Temperance leva le nez. Il se mettait à pleuvoir pile quand elle mettait un pied dans la cour des Blake. Elle fit signe au majordome de s'en retourner. On lui ferait parvenir ses affaires avant le soir dans la plus grande discrétion. D'autres jeunes sang pur seraient arrivées là, les yeux plein de larmes, traînant maman chérie, gouvernantes et domestiques feignant de s'accrocher aux jupons de leur jouvencelle qui n'aurait eu de pucelle que l'étiquette. Ne nous leurrons pas. Qui au 21e siècle arrive dans le lit de son fiancé encore pure, si c'est jamais arrivé avant d'ailleurs. Temperance, elle, arrivait seule, arborant fièrement son habituel air ennuyé mais la tête haute. Elle avait congédié les pleureuses de service et les hypocrites qui servaient habituellement de carpette dans la transaction et c'était sans doute mieux ainsi parce que voir Violetta Hatcher se répandre en larmes de crocodile et en sourires mièvres n'aurait fait que titiller son naturel cynique et moqueur. Après tout l'idée venait de sa mère et bien qu'elle n'y ait porté aucune objection, Temperance n'aimait guère tenir le rôle d'un pion que Violetta pouvait placer à sa guise sur son échiquier de relation avec les autres grandes familles de sang pur.
Elle n'aimait pas non plus la manière que sa mère avait de faire sans cesse abstraction de la malédiction qui lui collait à la peau. Vous ne savez pas y faire avec votre fiancé...
« Éveiller la flamme tsss... tu parles. », grogna-t-elle entre ses dents en traçant droit vers la grande porte d'entrée.
On l'avait annoncé pour midi, elle serait pile à l'heure. Toujours aussi irréprochable, cintrée dans un de ces tailleurs noirs qui lui allaient si bien sans pour autant laisser voir grand chose ni de ses jambes ni de son décolleté, ni même de ses bras. Ses mains disparaissaient derrière des gants de cuir noir très fins. Un sortilège habilement jeté la protégeait de la pluie qui tombait à verse. Les portes s'ouvrirent et elle se dirigea vers le salon comme de coutume. Là elle attendrait qu'on daigne venir l'accueillir. C'était ainsi que ça se faisait dans les dernières familles nobles d'Angleterre.
Ses yeux clairs se promenant sur les boiseries sombres, elle croyait encore entendre sa mère lui dire que ce serait le meilleur moyen de faire avancer les choses entre elle et Sylar. Ses conseils de séduction et autres recommandations que Temperance trouvait complètement ridicule. Ridicule et exaspérant. Son père lui avait eu le mérite de se montrer beaucoup plus lapidaire. Quelques formules de convenance et ça avait été tout. Bien suffisant du goût de Temperance.
Sean Abel Blake
SORCIER.
► MESSAGES : 111 Mar 15 Mar - 0:33
Le regard étrange de Sean balaya la pièce. Avachi sur son canapé, comme si il y avait toujours eut écrit son prénom lui qui n'avait finalement pas passé tant de temps ici, se redressa sans un mot. Les yeux de Sean étaient une chose que les Blake ne s'expliquaient pas, ou alors peut être à cause de la consanguinité. Ainsi, il avait une pupille opaque et sombre, comme un jaspe foncé, nervuré d'une membrane claire comme de la malachite, formant une toile sur toute la pupille ronde. Ses iris étaient ce qu'il y avait de plus étrange dans son physique. Tout le reste s'accordait avec le physique des Blake – une taille raisonnable, une carrure respectable, et une prestance. Derrière ses boucles brunes, héritage de sa mère, aux couleurs de son père, Sean flairait le changement. Ses yeux se reposèrent sur le plateau d'échec posait devant lui, ou son adversaire n'était autre qu'un lui-même imaginaire, nul à chier, mourant au bout des trois premiers coups. Il fit claquer sa langue sur son palet, entendant la porte s'ouvrir, mais aucune voix, aucun mouvement familier. Aidev avait l'habitude d'être accompagné par Holy, alors avec son entrée, il y avait les griffes de la bête raclant le carrelage sombre et vert du sol du petit salon. Sylar, lui, était tout d'abord silencieux, puis appelait. Pour savoir. À l'inverse, Leonard n'avait jamais traversé ses portes sans hurler, et Logan ne l'avait jamais traversé qu'en la frappant d'un coup de pieds pour qu'elle aille plus vite. Mais rien de tout ça. Sean posa sa main sur sa baguette, le regard incisif. Il se relève, avance en silence, comme un prédateur. Il est un mélange d'ours et de chien. Une hyène qui rit, mais là, il ne rit pas. Il a encore peur. Il sait qu'il ne craint rien, mais il a peur tout de même de ce qui peut arriver, de cet homme qui le hante et le poursuit dans ses souvenirs. Qui le tétanise et anéanti jusqu'à sa volonté. Annihile ses pouvoirs et son éternel sourire. Il passe à peine la tête, dissimulé dans les couleurs sombres et chaudes des pièces. Une tête blonde. Alors il se cache derrière le mur de la cuisine, il réfléchit. Temperance Hatcher. Il fait claquer sa langue sur son palet, mais Sylar n'est pas là. Si il la laisse là, on l'engueulera. Si il l'accueille, on l'engueulera, s'inquiétant un peu de ce qu'il a pu lui faire ou lui dire. Il soupire. Des deux, c'est encore la seconde partie qui lui semble la plus acceptable. Il se détache du mur, avance, l'air un peu sombre. Il ne sait plus si Sylar pionce à l'étage ou est sortit. Dans les deux cas, il s'en branle. Roméo n'avait qu'à être là en temps et en heure. « Hello Miss. » so british dans le fond, même si son accent est cassé par toutes les langues qu'il a entendu derrières les barreaux. Il hausse un sourcil, la dévisageant : « Je te montre ta chambre ou tu veux boire un café d'abord? » Question de politesse. Aidev lui fera la peau si il ne fait pas tout dans les règles.
Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.
► MESSAGES : 132 Mar 15 Mar - 11:11
Elle jeta un regard circulaire autour d'elle. C'était la première fois qu'elle mettait un pied chez les Blake seule, sans qu'il n'y ait de déjeuner arrangé au préalable. Si elle était contente de n'avoir pas à subir l'hypocrisie envahissante de sa mère quand elle faisait des courbettes devant les aînés Blake presque comme pour leur faire oublier qu'il y avait comme une arnaque dans le contrat ( au vue des circonstances ce n'était pas avec Temperance que la famille Blake allait s'agrandir pour le moment), elle s'était tout de même attendue à voir... quelqu'un. Au moins Sylar. Certainement pas Aidev qui avait d'autres chats à fouetter mais quand même. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre, un brin nerveuse.
« Hello Miss. »
Elle se retourne pour voir Sean Blake arriver. Un sourire poli mais elle n'en fait pas trop non plus. Ce n'est pas dans ses habitudes d'aller se jeter au cou des gens ni de se répandre en phrases inutiles. Faire la conversation, se montrer versatile... Temperance était quelqu'un de bien plus posé que ça. Si elle avait l'éloquence, elle avait aussi l'intelligence du silence et détestait par dessus tous les gens qui parlaient à tord et à travers. Elle n'allait pas non plus lui faire le grand jeu, ils avaient pratiquement le même âge. Ils étaient seuls. Et se fréquentaient à petite dose mais de longues dates. Pas assez pour vraiment se connaître, mais suffisamment pour avoir passé le cap des formules de politesses captieuses :
« Hey, salut Sean. » « Je te montre ta chambre ou tu veux boire un café d'abord? »
Ses lèvres fines s'arquèrent en un sourire effilé soulignant un petit côté retors qu'elle laissait rarement s'exprimer aussi ouvertement. Quelque chose qui semblait pourtant prendre tout naturellement sa place sur le visage anguleux de Temperance Hatcher.
« Je vais me contenter d'un café. Sylar me montrera ma chambre quand il sera là. De toute façon mes affaires n'arriveront pas avant ce soir. » , un dernier regard autour d'elle avant de s'arrêter à nouveau sur Sean, « Tu faisais quelque chose? » ,s'enquit-elle. Ce n'était pas son genre de tirer les gens de leurs occupations pour un simple café, ou alors...
... ou alors il fallait qu'elle ait une idée derrière la tête.
Sean Abel Blake
SORCIER.
► MESSAGES : 111 Dim 27 Mar - 1:16
« Hey, salut Sean. » « Je te montre ta chambre ou tu veux boire un café d'abord? » Il haussa un sourcil, attendant une réponse. Cette fille ne lui inspirait confiance. D'ailleurs, il détestait les filles. Surtout les blondes. Surtout les blondes qui allaient épouser son petit frère. « Je vais me contenter d'un café. Sylar me montrera ma chambre quand il sera là. De toute façon mes affaires n'arriveront pas avant ce soir. »
Il hocha la tête dans un sourire pincé. Lui qui avait pris de mauvaises habitudes, à traîner Sylar jusque dans sa chambre, le tannant pour qu'il dorme avec lui après ses crises, se retrouverait bientôt seul dans cette pièce froide et immense. Attaché au lit, pour lui éviter de se jeter par la fenêtre. Attaché au lit pour … pour sa sécurité, sans aucun doute. Et elle, elle profiterait de ce moment pour se glisser tout contre Sylar et se régalait de sa peau, et si elle est assez mal élevée pour, il l'entendrait peut être la nuit, il entendrait ses soupirs et ses voluptés, ses petits rires mélodieux et ça devrait le faire sourire. Ça devrait. C'est bien là le problème. Il avale finalement sa salive, décolle son épaule de l'encadrement de la porte alors qu'il hoche la tête. C'est entendu donc. Un café. Il va pour se retourner quand la voix l'arrête.
« Tu faisais quelque chose? » La voix de cette fille, qu'il va entendre tous les jours. Sa présence. Ses yeux restent sur la table du petit salon, où sa partie d'échec se tient, en suspens. Il ne veut pas la voir. Il veut encore y croire, une seule petite seconde, que cette maison tient encore dans sa main. Tout pendant qu'il est sobre il ne pleurera pas. Il le sait. Mais eux, oui, eux, ses démons à lui, ne s'empêcheront pas de le lui rappeler, qu'il a perdu cette partie. Cette ultime partie qui devait diriger le restant de sa vie. Et c'est doux comme une première petite mort. Sa main se referme, mais au lieu de sentir le sein ferme d'une jeune fille, il ne sent rien que le vide. Sa main se referme sur du vide. Voilà ce qu'il lui reste à présent. Sans Sylar, sans Thomas, il n'est qu'un héros sans rien. Il a un sourire, ses yeux verts pâle se relèvent sur elle. Qu'est-ce qu'elle a dit déjà? Faire quelque chose. Il a un petit rire finalement, la fixant.
« Je... tuais le temps, dirons-nous. » Il marque une pause, infime. Avant de sourire, un sourire un peu plus large et plus fin. « Si tu veux voir Sy', tu n'as qu'à monté à l'étage. Il doit faire sa sieste dans sa chambre. T'as qu'à monter au premier étage, c'est la seconde porte à gauche. Je vais faire le café. Tu as le temps de le réveiller. » Il hoche la tête et n'attends pas de réponse, rentre dans le salon tout juste adjacent et couche le Roi blanc alors que la partie est visiblement gagnée par le Roi noir. Mais c'est qu'une question d'habitude chez Sean. Il regarde le jeu et se dirige vers la cuisine, prêt à préparer du café. Son regard est fixe. Il faut qu'il pense à quelque chose, mais il ne trouve rien. Soupire.
Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.
► MESSAGES : 132 Dim 27 Mar - 18:22
« Je... tuais le temps, dirons-nous. Si tu veux voir Sy', tu n'as qu'à monté à l'étage. Il doit faire sa sieste dans sa chambre. T'as qu'à monter au premier étage, c'est la seconde porte à gauche. Je vais faire le café. Tu as le temps de le réveiller. »
Elle sourit. Un petit signe de tête parce que de nature elle n'était pas très "bavardages inutiles" et surtout parce qu'elle a encore du mal à cerner Sean. Si sa réponse n'implique pas forcément qu'il faisait quelque chose d'important, elle n'implique pas non plus que Temperance ne le dérange pas. Loin de chercher à tout prix à se faire apprécier - d'une parce qu'on ne force pas ce genre de chose, de deux parce qu'elle n'est pas du genre faux cul, soit on l'apprécie soit on ne l'apprécie pas point - elle suit l'indication de Sean. Après tout, ils auront plus que largement le temps d'apprendre à se connaître au delà des simples réunions de mangemorts et dîners de famille dont ils se sont contentés jusque là. Silencieuse, elle quitte la cuisine pour monter à l'étage pour la première fois. C'est amusant elle ne se serait jamais dit que ça se passerait de cette manière mais c'est peut-être préférable. Elle repense à la tripotée de domestiques dont sa mère avait voulu l'affubler, elle qui a une sainte horreur d'être assistée -notamment parce qu'elle a tendance à considérer que la majorité des gens sont des bras cassés mais passons... La deuxième porte à gauche. Les volets sont tirés mais un brin de lumière filtre, juste assez pour qu'elle puisse voir son fiancé endormi dans le lit. Sans se douter que c'est aussi dans ce lit qu'elle se couchera ce soir. Avec lui. Elle s'approche à pas feutrés, se pose en douceur près de lui. Ses gants de velours fin sont doux quand elle redessine le contour de son arcade, descend le long de sa tempe pour aller caresser sa joue.
« Est-ce que je suis censée jouer les princesses charmantes? » , demande-t-elle par jeu en lui soufflant doucement sur les lèvres dans un baiser imaginaire.