I'LL TASTE YOUR BLOOD TONIGHT. Pour une fois que son père lui avait autorisé une sortie, la jeune Symphony Grey, du haut de ses seize ans, se retrouvait coincer à une fête ennuyeuse à mourir. Enfin, ça ne changeait pas vraiment de d'habitude, mais quelque part, elle aurait espéré autre chose de ses amies – encore une fois, comme à chaque triste fois. Elle soupira en levant doucement son seul et unique verre de la soirée. Si on voyait toujours la belle Symphony avec un verre, personne ne savait que depuis le tout début de la soirée elle ne l'avait pas vidé. Si la jeune fille ressemblait tant à sa génitrice, des traits jusqu'au caractère, elle n'en avait cependant pas le côté tête brûlé et savait très bien que si elle buvait, elle se retrouverait à l'étage, filmait par une caméra, les jambes écartées, et ça, ce n'était pas une option possible. D'une parce que la serpentarde tenait encore à son pucelage comme un chevalier tient à son honneur, et son père l'aurait tué si jamais une telle chose était arrivée. Elle jette un regard agacé à la fête. Si elle y vient, c'est pour se fondre dans la masse, s'amusait, mais en réalité, elle n'aime pas les mondanités, préfère de loin parler avec son frère toute la nuit que de venir ici et les regardait se rouler sur le sol. Elle a un soupir exaspéré et jette un regard à l'horloge. Il est une heure du matin. Son père lui a donné la permission de rentré à trois heures, mais à ce train-là, elle sera rentrée plus tôt que prévu. Elle fait la moue et se lève, secouant ses membres engourdis, abandonnant le petit sofa aux soulards qui auront pu dégoté une copine pour la nuit. Elle sort du petit salon de la maison louée pour l'occasion et sort dehors, passant par la petite porte de derrière, entre le frigo de la cuisine et la table. La petite bise de la nuit lui caresse les cheveux et elle descend les quelques marches de la maison, s'étirant dans l'obscurité. Sous le clair de lune, ses cheveux ressortent auburn, d'un violet étrange, d'un carmin dangereux, et ses yeux aux couleurs dansantes vont chercher sur la voûte céleste la lune qui se cache derrière les étoiles et les nuages. Elle met quelques longues secondes à la trouver, et elle sourit doucement en se disant qu'elle n'est pas seule comparée à elle.
Au même moment, un mouvement dans son dos se fait.
« Hey! Ca va? » Elle hausse un sourcil, posant son regard sur le garçon qu'elle ne connaît pas et qui s'approche dangereusement d'elle. Derrière lui, plus loin, encore dans l'obscurité, elle sait qu'il est accompagné. « Bah alors, t'es toute seule? T'as pas un peu froid? Tu fais quoi là? » « Je prenais juste l'air... » souffle t-elle en se retournant. Pourquoi est-ce qu'ils l'entourent? Elle plisse un peu le nez. « Excusez-moi, mais je ne vois pas vraiment qui vous êtes, vous pourriez m'expliquer peut-être ce que vous faîtes ici? » « Oh, nous? On ne fait que passer, on a vu de la lumière, alors... »
Une main happa sa tignasse et l'autre s'écrasa sur sa bouche. Un long frisson électrifia son échine et elle se mit à se débattre comme une petite furie, mordant à sang la main de celui qui osait. Il la relâcha et elle fit deux pas alors qu'un autre attrapait sa cheville. Elle se retourna et mit un grand coup de pied contre lui, son talon s'enfonçant dans son épaule. Un petit couinement perça le silence quand un autre garçon lui entoura le torse de ses bras, la serrant à lui briser les côtes. Elle se mit à donner des coups de pied en arrière pour frapper son tibia. La colère avait été remplacé par la peur. Si elle ne pouvait pas s'en sortir, qu'est-ce qu'ils lui feraient? Jusqu'où ils iraient? Oh non, elle ne voulait même pas y penser sans avoir la nausée. Elle se mit à hurler mais une claque brutale la sonna, laissant sa joue rougie et marquée. On la jeta sur le sol et les garçons se mirent autour. Un premier attrapa les poignets de la jeune fille et les plaqua sur le sol, d'une main, déboutonnant de l'autre son jeans. Un second s'était mis entre ses cuisses, les écartant d'une main audacieuse, et si elle commençait à envoyer ses pieds et à fermer les cuisses, la résistance était presque vaine. Elle se mit à gigoter un peu plus fort en étouffant un sanglot, mais le dernier posa ses mains sur ses hanches, les maintenant au sol, son jeans laissant déjà entrevoir une chaire rose et tendue.
Elle ferma les yeux alors qu'elle sentait sa jupe se remontait petit à petit, et si elle fermait ses cuisses de toutes ses maigres forces de fille noble, elle comprenait parfaitement où ils voulaient tous en venir. Sa première pensée fut pour ses amies qui devaient bien s'amuser et qui ne l'aideraient pas, rendues sourdes par la musique. Sa seconde pensée fut pour ses frères et son père, et quelle honteuse tâche pouvait-elle bien faire dans la famille si elle venait à ne plus être vierge avec des sangs de merde. Elle siffla, furieuse, mais pâlit aussitôt qu'elle remarqua que le second se pensait sur elle, frottant contre sa culotte et ses cuisses fermées son jeans déjà bossé. Elle sentit les larmes lui montaient aux yeux et doucement, les unes après les autres, lui mouillaient les joues. Elle se mit à nouveau à crier au secours mais une autre claque la sonna. Le garçon en profita pour écartait ses cuisses et s'y faufilait, tirant sa culotte et retirant ses chaussures. Symphony renifla plus lourdement, ses pleurs se faisant plus graves comme elle commençait à comprendre que tout ça n'était pas juste qu'un cauchemar, et que ça ne s'arrêterait qu'une fois qu'ils auraient ce qu'ils veulent. Elle serra les dents mais laissa échapper un « Papa... » faiblard comme il revenait vers elle et tentait une énième fois d'écarter ses jambes serrées.
« Papa? Ô pitié! Quelle gamine... » ricana l'un d'entre eux. « Petite fille à son papa... » pouffa l'autre qui glissait dans son caleçon sa main. « Ah. Papa, mh? Et tu crois que ton papa peut t'entendre, petite? Tu crois que ton papa peut quelque chose pour toi peut-être? Est-ce qu'il est là ton père? Non. Y a personne. T'es toute seule, petite conne. »
Symphony le fixa, et sentit ses cuisses s'écartaient. Son père... Son père les tuerait tous. Elle eut un sourire mauvais sur le moment, qui fit s'arrêter le garçon qui avançait toujours mais ne l'avait toujours pas profané. Il la fixa, plissant le nez avec un air dédaigneux.
« Y a quoi de drôle? » « Rien. J'me disais juste que tu devais totalement ignorer qui est mon père pauvre petite pédale, sinon tu ne serais pas en train de faire ce que tu t'apprêtes à faire, et tu t'excuserais des deux gifles que tu m'as mise... » « Ah oui? » Le garçon hausse un sourcil, moqueur et hautain. « Et c'est qui ton père? Le ministre? » « Mon père c'est Lord Lester Grey. » Le regard de la jolie vipère se fit plus incisif. « Je suis Symphony Grey-Black. »
Le garçon la fixa, et releva les yeux sur ses amis. Les deux s'étaient soudainement mis à pâlir. La gamine les fixait, les joues mouillées par ses pleurs et marquait de deux claques dont la violence avait été telle qu'elle avait fini par avoir un œil au beurre noir autour de l'œil gauche. Elle les regardait, refermant les cuisses comme l'hésitation restait chez les garçons. Elle persifla :
« Alors, tu débandes? Attends juste un peu que mon père apprenne ça, et on verra qui sera la fille à son papa... »
Le garçon qui lui tenait le ventre sortit sa main gauche de son caleçon et se leva, remontant son jeans avec un petit air paniqué. Celui qui lui tenait les poignets regarda avec un petit air désespéré celui qui était entre ses cuisses et la relâcha d'un accord commun mais silencieux. Il recula, reboutonna son jeans à la va vite alors que celui qui lui avait tenu les cuisses se leva aussi et partit sans demander son reste, en courant. Elle resta sur le sol, la culotte autour de la cheville droite et la jupe sur la taille. Elle fixa la lune, de longues minutes, et elle sentit une nouvelle vague de pleurs venir et elle éclata à nouveau en sanglot sans savoir pourquoi. Elle serra les cuisses et se redressa d'un coup sec, remettant en place sa jupe et remontant sa culotte, reniflant comme les sanglots ne semblaient pas s'arrêter.
Elle pleura de longues minutes, peut-être même une heure, et comme elle regarda sa montre, il était déjà deux heures dix. Elle se releva, un peu molle, et rentra dans la petite baraque où tout le monde était soit endormi, soit en train de se vautrer dans la luxure. Elle eut un haut le coeur en voyant cette scène et grimpa l'étage à la va vite, s'enfermant dans la salle de bain. Elle tira sur tous les tiroirs pour trouver de la dictame mais il n'y avait rien. Elle releva les yeux, s'observa dans la glace et grimaça. Ça ne passerait pas. On pouvait distinctement compter dix doigts sur sa joue gauche, et son œil était entouré d'un rond noir. Elle soupira, tira sur le tiroir et attrapa le premier fond de teint passant, en disposant sur sa peau en grimaçant de douleur. Elle en fit un masque, opaque, bien que le noir avait toujours du mal à disparaître, prenant une teinte violacée. Elle roula des yeux, abandonnant, et opta pour les lunettes noires. Elle descendit les escaliers à la va vite, reniflant encore un peu, les yeux gonflés par les pleurs.
Elle prit les lunettes d'une amie, épaisse, opaque et noire, et sortit de sa poche son portoloin pour la soirée. Elle le toucha, et se retrouva sur les marches de la Maison Grey. Les fleurs blanches s'étaient épanouies dans la nuit. Elle ravala sa salive, regarda sa montre ; elle avait dix minutes de retard. Donc son père serait là. Son père. Elle inspira profondément et poussa la porte, la refermant derrière elle. Il était déjà tard, et en effet, Lester était là, assis sur sa chaise. Symphony leva la main pour remettre en place sa mèche de cheveux mais elle ne pouvait pas, valait mieux qu'il ne voit que peu. Elle laissa retomber son bras le long de son corps et se racla la gorge.
« Désolée Papa, je me suis assoupie, j'ai pas vu l'heure. J'espère que ça ne te dérange pas trop... »
Elle avançait un peu. Elle allait s'excuser cent fois si ça pouvait lui laisser grimper les escaliers jusqu'à la salle de bain pour pouvoir y trouver de la dictame. Au pire des cas, elle n'aurait qu'à dire qu'elle s'était battue...
Marla & Lester Grey
SORCIER.
► MESSAGES : 291 Mar 25 Oct - 20:42
"Legilimens !"
La voix de Brivael Grey sonnait claire et forte dans le manoir. Ici il n'était que deux au manoir pour profiter du spectacle ce soir là. Le jeune homme, cintré dans une veste, tenait une posture tout ce qu'il y a de plus élégante. Le dos bien droit, à peine cambré dans le geste. Un éclair fugace traversa la pièce. Le précepteur fronça les sourcils dans un effort d'opposition.
"Vous n'étiez pas très bon en duel professeur du temps de Poudlard? Me trompai-je?" "Loin s'en faut en effet." " Qu'importe, nous vous remercions vous pouvez disposer. Brivael ne manquera pas de vous dédommager ces heures supplémentaires en vous réglant vos honoraires." " Certainement pas.", confirma le jeune homme en reboutonnant ses manchettes.
Après quoi Lord Grey et son fils attendirent que le précepteur ait vidé les lieux pour reprendre la conversation. Lester avisa son fils aîné, son héritier, avec une certaine lueur de fierté dans le regard quoique bien dissimulée. D'un geste de la main, il l'enjoignit de reprendre. Brivael se recentra.
Affronter son père c'était une chose qu'il faisait régulièrement, contraint et forcé même si ça n'était jamais vraiment de mauvais gré qu'il se prêtait à l'exercice. Il se rappelait de son premier duel contre Lord Lester Grey. De sa main qui tremblait sur sa garde parce qu'il était impressionné et assuré de perdre. Bien sûr qu'il avait perdu mais ça avait été la première et la dernière fois de sa vie qu'il avait eu peur de son père.
Votre nom est votre meilleur garant dans la vie, rappelle toi de ça Brivael. Allez relève-toi, tu es l'héritier de cette famille, pas son ennemi.
Brivael sourit en se rappelant de ces quelques mots qu'avait eu son père en lui tendant la main.
"Legilimens !"
Le même éclair fugace mais pourtant Lord Lester ne sembla pas ciller. Il avait toujours cet air de noblesse négligée supérieure en tout. Un petit rire moqueur froissa le pli parfait de sa bouche.
"Il faudra tuer le père avant que de lui succéder Brivael." " Je le tuerai père." "Tu peux disposer. Va."
Lord Lester suivit son fils du regard sans plus un mot. Il n'avait pas avec lui la relation qu'il avait avec les deux autres qu'il nommait plus affectueusement ses enfants. Brivael n'était pas moins aimé, mais il était l'héritier. Celui qui portait sur ses épaules les responsabilités et la gravité d'un titre à prendre un jour. Mais il faisait très bien à cet exercice.
L'heure allait tourner et Lester n'avait plus qu'une personne à attendre. Sa fille. Sa tempétueuse Symphony. Un petit démon au visage d'ange. Un visage qui lui rappelait par tant et tant de traits celui de sa merveilleuse et surprenante petite Joleene.
Comme autrefois sa mère, Symphony venait de dépasser l'heure. Il y avait bien longtemps que Brivael ne laissait plus entendre le moindre signe de sa présence, preuve que lui dormait bien profondément. La porte grinça à peine sur ses gonds et les lumières se rallumèrent comme par enchantement sur le passage de Symphony qui arborait un bien curieux accessoire de mode...
« Désolée Papa, je me suis assoupie, j'ai pas vu l'heure. J'espère que ça ne te dérange pas trop... » « Mh... Viens donc là ma fille. »
La voix de Lord Grey ne portait aucune menace ni même aucune irritation. Visiblement il voulait bien croire que sa fille était de bonne foi. Il fallait dire qu'elle avait si peu souvent la délicatesse de ne pas sortir les griffes et de ne pas déverser sa morgue avant même le début des hostilités.
Ses yeux bleus la suivirent comme elle approchait, un peu à reculons. Comment cela n'aurait-il pu pas paraître suspect?
« Des lunettes pour dissimuler un si joli visage? Et en pleine nuit? Que cherche tu as cacher Symphony mh? »
Doucement la main du père se pose sur la tête de sa fille et lisse ses cheveux avec tendresse. Qu'a-t-elle cette enfant qui ne demande qu'à attirer son attention d'ordinaire? La voilà qui raserait presque les murs.
Joleene K. Black
► MESSAGES : 94 Mar 25 Oct - 23:03
« Désolée Papa, je me suis assoupie, j'ai pas vu l'heure. J'espère que ça ne te dérange pas trop... » « Mh... Viens donc là ma fille. »
Elle le fixe, et si elle plie, c'est juste parce qu'elle se dit qu'au moins, plus ça ira vite, plus elle pourra s'échapper de ce petit enfer dans lequel elle se plonge doucement. Elle pince les lèvres, délicatement, et approche alors comme un petit chat apeuré qui sait qu'il a fait une bêtise mais se doit bien d'obéir. Elle ravale sa salive, se dit qu'avec un peu de chance il ne la gênera pas plus, elle espère sincèrement qu'il n'ira pas jusqu'à poser trop de questions, quitte à le supplier de la laisser dormir quand sa tête est lourde de toutes ses images horribles et dégueulasses. Elle pince les lèvres en a un petit sourire, tout désolé qu'il est, lui donnant l'air d'un chaton malgré ses épaisses lunettes.
« Des lunettes pour dissimuler un si joli visage? Et en pleine nuit? Que cherche tu as cacher Symphony mh? »
Elle le regarde, et baisse doucement les yeux sur ses pieds, un petit instant. Non elle ne peut pas lui dire, ça causerait du tord à tout le monde, et à son père, et à sa mère, et elle ne pourrait plus jamais sortir. Non, il ne s'était rien passé de grave, elle en était sûr. Elle n'avait juste qu'à mentir un peu, et puis, il ne la reprendrait pas. Ça arrivait les disputes. Ça arrivait tout le temps. Elle releva doucement le nez, la tête ballotant un instant, jusqu'à que ses longs doigts de petite pianiste et violoniste ne se posent sur les montures de ses lunettes, les retirant très lentement. Les deux gifles avaient été caché par le fond de teint, mais on voyait encore le cercle sombre de son œil au beurre noir. Elle fit la moue, ses yeux allant aussitôt chercher le carrelage, comme si ça avait été sécurisant.
« Je suis désolée Papa, je ne suis pas très présentable... » Elle remet en place une mèche de cheveux, gênée. « Je me suis un peu disputée, alors ça a un peu dégénéré mais ce n'est rien de bien grave comme tu peux le voir. On ne va pas en faire tout un plat, pas vrai?... »
Elle le fixe, comme si tout pouvait se finir, juste comme ça. Pauvre petite naïve.
Marla & Lester Grey
SORCIER.
► MESSAGES : 291 Jeu 27 Oct - 11:05
« Je suis désolée Papa, je ne suis pas très présentable... Je me suis un peu disputée, alors ça a un peu dégénéré mais ce n'est rien de bien grave comme tu peux le voir. On ne va pas en faire tout un plat, pas vrai?... »
Telle que l'on connait la relation que Lord Grey entretient avec ses enfants, on peut d'ores et déjà en conclure trois choses.
C'est vrai qu'il fait une différence entre son premier né et les deux autres quoiqu'on serait bien en peine de dire si la situation profite plus à l'un qu'à l'autre ni si il en ressort en bien ou mal quelque chose qui mériterait d'être ici exposé.
C'est vrai qu'il aime que chacune de ses trois têtes d'ange soit le fier représentant de la noble famille Grey. Il voit en eux un espoir, un trésor précieux mais fragile aussi. Une petite flammèche au grand vent.
Et de là on peut bien en déduire qu'il les aime tous les trois, pas seulement parce qu'ils représentent la survivance de la famille mais parce que ce sont ses enfants. En témoigne la jolie Symphony Grey-Black toujours dans l'affrontement et la provocation et pourtant toujours choyée.
Toujours? Non pas ce soir. Derrière ces lunettes noires qui lui font injure il se cache quelque chose de bien plus honteux encore. Les bleus de Lester suivent le mouvement avec une attention toute scientifique. Comme s'il s'apprêtait à recevoir une révélation particulièrement désagréable et en effet, une marque violacée qui entourait l'oeil de sa charmante fille ne manqua pas de retenir son attention.
Il se redressa, l'air sévère tandis qu'elle lui faisait encore des excuses, redressant un peu le menton de la gamine pour exposer l'affront à la lumière avant de hocher la tête presque savamment. Il semblait réfléchir.
Il était un peu couru d'avance qu'une fille noble et de sang pur revenant dans un état pareil à la maison allait être très sévèrement punie et ne recommencerait sans doute pas de ci tôt. Il n'y avait pas si longtemps encore, Brivael lui-même avait été expédié à la poivrière et, si la punition paraissait moyenâgeuse, on ne pouvait pas lui reprocher d'être inefficace.
« Symphony... », commença-t-il d'un ton à la lenteur calculée. Il paraissait toujours parfaitement calme d'ailleurs mais quant à dire que c'était de bon augure, mieux valait ne pas trop y compter.
Lord Grey posa les mains sur les épaules de sa fille exerçant une légère pression avant de lui prendre les mains, qu'il inspecta minutieusement, puis les poignets qu'il serra là encore pas vraiment fort mais assez pour réveiller bleu ou une ecchymose qui aurait déjà pu se trouver là. Observant les réaction de sa fille il poursuivit toujours aussi calme:
« sache que je n'ai jamais vu ta mère rentrer dans un tel état sans avoir au moins un ongle cassé, ou les jointures un peu rougies... il faudra m'expliquer comment tu produis ce petit miracle. »
Il ne lui apprendrait pas qu'il avait horreur qu'on lui mente. Cependant, il ne semblait toujours pas en colère contre elle mais on sentait bien que quelque chose grondait en lui et qu'il s'efforçait de le dissimuler. Après tout, la vie lui avait appris à reconnaître un certain nombre de choses, surtout les choses qu'il avait lui même infligées aux autres pour tout dire. Alors savoir si sa fille s'était ou non battue... il aurait presque mis sa main à couper qu'elle n'avait pas donné de coup, ou alors avec sa baguette mais dans ce cas là il serait en devoir de la féliciter. Resterait toujours les poignets douloureux... on ne leurre pas si facilement un meurtrier.
« Parle-moi. Quoiqu'il se soit passé rappelle-toi que ton nom de garde de tout... et qu'il te venge aussi. »
Le visage de sa fille recueilli au creux de ses mains, il posa un baiser sur son front et la serra doucement contre lui. Qui, quel fou avait osé toucher à sa fille? se demandait-il sans encore percevoir l'exacte gravité de la situation. Pour une gifle il aurait sans mal coupé une main alors... encore un de ses fils, mais sa fille...
Joleene K. Black
► MESSAGES : 94 Sam 5 Nov - 1:57
« Symphony... »
Le temps n'enchanta pas la jeune fille qui ferma les yeux un instant, pensant prendre une gifle comme celle que prenait parfois les autres enfants, mais rien ne vint. Elle rouvrit doucement ses yeux alors, d'un vert d'eau étrange, alors que son père posait ses mains sur ses épaules.
La gamine se tendit, trouvant quelque peu dérangeant qu'il ne commence à mettre les mains sur elle. Elle se crispa, baissant les yeux, toute honteuse, mais se laissa faire comme la plus docile des créatures. Elle tenait pourtant en elle l'envie la plus irrésistible d'arracher ses mains aux siennes et de fuir à nouveau.
Elle se mordit la langue quand il serra ses poignets comme les muscles se remémoraient la maltraitance. Demain elle aurait de belles ecchymoses, mais ça, son père n'avait pas besoin de le voir. Elle rentra la tête dans les épaules, comme cette interrogatoire, cette pression était insoutenable pour elle. Partir, vite, criait sa conscience. Fuir. C'était bien là le mot.
« sache que je n'ai jamais vu ta mère rentrer dans un tel état sans avoir au moins un ongle cassé, ou les jointures un peu rougies... il faudra m'expliquer comment tu produis ce petit miracle. »
« Peut-être que je sais me battre...avec les pieds ? »
Elle le regardait, avec son air de chat qui ne sait plus quoi inventer pour s'en tirer, et si elle se savait foutue, elle voulait au moins espérer jusqu'au dernier moment qu'il ne se pique pas d'une colère sur elle, qu'il ne lui dise pas lui non plus que tout ça c'était de sa faute, de cette satané robe trop courte ou trop longue, qu'importe. Elle ne voulait plus entendre parler de robe ou de pelouse, pas plus que de garçons.
Que tout brûle et périsse.
« Parle-moi. Quoiqu'il se soit passé rappelle-toi que ton nom de garde de tout... et qu'il te venge aussi. »
Elle ferma les yeux et frissonna quand les lèvres de Lester se posèrent sur son front. Elle renifla une première fois, sentant ses forces de vipère l'abandonnaient. Ne pas courber l'échine, c'était ce qu'on lui avait toujours dit, mais là, ce n'était plus possible. Ce n'était pas possible.
Collée à son père, ses yeux se remplirent de larme en une fraction de secondes, de belles grosses larmes brillantes comme des gouttelettes d'argent sur sa peau marquée. Ses jambes tremblaient sous elles, et malgré elles.
Un petit couinement sortit de sa bouche en cœur alors qu'elle levait la main, la posant sur sa joue marquée, se crispant.
« Je j-jure que j'avais pas une jupe courte Papa... je le jure... »
Elle reniflait, abandonnant sa substance de noble, comme ses cuisses se serraient derrière le tissu qui lui arrivait en effet jusqu'aux genoux.
« Ils étaient trois et j'étais juste sortie pour prendre l'a-air et et... »
Elle inspire profondément, sentant que les sanglots prennent le pas sur son discours. Elle passe nerveusement ses mains sur ses joues pour chasser les larmes qui brûlent sa joue de son sel corrosif. Elle arrêta de parler, un instant, ses yeux clignotant en cherchant à reprendre un souffle régulier. Elle toussa, et déglutit.
« Ils m'ont poussé sur la pelouse, et ils... »
Elle s'arrête, un instant, ses yeux bleu d'eau semblent revoir la scène au ralentit. La pelouse, puis quoi ?
« Je me débattais, a-alors ils m'ont frappé, deux fois, et... et j'ai saigné du nez, j'a-avais ma-al, et... Le blond a levé ma jupe, et j'ai pas compris, j'arrivais pas à bouger... »
Elle frotte cette fois-ci sa joue, crispée. Elle ira jusqu'au bout. Elle doit le dire, car Symphony Grey-Black n'est pas une menteuse, loin de là. Elle ne dit que la vérité, et c'est bien ça qui dérange. En temps normal.
« Ils ont baissé leur pantalon, et comme je n'arrivais plus à me débattre, j'ai dis que tu étais mon père, et ils sont partis... Ils n'étaient pas invités à la fête. » Elle détourne le regard, avec une mimique de dégoût. « Des sangs-mêlés, au mieux. Des sangs-de-bourbe, au pire. Rien qu'à ton nom ils sont partis, mais... Je les connais pas, je les ai jamais vu. » Elle ravale sa salive, qui s'accumule, là, dans sa gorge. « Je suis désolée, Papa. J'aurais du réagir avant qu'ils ne me mettent à terre. »
Marla & Lester Grey
SORCIER.
► MESSAGES : 291 Dim 20 Nov - 21:19
Lester écoutait patiemment et douloureusement sa fille. Bien sûr il savait qu'elle n'inventait pas, ce n'était pas dans les habitudes de Symphonie. Son visage se para d'un masque de neutralité, ne laissant ainsi jamais transparaître le monstre qu'il s'était promis de ne jamais ramener à la maison. Quand elle eut fini il répondit.
« Ma fille, quand un homme dépasse les bornes ce n'est jamais la faute de la jupe crois-moi. C'est de la faute du garçon. » , sa voix se referma méchamment sur cette sentence.
L'idée qu'une saleté de sang impur ait pu ne serait-ce qu'en effleurer l'idée lui donner la nausée mais savoir qu'ils s'y étaient essayé c'était différent. Ça réveillait en Lester Grey quelque chose de quasi démoniaque. Quelque chose de sombre que Joleene avait vu quelque fois, qui l'avait séduite sans doute autant qu'elle lui avait fait peur tout en sachant que jamais oh grand jamais, il n'irait jusqu'à l'irréparable.
« Je ne vais pas t'en imposer plus si tu veux aller te coucher. Laisse moi simplement ce souvenir dans une fiole avant de partir. »
Il donna un coup de baguette, sans quitter des yeux sa petite fille chérie. Une fiole noire flotta jusqu'à eux. Il s'en saisit et la lui offrit.
« Si tu ne trouves pas le sommeil... »
Symphony A. Grey
SERPENTARD. ► sixième année.
► MESSAGES : 46 Sam 21 Jan - 1:04
Elle était rouge de honte, rouge de cette petite honte qui parfois vous tâche les joues. Ils avaient osé, ce n’était pas vraiment de sa faute, mais comment pouvez-t-elle… comment pouvez-t-elle ne pas s’en vouloir finalement ? Si elle n’était pas sortie, si elle n’était pas allée à cette satanée fête, rien de tout ça ne serait arrivé. Si elle n’avait rien fait de tout ça, elle n’en serait tout simplement pas là.
« Ma fille, quand un homme dépasse les bornes ce n'est jamais la faute de la jupe crois-moi. C'est de la faute du garçon. »
Elle renifla, levant ses yeux bleus d’eau sur la figure de son père. Ce qui se passait dans sa tête, elle ne le devinait qu’à moitié. Elle imaginait bien qu’il était en colère, qu’il était aussi dégouté, mais dégouté de qui ? D’elle ou de ces garçons ? L’infime idée qu’il puisse être dégoûtée d’elle la fit trembler. Non, il ne pouvait pas. C’était ridicule, après tout, un père ne pouvait pas être dégouté de sa propre fille, pas vrai ? Ridicule oui. Elle ferma les yeux, reposant sur ses yeux sur la belle figure de son géniteur. Il avait encore l’air jeune, Lester Grey, et on pouvait revoir sur ce visage la visage qui vingt ans auparavant avait fait tremblé Londres toute entière.
« Je ne vais pas t'en imposer plus si tu veux aller te coucher. Laisse-moi simplement ce souvenir dans une fiole avant de partir. »
Elle le fixa, et comme Joleene avant elle, elle cherchait une réponse dans son regard, sans rien pouvoir en tirer. Elle regarda la fiole qu’il lui tendait et pendant un instant, elle imagina ce plan machiavélique qui voulait que Lester lui vole son souvenir pour pouvoir se venger. Oh c’était ridicule, n’importe qui aurait compris qu’il était impossible de retrouver un visage dans Londres sans nom… C’était ridicule oui. Mais la colère de père valait bien tout le ridicule du monde. Elle le regarda, les yeux cerclés de rouges et de noirs, ne faisant que ressortir davantage ses yeux turquoise, beau mélange de bleus et de verts dansants. Têtue, elle l’était. Tout comme sa mère avant elle.
« Si tu ne trouves pas le sommeil... » « Je ne préfère pas, Papa… » Sa voix s’étrangle. C’est qu’elle n’aime pas toujours le contrarier, mais cette fois-ci, c’est différent. C’est pour leur bien à tous les deux. Pas qu’elle ait fait quelque chose de mal, mais que son père aille en prison à cause d’elle, ça serait la pire des punitions pour une chose qu’elle n’a pas faite. Elle baisse les yeux, remettant une mèche de cheveux en place. « Je crois que je préfère garder mon souvenir, pour… pour me souvenir, Papa. Ce qui ne me tue pas me rend plus forte, mh. »
Elle relève ses yeux sur lui, hésite, mais après tout elle a déjà joué sa carte, et ce n’est plus temps de reculer. Qu’elle assume. Elle n’est plus à ça près.
Marla & Lester Grey
SORCIER.
► MESSAGES : 291 Dim 22 Jan - 14:40
L'idée de prendre ce souvenir, de l'effacer définitivement c'était bien entendu la première des choses à laquelle il avait pensée. Lui demander de lui en servir une fiole ça n'aurait pas suffit. La pensine n'était qu'une façon de conserver un duplicata clair et limpide d'un souvenir laissé à s'éroder dans votre mémoire. Il le savait parfaitement bien. Ce qui sauva Symphony d'un sortilège d'oubliette ce ne fut donc pas la crédulité de Lord Lester, mais cette phrase:
« Je crois que je préfère garder mon souvenir, pour… pour me souvenir, Papa. Ce qui ne me tue pas me rend plus forte, mh. »
Lester eut un sourire, sans doute amusé par le malentendu.
« Tu me laisseras tout de même ce souvenir Symphony, et tu prendras ceci si tu ne trouves pas le sommeil. », à ses mots il lui glissa la fiole dans la main et précisa, « Ça n'est pas une potion d'oubli. C'est une potion de sommeil sans rêve. Sers-t'en. »
Sa voix était posée mais sans appel. Il ne lui demandait pas son avis quand à ce souvenir. Sans doute cela ne le renseignerait-il pas suffisamment pour qu'il retrouver qui que ce soit dans les temps voulus. Mais il ruminerait cette vengeance et la ferait encore plus terrible si jamais son chemin devait croiser celui d'un visage trop longuement tenu en mémoire...
« Sur mon bureau... », précisa-t-il d'une voix sans appel mais pourtant sans agressivité.
Il lui fait signe de se retirer. Il n'y a aucun remède qu'il connaisse pour guérir quand on ne veut pas oublier alors, seuls la solitude et le repos peuvent agir...
Symphony A. Grey
SERPENTARD. ► sixième année.
► MESSAGES : 46 Lun 23 Jan - 0:59
« Tu me laisseras tout de même ce souvenir Symphony, et tu prendras ceci si tu ne trouves pas le sommeil. », elle eut une moue, prenant tout de même la fiole, « Ça n'est pas une potion d'oubli. C'est une potion de sommeil sans rêve. Sers-t'en. »
Elle le regarda, et comprit qu’il n’était plus l’heure de rétorquer quoi que ce soit, et quand bien même c’était encore possible, elle ne se sentait pas d’avoir encore à lutter. Tout ce qu’elle voulait c’était une longue douche à l’eau chaude, et finir dans son lit, bien cachée sous ses couettes. Elle eut un faible sourire pour son géniteur, sans oser répondre. Elle n’avait plus les mots appropriés en tête.
« Sur mon bureau... »
Elle hoche timidement la tête et ne s’approche pas pour lui faire la bise du soir. Elle ne se s’en sent pas capable. Elle garde la main à la main et gravit les quelques marches qui la sépare de sa chambre. Devant, James attend. Il la fixe, de ses yeux bleus entourés de noir, tout naturel que c’est. Il a un petit sourire de renard lui aussi, ronronnant comme un chat.
« T’as encore fait la bringue ? Papa t’a donné quoi ? Une potion de dégrisement ? Attends, il t'a... quand même pas fr... » « James, non. »
Elle le fixe, et a un finalement un petit sourire forcé, mal à l’aise.
« James, on se parle demain si tu veux… Pas ce soir. Pas ce soir s’il te plaît. »
Son ton est si bas que son frère ne lui rétorque rien. Il s’écarte de la porte et la laisse faire ; l’ouvrir et la refermer derrière elle. Pas même une accolade. Il reste perplexe, un instant, puis entends les marches craquées sous les pas de son géniteur. Il disparaît finalement à son tour dans sa chambre, en face de celle de Symphony, à côté de celle de Brivael, et se coule sous le lit.
« Elle est bien rentrée ? » Dans son lit, Joleene affiche un petit air amusé et moqueur, mais il disparaît aussi vite qu’il est venu quand elle voit le visage de Lester. Vingt ans ont forgé plus qu’une confiance ; une connaissance. L’un de l’autre. Aussi elle comprend, elle comprend que quelque chose s’est passée. Quelque chose de grave.
Symphony, quant à elle, fait ce qu’elle a prévu. Douche, longue, chaude, pour retirer de son corps jusqu’à la marque de leur main sur ses cuisses, ses chevilles et ses poignets. Un peu de dictame sur le pourtour de son œil blessé, et elle se coiffe enfin une fois ses cheveux séchés. La fiole est là, devant elle, trône en maîtresse sombre. Peut-être même qu’elle la nargue. Elle renifle, mais ne pleure pas. Dans son cœur, c’est trop gelé pour qu’elle pleure. Comment le pourrait-elle ? Elle passe ses doigts dans ses cheveux enfin, et finalement avale d’un trait la fiole pour s’endormir finalement sous les épaisses couvertures de son lit. Un sommeil sans rêve. C’est bien ce qu’il lui avait promis… et c’est bel et bien ce qu’elle a.