarus était loin d'être idiot. S'il ne comprenait pas pourquoi sa mère choisissait de suivre cet homme, il voyait clairement que c'était par sa faute qu'elle dépérissait, et cela l'inquiétait. Pourtant ce matin là, elle semblait moins terne que d'ordinaire. Là Lazarus ne comprenait plus. Alors il restait méfiant. Lucian le tira par la patte, l'obligeant à reculer jusque derrière leur mère. Leah elle même avait tressailli en voyant cette main approcher. Elle l'avait toujours connu comme une main qui prenait, et elle redoutait toujours de la voir prendre quelque chose d'encore trop important. Pourtant, il ne fit que prendre le petit baluchon blanc qu'elle avait emmené avec elle. Les enfants n'avaient pas d'affaire à eux. Qu'auraient-ils fait de vêtements? Quand le temps se ferait moins clément, elle leur ferait une couverture pour eux quatre. Elle n'intégrait pas encore que sa vie avait changé à la seconde où elle avait décidé de suivre son tortionnaire, que ses fils ne dormiraient peut-être plus serrés contre elle. Elle n'en était pas là. Pas encore à partager une vie avec Masael. Elle partageait déjà des souvenirs immondes et un bout de chemin sans doute...

    Masael - « J'ai un élan dompté plus loin. Tu as une idée d'où tu veux allée? »
    Leah - Nous irons où tu voudras.', répondit-elle calmement,' Mais partons maintenant si tu veux. Je voudrais être partie avant que les autres ne se réveillent. Ils ne te traiteraient pas comme ma mère.

    Ils l'auraient mis en pièce, et elle ne voulait pas. Masael détenait ce quelque chose qui tenait de la pierre philosophale pour elle, le silex qui savait encore lui donnait une étincelle de vivant. Qu'importe si c'était des réactions épidermiques, ou des réactions contre nature... elle était déjà plus vivante.
    Humant l'air pour deviner l'endroit où l'élan se trouvait, elle qui n'avait jamais chassé. Trop dangereux pour elle selon les plus forts. Pourtant elle avait appris à ses fils à le faire, à trois encore parce qu'ils étaient trop jeune pour les trop gros gibier, mais elle avait eu le soucis de leur apprendre tout ce qui pouvait leur permettre de survivre seuls. Pour ce qu'elle ne pouvait pas enseigner elle même, elle s'était reposée sur Leto et Leandre, sa soeur.
    Elle prit la direction que lui indiquer l'odeur, attendant pourtant que Masael passe devant. Lucian l'observait, lui, l'homme. Il n'était pas habitué à voir des hommes près de sa mère, et ceux qu'ils avaient vu été des hommes connus, des hommes de leur clan. Lui, était leur père. Une hérésie. Quelque chose dont ils n'avaient pas encore eu le temps de regretter l'absence. Ils étaient trop jeunes, à cet âge, on voudrait tenir sa mère si fort que l'on retrouverait presque le néant de sa matrice sécurisante. Ses prunelles jaunes détaillaient Masael, avec curiosité plus qu'arrogance.












Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:00




Lzarus grognait. Masael fronça légèrement les sourcils. S'il était, dans le futur, un alpha, il ne pouvait pas se permettre qu'un jeune – son propre fils ici – puisse lui grogner dessus. Il ferma finalement les yeux, détournant la tête. Il avait promit – si on pouvait dire ainsi – qu'il ne frapperait pas les louveteaux. Même si... Parfois, un bon coup de botte au cul les remet d'assaut. C'était ce qui disait Wolff, lui qui avait brisé les os de son fils de par ses claques infâmes. Masael en gardait un mauvais souvenir, d'ailleurs. Mais ce n'était pas le pire dans son enfance. Son père était comme lui, ou peut être pire. Un coureur de jupon. Il avait déshonorante combien de femme des tribus d'Alger pour avoir un fils? Lui était né d'une mère japonaise, ce qui expliquait son teint pâle, malgré un père à l'apparence hispanique. Elle était belle, sa mère, mais elle l'avait jeté aux pieds de son père comme on jette le fardeau d'une vie : avec toute sa haine et son désespoir. En dehors de ça, il avait grandi avec les autres princes. Kirill son aîné, Blake – le fils de Chain – pour seul enfant de son âge. Aujourd'hui, il n'avait plus rien qu'elle, et les trois louvards qui l'accompagnaient. Qu'ils grognent, ou non.

« J'ai un élan dompté plus loin. Tu as une idée d'où tu veux allée? »
« Nous irons où tu voudras. Mais partons maintenant si tu veux. Je voudrais être partie avant que les autres ne se réveillent. Ils ne te traiteraient pas comme ma mère. »
« Je ne pensais pas m'attarder de toute façon. »

Il eut un sourire amusé pour lui même. En l'espace d'une nuit, il était devenu l'ennemi numéro un des quatre meutes de Los Angeles. Fils du Concile, et paria de tous. Même de la Voix de Seth dont il avait été un pilier, dans le passé. C'était sûrement très dramatique, mais lui, ça le faisait sourire, juste comme ça. Car il trouvait ça bien inutile, quelque part, de le poursuivre. Il n'était pas si faible qu'on le disait. Quatre siècles avaient suffit à son corps pour pouvoir se dresser en mastodonte de sa génération. Cependant, tout lycanthrope avait ses limites. En dehors de Seth. Il attrapa le baluchon, remarquant le malaise qui s'était un instant attardé dans le petit corps de la jeune femme, et ne fit rien de plus, se retirant avec le sac blanc en main. Il tourna le dos, en toute confiance, et avança vers l'élan, se rappelant exactement là où il l'avait attaché. Son pas était lent. Assez pour que les louvards le suivent, et elle également. Il contourna en leur compagnie le lac. Pour tout habit, il avait un long t-shirt gris, sans manche, une sorte de marcel. Il n'était pas sale, mais on voyait bien qu'il avait été de nombreuses fois lavé. Quelques bracelets autour du poignet droit, et un pantalon de toile noir, léger et large, lui permettant de larges mouvements, aussi rapides qu'il le pouvait. Il n'aimait pas se sentir restreint. Jusque dans ses vêtements. En dehors de ça, d'épaisses chaussures noires d'armée, des chaussures faites pour la marche. Ainsi habillé, on aurait pu le confondre avec un de ses guerillos cubains de l'époque où Fidel Castro n'avait pas encore poignardé le Che dans le dos. Sans doute que ses habits étaient de l'époque. Il avait vu la guerre de ses yeux de loup. Il avait vu le Vietnam, la Guerre du Golfe, le Kosovo. La plus terrible sans doute, était encore celle du Rwanda. Il avait vu la cruauté de l'homme jusque chez les enfants qui se déchirés pour un peu de nourriture, quand il y en avait assez pour deux. De peur de manquer. Le manque...

Il détacha l'élan de l'arbre et le tira vers Léah. L'animal brêmit à nouveau, l'oeil noir posait sur son nouveau maître. Masael avait toujours eut de bons contacts avec les animaux. Quels qu'ils soient. Il posa sa main dans l'encolure, la flatta, et ajouta le petit caluchon blanc au bout d'une lanière de cuir. Le dos de l'animal était encore peu encombré, aussi il ne serait pas fatigué avant quelques kilomètres. Il releva la tête, son regard ambre balaya les environs du lac, les troncs, cherchant quelque chose. Mais rien. Il s'apaisa enfin, et posa son regard sur les quatre qui, dès maintenant, étaient sous sa protection. Il sortit d'une des nombreuses poches de son pantalon une carte du continent américain. Il la déplia rapidement, et regarda un peu ce qu'il y avait. Le chili, la Guyane, le Mexique, Cuba... trop dangereux. Il referma la carte, sans un mot, et la rangea, reportant son attention sur elle.

« Nous irons au Sud. Le Pérou me semble assez désertique. Ça pourrait être bien pour un premier voyage. » Il la regarda, cherchant dans ses yeux une approbation. « Qui plus ait, il y a peu de chasseur là bas. Les lycans y vont peu. Le gibier est rare, mais on trouvera si on monte assez haut dans les alpages. Il y fait chaud, et comme nous arrivons aux saisons chaudes, nous n'aurons pas besoin de nous couvrir de trop pour les nuits. Nous ferons un camp dès Los Angeles passait. Pour la nuit, et nous repartirons au petit matin. Trois arrêts en journée, et du sommeil dès que Mère est haut dans le ciel, jusqu'à l'aube. Ça te semble convenable pour les enfants? Si tu es fatiguée, tu pourras monter sur l'élan. C'est un animal fort. »

L'animal semblât comprendre car il brémit, sa longue gorge s'allongeant. Masael flatta sa gorge à nouveau, le faisant taire alors. Lui était prêt.











Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
propriété du ministère de la magie.

► MESSAGES : 456
Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:00



    Un instant elle eut vraiment peur.

    Leah - Lazarus!', gronda-t-elle d'une voix soufflée.

    Il ne fallait pas qu'il grogne ainsi. Le louveteau n'insista pas. Il obéissait à sa mère comme si elle eut été toute puissante pourtant il savait qu'elle était fragile et qu'il fallait la protéger. Le regard de Leah retourna immédiatement vers Masael, comme pour implorer sa clémence mais celui ci détournait le visage. Elle se radoucit, reconnaissante. Il aurait été dans son bon droit de grogner lui aussi et même de soumettre le louveteau, de le mater par la force, simplement parce qu'il était son père et son alpha désormais, mais il avait préféré tenir sa promesse et elle lui en savait gré. Il leur faudrait du temps pour oublier Leto, le seul alpha qu'ils eussent jamais connu. Et du temps pour comprendre que Leah n'était pas la seule autorité au dessus d'eux maintenant que la meute n'était plus là. Elle savait que pour Landres tout se passerait bien, parce qu'il n'oserait jamais trop un mot plus haut que l'autre devant Masael. C'était bien trop nouveau et intimidant pour lui, qu'un mâle dégage tant d'autorité. Et puis Masael était si différent des loups de la meute. Landres se tiendrait dans l'ombre de sa mère, toujours bien sage jusqu'à ce qu'il prenne confiance. Mais pour Lucian et Lazarus, ce serait autre chose, ils étaient plus téméraires.

    Elle même, Leah, n'avait guère connu d'autre autorité que celle de sa mère, ou de Jocaste en de rare occasion. Son père, était mort trop tôt. Elle l'avait si peu connu. Leandre disait souvent qu'elle lui ressemblait physiquement, plus qu'elle ne ressemblait à Leto. Pourtant, son père avait été un loup fort, aux épaules bien larges. Elle avait sa douceur mais n'avait aucun souvenir de lui. Et quelque part, elle se rendait seulement compte qu'elle avait imposé le même manque à ses fils. Elle ne s'en rendait compte qu'en posant son regard sur Masael tandis qu'il observait une carte tirée de ses poche. Les enfants reniflaient l'élan qui d'ailleurs ne semblait pas vraiment ravi. C'était leur curiosité toute naturel. Leah elle, regardait Masael. Elle refaisait le dessin de ses bras alors qu'il ne regardait pas, observant cet air sérieux qu'elle ne lui avait que trop rarement vu et ce qu'elle voyait lui plaisait bien qu'elle n'en aurait pas dit mot. Il reporta son attention sur elle, ayant rangé sa carte, cela suffit à peindre sur le visage de la jeune femme une expression elle aussi plus sérieuse.

    Masael - « Nous irons au Sud. Le Pérou me semble assez désertique. Ça pourrait être bien pour un premier voyage. »', elle acquiesça en silence.« Qui plus ait, il y a peu de chasseur là bas. Les lycans y vont peu. Le gibier est rare, mais on trouvera si on monte assez haut dans les alpages. Il y fait chaud, et comme nous arrivons aux saisons chaudes, nous n'aurons pas besoin de nous couvrir de trop pour les nuits. Nous ferons un camp dès Los Angeles passait. Pour la nuit, et nous repartirons au petit matin. Trois arrêts en journée, et du sommeil dès que Mère est haut dans le ciel, jusqu'à l'aube. Ça te semble convenable pour les enfants? Si tu es fatiguée, tu pourras monter sur l'élan. C'est un animal fort. »
    Leah - Ne t'inquiète pas pour eux, ils sont plus robustes que leur âge ne laisserait penser. Pour moi je ferais au mieux pour ne pas vous ralentir...

    Un petit jappement l'interrompit. C'était Lucian et Lazarus qui piaffaient visiblement ravis des aventures en perspective. Landres remuait la queue plus timidement. Ils ne voyaient pas devant eux les difficultés mais plutôt le bonheur d'aller plus loin que leur imagination ne pouvait les porter. Aller au delà des limites que la meute avait toujours imposées à ses petits pour les protéger. L'idée ressemblait à une bêtise. Ça ressemblait à quelque chose d'interdit. Alors forcément ça leur plaisait. Leah sourit à Masael. Son premier vrai sourire sans ombre sans doute. Elle flatta l'encolure de l'élan, sa main pas si loin de celle de Masael.

    Leah - Alors nous partons?', engagea-t-elle avec une étrange lumière sur le visage.

    Difficile de dire ce que c'était mais ça ne la rendait pas moins jolie. Sa pâleur semblait juste moins maladive. Un tout petit peu moins. Les enfants trépignaient, aussi ils ne tardèrent pas à se mettre en route. Au tout début, ils trottinaient, courant, bondissant de çà de là, trop heureux de cette étonnante liberté, et pas encore conscients qu'ils ne pourraient pas tenir se rythme là toute la route. Leah les rappelait à l'ordre de temps à autre, amusée par leur manque d'anticipation mais elle ne leur tenait pas trop la bride. Ils apprendraient bien d'eux même et il fallait qu'ils puissent s'amuser un peu aussi. Ils oubliaient pour un temps leur méfiance envers cet inconnu qui prenait tout d'un coup la place du plus important, et n'avaient que par rares moments quelques œillades, curieuses, inquiètes, toujours distantes pour les deux adultes. Quand midi arriva, Leah commença à ressentir la fatigue mais elle ne dit rien. Elle tenait le rythme sachant bien qu'avant la nuit, ses pieds seraient douloureux et ses muscles endoloris. Ce n'était pas qu'elle avait honte, ni qu'elle voulait jouer les fières ou les dures. Elle voulait simplement commencer à habituer son corps à un effort plus soutenu. Le Pérou était encore loin, ils ne pouvaient pas s'arrêter sans cesse pour qu'elle se repose malgré ses joues légèrement rosées... De temps à autre, elle regardait Masael.
















Wolfgang S. Orlov

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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:00




« Nous irons au Sud. Le Pérou me semble assez désertique. Ça pourrait être bien pour un premier voyage. Qui plus ait, il y a peu de chasseur là bas. Les lycans y vont peu. Le gibier est rare, mais on trouvera si on monte assez haut dans les alpages. Il y fait chaud, et comme nous arrivons aux saisons chaudes, nous n'aurons pas besoin de nous couvrir de trop pour les nuits. Nous ferons un camp dès Los Angeles passait. Pour la nuit, et nous repartirons au petit matin. Trois arrêts en journée, et du sommeil dès que Mère est haut dans le ciel, jusqu'à l'aube. Ça te semble convenable pour les enfants? Si tu es fatiguée, tu pourras monter sur l'élan. C'est un animal fort. »
« Ne t'inquiète pas pour eux, ils sont plus robustes que leur âge ne laisserait penser. Pour moi je ferais au mieux pour ne pas vous ralentir... »
« Ne forces pas trop. »

Masael tourna la tête. Visiblement, deux des louveteaux étaient excités, et jappa. Masael eut un sourire en coin, un peu moqueur. Ça lui rappelait la fougue de la jeunesse, cette même fougue qui l'habitait quand il courrait sur les pâturages. La première chasse, la plus belle aussi. Oh, il avait été blessé. Il s'en était tiré avec des balafres à en faire pâlir son propre père, mais il s'en était sortit, après une bonne semaine au lit. Cette fois là, il avait chassé de gros gibiers, seul. Ça avait été son jour. Sa cérémonie. Il était devenu un homme cette nuit là. Et il en avait été fier, malgré les blessures, malgré la douleur. Car c'était un rite de passage, et que le sourire de son père quand il était revenu de cette fameuse chasse, trainant derrière lui sa proie. Morte. Cette excitation soudaine, elle lui revenait dans les veines, dans l'image des deux chiots surexcités à l'idée des aventures. Il eut un sourire sincère, mais rapidement son regard se fixa sur la main qui effleurait la sienne, dans le pelage de l'élan.

« Alors nous partons? »

Il acquiesça et tira sur les rennes de l'élan qui se mit à marcher d'un pas soutenu. Masael marchait normalement pour lui. Il était habitué aux longues marches, il n'en souffrirait pas. L'enfurance, le physique, tout ça, c'était son domaine. La marche, durant la journée, ne s'avéra pas aussi compliquée qu'il ne l'aurait imaginé. Les garçons marchaient vites, bien qu'ils s'épuiseraient bien vite à bondir et sautiller partout comme ils le faisaient. Masael regardait avec un sourire moqueur, et son regard se perdait dans les cheveux de Léah qui rappelaient à l'ordre les triplets louvards. Masael restait en arrière, et l'élan, quant à lui, ouvrait la marche, comme s'il connaissait déjà la route. Midi arriva vite, et ils avaient déjà passer les ruines de Los Angeles. Pour seul contour, des routes un peu désertiques. Aucune voiture. La frontière pour seul horizon. Ils passeraient par les côtes, sans doute par les endroits les moins peuplés. De toute façon, la frontière n'existait plus. Et bientôt ils croiseraient les meutes de l'Ouest, qui se rabattaient vers Los Angeles pour la grande bataille. Les Hommes avaient fuit l'Amérique tout autour des Etats Unis. Bien sûr, ce n'était pas la guerre partout, mais le Mexique avait été ravagé, lui aussi. Tous avaient rejoint Cuba. Une invasion. L'Amérique, bientôt, serait le Domaine des Loups... et des Vampires. Son regard se posa sur Léah, qui, les joues roses, semblait non pas peiné, mais se donner du mal. Comme si elle cherchait à se prouver quelque chose. Il eut un petit sourire en coin, détourna la tête et remarqua au loin une sorte de petite source, qui avait naquit au pieds d'une bâtisse effondrée. L'eau était claire, et autour, aucun produit chimique, aucune voiture, rien. Il reprit les rennes de l'élan et il le guida vers le banc d'herbe verte. L'animal ne bougea pas d'ici. Il regarda les quatre autres et eut un sourire pour Léah, détournant le regard aussitôt. Il devrait trouver à manger, pour eux. Et penser aussi à la suite. Un élan dans les pays chauds? Quelle idée. Il devrait trouver un bœuf. Oui, un bœuf. Et peut être aussi un traîneau. Peut être aussi... Il alla vers un magasin, laissant derrière lui les quatre loups, et revint cependant rapidement. Comme dans toutes villages ravagées, il restait les méandres de la vie civilisée. Les ruines. Derrière lui, ce qui aurait pu s'apparenter à un cheval en temps normal. Peut être était-ce le fait qu'il n'est plus de mâchoire qui faisait qu'il n'y ressemblait pas davantage? Si, c'était bien un cheval. Mort, certes, mais un cheval. Sous le regard médusé des quatre autres, il plongea sa main dans un de ses baluchons, en peau de renne, et sortit une sorte de couteau de ce dernier. Un petit fourreau en nacre, pour une lame d'os parfaitement aiguisée. Il tira l'arme du fourreau, le posant sur le sol. En lettres espagnoles, avec une petite forme inca, son prénom gravé sur la lame. De l'autre côté de la lame, ce même prénom, en kanji. Deux côtés d'une même pièce. Il attrapa la gorge de l'animal, la souleva, et trancha la gorge de ce dernier sans un regard écœuré. Il n'avait aucune pitié, mais aussi, il était habitué à la vu du sang. Il laissa glisser la lame dans le pelage de l'animal, déchirant le cuir épais pour le décoller, le déchirer aussi. La chaire mise à nue n'était pas spécialement belle à la vue, mais elle le serait à la consommation. Il fronça les sourcils. Une viande chaude à manger n'était pas bonne. Mais ils devraient s'y faire. Il releva le nez vers Léah.

« Regarde dans le sac de gauche, il y a logiquement du cochon fumé. Il y en aura assez pour vous. Je n'ai pas faim. »

Il avait un sourire calme. Il avait faim, certes, mais rien n'aurait pu le trahir. Surtout pas son sourire. On ne faisait pas manger de la viande comme ça à des enfants. Ça serait de la carne une fois cuite, et sanglante, elle serait trop chaude. C'est ce qu'il pensait. Ça serait gâcher. Il se pencha un peu plus sur la carcasse et y plongea son arme, profondément, jusqu'à découper de larges cartiers de viande, la lame passant sur les côtes pour mieux dépiauter l'animal de toute sa chaire. Il y allait minutieusement. Non car il était minutieux, mais car il avait le respect de l'âme animale, et qu'il était respectueux d'utiliser un animal jusqu'à la moelle, plutôt que de le laisser se décomposer sur place. Il détailla chaque muscle, le posant sur une petite toile de cuir de bœuf, bien à l'abri. Il le laisserait fumée au feu ce midi, et le mangerait seulement au soir. Quoi que. Il n'y en aurait pas assez. Le cheval était nerveux, de trop pour pouvoir manger la viande. Il siffla entre ses dents, un peu agacé. Mais finalement, il coupa également les tendons, pour en faire des cordages plus tard. Cette nuit, il aurait du travail pendant que tout le monde dormira. Une fois que les quatre autres eurent fini de manger, Masael se leva et tira de son sac de bordel des poches en feuilles. Il passa la viande sur le feu avant de l'éteindre, et ramassa les cinq morceaux de viandes dans les poches. Il regarda Léah et les trois louveteaux, et eut un sourire calme. Ils pourraient reprendre.

L'élan partit le premier, revigoré par l'herbe ingurgité. Masael suivit l'animal. Ils marchèrent bien. C'est ce à quoi il pensait en tout cas. Son regard suivait les trois chiots. Il balayait également les alentours. Il pensait... Il se disait que ce soir, il devrait trouver un boeuf dans un village voisin, et faire un traîneau également. Derrière. Pour que les petits dorment. Lui ne dormirait pas. Il dormait peu. Trop peu. Il eut un sourire enfantin, comme il avait l'habitude d'avoir. Un sourire qu'on lui connaissait tous.










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    Masael - « Regarde dans le sac de gauche, il y a logiquement du cochon fumé. Il y en aura assez pour vous. Je n'ai pas faim. »

    La halte de midi se révéla nécessaire pour Leah. Elle s'approcha de l'eau et bu à longs traits. Elle fit comme Masael disait, mais elle ne prit presque rien du cochon fumé. Les enfants avaient un grand appétit et il fallait compter dès à présent. Elle approcha le renne de l'eau, le caressant doucement pour voir s'il n'était pas trop fatigué lui aussi. Elle pouvait se permettre de sauter un repas sur deux, mais alors il faudrait qu'elle se ménage plus que dans la matinée. Elle veillerait à ce que ces quatre loups se nourrissent comme il convenait.

    Leah - Mange Masael, mieux vaut préserver les forces de ceux qui en ont.

    Elle n'avait rien dans la voix qui puisse être appelé rudesse, compassion, ou douceur. Elle parlait de ce ton neutre qui n'en disait pas long sur ce qui la motivait à ouvrir la bouche. Pourtant, elle qui utilisait la parole avec tant de parcimonie, devait forcément avoir pesé chaque mot, réfléchi l'intérêt de chaque phrase. Elle but encore de l'eau, puis ils se remirent en route. Les enfants avaient regardé la dissection du cheval avec de drôles d'airs sans doute emprunt d'un mélange d'écœurement et ... d'admiration. Maintenant ils marchaient derrière Masael sans trop l'approcher. Leah elle fermait la marche. Elle fatiguait à vue d'oeil mais elle se connaissait suffisamment bien pour ne pas se pousser à bout. Quand deux heures passèrent, à en juger par le soleil qui déclinait, elle monta en selle pour ne pas trop les ralentir, comme elle l'avait dit. Ses pieds étaient douloureux, et ses muscles tiraient mais ça lui faisaient tant de bien de sentir son corps protester, tirailler... elle n'aurait pas ouvert la bouche pour se plaindre une seule seconde.
    Quand vint la nuit, les petits traînaient la patte mais ils n'auraient pas osé quémandé une halte. C'est Leah qui parla pour eux, avant que même Lazarus ne commence à trébucher:

    Leah - Masael, c'est trop. Il faut qu'ils dorment.












Wolfgang S. Orlov

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« Mange Masael, mieux vaut préserver les forces de ce qui en ont. » Il la regarda et eut un sourire amusé, repoussant la nourriture.
« Je n'ai pas faim. Je mangerais mieux ce soir. »

Masael était une tête de mule, et il aurait été impossible de le faire changer d'avis quand il avait décidé de quelque chose. C'était sans doute pour cela que son père l'avait détesté quand il était encore jeune, mais l'avait tant aimé par la suite, car Masael avait ses idées, et les respectait jusqu'à la fin, quoi qu'il lui en coutait. Ils reprirent finalement la route après avoir disséquer l'animal, et après l'avoir retirer du coin d'eau. Les quelques charognards finiraient son travail, comme il l'avait laissé à la fraîcheur du soir. Il ne faisait pas bien froid dans les recoins des pays équatoriaux, mais au moins, au pieds des décombres d'une bâtisse abandonnée. Les coyotes s'en chargeraient assez vite. Ce qui était à la nature y retournerait. Toute l'après midi, Masael resta silencieux. Il ne savait tout simplement pas quoi dire. Il était heureux cependant, car à nouveau il arpentait le monde, et pas seul. Il détestait être seul. Ce n'était pas une hantise ou une peur. Juste qu'il n'aimait pas ça. L'élan allait facilement, même quand Léah monta sur l'animal. Il n'avait aucun mal à soulever la jeune fille, aussi petite que légère. Masael n'en douta pas. Son regard cependant se gardait dans les fourrées. Ils venaient de dépasser la frontière et d'entrer au Mexique. Le beau et grand Mexique. Dévasté aux frontières communes avec les States. Les côtes ravagées par les arrivages de vampire et de lycans en tout genre. Masael savait que nul ici ne saurait qui il était, à moins qu'il ne croise quelques nippons – ce qui aurait été peu sa veine pour le coup – mais il n'en croisa pas jusqu'au soir. C'est sur un sentier désertique, où le sol était chaud du passage de l'animal ruminant, que Masael sursauta à la voix de Léah. Il était si concentré par la marche qu'il n'avait même pas remarqué l'état de fatigue des louveteaux, et quand il vu Landres et Lucian qui traînaient la patte.

« Masael, c'est trop. Il faut qu'ils dorment. »
« Bien, bien... »

Il tourna sur lui même et ne trouva pourtant rien de convainquant. Rien où s'abriter pour la nuit. À moins que... Un petit ravalement formait là un abris, un peu plus loin. Il montra du doigt la crevasse solide, entourée de verdure pour l'élan. Loin d'un coin d'eau, mais ce n'était pas là le problème. L'animal s'y dirigea lentement, alors que les trainards derrière s'approchaient, se disant sans doute que c'était là leur seul nirvana. Il sortit d'un baluchon un long manteau. Le sien. Pour les hivers les plus froids, en Alaska, et l'étendit sur le sol pour les louveteaux. C'était un manteau en peau d'ours blanc. Aussi beau que blanc. Quoi que, avec la terre, il deviendrait bien vite marron, mais ça ne le dérangeait pas. Il accrocha les rennes à une branche basse et sortit de la poche de l'élan de quoi manger pour tous, et même pour lui. La proie du midi aurait au moins servi. Il les servit tous mais s'écarta. Il n'avait rien à dire, et ça, il détestait. Le silence, une sorte de hantise aussi. Il s'assit à même le sol et semblât réfléchir à comment faire un harnais assez solide pour faire une sorte de traîneau derrière l'élan... et aussi voir si il ne pouvait pas trouver de quoi manger pour le lendemain dès cette nuit, et allumer un feu. Ici, il ne faisait pas froid, mais les nuits étaient des nuits, et entouré de désert, tout était froid quand le soleil s'éteignait.










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    Le Mexique. Ni Leah, ni les enfants n'avaient jamais vu ça. A dire vrai, ils n'avaient jamais mis les pieds hors du sol américain. Leah peut-être, mais elle avait été trop jeune pour en garder le moindre souvenir. Elle n'avait pas encore vécu deux siècles entier, et on l'avait toujours tellement préservée qu'à certains égards elle n'avait pas même vécu trente années. Pourtant elle était mère, elle avait connu la guerre, la mort... de plusieurs façons.
    Elle regardait alentour, toujours silencieuse c'est vrai. Si les petits avaient été doués de parole, ils auraient sans doute rendu le voyage plus agréable pour Masael, en parlant sans cesse entre eux, de choses d'enfant, sans réelle importance mais importantes quand même à leur façon. Mais eux trois privés de paroles humaines, et elle si peut encline à faire la conversation avec Masael pour les raisons que tous deux connaissaient... ils se retrouvaient astreints à une marche silencieuse. Elle ça ne la dérangeait pas. Elle était encore trop farouche, et elle le resterait encore un temps sans doute. Elle n'y pouvait rien, et elle ne voulait rien y changer véritablement pour l'instant. Elle l'observait de loin. Il semblait toujours réfléchir, comme pour ne rien laisser au hasard.
    Quand ils firent halte, les louveteaux faisaient déjà de petits yeux. Elle approcha de l'élan dans l'idée de récupérer dans son baluchon blanc son large manteau pour qu'ils puissent s'y étendre à défaut de dormir dans un lit comme ils en avaient l'habitude. Mais elle suspendit son geste, voyant que Masael la devançait. Elle en fut surprise. Elle ne le connaissait pas en fin de compte. Si ce n'était pour ce qu'ils s'étaient dit cette nuit sur la rive du lac de crescenta.

    Comment cet homme, réfléchi, attentif, souriant avait-il pu être le même que ce monstre brutal et impitoyable qui l'avait soumise sans douceur, déchiré sa robe préférée - ou imaginait-elle qu'alors ça avait été sa préférée simple parce qu'elle avait si tristement fini? Elle le regardait faire, se rappelant l'odeur de sa sueur si forte, si salée et sa peau trop brûlante pour ne pas l'avoir suffoquée alors... Etait-ce ce même homme qui offrait un blanc manteau moelleux à ces trois petits sauvageons qui finiraient par ramper vers ce lit de fortune si tentant. Leah. Elle ne perdait rien de ce que faisait Masael. Quand il souriait. Quand il s'écartait d'eux pour manger, sans doute qu'il n'y avait rien entre eux pour le mettre à l'aise, elle le concevait. Rien qui fut désirable, sous aucun point de vu. C'était son sentiment. Elle n'eut pas besoin de trop pousser les petits pour qu'ils aillent s'endormir. Ils tombèrent littéralement sur la peau d'ours, un oeil sur leur mère. D'ordinaire ils attendaient qu'elle aille se coucher pour se glisser sur son lit. Elle était fatiguée elle aussi mais elle n'irait pas se coucher, pas dans l'immédiat. Elle resta longtemps assise, pas si loin de Masael, sans rien lui dire. Puis elle tomba littéralement. Elle n'avait besoin de rien pour dormir, elle était si fatiguée.

    Ce n'est qu'à une heure avancée de la nuit qu'elle rouvrit un oeil, sans doute parce qu'il était encore trop tôt pour qu'elle puisse dormir tranquille en sachant qu'il était là. Elle se redressa, le trouvant occupé à construire quelque chose. Ça avait l'air d'un traineau mais ça n'en était pas encore tout à fait un. L'odeur de la viande qui rôtissait acheva de la tirer du sommeil. La chaleur du feu était agréable. Après un regard pour ses fils, presque entassés l'un sur l'autre, elle se leva. Ses mains blanches prirent des attaches qui se trouvaient au sol, attendant d'être utilisées, elle devinait comment. Alors sans un mot, rien de plus que quelques regards furtifs, elle se mit au travail face à lui, se contentant de ce qu'elle pouvait faire qui puisse lui être d'une réelle aide. Elle semblait si blanche dans la nuit et ses cheveux lui faisait comme un manteau, une étrange rivière qu'on imaginait chaude pour ce petit corps froid.














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Il les avait regardé s'endormir comme des souches, avec un oeil perplexe. Un oeil qui s'était glissé sur le corps de Léah, qui l'appelait. Et qui avait ensuite dévié sur les louveteaux dans une grimace. En effet. Il avait des enfants. Remise en compte. Il tourna finalement le dos et s'enfonça un peu dans le décor, dans l'obscurité, ramassant ici et là de quoi faire un feu. Il n'avait pas besoin de grand chose. Il n'avait jamais été scoot. Il était meilleur que ça. Il était lycan. Il dressa un feu entre les louveteaux et l'élan, et attendit qu'il prenne suffisamment pour le laissant sans surveillance. Il sortit une grille, assez haute, faite en fer. Assez lourde. Son seul bagage de lourd en réalité. Maintenant, il fallait de quoi la remplir. Il jeta un regard aux alentours, non pas inquiet, mais perplexe à nouveau. Il devait prévoir. Prévoir, c'était le mot maître. Il était sans doute intelligent, personne ne s'en doutait, mais il était bien conscient de ses capacités. C'était un gars manuel. Il ne faisait pas de plan, mais sur le terrain, il se débrouillait aussi bien, voir mieux. Il était quelqu'un de polyvalent. Ce qui en faisait une arme redoutable. Finalement, après une petite réflexion, il se déshabilla derrière l'élan et s'élança en chasse. Les oreilles droites, son pelage noire et long, aussi magnifique soyeux, et pour toute distinction, un trait de feu qui marquait le dessous de son corps. Du bout de sa queue jusqu'à son poitrail, étrange trait était la seule chose de visible dans l'obscurité. Rampant sur le sol à la recherche de quoi manger demain, il huma l'air, empli d'odeur, de senteur diverses et variés. Il ne mit pas longtemps à repérer quelque chose dans les buissons, seulement, quand il grogna, un étrange cri lui perça les tympans. Il recula et un jaguar sortit de la fourrée. Le lycan grogna quand l'animal siffla, agitant sa patte devant lui, toute grise dehors. Le Lycan se dressa sur ses deux pattes, et quand le félin se jeta sur lui, sûr de son coup, il se rabattit d'un coup sec, les crocs se refermant sur sa nuque. Le jaguar tomba raide mort sur le sol. Il redressa la tête. L'odeur était ailleurs. Mais le jaguar ne devrait pas être gaspiller. Il l'attrapa en gueule et se déplaça lentement vers les petites collines, à l'ouest. De là haut, un troupeau de mouflons dormaient paisiblement. La forte odeur que dégageait les excréments et leurs pelages sales fit grimacer l'animale qui relâcha le jaguar sur le sol. À l'idée même d'attraper un mouflon, sa queue s'agita derrière lui. Il lui en faudrait au moins un pour être bien, deux étant mieux. Il se prépara, retenant un grognement, bien coincé dans sa gorge, et finalement se jeta de tout son long sur la hauteur d'un rocher. Le troupeau s'ébroua, mais dans un deuxième saut, il happa d'un coup de griffe un mouflon blanc qui s'étala sur le sol, déjà en sang. Un mâle semblât charger, mais d'un autre coup de patte, il tomba lui aussi. Deux étaient morts. C'était ce qu'il lui fallait. Le Lycan se redressa alors que tout le troupeau s'éloignait dans un bruit de cloche. Il faudrait quitter l'endroit au plus vite, et ce, dès le matin. Il attrapa entre ses griffes, un dans chaque main, les mouflons, et redescendit la colline d'un saut majestueux. L'atterrissage fut douloureux, mais rien ne se cassa. Il attrapa le jaguar, aussi léger que jeune, dans sa gueule et se redirigea vers le campement. Personne ne s'était réveillé, et déjà une épaisse braise attendait la viande. Il laissa tomber les trois cadavres un peu plus loin et redevint humain, n'enfilant cependant – cette fois ci – que son pantalon. Le haut, il ne voulait pas le salir. Pas maintenant. Il détacha l'arme de l'élan et commença son travail. Il découpa rapidement les mouflons, avec une habitude étonnante, mais fit plus doucement avec le jaguar. Il mit à part la viande du félin de celle des mouflons, et mit à rôtir les viandes les plus tendres en premier. Il jeta les cadavres bien plus loin, ramenant alors quelques épaisses branches qu'il faudrait tailler dans la nuit. Il attrapa dans son sac le dernier morceau de cheval et le mangea, avant d'attaquer l'écorce avec son couteau qui se montrait bien utile. Il attaqua grossièrement le bois, de quoi enlever toute l'écorce pour laisser à la vue un bois blanc et sain, sans aucune tâche noire. Un bois qui tiendrait, tout en étant tendre. Il commença à en faire un pieds, lui donnant une forme plate, quoi que oblique vers la fin, remontant. Le premier pieds fini, il attaqua le deuxième, mais du s'arrêter pour retourner la viande. C'est recouvert de son sang, le torse nu, qu'il reprit ses efforts nocturnes (ahah) et donna une forme jumelle au premier pieds. Il cassa en deux une branche et la tailla, de sorte à l'attachait aux deux pieds, pour les relier. Il entoura le tout de lanière de cuir qu'il avait gardé dans ses sacs, et se dit qu'il lui faudrait plus de bois. Avant cela, il commença à découper le restant des branchages. Son travail cependant s'interrompit. Il releva un oeil et remarqua que Léah était debout, à cette heure-ci, et qu'elle se rapprochait de lui. Il baissa aussitôt le regard sur le bois, se concentrant. Ne pas la regarder, ne pas la regarder...

Elle tendit une lanière de cuir, chose qu'il lui manquait pour attacher son morceau de bois au restant du traîneau. Il releva le regard vers elle après l'avoir attacher solidement, et balaya ce qu'il y avait autour de lui. Il pencha la tête et se leva, lui montrant un petit chemin dégagé.

« Il me faut du bois. Tu peux rester là si tu veux. »

Qu'elle ne le suive pas. Pas là bas. Il tourna le dos et s'enfonça dans la forêt, bien loin du coin. Il voulait le même bois blanc et tendre. Il s'arrêta finalement devant un tronc immense, d'où les branches basses avaient déjà été déchiré. Il le regarda, et d'un bond, atteignit la première des branches qu'il avait laissé, assez haut du sol, et monta sur une deuxième. Il jeta un oeil en bas.










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    Il évitait son regard. Elle le remarquait mais ne le relevait pas, parce qu'elle n'aurait pas aimé qu'il fit de même chaque fois qu'elle avait le regard fuyant. Pourtant c'était ridicule. Qu'il la regarde et c'était elle qui détournait le regard. Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. Pourquoi avait-elle tant de sentiments contradictoires. Elle n'aurait jamais du le suivre pourtant elle le faisait. Elle n'aurait pas du se rapprocher de lui alors que les enfants dormaient. Pourtant, elle le faisait encore. Mais c'était différent. Elle ne pouvait pas se permettre de se laisser entretenir en quelque sorte. C'était vrai, en comparaison de ce qu'il pouvait faire, elle pouvait peu, mais elle donnait ce qu'elle avait à donner. Elle ne pouvait se permettre de lui être trop redevable. Ils devaient partager le travail autant que possible bien qu'elle, lui serait toujours plus redevable pour sa protection que lui à elle.

    Il partait à nouveau, s'écartait d'elle comme de la peste semblait-il. Elle avait toujours cru être mieux seule, mais pourtant elle cherchait sa compagnie. Elle ne franchirait pas une certaine limite bien sûr mais même malgré la fatigue, elle ne dormirait pas bien, ni avec lui près d'eux, ni sans lui d'ailleurs. Alors à quoi bon.

    Masael - « Il me faut du bois. Tu peux rester là si tu veux. »

    Elle le regarda s'enfoncer dans la forêt. Elle resta d'abord là, parce qu'elle sentait bien qu'il ne voulait pas qu'elle le suive. L'avait-elle froissé? Elle l'ignorait, mais il n'était pas en droit de lui dire qu'elle l'avait offensé, en aucune façon. Elle ne l'offenserait jamais autant que lui l'avait offensée. Elle se leva déterminée. Ses mains caressant le bois du traineau en construction, puis elle avait décidé, elle marcha sur les pas de Masael. Elle arriva au pied de l'arbre qu'il avait choisi, leva les yeux pour accrocher directement son regard avant de détourner la tête. Elle devait sembler encore plus insignifiante vu d'en haut. Elle observa autour d'elle, recherchant des branches qu'elle puisse porter dans ses bras, et qui ai la facture de celles de l'arbre qu'il avait choisi:

    Leah - Tu n'étais pas obligé. Je ne te les impose pas tu sais. Ils étaient juste trop jeunes pour être laissés en arrière et c'était leur choix de venir. Mais je ne les ai pas emmenés pour t'obliger à quoi que ce soit. Tu n'es pas obligé d'être leur père, mais, tu as été très bien avec eux aujourd'hui...

    Toujours cette voix apparemment neutre.













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« Il me faut du bois. Tu peux rester là si tu veux. »

Il s'était enfoncé dans la forêt sans un mot, le dos un peu rond. Il ne voulait pas y penser. Si il pensait, il s'en voudrait. Encore. Il ferma les yeux, le temps de quelques pas, et monta à l'arbre comme on monte les marches d'un escalier. Un tout petit effort lui avait suffit pour grimper en haut, et un autre, un peu plus grand cette fois-ci, avait suffit à briser les branches les plus solides du haut. Il ne lui en fallait pas des épaisses, mais de celles qui résisteraient aux virages les plus serrés et au sol les plus robustes; Il ne fallait pas que ça se brise pour un rien. Surtout pas pour un malencontreux caillou. Il attrapa la branche qui glissait dangereusement vers le sol, et fixa l'emplacement où il allait s'écraser. Léah n'était pas là, alors il le lâcha. Seulement elle était apparue un peu plus loin. Oh, il n'y avait eut aucun danger que la branche s'écrase sur elle, mais ce n'était pas ça qu'il l'énervait. C'était le fait qu'elle était là. Il brisa une autre branche et commença à redescendre avec. Ne pas y penser, ne pas y penser... Il s'élança et tomba sur le sol, lourdement, la branche dans les bras. Aucune douleur. Bon atterrissage. Il se retourna, regarda son dos, sa robe. Il détourna le regard.

« Tu n'étais pas obligé. Je ne te les impose pas tu sais. Ils étaient juste trop jeunes pour être laissés en arrière et c'était leur choix de venir. Mais je ne les ai pas emmenés pour t'obliger à quoi que ce soit. Tu n'es pas obligé d'être leur père, mais, tu as été très bien avec eux aujourd'hui... »
« Ce n'est pas eux qui me dérangent. »

Il siffla, penchant la tête sur le côté, comme ennuyé. Il laissa tomber la branche sur le sol et l'attrapa sans douceur, la collant à lui. Il avait besoin de ce contact. Il ne savait pas pourquoi. Juste qu'il avait envie. Il nicha son visage dans son cou. Il la serrait doucement, pas comme une brute, mais il la serrait sans qu'elle ne le veuille, et ça, il le savait. Il restait là, un instant, et fronça les sourcils, quoi que son visage était caché par les cheveux bruns de la demoiselle. Il siffla.

« Ça ne me dérange pas d'être un père, si.. si... si j'ai une femme, et ça, tu me le refuseras, et... » Il gronda, contre lui, contre ça. « ...repart, vite. »

Il la relâcha et recula, semblant visiblement de mauvaise humeur. Ce n'était pas contre elle, non. Ça n'était pas contre quelqu'un en particulier. Juste qu'il... qu'il honorerait ce qu'il avait promis.










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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:02



    Elle sursauta lorsque la branche s'écrasa au sol. Elle avait eu peur que ça ne lui tombe dessus et quelque part ce fut le cas dans les premiers mots que Masael lui accorda:

    Masael - « Ce n'est pas eux qui me dérangent. »
    Leah - Alors c'est moi.', répondit-elle en sifflant tout autant que lui.

    Elle ne se sentait pas non plus à sa place c'était vrai. Comment l'aurait-elle pu? Mais elle avait trop de caractère pour se laisser dire comme ça qu'elle gênait et elle ne le comprenait pas, pas encore, sans doute parce qu'elle ne le connaissait pas. Elle ne pouvait pas anticiper toutes ses réactions ne comprenant pas qu'il était tiraillé entre deux attitudes. Pour elle, si les choses restaient confuses elles étaient plus simples, plus évidentes. Elle savait ce qu'elle ne voulait pas, c'était suffisant. Et elle savait aussi ce dont elle avait besoin. Le reste prendrait plus de temps à être découvert. Elle le regarda sauter au sol, détaillant son torse nu ouvertement. Elle le regardait comme quelque chose de connu, pas particulièrement comme quelque chose qui l'attirait c'était vrai. Elle se retrouvait serré contre lui, contre cette peau dont elle se rappelait jusqu'au goût, et, la peur au ventre elle se raidit un peu dans ses bras. Elle était comme une biche qui passe devant le regard du chasseur et s'arrête un instant pour le regarder en face, sachant déjà très bien comment l'histoire se termine. Elle ne pouvait pas tout avoir à la fois, elle devait concéder. Mais elle ne pouvait pas en céder trop. Elle sentait son souffle dans sa gorge quand elle retenait le sien.

    Masael - « Ça ne me dérange pas d'être un père, si.. si... si j'ai une femme...', elle se raidit un peu plus, pas vraiment d'horreur mais peut-être plus parce qu'elle s'était attendue à ce qu'il ne parle même pas, pas de ça en tout cas,'... et ça, tu me le refuseras, et... repart, vite. »

    Il ouvre les bras et le papillon s'échappe, éphémère. Affolé pour encore un instant mais quand à quand quelque battement d'aile le sépare à nouveau de la lumière meurtrière, elle s'arrête, dans un flottement d'étoffe blanche et de cheveux bruns. Ses doigts se serrent. Elle doit concéder. Elle doit aussi tenir parole, de peur de...
    Alors elle se retourne vers lui, dure mais hésitante quelque part:

    Leah - Tu as... je suis ta femme. Je n'en tolérerai pas d'autres. Je t'avais dit que je ne serais pas gentille, pas agréable et tu as accepté.

    Elle croyait pouvoir... elle croyait.
    Elle ne bougeait plus, le fixant bien droit dans les yeux. Plus de regards fuyants mais pourtant ce regard là est plus dur à braver car il défit d'approcher. Pourtant, elle n'a pas vraiment fuit n'est-ce pas?















Wolfgang S. Orlov

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Elle était bien là, entre ses bras. Son odeur, ses cheveux, sa peau toute blanche, la délicatesse de sa stature. Il avait tellement envie, et pourtant... pourtant, il devait céder. Il devait céder à la raison plutôt qu'à l'envie, alors que jusqu'à maintenant, en homme libre, il avait toujours tout fait pour suivre seulement son instinct et ses envies. Et là? Là, il se retrouvait emprisonné devant sa parole, sa promesse. Il devait brider sa liberté, pour sa promesse. Il sembla gronder, quoi que le corps qu'il tenait se raidissait sous lui. Il le sentait, mais c'était trop tôt pour le lâcher. Pas encore. Pas quand la voix venait de ses entrailles. Il bégaya, tordu.

« Ça ne me dérange pas d'être un père, si.. si... si j'ai une femme...et ça, tu me le refuseras, et... repart, vite. »

Il l'avait relâché, aussi sec. Il était venu, il était partit. D'une même manière. Il avait reculé, et elle avait couru. Il l'avait affolé. Grand étonnement, elle s'était arrêtée, retournée, elle le fixait à présent. Croyait elle un seul instant que ce regard, aussi dur était il, l'arrêterait? Elle avait déjà eut un exemple pleinement satisfaisant de jusqu'où il pouvait aller quand il s'agissait de répondre à ses besoins les plus élémentaires et ses désirs les plus pressants. Il haussa un sourcil, visiblement de mauvaise humeur. Elle en faisait exprès. C'est ça? Le défier pour mieux l'apprivoiser. Mauvaise technique de domptage. Il gronda, pourtant silencieux. À l'intérieur, son sang pulsait à une vitesse affolante. Il allait exploser.

« Tu as... je suis ta femme. Je n'en tolérerai pas d'autres. Je t'avais dit que je ne serais pas gentille, pas agréable et tu as accepté. »
« J'ai accepté. Et je cède une part... » il appuya sur le mot « ...de mes libertés, mais... pas toute ma liberté. » Il se rapprocha, un peu. Pas encore assez pour la happer à lui. « Que je devienne fidèle, c'est faisable. Mais offre moi de quoi le rester. »

Il avait approché d'un pas supplémentaire, sans rien faire de plus. Le geste était en suspens. Ne jamais se jeter dessus. Ne jamais la brusquer. C'était comme pour l'élevage de certaines bestioles. Il fallait gagner leur confiance pour pouvoir les dompter. Enfin, dans l'esprit de Masael, la séduction se rapprochait nettement plus de la chasse.










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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:03



    Il était en colère, elle le voyait bien. Leurs regards échangés ne valaient guère mieux que des coups de poignard donnés en reflets de miroir. Mais elle ne voulait pas céder un pouce de terrain. Si elle pouvait trouvait seulement le moyen de le calmer, de l'apaiser. C'était elle qui le mettait en colère. Elle n'imaginait pas , elle ne le pouvait pas, quels mécanismes le torturaient car elle n'avait jamais eu l'occasion d'éprouver ce désir là. La torture de la chair elle avait connu mais pas dans le bon sens. A peine désirait-elle son bras autour de ses épaules, et c'était déjà immensément donner...

    Masael - « J'ai accepté. Et je cède une part... de mes libertés, mais... pas toute ma liberté. »', il se rapprochait, elle ne bougeait toujours pas. Elle était en colère elle aussi. Pourquoi ce sentiment de jalousie? Il lui échapperait toujours et elle n'avait rien pour le retenir. Ni la séduction dont elle ne savait rien, ni la force dont elle n'avait rien, ni le bon mot car il n'y en avait pas. « Que je devienne fidèle, c'est faisable. Mais offre moi de quoi le rester. »

    Elle fronçait les sourcils, mauvaise. Pas contre lui mais contre elle et cette jalousie maladive. Comme si se l'attacher avait pu quelque part réparer l'offense. C'était ridicule. Elle était ridicule. Mais c'était viscéral. Elle savait qu'elle ne supporterait pas, qu'elle se sentirait bafouée, qu'elle se sentirait traînée dans la boue, indigne même d'être encore violée et la chose l'épouvantait littéralement. Elle sombrerait. Elle en deviendrait folle. Elle le regardait. Ses bras. Son torse. Elle ne touchait pas bien sûr. Elle regardait comme pour se faire à l'idée. Mais quelle idée. Elle serrait les dents. S'imaginait toutes ses femmes, ou pire encore, s'imaginait une seule femme, une autre, une qu'il respecterait comme il ne la respectait pas, une qu'il aimerait comme il ne l'aimait pas, une, qui posséderait avec douceur et qui lui donnerait d'autres enfants. Elle en était malade. Ses yeux scintillaient de ces larmes de rage qui n'ont pas le droit de couler. Cette autre femme elle la haïssait en fantasme. Elle la tuait en rêve, elle en avait la force. Mais une fois les yeux ouvert, elle aurait toujours le dessous.

    L'idée abjecte faisant son chemin, elle baissa le regard. Gênée, pudique.Ses mains passèrent sur ses épaules, les libérant de leur seule protection de l'étoffe un peu couverte de la poussière de leur longue marche. L'étoffe glissa doucement pour lui laisser les épaules nues mais elle couvrait toujours le galbe d'albâtre que Masael connaissait de toute façon déjà. Elle déglutit, relevant le menton, sans pourtant le regarder dans les yeux.












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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:03




Il la fixait, d'un regard qui n'avait aucun équivoque. Il savait ce qu'il voulait. Il l'aurait. Tôt ou tard. Tôt étant le meilleur moyen de ne pas se frustrer, et de ne pas être d'une humeur massacrante.

« Que je devienne fidèle, c'est faisable. Mais offre moi de quoi le rester. »

Elle fronçait les sourcils. Ça l'avançait à peine. Il haussa un sourcil. C'était elle qui était en colère? Ne venait il pas de dire qu'il serait fidèle si elle faisait un petit effort du côté du devoir conjugal? C'était la meilleur! Il essayait d'être gentil, et compréhensif. Sans doute pas de la meilleure manière, certes, mais au moins, il faisait un effort. Elle l'avait hantée, si longtemps... Oui. Dans chaque corps, dans chaque femme, il l'avait retrouvé, sans le vouloir, avec cette frustration de n'avoir jamais eut l'originale entre les mains. Il était proche, assez pour la toucher, pour la dévorer. Il pouvait bien la soumettre dans le cri et les larmes, mais ça ne l'intéressait pas, plus maintenant. Il voulait goûter à la chaire quand elle se donne, quand elle ne tremble pas de peur, mais d'excitation. Il avait envie, juste ça. Juste d'elle. Pas d'une autre, plus grande, plus forte. Il avait besoin d'une fille fragile, pour la protégée, pour la rassurée, car il avait été élevé sans mère, et qu'aujourd'hui, comme un infime impact de son enfance, il se rendait compte qu'il avait besoin d'une femme qu'il pouvait garder auprès de lui. Une femme que son père n'avait jamais eut. Elle avait envie de pleurer. Était-ce aussi dégoûtant? Quoi que... Son regard s'attarda sur ses yeux, brillants de larme. Il aurait pu dire pardon, mais il n'en fit rien, car déjà elle baissait la tête. Il restait là, un instant, en suspens. Déjà elle faisait glisser ses manches, pas sa robe, mais les bretelles, comme dernier signe d'approbation. Elle était, visiblement, d'accord. Enfin, pas vraiment, mais Masael ne jouerait pas non plus les fines bouches. Il approcha doucement, sans la toucher d'abord.

« Léah... »

Il s'était penché, sans la toucher, courbant le dos assez pour que son nez effleure le sien. Son regard avait plongé dans le sien, et ses lèvres sur les siennes. Le baiser était doux, chaste, et ses mains entourent lentement sa petite taille, le collant à lui avec lenteur. Il ne voulait pas la brusquer, pas la casser, pas plus que ça. Il l'embrassait comme on embrasse une femme, une vraie, une de celle qui tient au coeur, et il la presse contre lui, amoureusement. Il pourrait aller plus vite, vraiment, mais il s'en tiendra là pour l'instant... pour son bien, à elle.










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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:03



    Masael - « Léah... »

    Elle releva le regard vers lui comme un instant, elle crut qu'il la libérer de son obligation. Elle vit bien vite que non, comprenant que cette envie chez lui ne pouvait pas s'être évaporer si facilement. Il était difficile pour elle de concevoir le désir tel que devait le ressentir Masael. Elle cherchait à comprendre, elle tremblait, elle avait peur. Elle était tendue. Mais il ne la touchait pas, il ne la brusquait pas. Elle le remarquait. Elle devinait quel effort il fallait produire pour réfréner le Masael de ses pires cauchemars derrière celui qui était doux et prévenant ou presque. Leurs bouches pressées l'une contre l'autre d'abord. Doucement. Chastement. Elle s'efforce de rendre ce baiser toujours hantée par l'image de cette ennemie qui pourrait surgir de nulle part, un jour, une nuit. Sur leur route.
    Elle tremble encore entrouvre à peine les lèvres pour saisir celles de Masael entre les siennes, mais c'est si mal assuré, si maladroit. C'est qu'elle n'en tire pas autant de plaisir qu'elle devrait, mais elle en dire tout de même quelque chose de doux, de rassurant presque alors elle s'accroche à ses lèvres sans trop bien faire.

    Puis ses mains épousent sa taille, rapprochant son corps frêle de celui de l'homme qui la veut. Elle frissonne. Pas un frisson de plaisir, mais un spasme presque quand leur bassin se touche. Elle tremble plus encore. Se tend. Elle n'y arrivera pas. Pourtant elle ne dit pas non, elle ne veut pas le repousser parce qu'elle a peur qu'il l'abandonne. Elle se raccroche à sa peur pour oublier l'enfer du corps. Elle se dit qu'il ne demande pas grand chose, seulement de pouvoir disposer d'elle, un peu. Elle ferme les yeux. Elle veut le garder. Si tout pouvait en rester là. Si elle pouvait simplement jouir de ce baiser. Elle oubliait un peu son corps comme il choisissait de l'embrasser encore tendrement, et il était rassurant. Alors elle finissait par se laisser aller si peu mais c'était déjà énormément plus qu'elle n'avait jamais donné de toute sa vie. Elle entrouvrait doucement les lèvres, un peu plus, se laissant guider, porter par lui un peu plus. Si entre ses mains son corps restait tendu, son esprit s'en était affranchi, à peine, juste assez pour permettre ce seul baiser. Bien sûr il devait en avoir connu de bien meilleur, mais elle était sincère dans sa tentative malgré les réactions contenues de rejets de son corps... ça s'aggraverait mais elle fermait les yeux.










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Léah était belle. Peut être pas autant que certaines louves, car elle avait ce charisme affaibli par sa pâleur maladive et sa gêne, mais pour Masael, elle était de toutes, la plus touchante. Peut être même qu'il la trouvait plus belle à ce moment, qu'à un autre. Après l'avoir profané, brisé, toute retournée, il l'avait eut comme il la désirait. Cassée. Inconsciemment, cet élément qui ne constituait de sa vie entière qu'une infime partie était devenue la pièce maîtresse, l'atout de ses cartes. En somme, le coeur même de son existence. Cette enfant brisée de ses propres mains était devenue de son seule bourreau. Pouvait il seulement s'en plaindre, lui, qui avait déchiré sa belle robe pour profiter sans demander de son corps? Sans doute qu'il n'avait là que le droit de se taire et de continuer à faire ce qu'il avait à faire, sans y penser. Sauf qu'il y pensait. Être pensant, roseau de la nature, incassable de par l'esprit, Masael regardait ce petit visage rougie, ce corps se tendre dans ses bras, tremblait d'une peur réanimée. Ses yeux se fermaient, et elle ne pouvait plus voir alors que les scènes du passé, sans profiter du présent. Trop tôt. Ils ne s'étaient vraiment revues que de la veille. Comment pouvait il espérer une seule seconde un acte normale, quand elle ne se rappelait de lui qu'en termes peu élogieux? Elle l'avait vu baver. Un monstre de la nature aurait été plus délicat cette nuit là. Le conduit trop étroit, les cris, les pleurs. Les seuls larmes qu'elle n'avait jamais fait coulé, c'était lui, la cause, l'unique. Le baiser, aussi sincère que doux, se finit alors. Il n'en voulait plus. Pour le moment tout du moins. Il y avait bien cette bosse plus bas, qui lui rappelait combien le corps est faible face à la pensée, qu'un homme reste un homme, aussi fort soit il, mais cette stagnation n'était plus que secondaire. Il la décolla doucement de lui, remontant ses mains avec tendresse sur ses bras pour recouvrir ses pâles épaules. Il dépose un baiser sur son front, comme font les parents, ou les amants attentionnés. Lui n'était d'aucun des deux, si ce n'est une brute épaisse qui se contenait. Il eut un sourire, calme, serein.

« Va surveiller les mioches. Il y a des jaguars par ici. Si tu as un problème, hurle. Je viendrais. Retire la viande du feu si tu veux bien... »

C'était une bonne excuse – pour le moment. Il la regarda, un instant, partir. Disparaître dans les buissons. Son regard ne la quitta pas, et finalement il tourna lui même le dos, s'enfonçant dans la forêt. Il reviendrait, mais pour la petite demi heure qui s'annonçait, il avait besoin d'être seul, pour faire ce qu'il avait à faire.



Quarante minutes. C'est le temps qu'il lui avait fallut pour calmer ses foutues maux du corps, et pour revenir, traînant derrière lui les deux épaisses branches qui lui serviraient à finir le traîneau. Des branchages lourds et large. C'était exactement ce qu'il lui fallait pour finir ce qu'il avait commencé. Il commençait à être tard dans la nuit. La lune indiquait déjà les quatre heures du matin. Il ne lui resterait que deux petites heures à dormir si il se débrouillait bien. Il regarda le feu, où il y avait une petite flamme qui dansait, mais plus de viande. Sans doute rangée. Le camp était calme.










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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:04



    Son coeur battait à s'extirper de sa poitrine, elle sentait qu'elle n'y arriverait pas. Elle arrivait à sa propre limite. Elle y avait cru, avait voulu, vraiment. Mais elle n'y arrivait pas. Quand il la touchait elle ne frissonnait pas de plaisir mais d'horreur. Elle se rappelait les rires des autres louves quand elles parlaient entre elle de garçons. Des plus jeunes. Des plus vieilles. Toutes semblaient goûter une volupté qu'elle ne touchait même pas du doigt. Elles se rappelaient leurs mines épanouies et heureuses et elle les enviait. A croire qu'elle n'était pas capable elle. Pourtant il était doux avec elle, ne la brusquait pas. Ça ne venait pas de lui, c'était elle. Le baiser se rompit, son coeur lui faisait mal. Elle avait mal. Elle baissa le regard suivant les mains de Masael qui la rhabillaient en douceur, elle l'interrogea du regard. Il ne voulait plus. Elle était perdue, soulagée, mais à bout de ressources. Que pouvait-elle faire? Il lui baisa le front, avant qu'elle ne le pose doucement contre son bras comme pour demander pardon. Elle ne rampait pas, loin de là. Mais elle voulait qu'il sache bien que ce n'était pas de la mauvaise volonté de sa part. Si elle avait parlé elle aurait simplement dit « je ne peux pas. ». Il souriait encore. Elle se demandait pourquoi, pourquoi souriait-il tout le temps? Et est-ce qu'un jour elle aurait droit à un vrai sourire, sans ombre, sans doute?

    Masael - « Va surveiller les mioches. Il y a des jaguars par ici. Si tu as un problème, hurle. Je viendrais. Retire la viande du feu si tu veux bien... »

    Elle acquiesça le quittant bien vite puisque cette fois il lui offrait sa liberté. Son corps apaisé à la seconde même où il avait retiré ses mains de sur elle. Ses mains. Haïes. Ses mains désirées. Ses mains tant pleurées. Elle arriva à leur point de campement. Son regard passa d'abord sur les enfants. Un coup au coeur. Lzarus et Lucian étaient bien là, serrés l'un contre l'autre mais il en manquait un. Landres. Elle fit un tour sur elle même affolée à nouveau. Elle huma l'air, filant sa piste. Elle finit par le retrouvé pelotonné sans un petit fossé. Le chiot bondit vers elle avec un petit gémissement plaintif. Elle aurait du le savoir. Il l'avait cherché. Il ne dormait jamais bien quand elle n'était pas là. Quelques baisers généreux sur son petit museau froid puis elle le poussa devant elle. Landres obéissait bien sûr. Il rampa jusque sur l'épaisse fourrure de l'ours, avec ses frères, tout penaud. Mais il ne voulut pas s'endormir, la regardant plier avec soin les quartiers de viande comme Masael l'avait fait un peu plus tôt.
    Enfin, Leah jeta un regard pensif vers la forêt. Et s'il ne revenait pas... elle ne voulait pas y penser.
    Landres posa sa tête sur elle quand elle s'allongea, et bientôt Lazarus et Lucian faisaient de même, elle disparaissait presque sous une toison soyeuse et bigarrée. Y avait-il une place ici pour un homme? Pour un père?
    Elle s'endormit avec cette vague envie de pleurer mais elle n'en fit rien. La fatigue la saisit, l'épuisement même. Elle dormit d'un sommeil lourd et sans rêve.












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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:04




Elle était partit bien vite, la petite furie. Si vite qu'il n'avait pas eut le temps de la rattraper. Il ne le voulait pas de toute façon. S'il la rattrapait, il la mangerait entière. Il ne voulait pas lui faire ce mal. Il tourna le dos, bien décidé à en finir avec l'excitation du sang, et s'en débarrassa assez rapidement. Comme il le pu. C'était bien la première fois en trois siècles qu'il faisait cela. En dehors de sa toute première jeunesse, durant les vingt premières années de sa vie, il avait fait ça, l'amour solitaire, plus par pudeur que par envie. Cette fois-ci, c'était pas besoin. Un besoin vital, qui pulsait dans son sang. Il grogna, rougit, gronda à nouveau, d'un grognement sourd et entrecoupé, et s'apaisa alors. Il resta un instant comme ça, à genoux, à reprendre son souffle et sa toute contenance. Masae le géant à genoux, quelle drôle d'idée. Il se releva, se rhabillant, et renifla une dernière fois. Il se dirigea vers l'arbre qu'il avait abattu, prit les deux branchages, et les traîna jusqu'au camp.

Sur le feu, plus de viande, juste une petite flamme voletant, à bout de souffle. Il posa dans le feu de quoi la raviver, et s'attaqua aussitôt à la découpe du bois blanc. Il du tordre à tords et à travers, attacher solidement le bois afin qu'il tienne et s'arque à volonté. Il allongea au centre des planches qu'il désépaissit grossièrement avec son couteau, sous l'oeil vif de l'élan qui avait déjà quitté son sommeil pour guetter son maître. Masael le regarda, avec un sourire amusé, alors que l'élan brouttait paisiblement. Dans les prochains jours, il devrait trouver un boeuf. L'élan était assez fort pour les porter tous, mais le boeuf aux cornes longues et fines passerait mieux et serait plus à l'abri des regards des passants. Un boeuf rouge, mexicain. Ou noir, colombien. Il attacha les dernières planches de bois, aussi bien qu'il le put, avec les nerfs et les dernières lanières qu'il avait. Le tout lui semblait correcte. Voir plus que correcte. Au final, il n'avait pas perdu la main. Pas depuis ses voyages dans les pays nordiques, où le traîneau était de mise. Il eut un sourire satisfait et grava dans le bois, du bout de sa lame, les noms de tous. Sa signature marquait le rebord que tiendrait celui qui serait à l'arrière. Un magnifique Masael Esperanza. Sur les planches, les noms des trois louveteaux. Lazarus, Landres, Lucian. Et juste à côté, Léah. Léah... Son oeil regarda la petite silhouette sous ses fils. Avait-il une place avec eux? Parmi eux, si ce n'est dans ce groupe compacte? Il l'ignorait. Il l'ignorait, et ça ne le faisait pas sourire. Il alla plus loin dans la forêt, et remplit deux gourdes pour la journée. Deux gourdes pour eux tous. Il revint vers le camp et posa les gourdes dans le sac. Il couvrirait les lattes avec son manteau. Il sortit enfila à nouveau un t-shirt et se posa près de l'élan, sous son oeil, en rond. Il dormait recroqueviller sur lui même, le visage parfaitement neutre. Ni trop dur, ni trop joyeux. D'un neutre angélique. Il s'endormit lourdement, directement plongé dans son sommeil le plus profond, et finalement se réveilla une heure plus tard, parfaitement en forme. Son oeil s'ouvrit alors que le soleil perçait à peine le ciel bleu du Mexique. Il ferait beau aujourd'hui. Il y avait eut tant d'étoiles cette nuit là. Il eut un sourire calme et se dirigea vers les quatre compères, enchevêtrés.

Il se pencha et attrapa doucement le premier des louveteaux, qui a première vu semblait être Lucian, et l'écarta doucement de la peau d'ours. Il fit la même chose pour Landres et pour Lazarus – avec un peu de difficulté en vue de sa plus grande taille – et finalement écarta Léah. Il tira la peau d'ours, la secoua un peu plus loin, avant de l'attacher sur les lattes de bois du traîneau. Il attrapa à nouveau les louveteaux et les posa sur la couverture. Qu'ils dorment plus tard ne le dérangeait pas. Les journées seraient longues. Il faudrait bien qu'ils dorment, tôt ou tard. Quant à Léah... En vue des yeux ronds avec lesquels elle le fixait, elle était sûrement réveillée. Il attrapa la selle de l'élan et avec un nerf de boeuf tressé, attacha des deux côtés l'animal au traîneau, de sorte qu'il ne traîne sans le renverser pour autant. Il regarda le tout, avec un oeil critique. Il ne fallait pas qu'en route il en perde un sous prétexte qu'il y avait là un trou, etc. Mais il n'y avait rien. Rien qui aurait pu leur être dangereux. Ils dormiraient jusqu'à ce qu'ils le veulent. Il tourna finalement le dos à son œuvre et tendit à la jeune fille une gourde d'eau et un petit sachet. Il s'était « amusé » à couper la viande en tranche, pour le déjeuner et le dîner, là où elles étaient d'ailleurs plus épaisses. Le petit déjeuner était important. Pour tous. Sauf pour les louveteaux, visiblement fatigués. C'est qu'ils n'avaient eut que cinq malheureuses heures de sommeil, et que ce n'était pas convenable à leur âge. Il la regarda, reprit la gourde et la rangea. Il sortit sa carte. L'aube pointait enfin. Le ciel était plus clair. Six heures et dix huit minutes. C'était l'heure choisit par Helios pour sortir de sa cachette. Il regarda le trajet empruntait et sortit d'une autre poche un stylo d'encre noir, et traça le trajet effectué jusqu'à maintenant, et celui qu'il faudrait faire pour rejoindre un coin de verdure, assez proche d'un village pour trouver un boeuf. Ça ne lui prit que trois minutes, avant qu'il ne range la carte dans la poche de son fameux pantalon vert sale, et frappe le flanc de l'animal qui emprunta, sous sa directive, la route vers le sud. La route était encore longue. Il posa son regard sur Léah.

« Le traîneau est assez large et long, si tu veux encore dormir. »

C'était une sorte d'invitation cachée. Il l'avait fait à sa taille, un peu plus long, pour qu'elle puisse dormir et qu'il puisse y mettre des paquets quand les temps seraient plus mauvais et que les provisions seraient plus importantes dans leur vie. Pour l'instant, ils pouvaient se permettre de vivre au jour le jour. C'était comme ça qu'il concevait la vie d'un vrai loup. Un loup qui voyage.










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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:05



    Leah ouvrit un oeil, juste pour voir Masael se rouler sur lui même et s'endormir. Elle n'avait jamais été très tranquille et elle avait le sommeil d'autant plus léger qu'elle était préoccupé. Il était revenu, elle pouvait se rendormir, pas tout à fait sereine, plus tout à fait aussi anxieuse. Mais elle était si fatiguée que même sa méfiance naturelle ne l'aurait pas tenue éveillée. Elle sombra jusqu'au premières lueurs de l'aube, comme Masael enlevait dans ses bras un Landres absolument confiant. L'enfant ne se réveilla même pas contrairement à sa mère qui avait sursauter en sentant qu'on lui enlever un fils. Elle se tranquillisa sur l'instant, fixant ses yeux noisette sur Masael. Elle admirait sa force, elle qui n'avait plus pu soulever Lazarus dans ses bras pour le mettre au lit depuis qu'il avait dépassé les quarante kilos. Il avoisinait à présent les quatre vingt. Ca n'avait bien sûr rien d'anormal pour un loup de son âge, mais c'était déjà presque le double du poids de sa mère quand elle était sous sa forme humaine.
    Leah huma l'air frais et encore humide. C'était un moment qu'elle aimait particulièrement dans la journée, le crépuscule. Lazarus eut un petit grognement joueur dans son sommeil comme Masael le soulevait, puis il blottit son museau contre le bras de son père, l'instinct se laissant aller au geste les plus naturels quand la raison avait encore les yeux fermés par le sommeil. Leah sourit discrètement. Elle aurait pu avoir peur que les enfants ne s'attachent trop à Masael, peur de perdre l'exclusivité en quelque sorte. Mais pourtant non. S'occuper de trois louveteaux seule était épuisant. Elle ne le regrettait pas, pas vraiment, et elle faisait toujours au mieux mais elle allait presque toujours se coucher à bout de force les premiers temps. Depuis elle avait apprit à s'économiser, à leur apprendre la tempérance, rien qu'un peu, mais les attentions de Masael lui laissait entrevoir le soulagement du travail également partagé. Ça avait son importance aussi. Elle se leva, posant son regard sur le traineau qu'il avait terminé pendant que tous dormaient. Avait-il seulement dormi un peu lui? Elle fronça les sourcils comme elle aurait pu le faire si elle avait pu soupçonner qu'un de ses fils eut passé une nuit blanche. Elle n'avait rien entendu.

    Leah - Merci.', répondit-elle en prenant la gourde et le petit sac de vivre qu'il lui tendait.

    Elle osait encore le regarder dans les yeux malgré tout. Elle ne pouvait pas se permettre de le fuir, toujours pour les mêmes raisons. Et puis, elle n'avait pas honte, bien qu'elle regretta de n'avoir pas su dompter ses peurs et ses phobies. Il lui faudrait trouver un autre moyen. Quelque chose qui ne passerait pas par le corps et qui pourtant na rendrait un peu plus légitime. Presque légitime. Elle observait ses fils dormir, sa main caressant doucement le bois du traineau. Un étrange dessin gravé se fit sentir sous ses doigts. Une étrange expression passa sur son visage comme elle y regardait de plus près. Indéfinissable. Elle ne dit rien.
    Elle le regarda tracer le trajet effectué la veille, et leur itinéraire de la journée mais ne posa pas une seule question. Il fallait qu'elle se fasse une idée de ce qu'elle aurait à fournir comme effort, et de ce que les petits pourraient faire.

    Masael - « Le traîneau est assez large et long, si tu veux encore dormir. »
    Leah - Juste un heure.

    Elle s'allongea, découvrant avec surprise qu'elle avait parfaitement la place pour pouvoir détendre ses jambes. Elle finit par s'endormir en le regardant, bercée par les vibrations de la route, pour une heure et demie, puis elle descendit en marche, se plaçant à hauteur de Masael, de l'autre côté du renne. Ils ne parlèrent pas plus que la veille, sans doute parce qu'il y avait les enfants qui dormaient. Sans doute parce qu'ils ne savaient pas quoi se dire, encore moins après leurs échecs de la veille. Elle était pensive. Derrière ses yeux noisettes, elle se demandait si elle aurait jamais du désir pour Masael, ou même pour un autre homme. Si elle aurait jamais de l'amour... Elle repensait à Leandre qui elle, aimait les jeux de l'amour bien qu'elle restât raisonnable là dessus. Elle constatait pourtant un changement en elle. Elle y pensait. C'était déjà quelque chose.
    Ce n'est que midi approchant qu'ils entendirent un long bâillement derrière eux. Les petits se réveillaient, en pleine forme, sautant déjà par dessus les barrières du traineau. Ils saluèrent leur mère à leur façon, et même Masael, d'une autre façon, moins expansive sans doute. Leur périple de la veille les avait assomés, il n'était pas dans leur habitude de dormir si longtemps.

    Leah - D'habitude ils chahutent déjà à six heures et demi du matin et ma mère...', mais elle s'interrompit. Il n'était plus question de sa mère maintenant. C'était elle la mère. Ils n'ont rien appris d'hier encore, ce soir ils seront tout aussi fatigués à ce rythme là.

    En effet, Lucian et Lazarus jouaient à se tirer la queue et cela faisait déjà quatre fois que Landres faisait l'aller retour entre ses frères et le traineau. Incorrigibles. Le temps leur apprendrait.
    Ils ne tardèrent plus à s'arrêter, faisant halte pour déjeuner. Ils ne trainèrent pas, d'un commun accord silencieux. Il fallait profiter de ce que les petits s'étaient levés tard et étaient encore plein de vigueur même à une heure avancée de l'après midi. Il faisait péniblement chaud, et il fallut que Leah se protège du soleil en se couvrant de son manteau malgré l'étouffante chaleur. Elle ne se plaint pourtant pas et ne remontant dans le traineau qu'alors que l'après midi touchait à sa fin. La chaleur l'acheva, elle s'endormit sous son manteau insupportable. Le frais de la nuit la ranima, elle avait soif. Elle but un peu puis ils se posèrent dans un joli coin de verdure. Les petits étaient littéralement mort de fatigue, le poil tout collé de sueur. Elle leur donna de l'eau, les câlina, leur chuchota quelques mots tendres.

    Leah - Je vais trouver un point d'eau, si tu veux venir... L'herbe est trop verte ici pour qu'il n'y ait pas un peu d'eau...

    Elle semblait un peu moins pâle, parce que sa figure était sale de poussière et de sueur, et ses cheveux emmêlés lui collait à la peau. Elle prit les gourdes, et, les enfants sur ses pas, elle trouva d'instinct. Un petit point d'eau. Une rivière, assez profonde par endroit pour que Lazarus n'ait pas pied. Elle relevait alors sa robe pour les surveiller dans l'eau, prête à plonger vraiment au moindre problème. Elle vida l'eau chaude de gourde, la renouvelant, puis se passa de l'eau sur le visage et les bras. Les garçons sortirent de l'eau rafraîchis. Ils s'ébrouèrent copieusement, la langue pendante mais trop fatigués pour vraiment tenir un jeu sérieusement. Il était grand temps de manger. Leah avait noué ses cheveux sales. Elle distribua les quartiers de viande à chacun...















Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:06




Il lui tendait le petit paquet, avec de l'eau. Elle le regardait, sans avoir honte, sans une parole pour la veille. Sans le fuir. Quelque part, ça lui faisait plaisir. Au moins, elle n'avait pas peur de lui jusque dans la journée, au petit crépuscule. C'était bien. Il eut un sourire sincère, petit, quasi invisible, mais calme.

« Merci. »

Merci... Il eut un petit rire, pour lui, un rire étouffé et bref, et tourna la tête pour sortir sa carte. Merci, voilà un drôle de mot qu'il avait rarement entendu. Merci n'existait pas dans le monde de Masael. Le s'il te plaît, le bonjour non plus. C'était des mots qui n'avaient pas d'époques, pas de signification pour lui. C'était drôle, tout au plus. Il sortit de sa poche la carte, et un stylo d'encre noir. Il regardait attentivement le trajet, les lignes de repère. Un chemin pas trop charpenté, pas trop difficile à gravir pour les petits, l'animal, le traîneau. Et Léah. On ne devait fatiguer personne. S'il avait été seul, ça aurait été amplement plus facile, mais le problème était qu'il n'était tout simplement pas seul, et que le problème se posait. Qu'il le veuille, ou non. Il referma la carte, son oeil fixant en coin Léah. Elle anticipait déjà? Il eut un sourire amusé. L'élan s'ébroua, prêt à partir lui aussi.

« Le traîneau est assez large et long, si tu veux encore dormir. »
« Juste une heure. »
« Autant que tu le veux. »

Il prit les rennes de l'animal, tandis qu'elle s'allongeait. Elle dormirait sans doute, mais pas lui. Il garda en main les rennes de l'animal quelques secondes, puis ce dernier s'habitua à une marche de vitesse moyenne, alors Masael le lâcha. La chaleur lui tomba sur les épaules, et il somnola un instant, dix minutes. Il était encore si tôt. Il aurait pu rester encore un peu, mais plus vite il rejoindrait le Pérou, plus vite ils seraient tous très tranquilles. Il fabriquerait une petite baraque... enfin, une baraque moyenne, où dormirait les garçons et Léah. Et lui?... lui, il attendait d'avoir gagner un peu plus de confiance, et qui sait, peut être pourrait il prendre la place des trois garçons auprès de Léah, non pas se la disputer, mais qu'on la lui donne, cette place de père. Car c'était cette place qui, quelque part, lui manquait. Lui qui avait toujours eut une figure paternelle accablante, au point de le haïr, de prier pour qu'il meurt, disparaisse de sa vie et le laisse seul. Ces enfants là n'avaient jamais eut de père. Il avait disparu. Non... Il n'avait jamais été en réalité. Pendant cinq ans, ils avaient grandi avec leur mère, uniquement leur mère. Lui devait gagner cette place qu'il avait abandonné. Qu'il n'avait jamais prise en sérieux. Il devrait la prendre. Comme protecteur, comme éducateur. Il devrait apprendre à ses enfants non par la violence et la mort, la peur de la sanction, mais la chasse, le plaisir de vivre. Les voyages. Oui, il gagnerait cette place pendant les voyages, les périples, les problèmes.

Une heure et demie seulement. Elle se leva, le regarda, ne parla pas. Il n'avait pas non plus envie de parler. Il marcha, d'un pas calme. Il repensait à cette nuit, et à l'avant dernière, et à la toute première. Avait il eut besoin d'être aussi … violent? Oui. Oui car c'était sur le coup de l'émotion, de l'envie, de l'adrénaline. Avait-elle besoin d'être seule? C'était lui, ou Loki. Loki l'aurait sans doute tué après. Était-ce vraiment une chance? Il l'ignorait. Il ne le regrettait pas. Il l'avait fait, et il en assumait aujourd'hui les conséquences. Avec patience. Ce qui ne lui ressemblait d'ailleurs pas vraiment. Sans doute qu'il n'était jamais pareil dans la meute et en dehors. Il était un mâle après tout.

Il haussa un sourcil quand un louveteau bailla. Ils se réveillaient? Il leva la tête vers le soleil, et nota qu'il était visiblement midi. Masael eut un sourire amusé en voyant les loups qui courraient, sautillaient, ici et là. Visiblement, c'était l'heure des jeux de la jeunesse à poil. Masael flatta l'animal qui lui, ne semblait pas du même avis à avoir les louvards s'agitaient autant.

« D'habitude ils chahutent déjà à six heures et demi du matin et ma mère... Ils n'ont rien appris d'hier encore, ce soir ils seront tout aussi fatigués à ce rythme là. »
« Les voyages forment la jeunesse. On ne peut pas leur demander d'apprendre en une nuit seulement. »

Il eut un rire amusé, et recommença à marcher, calmement. L'élan brama quelques fois, laissant dans le ciel une nuée d'oiseau obscurcir un instant le ciel. Masael pensa qu'il devrait rapidement le relâcher, pour ne pas à avoir le tuer. Ils marchèrent le restant du temps, s'arrêtant pour manger quand il fut l'heure, et repartirent aussitôt, dans un silence de mort. Masael n'aimait pas ça, mais il n'y pouvait trop rien. La communication avec les trois enfants étaient limités, et celle avec Léah encore plus. Il resta près de l'animal, capable de l'arrêter au cas où il aurait peur, d'un serpent, d'une musaraigne. Des louvards. Quand Léah s'endormit, les trois continuèrent. Landres traîna la patte. Ils avaient tous les trois chauds. Il sortit la gourde d'eau du sac. Il ne restait pas longtemps avant la prochaine halte, et les deux gourdes étant quasiment pleines, il prit le soin de vider un peu d'eau sur la tête de chaque loup. Il se rappelait que Moëris le faisait quand ils traversèrent le désert du Sahara à pieds, au temps où le soleil frappait si fort que c'en était douloureux. Ils marchèrent encore un peu, et Léah se réveilla. Il était l'heure de s'arrêter, car déjà la nuit était tombée. Il laissa l'élan s'arrêtait dans un petit coin vert, sans que personne ne le lui demande. À croire qu'il savait où il fallait s'arrêter. Il caressa les cuisses de l'animal, le muscle engourdi sous la peau trop épaisse. Il eut un sourire satisfait.

« Je vais trouver un point d'eau, si tu veux venir... L'herbe est trop verte ici pour qu'il n'y ait pas un peu d'eau... »

Il la suivit, le regard protecteur. Il regardait les trois loups, les alentours, guettait. Arrivés à l'eau, il n'y entra pas. La carte était dans sa poche, et il n'avait pas de quoi se couvrir. Par qu'il était pudique, mais qu'il y avait Léah. Finalement il se retira avant même que les louvards ne sortent de l'eau, et alla retrouva l'élan. Il défit les cordages et la selle, laissant l'élan libre de tout mouvement et son dos sans aucune charge. Il posa les sacs sur le bout du traîneau, les attachant solidement. Finalement il alla ramasser quelques branches aux alentours, et quand il revint, Léah distribuait déjà de quoi manger. Il prit sa part, sans un mot, sans un merci – lui qui n'avait pas l'habitude, et il sortit la carte de sa poche, l'étalant sur ses genoux. Il s'était un peu retiré du groupe, pas vraiment, mais assez. À la lueur du feu, il repérait là où se mènerait sa chasse nocturne. Pas pour la viande. Il pourrait aussi bien le faire demain. Non. Plutôt pour le boeuf. Il lui en fallait un au plus vite, et il n'avait pas assez d'argent pour.

Il attendit que les louveteaux aillent se coucher pour refermait sa carte et se coucha sur le côté, tournant le dos au traîneau. Dans l'obscurité, il semblait dormir. Un instant, seulement, car il avait déjà les yeux grands ouverts, montant dans sa tête le plan.

La lune fut haute dans le ciel ce soir là. Il se leva de dans la poussière, se secoua. Il laissa tomber sur le sol tous ses vêtements et se changea en loup, aussi vite que silencieusement. L'immense trait rouge marqua à nouveau sa fourrure, et il s'ébroua en silence. Il s'écarta du camp, s'enfonçant dans la forêt. Ses yeux ambre fixaient l'obscurité, cherchant une forme. Il huma l'air, se rapprocha encore. Un troupeau de boeuf était là, gardé par un vieil homme qui regardait les alentours, armé. Le loup se rembrunit et tourna finalement le dos, se redirigeant en silence vers le campement. Il n'eut pas le courage de se changer et de se rhabiller. Il s'allongea sous sa forme la plus lupine sur le sol et s'endormit alors. Sur le sol, l'immense boule de poil roulée en boule ferma ses yeux.

Le lendemain, c'est un loup qui apparu dans le camp, noir, avec ce même trait. En tant que prince, sang pur, et lycanthrope à l'âge avancé, Masael avait ce fameux don qui lui permettait, de jour, de se transformer en lycanthrope. C'était un don rare. C'était le sien. Il grogna dans son sommeil, à rêver de Loki, et finalement se rendormit. Il dormit plus tard ce matin là. Jusqu'à sept heures. Mais après tout, il ne partirait pas d'ici aujourd'hui. Il faut se laver, chasser à nouveau, préparer quelques provisions, et repartir enfin.










Elladora Konstantine

Elladora Konstantine
LYCAN DE TYPE C.F.
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Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:06



    Quand il sentit l'eau sur sa tête, Landres releva la gueule distribuant de joyeux coup de langue à la main bienveillante. Quand il se rendit compte que c'était la main de Masael qu'il avait léchouillée de la sorte, le petit loup se tassa un peu sur lui même ne sachant pas trop comment ce grand mal allait accueillir son geste déplacé. Il avait clairement peur de se faire frapper. Après tout, les rares étrangers qu'il avait vu étaient couvert de sang ou menaçant, personne ne lui avait appris que ce n'était pas une règle absolue, vérifiée dans cent pour cent des cas. Et d'ailleurs à en juger par la drôle de tête de ses frères, on voyait bien qu'ils avaient tous eu la même pensée. Lazarus et Lucian tenaient et leur frère et Masael à l'oeil, près à le défendre ou du moins à se faire frapper avec lui. Mais le coup ne vint pas. Lazarus en fut intrigué, de fait, il prêta moins attention aux jeux, trop occupé à observer son père, comme pour extirper une notice explicative de ses observations. Il n'avait pas la notion de gêne, aussi comme sa mère dormait, il ne se dit pas que cela pouvait incommoder Masael d'être ainsi dévisagé, observé jusque dans ses moindres gestes.
    Le soir venu, le bain dans la rivière fut revigorant pour eux trois. Leah ne se baigna pas bien qu'elle soit entrée dans l'eau jusqu'au dessus du genou, un peu trop vigilante peut-être. Elle remarquait le soin que Masael mettait à se tenir à l'écart d'eux. Elle ne pouvait pas le forcer à rester. Elle se doutait que c'était à cause d'elle. Elle soupira. Il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour réellement améliorer la situation, rien dont elle fut véritablement capable.
    Elle aurait pu aller le chercher, tenter de discuter encore, mais pourquoi diable? Envenimer les choses, précipiter le moment où il se lasserait et les abandonnerait. Ça finirait bien par arriver, elle n'était pas si naïve. Elle et les enfants se retrouveraient seuls, à nouveau, mais cette fois véritablement seuls au monde. Elle s'en sortirait, jusqu'à ce qu'ils soient assez grands pour se débrouiller sans elle. Après... rien n'aurait plus vraiment d'intérêt. Certaines choses n'étaient pas faites pour durer, d'autres si. Mais Leah l'acceptait assez bien. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire d'autre?

    Elle l'avait remarqué. Masael ne disait jamais merci, ni bonjour... ça ne faisait rien. Après tout les enfants ne pouvaient pas le dire à proprement parler, et en dehors d'eux il n'y avait qu'elle. Elle s'allongea, en dehors du traineau pour ne pas encourager ses fils à dormir toujours avec elle. Elle avait observé cette règle un peu stupide depuis toujours. Un peu stupide car au matin, qu'importe l'endroit où elle s'était endormie ils était là avec elle. Les trois petits avaient de tristes mines, mais ils étaient trop fatigués pour tenir tête. Elle entendit Masael se lever, elle ne dormait pas non plus. Elle attendait en fait. Quand elle su qu'il était parti, elle se leva et retourna à la rivière. Enfin elle dénoua ses cheveux, se défit de sa robe poussiéreuse et entra dans l'eau. La froideur lui faisait du bien, sa peau frissonnait mais elle se sentait revigorée. Une fois propre, elle passa quelque chose de sec et propre, ramassa ses vêtements de la journée et ceux de Masael. Ceux de la veille également. Elle s'agenouilla au bord de la rivière, et se mit à laver le linge. Elle ne le battait pas comme souvent on le voyait faire par les femmes, elle ne le malmenait pas non plus. Elle en prit soin et le mit à sécher. Quand elle eut fini, elle se passa l'avant bras sur le front, fatiguée mais satisfaite, puis elle retourna auprès des autres. Masael était revenu. Il dormait. Elle le regarda. Un peu. Puis elle dormit. Ce furent ses fils qui la réveillèrent vers six heures quand ils vinrent se blottir contre elle. Elle attendit qu'ils se rendorment puis alla voir si le linge avait sécher, un peu à l'écart. Sans doute Masael avait-il prévu de ne pas lever le camp, pour une raison qu'il ne lui avait pas dite. Sept heure approchait et il dormait toujours...












Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
Escape the fate, feel the infinity. #Dim 3 Oct - 21:06




Le loup bailla. Sa grande gueule s'ouvrit, montrant là une bonne cinquantaine de dent, aussi longues que larges. Une mâchoire puissamment armé pour la chasse. Puis se referma d'un coup sec, alors que le loup se levait doucement, et s'ébroua. La poussière vola autour de lui. Son pelage jadis bien lustré et soyeux ne ressemblait plus à rien à ce moment. Il était sale. Il se sentait. Il regarda ses pattes, et claqua des dents, les oreilles basses. Oui, il était vraiment sale. Il secoua sa tête de droite à gauche alors que l'élan le regardait avec un oeil suspicieux. Non, il n'allait pas le croquer. Malgré le fait qu'il soit particulièrement appétissant. Aujourd'hui, c'était chasse. Mais pour l'heure... Il fixa un premier louveteau. Visiblement, Lucian. S'il les avait bien repéré, ça devrait être ça. Il s'approcha doucement, sa langue passant entre les oreilles du petit loup, et il l'attrapa du bout des crocs, le soulevant de sur le sol. Les autres le regardèrent. Il reposa le petit animal un peu plus loin, et avança, s'arrêtant pour voir s'ils le suivaient. Visiblement pas. Le lycan baissa les oreilles, alla chercher cette fois-ci Landres, et repartit dans la même direction, le reposant sur le sol à ce moment. Il regarda au dessus de son épaule tout en avançant, les oreilles bien droites. Ils ne bougeaient toujours pas. Le loup noir aboya une fois, mais une fois qui s'entendit surtout à quelques mètres aux alentours. L'attention des trois loups était acquise. C'était déjà ça. Il avança en regardant derrière lui, aboya encore une fois. Bien. Ils s'avançaient vers lui. Il avança encore jusqu'à la rivière. Les louvards l'avaient suivi, avec Léah dont l'oeil guettait. Les mères... Il avança jusqu'à l'eau, y entrant juste les pattes tout d'abord. Les loups le regardèrent, visiblement ne sachant pas trop quoi y penser. Le grand loup finalement ressortit de loup, et passa derrière les trois louveteaux, et du bout du museau poussa Lazarus vers la rivière. Aucun ne semblaient bouger. Étaient-ils bêtes ou avaient-ils peur? Une de ses oreilles se mit à l'horizontale, et l'autre à la verticale. Il attrapa doucement Landres par la peau du coup et avança doucement vers la rivière, y entrant avec lui. Il fallait bien qu'ils soient propres, ces chiots. Il le lâcha là où il avait encore pieds, et puisque les deux autres louveteaux entrèrent à leur tour, la ruse semblait avoir marcher. Il lécha la tête de Landres, comme pour le mettre en confiance. C'est qu'il faisait bien le triple de Lazarus, et ce, facilement. Il resta dans l'eau, disparu sous celle-ci, nagea un peu. Dans l'eau, un immense point noir indiquait sa position, quoi que l'eau devint marron à cause de la poussière des trois loups. Il ressortit juste sous Lazarus, si bien que le petit loup se retrouva perché sur le dos du plus grand. Les deux se ressemblaient étrangement, bien que le trait de Masael fut rouge, et celui de Lazarus blanc. Sa queue s'agita derrière lui, et éclaboussa les alentours avec force.

Qu'ils profitent, les loupiots. Après, ça sera la chasse.











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