QUALITÉ; Le jeune Lord descend de deux familles illustres de l'ancienne aristocratie anglaise ; vous devinez aisément qu'elle est la couleur et la valeur du sang qui coule dans ses veines. Pur. Plus pur que l'or. ORIGINES; Anglais, aussi bien de par sa mère que son père et tous ses ancêtres réunis... SPÉCIFICITÉ(S); Il tente depuis près de deux ans de devenir occlumens et legilimens, mais en s’exerçant seul sans savoir par où commencer ses progrès sont moindres, très moindres. Il est naturellement, sans l'avoir jamais commandé, ambidextre. Sur les bras, il a en tout et pour tout sept cicatrices filiformes, réparties. STATUT; Il est sans doute un des meilleurs parties d'Angleterre. Vous ne croyez quand même pas qu'il aura un mariage libre et d'amour avec la première paysanne? Ahah. Sinon, il est hétérosexuelle. Enfin, c'est pas comme s'il avait le choix, mais quitte à le faire, les filles à fort caractère et un peu ténébreuse, c'est typiquement son genre...
CARACTÈRE;James Grey est aussi versatile que le serpentard sur le blason de sa maison. Tantôt arrogant aux airs hautains, prenant de haut plus qu’il ne le faut, tantôt juste un enfant un peu perdu, il serait très drôle de dire à ceux qui le connaissent que James est faible. Au premier abord, l’enfant est brutale. Son regard lui-même respire la fierté de son sang, une éducation stricte et une haine ferme de la médiocrité. Propre, droit, cette allure altière et cette face ne laissent que rarement de marbre tellement on y retrouve les traits de son géniteur. Si on pourrait croire aux premiers abords que c’est ce visage qui a fait de cet enfant ce qu’il est – un petit con hautain, il faudrait connaître l’histoire du jeune Grey pour comprendre qu’à l’inverse, c’est justement parce qu’il a été longtemps comparé à plus illustre que lui qu’il a dû développé une autre technique, un caractère propre à lui-même pour se démarquer aussi bien de son père que de son frère. James, c’est ça. Un petit garçon que l’on regarde, souriant en se disant « c'est le portrait craché de Lester », et c’est justement parce qu’il a ce visage typé que l’échec n’est pas une option. Je-m’en-foutiste aux premiers abords, menteur, hargneux, peste même, James n’a rien d’un garçon que l’on a envie de connaître. Pour le connaître, il faut l’apprivoiser, car la bête est méfiante et farouche comme la toute jolie Symphony. Sa compagnie se paye par des années d’amitié, mais une fois faite elle est comme scellée dans l’éternité. Derrière cette apparence décousue d’enfant de riche a qui la vie aurait tout offert et qui se croirait tout permis se cache un gamin qui se croit pris au piège – et sans doute l’est-il. Quand les autres garçons de son âge rient bien fort, lui doit maintenir son visage à niveau et sa mâchoire serrée, car c’est bien le bas peuple pour rire comme des porcs. Des années d’entraînement l’ont rendu méprisant et mauvais jusqu’au plus profond de ses entrailles. Implacable, imperturbable, inattaquable, James ne se prive de rien, ni de réflexions, ni même d’attaques. Il ne craint rien, n’a peur de rien, avance en aveugle dans un champ de mine sans prier Dieu pour en éviter une, à l’inverse. S’il pose son pied sur une mine, alors il faudrait réussir à en survivre. C’est le jeu dangereux dans lequel l’enfant s’est posé. Si Brivael fait figure de droiture, qu’importe. Lui il s’exerce dans la lutte frontale, brutale. Il parle, mais bien vite ses poings aussi. Son crédo : aucune pitié, de la violence seulement. C'est sur ce chemin, il en est sûr, qu'il pourra conquérir le peu de gloire qu'il peut avoir, et son droit à porter son nom comme n'importe qui d'autres. Parce qu'il ne dit pas, c'est que derrière ce masque d'arrogance pure et sincère, James a une piètre estime de lui-même. Il n'est après que le second, un petit fardeau sur les épaules de son père et sa mère, qui finalement attire l'attention comme il peut. Ses rares tentatives se soldant bien souvent d'un échec cuisant, James a développé avec les années une simple abnégation de l'existence de la punition par la poivrière. De même, chaque réplique, chaque cassure, chaque chose qui aurait pu le toucher ne fait que le traverser de par en part. Tout ce que vous lui direz ne lui fera ni chaud ni froid, tout pendant que ça ne concerne que lui.
MEILLEURE QUALITE; franc
PIRE DÉFAUT; rancunier
AFFILIATIONS; Il partage avec sa famille ses idéaux, et d'ailleurs se fait souvent remarquer dans ses propos. Il est sans doute l'un des moins silencieux sur ce sujet à Poudlard.
PATRONUS; Une fouine... ahah. EPOUVANTARD; Une tapisserie étrange où étrangement il n'y a pas son nom. Personne n'en sait quelque chose. BAGUETTE; Il la casse régulièrement, au grand désarroi de ses parents. Disons que les trois dernières avec de commun la taille... 26cm. En dehors de cela, elle change de bois et de cœur comme il change de chaussettes. FAMILIER; Il possède un chartier qu'il a nommé très affectueusement le Fieffé Coquin. C'est son animal favoris, bien qu'il le montre rarement. Ce dernier obéit si bien qu'on ne l'aurait jamais entendu à Poudlard, sauf insulter Orphée. MA VALISE; n/a.
Joleene haussa un sourcil derrière son livre et fixa son fils qui se tenait droit comme un piquet, la tête à peine pensée sur le côté, ce qui lui donnait l’air d’un petit chien qui attends et qui ne comprends pas ce que sa maîtresse fait. La jeune mère eut un petit rire, charmant, et reposa doucement sur ses genoux l’ouvrage ancien. Sa main aux longs doigts se tendit et effleurant la joue de l’enfant qui ferma aussitôt les yeux. Elle eut une moue boudeuse alors que lentement les yeux du jeune James Grey se rouvraient, la fixant, avide d’une réponse quand Joleene se moqua gentiment :
« A vue de nez, je dirais à un gnome… » L’enfant gonfla les joues, Joleene eut un petit rire clair. « Ah non. En réalité à une grenouille. Qui es-tu vilain crapaud… »
D’une main de mère elle attira contre elle l’enfant, qui vint s’asseoir sagement sur ses genoux, les yeux dans le vague, ne sachant pas trop quoi penser. Déjà à son âge James était grand et sec, comme un piquet. Pas très gros, même osseux malgré qu’il ait à manger comme n’importe qui d’autre dans cette maison, ses grands yeux bleus et ses cheveux légèrement bouclés, ondulant sur les côtés de son visage, ne faisaient aucun doute sur la paternité du père. Ça ne loupait pas : James était un Grey, un vrai.
« Pourquoi me demandes-tu ça… ? » « Je me disais… » James baissa les yeux, un instant, réfléchissant à ce qu’il allait dire, pour finalement relever les prunelles sur le visage de sa mère, amusée du comportement de son cadet. « …qui de Brivael ou de moi ressemble le plus à Papa ? » « C’est une bonne question… »
Joleene eut un petit rire, penchant la tête, avec un air attendri. James l’attendrissait. C’était inné. Peut-être parce qu’elle l’avait désirée. Peut-être parce qu’il était né plus tôt, à sept mois, et qu’elle avait cru un infime moment le perdre, et que ça aurait été réellement une tragédie pour elle. Peut-être parce qu’au plus profond d’elle-même, il avait été celui qui avait pansé une ancienne peur, un ancien chagrin. Elle lui baisa le front, douce comme toujours.
« Mais c’est surtout une question idiote, mon cher. Il n’y a pas plus de ressemblance entre toi et ton père qu’entre ton frère et lui, ou qu’entre ton frère et toi, vous êtes tous les trois très différents. » « Comment ça ? » James la fixait, avide. Une réponse, une réponse, vite ! Ses yeux criaient si forts que c’en était douloureux. Joleene roula des yeux finalement, repoussant à côté d’elle James. « Tu n’es pas ton père, et Brivael ne l’est pas non plus, James. Vous êtes trois personnes différentes. C’est tout. Ne cherche pas trop, d’accord ? Brivael et toi êtes nos enfants, et c’est normal que vous ressembliez à votre père. » Joleene haussa les épaules, calme. « Alors c’est normale que Symphony te ressemble ? Parce que c’est une fille ? »
Joleene eut un petit rire charmé, remettant derrière son oreille une longue mèche de cheveux. La jeune fille qu’elle était c’était transformé en la maman de trois petits monstres silencieux dans la Demeure des Grey. Elle tendit sa main vers James, calme.
« Vous auriez pu me ressembler également. La ressemblance, c’est très subjectif James. Puis il y a le caractère aussi, et… et c’est trop compliqué pour un enfant de sept ans, crois-moi. » Elle s’arrêta un instant et reprit, coupant la parole à l’enfant. « Non. Je ne veux plus en entendre parler. Tu es très beau, et tu ressembles autant à ton papa que Brivael, d’accord ? Maintenant, en parlant de Symphony, elle est avec Papa ? » « Euh, je sais pas… » « Bien. Je reviens dans cinq minutes. »
Elle se pencha, déposa un baiser sur le front de son fils et repartit, comme de rien n’était. Laissé au milieu du salon, le regard vide, James réfléchissait. Ressembler à papa. Brivael. Sa petite voix se fit murmure, du bout des lèvres, posant une question à qui saurait lui répondre. Mais personne ne répondit, et sa question se perdit. Pour toujours.
❖ I AM WHO I AM.
« Qu’est-ce qu’il y a ? »
Le regard bleu mordoré de sa sœur le fixait, comme s’il détenait la réponse à toutes ses questions. James releva les yeux sur elle. Elle avait tout pris de leur mère, de ses longs cheveux a son visage. Même le sourire était le même. Le cadet eut un petit rire, penchant la tête.
« Rien. » « Ça n’a pas l’air d’être rien. Tu t’es dispute avec Calixte ? »
Elle le fixait, de plus en plus, ses grands yeux clignotant comme il semblait que la réponse à sa question était inscrite dans les yeux de son frère, ou peut-être même sur son front. Il est sûr qu’il n’y a rien d’écrit sur son visage, et il est impassible quand il la fixe. Un instant il se demande encore pourquoi il se pose toutes ses questions, et finalement soupire.
« Non. C’est rien. » « Avec Papa ? … Avec Brivael alors ? » « Symphony. Je t’ai dit que c’était rien. Je suis juste… de mauvaise humeur aujourd’hui. » « Si tu le dis… »
Il hausse doucement les épaules. De mauvaise humeur, oui. Comme un peu tous les jours. Encore qu’à l’habitude il a ce petit côté naturel et enjoué qui fait bien rire Calixte, sa sœur et Symphony pendant les cours et les rendent moins long. Son côté insolent également. Mais aujourd’hui, c’est le calme plat. Le prince de Poudlard est las, et ses yeux bleus sont presque tristes derrière ses cils noirs.
« Tu attends quoi ? » « Rien. J’ai le devoir de Woodcroft à faire. »
Il se rend compte de l’heure, de combien il a tardé dans la bibliothèque à observer le vide. Il soupire à nouveau, et finalement se lève, calmement. Il remet son sac autour de son cou, calme. Symphony relève les yeux de son manuel, le fixe. Elle n’a pas cours elle, pas cette fois en tout cas. Ses doigts pianotent nerveusement sur la table de bois, prête à lui demander où il va, mais il la devance. Il sait que trop bien que son renard de petite sœur pose toujours ce genre de question gênante. Comme s’ils étaient mariés tous les deux.
« Mh. J’vais pas tarder vu l’heure… » « Tu as cours ? » « Duel. » « Tu as l’air réjoui. » se moque-t-elle gentiment. « C’est mon passage aujourd’hui. » Sa voix est fade, plate. Il a l’air réjoui. … Sarcasme. « Tu n’as pas à t’inquiéter. Pas vrai ? »
Il hausse un sourcil, la fixe.
« C’était une question stupide, ça, Symph’. Je n’ai jamais à m’inquiéter. » Il relève le menton, avec un air noble, un air terrible de serpent. « Je n’ai jamais à m’inquiéter de rien. Et toi non plus. »
Il a un petit sourire qui se veut rassurant et finalement la salue pour partir vers sa salle de cours. Son pas est droit, son allure dynamique, rapide. Il ne traîne pas des pieds, et ses épaules sont bien carrées dans son vêtement. Plus loin il voit Rory Kelso qui passe dans le couloir, qui flâne presque, guilleret. Rien que ça, ça lui fait froncer doucement les sourcils. Il sait très bien qu’il va passer contre lui. A chaque fois qu’il passe, c’est contre lui. Ses yeux glissent finalement sur d’autres silhouettes plus rassurantes, comme celle de Calixte qui attend. Sa sœur non plus n’est pas là. Tant mieux, entre garçon c’est mieux. Il se rapproche encore un peu, la porte s’ouvre et les élèves s’y engouffrent dans des bruits de chaise qui se tirent et de ricanement. La première partie du cours est théorique. La seconde, pratique. Dans les deux cas, le jeune Lord ne semble pas très intéressé par la conversation. Ses yeux vont et viennent, d’un visage à un autre. D’autres fois il parle à voix basse à Calixte, le temps d’une remarque et d’un ricanement. Parfois c’est Mikhaïl qui se fait le messager des commérages sournois. Mais Mikhaïl ne rit pas des blagues sur ses cousins, alors c’est moins drôle et doucement James se calme jusqu’à prendre cet air sérieux et un peu froid, rappelant sans le moindre doute son père avant lui. Détaché du spectacle, il regarde ailleurs, par les fenêtres. Dehors le stade de quidditch est immense, vide. James esquisse une moue boudeuse à le voir si triste, ce stade.
« Monsieur Grey ! Je vous dérange peut-être ? »
Les yeux du serpentard glissent de la fenêtre jusqu’au professeur, relativement jeune, qui le fixe et semble lui faire de gros yeux. Comme s’il avait cinq ans. Même son père au naturel fait plus peur, pense-t-il avec un petit sourire dédaigneux.
« Il se pourrait bien que vous m’ayez interrompu, en effet… » « Ooh ! » C’est un petit cri qui vient du fond de sa gorge qui remonte et émet comme un sifflement par le nez. « Au lieu de faire votre malin, vous allez peut-être pouvoir me dire quelle est la définition de… de… de Dies Irae tiens ? »
Un instant James reste silencieux. Il fixe le professeur, le jauge, puis après de très longues secondes, pendant lesquelles le professeur jubile, il a un sourire. Un long et fin sourire qui se dessine sur sa bouche dans un petit ricanement hautain et provocant.
« Voyez… J’ai très peu de respect pour les gens comme vous, professeur, et par cela j’entends les sangs mêlés. Par habitude, j’irais même jusqu’à dire que je ne vous porte aucune attention et ne vous accorde aucun crédit, mais aujourd’hui, vous avez fait très fort Monsieur. »
Lentement la salle se tait, et le professeur voit ses yeux s’agrandir, de plus en plus. Offusqué, ahuris et étonné seraient des mots trop faibles pour décrire le sentiment qui l’étreint sur le moment. Il rêve, c’est pas possible. Ce môme lui répond comme ça, avec un naturel déconcertant. Il ose ? ce morveux ? Pire qu’il ose, James pose ses mains sur son bureau, entremêle ses doigts et continue, toujours dans un calme froid :
« Je vous dirais qu’en temps normal, il y a deux raisons qui me poussent à ne pas lever la main. Dans un premier cas, je dirais que c’est le mépris que je ressens pour vous. Gaspiller ma salive à parler à un sang mêlé, répondre à ses ordres, même juste devoir me fatigué à réfléchir pour lui m’ennuie au plus haut point. Dans ce premier cas, je sais la réponse, je la connais, mais je n’ai juste pas envie de répondre car ça m’emmerde profondément. Dans un second cas, et celui-là est bien plus intéressant dans notre cas, vous comprendrez que je ne sais pas la réponse. »
A ce moment un petit ricanement sort de la bouche du professeur. James avoue ne pas savoir ? C’est une victoire certaine. Enfin, pour une seconde, parce que sous le regard curieux de Calixte, le jeune Lord reprends, de sa voix toujours étonnamment calme :
« Je ne sais pas donc. Et je trouve que ça serait d’une arrogance horrible de dire que je sais tout, et comme le dit si bien Rufus Scylence, il y a des choses que l’on oublie, et des choses que l’on ne saura jamais, car la vie est trop courte pour tout apprendre. J’essaye de faire de mon mieux, et vous le savez très bien, mes notes en témoignent, je m’investis dans tout ce que je fais. Or, à cette question, je n’en connais pas la réponse. Je comprends votre tentative totalement ratée de sauver votre cours en vous appuyant sur mon savoir plutôt que sur celui d’un autre, mais c’est raté. Pour une fois, j’en conviens ; vous n’avez en effet pas eut beaucoup de chance, étant donné la probabilité que je n’ai pas la réponse à votre question. Mais voyez ça d’un bon œil ! Si j’avais su la réponse à votre question, vous n’auriez servi à rien Monsieur et finalement, j’aurais dû convaincre ma tante de supprimer votre emploi, car si vous ne m’apprenez rien, à quoi bon être professeur ? Alors je suis tout ouïe. Quelle est la définition de ce sortilège ? »
Le professeur reste un instant silencieux, avant de reprendre de la contenance. Il frappe sur son bureau :
« A la fin du cours, vous irez dans le bureau de votre tante, Monsieur Gr… » « Lord. » reprends doucement James, avec ce sourire chaffouin qui ne le rend que plus perturbant « c’est Lord Grey, monsieur. » « Vous irez dans le bureau de votre tante ! »
Le professeur hurle, comme à bout de nerf. Et il y a de quoi. Sans doute qu’il le mérite. Et James sait bien que ce soir il y a aura une longue discussion, et que le week-end, dès le vendredi soir, il aura encore une discussion avec son père, mais il ne s’en fait pas. Brivael lui aurait répondu. Mais il ne veut pas être Brivael. Il veut être James Grey, et c’est très bien s’il doit passer par la poivrière. Le jour où il n’y passera plus, ça sera pour une bonne raison.
❖ THE BLOOD REMEMBERS.
Doucement la lame passa dans la chaire, s’étira, et il put sentir la douleur irradiée son corps. Il ferma les yeux et poussa un grognement grave, serrant les dents sur la serviette coincée entre ses dents. Le cutter ressortit de sa peau et il poussa un soupir de soulagement, la serviette tombant à ses pieds comme il desserra au même sa mâchoire. Il posa calmement le cutter sur le bord de l’évier et regarda l’entaille sur sa peau. Il renifla, soupira, et un instant vacilla. La douleur était remontée si vite dans son crâne que son corps avait lui croire qu’il allait mourir. Il se pencha au-dessus de l’évier et commença à respirer plus vite, la tête tournante. Quelques longues minutes dans cette position et le mal partit. La tête lourde, il releva le menton et se regarda dans la glace. Il était pâle, et la sueur collait à son front. Mais rien de plus. Il eut un petit sourire pour lui-même, renifla à nouveaux, ignora ses yeux rougis et baissa les yeux sur son bras furieusement entaillé au milieu de l’avant-bras. Dans l’évier, son sang coulait vite, mais il finirait par se calmer tôt ou tard, comme à chaque fois qu’il avait fait ça. Silencieux un moment, le sang commença à ralentir, et finalement James tourna le robinet et l’eau froide vint inonder sa peau laiteuse. Un long frisson lui remonta l’échine comme l’eau était gelée, et sursaute aussitôt après.
« James ! On t’attends pour manger, tu vas encore te faire disputer si tu es en retard ! » « Oui, oui… J’arrive Symph’. Dis à maman que je me sens pas très bien, mais j’arrive. Je me passe un peu d’eau sur le visage et j’arrive… » « Mh… D’accord. » Un instant. « Tu fais quoi ? » « Rien, rien. » Sa voix était encore un peu tremblante, la douleur passée ayant eut les effets escomptés ou même trop. « J’arrive Symph’, j’ai juste eut un petit malaise, ça va aller. » « Okay… Je vais dire ça alors. »
Le cadet resta silencieux un instant puis finalement les petits pas de Symphony indiquèrent que la benjamine s’en allait. James eut un petit sourire, attrapa les bandages dans la pharmacie que personne n’utilisait jamais et entoura son bras avec, le serrant fortement. Ça ne coulerait sans doute pas, mais au cas où, il en aurait sans doute besoin. Il remit sur son dos sa chemise et sa veste, ajusta la cravate bien qu’elle fut toujours mal mise au final, et se regarda une dernière fois dans la glace. Tout semblait parfait. Même ses mèches de cheveux étaient mouillées, témoignant de sueur froide. Il eut un sourire, retira le cutter qu’il alla cacher sous son lit au passage, descendit les marches et se rendit à table. Sa mère le fixait déjà, ses grands yeux verts de vipère cherchant une réponse sur son visage. Il eut un petit sourire, mal, et c’était sincère. Son bras lui faisait encore horriblement mal, mais cette douleur était méritée.