" Votre chocolat vous plait-il?"
" Délicieux, mais pas autant que celui que tu fais à quatre heure Mélisande. Personne ne peut faire mieux que le tiens.
Mélisande rit et essuya du revers du pouce la moustache de crème au dessus de la lèvre d'Azael Van Helsing. La petite fille avait tant insister pour aller prendre un petit goûter dans un café moldu que Mélisande n'avait finalement pas pu lui dire non. Il fallait dire qu'elle était toujours si sage et si poli Azael bien qu'elle fut pétillante, un petit feu d'artifice à elle seule. C'était les vacances. L'occasion de venir passer quelques temps chez son oncle Abaddon avec Salomon et Eden qui l'accompagnait presque toujours pour son plus grand plaisir. Les enfants rendaient la maison incroyablement vivante sans pour autant la mettre sens dessus dessous. C'était une atmosphère que Mélisande appréciait beaucoup et elle redoutait un peu les semaines à venir où ce seraient Salomon qui serait invité et non plus le contraire. Ce jour-là, Azael avait demandé la permission d'aller en ville avec la jeune femme qu'elle appréciait beaucoup. Elle voulait faire le tour des boutiques bien qu'elle n'aimât pas trop les bains de foule, mais il fallait qu'elle trouve des cadeaux car les anniversaires d'Eden et Salomon approchaient à grand pas. On ferait celui de Salomon le six juillet chez Abaddon et trois jours après celui d'Eden chez ses parents, Haborym et Neilina, les parents adoptifs d'Azael, en Roumanie. Il urgeait donc de trouver quelque chose, mais il fallait faire ça en toute discrétion si possible.
Mélisande posa son regard sur la petite fille, qui disparaissait à nouveau derrière sa tasse de chocolat noir. A côté d'elle, deux grands sacs dans lesquels elle trimballait ses précieux cadeaux. Elle avait économisé tout son argent de poche de l'année pour ça, comme elle l'avait expliqué à l'homonculus en faisant les vitrines. C'était une adorable petite fille, mais qui surprenait déjà par sa détermination. Elle faisiat sa petite vie sans déranger personne, mais parfois elle ouvrait son coeur d'enfant à Mélisande, peut-être parce qu'il ressemblait un peu au sien peut-être. Elle lui demandait comment ça faisait d'être amoureuse, en précisant bien qu'elle ne le demandait que parce qu'à elle ça ne lui arriverait jamais. Elle avait pris ses prédispositions. Alors Mélisande souriait, une pointe de tristesse tellement tendre dans le regard, et elle lui racontait comment cela faisait d'être amoureuse, puisqu'elle était censé le savoir depuis longtemps, elle qui était adulte. Ce n'était pas le cas, elle le découvrait seulement, mais de cela elle ne disait jamais rien. Elle se contentait d'évincer l'objet de son amour pour ne garder que le sentiment lui même. Si doux. Si chaud. Si grand à la fois.
Elles discutaient ainsi, riants, puis revenant à plus sérieux par moment quand les vitres de l'établissement explosèrent. Par réflexe, Mélisande se retrouva de l'autre côté de la table, protégeant la petite fille de ses bras, et Azael se cramponna à elle, mais pour dire vrai, elles étaient sans doute les moins effrayées de l'assemblée. En effet, elles connaissaient la magie, pas les clients du café. Un individus apparut et s'éclipsa dans une gerbe de flammes qui ne tarderaient pas à renfler et à faire un vrai incendie. Azael et Mélisande, serrées l'une contre l'autre s'observaient, prises de peur.
" C'est de la magie! Comment on va sortir Melisande?"
" N'aies pas peur, je te jure qu'on va sortir.
Elle prit la gamine dans ses bras, et la gamine ses deux sacs, et commença à chercher une autre issue. C'est là qu'elle se rendit compte qu'une autre personne adoptait la même attitude.
" A l'arrière, il y a toujours une sortie dans l'arrière boutique."