ETUDIANT. ► 2e année de POTIONS. ► 2e année de DCFM.
► MESSAGES : 35 Jeu 21 Avr - 18:15
" Sângele apă nu se face Caym. "
appolyon caym van hellsing
« Tu as raison... J'ai la force d'anéantir cette ordure. Une parcelle de ma force suffira pour le transformer en poussière. Mais la volonté me manque. »
PARTIE I – « We cannot destroy kindred: our chains stretch a little sometimes, but they never break. »
Décès de AMAIMON GABRIL VAN HELLSING (ft. Jackson Rathbone) en janvier 1993. Internement en clinique de ARIANNE OANA CROSSHAVEN en mars 1993 pour cause de détérioration de la santé nécromante.
La garde de APPOLYON CAYM VAN HELLSING est donnée à MIROSLAV ION CROSSHAVEN dès mars 1993. CAYM déménage chez son parrain qui habite la citée de Armămii.
« C’est son fils. » L’enfant passa dans les longs couloirs et ignora les regards sur lui. Derrière ses yeux aussi noirs que l’ébène, le garçon ne disait rien. Il tremblait un peu dans ses habits trop grands pour lui, et qu’est-ce pouvait y faire après tout, de porter ce nom et d’avoir cette figure ? Il regardait le sol avançait sans un mot. Il n’avait que trois ans, et il se retrouvait plonger dans un monde de grand sans comprendre pourquoi. Il serrait la main qui tenait la sienne comme si cette main avait été la seule qui puisse le sauver de ce monde inconnu. Il jetait des regards furtifs sur ce monde qui ne voulait pas de lui. Il le savait. Il entendait les murmures et les sifflements, les ricanements de certains. Ses petits doigts tenaient bien fort ceux de cet homme immense qui marchait à ses côtés. L’enfant renifla, se collant un peu à sa jambe quand une personne se rapprocha d’eux. Il se colla à cette jambe salvatrice, et ferma les yeux. « Qu’est-ce que tu es venu faire ici, Miroslav ? » L’homme qui tenait le garçon lâcha sa main et posa sa large main sur la tête du bambin qui se tenait désespérément à sa jambe, comme si quelqu’un allait venir et l’y arracher. « Je crois encore avoir le droit de fouler ce sol, Méphistophélès. A moins que tu ne sois là pour le spectacle ? à moins que tu ne sois là te rouler un peu plus dans la fange ? » Le sourire de l’homme ne plut cependant pas au dénommé Méphistophélès qui fronça les sourcils. « La fange ? Je ne me roule pas où tu te couches, Crosshaven. Et reste donc à ta place. » Le nommé Miroslav Crosshaven eut un rire cynique, presque un ricanement amer. « Et où est ma place, Van Hellsing ? » « Certainement du côté des traîtres. » Le regard vert émeraude de l’alchimiste se posa sur l’enfant aux yeux noirs. Miroslav eut un grand rire, ses yeux devenant plus perçants. « Si tu oses encore le regarder, je te tuerais. » L’enfant ferma les yeux, tremblant encore un peu, et le Van Hellsing releva ses yeux sur les prunelles obscures du Crosshaven. « Tu ne le pourras pas. » Miroslav eut un rire. « Bien sûr que si. Qu’es-tu toi, qu’un alchimiste ? » Miroslav eut une grimace dégoûtée « quand moi je suis un nécromant ? Rappelle-toi ta place avant de te rappeler la mienne. Maintenant, écartes-toi. » Méphistophélès serra les dents, mais il n’avait rien à dire, alors il fit un pas de côté, et Miroslav avança, se penchant et prit dans ses bras l’enfant de trois ans qui ne semblait plus pouvoir marcher de toute façon. Le jeune garçon s’accrocha aux larges épaules de Miroslav qui eut un sourire en coin, embrassant son front en continuant de marcher dans le long couloir. L’école de Moldavie – qui était également une fille à part entière – avait en son sein un nombre croissant de petites recrues. Beaucoup ne passerait pas l’hiver, beaucoup se ferait dévorer par leurs propres créatures – autant goule que démon. L’enfant pourtant était encore jeune pour marcher dans les couloirs de la belle école. « Tonton… » La petite voix clochait dans un univers si grand. Il posa son front contre la joue de Miroslav, ses yeux guettant où il allait. « Oui Caym ? » Les petits doigts se serraient dans les cheveux du géant qui le tenait dans ses bras. « J’ai un peu peur. » « Je sais » le géant eut un rire « mais il ne faut pas, ce n’est rien tu sais. Tu viens juste habiter chez moi parce que ta maman ne peut pas s’occuper de toi. » L’enfant resta silencieux, puis se crispa un peu, les joues devenant un peu rouge. « J’ai pas peur pour moi. J’ai peur pour maman… J’ai vu un monstre hier, tonton… Il était tout rouge. Il était tout rouge et il… » « Ce n’était rien Caym. Ce n’était vraiment rien. » Miroslav cilla, mais sa voix ne le trahissait en rien.
[...]
Entrée à la Şcoala Regală de Armămii, en janvier 1994.
« Tu n’as pas compris ? » Le professeur se pencha, avec un air sévère, sur la copie du garçon qui venait de dessiner sur sa copie quelque chose qui ressemblait vaguement à un dragon. Les yeux noirs du garçon de quatre ans se levèrent lentement et se fixèrent la figure livide du professeur. La moldavie avait cette sublime éducation qui voulait qu’un enfant, dès son plus jeune âge, apprenne à parler trois langues. Le roumain, le grec et le latin. Comme si c’était utile, avait précisé Miroslav derrière sa barbe, l’air critique. Mais Miroslav n’était pas là aujourd’hui, car c’était l’école, et qu’à l’école, on emmène que son sac et ses crayons. Alors forcément, le petit Appolyon, qui n’avait dans les veines que la soif de liberté et de créativité, se retrouvait là confronter à une question qu’on ne lui avait jamais poser auparavant. Comprendre. Ce mot tissait dans le cerveau du garçonnet une toile immense de questionnement tous aussi farfelus les uns que les autres. Comprendre. Il avait beau répéter ce mot, sur sa langue il ne roulait rien qu’un « Pardon ? » , alors que ses yeux, bien grands ouverts, cherchaient dans les yeux pâles du professeur une réponse. « C’est un cours d’écriture ici, pas un atelier dessin, monsieur Van Hellsing ! » Devant lui, les enfants ricanaient, et c’est derrière un pauvre sourire timide que l’enfant balbutia : « Dessiner c’est encore écrire, c'est se faire comprendre, monsieur Juhnheim. » « Alors nous n’avons pas la même définition de l’écriture. Vingt lignes pour demain, monsieur Van Hellsing, avec cette phrase que vous connaissez si bien : ‘je ne dois pas me montrer insolent envers mes aînés et ne pas répondre au professeur quand il me fait une remontrance car je fais mal mes exercices et n’écoute rien en classe’. Et, oh ! pitié, ne ramenez pas votre oncle. Cela ne marche pas avec moi. » Et le vieux professeur arracha des mains la feuille de papier de l’enfant, et le dragon mourut déchirait en deux sous les yeux noirs du jeune Van Hellsing. Il ne répondit rien cependant. Il se leva tout simplement, sous l’œil furieux du professeur qui se retenait de prendre par le col ce petit insolent qu’on avait bien mal élevé. L’enfant prit sa plume et la mit dans sa poche, la tâchant au passage d’encre noir. « Mais que faîtes vous… ?! Asseyez vous, le cours n’est pas fini ! » Et l’enfant, avec un air mitigé, triste et mélancolique à la fois, haussa les épaules avec désinvolture : « Nous ne partageons pas le même dictionnaire monsieur, je ne vous comprends pas. » Et il tourna les talons, sortant de la classe sous le regard halluciné de ses jeunes compagnons, bambins et autres enfants d’alchimistes, de nécromants, de démonistes, de ces enfants de la guilde qui ne comprenaient rien au petit monde du petit Van Hellsing. Lui qui avait grandi avec un père un peu fougueux, un peu fou furieux aussi, qui avait dessiné des arcs en ciel amovibles dans sa chambre, et une mère qui jouait aux osselets d’une drôle de façon, afin que toujours il gagne. Cette douce époque lui manquait, quand il avait encore un regard noir sur lui, et les yeux émeraudes pâles de son père pour appuie. Là, il ne lui restait que les larges mains de son oncle, qui n’était finalement là que par obligation. Oh, Miroslav l’aimait, c’était sûr, comme on aime un fils même ! mais il ne serait jamais son père, et il n’aurait jamais les mots pour lui expliquer comment avait fini Amaimon Van Hellsing. Il marcha calmement dans les couloirs, son petit sac remplis de papier aux monstres imaginaires, et il marcha longtemps comme ça, passant au travers des murailles de la vieille école qui habritait les enfants. Il sortit sur le pavé froid, ignora le passage des nombreuses cavales sombres et de leur cocher sanguinaire, et s’arrêta devant la bâtisse grisâtre qui habitrait sa mère. Il regarda l’inscription, qui indiquait en roumain « Hôpital de Orhei ». Il regarda autour de lui, eut un petit sourire triste en voyant un nouvel homme arrivait. Il rentra la tête dans les épaules, ses doigts se resserrant sur la lanière de cuir. « Ton professeur et Miroslav sont en train de parler… » « Je suis désolé. » L’homme roula des yeux, se penchant et ramassa l’enfant dans ses bras qui renifla, puis éclata en sanglot. « Je ne peux pas la voir ? » Il y eut le silence, brisé par le battement furieux des sabots sur le pavé. « Matei, juste une fois, pitié… » « Tu sais que ça la fatiguerait, Caym. » « Mais Matei… » « Je sais, Caym. Je sais. » L’enfant s’accrocha à lui, et le géant Matei Crosshaven pu sentir les larmes roulaient sur sa nuque. Des larmes d’enfant. Il leva les yeux sur l’hôpital, puis tourna les talons, et détourna les yeux.