18h45. Erika tournait au coin d’une rue qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle l’avait souvent emprunté à l’époque pour se rendre dans un bar miteux, à la recherche de nouvelles proies. C’était ici qu’elle avait trouvé la plupart de ses contrats aussi. La demoiselle n’était pas facile à l’époque, elle l’était encore moins aujourd’hui en tant que madame. Ce bar, elle allait y retourner ce soir, pourtant c’était différent cette fois ci. Premièrement parce qu’elle savait qui elle allait chercher, deuxièmement, car cet établissement appartenait désormais à son mari. Il y avait des points positif et négatif à cet achat. Tout d’abord, elle ne pourrait plus en faire son terrain de chasse, trop suspect, mais en échange, elle allait pouvoir siroter à l’œil.

Lorsqu’elle poussât la porte du bar, elle sentit une odeur familière. Non pas celle de la moisissure qui recouvrait le sol autrefois, mais celle qu’elle recherchait. C’était un mélange de menthe et de… Mandragore ? Elle était bien ici. Parfait, mise en place du plan B. Ce soir, elle allait improviser une petite partie de chasse, et son gibier serait presque trop facile à avoir. Elle allât s’installer à une table dans un coin. SI elle avait bien suivit, Mlle Davis n’allais pas tarder à terminer son service. Elle n’était pourtant pas ici, certainement dans la réserve à apprendre à compter les bouteilles. D’un geste de la main, Erika interpellât une serveuse. Pourquoi donc faillit il qu’elles soient toute du même style. Non pas physiquement, pourtant elles avaient toute l’air plus débiles les une que les autres. Décidément, il ne changerait jamais. Au moins elle lui avait fait passer son gout pour les Hawaïennes.

- Que puis-je pour vous madame ?
- Une vodka…
- Bien sur tout de suite. Autre chose ?

On ne pouvait pas manquer qu’elles étaient tout de même bien élevées.

- Oui. J’aurais souhaité m’entretenir avec Mlle Davis.
- Euh… Oui bien sur je vais la chercher. Qui dois-je lui annoncer.
- Erika Bathory. Au cas où elle ne saurait pas qui je suis, dites lui simplement la femme de Yon. Nous nous somme déjà rencontré elle et moi.

Un éclair de lucidité semblât frapper le visage de la serveuse quand elle avait prononcé son nom. La femme du boss en personne. Elle acquiesçât d’un signe de tête et disparut derrière le comptoir. C’est partit, ce soir ca va être ta fête.

Le temps d’attente ne fut pas réellement long. Son verre arrivât entre temps, apparemment, l’information circulait vite. Les regards des employés se posaient sur elle, peut être histoire de prendre une photo mentale de la jeune femme, pour ne pas reproduire d’erreur la prochaine fois. Ne disait on pas que Yon était veuf ? Voilà la question qui se posait, mais à cet instant, elle n’en avait que faire. Elle était bien trop impatiente que la soirée débute enfin, peut être trop. Elle l’entendit bien avoir de la voir. Malgré le bruit ambiant, son oreille affutée pouvait capter le claquement de ses talons aiguilles. Le pire, ce fut l’odeur. Elle l’avait sentit en entrant dans le bar, mais plus elle s’approchait, plus elle était distincte. S’était elle plongé dans le flacon ? C’était une odeur à la fois trop faire et sucrée pour elle, qui devait avoir le don d’en écœurer plus d’un. Mais la plastique de Bridget Davis devait aider à passer outre. Erika allait l’aider à re-parfumer le tout d’une odeur plus âcre, rouillée, c’est ainsi que certain la perçoive. Pour Erika, c’était un des fumets qu’elle appréciait le plus.

Lorsqu’Erika posât ses yeux sur elle, un léger rictus animât sa lèvre. Déchiré entre l’impatience et le dégoût qu’elle lui inspirait, pourtant, elle ne mit pas plus d’une seconde pour afficher un sourire. Mlle Davis semblait prête pour un défilé. Sac de marque, ongles vernis de façon impeccable, mais le maquillage la faisait toujours passer pour un pot de peinture, pour ne pas être vulgaire. Il fallait justement qu’Erika se contienne si elle voulait la duper, autant commencer dans ses propres réflexions. Elle ne pu cependant s’empêcher de se demander comment elle pouvait marcher avec des talons pareils. Ce devait être une torture de porter ceci à longueur de journée, elle se demandât même si elle serait capable de courir avec eux, mais la fausse brune venait d’arriver face à elle et commençait déjà à parler beaucoup trop vite.

- Tu voulais me voir? J'te préviens j'ai pas le temps là j'ai un truc super important à faire donc soit tu viens avec moi soit tu te dépêches.

Parfait, elle n’aurait même pas à trouver une excuse pour lui faire quitter les lieux. Elle avalât son verre avant de li faire un signe vers la porte. Erika ne savait pas encore ou elle allait l’embarquer, mais elle était sure de ne jamais arriver à destination.

- Je suis venue te voir pour m’excuser,… les mots lui faisaient presque mal,… Pour mon comportement de l’autre soir. Je n’aurais pas du agir de la sorte. J’ai toujours eu du mal à supporter de voir une belle femme s’approcher de Yon.

Elle n’utiliserait pas le mot « mari » ce soir, si ca pouvait l’aider à la mettre en confiance, ce serait une bonne chose. Elle ne pensait pas qu’il en faille beaucoup pour duper Bridget. EN attendant, elle l’avait suivit sans prêter attention au chemin qu’elles empruntaient.

- Au fait, ou va-t-on exactement ?

Il y a des gens qui semblent fait pour s’attirer des ennuis. C’est comme s’il portait une pancarte au dessus de la tête avec inscrit : « abattez-moi ». Bridget faisait partit de ceux là, mais plus elle ouvrait la bouche, plus elle agissait, plus la pancarte se remplissait. « Faites vite », « Je suis nocive pour la planète », « Non mais vous attendez quoi, allez y ». Erika avait du mal à garder son sourire, et le peu de temps qu’elle avait passé avec l’énergumène ne lui faisait rien présager de bon. Ca allait être de plus en plus difficile, alors autant tourner tout immédiatement à la dérision. Il fallait avouer que c’était drôle, l’entendre dire qu’elle était plus belle et plus intelligente, venant de n’importe qui, cela l’aurait fait rire, mais elle avait couché avec Yon, et le pire c’est qu’elle était jalouse… Pourtant, elle n’avait rien a lui envier, mais elle avait beau être totalement insensible à n’importe quel sentiment, celui qu’elle éprouvait envers Yon était indescriptible, et le fait que cette pimbêche tente de se l’appropriait la rendait folle de rage. Mais pour l’instant elle la suivait avec un large sourire de façade, faisant mine de s’intéresser aux futurs évènements, mais en réalité, elle prêtait plus d’attention à la foule qui emplissait les rues. Dès qu’il n’y aurait plu personne, Bridget disparaitrait de ce monde. Malheureusement, il semblait que le bonheur d’Erika allait devoir attendre, car il n’y avait pas une seconde de paix dans ses foutues rues.

- On va à l'inauguration du nouveau parfum-chewing-gum de Ni-oui Ni-non!! Fraise-Mandragoooooooooooore!!! Haaan je suis toute excitée ça va être super hypra génial Riri!! Je peux t'appeler Riri hein? Entre copines... On va avoir droit à des échantillons gratuiiiiiiiits!! Faudra trop qu'on participe au jeu concours dans le château!!!

Méga super génialissime !!!! Pendant une seconde, la belle Hongroise avait eu envie de se sucider. Mais impossible de s’échapper pour l’instant. Ce qui l’embêtait le plus c’était de se montrer en compagnie de la fausse brune à cette réception. Premièrement, elle n’était pas censée être en vie, bien qu’elle doutait que des gens importants du ministère étant au courant de sa mort n’avait rien à faire ici, deuxièmement, si quelqu’un l’apercevait avec elle avant sa disparition, il se pourrait que des soupçons se porte sur elle. Tant pis, elle se poserait la question plus tard. Elle reportât son attention sur les babillages inutiles de Bridget alors qu’elle observait des petites boules de fourrures d’un ton rose criard.

-Hum… Oui, oui, j’ai connu une blonde qui en avait un.

Malheureusement pour elle, elle s’était étouffé avec après une séance de torture bien trop courte au gout d’Erika. Elle était prête à tout supporter, mais alors qu’elle avait tourné la tête pour vérifier une nouvelle fois qu’elle ne pouvait pas encore s’éclipser, elle se retrouvât avec un chou dégueulasse enfoncé dans la gorge. Garde ton sang froid, sourit… Elle allait souffrir, oh oui, elle prendrait tout son temps.

Toujours est il qu’il n’y eu aucun moment de libre pour s’excuser, et elle pénétrât dans la salle de la réception, tiré par le bras par sa complice. Elle ne l’écoutait plus, se contentant de sourire et d’observer l’assemblée, elle n’avait pas très envie de se faire remarquer, mais avec la cinglée qui n’arrêtait pas de pousser des petits cris d’extases accrochée à son bras, cela paraissait difficile. Une explosion retentit dans l’air, et Erika se retrouvât recouverte de paillette rose. Elle commençait à être exaspérée, pourtant, elle ne lâcherait pas l’affaire. Cale ne l’enchantait pas de devoir se trimbaler dans un château rose bonbon en chewing-gum, mais c’était peut être là sa chance. Au diable la torture, s’il le fallait, un simple coup de poignard dans un recoin lui suffirait, mais elle n’attendrait pas bien longtemps, ca devenait insupportable. Elle retirât ses talons, imitant sa comparse, et grimpât dans le château. Heureusement, elle avait choisit une tenue plutôt souple, ce qui lui permettait d’évoluer avec aisance. Elle ne savait pas exactement en quoi consistait le jeu concours, mais elle se devait d’avancer. La main sur l’étrangleuse, elle avançât patiemment, et tout à coup, plus personne. Elle empoignât Bridget par le cou, et… Quelqu’un apparut à sa droite. Elle n’avait même pas eu le temps de sortir l’étrangleuse, elle n’y arriverait donc jamais.

-Oh désolé, j’ai faillit tomber, je me suis rattrapé à ce que j’ai pu.

Difficile de le faire croire, mais cette écervelée n’aurait peu être pas remarqué qu’elle avait faillit se faire étranglé, pour détourner l’attention, elle reprit la parole, lançant la première chose débile qui lui passait à l’esprit.

- Dit, tu crois qu’on peu mordre dans le château pour goûter le chewing-gum ?

Avec un peu de chance, celui-ci s’effondrerait sur elle, et elle se retrouverait étouffée. Peu importe la façon maintenant, pourvut qu’elle meure.

On n’a pas idée de parler autant. Erika ne pouvait tout bonnement pas se concentrer assez longtemps sur les stupidités qui sortaient de la bouche de la fausse brune, aussi laissait elle passer quelques phrases sans y apporter de réponse. Après tout, elle était tellement stupide qu’elle ne s’en rendrait tout bonnement pas compte, ou du moins elle en tirerait ses propres conclusions, et partirais dans ses délires psychédélique ou elle se trouvait être la reine du monde au bras d’un Yon à ses pieds. Rien que l’idée était hilarante. Elle en avait rencontré des cruches, le monde en comptait beaucoup trop et Erika mettait un point d’honneur à débarrasser la terre de cette vermine qui avait tendance à se répandre un peu trop facilement à son goût. Mais là, elle avait trouvé la perle rare. Certaines personnes peuvent se montrer maladroites dans leur parole, mais en général, ils sentent le danger. Elle en revanche s’enfonçait à chaque mot un peu plus dans la mélasse, et Erika se donnerait un malin plaisir d’appuyer sa tête pour l’enfoncer au bon moment et qu’elle se noie toute seule dans sa stupidité.

- Pfiou je suis rassurée. Pendant un moment j'ai cru que j'allais être obligée de t'appeler Erika, tu imagines! Mais quelle horreur ma pauvre. Erika ça fait un peu prostituée de l'est tu trouves pas? Le genre hommasse et aculte, tu vois? Non mais Riri c'est beaucoup mieux quoi...

Qu’est ce que je disais. En plus la belle Hongroise ne savait pas vraiment si elle faisait exprès d’utiliser des mots qu’elle ne comprenait pas. Elle comprendrait plus tard que c’est mot étaient une transformation des vrais. Du coup elle affichât son plus beau sourire, elle se rattraperait bien assez tôt. Cependant, il ne fallait pas trop tarder, elle était bien capable de lui retirer son plaisir en s’étouffant avec son chewing-gum. Car croyait le ou non, mais lorsque Erika lui avait demandé si elle pensait que le château était mangeable, celle-ci n’avait presque pas hésité avant de répondre.

- Connaissant Ni-oui Ni-non... attends mais on a qu'à tester!!

Et la voilà qui se jetait sur le château à pleine bouche. Les gens alentour l’observaient d’un air incrédule. Mais pourquoi fallait-il qu’il y ait tant de monde. De nos jours plus moyen de tuer quelqu’un en paix. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Bridget avait emmêlé le chewing-gum dans ses cheveux. Erika levât les yeux au ciel d’un air exaspéré, mais cela lui ouvrait une porte de sortie.

- Ah merde! J'ai les cheveux pris dans le chewingum, tu veux pas m'aider riri? Parce que c'est hyper trop pas sexe quoi..."

Instinctivement, « Riri » avait glissé sa main vers sa cuisse pour saisir sa dague, mais à la réflexion cela serait peur être trop voyant. Se saisissant de sa baguette, elle avait décidé de ne pas faire dans la dentelle. Le sortilège de découpe tranchât dans le vif libérant la tête de Bree du chewin-gum et d’une bonne partie de ses cheveux.

- Bon n’ait pas peur, s’était trop emmêlé il a fallut couper large, mais ne t’inquiète pas je connais quelqu’un qui va t’arranger ça, elle fait des merveilles. C’est elle qui a coiffé toute les stars d’amour gloire et sorcier…

Elle savait que cet argument devrait faire mouche. « Coiffeur de star oh mon dieu » ….

- Suis moi, tu peux pas rester comme ca en public quand même c’est pas… Hype…

Elle l’attrapât par le bras, la faisant quitter la pièce pour se retrouver dans la rue. Juste le temps de récupérer leurs chaussure, et sans la lâcher, elle transplanât. L’endroit était sombre, une forêt pas choisit du tout au hasard, puisqu’Erika en connaissait le moindre recoin. Que la chasse commence.

La réaction de la fausse brune ne se fit pas attendre. Pour une personne aussi superficielle, qu’existe-t-il de plus important ? Après sa propre personne, ses cheveux bien sur. Et Erika avait tapé juste en lui parlant de la coiffeuse des stars d’amour gloire et sorcier. Elle n’avait jamais regardé cette daube télévisuelle, mais allez savoir pourquoi une grande partie de la gent féminine ne jurais que par ça. Pas étonnant que Bridget en soit aussi fan. Il n’avait donc pas été bien difficile de la faire suivre. Maintenant tout était parfait, la belle Hongroise allait pouvoir passer à la vitesse supérieure, et surtout à une partie de la soirée qu’elle allait apprécier. Encore faudrait-il que Bree comprennent. Abattra une proie effrayée avait toujours été bien plus amusant, et dans le cas de la fausse brune, il n’était pas évident qu’elle comprenne avant d’avoir le couteau sous la gorge.

- Suis moi, tu peux pas rester comme ca en public quand même c’est pas… Hype…
- Non pas hype du tout pour une itwitch comme moi.

Elle avait pioché le mot dans le vocabulaire de sa future victime pour faire mouche, et elle ne s’était pas trompée. Une itwitch ? Quèsaco ? Aucune idée, mais après tout, ce n’était pas la première fois qu’Erika nageait en eau trouble pour comprendre le langage de Bridget. Quelques secondes plus tard, elles se retrouvèrent dans la forêt. Même débile, la proie allait tout de même se douter que quelque chose clochait. Ou Pas… Allez savoir, Erika s'attendais à tout avec elle.

- Mais… qu'est-ce que c'est que cet endroit pourri...

Certainement pas le salon de coiffure qu’elle avait imaginé dans ses plus beaux rêves. Le sol était envahi de fougères, et le soir tombant, la luminosité baissait à chaque seconde. Cette forêt avait quelque chose de sinistre, et pour cause, c’était le terrain de jeu favori de la Hongroise, quand ses victimes avait été assez crédules pour la suivre sans ciller. Il y avait même eu plusieurs corps transformé ici, des gens porté disparu qui ne referaient jamais surface, ayant été métamorphosé en un caillou quelconque ou autre chose, cela dépendait de la créativité de la dame. Lorsque Bridget posât son regard interrogateur sur Erika, elle y découvrit un sourire différent de ceux qu’elle avait pu voir tout au long de la soirée. Il n’était plus hypocrite, il était carnassier. On apercevait ses dents d’un blanc immaculé, et la faible luminosité les faisaient ressembler à des crocs aiguisés prêt à tailler dans le vif. Une étincelle semblât s’allumer dans la tête de la fausse brune. Surprenant qu’elle comprenne si vite, comme quoi si elle le désirait, elle pouvait se montrer moins bête qu’elle en avait l’air.

- J'ai tout compris figure toi! Tu m'as traîné ici pour me... pour me...
- Pas pour te faire un brushing en tout cas…

Une petite course poursuite, quoi de mieux pour attaquer la soirée. Mais non, il fallait que mademoiselle s’étale lamentablement à cause de ses supers talon pétasse. Ca irait peut être plus vite que prévu. Dommage… Déjà les talons fonçaient vers le visage d’Erika, d’un geste vif, elle sortit sa baguette et la pointât vers les talons qui explosèrent en plein vol avant de l’atteindre. Elle aurait mieux fait de garder ses chaussures, quoi que… Avec elle, elle aurait chuté sans cesse, et sans, elle allait s’écorcher les pieds à chaque pas. Dans chacun des cas, elle aurait un désavantage, sa lenteur. Et la voilà qui détalait. Erika n’était pas le moins stressé, elle avait jeté des sort de protection sur cet endroit, personne n’entendrait de bruit, on ne pouvait même pas transplanner à moins d’atteindre l’orée de la forêt, chose qui n’arriverait pas étant donné qu’elle se trouvait à quelques kilomètre. Bridget ne vivrait pas assez longtemps pour l’atteindre. Une chose scintillante traversât les airs. Tien, elle n’avait pas pensé à ça. Elle savait ce qui allait se passer, cet appel au secours ne servirait à rien. Aussi, elle laissât s’échapper un petit rire et parlât de sorte que la fuyarde l’entende.

- Ca ne sert à rien chérie. Il ne viendra pas. Il a bien trop de chose à faire pour se préoccuper de toi. Tu ne le connais même pas, et si ça avait été le cas, tu aurais su dès le début que jamais il ne placerait une petite serveuse de merde à ses côté. Il est fait pour régner, avec une reine à ses côtés, pas une pute.

Erika la suivait lentement, et invisiblement. Elle était tout prêt, mais elle voulait qu’elle meure peur avant de donner son dernier souffle entre ses mains. C’était un avantage qu’elle avait toujours eu sur les autres grâce à son don. L’evanesmagie, c’était à croire que ce don avait été inventé pour elle, Erika le maîtrisait à merveille. Elle s’était empoignée de sa dague, et de temps à autres, passait assez prêt pour lui érafler le bras, la jambe… Comme une pauvre petite bête traquée par un assaillant invisible. Des ténèbres, la voix d’Erika s’élevât dans un murmure. Elle voulait que le désespoir envahisse totalement le gibier.

- Tu veux savoir ? Il est même au courant de ce que je suis en train de faire. C’est lui qui m’a donné le feu vert.

Elle réapparut alors, un sourire carnassier sur ses lèvres, saisissant Bridget par la gorge, la soulevant légèrement du sol, pour la propulser un peu plus loin contre un arbre. Fuis moi si tu peux.

Cela faisait bien longtemps qu’Erika n’avait pas pris autant de plaisir avec une de ses proies. Quand la bête se sait perdu, cela devient parfois hilarant. Et dans le cas de Bridget, ça valait le détour. A la voir détaler comme un lapin, pieds nue dans la forêt, ce qui ne devait en rien arranger les choses. La chasseuse aurait tout aussi bien pu la suivre les yeux fermés, grâce au fumet que laissait échapper le sang qui s’écoulait de ses égratignures. En général, c’était une odeur assez particulière, reconnaissable entre mille, même si chaque personne avait sa petite touche en plus, comme ci la personnalité s’imprégnait dans l’odeur pour marquer la différence de chaque être. Chez elle, s’était une sorte de… Pas étonnant, et navrant à la fois. Menthe mandragore, pas étonnant. Il faudrait qu’elle évite de trop se tacher, sinon elle allait empester en rentrant ce soir. Peut être n’aurait elle-même pas le temps de se tâcher, car cette cruche de Bridget ne regardait pas vraiment ou elle allait et se prenait souvent un arbre en pleine face. AU moins, elle n’avait pas besoin de courir, mais c’est qu’elle allait finir par lui gâcher son plaisir en se provoquant une commotion cérébrale.

- C'est pas vraiiiiiii il m'aiiiiiiiiiiiiime il va veniiiiiiiiiiiiiiiiir.

Désespérant, voilà les ravage que provoque l’amour, surtout quand il est à sens unique. Ce cri venant du cœur, elle aurait presque pu faire pitié. Une pauvre jeune fille bafouée par un homme… Mais dans l’histoire, c’était Yon qui était à plaindre. Comment avait il pu supporter une horreur pareille. Le plus hallucinant tait qu’elle était persuadée de son amour, alors qu’il ne le lui avait jamais dit clairement. Il ne fallait pas être devin pour le savoir. L’espoir fait vivre, mais dans ce cas là, il allait juste précipiter sa mort. Elle était tellement sure. Erika toujours invisible à l’œil nu commençait à en avoir marre. Non pas a cause des soit disant sentiments de Yon pour cette larve, mais à cause de ces cri geignard. Insupportable.


- OMG!! Un fantôme! Un fantAAAAAAAAAAAAAH!

Mouais… Il fallait qu’elle lui donne une petite leçon, histoire qu’elle comprenne qu’elle était seule au monde. Et c’est ce qu’elle fit en réapparaissant devant elle pour lui dire ce qu’elle aurait déjà du sentir au fond d’elle. Il ne viendrait pas, pire, il savait pertinemment ce qui se passait, mais il ne bougerait pas le petit doigt. C’était presque drôle de la voir s’écraser contre le tronc d’arbre. Elle l’avait légèrement assommé, au moins cela lui épargnerais ses pleurs pendant quelques secondes.


- Mais c'est lui... il m'a dit qu'il m'aimait... moi je voulais pas au début, c'est arrivé comme... comme ça. Et en plus quand on couchait ensemble, j'étais persuadée qu'il en voyait une autre. Une playwitch aussi en plus... il ... il va te faire la même chose. Ca l'arrange bien dans le fond tout ça... et toi tu te laisses aveugler par ce qu'il dit...

Erika laissât échapper un grand rire avant de la plaquer à l’arbre. Elle la maintenait d’une seule main, laissant la pointe de sa dague glisser sur la joue de la playwitch, sans pour autant l’entailler.

- Il t’a dit qu’il t’aimait ? Seulement dans tes rêves les plus fous. Tu essaye de me faire croire qu’il me trompera ? Mais ce que tu ne sais pas c’est que nous somme uni par un lien que même toi tu ne peu imaginer. Un lien de sang, d’amour, de chair.

La lame vint se positionner sur sa gorge, là ou palpite le sang, prête à trancher la carotide.

- Allez je vais être sympa avec toi. Tu préfère quoi ? Un coup rapide ? Je peu faire durer le plaisir si tu veux. Je dois avouer que c’est ce que je préfère, mais tu me fais tellement pitié que je serais presque prête à t’accorder une faveur.

Cela n’avait que trop duré. C’était à croire que de longues heures s’étaient écoulées depuis qu’elles étaient allé a cette fête merdique. Sa propre main prenait les devant, appuyant la lame de sa dague sur la joue de la fausse blonde, entamant légèrement sa peau, sans même que la belle Hongroise ne s’en aperçoive. Elle en avait marre. Marre d’attendre, tout compte fait, elle ne tiendrait peut être pas compte de la demande de Bridget, peu importe son choix, que cela finisse, et qu’elle puisse retourner auprès de son mari l’esprit léger, emplis des hurlements de la belle. En général, c’était une e chose qu’elle aimait, les entendre crier, supplier, leur laisser croire qu’ils garderont peut être la vie. Mais l’entendre geindre elle, n’avait pas l’effet escompté. Elle avait l’impression au contraire que cela faisait pousser une grosse boule de nerfs au fond de sa gorge.

- Oh non pas çaaaaaa pitiiiiié, je veux pas voir... pitié.... j'ai peur du sang, je le referais plus. Je serais bonne, j'aurais des enfants avec qui tu voudras, je parlerais plus jamais à Yon, pitié....

Erika laissât échapper un petit rire. C’était bizarre, habituellement elle aimait ça, mais là, elle commençait sévèrement à s’ennuyer. Pas simplement parce qu’elle ne supportait plus cette odeur qu’elle dégageait. Non pas celui de la peur qui faisait en général frémir ses papilles, mais celui de son parfum qui commençait à lui donnait la nausée et surpassait tout. Elle en avait aussi marre de devoir tout expliquer, en général, les gens comprenait d’eux même. A croire que la playwitch n’avait réellement qu’un pop corn cramoisi à la place du cerveau.

- Tu ne comprends rien. Que tu parle, t’approche ou touche à Yon ne change rien. Ce n’est qu’un coup du hasard, même si c’est une infime partie de ce qui m’a poussé à faire ça. En réalité, j’aurais pu choisir n’importe qui ce soir, mais tu a eu le malheur de croiser ma route la première fois, on aurait tout aussi bien pu se croiser dès le premier jour. En fait, c’est juste toi… Et je peu être très sympa tu sais. Si tu tiens vraiment à ne pas voir, je peu aussi bien te crever les yeux.

Erika s’était approchée d’elle, elle frôlait presque son corps, et la lame se dirigeait lentement vers ceux de sa victime.

- Et puis merde… Je m’ennui en fait là.

D’un grand geste elle éleva la lame dans l’air, prête à frapper à la gorge et en finir enfin.