Gaëlle était restée tout à fait perplexe quand à la teneur du débat qu'elle jugeait sans queue ni tête. C'était bien des sorciers et des humains en général de vouloir tout classer selon un axe aussi radicalement subjectif que le bien et le mal. La magie est une force naturelle et ne se soucie pas de bien ou de mal, elle est, point. Elle agit parfaitement en accord avec sa nature et c'est tout. Est-ce qu'un ouragan est maléfique ? Non. Et pourtant ils sont plus dangereux que n'importe quel sortilège qu'on puisse lui agiter sous son nez d'irlandaise. Pour elle, il s'agissait davantage d'un débat éthique sur l'usage de la magie que d'un sur les dangers de la magie noire. Un débat qui n'avait pas vraiment lieu d'être à son sens car la question était réglée depuis les premiers temps du monde mais qu'elle s'efforça de suivre d'une oreille plus ou moins attentive, ne serait-ce que par politesse, davantage pour se faire une idée de qui pouvait partager ses idées et éventuellement être assez dingue ou inconscient pour vouloir faire bouger les choses. Comme Peru. En parlant de malveillance et autres dangers liés à la rébellion...

« Cela fait un moment que tu nous files entre les doigts, hein, Savage ? » Ah, enfin ! Elle avait toujours préférée la pratique à la théorie ! « Et ? Il est temps que tu nous suives... Certaines personnes ont quelque chose à te dire. STUPEFIX ! » En apparence impassible sur son siège, la petite rouquine tira sa baguette de sa poche, la gardant dissimulée contre sa jambe. « Non, non, aujourd'hui, tu ne fuiras pas. » Bon... et maintenant ? Être télépathe, même artificiellement, ça à du bon dans ce genre de situation... Avec une froide impassibilité, la jeune celte fit le tour des membres de l'Ordre qu'elle savait disséminés dans la salle, leur posant tour à tour la question. « Qu'est ce qu'on fait ? On fonce ? » La partie s'annonçait diablement serrée... d'autant que Charly devrait sauver les apparences et protéger sa couverture. Aya, encore une journée qui commençait bien...

Une convention sur la magie noir au vue des évènements qui se passait à Poudlard, c’était un peu inconscient. Bien évidemment certain avait trouvait amusant d’en profiter pour s’attaquer au professeur Sauvage, tant et si bien que maintenant tout les étudiants étaient retenu prisonnier dans l’amphithéâtre. Tout le monde regardait sans rien dire, sans rien faire et cela révolta William. Bien sûr la situation était dangereuse et il ne s’était pas attendu à ce que tout le monde saute dans le tas façon suicidaire. Mais quand même ! Pour lui c’était comme une personne était là face à eux, les tripes à l’air dégoulinant de sang et que tout le monde ce contentait de regardait, attendant on ne sait quoi. Il tourna son regard vers Caelan et chuchota alors « il faut faire quelque chose ». Apparemment il n’était pas le seul à penser cela car Vaeceslav Crosshaven s’avança vers l’estrade. Profitant du fait qu’ils les occupaient en parole inutile, le jeune Slayers s’accroupit et se faufila entre les sièges pour rejoindre à son tour l’estrade sans être vue, pendant que Vaeceslav argumentait sur la couleur des cagoules. Cela fit sourire William. Ce mec avait l’art et la manière de ce donné en spectacle. Plutôt sympa. N’empêche quelle bande de crétins ! Quand on a affaire à une bande de sorciers, la premières précaution à prendre et de récupéré toutes la baguette ! C’était vraiment des amateurs ! Apparemment le jeune Slayers n’était le seul à vouloir s’occupait des intrus par derrière car il aperçut Caym. Pas grave, l’un était à gauche l’autre à droite. En même temps sans c’être concerté, Caym et William lancèrent un Expelliarmus, chacun sur un assaillants différent. Les deux kidnappeurs s’envolèrent ensemble dans un geste parfaitement synchro et des plus agréables à regarder. Et de deux de moins ! Bientôt trois apparemment car un Pyton lançait par Tanys de Saint Age s’occupait déjà de lui. Bande d’amateur !

Moi je crois pas que j'y arriverai... La voix de Jo' à ses côtés la fit sursauter, et elle manque de détourner le regard. Évidemment qu'elle n'y arriverait pas. Pas sa Jo', cette fille douce et pourtant si forte, mais avec des idées arrêtées sur le bien et le mal. Comme tout le monde, d'ailleurs ou dans tous les cas, comme la plupart des gens. Elle ne pouvait pas comprendre, et ne comprendrait sans doute pas. Peut-être son intention de base, oui, celle de se venger de ses parents, et encore. Mais pas son hésitation à se détacher de cette forme de magie, qui lui plaisait, oui, elle devait bien l'avouer. Mais si elle ne s'en servait qu'objectivement … ? Je voudrais pouvoir venger les miens. Mais je suis vraiment pas sûre d'en être capable. Quelque part, j'ai l'impression que ça serait être comme eux. Mais en même temps, ils le méritent... neuf fois même... Sa main se crispa légèrement sur son accoudoir. Elles avaient d'en parler, depuis quelques temps. Depuis que Kaprice avait appris qu'elle était, au final, l'une des leurs. Et particulièrement depuis qu'elle était fiancée à Luke. Elle se souvenait très bien que Jocelyne voulait déverser sa colère sur Luke, pour que la mère de celui-ci comprenne sa douleur. Elle n'avait jamais relevé, étant donné qu'ils étaient déjà amis, mais là … Ses yeux se baissèrent sur son annulaire, et elle tiqua. Elle comprenait, évidemment, et elle avait fait une promesse. Mais … mais. Elle ne voulait pas en être tributaire. Des sentiments opposés se mêlaient en elle, la perturbant énormément. Pourquoi y avait-il fallut que tout change, que tout bascule ?

Tout s'accéléra soudain. Elle reçut la réponse de l'homme de plein fouet, surtout son « Pour ce genre de magie, il faut avant tout connaître ses propres limites. Des limites dont vous n'avez sûrement pas idées à l'heure actuelle étant donné votre manque d'expérience dans la vie. Ce qui, loin de moi cette idée de vous rabaisser, n'est pas une critique. ». C'est cela. Il voulait peut-être qu'elle lui explique sa vie de A à Z et lui explique que si, ses limites, elle avait appris à les connaître rapidement ? Pour qui se prenait-il, à donenr des leçons de morale ? Avait-il lui-même goûté à la magie noire pour oser prétendre en parler ? Une colère sourde grondait en elle, venue bien trop brusquement pour être naturelle, mais elle commençait à se faire à ses changements d'humeur, les attribuant au fait qu'elle ne savait plus où elle en était. Cependant, les morceaux du Pendule vibraient, doucement, ravis de cette colère montante. Le Poète, elle aurait du le sentir, n'aimait pas ce qui se disait, ce qui se passait, il n'aimait pas qu'on la remette en cause. Sans doute était-ce cela. Dans tous les cas, ses mains s'étaient crispées sur les accoudoirs, et elle semblait prête à bondir quand les hommes firent irruption dans la pièce. Tout se passa si brusquement qu'elle ne réagit pas, jusqu'à ce que William murmure :

Il faut faire quelque chose.

Comme dans un rêve, ne comprenant pas trop ce qui se passait, elle se retrouva debout, à emboiter le pas à son ami, non sans avoir murmuré aux deux filles:

Ne bougez pas. Restez là. Quoi qu'il se passe.

Elle ne voulait pas qu'elles s'en mêlent. Parce qu'elle venait de se rendre compte d'une chose. Elle connaissait ses quatre hommes. Elle n'avait pas vu leur visage, mais la voix, et leur façon de se déplacer ... Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver à cette conclusion. Elle les connaissait. Pas personnellement, cela allait sans dire. Mais elle les avait déjà vus, chez son oncle. À un repas, et une autre fois, ils sortaient de son bureau alors qu'il l'avait convoquée. Gosh. Se baissant également, à l'instar de William, elle le regarda faire, se demandant soudain pourquoi elle l'avait suivi. Elle n'allait pas jouer les héroïnes, quand même … Ce serait stupide. En même temps … son nom, son visage qu'ils connaissaient lui garantissaient une immunité quasi certaine. Alors quoi ? Se jeter dans la mêlée en leur disant « hey, les gars, essayez de me toucher, pour voir, vous risquez de crever, maintenant cassez vous » ? Non, elle n'en avait pas vraiment envie, et elle risquait d'être touchée. Il y avait Yon, également, mais elle doutait fort que tous les mangemorts aient intégré sa vue, même si elle était allée le voir une fois ou deux. Ce ne serait pas suffisant. Mais certaines étaient plus réactifs qu'elle, et elle vit les trois hommes restant en difficulté. Pouvait-elle tenter … ? Une décharge d'adrénaline ne lui laissa pas le temps de se décider. Sans qu'elle s'en rende compte, elle se hissa bientôt sur l'estrade, juste à côté du magistère et du Mangemort qui le gardait. Aucune peur ne l'habitait, malgré la dangerosité de la situation. Prenant son temps, profitant de l'effet de surprise, elle sortit sa baguette et la pointa vers l'homme. Et maintenant ? Elle lui adressa un sourire du type « essaye, pour voir? », mais ne bougea pas. Indécise. Mais sur ses gardes.

« Pour protéger ou venger une personne qu’on aime » Isaïah tourna la tête vers le voisin de Kaprice qui partageait visiblement son avis sur la question. L’utiliserait-elle, elle, si l’on s’en prenait à ses proches ? A Kaprice ? A Jo’ ? A ses parents ? Difficile à dire, il fallait le reconnaître. Elle n’en avait, de fait, strictement aucune idée. Excusez-moi, Monsieur. Mais quel est le sujet, au juste ? Nous convaincre que la magie noire, c'est mal, faut pas y toucher même si on tue un de vos proches, même si on est au bout du bout du rouleau ? Ce n'est pas un peu simple et du déjà-vu, déjà-entendu ? Et si au final, ce n'était qu'un outil comme l'a suggéré monsieur dont je ne connais pas le nom ? Elle est puissante, elle fascine, mais si on a la force de ne pas sombrer ? La jeune femme tourna la tête vers son amie, fronçant les sourcils. Quelle mouche l’avait piquée ? Etait-ce sa nouvelle famille qui l’influençait ainsi ? Les Midnight n’étaient pas clairs, mais Kaprice n’était pas du genre à se laisser influencer, n’est-ce pas ? Etait-ce un simple intérêt pour la question de la part de celle qui voulait devenir auror ? Faites que ça ne soit que ça… Par pitié… songea Isaïah, sincèrement inquiète pour son amie. « Mlle Harlington, mon intention n'est pas de vous interdire de pratiquer une quelconque magie. A la base, je suis là pour vous en parler, mais surtout, pour vous inciter à y réfléchir, comme vous le faites tous ici actuellement, malgré les pensées amusées de certains élèves, ici présent. Ce que je veux vous dire, c'est que c'est une magie beaucoup trop versatile, violente, maccabre, et qui peut se révéler parfois dangereuse étant donné qu'elle est, avec la magie du Sang, ou encore la magie Aztèque, l'une des magies qui demandent un prix par le sang, de façon directe, ou non. Pratiquer la magie noire est considérée comme mauvaise dans nos sociétés, car l'inconnue et l'originalité impressionnent, voir, terrifient certains. Pour ce genre de magie, il faut avant tout connaître ses propres limites. Des limites dont vous n'avez sûrement pas idées à l'heure actuelle étant donné votre manque d'expérience dans la vie. Ce qui, loin de moi cette idée de vous rabaisser, n'est pas une critique. »

« Quand c’est juste en passant pour s’amuser, on ne peut pas vraiment appeler ça pratiquer la magie noire. La magie noire est surtout pratiquée par des gens qui recherchent plus de puissance et pour qui magie blanche ou noire ne fait aucune différence, sinon ils ne l’utiliseraient pas … je suppose. » Ca dépend l’intention dans laquelle ils le font… songea la jeune femme sans pour autant rien rajouter à voix haute. Vue comment son intervention précédente avait été prise, elle préférait jouer de prudence et se la fermer, pour le coup… « Le but que poursuivent ceux qui pratiquent la magie noire d’après moi est de s’imposer par la peur … Je pense que ma supposition s’est vérifiée il n’y a pas si longtemps que ça lors de certaines élections. » La politique était-elle le sujet à aborder en cet instant ? Non, sans doute pas et Isaïah réagit par un claquement de langue. Tout le monde savait que les élections avaient été truquées. Alors pourquoi mettre ça sur le tapis maintenant ? Cette fille était-elle idiote de mêler la politique au sujet de la magie noire, même si cela avait un rapport ? Cela ne pouvait que créer des problèmes pendant cette conférence… "Moi je crois pas que j'y arriverai... Je voudrais pouvoir venger les miens. Mais je suis vraiment pas sûre d'en être capable. Quelque part, j'ai l'impression que ça serait être comme eux. Mais en même temps, ils le méritent... neuf fois même…" « On ne te demande pas de le faire, Jo… Personne, n’attend ça de toi. Au contraire, je pense que tes parents se retourneraient dans leur tombe si tu venais à employer les mêmes moyens que ceux qui les ont tués… » murmura-t-elle d’une voix rassurante à son amie en pressant de nouveau sa main dans la sienne.

J'aurais pas dû venir ici je crois... Même si on avait pas vraiment complètement le choix... Sitôt que Jo eut prononcé ces quelques paroles malheureuses, l’enfer sembla se déchainer dans l’amphithéâtre et, pour le coup, Isaïah ne pouvait qu’être d’accord avec son amie. « Cela fait un moment que tu nous files entre les doigts, hein, Savage ? » « Oui, et ? » « Et ? Il est temps que tu nous suives... Certaines personnes ont quelque chose à te dire. STUPEFIX ! » Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Cela faisait-il partie de la conférence ? Non, certainement pas. Il suffisait de voir comment certains élèves voulurent se précipiter vers la sortie. « Non, non, aujourd'hui, tu ne fuiras pas. » La jeune femme reporta son attention sur la scène, se demandant un instant si elle devait rester assise, se sauver en embarquant ses amies, ou réagir à son tour. D’un seul coup, un immense serpent apparut en renversant une rangée de sièges pour se précipiter vers l’un des Mangemorts. D’où venait-il ? Bonne question à laquelle elle n’eut pas le temps de songer à répondre que la cavalerie arrivait en renfort du serpent. « Je me présente, Vaeceslav Crosshaven, magistère de duel, et vous? » « experlliamus » une baguette vola dans les airs, laissant un Mangemort à cagoule fushia désarmé. Tout ça commençait à ressembler à une véritable foire d’empoigne, surtout quand William et Kaprice décidèrent de se mêler à la danse. Ne bougez pas. Restez là. Quoi qu'il se passe.

Quoi ? Mais il était hors de question qu’Isaïah reste là sans bouger alors que sa meilleure amie allait affronter le danger ! Deux nouveaux Mangemorts s’envolèrent sous l’effet d’un sort jeté par William alors qu’Isaïah se levait à son tour. Hors de question qu’elle laisse Kaprice se mettre en danger seule en face de ces types-là. Se saisissant de sa baguette, elle dressa un mur de protection invisible entre son amie et les Mangemorts. Ils ne pourraient ainsi pas la blesser avec un quelconque sortilège. D’un autre côté, elle non plus ne pourrait rien leur faire, mais ça, Is’ s’en foutait complètement…