Le ciel était, ce soir, clair et sans nuage, propice aux balades romantiques au clair de lune et compagnie. Mais Joleene, n'étant pas du genre à s'extasier sur le dernier garçon croisé qui aurait eu la chance d'avoir de bon gènes, était plutôt agacée, la météo ayant surement provoqué la mise en places de rondes supplémentaires de préfets après le couvre feu pour éviter toute sortie d'élève. La jeune fille allait donc devoir être encore plus prudente que d'habitude pour sa sortie quotidienne dans la forêt. Elle ne s'était jamais fait prendre pour l'instant et n'avait pas vraiment de plan pour si un jour ça lui arrivait, misant tout sur son innocence apparente et non sur une quelconque histoire que les préfets de Poudlard avaient dû entendre au moins une centaine de fois.De toute façon, qui aurait pu la soupçonner, elle, Joleene O'Sullivan, élève émérite de Poufsouffle, de se glisser hors de son lit toutes les nuits pour aller s'entraîner à la magie noire dans la forêt interdite? Quiconque l'aurait dénoncé se serait fait rire au nez, c'est certain. De toute façon, ça n'était pas près d'arriver, personne n'était au courant.Et la jeune fille était bien déterminée à ce que son secret reste un secret.

Ce soir-là, donc, il fallait qu'elle se rende encore plus particulièrement invisible que d'habitude. pas avec un sort, non, non, mais elle savait se rendre si banale que les gens lui passaient à côté sans même un regard. Elle misait également beaucoup sur cet aspect de sa personne pour la protection de son secret. Joleene laissa donc la cravate jaune et noire dans le placard et opta pour une robe grise sans aucun écusson qu'elle tenait de l'orphelinat et une cape noire des plus simple. Elle rangea sa baguette dans sa poche ainsi que le dernier livre de magie noire, qu'elle avait dégoté pour s'entrainer à de nouveaux sorts, qui jusqu'alors était bien caché au fond de sa valise, sous son lit. La jeune fille était prête et quitta donc sa chambre en veillant à ne réveiller aucune de ses camarades, ce qui n'était pas très compliqué, chacune dormant à points fermés, comme à leur habitude.

La prochaine étape de son périple était de sortir de la salle commune sans se faire interpeler par un de ses camarades qui veillaient encore devant les feux de cheminées. Mais ce soir-là, elle était uniquement remplie par quelques cinquième année à qui le professeur de potions avait donné un devoir supplémentaire pour le lendemain. Si quelques uns relevèrent la tête de leur parchemin au bruit de ses pas, aucun de sembla vraiment faire attention au fait que ce que faisait la jeune Joleene, à savoir quitter la salle commune, était parfaitement interdit. Non, comme elle l'avait prévu, elle était totalement transparente à leur yeux.La jeune file sortit tout de même sur la pointe des pieds.

Joleene se trouvait maintenant dans le couloir du cachot et remonta quatre à quatre dans le plus grand silence les escaliers menant au hall d'entrée. Elle se cacha ensuite derrière la statue à droite de l'escalier qu'elle venait d'emprunter. Maintenant, pour ne pas se faire prendre, c'était simple, la porte était toujours ouverte à n'importe quelle heure. Il fallait juste être patient et observer les rondes des préfets qui se déroulent toujours dans une certaine logique, un certain ordre, qu'il suffisait alors de mémoriser. Il y avait en tout ou pour tout trois choses à surveiller: les grand escaliers de marbre par lesquels passaient la plupart des rondes, les escaliers d'où elle venait où les rondes se font plus rares et un autre couloir dont elle ignorait la provenance d'où les rondes de professeurs passaient de temps à autre.

Le rythme de passage ce soir là était : préfet de Gryffondor par le grand escalier, de serpentard par celui des cachots, Rusard par le couloir, grand blanc qu'elle allait utiliser pour se faufiler le tour d'après, préfet des Poufsouffles par les cachots et enfin celui de Serdaigle par le grand escalier et ainsi de suite.

La seconde fois où Rusard disparut du champ de vision de la jeune fille , elle commença à courir vers la grand porte quand elle percuta de plein fouet un jeune homme qui semblait lui aussi vouloir sortir, mais qui néanmoins n'avait pas sa discrétion car il hurla :

-Non, mais ça va pas la tête!

Il avait un air moqueur plutôt qu'un air en colère ce qui agaça d'autant plus Joleene. Elle n'allait pas se laisser compromettre par un jeune homme écervelé qui ne semblait penser qu'à rire. Elle le tira par la manche jusqu'au dehors où elle le tira derrière le premier gros bosquet qui se présentait. La jeune fille savait qu'ils venaient d'échapper de peu au préfet de sa maison qui, avec la proximité de sa ronde, devait avoir entendu le cris du jeune homme. Elle s'efforça de ne pas bouger, maugréant intérieurement contre le jeune homme qui se tenait tout près d'elle et qui avait failli la compromettre.

Joleene se demandait ce qu'il fabriquait là, se disant en même temps que si lui même lui posait la question, elle ne pourrait pas être honnête. Il ne pouvait pas comprendre, personne ne pouvait. Elle savait bien les conclusions que les gens en tireraient: " Une vraie Serpentard celle-là, elle a raté sa vocation" et tout un tas d'autres choses du même style toutes plus fausses les unes que les autres. La véritable raison de cette passion pour la magie noire était la puissance qu'il s'en dégageait et qu'elle comptait bien exploiter à son maximum. Elle ne voyait pas trop bien pourquoi c'était interdit d'ailleurs, car pour elle, utilisé correctement, cela ne pouvait qu'être utile et ne faisait de mal à personne.

Après avoir attendu quelque instant dans le plus grand silence que le danger soit passé, elle lâcha la manche du jeune homme qu'elle avait jusque là tenue pour éviter qu'il ne bouge et pour lui faire comprendre qu'il avait intérêt à se taire. Elle s'éloigna un peu de lui et lui demanda:

-Tu es au courant que sortir pendant la nuit est interdit et que tu aurais pu nous valoir des ennuis à tous les deux ?

Son ton était peut-être cassant, voir glacial, mais pour sa décharge, elle n'avait pas vraiment l'habitude de parler à quiconque. Si elle n'avait pas eu cette frayeur de se faire prendre, elle se serait sûrement éloignée du jeune homme sans un seul mot. Elle vit alors se dessiner sur la bouche du jeune homme un petit sourire narquois. Ainsi, il se moquait d'elle et de sa prudence, pensait-elle, il allait voir.

-Ca te fait rire en plus ?!

La jeune Joleene sentit grandir en elle un sentiment tout à fait nouveau de colère qu'elle tenta en vain de ne pas laisser prendre le dessus. Elle s'efforça de rester calme et de laisser tout ça se tasser avant de prendre le chemin de la forêt une fois que le jeune homme serait parti vaquer à ses propres occupations.

« Ça vaudra mieux ? Pour qui ? Pour toi ? Certainement ! Je me fiche éperdument de tes conseil et encore moins de qui tu es et de ce dont tu es capable de faire. Les autres ne m’intéressent point. Tout ce que je désire c’est la rejoindre. »

Mais pour qui se prenait-elle,non mais sérieusement ! Cette jeune prétentieuse commençait sérieusement à lui taper sur le système. Elle avait un de ces melons ... une vrai nombriliste. Joleene la regarda se diriger vers la forêt interdite. Pour rejoindre une salamandre; mon dieu, le cliché ! La jeune Poufsouffle avait une irrésistible envie de rire qu'elle ne pu retenir bien longtemps. ce n'était pas une chose qui lui arrivait régulièrement mais là, la situation était un tel lieu-commun que s'en était comique. Elle tourna les talons toujours en pouffant.

Oui, elle allait rentrer au château. La clairière attendrai une nuit de plus. Sans baguette, elle n'irait pas très loin et elle n'avait aucune envie de recommencer à jeter des sorts sans, c'était pour le moins épuisant. Sa rencontre avec la jeune Serpentard aura servit d'entrainement pour ce soir. Suffisant peut-etre non? Même si la jeune djiin n'avait pas été des plus redoutables adversaires, elle se doutait que si elle l'avait vraiment voulut, elle se serait fait réduire en cendres par la jeune fille. Elle n'allait pas tenter le diable non plus.

Joleene se dirigea donc sans un mot, essayant de contenir son rire qui maintenant c'était mué en un minuscule sourire grâce à ses efforts. Elle espérait de tout coeur que la jeune fille ne l'avait aps entendu quand elle disparut dans l'obscurité vers le château. Après tout, une chose était sure, elles n'étaient certainement pas faites pour s'entendre.

HJ: très court mais bon, voici qui cloture ce topic je pense =)