Aleksander avait reçu une lettre de Will quelques jours plus tôt lui donnait rendez-vous devant la confiserie de Pré-au-Lard. Le jeune homme n’avait aucune idée de ce que son ami avait en tête mais il ne se posa pas trop de questions, trop heureux de pouvoir le revoir. Durant ses cinq années à Poudlard, William avait pour lui été comme un grand frère avait qui il partageait un grand nombre de points communs. Mais il redoutait maintenant que la distance et le temps de rouille cette belle amitié, maintenant que le jeune Slayers allait fréquenter l’université et que lui était repartit pour un an supplémentaire à Poudlard. Son ami allait vraiment lui manquer, c’était certain. Avec qui allait-il faire ses coups tordus désormais? Qui allait le protéger de Midnight? Ah non, c’est vrai, ça s’était réglé, il partait lui aussi, de justesse apparemment. Mais il restait encore son abominable cousine à qui il avait peut-être donné des instructions pour faire de sa vie un enfer, elle semblait bien s’y connaître aussi. Enfin, il aurait le temps dé gérer ça plus tard. Il s’était présenté comme convenu devant chez Honeyducke et un sourire illumina son visage quand il vit Will arriver. C’est dingue ce qu’il lui avait déjà manqué.

« Salut l’incompétent. Loupé ses BUSES faut le faire quand même ! Avoue tu l’as fait exprès pour pouvoir côtoyer une année de plus cette adoooooorable mademoiselle Grey ?»

Le jeune Hallen rit de bon cœur avec son ami. Il n’avait jamais été doué scolairement parlant, ce n’était pas un scoop. Et puis, un an de plus pour réfléchir à ce qu’il voulait faire de sa vie, ce n’était pas de trop. Parce que le jeune rouge et or n’avait aucune idée de ce qu’il ferait dans l’avenir. Rentier était la seule réponse totalement pleine d’humour qu’il parvenait à sortir quand on lui posait la question. Mais ce qu’il n’avait pas dit à Will c’était qu’on lui avait proposé de zapper BUSEs et ESPICS pour rentrer dans la section métamorphose de l’université. Chose qu’il avait refusé, de un parce que ça n’avait rien d’un cursus normal, même si son niveau dans cette matière n’avait rien non plus de normal, et de deux, il n’était pas sur que ce soit ce dont il avait envie de faire de sa vie. C’est pourquoi c’était resté un secret et cela le demeurerait. Il tapa sa main dans celle que l’ex-Gryffondor et désormais étudiant lui tendait avant de répondre à ses questions :

« Alors comment ça va mec ? La forme ? Prêt à accomplir un acte héroïque ?»
« Moi ça va et toi alors, ces vacances? Qu’ est-ce que tu nous a préparé comme coup cette fois-ci? »

Will avait toujours un plan derrière la tête. Lors de leurs petits forfaits, c’était toujours lui, le cerveau de l’opération.

« Un petit plus sympa que j’le pensais. Mais j’te raconterais plus tard, à l’occaz. »

Aleksander n’insista pas. Il savait que son ami lui raconterait tout en temps voulu. Lui-même lui raconterait peut-être également ce début d’été scabreux qu’il avait vécu si l’occasion s’y prêtait. C’est vrai qu’entre sa décision d’arrêter les histoires avec les garçons et le fait qu’il ai découvert un frère, ce mois de juillet n’avait pas été de tout repos. Comment le jeune rouge et or prenait tout ça ? Il n’avait pas encore trop pris le temps d’y réfléchir. Il prenait simplement les choses comme elle venait et faisait avec. Là, maintenant, il voulait juste s’amuser avec Will car celui-ci devait encore avoir un plan follement drôle à mettre en œuvre. Le jeune Hallen se remémorait avec toujours un sourire en coin le pudding à l’arsenic que les deux jeunes gens avaient élaborés en juin dernier et qu’ils avaient prévu de faire manger à Midnight … même si cette seconde partie de plan, il fallait l’avouer, avait légèrement capoté.

« Pourquoi est-ce que t’a phrase résonne curieusement comme une accusation ? A t’entendre on croirait que je n’suis jamais sérieux, que j’ai toujours plein d’idée pour faire n’importe quoi. C’est vexant » Alek haussa les épaules l’air de dire : « j’ai tort peut-être? »« Que dirait-tu d’entrer chez Honeyduckes non pour y acheter des bonbons mais pour y trouver les recettes de leurs produits ? »

Un sourire vint illuminer le visage du blond. Comme la plupart des élèves de Poudlard, c’est en confiserie qu’il dépensait le plus. Et même si l’argent n’était pas vraiment un souci de son côté, quoique avec l’arrivée d’un frère cette donnée était peut-être à rectifier, c’était quand même assez rageant de voir combien le confiseur se mettait dans la poche pour satisfaire leurs appétits. Ou plutôt leur gourmandise. Oui, décidément les plans de Will étaient toujours et drôle et pratique! Le jeune homme se sentait tout à fait d’attaque.

« J’ai un plan. » Le jeune Gryffondor ne dit rien. Il savait bien que son ainé allait tout de suite expliquer son idée de génie. « Il faut que l’un de nous deux distrait le gérant du magasin pour faire diversion pendant que l’autre descend à la cave. T’es volontaire pour quoi ? » Mais il n’eut pas le temps de répondre que le jeune Slayers prenait déjà la tête des opérations.« Que dis-tu ? Tu choisis la cave ? Excellent choix ! »

Aleksander rigola intérieurement. C’était bien sur la partie du plan qu’il allait choisir. Il était tout simplement trop mauvais menteur. Oh le problème n’était pas de parler pour ne rien dire, non. C’était plutôt de garder son sérieux. Le jeune Hallen avait l’habitude de rire pour tout et n’importe quoi, alors dans une telle occasion, ça aurait été mission impossible, vraiment. Le jeune homme aurait fait un acteur pire que médiocre. Alek trouvait tout simplement adorable la manière qu’avait son aîné de prendre les responsabilités et les décisions. C’était ainsi toujours plus simple pour lui. En plus se contenter du rôle de voleur lui allait très bien. Il était un chapardeur dans l’âme.

« On y va ? »
« Près chef ! Une petite indication sur le style de ta distraction avant ? »

Le jeune Slayers avait toujours des idées grandiloquentes, mieux valait que Alek soit au courant de ce qu’il avait l’intention de faire histoire de se préparer mentalement à ne pas exploser de rire, au risque de tout faire capoter. Et puis deux cerveaux valent toujours mieux qu’un. Le jeune Gryffondor se souvint avec nostalgie de sa petites escapade ratée avec Danny et restait tout à fait convaincu que l’opération Marshmallow valait le coup de voir le jour.

« Franchement aucune idée. Je ferais à l’instinct. Allez go !»

Aleksander haussa les épaules. Ce n’était pas si grave après tout. Le jeune Slayers ne savait pas trop à quoi il s’exposait alors, mais cela faisait partie du jeu … c’était d’ailleurs généralement plus drôle quand ils se faisaient pincer et qu’ils devaient courir. En toutes ces années, les deux jeunes hommes étaient passés pro dans l’art de la course à pied. Le jeune rouge et or suivit donc son ainé sans discuter quand celui-ci poussa la porte de la boutique sans la moindre hésitation. En cette période de vacances, le magasin était plutôt désert à l’exception d’un gamin beaucoup trop enveloppé pour son âge et deux blondes qui jasaient sur on ne savait pas trop quoi, tout près de l’entrée de la cave. Le jeune Gryffondor nota ce détail dans son esprit, certain que cela serait utile en temps voulu. Le jeune homme vit Will se diriger vers le comptoir, c’était le moment de se faire discret, il s’approcha doucement des deux blondes s’intégrant à leur groupe comme s’il avait été là depuis longtemps déjà :

 « Mes demoiselles … » Il avait parlé à voix basses avec un sourire charmeur qui faisait nettement ressortir ses origines de vélane avec lequel il était sur de se mettre les deux jeunes filles dans la poche, mais il fut coupé par la voix tonitruante de son ami:
« J’ai besoin de vous ! Je sais que cela va vous semblait complètement fou mais vous devez m’aider à la retrouver. »
« Pardon ? Retrouver qui ? »
« Mais la femme de ma vie bien sûr !! Je l’ai vu ici il y a de cela une quinzaine de jour, elle était blonde avec des magnifique anglaises, des yeux d’un ravissant bleu océan et un sourire à faire devenir dément n’importe quel homme. Il faut que j’la retrouve. Il le faut absolument ! »

Alek esquissa un sourire, se retenant d’exploser de rire. La description que Will venait de donner de son âme sœur était bien loin de son genre de fille. Avec des anglaises? A qui voulait il faire gober ça, il n’avait pas du tout la dégaine d’un mec fait pour des filles tellements propres sur elles et innocentes qu’elle portaient des anglaises!Qu’importe, c’était clairement pour lui le moment d’agir. Il passa doucement derrière es jeunes filles passa derrière le comptoir le plus furtivement possible et passa par la trappe qui menait à la cave, qui se trouvait pour sa plus grande chance grande ouverte. Il n’eut que le temps d’entendre dans son dos :

« Oulà oulà pas si vite mon garçon. Comment veut-tu que je t’aide ? Mon magasin est souvent plein de jeune gens de ton âge, surtout de filles. »
« Vous pouvez regarder le registre ? Je me souviens plus où moins de ce qu’elle a achetait. S’il vous plait monsieur, j’vais en mourir si j’la retrouve pas. Vous n’avez jamais était amoureux ? »

Cette fois-ci, il ne se retint pas et rit de bon cœur, c’était vraiment trop drôle d’entendre Will parler de cette façon, et le pauvre vendeur crédule qui devait être maintenant en train de farfouiller dans le registre à la recherche d’une fille qui n’existait pas. Alek s’enfonça dans la cave plus profondément, c’est que c’était sacrément noir là-dedans. Il sortit sa baguette et l’alluma en chuchotant, ce n’était finalement pas si certain qu’il soit seul là-dedans. L’endroit était encombré de cartons dans tous les sens. Le jeune homme se pencha dessus. Ce n’était pas des cartons écrits en anglais. Qu’importait! Il fouilla autour de lui à la recherche de l’endroit qui devait être la cuisine, la fabrique ou la laboratoire, qu’importe ce qui en était le nom. Mais il n’y avait aucune porte dans cette remise. Rien de rien à par des piles et des piles de cartons. Alek se gratta la tête. Il n’y avait pas d’autre endroit où ils pouvaient fabriquer leurs foutus bonbons. Ou alors ce n’était juste pas à pré-au-lard. Il avait encore un peu de temps avant de devoir sortir de là, le jeune homme retourna donc voir un des cartons qui était plein. Plein de délicieuses chocogrenouilles. Miam. Le jeune homme s’en léchait déjà les babines. Mais quand il regarda le carton de plus près, il se rendit compte que le carton venait … de Serbie? Qu’Est-ce que c’était que cette histoire. Alek savait très bien lire le serbe, par tradition familiale, sa grand-mère qui avait des origines de là-haut le lui avait appris. Oui, car quand on est un petit sorcier, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire. Ou du moins dans les familles qui ne pratiquaient pas la magie noire du moins. Mais qu’importe! Le jeune Hallen n’en revenait pas de ce qu’il venait de découvrir : Honeyduck trichait, tout bonnement! Ce n’était pas du tout fabriqué ici. Alek n’en revenait vraiment pas d’une telle supercherie. Et tout ces gens qui se faisaient avoir en payant des milles et des cents pour des confiseries simplement transplanées depuis la Serbie comme l’annonçait ce carton… il fallait une preuve de tout ça maintenant. Le jeune homme lança un « reducto » sur le carton, et quand celui-ci n’eut plus que la taille d’une boîte d’allumette, il la fourra dans sa poche avant de sortir. Quand il s’approcha enfin de la lumière, il éteignit sa baguette, vraiment déçu de ce qu’il venait de voir, et se demandant si finalement il allait raconter tout cela à Will. Car après tout, cette désillusion avait été pour lui aussi décevante que quand vous annoncez à un enfant que le père-noël n’existe pas. Autant laisser le jeune Slayers croire un peu plus non ? En même temps, l’honnêteté avait toujours primé entre les deux jeunes hommes. C’est avec ce dilemme en tête qu’il sortit furtivement de la cave derrière le vendeur qui était toujours en train de farfouiller dans ses papiers. Une fois bien loin, devant l’étalage des chocogrenouilles justement, il fit signe à Will que c’était fini. Il retourna ensuite auprès des jumelles blondes et passa sa main autour de leurs épaules, comme si toujours il n'avait pas bougé. Les deux jeunes filles semblaient tout à fait ravies :

« Je serais vous, je choisirais sans aucun doutes ceux-là, après tout, ici tout est fait maison, on aurait tort de s’en priver! »

Cette dernière phrase, il n'avait pas voulu la faire sonner aussi ironiquement, mais il ne pouvait tout simplement plus regarder toute cette marchandise en se disant que c'était de la triche!

« Merci beaucoup monsieur »

Aleksander surveilla du couin de l’œil Will qui s’éloignait du comptoir, il passa ses bras autour des épaules des deux blondes et saisit bien au passage le regard mi-interrogateur, mi-curieux, de son ami à ce geste. Oui, il n’avait pas encore eu le temps de tout lui expliquer, c’était encore un peu confus dans sa tête d’ailleurs. Le jeune rouge et or était tout simplement incapable de dire ce qu’il s’était réellement passé dans sa tête, mais les garçons, c’était définitivement fini pour lui … ou du moins pour le moment. Voyant que le jeune Slayers se dirigeait vers eux, il murmura :

« Mesdemoiselles, merci pour tout » Avant d’ajouter à voix plus haute : « Définitivement, c’est celles-là qu’il vous faut prendre. »

Le jeune Hallen remmena ses bras à lui juste au moment où Will s’était joint à leur petit groupe, ce qui sembla encore plus enthousiasmer les deux jeune femmes. Alek ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Will jusque là avait été du genre coureur de jupon. Et ce n’était pas un jugement, juste un constat. Et ça le désespérait un peu de voir que son charme était, pour l’instant, plus efficace que le sien. A croire que les gentils garçon comme lui n’étaient pas dans le coup. Enfin, niveau charme, Alek ne demandait pas qu’on lui courre après, ses origines vélanes étaient assez encombrante comme ça. C’est à cette pensée que sa rencontre avec Fedo lui revint en mémoire. Le jeune homme, lui, avait été plus que sensible à son côté vélane, s’en était suivit une situation plutôt ingérable que le jeune Gyffondor ne souhaitait plus jamais revivre, même s’il comprenait désormais la signification de cette situation. Une fois parmi eux, le jeune Slayers lui demanda :

« Alors tu l’a ? T’a ce qu’on est venu chercher ? »
« Je … euh… »

Le jeune rouge et or ne savait pas trop quoi lui dire. Il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à lui dire la vérité, ça serait trop brutal comme choc. De toute façon, ce n’était pas l’endroit. Il se contenta donc de lui répondre :

« Non, partons! » Puis se retournant vers les deux jumelles blondes : « A plus tard »

Il n’avait absolument pas l’intention de les rencontrer plus tard, mais ils devaient donner l’illusion de se connaître. Alek attrapa son ami par la manche et le tira vers la sortie, tripotant en même temps dans sa poche le carton de chocogrenouilles en format boite d’allumette dans sa poche. Quand il franchirent le seuil de la boutique, Alek respira un peu mieux, priant pour que tout cela n’ait été qu’un mauvais rêve. Mais le contact du carton contre ses doigts dans la poche de sa cape contredisait fortement cette pensée.

« Tss tss tss, j’irais pas plus loin avant qu’tu m’aies expliqué ce qu’à foirer. Maintenant. »

Will se dégagea de son emprise, ce qui n’était pas dur aux vues de la carrure d’Aleksander. Le jeune homme ne savait vraiment pas quoi lui dire. La vérité lui aurait brisé le cœur, c’est en tout cas ce que pensait le rouge et or pour qui cette nouvelle avait été vraiment dévastatrice … enfin, était-ce vraiment cela où une simple raison pour se sentir dévasté ? Parce que franchement, il y avait eu plus d’une nouvelle dévastatrice dans sa vie en ce mois de juillet. Le jeune Hallen ne pensa malheureusement pas à cela, prenant ce subterfuge comme une trahison, sans encore y voir le lien entre Honeyduck et son père et celui des chocogrenouilles importées avec Aleksandar. Il bafouilla donc simplement :

«  Je … je sais pas … »

Mais visiblement, ce n’était pas une réponse satisfaisante pour son ami … il semblait attendre tout autre chose comme réponse et lui fit par de son mécontentement :

« Tss tss tss, j’irais pas plus loin avant qu’tu m’aies expliqué ce qu’à foirer. Maintenant. »

Le jeune Alek se sentait légèrement piégé, que répondre à par la vérité? Il espérait simplement que le jeune Slayers le prenne mieux que lui, ce qui n’était pas vraiment dur en même temps. Il tritura encore le mini-carton entre ses doigts, il ne pouvait simplement pas se résoudre à lui dire. Il allait lui montrer alors, ils en tirerait ses propres conclusions, même si celles du jeune Gryffondor étaient pour sa part irréfutables. Il attrapa alors encore une fois son aîné par la manche et l’entraîna vers une ruelle déserte toute proche :

« Pas ici ! »

Une fois à l’abris de tout regard, Alek lâche Will et fit trois pas en avant puis posa le carton de la taille d’une boîte d’allumette sur le sol encore froid, le soleil étant encore timide en ce mois de juillet. Pour l’ex-Gryffondor, ce qu’il faisait ne devait avoir aucun sens. Mais il ne pouvait pas se résoudre à lui expliquer. Il recula donc à côté de lui, sortit sa baguette de sa poche et le pointa sur le petit objet :

« Finite incantatem »

Le carton repris sa taille d’origine progressivement et quand enfin, il eut sa taille normale, Alek poussa un soupir de soulagement. Il n’était pas sur que son sort ait marché convenablement, n’étant pas très doué pour tout ça, ça ne l’embêtait donc pas que les sorciers de premiers cycle n’aient pas le droit de l’utiliser en dehors de l’école, mais à pré-au-Lard, il savait aussi qu’il ne risquait rien. Alek se tourna vers son ami, pour essayer de deviner comment il prenait la nouvelle, ou tout simplement s’il avait compris, sur les traits de son visage.

« J’voulais que tu ramène la RECETTE des Chocogrenouilles et pas DES chocogrenouilles ! »

Aleksander regarda son ami interloqué … il n’avait rien compris, décidément. Le jeune rouge et or s’approcha du carton, bon l’écriture « Made in Serbie » avait disparu, soit il avait raté son sort soit les cartons étaient ensorcelés de manière à ce qu’une telle chose arrive s’il sortait de la cave de la confiserie. Mais c’était toujours écrit en serbe non de non ! Et ça, il en était certain, Chocogrenouille était le premier mot qu’il avait appris dans cette langue. Ah, quand on est motivé, on apprend plus vite. Que faire maintenant ? Le laisser croire qu’il était un parfait abruti qui ne savait pas faire la différence entre un carton et une recette. Pourquoi pas ?

« J’aurais dût aller a la cave ! »

Will ne lui reprochait rien, non, il semblait même plutôt amusé de sa pseudo-erreur. Alek était plus que convaincu qu’il fallait le laisser croire que c’était une bonne blague, mais en même temps, c’était un secret qu’il trouvait bien lourd à porter à lui tout seul, cette trahison du confiseur le rendait hors de lui, il avait besoin de la partager … mais que le jeune Slayers se sente trahi aussi, ce n’était peut-être pas la bonne solution. Le jeune Gryffondor ne se rendait pas compte qu’il se triturait les méninges pour une chose sans la moindre importance. Pour lui, cette affaire était devenue capitale, une raison de se sentir trahi moins conséquente que celle qui était entrée dans sa vie quelques temps auparavant en la personne d’Aleksandar, et qui n’allait pas en ressortir de si tôt. Perdu dans ses pensées, il n’entendit que dans le flou Will dire :

« On partage ? »

Mais quand le jeune Slayers s’avança à son tour vers le carton avec la ferme intention de manger une chocogrenouille, Alek, prenant ce carton comme preuve s’écria, peut-être un peu trop fort :

« Pas touche ! »

Ok, maintenant, il allait falloir qu’il s’explique ou son ami allait croire qu’il était un incroyable radin ce qui n’était pourtant absolument pas le cas. Il reprit donc sur un ton plus calme :

« Tu n’as pas compris ? Regarde bien ce carton, tu le trouve vraiment normal ? »

Alek entraina son ainé vers la face du carton écrit dans la langue étrangère, lui, pourtant, ça lui sautait terriblement aux yeux, cette supercherie. Mais voyant que l’ex-Gryffondor ne voyait toujours pas où il voulait en venir, il compris qu’il n’avait pas d’autre choix que de l’expliquer lui-même, chose qu’il n’avait absolument pas voulu faire. Avec une voix légèrement sentencieuse, il lui dit :

« Ils trichent ! C’est absolument pas produit ici, ils importent ça de Serbie! »

Alek poussa un soupir. Voilà, c’était dit, et pourtant, il ne se sentait absolument pas soulagé.

« Quoi ?!? Non tu blague ??? »

Aleksander aurait vraiment aimé que cela soit une blague, mais ce n’était pas le cas. Pourquoi irait-il inventer une horreur comme ça de toute manière ? C’est pas drôle comme blague ! Pour un peu, il en aurait pleuré comme un gosse dont on vient de casser le balai à bascule. Il savait qu’il n’aurait jamais du dire ça à Will, jamais ! Et la réaction de son ami allait le vérifier :


« S’ayez… ma vie n’a plus aucun sens... »

Alek regarda son ami qui avait l’air abattu. Voilà, les rêves de quelqu’un d’autre étaient brisés par sa faute, ils en auraient certainement pleuré en cœur … s’ils n’avaient pas eu l’un et l’autre des ego surdimensionnés … quoique celui du jeune Hallen avait légèrement réduit ses temps derniers et le jeune homme était de plus en plus à toutes sortes de choses. Dont ce genre de traitrises ! Le rouge et or sentit ses yeux s’embuer, goutte qui faisait déborder le vase ou réel sentiment de s’être fait roulé dans la farine. Il essaya bite de se ressaisir, pour dire :

« Je … je ne voulais pas te le dire … c’est trop affreux comme histoire … pense aux enfants … »

Oui, combien d’autres petits sorciers s’effondreraient à cette nouvelle, ils ne devaient rien dire. Rien ! Alek se releva de devant le carton et ressortit sa baguette avant de la pointer sur le carton pour un autre « Reducto ». Quand le carton retrouva la taille d’une boîte d’allumette, le jeune homme la ramassa et la remit dans sa poche avant de se retourner vers le jeunes Slayers :

« C’est pour ça que ça doit rester un secret … tu promets ? »

Ses yeux lagons cherchaient désespérément le soutien de ceux de son ainé pour lui dire que c’était la bonne décision. Certes, cela semblait ridicule de se mettre dans cet état pour si peu, mais le jeune Gryffondor avait besoin de la confirmation de Will comme quoi, il fallait le prendre à cœur, frapper ce carton de la mention secret d’état. Oui, le jeune homme se sentait un peu comme en mission pour le gouvernement, il fallait protéger la santé mentale des enfants, à n’importe quel prix, sergent Hallen, au rapport !

Les deux jeunes gens s’assirent autour du carton. Alek tendit la main et attrapa sa première chocogrenouille qu’il déballa d’un coup rapide du poignet tel un habitué avant de mordre dedans comme s’il n’avait rien mangé depuis des semaines, ce qui était loin d’être le cas. Enfin, vint la première question tant redoutée qui pourtant coulait de source :

« Alors c’était comment chez Fedorus ? Parait qu’il a d’la famille célèbre. »

Le jeune Hallen haussa les épaules, la deuxième question allait peut-être lui épargner de répondre à la première, mais en même temps, il voulait être honnête avec son ami. S’il allait tout lui raconter en détails, non … c’était trop bizarre, franchement, mais il pouvait quand même lui dire pourquoi il avait eu un tel revirement de situation suite à cela, un virage à 180 degrés, comme on dit :

« Oui, sa mère je crois, mais c’est pas vraiment le genre de choses dont il aime vraiment parler. C’était … instructif. Il était trop âgé pour moi en fait, on attendait pas la même chose d’une relation et puis ça célébrité et les mini-groupies qui lui tournaient autour, c’est pas sain pour une relation, ça m’allait vraiment pas … enfin bref, je m’égare là ! »

Il en avait peut-être dit un peu trop, comme pour se justifier d’avoir laissé tomber l’australien. Mais qui voulait-il convaincre au juste ? Peut-être un peu lui-même quand même surement. Mais son blabal ne sembla pas trop affecter son ainé qui sur un air presque fier lui raconta :

« Moi j’ai pas fait grand-chose si ce n’est… recevoir la visite de Karly »

Aleksander ne savait pas trop si cette phrase attendait que lui pose des questions. C’était peut-être une ouverture pour une conversation un peu plus longue. De toute façon, le jeune rouge et or était d’une nature curieuse, et la question qui lui dévorait la bouche ne tarda pas à sortir :

« Ca s’est passé comment ? « 
« N’empêche c’est le pied d’être enfin en vacances ! »

Était-ce une manire d’éluder sa question ou n’avait-il réellement pas entendu ce qu’il lui avait demandé ? C’est vrai que les deux jeunes hommes n’étaient pas vraiment des habitués de ces conversations de filles, mais Alek était un adepte du « si on en parle pas, comme tu veux savoir », ce qui en gros voulait dire « mieux vaut des mots clairs que des suppositions douteuses » ce qui fait nettement plus classe quand même. Mais le Gryffondor n’était pas vraiment un pro de la littérature.

« Comme ça pas sain ? Arrête tu me fait limite peur là. Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Il est chelou ce mec ? Qu’est-ce qui cloche chez lui ? Va pas me dire qu’il est en trip sado maso ou je ne sais quoi. Si ??? »

Aleksander manqua de s’étouffer avec le bout de chocogrenouille qu’il était en train d’avaler … et qui franchement passa de travers. Il fallait avouer que Will avait une imagination assez débordante et franchement pas réaliste. Mais, songea amèrement Alek, il était dans le bon thème. Il revoyait encore cette scène avec la chair de poule quand il fermait ses yeux. Lui, Fedo, tous les deux, flirtant comme d’habitude puis lui paniquant comme un gosse quand ce dernier avait voulu passer aux choses sérieuses. Comme un gamin, oui, il n’y avait pas d’autre expression qui convenait. Bien sur, Fedo avait temporisé, l’avait rassuré niah niah niah et niah niah niah. Mais bon au final, Alek se disait que ce n’était pas plus mal que rien ne se soit vraiment passé quand il avait vu Minnie, cette intolérable gamine exécrable venir frappé à la porte le lendemain matin, c’était plus qu’il n’aurait pu endurer de toute manière. Bref tout ça, c’était du passé, c’est pour cela qu’il ne fit pas de commentaire supplémentaire à la question de son aîné, il se contenta de sourire avant de changer de sujet à savoir Karly, sujet beaucoup plus passionnant que sa vie sentimentale déprimante à lui :

« Ca s’est passé comment ? »
« Aucune fille peut me résister … N’empêche c’est le pied d’être enfin en vacances »

La réflexion de son ami fit sourire d’autant plus le rouge et or. Il ne se prétendait pas expert en décryptage de langage Williamesque, mais ça remarque et ce changement rapide de sujet ne voulait dire qu’une seule chose à ses yeux : il aimait cette fille comme un fou mais, comme toujours, sa fierté, son ego surtout, faisait sortir cette vérité d’une manière tout à fait différente. Typique en fait, mais tout à fait contraire à la manière d‘agir du jeune Hallen. Peut-être était-ce ce que son côté gay faisait ressortir chez le Gryffondor : l’étalage de sentiments bien mielleux, enfin bon, il avait toujours été un peu comme ça quand même, cela semblait être un minimum de nature.

« Et donc vu qu’avec Fédochou, c’est mort, tu va faire quoi ? Tu recommence a dragué les filles ? T’a d’la chance que j’soit plus sur le marché, sinon j’t’aurai une grosse concurrence. »Le jeune homme sourit, il sentait qu’il n’avait pas fini de se faire charrier sur sa petite aventure avec le célèbre joueur de Quidditch. Mais il ne s’en formalisa pas et répondit dans un franc sourire :
« Oui, je repars en chasse, entre nous mec, les filles c’est beaucoup plus simple que les garçon, tout aussi cool et moins sérieux. T’inquiète pas, tu auras le droit à un tableau récapitulatif »

C’était de l’humour, bien entendu, contrairement à son ami, Alek n’avait jamais été du genre à vraiment collectionner les filles, il les repoussaient même plus souvent qu’il n’allait les chercher … largement, quand le côté vélane ressort un peu de trop. Mais c’était une manière de faire comprendre à Will qu’il était revenu sur le marché pour un bout de temps. Le jeune rouge et or attrapa encore une autre chocogrenouille et mordit dedans à pleines dents, un sourire flottant sur ses lèvres, c’était le genre de décisions qui faisaient du bien au moral. Passant à une conversation moins sérieuse, Alek demanda :

« Des plans pour la fin de l’été ? »

« Bin justement puisque t’en parle… Une viré en Irlande ça te dit ? »

Aleksander eu un léger regard interrogateur. Qu’allait donc faire Will en Irlande ? Ce n’était pas personnellement le pays qu’il aurait choisi pour sa part comme destination de vacances. Mais qu’importe. Le rouge et or haussa les épaules comme pour dire : « Pourquoi pas après tout? ».

« J’suis invité chez Karly mais pour l’instant y’aura que moi et quatre filles. Bon pas que j’suis pas ravie de me retrouver avec un harem mais ça serait cool que tu viennes. »

Le jeune Hallen étouffa un rire avec difficulté, ce qui se manifesta par un grand sourire sur ses lèvres. Il avait eu raison plus tôt : Slayer était vraiment mordu de Karly, à un tel point qu’elle semblait déjà lui manquer. Pour le Gryffondor, ce que son ami lui demandait c’était plus de venir pour occuper les trois autres. Pourquoi pas? Franchement, il pouvait bien faire ça pour lui.

« Y’aura ma sœur, Kaprice du Quidditch et Kassy Salvadore, C’est une amie de Karly, je sais pas si tu connais. Sa mère dirige Cracbadaboum et elle a tendance à s’attiré des ennuis dans l’école. Ça te tente ? »

Le sourire du jeune homme se crispa légèrement, se transformant en sourire figé avant de disparaître. Kassy … il ne l’avait pas revue depuis la dernière fois où ils n’avaient pas vraiment eu le temps d’éclaircir ce qu’il se passait entre eux. Enfin, pour lui il ne se passait sentimentalement rien jusqu’à cet instant, où il prit conscience qu’elle lui manquait … qu’il avait envie de la voir. Hey oh ! C’était sensé être elle le cœur d’artichaut pas toi petit blondinet. C’était tout de même l’occasion parfaite, mais il n’en dit rien à Will murmurant simplement, les yeux dans le vague :

« Oui … je la connais … »

Quelle ironie … n’était-ce pas elle qui avant même qu’il comprenne son attirance pour les jeunes hommes lui avait demandé s’il en était ? Et voilà qu’il se mettait à avoir des pensées limites romantiques pour la jeune fille … il fallait qu’il arrête sérieusement ses délires et le meilleur traitement était peut-être de la voir et d’éclaircir les choses avec elle, même s’il ne voyait pas vraiment comment amener le sujet sur le tapis sans passer pour un imbécile. Will, lui, semblait bien loin de ce débat interne :

« s’te plaiiiiiiiiiiiiiit. Si tu viens pas j’vais être obliger de me coltiner des discussions maquillages et fringue et Lara me gonfle déjà avec ça toute seule alors avec ses copines… »

Alek sourit de nouveau. Il connaissait de vue la jumelle de son ami et il comprenait la douleur de Will. Il allait être du voyage, c’était certain. Cela lui faisait une bonne raison de s’éloigner de son frère en plus. Il était louche et … peut-être dangereux. Peut-être que ce voyage en Ecosse lui donnerait de plus l’occasion de rechercher qui avait formulé cette terrible prophétie … et pourquoi …

« Je viens … mais à une condition … Alek eu un sourire espiègle, sa condition était bidon et il savait qu’elle n’aurait aucun impact sur son ami mais peut-être l’écouterai-t-il … on peut rêver ! « Ne fait pas ton gros dur avec Karly ! »