Burning Crusade (pv)

Londres. 04:30 du matin. La bibliothèque nationale. Le soleil commence à se lever. Ce matin se lèvera sur un tas de cendres. Regrettable. C'était un bâtiment magnifique. Un regard à Bella. Rictus. Tu ne m'en voudras pas bien longtemps pour cette petite réunion forcée avec Meghan Chase. Tu ne l'apprécie pas. Je sais. Jaloux petit monstre que tu es. C'est comme ça que je t'aime non?
Et Meghan? Sage. Égale à elle même.

04:31. Un coup de baguette. L'immense porte double s'ouvre. Devant nous. Des allées et des allées de vide. Je n'ai pas encore dit ce que l'on venait faire ici. Mon secret. En quelque sorte. Je vais le garder jusqu'au bout. Après ça, ce sera notre tour de mettre notre grain de sel. Orlov ne peut pas s'octroyer toutes les victoires. Je passe le premier. Chaque pas résonne. Se répercute. Les vitraux. Le marbre. Les dorures. Un écrin de luxe pour des savoirs inestimables. Mais aucun ne peut-être apprécié à sa juste valeur. Pour l'instant. Je ne compte pas laisser les choses en l'état.

" Si vous avez envie de prendre quelque chose c'est le moment mesdemoiselles."

Autant donner un permis de tuer à Cassandre Grey. Un regard pour Bella. Fais-toi plaisir. Un regard circulaire à l'ensemble de ce qui nous entoure. Je tire à nouveau ma baguette. Un ridicule sortilège d'attraction. Un livre vient se poser devant moi. Mille Herbes et Champignons Magiques. Un manuel de première année. Un petit sourire en coin sur mes lèvres.

Il était tôt mais l’idée de ne point répondre à son appel n’avait pas effleuré ne serait-ce qu’une seconde l’esprit de la belle Djinn Salamandre. Meghan s’était montrait distraite, mystérieuse et en retrait ne voulant point assaillir son mentor de question inutile. Elle serait sans nul doute informer en temps et en heure de la raison de leurs présences ici à tout les trois. Elle Yon et Belladone. La mangemort ne la portait dans son cœur, cela ce devinait facilement de part sa façon de l’observer. Peu importer la princesse des flammes ne cherchait pas l’affrontement ne voulant pas froissé l’homme auquel elle avait promis de suivre, aveuglement dans un sens. La bibliothèque nationale était imposante même dans l’obscurité de la nuit mais la belle Meghan ne semblait pas en être impressionné plus qu’autre mesure. Droit et fière, elle était fidèle à elle-même bien que ne prenant pas de haut ceux qui se trouvait près d’elle comme elle aurait pût le faire avec de simple élève de son école. Les portes s’ouvrirent à l’aide du sort lancé par celui qui était responsable de sa présence en ce lieu. La jeune Djinn est la dernière à entré dans la bibliothèque, Yon y mettant un pied en premier et vite suivit par Belladone comme si elle était son ombre. Peut-être était-ce là la raison de son manque de gentillesse à son égard. Bella côtoyait le chef de Mangemort depuis plus longtemps qu’elle et devait de toute évidence considéré d’une mauvais œil l’arrivé d’une fille plus jeune qu’elle ne l’était. Mais peu importait au final…

" Si vous avez envie de prendre quelque chose c'est le moment mesdemoiselles."

La Djinn lui adressa un regard perplexe et curieux sans toutefois formuler son interrogation. C’était sans nul doute les mots « c’est le moment » qui l’avait le plus interloqué. Formulée ainsi on aurait facilement pût croire que quelque minute plus tard tout aurait disparut en ce lieu. Etait-elle dans le faux ou le vrai, elle l’ignorait encore pour l’instant mais ne tarderait sûrement pas à le savoir. Elle ne désirait prendre aucunes choses, ce n’était un livre sur les Djinns qu’elle vit venir à l’aide d’un accio informulé dans sa main. Elle rangea le livre a l’arrière de son jean avant de tourner son regard vers Yon, attendant qu’il lui dise se qu’il attendait d’elle. Quel était sa mission…

Si vous avez envie de prendre quelque chose c'est le moment mesdemoiselles.

Tu es bien trop généreux Yon ..

« Tu es bien trop généreux Yon .. »

Rictus.

« Profitez-en bien, ça ne durera pas toujours. »

04:40. La bibliothèque est calme. J'ai devant moi ce livre de gamineries magiques. Si insignifiant. Si utile pourtant. Mais vu d'ici, ce n'est qu'un pauvre manuel scolaire. Silence. Mon regard glisse sur Bella. Ah Bella... tu n'en tireras rien de tes livres. Dans un lieu de luxe comme celui-ci j'aurais cru que tes divagations kleptomanes se seraient exprimées. Pourquoi tant de retenue? Bientôt il ne restera ici plus rien qu'un petit tas de cendres. Mais je n'ai pas le temps de m'occuper de vous mesdemoiselles.
Je ferme les yeux. Une étrange psalmodie sur les lèvres. Elles bougent. Se meuvent pour brasser le silence. Pas un son où presque. Pourtant les mots sont là. Encore tapis dans l'esprit. Ils menacent. Ils grondent. Comme menace la tempête, tapie dans un coin de ciel sombre.

Une brise légère se lève. Immatériel. C'est une vibration. Un courant invisible. Presque imperceptible. Il accourt de toutes parts. Les paumes tendues au dessus de mon livre semblent lire en aveugle le détail de la fabrication d'une potion de première année. Il y a comme un son sourd dans l'air. Un son désagréable qui vous écrase les tympans. Pourtant je suis toujours là. Impassible. Absent ou presque. Sur mes lèvres, ma voix éclot. Basse. Minutieuse. Elle s'épanche dans une langue qui n'est pas la notre et que j'ai dû apprendre pour mes besoins propres. Des mois. C'est ce qu'il a fallu pour trouver le rituel dont j'avais besoin. Mais les mois ne sont rien. Rien qu'une poignée de jour égrainés à mon avantage. Soit. La vibration s'intensifie. Je la sens dans mes doigts. Je la sens remonter dans mon corps, par le sol. Par mes mains. Il semble que je prends déjà quelque chose. C'est encore indistinct. Mais sur la table, les pages du livre s'affolent. Elles commencent à se soulever doucement. Puis elles se tournent et se retournent. Dans un sens. Dans l'autre. Il y a là une sombre magie qui agite la matière jusqu'à son dernier atome. C'est pour cela que je n'ai pris que deux disciples. Choisies avec précaution. Mais qu'importe que je maîtrise parfaitement la scène que j'exécute, elles le sentiront dans leur corps. Elles sentiront la matière vibrer. L'énergie griffait à l'intérieur pour s'extirper d'elles et venir à moi. Mais je ne leur prendrais rien ou presque. Insignifiant. Ce ne sont pas Chase et Devlin que je vise là.

Mes mains plaquées aux pages du manuel scolaire. Les lignes sous mes doigts se soulèvent comme la houle de l'océan. Les mots bouillonnent. Ils s'arrachent à leur prison de papier et se découvrent une liberté ivresse dans le flot incessant de mes veines. On peut les voir. Je les sens. Courir sur ma peau. Remonter le torrent par les artères jusque dans mon crâne. Et alors tout autour, comme si un cran de sureté avait lâché. C'est le chaos. La vibration est telle qu'elle est un son dans l'air plus fort que tout à l'heure, plus sourd, plus insupportable. Mais je reste serein. L'envie de plaquer les mains sur vos oreilles est bien là. Mais à moi, il me faut l'ignorer. C'est alors que les rayonnages déversent les livres à torrent. Tous ouverts. Tous renversés. Peu à peu, ils vont se soulever et perdre leur substance. Leurs précieux textes. Leur substantifique moelle de connaissance. Tout cela va se précipiter en moi comme vers l'horizon d'un trou noir. Tout ce dont on ne soupçonne rien. Des années et des années de secrets. De trésors. Entassé ici. Oubliés même de ce qui les gardent bêtement sans rien savoir. Sans rien demander. Pauvres fous. Au diable vos consciences endormies. Aujourd'hui tout m'appartient. Vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous même. Ce ne sera qu'un début. Un minuscule rien quant à ce que je vous prépare.

Sur ma peau. Je le sens. Un pouvoir immense qui s'écrit en mots d'encre noir et or. En enluminure soignées. Je sais qu'il y a un risque. Un risque que je flanche. Que j'en crève. Mais je n'y crois pas. Car je suis Yon Winchester. Et que je ne suis pas né pour finir comme ça.

Si Belladone avait l’air de ce sentir comme un poisson dans ‘eau alors que cela ne faisait guère plus de quelque minute qu’ils se trouvaient en ce lieu dont deux d’entre eux ignorait la raison de leurs présence, la Djinn Salamandre restait sur ses gardes près de Yon, ne nourrissant aucun désir d’exploré les lieux. Si elle était ici c’était parce qu’on avait exigé sa présence. Elle était d’avantage curieuse de savoir pourquoi c’était elle qu’on avait choisit malgré le grand nombre de personne prêt à rendre service à Yon que de connaitre la bibliothèque comme sa poche. Elle attendait. Elle ignorait exactement quoi mais elle attendait. Quelque chose de grandiose se préparait, elle le sentait. Le clin d’œil que lui adressa Bella lui tira un demi sourire en coin, il était agréable d’avoir de sa part un geste de sympathie si maigre soit il étant donné la rancœur que la belle brune avait l’impression de percevoir quand l’autre Mangemort posait d’ordinaire les yeux sur elle. Meghan était immobile, silencieuse et patiente, observant Yon avec confiance et dévouement comme la fidèle qu’elle était. Il avait ses paumes tendu au dessus d’un livre ouvert ses lèvres bougeant étrangement. La jeune sorcière l’observe toujours couvrant les arrières de leurs chefs au besoin quand les pages du livre s’affolent et laisse à la Djinn une étrange impression. Les écrits quittent alors le manuscrit pour venir se glisser sur Yon, ainsi il aspire la connaissance et augmente son pouvoir. La bibliothèque semble comme vibrer, portait par l’énergie qui se dégage et un son insupportable se fait entendre que l’homme semble ignorait. La brune reste forte, se mordille la lèvre inférieur pour supporter cette nuisance sonore mais finit par recouvrir ses oreilles de ses mains tant c’est insupportables. Les livres quittent alors leurs étagères et viennent rejoindre celui que leur chef à dépouiller en attente sans aucun doute de subir le même sort. Bientôt il sera plus puissant que jamais et à même de faire de ce monde un lieu qui leurs ressemble… La Djinn résiste, ses tympans auront beau saigner elle ne faiblira pas. Elle avait voué fidélité à Yon et n’était pas prête à le laisser à la première difficulté.

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