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 BREAKING THE HABIT.

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Aaron O. Vanna Syl


► MESSAGES : 218
BREAKING THE HABIT. #Dim 21 Nov - 3:39




BREAKING THE HABIT.


La Sibérie ne lui avait jamais été aussi amère que cet été là. La terre gelée était stérile. Les paysans regardaient avec des étoiles dans les yeux les chasseurs passaient, parés de leur armes, comme d'anciens guerriers. Pas d'épée, non, mais des poignards, des couteaux crantés et des bolas, tous faits d'argent fins et purs, bénis et gravés de croix. La famille Vanna Syl au complet. Ses plus fiers représentants. Du vieux Séraphim Vanna Syl au plus jeune d'entre tous, Aaron Vanna Syl. Ils étaient tous là. Gregoriska le fier, Andreï l'ambitieux, Lubim le fourbe et Nikandr le colérique. Tous au magnifique pelage blanc de l'hiver.
Malgré leur présence, Aaron ne pouvait pas s'empêcher de penser que quelque part, il n'était pas ici. Il n'était pas parmis eux. Il était exclu sans l'être. On pouvait bien poser sa main sur son épaule, se pencher au dessus de lui et rire un peu, racontant les vieilles histoires de chasseur, rien ne faisait. Le jeune Vanna Syl avait le regard des animaux en cage, qui deviennent fous à force. Il se sentait épié, et l’opression était telle qu’il avait l’impression de crever. Il sursautait quand on lui adressait la parole, on le forçait à manger plus, on le poussait pour qu’il avance. Ce qu’il faisait là? Il ne le savait pas lui même. Il avait passé un mois entier à les suivres. Tout d’abord dans les déserts de neige du Nord, puis plus au sud, dans les plaines. Puis Lubim avait décrété qu’il fallait se rapprocher absolument du Mont, de l’Oural, et qu’ils iraient jusqu’aux frontières asiatiques si tout allait bien. Mais la réalité, c’est qu’Aaron attendait. Il attendait ce moment fourbe où son père lui dirait ce qu’il en serait de son avenir. Et c’était peut-être ce soir, au bout du second mois de chasse, qu’il le lui dirait. Ce soir. Le 31 Juillet 2010.
Aaron sortit son poignard et, prenant la gueule de la bête, lui trancha la gorge d’un geste net et vif. Le sang gicla, chaud sur ses mains, et il se releva, alors que la bête retombait mollement sur le sol, convulsant avant de rendre l’âme. Il la regarda reprendre forme humaine, et ferma les yeux. Un mordu. Il leva les yeux, regarda la pleine lune avec un pincement au coeur. Il détestait ce qu’il faisait. Il avait tué cet été plus qu’il n’avait jamais tué dans toute sa vie. Qui étaient ces chasseurs qui se donnaient le droit de vie et de mort sur des hommes et des femmes dont ils ne savaient rien? Il essuya ses mains sur sa veste et se retourna. Plus loin, deux cadavres de loup étaient allongés sur le sol. Nikandr passa et coupa la queue de l’un, alors que Gregoriska faisait de même pour l’autre. Lubim eut un sourire lupin.
Deux queues et un mordu, ainsi qu’une chimère. Ce fut une bonne journée.
Aaron rangea son arme et détourna le regard, cherchant une pelle des yeux. Il se dirigea vers elle et l’attrapa, mais la main lourde de Nikandr lui signifiait clairement qu’il pouvait oublier. Alors le jeune homme arqua un sourcil, sans comprendre. Chez eux, chez les hommes de foi, une tombe était importante, alors pourquoi ce père au visage de Némésis le lui interdisait silencieusement? A trop se poser la question, Nikandr lâcha, pestant du bout des lèvres :
On ne donne pas de tombe aux chiens, Aaron. ” Il tourna le dos. “ Tu devrais le savoir.
Le jeune garçon regarda son père, son dos, immense et musclé, et ferma les yeux, sa main se retirant du vide qu’il cherchait à attraper. C’était ça, alors? Sa vision de la chasse? Une façon d’éliminer tout et n’importe quoi, pourvu que ça soit dangereux? Il y avait de la haine dans le coeur du russe. De la haine et une colère infinie, mais il ne pouvait rien dire. Qu’est-ce qu’il aurait pu dire? Il avait sept ans la dernière fois qu’il avait ouvert sa bouche, et il avait tellement pris de coup qu’il était tombé dans les pommes. Il avait pris des coups de poing, si brutaux qu’il avait eut la mâchoire cassée. Ce père aux mains de travailleur, ce père le haïssait, et dans son oeil, ça se voyait. Il voyait quelqu’un d’autre. Aaron eut un rire, un pincement au plus profond de lui. Pleurait? Pas maintenant. Pas au bout de deux mois. Pas maintenant.
Demain nous passerons pas Saint Petersbourg. Il faut racheter des balles. ” lâcha Andreï en passant devant ses frères, se posant autour du feu, invitant du regard Aaron à se joindre à eux, mais le gryffondor tourna le dos. Tout ce qu’il avait fait jusqu’à maintenant n’avait servi à rien. Il avait essayé, longtemps. Il avait d’abord bien travaillé à l’école, pas vraiment dur parce qu’il avait toujours été tenté, mais il n’était pas nul. On le disait bête, mais il avait une moyenne de A et de E élevé pour un joueur de quidditch. Mais ça n’avait pas été assez. Alors il avait eut des O, pour faire plaisir, mais ça n’avait pas été assez.
Ensuite, on lui avait reproché d’être ignare, car à quinze ans, il n’était toujours pas animagus. Alors il avait essayé, il avait travaillé vraiment dur, et... quelle déception, n’est-ce pas? Son arrière grand-père était un magnifique tigre blanc. Son grand-père était un superbe lion blanc à la crinière de nacre. Ses oncles étaient un crocodile blanc et un loup au pelage immaculé. Son père était un ours blanc, immense et puissant. Sa cousine était un renard arctique. Son cousin était une hermine, blanche. Et lui? Un jaguar noir.Il tourna le dos et alla s’asseoir sur son duvet, pour dormir. Il ferma les yeux, et sentit comme tous les soirs les larmes glissaient sur son visage, mouillaient ses joues. Quels étaient ces hommes qui disaient être ses parents et qui l’avaient mis à terre? Il imagine sa mère, son visage, ses yeux, et sa voix, qui lui dit que tout va bien, que tout ira bien. Que le monde ne va pas s’arrêter pour ça, et que demain, il y aura peut-être un soleil dans le ciel. Que la nuit ne durera pas. Et il s’endort avec un sourire, les joues un peu mouillées, mais heureux. Heureux comme il ressemble à son père, mais qu’il n’en a pas le coeur...
Lève toi feignasse. ” C’est un coup de botte qui le fait sursauter. Il aura beau se redresser, Aaron ne saurait différencier le matin du soir. Pas avec ce ciel noir. Il cligne des yeux, épuisé encore, de la fatigue accumulée et traînée, encore et encore. Il se redresse finalement, s’étire et voit que tout le monde est prêt. Il roule son duvet, le range dans son sac, et mets son sac sur le dos. Voilà. Il est prêt à présent. Il approche du groupe qui déjà marche devant lui, et il est obligé de trottiné pour les rattraper. Et il marcherait encore derrière eux, fermant la marche jusqu’à l’arrivée à Sainte Petersbourg.
Devant la ville russe, Aaron eut un sourire, suivant de près son père. Puis à un moment, étrangement, Nikandr se retourna, le regard dur comme toujours. “ On va aller boire un coup à la Taverne du Cognard Affolé. Tu viens, j’imagine. ” Une question rhétorique, sincèrement. Le gryffondor haussa les épaules et suivit son père. Il était habitué à cette vieille baraque qui craquait, au plancher sentant la bière à plein nez, parce qu’il l’avait déjà vu, plusieurs fois même, et qu’il avait bu sa première vodka ici. Il posa son sac sur son siège et alla aussitôt commander une bouteille et plusieurs verres, et alla aux toilettes ensuite. S’enfermer. Seul. Un peu. Il sortit de sa poche les quelques lettres qu’il avait reçu, et les lu. Mais on toqua bientôt à sa porte, alors il les rangea, tira la chasse d’eau et sortit. Tombant nez à nez avec Nikandr. Aaron le fixa, surpris et inquiet à l’intérieur, mais rien. Son père prit un air ennuyé.
T’attends le déluge? ” Le jeune homme se poussa et son père claqua sa porte derrière lui. Aaron roula des yeux et rejoignit la table de ses pères. Là, deux hommes nouveaux avaient rejoint la table, et ensemble ils parlaient de leur été, du fils Kaolhengrioshky qui était une pédale. Aaron eut un rire en entendant dire qu’on lui avait pété la gueule, parce que pour eux, c’était drôle. Et peut-être que c’était drôle. Alors étrangement, et parce que dans ces cas là c’est toujours à celui qu’il ne faut pas qu’on s’adresse, l’un des deux hommes lui souffla, déjà bien alcoolisé : “ Et toi, t’aurais fait quoi mon p’tit gars? ” Aaron releva les yeux sur lui. “ Tu lui aurais broyé les os des doigts ou...? ” “ Moi j’aurais rie... ” mais Nikandr était là, il se posait, le regarder avec un sourire. Aaron eut un rire en haussant les épaules, mal à l’aise. “ Je lui aurais arraché la langue et les yeux, je pense. ” Et l’homme éclata de rire, comme si c’était drôle. Nikandr eut un rire quand Lubim lui expliqua, mais le gryffondor n’avait plus vraiment envie de rire. Faire semblant. Toutes ses conneries. Il attrapa la gazette qui était derrière lui et tourna les pages. C’est en sixième page de la gazette russe que tombait la photo de Gregory Kelso durant un entraînement, juste en dessous une interview inédite qui racontait comment il avait été renié par son père.
Moi ça m’étonne pas. J’aurais été son père, j’crois que j’l’aurais saigné. ” souffla Andreï. “ Ça devrait pas exister ce genre de truc. C’est... c’est immorale. C’es obscène. ” Obscène? Aaron resta tête penchée sur l’article et tourna la page. Tout le monde était déjà partit sur autre chose, mais lui était resté sur cette phrase. Obscène? Mais qu’est-ce qui était obscène dans ce monde qui ne voulait plus rien dire? Lubim frappa sur le table. Aaron sursauta et le regarda, traqué, paniqué. “ On bouge. On a de la route. ” Et il hocha la tête, se levant un peu ailleurs. Gregory Kelso avait fait son coming-out? Il avait un... mh, petit-ami? Sur le chemin vers le sud de Sainte Petersbourg, Aaron est silencieux. Il réfléchit. Il imagine la presse, qui hurle, qui ne comprends pas. Peut-être même que Gregory Kelso est finit? Qu’on a honte de lui? Aaron baisse les yeux alors, et ses pères le voient bien quand ils s’arrêtent pour manger. Le repas est d’ailleurs silencieux. Mortel même. C’est le calme avant la tempête. Tout le monde le sait.
Alors après manger, les vieux partent voir les alentours. Sauf Nikandr. Nikandr qui, assis en face de son fils, le regarde au dessus des flammes. Nikandr est un vrai russe. Il est bien bâti, ses épaules sont fortes et ses poings ont la force des taureaux. Il est beau malgré qu’il soit âgé déjà. Son visage dur, ses traits le sont également. Un russe est par nature un bloc de marbre dont on ne peut rien lire, mais Nikandr est différent. Il n’est pas qu’un bloc de marbre, car son coeur même est en pierre. Aaron le regarde, un instant, puis se lève et va vers ses affaires. Toujours assis, son père le détaille quelques minutes avant de lâcher, d’une voix qui siffle et qui méprise à la fois :
Qu’est-ce tu fais?
Je fais mes valises.
Et tu comptes aller où?
Je sais pas. Loin. ” répondit Aaron, refermant son sac d’un coup sec. “ Ça t’intéresse maintenant?
Nikandr eut un grognement sourd et se leva d’un bond, le fixant d’un regard qui aurait pu le tuer.
Je ne t’ai pas dit de partir. La saison n’est pas finie.
Je ne veux pas chasser plus longtemps. En Août, il y a des places libres pour les équipes de seco-
J’ai déjà dit non, Aaron! Le Quidditch, le Quidditch, qu’est-ce que c’est que ça? Un sport de tapette sur balais, voilà ce que c’est! ” Aaron le regarda, furieux en retour.
Et ça fait quoi que ce soit un sport de tapette?!
Ça fait de toi une tapette! ” renâcla Nikandr.
Et même si je l’étais, je ne crois pas que tu aurais le droit de me reprocher quoi que ce soit!
Le coup de poing partit. Aaron vola et s’écrasa sur le sol de tout son poing, la bouche douloureuse et le nez en sang. Il posa sa main par instinct sur sa bouche et releva le regard sur son père. Le russe n’avait rien d’un homme sain à ce moment. Était-ce la première partie de la phrase qui l’avait achevé dans son délire? Aaron n’en savait rien. Mais maintenant qu’il avait commencé, il finirait. Il en avait assez de mentir et de subir. Assez de devoir toujours fermer les yeux et faire le niais, qui rit, qui ne comprends rien, qui ne rétorque pas et qui n’a aucun avis sur les questions importantes de la vie. Il avait le droit de choisir son chemin. Il avait tout à fait le droit de dire oui ou de dire non.
Tu n’es pas une tapette! Tu es un Vanna Syl! Tu es un chasseur!
Non! Je ne suis pas un chasseur! C’est ce que toi tu es, ce que vous êtes tous, et... MERDE! Je ne suis pas Nouschka! Je suis pas chasseur! Je... Je suis pas celui que tu veux que je sois! Tu ne voyais en moi qu’un raté et une merde il y a deux ans, et depuis que Nouschka vous a dit non, je suis la recrute trop lente? Mais je vous emmerde! Vous tous! Je vous emmerde, vous qui n’avez toujours vu que par Misha et Nouschka! Je suis pas chasseur, je trouve ça dégueulasse! Mais j’aborrhe ça! Je suis né pour voler, pour être sur un putain de balais et frapper dans un putain de cognard, et si ça fait de moi un mec immorale, gay, et obscène, OKAY! Je préfère me faire prendre plutôt que de tremper mes mains dans le sang d’innocentes bêtes! Et j’EMMERDE la Russie, les Chasseurs, et mon nom. J’EMMERDE mon éducation, mon père qui n’a jamais posé les yeux sur moi qu’en remplacement de dernière minute et qui se demande encore si je suis vraiment son fils. Mais je suis pas ton fils. Je le suis pas. Je l’ai jamais été. J’ai pleuré... Tu le saisça? Je pleurs toutes les nuits depuis 2 mois, parce que j’étouffe. Parce vous me détestez et que je le sais. Vous ne m’aimez que pour votre petit intérêt égoïste à deux balles. Obscène? Mais merde. Regardez vous. Vous êtes obscènes. Vous vous battez, vous égorgez des bêtes, vous... Vous êtes obscènes. Et je vous emmerde. Si t’es pas content, c’est pareil. T’es p’t’être le dernier à ignorer que j’suis gay. Même Misha le sait! Alors t’es qui, mon père? Mon cul. T’es un simulacre de père. Un géniteur. Alors j’vais te dire ce que je pense : j’aime le quidditch et je suis gay MERDE! ” C’était sortit. Trop vite peut-être? La main de Nikandr se fit dur sur son col. Il se protégea par avance le visage de ses avants bras, mais c’était trop tard. La main de son père frappait. Il allait mourir. C’était sûr. Son père n’allait pas supporté ça. Il cria et pleura à un moment dans les poings s’enfonçaient de trop dans sa peau, la marthyrisant de trop. Puis il y eut le réflexe à la douleur.
Son propre poing fut projeté et frappa de plein fouet le visage de son père. Nikandr Vanna Syl vascilla et tomba sur les fesses, au sol, incapable de réagir sur le moment. Son propre fils venait de le frapper? Son propre fils, qu’il avait élevé et nourrit? Aaron se releva, titubant un peu en arrière, reniflant. Il avait une arcade explosée, sans compter son nez et sa lèvre.
Tu as... frappé ton propre.. père... ” Aaron renifla, mais ça avait le goût de sang.
Je t’ai demandé d’arrêter... Je t’ai dis que ça faisait mal... Mais... Mais..
Pas de mais. ” Nikandr se releva, sonné. “ Va t’en. Tu... Tu as raison. Tu n’es pas mon fils. Dégages.
Aaron l’avise une dernière fois, attrapa son sac et transplana aussitôt. Il apparu dans un petit appartement miteux qu’il avait acheté avec l’héritage tout aussi miteux de sa mère, quelques mois plutôt. Il posa son sac et se jeta dans le lit. Il avait mal au coeur. Une chose : il voulait crever tellement ça faisait mal.
Mais épuisé, il s’endormit finalement, la tête dans le cousin.



Le lendemain, quand il se réveilla, la tête d’oreiller était recouverte d’une épaisse trace de sang. Il ouvrit un oeil, mais ça lui fit mal, alors il ouvrit l’autre. Il se leva, alla jusqu’à la salle de bain et sursauta en voyant son visage. Il avait déjà eut des raclées, mais alors celle-la... Il leva les bras, et ses bras étaient peut-être encore pire. Il aurait vraiment du mal à cacher tout ça. Il soupira pour lui-même, ouvrit la pharmacie et désinfecta une à une ses plaies. Tout d’abord son arcade droite, qui pendait mollement en une plaie sèche. Puis son nez, qui avait cessé de coulé, mais qui visiblement n’était plus très droit. Il posa ses mains de chaque côté et le remit en place dans un petit grognement, secouant la tête. Plus haut, c’était sa paupière qui était amochée. Quand il ouvrit l’oeil, il remarqua que le blanc de son oeil était marbré de plusieurs vaisseaux rouges vifs, et qu’il avait un magnifique oeil au beurre noir violacé, comme s’il était nécrosé. Il soupira un peu et sortit une aiguille, prenant son courage à deux mains pour refermer la plaie qui ouvrait sa lèvre. Il brûla l’aiguille et refit la lèvre très lentement, grognant de nombreuses fois. Puis ce fut le tour des mains et des bras, qu’il nettoya et pensa par deux longs bandages blancs. Il enleva son t-shirt et se toucha les côtes, une à une, pour vérifier que l’une d’elle n’était pas cassée, de peur qu’elle ne se balade quelque part. Quand tout ça fut fait, il alla déjeuner dans le café du coin, portant de grosses lunettes - encore que cela choquer moins chez un homme que chez une femme, un oeil au beurre noire - et il lut le journal. Le 3 Août 2010.
Au moins, il avait tenu deux mois, ce qui était tout de même plus que ses espérances. Il soupira, se disant qu’il ne lui restait plus que deux semaines avant les sélections des remplaçants de l’équipe du coin. Une équipe de seconde zone, de seconde division, mais pour l’instant, cela suffirait. Maintenant qu’il avait dix-sept ans, il pouvait bien quitter Poudlard - la majorité étant à 17 ans, puisqu’il n’aurait plus aucun intérêt à passer ses ASPICS. A première vue, c’était un bon plan. Il hocha la tête pour lui, buvant son café noir bien corsé, tournant les pages sans un mot, sa bouche le piquant à plusieurs reprises rien qu’à se poser contre le rebord chaud de la tasse.
Vous voulez quelque chose? ” Aaron eut un sourire faible, en coin.
Un autre café, s’il vous plaît.
Il tourna la page, plus loin, se penchant un peu plus sur les matchs derniers. Les MM remportaient un match amical contre les Crécerelles de Kenmare. Aaron eut un sourire un peu plus fin et tourna la page. Il faudrait maintenant qu’il sache ce qu’il allait faire de son avenir. Voir aussi pour écrire à Gregory Kelso... Maintenant qu’il était un joueur de quidditch, est-ce que sa volière était filtrée? Il soupira. Il prit un bout de papier, nota quelques mots dessus, ce qui ressemblait à “ Si tu as le temps, on pourrait boire un coup ensemble. Je reste une petite semaine au Pré au Lard. A. Pas besoin de savoir plus que ça. Il réfléchit un instant à où pouvez bien l’ancien serpentard, et sortit de sa poche la dernière lettre qu’il avait eut de lui. Il en déchira l’adresse d’expédition et fit passer un gaillon pour que l’on envoie son message sur le champ, même si à première vue, il n’espérait aucune réponse. Ni aujourd’hui, ni demain.
Maintenant, avec la tête enflée qu’il avait, il avait besoin d’une seule chose : s’avachir dans le canapé et voir la rediffusion d’une conférence sur les animagus en sirotant un chocolat bien chaud. Bon plan.

Spoiler:









Greg Kelso

Greg Kelso
MATRICULE. ► AZ-R-IV.

► MESSAGES : 69
BREAKING THE HABIT. #Mar 7 Déc - 17:16


Dehors il y avait l'immense clameur des vagues. Le calme. Un calme envahissant dont il avait eu envie tout de suite. Il lui avait suffit de poser ses yeux noisettes sur les immenses étendues de sable bordées de turquoise pour se rendre compte qu'il n'avait jamais vraiment "vu"... la mer. Alors il était revenu là après avoir touché les cachets de ses premiers matchs. De gros cachets parce qu'il était le jeune espoir du royaume-uni, et parce que Burt avait vraiment assuré sur la couverture médiatique de son tout jeune poulain. Du jour au lendemain on avait vu sa vie jetée sur toutes les premières pages, du moins ce qu'ils avaient bien voulu laisser filtré. Alors au milieu de cette ferveur, et de l'excitation du moment, il s'était rappelé du calme de Perranporth. Il avait signé le chèque le plus énorme de toute sa vie, dépensant pratiquement tout ce qu'il avait gagné mais qu'importe. Et c'est comme ça qu'il s'était retrouvé, une villa de rêve accrochée sur le flan de la falaise, au dessus de la mer, perdu quelque part en Cornouailles. Rien que le nom lui tirait un sourire, lui qui était insensible à toutes les subtilités de l'histoire et à ce genre de petits mets raffinés que les beaux intellects goûtent avec plaisir.
C'est là qu'il se retrouvait seul, loin de tout. Vraiment: seul. L'ancien Serpentard se servit un grand verre de limonade. Il était un animal sociable avant tout. Alors pourquoi avoir pris une aussi grande résidence? Ce n'était pas seulement un accès de frivolité, l'excitation de se voir d'un coup tant d'argent entre les mains en sachant qu'on pouvait en faire absolument tout ce qu'on voulait sans que personne ne puisse rien y redire. Si ça n'avait été que lui, il aurait sans doute dépensé cet argent en chambre d'hôtel et en fiestas hors de prix... mais Burt avait dit "investis-le alors...

Kelso soupira d'ennui. Qu'allait-il faire de ses 23 pièces et de son immense piscine maintenant qu'il était seul? Rien. A la vérité, il n'avait jamais imaginé être seul. Il n'était déjà pas très prévoyant, mais malgré tout, il avait beaucoup de chance. Alors les choses n'allaient pas si mal pour lui. Il se laissa tomber dans le fauteuil. Jusqu'à présent, il n'avait manqué de rien. Il ne s'était d'ailleurs jamais senti aussi bien. Ses parents ne lui manquaient pas. Poudlard encore moins. Il n'y avait qu'Aaron. Aaron qui n'avait répondu à aucune de ses lettres. Il se l'était promis, à la rentrée, il irait l'attendre sur le quai de la gare pour lui démonter la gueule. Ca n'avait rien d'un acte impulsif, c'était même au contraire mûrement (et bêtement) réfléchi. Il se laissa tombé dans l'immense sofa devant la baie qui donnait sur la mer. Mais avec la nuit on n'y voyait guère. Parfois, lorsqu'il restait trop longtemps seul à contempler le panorama, il se faisait de vrais films d'horreur, s'imaginant quel genre de démons ou de créatures pourraient bien venir s'en prendre à lui ici. Comme il commençait à penser aux loups-garous qui avaient envahis Londres, il eut un immense sursaut, posant la main sur sa batte de Quidditch qui n'était jamais bien loin. Il se leva, approchant à pas de loup pour s'apercevoir finalement que ce n'était qu'un hibou postal qui venait de se fracasser bêtement sur la baie...

- ... mouais.

Il ramassa la pauvre bête par l'aile, prenant son courier avant de poser l'oiseau sur un des coussins du canapé. Il n'était pas spécialement amoureux des animaux mais il s'ennuyait tellement là dans sa grande maison, qu'au moins il se serait trouvé quelque chose à faire avec ce piaf. Mais il lut d'abord son courrier. Reconnaissant l'écriture d'Aaron, il en oublia le reste et attrapa une veste sans même regarder laquelle. L'instant d'après il se retrouvait en plein milieu de Pré-au-lard, sans savoir vraiment où chercher. Il entra dans les cafés qu'ils connaissaient, ceux où l'on pouvait passer la nuit et finit par lui tomber dessus. Au sens propre. A peine avait-il reconnu Aaron qu'il l'avait collé au mur près à lui mettre cette raclée qu'il s'était promis de lui donner sur les quais de la gare. Ses yeux noisettes firent pourtant rapidement le tour. Il le reposa doucement au sol et le serra dans ses bras, sans le ménager. Pas qu'il voulait lui faire mal, mais il ne voulait surtout pas que ça ait l'air de ce que c'était. Plus qu'une étreinte entre deux potes qui ne s'étaient pas vu depuis un bail.













Aaron O. Vanna Syl


► MESSAGES : 218
BREAKING THE HABIT. #Mar 7 Déc - 19:17



Aaron s’étira et sortit du petit café. Une fille se retourna sur son passage et il trouva ça drôla, parce qu’il avait la lèvre et l’arcade droite éclatées, et que la fille continuait quand même à le regarder, à lui sourire, prête à se damner pour un mot de sa bouche. Aaron était beau, c’était bien vrai. Ça venait peut-être de sa grand-mère qui était vélane? Ou alors tout simplement de son visage bien fait. Haut et large sans être une masse de muscle, Aaron était un jaguar, prédateur langoureux et fascinant, aux yeux clairs comme le bleu des glaciers russe, et aux cheveux noirs corbeaux comme ceux de sa mère. Il n’était pas blond, pas non plus très Vanna Syl dans sa façon de penser et de rire ; il était sa mère. Sa douceur, son coeur, sa façon d’aimer aussi, aimer sans rien attendre en retour ou si peu en vérité. Il avança d’un pas encore, un léger sourire aux lèvres mais se sentit happer. Il sursauta, ouvrit grand les yeux avant de se retrouver collé contre un mur, avec... wow! Gregory Kelso! Le coeur du gryffondor rata un battement, violent, alors que l’ancien serpentard le serrait trop fort. Aaron en se plaigna pas, pourtant ses bras et ses côtes lui faisaient souffrir le martyr. Il eut un regard dans la rue où avançait un jeune couple, puis finalement le repoussa dans une ruelle, le plaquant contre un mur. Si ses poignets s’étaient mal remis des coups, Aaron gardait sa force brute, quasi bestiale. En jetant un dernier coup d’oeil dans la ruelle, il se colla à Gregory Kelso, l’embrassant - non, lui dévorant la bouche avec cette passion qui n’appartenait qu’à lui. Car Aaron aimait avec tout le coeur, et il aurait pu faire comme sa mère, en mourir. Le baiser fut long, long comme passionné et langoureux à la fois. Il en serait mort, vraiment, son coeur battant trop vite dans sa poitrine. Il décolla à peine sa bouche, pour reprendre sa respiration, les joues rougies. Au dessus les yeux au beurre noir cachés par les lunettes étaient bien sombres comparés au rouge de ses pommettes.

“Si tu savais comme tu m’as manqué...!”

Il y avait une légère plainte dans sa voix, comme un petit chien qui n’aurait pas vu son maître depuis de longs mois et essaierait de le lui expliquer en jappant. Aaron était davantage un chat, doux et plein de grâce, plein d’électricité souple aussi. Il resta contre Gregory Kelso, ne se souciant plus de son père. Son père l’avait rayé de la carte. C’était bien. Comme ça, il pouvait l’embrasser une seconde fois, tout aussi chaleureusement, ses mains contenant le visage de Kelso, de cette bête d’amour.










Greg Kelso

Greg Kelso
MATRICULE. ► AZ-R-IV.

► MESSAGES : 69
BREAKING THE HABIT. #Mar 7 Déc - 22:41


Sur le moment, Kelso eut une drôle d'expression en sentant les lèvres d'Aaron venir à l'assaut des siennes. Ils n'étaient pas non plus en pleine rue mais cela changeait tant de leur ordinaire. Mais il mit ses questions de côté le temps d'un autre baiser. Plus long. Un baiser qui lui laissa un sourire sur les lèvres.

“Si tu savais comme tu m’as manqué...!”

Le russe se blottissait contre lui comme un milliard de fois avant cette fois-là mais quelque chose faisait tiquer l'anglais. Un autre baiser échangé ne dissipa pas ses craintes. Doucement, il retira les lunettes qui cachait le visage du gryffondor, et aussitôt le sien se décomposa. Pour ce qu'on le surnommait Greg la Bête, Kelso n'était pourtant pas violent. Il pouvait être très con. Très agressif. Très désagréable, insultant. Mais avec Aaron il avait toujours été un tout autre Kelso. Doux. Sensible. Il approcha sa main de ce visage tuméfié, mais s'arrêta avant de toucher Aaron, une expression plus dure sur le visage.

"Ton père?"

Il n'allait rien faire bien sûr. Il n'était pas de ces lions au coeur courageux qui foncent pour venger la veuve et l'orphelin. Il était plutôt un garçon qui encaissait sans vraiment rien dire. Bien sûr, s'il y avait une personne pour qui il aurait pu avoir un sursaut de courage, ou d'impulsivité, ç'aurait été Aaron. Mais ces choses-là n'arrivaient jamais devant lui. Il ne rencontrait donc jamais l'occasion.

" On ferait mieux de ne pas trop s'afficher."

Plus prudent. Plus sage peut-être. Il s'écarta doucement de ce garçon qu'il aurait voulu pourtant porter aux nues et montrer au monde entier comme celui qui illuminait ses journées.










Aaron O. Vanna Syl


► MESSAGES : 218
BREAKING THE HABIT. #Mer 8 Déc - 21:21




Quand le russe remarqua que l’anglais approchait sa main de sa tête - pire encore - de ses lunettes, il aurait aimé s’arracher à lui, quitter la chaleur de l’étreinte et crier au viol, ou quelque chose comme ça. Sans crainte. Avec force et véhémence. Mais son courage s’était dissipé, et son côté impulsif et spontané aussi. Il resta docile, se laissa faire mais ferma les yeux. Parce que le blanc de son oeil gauche n’était plus blanc, et que ça n’était vraiment pas beau à voir. Ca lui donnait une sale tête, mais il l’avait souvent, parce qu’en tant que gryffondor Aaron avait de la fierté, pour tout ce qu’il était, de ses pires défauts à ses grandes qualités, et qu’il n’avait rechigné à cogner pour qu’on l’écoute. Il était fort Aaron, comme un lion, un peu violent mais jamais pour rien. Il ouvrit l’oeil droit seulement, gardant le gauche clos par la douleur, et surtout car son père avait réussi à lui éclater la paupière. Le gryffondor baissa les yeux, comme il n’y avait que devant Gregory Kelso qu’il ne faisait jamais le fort quand il ne l’était pas, comme il n’avait pas à se forcer à sourire quand il ne le voulait pas.

“Ton père?” Le gryffondor haussa les épaules, avec un petit rire nerveux et idiot à la fois. “C’était les escaliers qui ont décidé de parler à mon visage tu vois, et ils se sont pas bien entendus... mh, elle marchera jamais cette excuse hein?” Il laissa un instant passé, puis soupira, plus ennuyé d’en parler tout de suite, quand cette chose ne s’était passé que la veille. Il revoyait le dégoût sur le visage de son père, et ça le marquait tellement à l’intérieur, que ça lui déchirait les boyaux de tristesse. Il remit ses lunettes sur ses yeux, plus par pudeur qu’autre chose. Ce n’était pas tant ce visage ravagé qui lui faisait honte, mais la douleur de celui qui lui avait fait ça qui le rendait triste. “On ferait mieux de ne pas trop s’afficher.”

Gregory se recula, et Aaron ne fit rien pour se blottir à nouveau contre lui. Il avait froid, c’était sûr, et il se retrouvait un peu seul, à nouveau, d’une façon plus symbolique que vrai, mais la symbolique était une chose importante pour le lion. Il pouvait en saisir toutes les nuances. Et... Et oui, sans doute que ça lui faisait un peu mal de voir que Kelso n’avait toujours pas saisi pourquoi son père lui avait démonté la gueule aussi violemment que la fois où il l’avait envoyé se faire “foutre”. Mais il n’allait pas le blâmer. Il n’en avait pas la force, pas l’envie, et puis, il était Serpentard. Attentif et amoureux, mais pas très impulsif. “T’inquiètes pas pour ça. J’ai du expliqué à mon père la signification de la phrase ‘je suis une pédale’. Je crois qu’il a essayé de me faire comprendre sa définition tu vois. J’crois que j’ai bien saisi, mais il a fallu du temps pour que ça rentre.” Aaron eut un nouveau petit rire, roulant des yeux derrière les lunettes noires, mais le rire se perdit en un sourire un peu moqueur. Il se moquait de lui. “En faite il m’a viré de chez lui et a conclu par sa phrase fétiche” il prit la grosse voix de son père, l’imitant avec froideur “tu n’es pas mon fils”.

Il soupira pourtant, parce qu’il avait beau ne pas s’en soucier en façade, ça le taraudait forcément. Il passa une main dans ses cheveux, et on pouvait voir dépassait sur son poignet les bandages blancs qui entouraient ses bras et son torse. “Enfin, j’suis encore en vie. J’dois dire que pendant un moment j’ai douté. Du coup j’ai même pas pu récupéré mes affaires. J’suis ici depuis hier.” Aaron eut un rire, passant à autre chose. Il était courageux, mais pas assez pour expliquer toutes ses années de souffrance stérile. Pas assez pour les accepter non plus. “J’ai dormi dans le vieil appart’ où j’avais dormi les vacances dernières, puis... J’me suis dis que ça serait peut-être bien de te donner de mes nouvelles, vu que depuis deux mois, j’pouvais à peine lire tes lettres.”

Aaron dans sa simplicité touchante, dans sa façon de dire ‘je peux vivre avec rien ça me fera toujours sourire’. Aaron était la joie de vivre. La vraie joie de vivre, tout simplement. Il venait de tout perdre : sa maison, ses affaires, sa famille, son père aussi. Il venait de réduire son avenir au néant, et pourtant, il souriait.










Greg Kelso

Greg Kelso
MATRICULE. ► AZ-R-IV.

► MESSAGES : 69
BREAKING THE HABIT. #Jeu 9 Déc - 11:12


Il écoutait Aaron lui faire cette confession. Bien sûr que la théorie de l'escalier amoureux ne passait que comme une mauvaise blague et s'il ne le montrait pas, à l'intérieur, Kelso mourrait de voir qu'on avait pu lever la main sur ce qu'il avait de plus précieux au monde. Tout ce qui lui restait en réalité. Ou peut-être était-ce seulement sa retraite trop isolée qui lui avait tourné la tête. Lui aussi se sentait désespérément seul à dire vrai. En regardant Aaron remettre ses lunettes il eut un pincement au coeur. Il n'avait pas été là. Comme à chaque fois en fait. A Poudlard déjà, il se retrouvait à l'infirmerie à venir ramasser les pots cassés en douce mais jamais pour en coller une à un mec de sa maison. Bien souvent il n'était tout simplement pas là au moment où Aaron se faisait bastonner et une ou deux semaines plus tard Jimmy Thompson ou Riley Jones se faisaient tabasser par La Bête Kelso sans raison apparente, juste pour amuser la galerie.

“En faite il m’a viré de chez lui et a conclu par sa phrase fétiche tu n’es pas mon fils”

Le Serpentard eut un pauvre sourire. La phrase trouvait chez lui un écho amer. Tu n'es pas mon fils. Il en savait quelque chose lui qui avait couru toute sa vie après une mère négligente et un père absent pour finalement, après tout ses efforts, s'entendre dire “tu n’es pas mon fils”. Il en avait pleurer de voir que sa mère l'avait laissé jeter dehors sans ciller. Déshérité. Abandonné surtout. Oui ça faisait mal. Très mal.
Son oeil noisette examinait Aaron en silence tandis qu'il poursuivait le récit de ces deux derniers mois. Un calvaire qu'il taisait mais que le Serpentard devinait sans mal. Il savait ce que ça faisait de taire l'indicible. Il ne l'avait fait que trop longtemps, et probablement qu'il continuerait à le faire parfois, parce qu'à force, c'était devenu une seconde nature pour lui.

“J’ai dormi dans le vieil appart’ où j’avais dormi les vacances dernières, puis... J’me suis dis que ça serait peut-être bien de te donner de mes nouvelles, vu que depuis deux mois, j’pouvais à peine lire tes lettres.”

Doucement il lui prit la main, regardant ses pieds. Pas par couardise, mais plus par élégance, comme on aurait détourné le regard pour laisser pleurer une femme avant qu'elle ne vienne s'épancher sur votre épaule. Son pouce caressait le dos de cette main qu'il avait tenue un milliard de fois en secret, à qui il avait murmuré tous les mots d'amour qui n'avaient avant Aaron jamais trouvé d'auditeur assez attentif. Je t'aime? Il l'avait dit à sa mère. Un nombre incalculable de fois. Je t'aime maman, comme tu es belle aujourd'hui. Je te protégerai toujours. Je te tiendrais dans mes bras et tu ne seras jamais seule. Mais avait-elle seulement écouté une fois? Quand elle se cachait pour pleurer un mari trop froid et trop absent et son petit garçon devenait son seul réconfort, le seul qui osait écarter doucement un verre de champagne qui n'aurait pas dû être servi alors qu'on ne recevait pas, pour la serrer dans ses bras et lui promettre tout l'amour du monde. Mais ces mots-là étaient toujours restés vains, emportés aux quatre vents pour se perdre un peu plus loin, dans un désert humain. La première personne qui avait recueilli ces mots là c'était Aaron Vanna Syl, et rien que pour ça, il les méritait ces mots. Les mots et tout le reste.

"Tu pourrais peut-être... t'installer chez moi., tenta-t-il, plus sérieux, plus sûr que par le passé, " Les escaliers de ma maison sont bien élevés et de toute façon je n'ai pas pris une aussi grande maison pour y vivre seul..."

Il s'éclaircit la voix, attendant la réponse lui qui il y avait encore quelques mois, était assuré de ne jamais avoir à poser ce genre de questions au mec qui lui plaisait tout simplement parce qu'on lui avait déjà tracé un avenir cousu de fil blanc, dans lequel une épouse et deux ou trois enfants l'attendaient de pied ferme. Aussi, poser cette question avait une réelle valeur aux yeux de Kelso. Il ne disait pas toute la vérité, trop pudique peut-être, il ne disait pas je t'attendais mais tout de lui parler à sa place. Son attitude et son regard aussi. Il n'avait qu'un mot à dire et c'était fait.










Aaron O. Vanna Syl


► MESSAGES : 218
BREAKING THE HABIT. #Sam 11 Déc - 15:38




Quand Gregory lui prit la main, Aaron ne put s’empêcher de sourire tendrement, comme toutes ses petites attentions avaient toujours touché son coeur, l’avait remué au plus profond de son être. Gregory Kelso, ce garçon qui lui avait dit “tu baises Vanna Syl?”, Aaron avait même pas réfléchi cinq secondes qu’il avait eut un large et grand sourire et avait répondu “où tu veux quand tu veux”, se risquant avec le rire à se prendre un coup de poing, croyant à une blague au début, puis plus vraiment quand il avait commencé à sentir vraiment Gregory Kelso, sa peau et sa bouche, tout ça. Ce jour là, il n'avait pas pu arrêté d'y penser. Il ne s'en était pas vanté, il avait juste été marqué, au plus profond de sa chaire. Avec Gregory Kelso? Non, les gens n'auraient pas compris, ni ne l'auraient cru. Au mieux, ils auraient ri. La carence en affection, l’envie de plaire et de séduire, ou alors juste l’envie du plaisir et de ne pas finir seul. Tout ça avait fait de lui un garçon facile aux yeux des autres quand il était juste au plus serviable, et qu’il ne voyait pas de mal à faire du bien aux gens, même si cela voulait dire se donner tout entier, coeur et âme, pour finir déçu. Il avait bien sûr pleurer, de nombreuses fois. De son premier baiser aux mains sales de Sean Blake, en passant par sa première fois, et la première fois avec Gregory Kelso. Tout ça était complexe, mais Aaron avait accepté, et n’en reniait pas la moindre partie. Tout ça faisait qu’il était ici, dans cette ruelle, et que ce géant qui lui servait de “petit-ami” ne le regardait pas, croyant bien faire. Aaron n’était pas une femme, il avait les épaules assez fortes pour tenir le monde et la misère rien qu’à lui. Il était implacable et courageux. Il était une perle rare, il était quelqu’un de profondément bon. C’était aussi sa plus grande faiblesse.

“Tu pourrais peut-être...t’installer chez moi..” Aaron ouvrit la bouche, parce qu’il répondait avec le coeur et ne réfléchissait que rarement avant de parler - ce qui en faisait un parfait adolescent spontané, mais Gregory n’avait pas finit, alors il se tue, cherchant en même temps les bons mots. “Les escaliers de ma maison sont bien élevés et de toute façon je n'ai pas pris une aussi grande maison pour y vivre seul...” Aaron avait les yeux qui brillaient, comme à chaque fois que quelque chose qu’il avait attendu arrivait sans qu’il ne sache pourquoi ni comment. Il eut un large sourire, tendre et radieux à la fois. Il était magnifique, le Gryffondor, quand il souriait comme un enfant gâté.

“C’est okay.” Aaron eut un petit rire, malgré que sa lèvre fraîchement recousue lui faisait un peu mal. Il roula des yeux derrière ses lunettes, puis reprit finalement, sur le même ton léger: “Faut juste que j’appelle mon arrière grand-père pour récupérer mes affaires, que je remplisse les papiers pour la déclaration de mon animagus et que je trouve quelqu’un pour loger dans mon appart' sinon il va pourrir. Et après, je suis tout à toi.”

Le Gryffondor eut un large sourire, tendre et amusé à la fois. Plan idyllique, Aaron le savait. Son père n’allait pas fermer les yeux sur sa seule progéniture, et si il y avait une seule possibilité qu’il le récupère, que ce soit par la force ou par le chantage, il le ferait. Nikandr Vanna Syl était un Russe, et il n’essuyait un affront que sur des dizaines et des dizaines d’années.










Greg Kelso

Greg Kelso
MATRICULE. ► AZ-R-IV.

► MESSAGES : 69
BREAKING THE HABIT. #Dim 19 Déc - 15:00


“C’est okay.”

Kelso sourit. Il aimait que les choses soient simples. Qu'elles ne demandent que de simples "okays" et même si là c'était sans doute loin d'être le cas, ça lui faisait toujours un bien fou de voir Aaron jouer ce jeu là. C'était bien rare de voir Kelso secouer son petit-ami pour lui dire de remettre les pieds sur terre et d'arrêter de faire comme si tout aller bien. Peut-être parce que derrière la montagne de muscles le petit garçon qu'avait un jour était Greg Kelso, avait besoin de voir le monde à travers un filtre aux couleurs sucrées.

“Faut juste que j’appelle mon arrière grand-père pour récupérer mes affaires, que je remplisse les papiers pour la déclaration de mon animagus et que je trouve quelqu’un pour loger dans mon appart' sinon il va pourrir. Et après, je suis tout à toi.”

L'ancien Serpentard eut un petit sourire triomphant.

" En attendant rien ne t'empêche de venir chez moi. Tu pourrais attendre quelques jours d'avoir retrouver ta gueule d'ange, sinon la nana de l'administration va se barrer en courant au ministère."

Ils s'étaient toujours taquiné l'un l'autre. Des petites piques sans grandes méchancetés qui faisaient une bonne part de leur complicité. C'était parfois plus difficile de plaisanter mais mieux valait ça que de pleurer. Ils s'étaient déjà bien assez fait souffrir l'un l'autre (enfin plus l'un que l'autre d'ailleurs mais passons). Vue d'ic, Kelso entrapercevait son avenir. Tranquille. Avec Aaron, et des matches de Quidditch. Que demander de plus? Franchement? Rien. Sinon que ça dure.










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