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QUALITE; D'un sang-pur que l'on pourrait presque considérer trop pur. Son père est un Grey et sa mère est une Black. Ces noms ne vous échapperont pas. ORIGINES; On ne peut plus british. Ses deux parents sont originaires du pays depuis des siècles. SPÉCIFICITÉ(S); On lui a "diagnostiqué" très tôt une oreille absolue. La jeune fille a un réel potentiel pour la musique, et plus loin encore, un don pour en jouer également. Si la Harpe reste dans son cœur la plus belle des créations, elle s'est également jouée de la guitare, du violon, de la flûte traversière, du piano, de la contrebasse, du violoncelle et de la cithare. Elle s'illustre en chant et en danse pour avoir voulu exceller dans les arts dès son plus jeune âge, ses parents ayant cédé. Par ailleurs, elle possède également une mémoire eidétique, c'est à dire la capacité d'ingérer et de retenir une très grande quantité d'informations d'images, de sons et d'objets. C'étaient également les "qualités" de Mozart. STATUT; Célibataire. Certaines rumeurs vont jusqu'à dire que la jeune fille a fait vœux de chasteté, d'autres parlent de mariage avec Calixte McSwann.
CARACTÈRE; Symphony, arrogante petite fille au regard terrible, petite fille impudique et pourtant toute modeste derrière ses longs cils, voilà un drôle de paradoxe qui s'impose à la vue. La beauté sombre de la jeune fille ne refroidit pas assez, alors mademoiselle use de sa verve fournie pour vous remettre à votre place. Symphony aime le silence et la solitude, comme son père, mais le soir venu, le chat noir devient gris, et elle se plaît à découvrir avec ses yeux curieux le monde de la nuit, à voir les ombres dansaient et mélangeaient, sans jamais y participer, sans jamais se rouler dans le lit de tous les pauvres types qui se seront brûlés à penser un instant que la demoiselle était libre. Symphony ne se cache pas derrière ses frères, quand bien même Brivael et James n'y verraient aucun problème, non. Elle se tient, droit sur ses petits talons de petite femme, et si tout chez elle est petit - du nez aux seins, son regard vous donne le ciel et l'enfer à la fois. Vous avez devant vous Perséphone, fille de Déméter, couronnée de plumes de corbeau et de ronces, un sourire triomphant. Intransigeante avec elle comme avec les autres, cinglante et incisive comme un couteau dans la jugulaire, elle ne se démonte pas, devant rien. Symphony casse et fracasse, mais toujours elle revient vers son père, un sourire de chat sur les lèvres, l'air douce et fragile, le temps d'une minute, d'une seconde, pour mieux repartir.
MEILLEURE QUALITE; minutieuse | PIRE DÉFAUT; farouche | AFFILIATIONS; Symphony adhère à la politique de ses parents et à celle de la haute aristocratie magicienne en générale. En dehors de cela, elle a fait partit de l’École Magique de Danse de Manchester ainsi que de l’École Magique de Musique de Newcastle. Aujourd'hui elle fait partit du Conservatoire Nationale de Musique, basé à Londres, mais ne s'y rends que rarement.
PATRONUS; Une mainate. Une mainate, c'est un oiseau noir au bec jaune qui chante. Il est connu comme étant le meilleur imitateur. Ce que les gens oublient, c'est que durant l'antiquité, il était enfermé seul pour lui apprendre à chanter plus fort et plus longtemps. La mainate chante par peur de la solitude. EPOUVANTARD; Une main qui se tends vers elle et un sourire dans l'obscurité. Réminiscence d'un mauvais souvenir de l'été. BAGUETTE; 23cm, en bois de rose, un cœur à base d'écaille de sirène. Elle a été verni et patiné au sang de sombral. FAMILIER; Une mainate, appelée Sabbat. MA VALISE; En dehors d'un cahier de musique et de sa harpe ensorcelée, une simple chaînette d'argent et un anneau de pureté. Par pure fierté.
They're gathering around to hear a story...
I MUST BECOME THE BEST.
Pour rentrer au conservatoire de Londres, il fallait passer à n’importe qui, même aux plus méritants, un petit entretient avec le doyen et deux des professeurs de l’école. N’importe qui aurait eue peur de se présenter, même avec une oreille absolue active puisque l’on disait d’eux qu’ils étaient tellement retords qu’ils n’auraient laissé passer le diable armé d’un violon. Symphony, elle, n’avait pas peur. Assise entre ses deux parents, le visage lisse quoi qu’un peu pâle, elle regardait de ses grands yeux d’enfant la porte d’acajou devant elle, bien haute et grande. Dans le couloir, ils étaient peu. Quatre enfants. Tous sorciers bien sûr, mais elle n’était pas sûr que les quatre garçons qui attendaient après furent du meilleur sang, aussi elle détourna le regard. Sa petite moue n’échappa pas à Joleene.
« Tu as peur ? » « Je m’ennuie… » souffla le petit ange aux yeux d’azur. « C’est trop long. Il n’y a que cette école ? »
Alors que les autres enfants affichaient un air choqué, comme si les mots de l’enfant était blasphématoire, Joleene, elle, eut un petit rire amusé et haussa un sourcil, avec cet air qui, sur son visage un peu vieilli, gardé toujours un air sournois de renard, retroussant le bout de son nez alors qu’elle posait sa main sur la tête du petit ange brun qui attendait, violon en main.
« Tu as voulu cette école Symphony, tu ne vas quand même pas laisser ta place à une autre ? Attends encore un peu, ça va bientôt être à notre tour, j’en suis sûr. »
Du haut de ses onze ans, l’enfant ne répondit pas. Elle posa juste ses yeux sur Lester, son père, qui attendait juste à sa droite. Elle le fixa quelques longues secondes, en perdant le fil, absorbée par la petite ridule juste au-dessus de sa joue, crée par un fin plissement du coin de son œil. Symphony ouvrit un peu plus les yeux quand elle sentit enfin le regard de son géniteur dans les siens et eut un petit sourire chafouin, rappelant sans mal sa mère, quand elle avait pourtant les yeux de son père.
« Lord Grey… ? » Un homme s’arrêta devant le petit groupe. « C’est à votre tour. La règle veut cependant que vous attendiez dans l’antichambre, le temps du passage de la jeune Lady Grey. »
Joleene et Lester hochèrent la tête et se levèrent, suivit de prêt par la fine et toute petite silhouette de Symphony, suivant les traces de ses parents. Ces derniers s’arrêtèrent dans l’antichambre et prirent place sur un banc, pendant qu’un majordome approchait avec du thé et de quoi grignoter.
« Quinze minutes, c’est tout ce que vous aurez à attendre. »
Le même majordome finalement ouvrit la porte sur un couloir où la jeune fille fut invitée. Elle y entra, suivit la direction indiquée – tout droit – et arriva devant une porte où elle toqua trois fois de ses jointures fines. « Entrez ! » cria une voix à l’intérieur, alors elle tourna la clenche et entra, refermant la porte derrière elle. Charmante du haut de ses onze ans, les cheveux longs et détachés, formant comme une cascade sombre sur ses épaules, son habit prune ne faisait que ressortir davantage sa peau laiteuse d’enfant et ses yeux magnifiques, immense, ornés de cils sombres. L’intendance montra une chaise, et la jeune enfant y prit place, devant une longue table où étaient attablés les trois compères. Trois hommes. Leurs noms étaient alors écrit au-devant, sur un triangle de bois « LUTTON », le doyen, « HUDDERFIELD », professeur de piano, et « EXETER », professeur de violoncelle. Elle pinça ses fines lèvres rose thé, et les fixa.
« Bonjour Lady Grey. Vous vous sentez bien ? » « Plutôt. Et vous ? » sourit l’enfante. « Bien, bien… » Lutton eut un petit rire. « Vous allez pouvoir nous détailler un peu votre parcours alors ? Vous savez combien il est difficile d’entrer dans une école. Surtout aussi jeune. » « Je le sais bien, monsieur. » L’enfante restait bien droite sur sa chaise, digne de son éducation. « Quand j’ai eue cinq ans, j’ai commencé l’apprentissage du piano et du violon. Ayant des facilités à l’apprentissage, mes parents m’ont inscrite à l’Ecole de Musique de Newcastle dès l’âge de sept ans. J’y aie donc poursuivi mon apprentissage. Au même âge, un professeur a conseillé de compléter ma formation par une formation de danse. Mes parents ont accepté et m’ont ainsi inscrite à l’Ecole de Danse de Manchester. J’ai donc reçu depuis mes sept ans la double formation de musique et de danse. » « Dans votre dossier il y a écrit que vous… avez une oreille absolue, c’est bien ça ? » « En effet. Une oreille absolue et une mémoire eidétique. »
Lutton regarda Exeter qui jouait avec son stylo comme la gamine le dardait d’un regard froid, comme c’était très mal poli de ne pas écouter son interlocuteur, et encore plus quand il s’agissait de faire autre chose pendant. Elle se pinça les lèvres, se retenant de se lever et de lui arracher le stylo des mains. Elle avait pris très jeunes des tapes sur les mains à ne pas faire ce genre de chose, ce n’était pas pour qu’on le lui fasse, à elle !
« Vous maîtrisez combien d’instruments ? » « Actuellement cinq. » « A quel niveau ? » « Selon mon dernier examen à l’Ecole de Newcastle, je suis avancée en matière de violon, de piano et de harpe. Je suis presque au même niveau en violoncelle et en contrebasse. » « Vous voulez apprendre d’autres instruments ? » « Autant que je le pourrais. Je suis en train d’apprendre la flûte traversière. » « Quel est votre but dans la vie, Mademoiselle… Lady Grey ? »
Symphony eut un petit sourire timide, ses joues se tintant d’un rose invisible ou presque. Son rêve ?
« Devenir la première musicienne reconnue, monsieur. Inscrire une femme au rang de Beethoven dans l’histoire, et composer une symphonie qui de tous les temps sera connue et reconnue comme celles de Mozart. Et si je peux demander plus encore, j’aimerais révolutionner l’art de la musique comme Wagner l’eut fait. Voilà mon but dans la vie, monsieur Lutton. »
Le vieux eut un petit rire goguenard, appréciant cette sincérité et surtout cet enthousiasme, ce feu dans les prunelles quand elle parlait de la musique et de l’histoire. Wagner, Mozart, Beethoven. Et peut-être un jour Grey. Lady Symphony Grey. Il leva la main et lui montra le piano qui était apparu derrière elle.
« Vous allez nous jouer du Haendel… »
Symphony le regarda, regarda le piano, puis reposa ses yeux sur le juge, avec une petite moue, chuchotant, n’osant pas trop :
« C’est un peu facile, monsieur… »
Lutton la regarda, et eut un nouveau petit rire.
« Tu ne veux pas jouer un morceau facile que tu sauras réussir pour pouvoir entrer dans l’école ? »
La jeune fille eut un petit sourire amusé.
« A vaincre sans périls on triomphe sans gloire. »
Lutton eut un sourire appréciateur. Non. Vraiment. Il l’aimait bien cette petite. Brave petite.
IF YOU RAVAGED MY BODY.
Pour une fois que son père lui avait autorisé une sortie, la jeune Symphony Grey, du haut de ses seize ans, se retrouvait coincer à une fête ennuyeuse à mourir. Enfin, ça ne changeait pas vraiment de d'habitude, mais quelque part, elle aurait espéré autre chose de ses amies – encore une fois, comme à chaque triste fois. Elle soupira en levant doucement son seul et unique verre de la soirée. Si on voyait toujours la belle Symphony avec un verre, personne ne savait que depuis le tout début de la soirée elle ne l'avait pas vidé. Si la jeune fille ressemblait tant à sa génitrice, des traits jusqu'au caractère, elle n'en avait cependant pas le côté tête brûlé et savait très bien que si elle buvait, elle se retrouverait à l'étage, filmait par une caméra, les jambes écartées, et ça, ce n'était pas une option possible. D'une parce que la serpentarde tenait encore à son pucelage comme un chevalier tient à son honneur, et son père l'aurait tué si jamais une telle chose était arrivée. Elle jette un regard agacé à la fête. Si elle y vient, c'est pour se fondre dans la masse, s'amusait, mais en réalité, elle n'aime pas les mondanités, préfère de loin parler avec son frère toute la nuit que de venir ici et les regardait se rouler sur le sol. Elle a un soupir exaspéré et jette un regard à l'horloge. Il est une heure du matin. Son père lui a donné la permission de rentré à trois heures, mais à ce train-là, elle sera rentrée plus tôt que prévu. Elle fait la moue et se lève, secouant ses membres engourdis, abandonnant le petit sofa aux soulards qui auront pu dégoté une copine pour la nuit. Elle sort du petit salon de la maison louée pour l'occasion et sort dehors, passant par la petite porte de derrière, entre le frigo de la cuisine et la table. La petite bise de la nuit lui caresse les cheveux et elle descend les quelques marches de la maison, s'étirant dans l'obscurité. Sous le clair de lune, ses cheveux ressortent auburn, d'un violet étrange, d'un carmin dangereux, et ses yeux aux couleurs dansantes vont chercher sur la voûte céleste la lune qui se cache derrière les étoiles et les nuages. Elle met quelques longues secondes à la trouver, et elle sourit doucement en se disant qu'elle n'est pas seule comparée à elle.
Au même moment, un mouvement dans son dos se fait.
« Hey! Ca va? » Elle hausse un sourcil, posant son regard sur le garçon qu'elle ne connaît pas et qui s'approche dangereusement d'elle. Derrière lui, plus loin, encore dans l'obscurité, elle sait qu'il est accompagné. « Bah alors, t'es toute seule? T'as pas un peu froid? Tu fais quoi là? » « Je prenais juste l'air... » souffle t-elle en se retournant. Pourquoi est-ce qu'ils l'entourent? Elle plisse un peu le nez. « Excusez-moi, mais je ne vois pas vraiment qui vous êtes, vous pourriez m'expliquer peut-être ce que vous faîtes ici? » « Oh, nous? On ne fait que passer, on a vu de la lumière, alors... »
Une main happa sa tignasse et l'autre s'écrasa sur sa bouche. Un long frisson électrifia son échine et elle se mit à se débattre comme une petite furie, mordant à sang la main de celui qui osait. Il la relâcha et elle fit deux pas alors qu'un autre attrapait sa cheville. Elle se retourna et mit un grand coup de pied contre lui, son talon s'enfonçant dans son épaule. Un petit couinement perça le silence quand un autre garçon lui entoura le torse de ses bras, la serrant à lui briser les côtes. Elle se mit à donner des coups de pied en arrière pour frapper son tibia. La colère avait été remplacé par la peur. Si elle ne pouvait pas s'en sortir, qu'est-ce qu'ils lui feraient? Jusqu'où ils iraient? Oh non, elle ne voulait même pas y penser sans avoir la nausée. Elle se mit à hurler mais une claque brutale la sonna, laissant sa joue rougie et marquée. On la jeta sur le sol et les garçons se mirent autour. Un premier attrapa les poignets de la jeune fille et les plaqua sur le sol, d'une main, déboutonnant de l'autre son jeans. Un second s'était mis entre ses cuisses, les écartant d'une main audacieuse, et si elle commençait à envoyer ses pieds et à fermer les cuisses, la résistance était presque vaine. Elle se mit à gigoter un peu plus fort en étouffant un sanglot, mais le dernier posa ses mains sur ses hanches, les maintenant au sol, son jeans laissant déjà entrevoir une chaire rose et tendue.
Elle ferma les yeux alors qu'elle sentait sa jupe se remontait petit à petit, et si elle fermait ses cuisses de toutes ses maigres forces de fille noble, elle comprenait parfaitement où ils voulaient tous en venir. Sa première pensée fut pour ses amies qui devaient bien s'amuser et qui ne l'aideraient pas, rendues sourdes par la musique. Sa seconde pensée fut pour ses frères et son père, et quelle honteuse tâche pouvait-elle bien faire dans la famille si elle venait à ne plus être vierge avec des sangs de merde. Elle siffla, furieuse, mais pâlit aussitôt qu'elle remarqua que le second se pensait sur elle, frottant contre sa culotte et ses cuisses fermées son jeans déjà bossé. Elle sentit les larmes lui montaient aux yeux et doucement, les unes après les autres, lui mouillaient les joues. Elle se mit à nouveau à crier au secours mais une autre claque la sonna. Le garçon en profita pour écartait ses cuisses et s'y faufilait, tirant sa culotte et retirant ses chaussures. Symphony renifla plus lourdement, ses pleurs se faisant plus graves comme elle commençait à comprendre que tout ça n'était pas juste qu'un cauchemar, et que ça ne s'arrêterait qu'une fois qu'ils auraient ce qu'ils veulent. Elle serra les dents mais laissa échapper un « Papa... » faiblard comme il revenait vers elle et tentait une énième fois d'écarter ses jambes serrées.
« Papa? Ô pitié! Quelle gamine... » ricana l'un d'entre eux. « Petite fille à son papa... » pouffa l'autre qui glissait dans son caleçon sa main. « Ah. Papa, mh? Et tu crois que ton papa peut t'entendre, petite? Tu crois que ton papa peut quelque chose pour toi peut-être? Est-ce qu'il est là ton père? Non. Y a personne. T'es toute seule, petite conne. »
Symphony le fixa, et sentit ses cuisses s'écartaient. Son père... Son père les tuerait tous. Elle eut un sourire mauvais sur le moment, qui fit s'arrêter le garçon qui avançait toujours mais ne l'avait toujours pas profané. Il la fixa, plissant le nez avec un air dédaigneux.
« Y a quoi de drôle? » « Rien. J'me disais juste que tu devais totalement ignorer qui est mon père pauvre petite pédale, sinon tu ne serais pas en train de faire ce que tu t'apprêtes à faire, et tu t'excuserais des deux gifles que tu m'as mise... » « Ah oui? » Le garçon hausse un sourcil, moqueur et hautain. « Et c'est qui ton père? Le ministre? » « Mon père c'est Lord Lester Grey. » Le regard de la jolie vipère se fit plus incisif. « Je suis Symphony Grey-Black. »
Le garçon la fixa, et releva les yeux sur ses amis. Les deux s'étaient soudainement mis à pâlir. La gamine les fixait, les joues mouillées par ses pleurs et marquait de deux claques dont la violence avait été telle qu'elle avait fini par avoir un œil au beurre noir autour de l'œil gauche. Elle les regardait, refermant les cuisses comme l'hésitation restait chez les garçons. Elle persifla :
« Alors, tu débandes? Attends juste un peu que mon père apprenne ça, et on verra qui sera la fille à son papa... »
Le garçon qui lui tenait le ventre sortit sa main gauche de son caleçon et se leva, remontant son jeans avec un petit air paniqué. Celui qui lui tenait les poignets regarda avec un petit air désespéré celui qui était entre ses cuisses et la relâcha d'un accord commun mais silencieux. Il recula, reboutonna son jeans à la va vite alors que celui qui lui avait tenu les cuisses se leva aussi et partit sans demander son reste, en courant. Elle resta sur le sol, la culotte autour de la cheville droite et la jupe sur la taille. Elle fixa la lune, de longues minutes, et elle sentit une nouvelle vague de pleurs venir et elle éclata à nouveau en sanglot sans savoir pourquoi. Elle serra les cuisses et se redressa d'un coup sec, remettant en place sa jupe et remontant sa culotte, reniflant comme les sanglots ne semblaient pas s'arrêter.
Elle pleura de longues minutes, peut-être même une heure, et comme elle regarda sa montre, il était déjà deux heures dix. Elle se releva, un peu molle, et rentra dans la petite baraque où tout le monde était soit endormi, soit en train de se vautrer dans la luxure. Elle eut un haut le coeur en voyant cette scène et grimpa l'étage à la va vite, s'enfermant dans la salle de bain. Elle tira sur tous les tiroirs pour trouver de la dictame mais il n'y avait rien. Elle releva les yeux, s'observa dans la glace et grimaça. Ça ne passerait pas. On pouvait distinctement compter dix doigts sur sa joue gauche, et son œil était entouré d'un rond noir. Elle soupira, tira sur le tiroir et attrapa le premier fond de teint passant, en disposant sur sa peau en grimaçant de douleur. Elle en fit un masque, opaque, bien que le noir avait toujours du mal à disparaître, prenant une teinte violacée. Elle roula des yeux, abandonnant, et opta pour les lunettes noires. Elle descendit les escaliers à la va vite, reniflant encore un peu, les yeux gonflés par les pleurs.
Elle prit les lunettes d'une amie, épaisse, opaque et noire, et sortit de sa poche son portoloin pour la soirée. Elle le toucha, et se retrouva sur les marches de la Maison Grey. Les fleurs blanches s'étaient épanouies dans la nuit. Elle ravala sa salive, regarda sa montre ; elle avait dix minutes de retard. Donc son père serait là. Son père. Elle inspira profondément et poussa la porte, la refermant derrière elle. Il était déjà tard, et en effet, Lester était là, assis sur sa chaise. Symphony leva la main pour remettre en place sa mèche de cheveux mais elle ne pouvait pas, valait mieux qu'il ne voit que peu. Elle laissa retomber son bras le long de son corps et se racla la gorge.
« Désolée Papa, je me suis assoupie, j'ai pas vu l'heure. J'espère que ça ne te dérange pas trop... »
SHE WAKES THE DEADS.
Le regard dur sur les feuilles de l’ouvrage, la jolie nymphe qu’était alors Symphony tournait les pages calmement jusqu’à la 765ème exactement, soit le début du chapitre « ARTEFACT NOIRE ». Elle tourna les pages et commença à ralentir, un petit sourire s’étirant sur ses lèvres. Elle passa sa langue sur ses lèvres ; ça avait un goût de vengeance. Ses longs cheveux cachaient son regard, mais il avait quelque chose de terrible. Dans le fond, elle n’avait rien oublié.
« LA FLÛTE DE HAMELIN, artefact noire. Apparue en 1220 environ… en Allemagne… Présentée sous la forme d’une flûte… Elle aurait le pouvoir de contrôler les mouvements des gens et d’endormir toutes leurs défenses… On raconte qu’elle serait sous l’emprise d’un Impero puissant et le dégagerait une fois que l’on jouerait dedans… Elle serait un instrument du diable lui-même… »
Elle tourna la page, ses yeux s’accrochant davantage sur le second objet.
« L’ORGUE DE POLYMNIE… LA TROMPETTE DE CALLIOPE… »
Elle siffla, tourna la page.
« COR DE MELPOMENE… VIOLE D’ERATO… LYRE DE TERPSICHORE… »
« Fouterie de mythologie » siffla la serpentard, qui tourna encore la page, ses yeux parcourant les pages consacrées aux artefacts grecs. Ici et là on affichait le Viole de Gambe de la Muse Erato, cet immense contrebasse que l’on tenait entre les jambes, son nom tirant d’ailleurs son origine de là.
Symphony soupira doucement, se frotta la tempe et jeta un œil anxieux à la porte de sa chambre, mais elle était toujours fermée. Parfois l’un de ses parents passait dans le couloir et ouvrait la porte sans s’annoncer. Si sa mère comme son père la trouvait à lire ce livre, pour sûr qu’elle aurait été collé à la Poivrière jusqu’à la fin du mois, soit deux longues semaines. Elle gonfla les joues, s’éclairant à la lumière d’une bougie et continua sa lecture.
« LYRE D’ORPHEE… »
Elle se frotta les yeux, tourna la page et s’arrêta net. Ses yeux s’agrandirent, et son sourire s’étira.
« LE VIOLON D’OFEDALIA. Apparu pour la première fois au… Il serait de couleur sombre. Commandé à Stradivarius par un couple de nécromant, il aurait subi de très grandes modifications dont un sceaux unique qui aurait enfermé en ce dernier des pouvoirs grandioses, comme par exemple réveiller les morts et les commander. (…) Il s’agirait du violon le plus complexe de Stradivarius, mais beaucoup d’experts pensent qu’il a été détruit par le Vatican lors de la Guerre des Roses. »
Un petit sourire sur le bout des lèvres. C’était ça. C’était exactement ça.
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