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 Le jardin secret (pv)

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The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
Le jardin secret (pv) #Jeu 10 Nov - 21:47


Une brise tiède balaya la cour aux pavés gris. Par endroit, le temps aidant, des mauvaises herbes s'étaient forcé un chemin dans le dallage autrefois impeccable et de vieilles mousses sèches rognaient sur l'austérité de l'endroit. De derrière l'immense ferronnerie qui barrait l'entrée depuis des années, on voyait l'ange sévère pointer le manoir d'Isaïe Van Hellsing de la pointe d'une aile, les mains serrées sur l'allégorie de son propre fauchard.

Azael poussa la grille et franchit l'entrée pour se retrouvait dans cette cour où ses parents lui avaient patiemment appris à marcher. Elle ne s'en rappelait pas bien sûr mais c'était comme ça qu'elle se l'imaginait. Son père accroupit face à elle et sa mère, tendant les bras pour l'encourager. Et ses premiers pas à elle, aussi hésitants que ceux qu'elle faisait là. Le parvis du manoir lui semblait immense et en arrivant devant l'ange accusateur, elle se figea, imaginant parfaitement bien l'instrument de mort que cette statue avait tenue en main à l'époque. Avant qu'Isaïe Van Hellsing ne sombre dans la folie et ne la lui arrache.

Sa chaussure se posa sur quelque chose... un doigt en marbre. Azael souleva le pied. Ses yeux noisettes se posèrent sur cette curiosité. Ici les dalles étaient plus sombres, marquées d'une tâche grisâtre décolorée. Une large tâche que ni le deuil, ni la honte, ni les intempéries n'avaient su laver. La petite fille imaginait sans peine ce que c'était que cette tâche sombre.

Elle leva les yeux vers la fenêtre... oui. C'était comme ça qu'elle s'imaginait retourner un jour à ce vieux manoir. Elle y pensait de plus en plus souvent ces temps-ci sans rien oser dire. Elle était heureuse chez son oncle Haborym. Plus qu'on aurait pu le souhaiter. Elle aimait son oncle et ses cousins plus que tout. Pourtant parfois, les jours de pluie, comme ce jour-là, il lui arrivait de se demander comment aurait été la vie si son père n'avait pas été l'aîné.

La petite fille posa ses yeux sur les cartes qu'elle tirait tous les matins. L'Arcane sans Nom était toujours là, à côté de la sienne, toute proche, toute fidèle, comme si sa malédiction à elle s'était d'être pour toujours intimement liée à celui qui allait mourir. L'Aîné. Elle ne le comprendrait que bien plus tard car pour l'heure, elle ne voyait dans cette carte que le père décédé et le cousin condamné. C'était triste mais c'était comme ça. Tout ce qu'elle pouvait y faire elle s'était veiller à ce qu'il allait advenir de chacun et faire en sorte que chacun s'accorde des moments de plaisir tant qu'il en était encore temps.

Elle ne comprenait pas pourquoi parfois ce coup de blues la prenait. D'autant moins maintenant que le gouvernement Blake avait décidé la famille Van Hellsing à se rapatrier temporairement vers sa Moldavie maternelle et que de fait, Salomon vivait sous le même toit qu'elle. Elle avait toujours cru qu'habiter avec son meilleur ami et son cousin Eden ça aurait été la chose la plus géniale du monde. Mais elle se rendait compte que ça ne faisait pas tout. Avec son oncle Abaddon et Mélisande qui étaient restés en Angleterre, le truc le plus génial du monde ne devenait plus qu'une demi-bonne nouvelle. Salomon était sans cesse préoccupé. Elle était inquiète. Eden restait toujours égal à lui même, maudit jusqu'à la pointe des cheveux. C'était peut-être ce qui l'accablait les jours de pluie...

Elle descendit à pas de velours le grand escalier, ses longs cheveux châtains tombaient sur sa chemise de nuit de petite fille. Elle était tout simplement adorable avec sa mine de petite souris curieuse. C'était souvent elle qui se levait la première parmi les enfants si on ne comptait pas Eden qui ne quittait que peu sa chambre.

- Oncle Haborym?

La longue silhouette d'Haborym se retourna avec un sourire, comme si quelque chose l'amusait toujours...

- Oui Azael?
- Est-ce qu'on pourrait aller voir à la maison de mes parents?

Son oncle leva un sourcil ce qui annonçait bien ce qu'il allait répondre. Pourtant il préféra prendre un détour plus diplomatique que de le lui refuser de but en blanc.

- Tu y as quelque chose à faire?
- Non je... c'est juste pour y aller...

La gamine baissa les yeux sur les croissants tout chaud qui attendaient une armée de bouches affamées qui n'étaient pas encore arrivées. Haborym soupira.

- Je ne pense pas que nous puissions y aller Azael...

La petite fille n'était pas le genre à assaillir de questions quand bien même elle s'en posait toujours. Sage comme toujours, elle avait une affection démesurée pour son oncle et partait toujours du principe qu'il devait être l'homme le plus gentil du monde, et qu'il avait déjà bien assez de soucis comme ça.

Elle se colla une seconde contre sa jambe avant de l'entourer de ses bras, toute petite qu'elle était à côté de lui.

- Ca fait rien alors..., mais une pointe de déception sourdait dans sa voix malgré elle.

Le géant se pencha pour l'envelopper. Un câlin plein de tendresse.

- Je suis désolé Azael... Un jour nous irons, quand les papiers seront fait pour en avoir les clefs. , Il mentait bien sûr mais c'était pour une bonne raison. Elle ne l'aurait même pas soupçonné de toute manière.

- Ils seront fait dans longtemps tu crois?
- Ce sont des papiers importants, et tu sais comment c'est les papiers, la mairie...
- Et est-ce qu'on pourra aller à la maison de maman à la place?
- Si tu veux...

***

Azael leva les yeux sur la façade couverte de lierre de la petite maison de campagne où sa mère avait tant aimé venir en vacances. Azael n'était jamais venu ici. Mais elle savait que sa mère y avait passé les moments les plus heureux de sa fille. Elle glissa la lourde clé dans la serrure et se retourna vers sa cousine Cléa:

- T'es prête?

Azael eut un large sourire enthousiaste. La porte s'ouvrit, ramenant avec elle une forte odeur de poussière et de renfermé et pourtant, pour la petite fille, partir à la découverte de cette jolie maison abandonnée c'était... excitant.
 

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