Ça y est, c’est le jour-J. L’heure est venue, pour moi, d’aller chercher mon compagnon d’infortune. Ce chien parfaitement dressé pour les personnes possédant un handicap. Dans ma main, je serre fort le parchemin d’autorisation signé par la directrice. Mon sauf conduit pour cet investissment. Ce bout de papier qui dit que oui, j’ai officiellement le droit d’amener cet animal dans l’enceinte de l’école de Poudlard. Mon cœur bat la chamade tant je suis excitée à l’idée d’aller le chercher. Bien sûr, j’aurais souhaité ne pas y aller seule. Mais c’est une chose que je dois faire seule, d’après moi, car je crains que malgré tout, les autres élèves ne comprennent pas ce qui me vaut cette ‘’faveur‘’ de la part de la directrice. Pourtant, ce n’est pas une faveur et je ne l’ai certes pas présenté ainsi lorsque je suis allée la voir. J’ai présenté ça comme une évidence pour la sécurité de chacun à l’école. Ce que j’espère, c’est qu’elle n’aura pas l’idée de me ‘’l’emprunter‘’ pour partir à la chasse aux né-moldus et aux créatures, ce que je serais en tant que semi-vélane. Mais, de toute façon, il ne sera pas dressé pour cela, alors je ne me fais pas trop de soucis à ce niveau là.
Fébrile, j’avance sur le chemin qui va de Poudlard à Pré-au-Lard, ma canne étant pour l’instant mon seul guide. Mais bientôt, cela changera. Bientôt, elle sera plus un accessoire qu’une aide réelle. Je n’en doute pas. Bientôt, j’aurai un fidèle compagnon à quatre pattes. Je n’en doute pas le moins du monde. J’espère que les choses se passeront bien. Que l’animal m’adoptera rapidement et me reconnaîtra comme sa maîtresse – et amie.
Il faut croire que l’idée de voir enfin mon rêve prendre forme me donne des ailes car j’arrive très rapidement au village de sorciers, sans avoir trébuché une seule fois. Je dois bien reconnaître que je suis fière de moi, pour le coup et un large sourire se dessine sur mon visage alors que je demande à un passant de bien vouloir me conduire jusqu’à l’animalerie tristement nommée « l’Epouvantard épouvanté ». La première fois que j’y suis passée, c’était presque par accident. Je sortais du café avec la jeune étudiante d’Ealdwic et je me suis perdue. Je me suis appuyée au mur et, sans le vouloir, j’ai eu une petite vision. Oh ! pas grand-chose ! juste que je souriais et prenais un petit Midland Hound dans mes bras. Visiblement, je l’achetais. Entrée dans la boutique, j’avais demandé des renseignements, expliquant la situation, et concluant que, même si c’était très tentant de l’acheter maintenant, je préférais avoir l’accord de la directrice avant. Et cet accord, je le tiens à présent dans ma main. Je demande à mon guide si la boutique est ouverte, et s’il y a quelqu’un à l’intérieur et, obtenant deux réponses affirmatives, je le remercie et entre dans la boutique. « Bonjour ! » dis-je poliment, préférant attendre une réponse avant d’exposer l’objet de ma venue.