Aleksander était rentré de chez Fedorus depuis quelques jours. Dire ça s’était bien ou mal passé, il en était tout simplement incapable. Une chose était sure, il doutait du fait qu’il veuille revivre une histoire comme celle-là. Les garçons, c’était vraiment compliqué quand on y réfléchissait. Et puis le jeune Hallen se sentait vraiment trop jeune pour le genre de relation que le joueur de Quidditch recherchait. Lui ne voulait absolument rien de sérieux. Il avait bientôt seize ans et tout ce qu’il voulait c’était ne pas se prendre la tête. Avoir une histoire facile. Apparemment ce n’était pas le genre de relations que les garçons proposaient. Tomas et Fedo l’avaient démontré avec brio. Il allait tout de suite arrêter ses petits jeux homosexuels et cette décision fut vécue comme un soulagement, une épine qu’on lui retirait du pied. Et le jeune rouge et or eut de la chance d’avoir prit cette décision avant ce jour, jour qui allait surement le troubler, le déranger au plus haut point, mais ça, il ne le savait pas encore.

Il s’était levé du bon pied, profitant du manoir qu’il avait ce matin-là, pour lui tout seul. Il avant glander au lit pendant un certain temps avant de se décider à bouger. Alek s’était fait apporter le petit-déjeuner par les elfes de maisons qui paraissaient désormais trop nombreux pour le peu d’habitants de la maison mais qu’ils ne pouvaient se résoudre à abandonner. C’était un peu comme des membres officieux de la famille, ou plutôt des meubles : quand ils sont là, on n’y fait pas attention, mais si on vous en retire un vous ne pourrez vous empêcher de remarquer son absence. Petit déjeuner avalé, il se dirigea vers la pièce où ils entreposaient les balais. Il y en avait de toutes sortes, pour toutes sortes d’utilisation. De son balai à bascule, au balan pour les longs trajets et les balais pour les courses express, en passant par son premier balai d’enfant. Mais la pièce majeure de la collection était sans aucun doute son balai actuel, qu’il avait acheté six mois auparavant quand il était sorti en fait. Il n’avait joué qu’un seul match dessus, mais il le chérissait déjà comme un objet sans prix. Et comme une fois par semaines, il allait s’en occuper. Le jeune homme sortit sa boute d’entretien et se mit à l’ouvrage. Il commença par couper les brindilles qui dépassaient un peu de trop du bout du balais. Il resserra ensuite l’armature et métal qui les tenaient toute ensemble. C’était un travail long qui l’occupa une grosse partie de la journée, mais ce n’était pas une tâche désagréable au jeune Alek pour qui le Quidditch était très important.

Il était en train de cirer le manche du balai, dernière étape de tout l’entretien quand on sonna à la porte. Plusieurs fois. Enfin, un elfe de maison sembla avoir fait entrer la personne qui avait sonné. Rassuré, Alek finit son ouvrage. Il venait de finir de tout ranger quand une elfe de maison vint le chercher avec un :

  « Un jeune homme avec une valise dit qu’il est ici chez lui monsieur. Nous l’avons fait entré et lui avons servit une tasse de thé, mais je pense que vous devriez prendre le relai, maître. »
« J’arrive tout de suite Vicky »

Le jeune homme essuya ses mains, sur un torchon avant de se diriger vers le salon où ils avaient l’habitude de recevoir les invités dans lequel les elfes avaient installé l’énergumène. Aleksander était légèrement curieux de voir à quoi ressemblait le jeune homme qui proférait de telles choses. Il en fallait du culot quand même. Le jeune Gryffondor poussa la porte et quelle ne fut pas sa surprise quand il vit de qui il s’agissait. Il connaissait bien le jeune homme. Elève à Poudlard également, mais plus âgé que lui d’une année, ils ne s’appréciaient guère. Cette animosité réciproque était partie du fait que leurs camarde ne cessaient de leur faire remarquer qu’ils se ressemblait drôlement et que leurs prénoms étaient vraiment proches. Aleksandar. Oh non, il n’était pas près d’oublier ce nom. Le jeune homme prit place dans le fauteuil en fasse de cet invité un peu particulier, une tasse de thé fumant déjà prête pour lui sur la table basse. Il regarda longuement le jeune homme avant de voir que finalement, il n’avait pas l’intention de briser le silence le premier.

« Aleksandar … dit moi, que fais-tu ici? »

Le jeune Hallen ne mentionna pas ce que l’elfe lui avait rapporté. Autant vérifier par lui-même après tout.

« Je viens poser mes valises là où elle aurait toujours dût être. Petit frère. »

Heureusement pour lui qu’il était assit, sinon Aleksander serait tout simplement tombé de stupeur. Qu’est-ce que c’était que cette histoire encore? Le jeune homme n’en avait donc tout simplement pas assez de devoir le supporter à l’école, quand on leur disait qu’ils se ressemblaient étrangement, physiquement, leur prénom et tout et tout, jusqu’à même se faire charrier sur le sujet. Parce que franchement, à par ça, les deux jeunes gens n’avaient strictement rien en commun. Ils étaient tout ce qu’il y avait de plus opposé, en fait. Le jeune Hallen ne savait vraiment pas trop quel jeu jouait le jeune Aleksandar, il ne pouvait tout simplement pas être sérieux. C’est pourquoi il l’interrogea:

  « Tu dis n’importe quoi, rassure-moi ! » Mais au même moment, le jeune homme déclara:

« Je suis ravie d’apprendre que je ne suis pas le dernier au courant des cachoteries de la famille. Je suis au regret de t’apprendre que tu va devoir me faire une place ici. »

Les yeux d’Alek atteignirent au moins la taille de soucoupes. Non, il ne bluffait pas. Cela paraissait tellement évident, maintenant qu’il ne disait, leur ressemblance, son prénom Serbe, tout comme le sien et sa présence ici. Le jeune rouge et or parvenait à se souvenir que le jeune homme vivait jusqu’alors à l’orphelinat du chemin de Traverse. Tout prenait un sens. Mais pourquoi maintenant? Cette question fut cependant mise de côté par une bouffée de rage sans pareil : pourquoi diable lui avait-on caché ce frère? Il y avait eu milles moments pour sa mère de lui annoncer une telle nouvelle. Par exemple quand il lui avait parlé du jeune Serpentard la première fois, lui racontant les petites blagues de Poudlard. Quand il avait dit :  « Oui, on se ressemble drôlement, ça fait rire les autres », au lieu de lui répondre :  « Ignore-le » comme elle l’avait fait, elle aurait pu dire un truc du genre :  « C’est normal mon chéri, c’est ton grand frère ». Mais non! Rien de tout ça! Il se sentait trahi et humilié d’être le dernier au courant. Le jeune Alek se demandait bien quand et comment le jeune vert et argent l’avait appris. Ce n’était pas de sa faute après tout. Mais surtout, la plus grande question était de savoir pourquoi. Oui, pourquoi diable ce grand frère n’avait pas grandit avec lui? Il aurait peut-être été totalement différent si ça avait été le cas, moins Serpentard, en tout cas! Mais encore une fois, rien de tout ça n’était sa faute, et comme à son habitude, le jeune Hallen s’efforça d’être gentil:

« C’est pas un souci, il y a largement de la place pour deux, voir plus, même si franchement une autre surprise de ce genre serait mal venue! Mais explique moi tout avant : Pourquoi? Quand? Comment? Et toi comment tu peux en être sur? »

Oui, le problème n’était pas vraiment la place qu’il y avait ou non pour eux deux, mais pourquoi il y avait à en faire, pourquoi il n’y en avait pas toujours eu? Le jeune Alek se posait mille et une questions et ne parvenait pas vraiment à déterminer comme il prenait la nouvelle : la vérité ? Il n’arrivait pas à faire comme si tout cela était réel.

« J’en suis certain car c’est ton père ou plutôt le notre qui me l’a apprit par le biais d’une lettre. Il semblerait voit tu que je sois le mal incarner et que de ce fait je devais pour tout les moyens être éloigné de vous sous peine de te faire du mal. Risible n’est-ce pas ? »

Là, Aleksander se sentit nettement moins calme. De une, comment avait-il pu recevoir une lettre de leur père alors qu’il était mort, hein? Et ensuite, le jeune rouge et or ne supportait pas qu’on en dise du mal ou qu’on s’en moque. L’image paternelle avait toujours pour lui été un exemple, la voie à suivre, même si finalement il ne l’avait que très peu connu, à cause de ce foutu ministère et de ces foutus Mangemorts. Son sang ne fit donc qu’un tour et il dit sur un ton tout à fait cinique qui ne lui ressemblait absolument pas:

« Il est mort comment il aurait pu t’envoyer une lettre, hein? Et tu l’aurais connu tu n’en parlerais pas ain… »Mais le jeune homme fut coupé dans sa phrase par celui qui semblait être son grand frère et sa phrase le fit taire instantanément :
. « Les prophéties… Elles peuvent être bénéfiques comme détruire la vie d’un pauvre bébé innocent, tu ne crois pas ? Les jeunes époux auront deux fils. Le second sera la gentillesse, la pureté même, cet enfant vouera sa vie à faire le bonheur de ceux qui l'entourent, leur apporteront joie et amour. Mais le premier sera la perversion et le diable incarné, cet enfant fera le malheur autour de lui. Les jeunes mariés doivent se débarrasser de lui, pour le bien de tous. S’ils ne le font pas, malheur et mort s'abattront sur leur foyer, mettant même en danger l'existence du second.»

Alek eut un léger mouvement de recul. Il n’avait jamais entendu une telle chose. Pourquoi était-il donc toujours le dernier au courant des choses ? Mais si son père avait prit cette menace au sérieux, ce n’était pas anodin. Devait-il avoir peur de ce frère qui sortait de nulle part? Il n’en savait rien. Après tout, ce que la prophétie ne disait peut-être pas c’était que l’abandon avait fait de ce jeune homme … un Serpentard. Alek trouvait que ce mot résumait vraiment plein de choses. Bien entendu, ce n’était que sa vision simpliste et innocente des choses. Mais au fond, il sentait qu’il n’avait peut-être pas tort de penser que c’est ses parents qui avaient entretenus une telle psychose autour d’Aleksandar, finalement. Bien sur, ça, il le garda pour lui. De toute façon, le vert et argent fit une énième réflexion ironique qu’il semblait tant aimer:

« Personnellement je trouve cela un brin trop mélodramatique. On se croirait tout droit sortit d’un épisode d’amour gloire et sorcier. Qu’en pense-tu ? »

Il semblait vraiment prendre tout ça à la légère, comme si ça ne l’atteignait pas du tout. Non, sérieusement, comparer cette prophétie qui avait complètement changé sa vie à lui, celle d’Alek nettement moins, à une série cheminettisée complètement débile, c’était tout de même ne pas y accorder beaucoup d’importance, et pourtant, ça en avait … remettant en question tout le monde dans lequel ils évoluaient. Alek ne pouvait cependant s’empêcher de se demander qui avait fait une telle prophétie… si seulement il savait … Il se contenta donc de lui répondre :

« Moi je trouva pas ça vraiment drôle, mais bon, du moment que tu le prends bien, personnellement à ta place, je serais fou de rage, mais bon, ce n’est peut-être qu’une autre pensée mélodramatique, après tout »

Alek s’enfonça au fond de son fauteuil, attendant la réaction du jeune homme. Si il était effectivement en colère, c’était le moment de lui dire un truc du genre : « Je le suis et j’ai bien l’intention de t’étriper, rien qui pour avoir osé exister à ma place », ce qui n’aurait pas étonné le rouge et or outre mesure. Après tout, c’est bien ce que la prophétie annonçait non, qu’Aleksandar allait se débarrasser de lui un jour ou l’autre! Oui, il avait légèrement la trouille, mais pour le moment, il était en sécurité chez lui, rien ne pouvait lui arriver autour d’une tasse de thé ou pour le coup on aurait vraiment été dans le mélodrame!

« Je ne le suis pas. Certes j’aurais préféré grandir à tes côté mais a quoi bon être fou de rage ? J’ai enfin retrouvait les miens, n’est-ce pas cela l’essentiel ? Je suis ravie que tu sois de mon sang Aleksander. J’ai longtemps rêvé pouvoir ne plus être fils unique. »

Aleksander se demandait comment il devait prendre cette phrase. D’un côté, le jeune homme était annoncé par la prophétie comme dangereux et surtout pour lui. Et même si ce genre de prédictions étaient le plus souvent un ramassis d’âneries, si son père l’avait prise au sérieux, il se disait qu’il se devait de faire de même. Mais d’un autre côté, Aleksandar semblait sincère et le jeune rouge et or ne pouvait s’empêcher de penser qu’il ressentirait exactement cela si c’était à lui que cela arrivait. Et le jeune Hallen avait une incroyable tendance à croire en la bonté de chacun. C’est vrai finalement, même s’il était un Serpentard, peut-être avait-il un bon fond? Peut-être que Alek stigmatisait trop les vert et argent? Autant croire au père noël, non ? Le problème était que Alek était prompt à se genre de choses. Naïf dirait certains, simplet diraient d’autre, mais pour lui, ce n’était que de la gentillesse sans arrière pensée. Il ne répondit donc rien, convaincu après délibération interne, que le jeune vert et argent était sincère.

« Et toi petit Frère ? Que penses-tu de toute cette histoire ? »

Alek ne savait pas trop quoi en penser justement. Il n’avait pas une faculté de réflexion des plus élevées. Il en pensait pleins de choses contradictoires en fait. D’un côté, le jeune Hallen se disait que c’était chouette, il avait toujours voulu un grand frère, même s’il n’en avait pas réellement besoin, Will tenant plus ou moins ce rôle à ses yeux, et personne ne pouvant jamais le remplacer. Mais d’un autre côté, une part de lui lui insufflait de se méfier, part de lui qu’il avait choisit de faire taire pour l’instant. Les moments que devaient avoir passé son grand frère, donc, dans son enfance ne devaient pas être tout rose et il se devaient maintenant de rattraper un peu tout ça. Oui, il le prenait plutôt mieux que ce à quoi tout le monde pouvait normalement s’attendre dans ce genre de situation, mais c’était peut-être aussi plutôt qu’il ne réalisait pas encore bien et passait tour à tour de la colère, à l’indignation, puis à la tristesse, la compréhension et la gentillesse pour finir, puisque c’était toujours là que tout le menait.

« Je pense que je vais aller de faire préparer une chambre tout de suite … VICKY ! » L’elfe de maison arriva sur l’instant.
« Oui, maître ? »
« Tu veux aller préparer une chambre pour Aleksandar s’il te plait … Pas celles des invités au deuxième, une du premier, veux-tu … »

Les chambres du premier étage étaient uniquement réservées à la famille et il en avait toujours été ainsi, l’elfe de maison le savait bien, mais elle ne posa pas de question et s’exécuta :

« Bien maître, ça sera tout ? »
« Oui, Vicky, mais assure toi que tous les elfes obéissent à Aleksandar, s’il te plait, merci Vicky ! »

Alek aimait beaucoup les elfes de maison de la famille et il les traitait avec gentilles en réponse à leur obéissance et loyauté sans faille. Il espérait qu’il en irait de même pour le nouveau membre de la famille. Il se retourna vers le jeune Serpentard et lui dit :

«  Tu es ici chez toi, si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas … »

« Merci petit frère »

Aleksander regarda son frère se lever pour suivre l’elfe. Décidément, il n’y avait pas besoin de lui dire deux fois de faire comme chez lui non plus. Alek ne savait pas trop à quoi s’attendre. Pour l’instant, il agissait plus par automatisme d’après les valeurs qu’on lui avait apprises. L’éducation parlait, la raison se taisait. Aurait-il a le regretter ? Peut-être, mais il ne s’en doutait pas encore, croyant comme toujours au meilleur en chacun. Le jeune Hallen était néanmoins déboussolé, ne sachant plus à qui faire confiance … après tout, sa propre mère lui avait menti pendant toute sa vie et son père … et bien il avait pensé à une lettre pour son premier fils quand il mourrait, mais pas pour le second. La figure paternelle passait ainsi de héros et modèle à menteur et félon. Ce qu’il allait faire de tous ces sentiments dans un avenir proche ou non? Il n’en savait rien. Il était un peu comme un enfant que sa mère à oublié à la garderie, comme un chien abattu abandonné sur le bord de la route … Il n’avait plus personne sur qui compter pour lui montrer ce qu’il devait faire et penser à part ce nouveau frère qu’il doutait même d’avoir le droit d’aimer à cause de cette prophétie, bien que de son humble avis, il le méritait, ne serai-ce que de ce par quoi il était passé dans son enfance …