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 Le feu de Beltaine. (finish)

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PROFIL & INFORMATIONS









Aelys McNamara

Aelys McNamara
SORCIERE CELTE. ► classée terroriste par le Ministère

► MESSAGES : 146
Le feu de Beltaine. (finish) #Sam 26 Juin - 18:57


S'il y avait quelqu'un au monde pour regretter la beauté du soleil, le bleu du ciel et même son gris lumineux les soirs d'orage c'était bien Aelys. Elle qui était fille de Brocéliande comment aurait-elle pu ne pas sentir le profond déséquilibre quand tous même les plus insensibles n'avaient pas pu passer à côté. Quatre mois déjà qu'avec le retour du Poète et de sa clique de fantômes, le ciel était couvert d'un voile noir et épais. Il n'y avait plus de jour. Plus de nuit. Tout n'était que ténèbres et elle, petite blondine, luisait dans le noir comme une lueur d'espoir. Elle avait toujours un mot gentil, quelques paroles réconfortantes pour ses clients qui venaient avec de bien grises mines chercher un remède ou un autre pour un rhume. Mais y avait-il vraiment de l'espoir? Owen disait que oui. Hafghan ne disait rien. Aelys doutait. Parfois.
Ce jour là, elle était sortie en ville pour rendre visite à une famille qui avait besoin de ses services. Généralement elle refusait de servir de médecin mais enfin... elle avait trop bon coeur pour dire non. Les rues étaient bondées comme toujours le midi mais les gens avaient tendance à s'écarter en voyant l'étrange animal qui suivait la belle. Une petite tigon au pelage prune et perle dont on aurait juré que c'était un animal adulte n'eût été cette petite bouille absolument adorable qu'on toutes les créatures quand elles sont encore dans leur tout jeune âge. C'était la tigonne de sa nièce. Une créature extrêmement rare que la jeune Gaëlle n'avait évidemment pas pu garder en permanence dans la minuscule boutique où elle vivait avec sa meilleure amie. Aelys faisait donc office de garde-chat mais ça ne la dérangeait pas.

Arrivée à mi-chemin de l'endroit où elle se rendait, son épaule bouscula celle d'un homme, plus grand qu'elle. Ou peut-être était ce le contraire... Ca n'avait pas vraiment d'importance quand on était pas le genre de personne à faire un esclandre pour rien. Mais, ce qui avait réellement de l'importance c'est l'étrange sensation qu'elle eut à frôler cet homme qu'elle n'avait pas spécialement eu le temps de voir. Une impression étrange et familière à la fois. Il lui semblait revoir la chaleur des feux de Beltaine, ces feux ardents et immortels qui triomphent toujours les ténèbres. Une autre qu'Aelys n'aurait peut-être rien senti du tout, et peut-être même que ce n'était que son imagination de celte qui divaguait mais par réflexe elle fit volte face et rattrapa l'homme:

Aelys - Excusez moi?..., elle posa sa main sur son épaule pour ne pas le perdre dans la foule avant de se rappeler que ce n'était pas du tout des manières que les occidentaux appréciaient. La plupart des gens détestaient être touchés par des inconnus, d'un point de vue celte cela paraissait curieux mais bon, elle s'adaptait. Elle retira donc sa main bien vite, pardon. Vous... vous êtes... différent.

Ses prunelles cristallines avaient littéralement plongé dans celles de l'homme et il y avait gros à parier qu'il allait la prendre pour une folle ou une fille de mœurs légères. Elle n'y pouvait rien, ce qu'elle était profondément la rattrapait toujours. On ne touchait pas les gens. On n'accostait pas les gens pour leur dire d'un ton si inspiré "vous êtes différent", mais que voulez vous, n'importe quel celte l'aurait fait, parce que c'était leur façon de faire.
En l'ayant touché une seconde fois, elle avait senti comme... ce qu'elle appelait Brocéliande en lui. Elle continuait de le dévisager comme si elle vérifiait que tout y était et pourtant elle faisait bien des efforts pour ne pas avoir l'air bizarre. (raté me direz vous?)

Aelys - Vous êtes ... de feu.

Si elle se trompait elle n'aurait qu'une fois de plus l'air d'une hurluberlue. Mais elle se trompait rarement sur ce genre de chose. Déjà que n'importe qui à sa place aurait reconnu le chef des Auror avant toute chose... mais non, elle ne voyait que le feu. Merveilleux et terrifiant à la fois.









Anonymous

Invité
Invité

Le feu de Beltaine. (finish) #Dim 27 Juin - 10:26


Il était aux alentours de midi, mais comme toujours le temps restait couvert, et c’était peu dire. Il faisait presque froid, heureusement que Vitali était couvert, et à chaque fois qu’il levait la tête vers le ciel, son envie d’y mettre le feu grandissait. Il avait travaillé pendant la matinée, et il s’était octroyé une pause de deux heures pour souffler et aller se promener, la paperasse n’étant pas spécialement son truc. En tant que Directeur, il devait maintenant veiller à sa sécurité et ne pas aller sur le terrain, comme on le lui répétait assez souvent, mais il essayait de respecter cela le moins possible car c’était le terrain qui faisait de lui un homme efficace. En revanche, il ne pouvait pas se dérober quand des piles de feuilles inutiles arrivaient sur son bureau, des autorisations ou des interdictions stupides, quelque fois même des demandes de la presse. Non, il n’avait pas envie d’être photographié 10 fois par minute et de répondre à des questions stupides, et encore moins de promettre que l’ordre reviendra d’ici peu. Marchant à allure moyenne, il réussit tout de même à percuter quelqu’un, et un frisson le parcourut alors qu’il se retournait pour voir dans qui il était rentré. D’habitude, il était toujours fluide et rapide, évitant les obstacles sans vraiment s’en rendre compte, mais cette fois il lui semblait être attiré comme un aimant, et le contact lui procura une impression vraiment étrange. Ne sachant que dire pendant la demi-seconde où il tourna la tête, il allait continuer son chemin quand une main se posa sur son épaule, recréant cette sensation étrange tandis qu’une petite voix montait.

Il avait l’impression de sentir tout ce qui disparaissait de plus en plus selon lui : la douce brise sur la mer, la senteur des brins d’herbes dans un champ à perte de vue. Se retournant avec lenteur car il n’était pas pressé, et surtout très intrigué, il constata que la demoiselle se promenait avec une bestiole des plus intéressante et qui promettait de devenir plutôt farouche. Alors que Vitali se creusait la tête pour dire quelque chose, il fut surpris par les nouvelles paroles de la fille. Il était différent ? Il aurait put se mettre à rire, se dire que ce n’était qu’une folle qui venait encore lui parler, ce qui arrivait souvent ces derniers temps, mais sentait une impression bizarre dans son ventre. Elle savait quelque chose que personne d’autre ne savait, et ce n’était pas bon du tout. Il n’aimait pas vraiment que l’on joue avec lui, et encore moins qu’on ait le contrôle, et c’était pertinemment ce qui se passait en ce moment. Préférant rester silencieux, il sentit le regard de la dame se poser sur le sien, d’un bleu azur, pétillant. Non, elle n’était certainement pas folle, elle savait ce qu’elle disait, mais encore fallait-il comprendre ce qu’elle savait de lui. Tous deux immobiles au milieu de la rue, les gens les frôlant de toute part, ils semblaient comme coupés de ce monde barbare, tous deux attirés par les éléments naturels. Soudain, une dernière phrase s’échappa de la bouche de la demoiselle, et le visage de Vitali resta figé. Au moins, il en était sûr à présent, elle n’était pas folle : elle savait qu’il était un Djinn, et elle savait aussi de quelle catégorie. Décidant que son expression était inappropriée, il finit par étirer un sourire sur son visage, très lentement, tandis que dans ses yeux la malice pétillait, brûlait avec lenteur. L’endroit n’était pas le mieux pour discuter de cela, un talent qu’il gardait secret et qui lui avait sauvé la mise, alors autant s’éloigner. Prenant la parole d’une voix amusée, il s’adressa donc à la femme qui lui faisait face, ne lâchant pas son sourire.


Je ne pourrais pas vous dire le contraire, c’est indiscutable… Et je ne sais pas ce que vous êtes, sauf si votre délicieuse odeur doit m’indiquer la voix. Mais que diriez vous d’aller ailleurs pour approfondir ça, avec votre charmant animal ?

Jetant un nouveau coup d’œil au monstre qui se trouvait près de son interlocutrice, Vitali se doutait qu’il ferait un garde du corps parfait si ils avaient besoin de discuter de choses délicates. Avec un tel animal à leur côté, personne ne viendrait les déranger ou même les épier, ce qui était un bon point. Jetant un œil dans la rue pour trouver un endroit tranquille, il n’en voyait pas vraiment et se tourna de nouveau vers son interlocutrice. Se grattant le menton, sa barbe mal rasée crissant, il lui adressa de nouveau la parole, ne sachant que faire d’autre.

Si vous avez une idée d’endroit tranquille par ici, n’hésitez surtout pas…









Aelys McNamara

Aelys McNamara
SORCIERE CELTE. ► classée terroriste par le Ministère

► MESSAGES : 146
Le feu de Beltaine. (finish) #Dim 27 Juin - 13:52


L'homme souriait mais Aelys n'était pas bien sûr que ce soit bon signe. Beaucoup de gens ici souriaient pour toutes sortes de raisons, bien souvent les mauvaises. On souriait pour dissimuler quelque chose, ou parfois pour amadouer. Là, elle n'avait aucun moyen de savoir. Il y avait un nimbe flamboyant qui la détournait sans cesse de cette faculté qu'elle avait devoir simplement. C'était trop unique pour qu'elle puisse en faire abstraction.

Je ne pourrais pas vous dire le contraire, c’est indiscutable… Et je ne sais pas ce que vous êtes, sauf si votre délicieuse odeur doit m’indiquer la voix. Mais que diriez vous d’aller ailleurs pour approfondir ça, avec votre charmant animal ?

Elle fronça légèrement les sourcils ce qui chez une Aelys équivalait sans doute à un léger rougissement. Elle n'avait simplement pas l'habitude qu'on lui fasse remarquer qu'elle avait une odeur différente de celle des autres femmes quoique quelque part, ne mettant aucun parfum, cela devait aller de soi. Elle eut un regard pour la tigonne de sa nièce. Elle ne passait effectivement pas inaperçu.

Je suis... différente aussi. Mais pas comme vous. Allons ailleurs oui, ça me paraît mieux que de parler ici.

Elle notait qu'il avait également perçu la différence. Peu de gens remarquaient quoique ce soit en général. Au mieux ils se contentaient d'observer qu'Aelys était bizarre. Certains la trouvaient à l'ouest quoiqu'elle n'ai jamais vraiment compris ce que voulait dire cette expression. Elle avait simplement un rapport aux choses plus sain, plus directe aussi. Moins retords? Peut-être.
Elle lui avait répondu sans hésiter et il allait de soi que de toute façon elle ne voudrait pas le perdre dans la foule sans savoir. Ce n'était pas de la curiosité mal placée de sa part mais avec tout ce qui se passait, il pouvait être avec quelques autres une lueur d'espoir dans le noir, ou au contraire le feu incendiaire qui achèverait de tout ravager. Qu'importe elle devait savoir. Par chance elle n'avait pas donné d'heure précise à sa visite et comme elle n'était pas du genre à regretter d'avoir perdu une journée de travail (elle avait déjà eu du mal a accepter qu'on la paye en or pour ses services), elle n'avait pas le moindre regret. C'était beaucoup trop important à ses yeux.

Si vous avez une idée d’endroit tranquille par ici, n’hésitez surtout pas…
J'habite à deux pas d'ici. Suivez moi.

Encore une bizarrerie de sa part, ou était-elle complètement inconsciente? Qui invitait le plus parfait inconnu chez lui en soupçonnant qu'il pourrait être dangereux? Personne sans doute. Mais elle était différente. Regardant par dessus son épaule, elle lui fit remonter la foule à contre sens puis prendre une petite ruelle. Ils se retrouvaient devant une étrange boutique coincée entre deux autres enseignes. On aurait plutôt dit une cabane à en juger par la façade de petits rondins à peine plus large que des branches. Elle ouvrit la porte et le laissa passer devant. A l'intérieur le sol était un tapis de gazon verdoyant et la lumière de lampadaires de la ville filtrait à travers les murs. Elle ne dit rien pourtant son regard le suivait comme il entrait, elle observait la nature qui parlait un langage évident pour elle. Les feuilles ne se desséchèrent pas, bien qu'elle sentit quelque chose vibrer. C'était trop infime pour être remarqué par n'importe qui mais Aelys savait écouter.

Devant eux, le comptoir de la boutique, tout aussi rudimentaire. On pouvait se demander ce qu'elle pouvait bien négocier dans un tel endroit et la lumière étrange qui filtrait de sous la porte de l'arrière boutique, chaude et accueillante, ne laissait que plus perplexe. Mais la porte était fermée et pour l'heure elle n'avait pas l'intention de l'ouvrir. Elle ne l'ouvrait jamais qu'aux siens.

Je m'appelle Aelys, je suis celte c'est pour ça que je vous vois si bien.

Là encore l'énoncé était curieux, mais il comprendrait très bien elle n'en doutait pas. Derrière eux, Noîrîn, la tigonne se couchait sur le pas de la porte, comme défiant quiconque d'entrer. Aelys s'assit en tailleur dans l'herbe, regardant son hôte comme elle s'attendait à ce qu'il fît de même.

Je m'excuse par avance si mes manières vous ont semblé... cavalières. Ça n'était pas mon intention première.

D'ordinaire elle se serait tu sur ses origines. Les celtes se devaient de rester des légendes mortes aux yeux du monde moderne, pour leur propre survie, et parce qu'il fallait protéger Brocéliande. Mais elle avait pour principe de ne jamais demander sans avoir elle même donné. Elle était donc honnête, transparente même et c'était ce qu'elle espérerait de lui bien que, connaissant ce siècle, elle savait bien que ce genre de choses prenaient beaucoup plus de temps qu'elles n'auraient du. Ils vivaient à un siècle de méfiance et d'artifice, il faudrait bien composer avec.









Anonymous

Invité
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Le feu de Beltaine. (finish) #Dim 27 Juin - 17:13


Son premier commentaire avait provoqué un froncement de sourcil, c’était déjà un point positif pour lui : il aimait avoir un impact sur ses interlocuteurs, ne pas rester passif. Un regard en coin vers son animal suivit ensuite, indiquant qu’il s’agissait véritablement du sien, même si c’était peu probable qu’une telle bestiole se promène seule sur le chemin de traverse. La foule continuait de les frôler de tout côté, passant avec la force d’un courant gigantesque tout en leur glissant dessus. La sensation était très étrange, pas désagréable. Fixant son regard azur sur celui de la demoiselle, il eut droit à des explications qui le satisfaisaient à moitié, mais c’était un bon début. Elle aussi était différente, ce dont il ne doutait pas. De nombreuses personnes l’avaient déjà touché sans pour autant comprendre sa nature profonde, alors si elle y était parvenue, elle mériterait un examen plus poussé par la suite. Sa demande était pertinente maintenant qu’il y pensait : aller ailleurs n’était plus un détail mais une obligation car il sentait que les choses allaient être plus que sérieuses. Le monde dans lequel ils vivaient devenait de plus en plus incertain, dangereux, et ceux qui possédaient un don, même minime, se devait de le mettre à contribution. Tournant lentement la tête de droite à gauche pour repérer un endroit à l’écart, il n’en trouvait pas vraiment, en plein milieu du Chemin de Traverse. Il fut donc une fois de plus surpris quand elle lui proposa d’aller chez elle, tout près. Affichant un sourire de reconnaissance, il ne prit pas la peine de lui répondre à voix haute, acquiesçant tout simplement de la tête. Tandis qu’elle s’engageait d’un air certain dans la foule, il la suivit sans jamais détourner le regard, préférant perdre un membre que de la voir disparaître si près du but. Ils tournèrent rapidement dans une rue quasiment vide, pour déboucher sur un magasin fait de rondins de bois. Etonné de voir que de telles structures existaient encore ici, il marmonna dans sa barbe alors que l’hôte l’invitait gentiment à rentrer.

Qui aurait crut qu’un elfe habitait à Londres…

Même si ce commentaire n’était pas fort gratifiant, il ne pouvait s’empêcher de le formuler. Trop de gens sombraient dans la technologie, lui le premier, utilisant tout ce qui était dernier cri par confort et efficacité. Et là, il se retrouvait devant quelque chose qui inspirait le respect, mais qui aurait put appartenir à une autre époque. La porte fut ouverte en quelques secondes et il pénétra le premier dans ce sanctuaire si calme, posant des yeux surpris sur tout ce qui se trouvait là. Le sol était du gazon d’un vert magnifique, naturel. A chacun de ses pas, il se retenait de s’excuser tant il devait avoir l’air barbare dans cette scène. La lumière donnait un côté irréel à tout ce qui s’offrait aux yeux de Vitali, mais il connaissait les sorts d’illusions sur le bout des doigts, ainsi que leurs défauts, et il était sûr de ne pas en être victime. Au fond, une porte fermée laissait filtrer une lumière encore plus magnifique, attirante, mais il se retint de poser des questions ou de faire un commentaire. Une voix le fit revenir dans le monde réel, celle d’Aelys puisqu’elle s’appelait comme ça. La phrase le frappa comme si une poutre lui tombait dessus : elle était Celte ! Bien que leur magie soit considérée comme une légende, les recherches personnelles du Chef des Aurors lui avaient certifié que ces sorciers existaient, rattachés à Mère Nature par un lien aussi profond que lui était relié au Feu. Affichant un air sérieux car jouer le bonhomme amusé par tout ne servirait plus à rien, il lui adressa la parole d’un ton assez formel, ne prenant pas la peine de la regarder dans les yeux, analysant la pièce.

Ravi de l’entendre, j’ai longtemps cherché des sorciers tels que vous, et je suis loin d’être déçu… Je me présente : Vitali Parietti, Directeur du Bureau des Auror. Comme vous semblez l’avoir remarqué, on peut me qualifier de Djinn.

Laissant apparaître un sourire furtif, il regarda Aelys s’asseoir sur le gazon et fit de même tout en fixant l’énorme félin qui se couchait devant la porte. Il était rassuré, personne ne viendrait les embêter de si tôt, même si l’animal semblait jeune. Reposant son regard pétillant sur son interlocutrice, il devait lui sembler bien bizarre. En public, il avait bien sûr adopté sa carapace quotidienne, celle qui faisait de lui un homme très agréable et difficilement contrariant. Il souriait toujours à tout le monde, faisait profiter aux autres sa bonne humeur et agissait comme un gamin. C’était ce qu’il était, et on ne changeait jamais vraiment sa nature, mais il savait quand la plaisanterie était terminée, et il n’était pas arrivé à son poste en lançant des vannes aux Mangemorts. Ecoutant ce qu’Aelys avait à dire, il acquiesça à la fin de sa prise de parole, comprenant tout à fait. Il n’était pas du genre à faire attention aux manières des gens tant qu’ils faisaient le bien, et quand bien même il aurait été délicat, il ne l’était pas lui-même dans la vie de tous les jours. Prenant une inspiration, il garda son expression sérieuse, décidé à ne pas perdre de temps. Il pouvait faire quelque chose avec cette fille, il le savait. Il le devait aussi, car il était depuis longtemps devenu un chevalier de la lumière comme l’appelaient la presse. Il avait déjà une réponse aux excuses d’Aelys, il n’était pas un barbare…

Aucun problème, je ne suis pas particulièrement porté sur les manières conventionnelles. Agissez comme bon vous semble, il y a bien trop de contraintes de nos jours…









Aelys McNamara

Aelys McNamara
SORCIERE CELTE. ► classée terroriste par le Ministère

► MESSAGES : 146
Le feu de Beltaine. (finish) #Lun 28 Juin - 18:26


A sa petite remarque, Aelys eut un petit sourire amusé. Les elfes, elle s'était toujours demander ce que les non-celtes appelaient des elfes mais l'idée qu'on la compare à une telle créature était pour elle plus flatteuse qu'autre chose. Elle n'était pas comme lui fait de la matière de la Terre Mère, ou plutôt pas du même tissus naturel à l'état pur. Elle intercepta le regard qu'il eut vers la porte de l'arrière boutique et répondit le plus naturellement du monde à une question qu'il n'avait pas posée:

Un jour peut-être...

Un jour peut-être qu'il aurait le droit de voir de l'autre côté. Oh elle n'était pas inquiète. Rien ne pouvait arriver sans sa bénédiction à elle, sinon elle n'aurait pas emmené sa chère Brocéliande ici avec elle. Il y avait des choses qui ne s'expliquaient pas en mot. Seulement en expérience. Comme pourquoi, si vous ou moi avions ouvert cette porte, nous n'aurions rien trouvé derrière qu'une pièce vide et aveugle alors qu'elle y trouvait sa Brocéliande? Mais pour Aelys, les faits pouvaient se suffirent à eux mêmes sans plus d'explication. Elle concevait cependant que l'homme de feu aurait besoin de plus que ça, aussi elle n'hésita pas à lui dire ce qu'elle était:

Ravi de l’entendre, j’ai longtemps cherché des sorciers tels que vous, et je suis loin d’être déçu… Je me présente : Vitali Parietti, Directeur du Bureau des Auror. Comme vous semblez l’avoir remarqué, on peut me qualifier de Djinn.
Vous seriez surpris de voir le peu d'influence que nous avons sur ce genre d'objet., elle lui montrait sa baguette, un demi sourire sur les lèvres. Chef des Aurors c'était une bonne nouvelle, mais ça ne suffisait pas encore. Elle avait fini par apprendre que dans ce monde là, les gens faisaient souvent des choses incompatibles, pour des raisons pourtant tout à fait logiques finalement... nous ne sommes pas des sorciers, du moins... ce n'est pas ainsi que nous le dirions, si il fallait se définir. Mais les choses tiennent rarement à une définition vous ne croyez pas?

Comme il s'asseyait elle lui servit de l'eau, parce que c'était ainsi que s'exerçait l'hospitalité chez les celtes. On donnait à boire et à manger à son hôte soit-il le plus parfait inconnu.

Le feu peut-être créateur tout autant que destructeur... qu'avez vous choisi vous? Etre chef des Aurors ça ne veut pas tout dire... vous pourriez aussi bien... mentir.

Elle le regardait dans les yeux comme elle le questionnait posément. Il y avait quelque chose de tellement tranquille en elle, comme si, elle avait su qu'aucun mensonge ne lui échapperait. Oh un des siens auraient pu lui mentir, mais pas les autres. Ils n'étaient pas assez attentifs. Pas assez grands pour ça en quelque sorte.










Anonymous

Invité
Invité

Le feu de Beltaine. (finish) #Mar 29 Juin - 8:55


Tout l’intriguait dans cette pièce, et il savait malheureusement qu’il n’avait pas vraiment à avoir d’explications. Cette fille était une Celte, elle était plus proche que n’importe qui de la nature grâce à Brocéliande, une forêt française abritant de nombreuses légendes. Cet environnement avait un effet bienfaisant sur son esprit ainsi que son corps, et il sentait pourtant comme une petite réticence, car il était un Maître du Feu, qui pouvait se retourner contre toute cette nature. Assis dans l’herbe, il essayait de ne pas trop regarder Aelys, pas très à l’aise lorsqu’il se retrouvait seul avec une fille dans un lieu inconnu. Pas qu’il soit vraiment timide avec celles qu’il désirait ramener chez lui pour satisfaire ses besoin, car c’étaient toujours des femmes qui entraient et sortaient de sa vie dans un laps de temps très court. Mais là, il avait besoin de conserver une certaine clarté d’esprit, et serait sûrement forcé par la suite d’avoir à travailler avec elle. Pensant à tout cela, il releva la tête et continua à la fixer, certain qu’il ne se laisserait pas avoir. Il eut également droit à quelques mots concernant la porte mystérieuse et se contenta de sourire, prêt à attendre le moment venu. Respirant avec délectation l’air pur, il fut de nouveau surpris par la voix d’Aelys qui le tira de ses rêveries, centralisant toute son attention. Il savait qu’un sorcier n’avait qu’un contrôle restreint sur sa baguette, et que de nombreux paramètres étaient à prendre en jeu. Mais les deux personnes qui se trouvaient dans cette pièce avaient encore moins besoin de baguette que les autres. Contemplant le petit sourire d’Aelys tandis qu’elle s’interrompait, il plongea une main dans sa robe de sorcier et en tira sa baguette, la tenant du bout des doigts. Les derniers mots lui parvinrent comme d’une autre dimension, trop occupé à la regarder dans les yeux, mettant toute son intensité dans ses yeux bleus pétillant. Faisant tourner sa baguette entre deux doigts habilement, il la déposa devant lui avant de répondre d’une voix mystérieuse.

Je le crois…

Que dire de plus ? Rien. Il savait très bien que tout n’avait pas une définition, un sens dans ce monde, et il avait appris à faire avec. Aelys lui offrit un verre d’eau qu’il accepta volontiers, et il en but quelques gorgées, laissant un fond de quelques centimètres. Il le déposa une fois de plus devant lui, près de sa baguette, et fixa de nouveau la Celte. Ses dernières paroles le firent sourire tristement, car il savait qu’elle avait tort. Poussant un soupir de fausse lassitude, il ferma ses yeux et se les frotta, puis les rouvrit doucement. Il n’avait pas l’habitude de faire étalage de ses talents habituellement, mais il devait établir un lien de confiance. Il prit la parole d’un ton serein, ne la lâchant pas des yeux tant il était concentré sur ce qu’il avait à dire.

Avant de vous mentir ou pas, sachez que vous vous trompez. Le feu n’est en aucun cas créateur, il n’est que destructeur…

Il tendit une main devant lui, paume vers le haut, sans cesser de plonger son regard dans celui d’Aelys. Une sphère de la taille d’une gousse d’ail s’y matérialisa, semblant rougeoyer encore plus qu’une fournaise malgré sa taille réduite. Elle s’éleva jusqu’à se placer entre les deux regards, lentement, pour ensuite retomber comme une bille, filant vers la main de Vitali. A son contact, elle explosa et projeta des flammes plus longues que les doigts du Djinn, créant un effet de surprise tant la boule était petite par rapport au résultat. Avec une sphère de la taille d’un ballon de hand, les flammes se seraient propagées dans toute la boutique, il avait eut raison de ne pas trop abuser. Refermant son poing d’un geste sec, il remonta sa manche avec l’autre main et parla en même temps, n’affichant aucun sourire.

Le coup de la sphère est la forme du feu la plus difficile à maîtriser. La manœuvre consiste à concentrer le plus de flammes possible dans un objet des plus petits, créant à sa fêlure ce que nous pouvons appeler une explosion. La sphère lâche donc quelque chose de beaucoup plus chaud vu le concentré de flammes, et beaucoup plus meurtrier. Les simples flammes sont d’une banalité effarante, et d’une puissance beaucoup plus réduite malgré la facilité d’utilisation…

Son poing s’enflamma soudain avec violence, des langues de feu s’élevant de celui-ci tout en crépitant. Il secoua sa main, et tout disparut comme c’était venu, le laissant redescendre sa manche avec lenteur. Une fois cela fait, il saisit le verre d’eau et le termina d’un coup, posant son regard des plus sérieux sur Aelys. On aurait pu croire qu’il allait se jeter sur elle tant il semblait dangereux en cet instant, mais il n’en fit rien, son intention étant loin de là. Pointant du doigt le verre d’eau où il restait quelques gouttes, il parla ensuite d’une voix posée.

L’eau peut aussi bien détruire que donner la vie, être douce et tranquille comme un lac, ou violent comme un raz de marée. Prenez la quantité de feu que vous voudrez, vous ne parviendrez qu’à détruire, car vous ne tirerez pas d’un verre d’eau plus que ce qu’il contient. Mais attisez une flammèche pendant quelques temps, et vous obtiendrez un brasier ardent des plus terribles ! Nous vivons dans un monde sombre, et l’heure n’est plus au pardon, en ce qui me concerne. Mon talent ne me permet pas d’endosser d’autre rôle que celui d’un purificateur, d’un bourreau du mal, alors je me dois de vous confier quelque chose : je lutterais toujours pour créer, mais sans autre moyen que détruire…









Aelys McNamara

Aelys McNamara
SORCIERE CELTE. ► classée terroriste par le Ministère

► MESSAGES : 146
Le feu de Beltaine. (finish) #Mar 29 Juin - 10:25


Avant de vous mentir ou pas, sachez que vous vous trompez. Le feu n’est en aucun cas créateur, il n’est que destructeur…

Elle sourit mais ne l'interrompit certainement pas. Elle n'avait pas pour habitude de contredire les gens. De son point de vue, chacun détenait une part de vérité et il n'y avait que dans le silence qu'on pouvait espérer toucher du doigt quelque chose de fondamental. A condition d'avoir bien sûr pris le chemin qu'il fallait. Les celtes étaient un peuple belliqueux, du moins c'est ainsi que les occidentaux l'entendait. La guerre Aelys la connaissait bien. Du moins cette forme de guerre là. La guerre pour la paix. La guerre pour drainer le venin dans le coeur des hommes et ensuite les voir assis à la même table, réconciliés. Mais elle en était consciente, les hommes et les femmes de ce monde, n'étaient pas près, pas encore. On glorifiait la non violence, frustrant une part de soi même pour pouvoir prétendre à ce titre tant envier d'homme civilisé. Et dans le secret des alcôves, dans les grandes maisons bourgeoises, emblèmes de la civilisation, ces cerveaux dopés par la frustration, rendu à moitié fous par les cordes de cette morale moderne, s'employaient à inventer la bombe H, à faire de virus inoffensifs des armes de destruction massive, à dominer la Terre dont tous sont issus, du plus innocent au plus pragmatique des Hitler. Voilà de quoi souffrait le coeur des celtes et pour eux, le ciel hors de Brocéliande c'était assombri depuis déjà quelques siècles. Ce qu'ils avaient protégé dans le secret de leur magie avait prospéré au delà de tout espoir et Brocéliande, autrefois le poumon des deux Bretagnes, avait grandi bien au delà de ses toutes premières frontières. Elle était partout et nulle part à la fois. Elle n'existait que dans une certaine mesure et pourtant, elle était immense.

Aelys suivait du regard les manipulations de Vitali. Elle avait cette toute patience, tranquille, posé, comme si elle n'avait pas eu peur d'être brûlée par une projection perdue. Oh elle se serait brûlée, n'en doutait pas. Mais elle accordait pour un temps sa confiance, sachant que l'instinct sauvage reprendrait cette confiance au premier mauvais signe. C'est ainsi que survivent les bêtes sauvages. Avec prudence. Comme il finissait de parler, Aelys se leva pour aller chercher une petite boîte derrière son comptoir:

...je lutterais toujours pour créer, mais sans autre moyen que détruire…
Nous avons passé le premier mai, Beltaine.Ce n'est pas un nom qui vous dira quelque chose, il y a bien trop longtemps que plus personne ne célèbre la Nature mais..., elle revint s'assoir face à lui, craquant une allumette puisqu'elle n'avait aucune maîtrise sur le feu,... nous célébrons la fin des ténèbres..., elle posa l'allumette enflammée sur l'herbe qui prit feu plus vite qu'on eut pu croire,... en allumant de grands feux dans la forêt. Le feu de Bel, puissant et sacré. Il doit être allumé par des gens de pouvoir car il est l'exaltation du feu, aussi dangereux que ce dont vous me parliez.

Comme elle parlait de ce qui aurait pu littéralement passer pour de la pyromanie, le petit feu qu'elle avait allumé s'essoufflait déjà, laissant un cercle de terre calciné, grand comme la paume d'une main. Il n'y avait en effet rien d'autre à voir là que la mort et la désolation, à très petite échelle. Mais la celte posait sa main tout près du sinistre. On aurait dit que ça lui faisait quelque chose de voir un petit bout de Nature, si minuscule soit-il, réduit à néant. Elle en détacha son regard, reposant ses yeux clairs sur Vitali:

Mais il y a dans le feu, l'essence de la vie et sa force. Les choses ne sont pas unes, elles sont multiples. Elles portent leur propre contradiction à même leur sein. Aussi, comme vous le dîtes si justement, l'eau, mère nourricière préserve la vie, mais si vous arrosez trop une plante, elle meurt, elle pourrit. De même... quand le feu dévore, ou détruit - à vos yeux - il ne fait en vérité rien de plus que retirer de la surface le mal qui la ronge comme on assainit une plaie, il dégage un ciel et une terre plus riche pour que les secrets enfouis dans l'en dessous..., elle marqua une pause mais conclut puissent prendre la place qui leur revient, ici.

Alors elle retirait sa main, se soustrayant au battement de coeur de la terre et déjà une minuscule pousse verdoyante, luisante, sortait de terre, plus vigoureuse que tout le reste du gazon. Plus forte.
Aelys avait parler de sa voix toujours douce, cette voix qui n'imposait rien, et qui acceptait d'entendre et de prendre pour elle ce que les autres avaient à donner. La vue de cette minuscule renaissance à côté d'eux semblait lui inspirer quelque chose d'indescriptible. Mais il s'en dégageait quelque chose de profondément bon, et c'était tout ce qu'il fallait retenir.

Ne vous êtes vous jamais réchauffé auprès d'un bon feu?, chaque mot comptait, chaque mot était choisi avec soin, Avez vous oublié la caresse du soleil pour les quelques mois où il a disparu? Non, je peux pas le croire. Vous avez raison d'accepter ce rôle qui vous revient de détruire, mais ne vous condamnez pas, vous serez vous aussi créateur.

Elle parlait de soleil, elle parlait de feu. Aelys n'avait pas de meilleurs arguments que ceux que la Nature donnait. Il était la Nature, aussi double qu'elle. Dangereux oui mais pas seulement. Le choix lui appartenait. Le soleil qui manquait au dehors n'avait-il pas brûler la terre et inventé le feu, n'était-il pas une immense sphère du même acabit que celle que Vitali avait créé un peu avant? Une bombe couronnée d'or. Un jour le soleil exploserait sans doute, Taliesin l'avait dit. Mais ce n'était pas pour aujourd'hui. Aujourd'hui il fallait encore se battre pour sa lumière.









Anonymous

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Le feu de Beltaine. (finish) #Mar 29 Juin - 12:54


Alors que les flammes disparaissaient de sa main, Vitali comprit que son instant de gloire était terminé, et une sensation bizarre s’évaporait de son esprit ainsi que de sa poitrine, comme si il avait été possédé par un autre. Il perdait l’occasion d’être lui-même, comme en cet instant, il prenait trop souvent à cœur son apparence de l’Auror qui n’a pas vieillit et qui se moque de tout. Apparemment, son « vrai lui » étouffait à l’intérieur vu les paroles qu’il avait prononcé, le ton qu’il avait employé. Le temps du Vitali indiscipliné et libertin était révolu, et il avait fallut que cette fille se trouve face à lui pour qu’il se rende compte de son propre état. La société actuelle l’étouffait, il ne voyait plus les choses aussi clairement que dans sa jeunesse. Peut être n’avait-il jamais été mieux que dans ses premières années de jeunesse, de fraude… Au moins, en ce temps là, personne n’avait encore brouillé sa vision des choses, il était lucide. Aujourd’hui, assis dans l’herbe face à une femme qu’il ne connaissait que depuis quelques minutes, il venait d’apprendre qu’on l’avait en quelques sortes enfermé, au fond de lui-même. Ces paroles qu’il avait prononcées et qui lui semblaient si étrangères étaient sa véritable pensée, celle qu’on essayait de lui cacher. Les yeux dans le vague, blessé par sa propre insouciance, il ne vit pas vraiment Aelys se lever mais entendit tout de même ses paroles. Apparemment, chez elle on célébrait avec le feu, ce qu’il trouvait plutôt logique quand elle lui expliqua qu’il signifiait la fin des ténèbres. Il avait tendance à oublier que le Feu est aussi la Lumière, annonciatrice de la Justice et d’un monde meilleur. Préférant rester silencieux, il la regarda mettre le feu à l’herbe, chose à laquelle il n’avait même pas pensé : brûler cette si belle démonstration de la nature ! Il devait se taire et écouter, ce qu’il fit, son regard passant avec lenteur d’Aelys à l’herbe qui prenait feu, les paroles inondant son esprit avec la force d’un raz de marée, explosant toutes les barrières érigées par la société actuelle.

Il comprenait ce qu’elle lui disait, il savait qu’elle avait raison. Tout ce monde entouré de ténèbres était rongé par le mal, et seule la destruction par le feu permettrait à de jeunes pousses de remplacer les mauvaises herbes. Tout avait une fin, heureusement d’ailleurs, et il n’avait jamais pensé un seul instant que son devoir était de mettre un terme aux mauvaises herbes qui empêchaient la vie de continuer sous un soleil radieux. N’osant piper mot, il regarda la douce main se soulever, révélant le petit carré de terre calciné. Un brin d’herbe avait pris place, encore petit mais beaucoup plus coloré que les autres, plus fort. Vitali avait envie de se mettre à pleurer, émut par une simple pousse comme il y en avait des milliards. Celle-ci avait suffit à ébranlé son esprit, à apporter la lumière sur tout ce qu’il n’avait pas fait, et tout ce qu’il devait faire. Passant une main dans ses cheveux, il ne savait pas vraiment si il devait parler, et si c’était le cas, il n’avait rien à dire. Il aurait dut avoir beaucoup plus d’expérience qu’elle, mais elle semblait savoir tellement de choses qu’il ignorait que cela en devenait frustrant. Qui était-il pour diriger les Aurors alors que des gens comme Aelys foulaient la terre chaque jour ? Dégouté de lui-même, il l’écouta de nouveau parler, la fixant avec intensité malgré son abattement. Oui, il se souvenait de la chaleur d’un bon feu quand l’hiver frappait avec violence, cette sensation si exaltante. Encore mieux, il se souvenait du soleil dorant sa peau pendant l’été, étirant miraculeusement le sourire des gens qui sortait rien que par sa présence, une énorme sphère de feu prête à détruire l’Univers entier… Mais il ne pouvait pas accepter de devenir ce créateur qu’Aelys semblait voir en lui, il était contaminé comme tous les autres. Certes, il s’était rendu compte de son emprisonnement spirituel, mais cela ne le rendait pas moins coupable. En plus de cela, il avait des responsabilités au Ministère, il ne pouvait se permettre de tout abandonner juste parce qu’il pensait pouvoir tout changer sur terre. Plongeant son regard dans celui de la Celte, il lui parla d’une voix sereine et posée, car il ne pouvait pas faire autrement.

J’ai toujours tenté d’œuvrer pour le bien, mais je ne pense pas pouvoir assumer le rôle de créateur… Quoi qu’on en dise, je ne peux rien faire de plus que ce que je fais déjà : utiliser ma force, mon don pour combattre les criminels. Je ne suis que la partie visible de la Lumière, celle qui œuvre aux yeux de tous, et cela ne fait que restreindre mon champ d’action. Mais vous, vous n’êtes pas enchaînée comme je le suis au Ministère ! C’est à vous de lutter dans l’ombre, de se résoudre à faire ce que je ne suis pas en mesure d’accomplir !

Il savait qu’il n’avait pas entièrement raison, qu’il pouvait sans doute se couper de tout ce qui le reliait à la vie publique, à son métier. Il n’avait pas de femme, pas d’enfants, pas de famille à protéger. Il vivait seul depuis toujours, comme si ce moment était prévu, comme si il était destiné à devenir un hors la loi. Mais la peur d’échouer, de ne pas être celui dont on avait besoin le rendait incapable de faire le choix décisif, celui qui le ferait changer de camp. Et en parlant de camp, ne pouvant rejoindre personne, il serait forcé de créer son propre camp, ce qui ne serait pas une mince affaire. Trop de responsabilités lui tomberaient sur la tête, il ne pouvait pas se résoudre à cela. Il était un lâche sans doute de laissez Aelys seule, mais il n’était pas prêt à devenir celui qui se battrait au premier rang. Il n’était pas l’homme dont le monde avait besoin. Il le pensait en tout cas.









Aelys McNamara

Aelys McNamara
SORCIERE CELTE. ► classée terroriste par le Ministère

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Le feu de Beltaine. (finish) #Jeu 1 Juil - 16:58


Elle l'observait, à sa façon. Respectueuse et déplacée à la fois. Malgré tout, elle n'apprendrait jamais toutes ces choses que les hommes modernes considèrent comme malséantes, simplement parce qu'elle était pratiquement incapable de vraiment les comprendre. Au moins les respectait-elle.
Il était là, comme pesant le pour et le contre mais sur son visage elle lisait tout le feu de la lutte intérieur et elle savait, elle devinait, que la première bataille été perdue. Pourtant elle ne prit pas les devant. Elle ne se posa pas en bon avocat pour lui démontrer que l'une ou l'autre des parties présentes avaient raison. Elle ne joua sur son épaule ni l'ange ni le démon, se contentant d'attendre qu'il donne de lui même ce qu'il voudrait bien donner.

J’ai toujours tenté d’œuvrer pour le bien, mais je ne pense pas pouvoir assumer le rôle de créateur… Quoi qu’on en dise, je ne peux rien faire de plus que ce que je fais déjà : utiliser ma force, mon don pour combattre les criminels. Je ne suis que la partie visible de la Lumière, celle qui œuvre aux yeux de tous, et cela ne fait que restreindre mon champ d’action. Mais vous, vous n’êtes pas enchaînée comme je le suis au Ministère ! C’est à vous de lutter dans l’ombre, de se résoudre à faire ce que je ne suis pas en mesure d’accomplir !

Elle sourit, avec une certaine tendresse. Comme tous les celtes avaient cette tendresse pour l'humain, et le vivant en général. Parfois elle avait vu Hafgan sourire ainsi parce que disait-il, il y avait dans tous les chefs un petit enfant qui attendait patiemment de grandir. Etait-ce cela? Il fallait laisser le temps au temps. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il accepte tout en bloc, ni à ce qu'il se défasse de ses propres idées. C'était les siennes. Elle les respectait pour leur caractère unique.

Je comprends, répondit-elle simplement, il n'y avait dans sa voix ni mélancolie, ni colère, ni quoique ce soit qui ait pu avoir valeur de jugement. A l'entendre dire je comprends, on devinait qu'il fallait prendre ses mots pour ce qu'ils étaient, ne pas leur chercher de second degré, mais je n'y arriverai pas seule. Cela prendra plus de temps et nous en manquons je le crains. Mais il faut que chacun suive son chemin. J'ai été heureuse de parler avec, vous êtes quelqu'un de bon. Du moins je le crois.

Elle se releva et à la porte la tigonne de Gaelle l'imita, libérant le passage. Oh bien sûr, elle ne le mettait pas dehors bien au contraire. Elle se plaisait à croire qu'à défaut de bien vouloir être le créateur qu'elle voyait en lui, ils pourraient être amis:

Vous alliez déjeuner quand je vous ai détourné de votre chemin je crois...

Cela lui paraissait logique vu l'heure, peut-être qu'elle pourrait se faire pardonner le désagrément (si c'était bien le mot qu'utilisaient les non-celtes) en lui servant un bon repas. C'était aussi l'une des choses qu'elle faisait dans sa boutique. Et d'ailleurs, un jeune couple entra sans remarquer le félin qui s'était retiré dans l'ombre.... ils souhaitaient manger. Elle sourit et les laissa s'installer où bon leur semblerait. Puis retournant son attention à Vitali,

Vous êtes le bienvenu si vous voulez manger ici.













Anonymous

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Le feu de Beltaine. (finish) #Ven 2 Juil - 17:25


Son discours ne l'avait pas vraiment emballé, et il avait une partie de lui qui souhaitait hurler pour démentir tout ce qu’il venait de déblatérer. Mais cette partie de Vitali n’était pas encore prête à surgir pour agir comme bon lui semblait, elle n’était pas encore assez nourrie par la haine et l’injustice, elle était toujours enchaînée au fond de son être. Pas encore assez forte pour briser sa prison et laisser le champ libre à un nouvel homme qui ne se contenterait pas d’être Auror mais qui braverait toutes les lois pour écraser de toute sa rage les ténèbres qui envahissaient le monde… Alors qu’il avait finit de parler, il surprit le sourire d’Aelys et se retint de se mettre une claque des plus violentes. Elle ne lui en voulait pas le moins du monde, elle n’exprimait que de la compassion, de la compréhension. Elle savait pertinemment, depuis le début, qu’il ne pourrait pas faire ce pas, et malgré cela elle avait essayé. Elle ne lui en voulait même pas d’être aussi faible et cela le révoltait. Blessé au plus profond de son âme, les paroles de la celte le ramenèrent sur terre, sa voix le tirant de son monde intérieur. Elle comprenait. Mais elle savait aussi qu’elle n’y arriverait pas seule, elle avait besoin de lui et il avait refusé comme un lâche ! En plus de cela, ses dernières paroles signalaient la fin de leur discussion, car l’heure tournait malgré l’importance de leur discussion. Sa tirade terminée, elle se releva et il fit de même, enfouissant sa baguette dans une poche cachée de sa robe, fixant Aelys avec regret. Il ne savait que dire, ne savait même pas si il avait le droit de dire quelque chose après son comportement. Surprenant quelques paroles à son égard, il lui afficha un sourire contrit et lui répondit d’une voix évasive, faisant un geste de la main.

Oui, mais cela n’a pas vraiment d’importance…

Le monstre qui gardait la porte se leva et laissa la sortie libre, comme si il lui signifiait qu’il devait partir. De toute manière, Vitali ne pouvait rester ici sans se sentir coupable, et il se prépara à partir quand des clients entrèrent, suivant la proposition d’Aelys de manger ici. Cette fois, il ne doutait pas de la décision à prendre : il devait refuser et partir, il était assez humilié comme ça par une femme qui allait se battre seule. L’Auror regarda le couple s’installer puis Aelys qui elle-même les regardait et songea que c’était un rayon de lumière en plein cœur de Londres, des ténèbres grandissantes. Qui sait, un jour pourrait-il peut être lui venir en aide ? Il lui répondit en souriant, la fixant droit dans les yeux pour les derniers moments qu’il passait avec elle.

Désolé mais je me dois de retourner au Ministère, ils ont besoin de moi…

La fin de sa phrase fut comme un coup de couteau pour lui : elle aussi avait besoin de lui, mais il lui avait refusé. Faisant disparaître son sourire, il s’engagea vers la sortie et déboucha dans la petite rue quasiment vide. Respirant l’air beaucoup moins pur que dans la boutique, assaillit par la grisaille et la peur qui flottait comme une maladie, il se dirigea sans tarder vers le Chemin de Traverse, bloquant son esprit pour ne pas finir ensevelit sous la honte et le remords…










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