Une fois n'est pas coutume, Elthiriel fait un cours pratique dans la classe. Il n'y aura pas de danger. Pas de dragon de papier, pas de doppelganger... en liberté en tout cas.

Elle est là, en plein milieu de la classe, à côté d'une grose cage plus haute qu'elle, recouverte d'un drap sombre, caché aux regards. Elle parle des métamorphoses animales.

La plus grosse lacune lors des métamorphoses est la négligeance de la structure interne du sujet métamorphosé. Il est important cependant s'y accorder un soin particulier. Parce qu'une tasse métamorphosée en rat, cette '' pauvre bête'' ne fera pas long feu si ses organes ne sont pas à la bonne place. Rappelez vous toujours cela. C'est pareil pour les métamorphomages, ils ne doivent jamais oublier leur structure interne, sous risque d'hémorragie et de graves lésions.

Bien quoi, ils pensaient que les planches anatomiques étaient pour faire joli?

Bien, vous allez, comme exercice, transformer la souris qu'il y a devant vous en quelque chose d'autre... et de petit pour les ambitieux. Quand ca sera fait, passez à mon bureau, je vous donnerai les instructions suivantes.

Llorente écoutait toujours les cours de mademoiselle Sampiero avec une attention toute particulière. La première raison était qu'elle était une "amie" proche de la famille pour diverses pratiques plus ou moins illégales, mais dont on ne sait rien. La deuxième raison n'était autre que la métamorphose restait de loin la matière la plus intéressante, et celle où il excellait le plus pour ne pas s'y attarder avec toute la concentration nécessaire. Et enfin, une raison optionnelle venait s'ajouter sur la chose : Ledit Professeur Sampiero était tout de même, parfaitement, bien roulé.

Cela faisait peut-être quelques longues minutes que le cours avait commencé. Un silence particulier régnait comme à chaque fois dans ce cours tout aussi étrange et mystérieux que l'était la personne qui les dispensait. Le latino à la figure chaleureuse observait le professeur de ses yeux noirs, observant chacun de ses faits et gestes. Elle avait à côté d'elle, une grande cage toute voilé d'un long drap sombre. Et comme pas mal d'élèves présents, il ne pouvait que s'interroger sur ce qu'elle y avait caché.

Le Professeur de Métamorphose ouvrit la bouche après un petit silence coutumier à ce cours, pour expliquer qu'il n'y avait rien à omettre dans une métamorphose. Et surtout pas ce qui ne se voyait pas au premier abords. Les planches d'anatomies disposaient un peu partout au sein de la pièce ne pouvaient qu'appuyer les propos de Miss Sampiero. C'était une information qu'il n'avait jamais réellement soupçonné et dont il n'avait jamais pensé, un jour, devoir y réfléchir en lançant un sortilège. Ici, un enchantement.

- Bien, vous allez, comme exercice, transformer la souris qu'il y a devant vous en quelque chose d'autre... et de petit pour les ambitieux. Quand ca sera fait, passez à mon bureau, je vous donnerai les instructions suivantes.

Llorente baissa le regard sur sa table où il y avait une petite boîte renfermant une souris d'une couleur pâle et délicate. L'animal semblait frêle. Sortant délicatement sa baguette, Llorente observa la souris avec rapidité avant de lancer son imagination partir dans les coins les plus reculés de son esprit pour y trouver quelque chose de petit. Il vint rapidement à penser à un verre de crystal. Oui. Quand on est un Santillian, on a la folie des grandeurs. Llorente sourit, expire, puis se met à noter quelques pensées qui venaient de lui traverser l'esprit au sujet de la métamorphose qu'il allait exécuter, comme pour ne rien omettre.

La seconde d'après, il leva sa baguette, la pointant sur la souris.

- Verraverto.

Son ton de voix s'était fait sec, fouettant l'air comme un fouet aurait pu le faire sur un dos nu. Déjà, le rat commençait à changer de forme...

(je te laisse décrire ma métamorphose. Disons que d'apparence, elle semblera réussie, du moins un maximum. Faut bien qu'il y est un défaut pour tu sais quoi.)

Quand il vient au bureau d'Elthiriel, la jeune femme vient de réprimer une légère quinte de toux. Impassible, elle regarde le verre avant que ses yeux de braises ne montent à L'assaut du jeune homme.

D'accord... Je crois qu'il y a un truc que vous avez pas compris Santillian

Ils savent totu deux que ce n'est pas parce qu'il fait parti de la famille d'un client qu'elle va le ménager.

J'ai parlé de quoi déjà?

Elle hausse les sourcil, attendant la réponse.

Des organes internes lors de la métamorphose. Et qu'est ce que vous voulez que je foute des organes d'un verre de cristal?

Levant le ton, elle interromp la classe.

Pour ceux qui l'avaient pas deviné, c'est le module de métamorphose inter-espèce que nous étudions ce semestre. Venez pas faire comme monsieur Santillian et me faire perdre mon temps avec de L'inanimé. Je veux que ca ait du grouillant.

Il y a un silence incrédule... Elle fixe de nouveau Lorente.

Ramenez moi ca quand ca remplira les critères.

Jamais. Ô grand jamais, il n'avait ressentit un sentiment de honte aussi puissant et aussi terrible. Son cœur semblait rater un battement sur deux tandis que des bouffés de chaleur semblaient le prendre de part et d'autres. Il ne savait pas comment faire pour s'extirper de cette situation. Il était là, aux yeux de tous, ne pouvant bouger, ni se déplacer. Et elle venait de le réduire en pièce. Lui, et sa confiance qu'il semblait inébranlable dans cette matière qu'était la métamorphose. Déglutissant péniblement, tentant vainement de desserrer sa cravate qui semblait l'étouffer pour le coup, Llorente ne savait pas vraiment quoi penser.

Et au fur et à mesure que le professeur Sampiero continuait dans sa lapidation verbale, Llorente ne pouvait s'empêcher de trouver son comportement injuste. Car elle n'avait rien dit à ce sujet là. Comment pouvait-il savoir qu'elle parlait de métamorphose animé ?! ? Non, il ne l'aurait pas le deviné. Il n'était pas légilimen. Et il ne savait pas lire dans l'avenir comme les chamans du clan. Lui, c'était un simple... On en dira pas plus. Reprenant sa boîte du bout des doigts, il contourna l'ensemble de la classe avant de s'asseoir à sa place. Et alors que les yeux de ses camarades se tournaient de nouveau vers leur professeur ou leur boîte, Llorente commençait à disparaître doucement.

L'invisibilité. En effet, le jeune homme n'était autre qu'un evanesmagus. Étant un adolescent et débutant sur les voies de ce don qui semblait si rare, il n'avait pas encore une totale maîtrise de ce dernier. D'autant plus que là, il ne le faisait pas de manière consciente. Son sentiment de honte lui dictait de se faire le plus petit possible pour demeurer invisible aux yeux des autres. Après quelques secondes où sa peau semblait devenir translucide, Llorente disparut.

Pour quelqu'un de normal, pour les élèves de la classe, personne n'avait remarqué ce phénomène. Certains d'entre eux ne pouvaient que penser qu'il avait quitté la pièce après avoir subit pareil moquerie. Ce qui finirait par convaincre la totalité de la classe. Llorente ne le démentirait pas.

En réalité, ce dernier était resté ainsi, la tête plongée dans ses bras, l'air abattue. C'était la première fois qu'un tel sentiment venait lui étreindre le cœur et le ventre avec une telle violence. Il n'avait pas tout de suite remarquer son invisibilité, ce n'est que lorsque la cloche sonna pour faire savoir que l'heure était terminé, qu'il s'en était aperçu. Au final, il ne s'était même pas levé, préférant attendre que le professeur Sampiero ne quitte la pièce à son tour.

Personne ne remarque, sauf Elthiriel. Non mais il lui fait quoi là? Etre tout seul, elle lui flanquerait une taloche derrière la tête. Non mais l'evanesmagie, on montre pas ca en public!

Mais personne n'ayant manifesté d'étonnement, elle joue l'innocente, continue le cours comme si de rien n'était. Au bout de 10 minutes, tout les élèves ont une trousse d'outils à dissection et une bestiole morte sur leur bureau.

La classe ne dure pas si longtempsque ca. Au bout de 15 minutes, devant la quantité d'élèves qui dégobillent devant leur sujet de dissection, Elthiriel ordonne une pause, ''le temps qu'ils se remettent de leur émotion'' Tout en s'extasiant ironiquement sur les femmelettes de 7e qu'on lui a coltiné. Elle en veut plus voir personne avant 20 bonne minutes.

Elthiriel ne se sent pas particulièrement bien ce matin. les poumons lui brûlent et elle a le souffle court, même si ce n'est perceptible que d'elle. La Phoenix n'a aucun souvenir de n'avoir jamais été vraiment malade. Une foistout le monde sorti, elle se permet une autre toux discrète avant d'appeler l'élève qu'elle sait toujours là.

Ca suffit Casper. Tu trompe les autres, mais pas moi. Amène tes fesses et viens t'asseoir.

Elle prend une grande inspiration, légèrement sifflante.

- Ca suffit Casper. Tu trompe les autres, mais pas moi. Amène tes fesses et viens t'asseoir.

Llorente releva la tête, son visage empli de stupéfaction.

- Quoi ? Vous me voyez ?

A ces mots, il reprit une forme compacte, bref. Son corps redevint bien visible aux yeux de tous, bien qu'il ne soit que deux dans la pièce. Llorente semblait surpris, et son expression ne devait le quitter que lorsqu'il se leva pour se diriger vers le professeur Sampiero.

- Comment vous avez fait pour me voir ?

Llorente lança un regard au travers de toute la classe, avant de s'asseoir près du professeur de métamorphose. Le latino lui lança un regard rempli d'une curiosité même pas voilé. Il attendait la suite, pour en savoir plus. Des questions ? Il venait de les poser. Il attendait la suite des évènements.

On voit pas nécessairement avec ses yeux. Quand t'es ''parti'' la porte ne s'est pas ouverte et à la bousculade qu'il ya eu pour les toilettes, tu n'a pas pu te faufiler. De plus, je connais assez ta famille pour les reconnaitre à l'odeur en plein milieu d'une foule compacte.

Prends elle étonnamment le temps d'expliquer. En privé, elle est pas mal plus aimable avec Llorente. Elle le connait...

Tu es inconscient par contre. Utiliser ton evanesmagie en plein milieu d'une foule, non mais t'es malade? Manquerait juste que le ministère veuille vous recenser s'il apprend votre existence.

Dit elle d'un ton de reproche. Se sent les poumons comme dans un étau aujourd'hui, mais le camoufle fort bien. En elle même, elle s'interroge. De l'asthme?

Tu tiens ca de quel bord de ta famille? La personne la plus proche de toi qui a ce don. Que je lui vole dans les plumes pour en pas t'avoir un peu donné les bases.

De la vapeur, me semble que ca lui ferait du bien.

Tu veux un thé Santillian? Tu pourra me dire d'où ca vient ton truc.

- On voit pas nécessairement avec ses yeux. Quand t'es ''parti'' la porte ne s'est pas ouverte et à la bousculade qu'il y a eu pour les toilettes, tu n'a pas pu te faufiler. De plus, je connais assez ta famille pour les reconnaitre à l'odeur en plein milieu d'une foule compacte.

Il fallait l'avouer, il n'y avait vraiment pas pensé. C'était tellement... Il aurait pu se faire griller avec une aisance... Par chance, personne ne l'avait remarqué. Llorente ne put s'empêcher de sortir un médaillon de sous sa chemise pour l'embrasser, comme on prie un dieu. Il la laissa retomber en dehors, laissant apercevoir un long chapelet aux couleurs noirs et argents. Au bout, un pendentif en forme de croix (différentes de toutes les religions reconnues) avec des rubis d'incrustés.

- Tu es inconscient par contre. Utiliser ton evanesmagie en plein milieu d'une foule, non mais t'es malade? Manquerait juste que le ministère veuille vous recenser s'il apprend votre existence.
- Je n'y avais pas pensé, Mlle. Sampiero. Avoua-t-il du bout des lèvres.
-Tu tiens ca de quel bord de ta famille? La personne la plus proche de toi qui a ce don. Que je lui vole dans les plumes pour en pas t'avoir un peu donné les bases.

Llorente eut un léger sourire. Il n'y avait personne hormis lui et son père qui était au courant de son don... Uniquement parce que son père le possédait à son tour.

- Mon Daron, Professeur. Puis, il rajouta : Mais ne lui en tenait pas rigueur, il fait déjà beaucoup pour moi et les miens.
- Tu veux un thé Santillian? Tu pourra me dire d'où ca vient ton truc.
- S'il vous plaît, professeur. Avec trois gouttes de fleur d'oranger... Ça calme bien les nerfs, ça.

Il se frotta les mains, avant de se gratter la tête. Llorente regarda le professeur, avant de balayer de nouveau du regard la classe. Enfin, il jeta son regard par de là la fenêtre.

- Mon père m'en a parlé un bout... D'après lui, ça lui viendrait de son vrai père dont il n'a aucune connaissance. Ca nous a valu, bien entendu, le surnom de bâtard... Pendant quelques mois seulement. Mon grand-père, que je suppose adoptif, a vite fait coulé le sang en abondance jusqu'à ce qu'on nous présente des excuses.

Un sourire flottait sur ses lèvres.

- Pourquoi ces questions professeur ?

Elthiriel plisse les yeux, essaie de réfléchir, ayant partagé la vie de son propre père pendant des décennies, histoire complexe... Des meufs, ils en ont baisées des tas, mais foutre enceinte, Phoenix Noir qu'elle était alors les aurais bien toutes foutues enceintes. Mais Halewyn a une volonté de fer.

Un pur salaud. Un petit sourire effleure les lèvres de la prof. Ils en ont bien engrossées quelques unes. Et elle cotoie la famille Sampiero depuis beaucoup de temps. En un sens, c'est elle qui a engendré Halewyn dans la violence, comme Phoenix avait engendré le père d'Halewyn et le père... Une lignée de bâtard Sampiero, parce que les Sampiero ont le sang le plus fort, font les plus belles têtes de mules de cette planète. Ont le potentiel de grands mages noirs... Disons que sa paysanne de mère (a Hale) était délicieuse.

Le sourire s'élargit. Sa propre mère à elle a rompu le cercle vicieux. Pour cela, elle l'en remercie.

Il me semble que je n'ai jamais fait affaire avec ton padre, ca se peut tu?

Il a quel âge ton père? Et t'a un nom, une description, quelque chose, au sujet de ton grand-père? Ils vous a rien laissé comme gage?

Demande t'elle tranquillement, histoire d'avoir un range d'évaluation. Les evanesmagus, ca ne court vraiments pas les rues, sans mauvais jeux de mots.

- Il me semble que je n'ai jamais fait affaire avec ton padre, ca se peut tu ?
- Sûrement... Mon père aime être libre et ne pas avoir à faire avec ses hommes de mains si le conseil souhaite en engager.

Il avait parlé doucement, comme pour éviter d'être entendu. Quoiqu'il en soit, il savait pertinemment qu'elle comprenait ce qu'il racontait. Cependant, cela sera d'autant plus dur à ne pas éveiller de soupçon si jamais d'autres personnes entendaient une pareille conversation.

- Il a quel âge ton père? Et t'a un nom, une description, quelque chose, au sujet de ton grand-père? Ils vous a rien laissé comme gage?
- Mon père a 36 ans. Il m'a eut assez jeune. Il semblait faire un rapide calcule lorsqu'il rajouta : Sinon...

Llorente dénoua ses mains, puis, il retira un anneau qu'il portait au niveau du pouce. Un anneau d'argent, travaillé, lui donnant presque un skin d'artefact de mage noire. Si il a un quelconque pouvoir ? Llorente n'en sait rien, et il n'en a jamais su quoique ce soit.

- Mon père m'a dit qu'il aurait appartenu à mon grand père. Le vrai. Mon père n'a jamais osé le porter de peur de faire du mal à son père adoptif. C'est ma grand mère qui aurait réussi à le lui voler avant qu'il ne disparaisse dieu seul sait où.

Visiblement, il avait besoin d'en parler. Il n'en avait jamais parlé, et le fait qu'on lui pose de tels questions lui donnaient l'envie d'en discuter

- Sûrement... Mon père aime être libre et ne pas avoir à faire avec ses hommes de mains si le conseil souhaite en engager.

Elle a un léger sourire

Très flatteur pour moi, ca. T'inquiete le seul qui risque de nous entendre c'est Van Helsing s'il se décide de venir voir si je baise pas un élève. Sinon, la métamorphose étant ce qu'elle est, j'ai impassibilisé la porte.

Intérieurement, elle se crispe. La nausée la prend soudainement, mais rien n'y parait. Ne jamais laisser paraitre ses faiblesses. Elle pourrait lui dégueuler sur les pompes tout en lui parlant comme si de rien n'était. Satané orgeuil quand tu nous tiens!


- Mon père a 36 ans. Il m'a eut assez jeune. Il semblait faire un rapide calcule lorsqu'il rajouta : Sinon...

En elle même, Elthiriel calcule aussi. 36 ans... voilà 36 ans, Halewyn avait 16 ans. Mêmesi le père d'Elthiriel a l'air d'avoir l'âge de 36 ans justement, avoir été l'hôte d'un phoenix n'apporte pas l'immortalité, mais une certaine conservation des chairs.
L'oeil rouge se pose alors sur l'anneau et retient un rire. Une vulgaire babiole achetée au marché du coin, sans aucun pouvoir autre que celui de l'illusion. D'avoir l'air de ce qu'il n'est pas. Oublié à dessein derrière quand ils sont partis. Histoire que le bordel continue une fois plus là.

Elle se souvient parfaitement de la grand-mère de Llorente. Sacrément bien roulée et d'un tempérament!

- Mon père m'a dit qu'il aurait appartenu à mon grand père. Le vrai. Mon père n'a jamais osé le porter de peur de faire du mal à son père adoptif. C'est ma grand mère qui aurait réussi à le lui voler avant qu'il ne disparaisse dieu seul sait où.

Elle refoule la bile qui lui monte à la gorge et répond d'un ton uni.

Et elle n'a jamais rien dit? Ca a l'air de te perturber...

Le professeur Sampiero semblait penser à tout. Sauf au faite que chaque évènement qui semble plus ou moins important est répété au conseil des clans, et donc, que son père en serait informé. Peut-être même qu'il en serait le premier d'ailleurs. Et ça, il n'y en avait pas l'ombre d'un doute. Llorente savait utiliser une pensine. Extraire une pensée de son crâne était chose aisée pour un gamin comme lui. Néanmoins, il ne put s'empêcher de remercier le professeur que de vouloir garder cette conversation privée.

- Et elle n'a jamais rien dit ? Ca a l'air de te perturber...
- Hm... Pas vraiment.

Il eut un léger sourire. Ce qu'il disait, n'était pas pour cacher un quelconque sentiment de tristesse, mais n'était que pur vérité.

- En faites, nous avons pour politique de ne jamais remettre en question les actes de chacun. Seul les membres du conseil peuvent le faire. Mais ils ne le font que très rarement depuis le bain de sang qui a surgit peu après la naissance de mon père. Mon grand père, - Callisto, c'est son prénom -, a buté l'ensemble du conseil. Seul deux, ou trois familles ont soutenu mon grand père. Deux autres n'ont rien dit. Mais ces putains d'Alves ont fait p'té leur gueule. Alors, le grand père les a pratiquement tous saigné comme des porcs jusqu'à ce qu'ils se rangent et qu'ils demandent grâce.

Dans son regard, il y avait un véritable adoration. Il ne semblait pas du tout affecté par le meurtre de quasiment trente personnes.

- Vous avez l'air d'en savoir un bout, professeur... Pourquoi me poser autant de questions... ? Vous avez une idée sur la question ?

Elle a un sourire... Lui redonne sa bague.

Ecoute moi bien. L'evanesmagie est très rare et les cas que je connais ne se transmette qu'en ligne directe. Il y a bien eu une ou deux générations sautées mais ca...

Dit elle avec un vague geste de la main. Une fine goutte de sueur perle sur son front.

Il n'y a qu'une lignée ancienne d'evanesmagus dont je tairai le nom. Je peux te dire qui aller voir pour finir de te former aux subtilités de cet art.

Elle s'interromp, a une autre quinte de toux, un peu moins discrète. Et elle lui donne une plume. une plume de ténèbres moirée de sang, douce comme de la soie.

Ecoute bien... Tu vas à la tête de sanglier, et tu demande du jus de lys noir. Il va te répondre qu'ils servent pas de ca ici, alors tu lui demande, en le regardant bien dans les yeux, un sang de phoenix. Ecoute bien ce qu'il va te dire. La personne que je te parle sera avisée de ton arrivée. Répète ce que je viens de te dire.

Un haut de coeur la prend, magistralement dissimulé.

Sur ce, va, dis aux autres que le cours est reporté... Seront tellements soulagés qu'ils demanderont pas pourquoi.

Llorente eut un léger sourire. L'estime qu'il portait pour le professeur Sampiero ne cessait d'augmenter dans les minutes à venir. Cependant, le fait de la voir suer, et tousser semblait le mettre un poils mal à l'aise. Il n'était pas du genre à demander aux autres si ça allait. D'autant plus qu'il s'agissait de son professeur, si ce n'est pas plus, étant donné la relation douteuse qu'elle avait avec le clan Santillian. Llorente attrapa la plume qu'elle lui tendit, tout en écoutant ce qu'elle lui disait. Il semblait évident qu'il s'agissait d'information capitale. Et quelque chose lui disait qu'il faudrait mieux qu'il en parle à son père.

- Merci professeur.

Il observait la plume avec un regard curieux mélanger à un sentiment étrange. Il ne savait pas vraiment quoi ressentir... Il se leva de sa chaise, rangeant ses affaires rapidement en les jetant pêle-mêle dans son sac. Il le mit sur son épaule, avant de prendre la direction de la porte. La plume toujours en main, il la rangea dans sa robe de sorcier avant que quelqu'un ne la voit.

- Je suppose que nous allons nous revoir d'ici peu... Reposez-vous bien professeur.

Llorente quitta la salle de classe dans la minute qui suivit.