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 Trois kilos de chocolat.

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PROFIL & INFORMATIONS









Anonymous

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Trois kilos de chocolat. #Lun 28 Juin - 21:13


On dit qu’un nomade le reste à vie. Mais c’était différent pour Miranda. Elle n’avait pas été nomade pendant plus de quarante ans par choix. Elle avait juste suivi un nomade, un vrai lui. Son cœur s’était sédentarisé auprès de celui d’un autre. Elle n’avait pas fait beaucoup de choix dans sa vie. Peut être n’en avait-elle fait qu’un en réalité, un seul et unique choix qui avait dirigé toute sa vie. Et encore là, le terme même de choix n’était peut être pas approprié. A-t-on le choix en amour ? Miranda pourrait en donner des conseils à ce sujet. Mais seulement des conseils, car il n’y a pas de réponse à ce genre de question. Ces questions sans réponse, il faut les vivre et c’est tout.
Après la mort de son mari, Miranda aurait pu continuer de parcourir le monde inlassablement. En tant que globetrotteuse avertie elle aurait très bien pu se débrouiller seule. Car seule, au fond, elle l’avait été toute sa vie. Elle aurait très bien pu continuer d’étudier les créatures magiques en long et en large, sur le terrain. Elle aurait pu faire perdurer l’œuvre de Marius Smith, célèbre naturaliste. Mais à soixante ans, elle avait décidé de cesser de n’être qu’une ombre. Elle qui avait toujours su faire un pas de côté lorsque l’on prenait son mari en photo, elle qui avait toujours su se taire durant les interviews et conférences interminables, elle qui avait été là pour assister son mari encore et encore, et qui, en retour, n’avait jamais rien reçu. Miranda ne voulait pas que son nom soit gravé à côté de celui de son mari sur les récompenses et prix qu’il avait reçus. Elle ne voulait pas non plus que les livres parlent d’elle. Elle voulait juste se construire, elle voulait juste exister.
Le poste à Poudlard était arrivé à point nommé. En tant que Directrice de la Maison Gryffondor et Professeur de Soins aux Créatures Magiques, elle pouvait porter sur ses épaules le poids de ses propres responsabilités. Sans ambition aucune, elle espérait enfin pouvoir apprendre à penser à elle, à ce qu’elle voulait, à ce qu’elle aimait. Car elle ne s’était jamais posé ce genre de questions. Qu’aimait-elle ? Au lendemain de la mort de son mari, alors qu’elle s’était montrée forte le jour de l’inhumation, elle s’effondra au moment de se faire à manger. Elle réalisa qu’en quarante ans elle ne s’était jamais demandé ce qu’elle aimait manger. Elle cuisinait pour Marius, suivant les choix de Marius, salant et poivrant les repas comme Marius le voulait. Marius détestait le chocolat. Elle n’en a pas mangé pendant près de quarante ans, oubliant même qu’elle en raffolait étant jeune. Après la mort de son mari, Miranda a pris trois kilos en trois semaines. Trois kilos de chocolat.
C’était à cela que pensait Miranda en attendant le train qui la mènerait à Londres. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua même pas la locomotive arriver. Elle était assise sur un banc du quai, son sac à main posé sur ses genoux, ses longues jambes croisées. Elle portait une robe moldue aux motifs à fleur et aux couleurs pastelles. Et un chapeau de paille aux larges bords ornaient un chignon de cheveux blonds légèrement défait. Malgré ce look décontracté, Miranda n’en gardait pas moins une élégance et un charme indéniable. C’était une femme qui vieillissait bien, indéniablement. Elle avait du chien, comme on disait.
Le train émit un sifflement signalant un départ imminent. Miranda fut extirpée de ses pensées. Elle releva légèrement sa robe et accourut pour rentrer précipitamment dans le train. Elle manqua de percuter un des contrôleurs et tout deux rigolèrent. Il la salua et alla faire son travail tandis que le train s’ébranla et glissa sur les rails en direction de Londres. Miranda alla se trouver un compartiment vide et s’assit auprès de la fenêtre. Posant son chapeau de paille à côté d’elle, elle détacha ses cheveux et ouvrit légèrement la fenêtre. Le vent doux de cette fin d’après-midi venait caresser son visage et faisait danser ses cheveux. Elle ne put s’empêcher de sourire, elle se sentait bien. Elle aimait les trains. Elle aurait très bien pu transplanner directement à Londres, mais elle aimait ces moments où l’on était forcé à l’attente, forcé à la relaxation.
La finalité de son voyage était donc Londres. Elle devait impérativement refaire sa garde-robe. Ou plutôt, elle devait la faire. Car une femme qui avait passé quarante ans à parcourir le monde entier, des forêts tropicales, aux terres polaires en passant par les montagnes les plus hautes et les grottes les plus profondes, était réduite à n’emporter avec elle que le nécessaire. Mais maintenant qu’elle était revenue à la civilisation, la vraie, elle devait faire quelque chose à ce sujet. Surtout avec le bal d’avril de Poudlard qui approchait.
A l’idée de déambuler dans les rues de Londres à la recherche d’une robe de soirée, elle sentit son ventre tourner comme le tambour d’une machine à laver. Savait-elle encore faire du shopping ? Souriant pour elle-même, elle finit par sortir ses lunettes et un livre épais : ‘Carnet de Voyage de Marius Smith - Tome I : l’Afrique’. Elle voulait revoir certains détails qu’elle utiliserait dans ses prochains cours à Poudlard.

Priorité à Edward ^^









Anonymous

Invité
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Trois kilos de chocolat. #Mar 29 Juin - 12:41


Pourquoi les moldus étaient toujours aussi impolis ? Au Ministère ou ailleurs dans le monde magique, Edward ne se faisait bousculer que très rarement. Apparement, les moeurs n'étaient pas les mêmes chez les moldus qui ne voyaient en Edward qu'un obstacle sur le chemin. Bref, il préférait ne rien dire et ne pas faire de scandale, même si mettre son poing dans sa poche n'était pas chose facile pour lui. La gare était pleine de monde, surtout d'hommes d'affaire, tous aussi pressés les uns que les autres pour se rendre à Londres où les attendaient leurs dossiers et autres paperasses. Si Edward avait opté pour le train, c'était uniquement pour décompresser, son métier lui donnant une pression assez pénible à surmonter chaque jour. Ces temps-çi, pourtant, le monde magique était assez paisible malgré les quelques troubles ayant eut lieu à Poudlard dernièrement. Quelques aurors étaient chargés de cette affaire et seuls quelques hors-la-loi "basiques" prennaient place au Magenmagot ces derniers temps. Mais les procès et les troubles n'étaient les choses les plus difficiles à contrôler. L'entourage d'Edward, lui, se présentait comme une masse de vautours assoiffés de la reconnaissance du Directeur du Département de la Justice Magique et tous aussi désireux d'obtenir des promotions. Mais le Comte Edward ne se laissait pas intimider et préférait répondre à ce genre de rapaces par de grands sourires hypocrites censés leur faire comprendre que la situation tournerait en leur faveur prochainement alors que la réalité était autre.

Un contrôleur moldu annonça l'arrivée du train grâce à son sifflet strident qui fit disparaître les maux d'Edward de son esprit. Il s'approcha du bord du quai après avoir dépassé les autres individus afin de ne pas se faire bousculer une nouvelle fois, car sa patience avait des limites. Ce devait être une heure de pointe chez les moldus pour qu'il y ait autant de monde. Comment pouvaient-ils supporter de rester enfermer dans des bureaux sombres par un si bel après-midi ? Edward avait d'ailleurs opté pour une tenue assez décontractée, chose peu habituelle chez lui qui s'habillait généralement de manière très "classe" comme on peut dire. Il portait une chemise noire légèrement ouverte et aux manches retroussées, un pantalon sombre et des chaussures de cuir très élégantes. Il avait préféré laisser son chapeau noir et sa canne d'aristocrate au Manoir, préférant se mêler à la population lorsqu'il devait affronter le monde moldu. Quelques dossiers sous le bras, il avait tout d'un jeune cadre dynamique. Lorsque le train arriva, Edward se hâta de trouver un compartiment mais, comme il s'y attendait, la plupart étaient pleins ou occupés par des individus peu fréquentables. Très peu patient, Edward commençait déjà à s'énerver et poussa un grand soupire. Il passa à côté d'un compartiment fermé ou ne se trouvait qu'une femme d'âge mûre occupée à lire. Le Comte ouvrit la porte avant de demander poliment, malgré un ton assez tendu, si la place était libre :

" Excusez-moi, madame, cette place est libre ? Merci. "

Le sorcier s'installa avec énergie sur la banquette, en face de la femme inconnue, et commença à ouvrir ses dossiers, poussant un léger soupire en gromelant quelques paroles inaudibles.

" Ces moldus... "

Le train commença à quitter la gare. Il devait arriver à Londres une petite demi-heure plus tard. Les dossiers qu'ouvrait Edward portait sur differentes affaires sur lesquelles il devrait réquisitionner quelques aurors. Il prit cependant le temps de jeter un coup d'oeil sur le paysage qui défilait afin de s'évader pendant quelques secondes. Le train quittait progressivement la campagne pour rejoindre les banlieues londoniennes. Le décor n'avait rien à voir avec Poudlard, Pré-au-Lard, ou encore le Ministère, mais c'était une bonne chose de découvrir un lieu assez inconnu. Lorsqu'il s'apprêtait à rabattre son regard sur sa paperasse peu aiguichante, Edward posa son regard sur la femme en face de lui pendant une seconde à peine. Cependant, il l'observa à nouveau, certain de l'avoir déjà rencontré. A qui lui faisait-il penser... Elle n'était pas du Ministère, ni de Poudlard. Sa tenue ne faisait pas d'elle une simple vendeuse car elle dégageait une certaine grâce. Il ne pouvait cependant pas la dévisager comme il le souhaitait, détournant son regard à chaque fois qu'elle levait les yeux. Peut-être ne l'avait-il pas vu réllement mais uniquement par l'intermédiaire de photographies ? Après tout, ce n'était pas si important et Edward se replongea dans son travail. Il écarta d'un revers de la main une petite feuille sur laquelle étaient inscrit differents noms. Cette feuille concernait une sorte de commande à propos de l'alimentation de son fidèle chien, un Terre-Neuve nommé Hope, un de ses meilleurs amis. Il avait préféré glisser cette feuille au milieu des paperasses afin de se souvenir de ses futurs tâches à effectuer. Soudain, differentes images apparûrent dans son esprit : animaux, sorcellerie, créatures magiques. Les yeux d'Edward se redressèrent instantanément en direction de la femme mûre semblant dévorer son livre.

" Mi... Miranda... Miranda Smith ? "

Il en était sûr. Il se trouvait devant une personne ayant connu ses parents. Son père lui avait souvent parlé d'un certain Marius Smith, grand homme passionné par les créatures magiques et parcourant le monde avec son épouse, Miranda, afin de découvrir de nouvelles espèces. Il savait aussi que la famille Windel avait financé une partie de leurs voyages, le père d'Edward ayant longuement insisté car il appréciait énormement les actes accomplis par ce couple. Cela faisait des années qu'il n'en n'avait plus entendu parler même s'il savait que Marius était décédé, la presse étant au courant de tout. Avec un large sourire et un ton assez embarassé, Edward prit à nouveau la parole. La voix du Comte était calme, agréable, légèrement intimidée, même s'il était toujours sûr de lui, et, comme d'habitude, plus froide.

" Hum... Je me nomme Edward Windel. Vous et votre mari connaissiez mon père. Toutes mes condoléances d'ailleurs... "









Anonymous

Invité
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Trois kilos de chocolat. #Mar 29 Juin - 23:24


Miranda avait la tête plongée dans son livre mais ne lisait pas. Arrivée en bas d’une page elle était souvent obligée de recommencer sa lecture du début, se rendant compte qu’elle pensait à autre chose. Son esprit était ailleurs, loin, très loin, à des milliers de kilomètres de l’Angleterre. Des images de l’Afrique avaient d’abord embrumé son esprit mais très vite les plaines chaudes et ensoleillées avaient laissé place au désert de glace du Grand Nord. Personne ne le savait, mais les dernières années que Marius et Miranda avaient passées ensemble ont été une véritable course contre la montre. Et contre la mort. Une course qu’ils ont perdue et qui a coûté la vie du sorcier-naturaliste. Officiellement, il s’était éteint dans son sommeil et, après une vie aussi remplie et mouvementée, c’était tout à fait crédible. Officieusement, les Smiths avaient fait une découverte au fin fond des Balkans. Une trouvaille qui s’était avérée fatale. A ce jour, le compte à rebours ne s’était toujours pas arrêté…
Miranda sentit le train ralentir. Il arrivait dans une autre gare avant de s’élancer vers Londres. La vendeuse de confiseries s’étaient arrêté devant le compartiment de Miranda et frappait à la porte. La sorcière lui fit signe d’entrer et fouilla dans son sac à la recherche de son porte-monnaie.
- Bonjour Madame, qu’est-ce-que je peux vous offrir de bon ? dit la vendeuse, une petite bonne femme rondouillarde au visage ravissant portant un tablier rose bonbon.
- Huumm… émit Miranda indécise. Je crois que je vais prendre ces gâteaux secs à la pâte d’amande.
La vendeuse la fixait intensément. Miranda se demanda immédiatement si elle avait quelque chose sur son visage, ou peut être qu’il y avait un problème avec la pâte d’amande. La vendeuse jeta un coup d’œil à l’extérieur du compartiment puis se rapprocha de Miranda. Celle-ci ne put réprimer un mouvement de recul.
- Je fais aussi les sorciers, murmura la bonne femme en cachant ses lèvres derrière sa main.
Miranda sourit et la vendeuse afficha à son tour un air ravi agrémenté d’un petit clin d’œil.
- Je ne savais pas que ce train était pour sorcier, dit Miranda interloquée.
- Il est les deux, répondit la vendeuse. Pensez-vous, il faut bien gagner sa vie ! Alors je fais les deux ! Je suppose que vous échangerez volontiers vos gâteaux secs pour des friandises plus… exotiques, ajouta-t-elle avec un air malicieux et tapotant son chariot d’un coup de baguette.
Aussitôt le chariot sembla être agité de frissons et les gâteaux et autres friandises moldues peu appétissantes se transformèrent en une cascade de sucreries magiques, toutes plus colorées les unes que les autres.
- Alors ? Qu’est qu’il vous faut ? demanda la vendeuse.
- Je vais prendre un sachet de dragées surprises de Bertie Crochue, s’il vous plait.
- A vos risques et périls ! dit la vendeuse avec un air goguenard en tendant le sachet à Miranda. Tenez, je vous offre une chocogrenouille. Le chocolat, c’est bon pour la santé et vous aviez l’air bien pâle quand je suis rentrée dans le compartiment.
Miranda remercia la vendeuse et alors que celle-ci s’apprêtait à sortir elle lui demanda :
- Madame, puis-je vous demander ce qui vous a fait penser que j’étais une… sorcière, finit-elle à voix basse.
- Des années d’expérience ! éructa la vendeuse. Et puis les moldus ne lisent pas du Marius Smith ! Mon père adorait ce bonhomme. Il est mort il y a quelques mois vous savez ? Un grand homme ce Marius… Parcourir le monde en solitaire, il faut le faire ! Vous ne croyez pas ?
- Je… Oui, sans doute, répondit Miranda de manière à peine audible.
- Au moins, maintenant il a sa carte de Chocogrenouille ! Le mois dernier, qu’ils l’ont faite celle-là. Allez, bonne journée madame, dit-elle avant de partir.
La porte du compartiment se referma et Miranda put entendre celle du suivant s’ouvrir. Elle soupira, rigola légèrement en entendant les paroles de la vendeuse résonner dans sa tête. ‘Parcourir le monde en solitaire, il faut le faire !’ Non, aux yeux du monde elle n’existait pas, c’était certain, pensa-t-elle.
Elle posa le sac de dragées à côté d’elle et entreprit d’ouvrir la chocogrenouille. Elle la mangea rapidement avant qu’elle ne s’échappe et manqua soudainement de s’étouffer. Son mari était là, sur la carte qui accompagnait la friandise. En lettre d’or était écrit ‘Marius Smith - Naturaliste. 1950-2009. Spécialiste des créatures magiques. Réputé pour avoir su dompter une Manticore. A écrit de nombreux carnets de voyages répertoriant les créatures magiques des quatre coins du monde.’
Miranda sourit puis regarda la photo de son mari. L’homme grand et bien bâti avait les cheveux grisonnant et un charme certain, le visage en lame de couteau et des yeux intensément bleus. Il lui envoyait des baisers de sa main et avait un regard triste à son égard. Miranda sourit une nouvelle fois puis coinça la carte dans son livre comme un marque-page. Au même moment la porte du compartiment s’ouvrit une nouvelle fois. Un homme grand et brun entra.
- Excusez-moi, madame, cette place est libre ? Merci.
Miranda put sentir un certain agacement dans la voix du jeune homme. Elle lui adressa un sourire puis tenta de s’intéresser à nouveau à son livre alors qu’il prenait place en face d’elle. La sorcière regarda le jeune homme en coin. Il devait avoir un peu plus de la trentaine et il avait cet air suffisant que beaucoup d’adulte dynamique avait en ces temps-ci. Il grommela quelque chose en sortant des dossiers. Leurs regards se croisèrent plusieurs fois. Elle décida de faire mine de regarder par la fenêtre mais en réalité elle l’observait dans le reflet de la vitre. Elle se demandait si la vendeuse de friandises lui aurait proposé, à lui, des gâteaux secs à la pâte d’amande ou des chocogrenouilles. Après quelques secondes de réflexion infertile (elle n’avait assurément pas l’expérience de la vendeuse), Miranda se redressa dans son siège et recommença sa lecture.
- Mi... Miranda... Miranda Smith ? balbutia le jeune homme.
Miranda leva les yeux vers le jeune homme sans relever la tête. Elle crut tout d’abord qu’elle avait rêvé. Mais non, le jeune homme la fixait avec un air assuré même si elle pouvait déceler dans ses yeux une légère pointe de gêne. Pour seule réponse Miranda fronça légèrement les sourcils. S’il connaissait son nom, elle n’avait absolument aucune idée de qui il était. Comme souvent dans ce genre de situation, une série de portraits défilaient dans la tête de Miranda, mais aucun ne correspondait au jeune homme qu’elle avait en face d’elle.
- Hum... Je me nomme Edward Windel. Vous et votre mari connaissiez mon père. Toutes mes condoléances d'ailleurs... reprit le jeune homme devant le silence de Miranda.
Windel, Windel… Ce nom lui disait quelque chose mais elle n’arrivait absolument pas à le remettre. Elle ouvrit la bouche à plusieurs reprises mais ne dit rien, puis elle ne put s’empêcher de rire.
- Je suis vraiment navrée. Je dois avoir l’air ridicule, dit-elle en se moquant d’elle-même. Mais j’ai le plus grand mal à…
Elle venait de fermer son livre. Et aussitôt, le déclic. L’Afrique, expéditions 1980 et 1982, Louis Windel. Son visage s’illumina.
- LOUIS WINDEL ! s’écria-t-elle en se surprenant elle-même. Oui, bien sûr ! Il a financé nos expéditions du Lac Victoria, nous étudions les êtres de l’eau du lac. Cela fait tellement longtemps ! Il insistait pour qu’on lui envoie un rapport de nos recherches toutes les semaines. Il est même venu nous voir deux fois lorsque nous étions en Afrique ! Un homme charmant, Marius l’aimait beaucoup et…
Elle sembla réfléchir un moment avant de reprendre sur le même ton enjoué.
- Oui… Oui, je me rappelle d’un petit garçon. Edward… C’est bien vous ? Comme c’est étrange de se retrouver ici. Vous avez tellement grandi, dit-elle en rigolant. Je sais c’est assez convenu comme constat mais c’est pourtant vrai.
Elle le regarda avec plus d’attention. Elle voyait à présent le visage du petit garçon à côté de l’homme qui se trouvait là, maintenant.
- Je suis absolument ravie de vous revoir. Comment va votre père ?
Elle avait complètement abandonné son livre qui jonchait le sol à présent, ne s’étant même pas aperçue qu’il était tombé. Accoudée contre le rebord de la fenêtre, ses cheveux blonds flottant toujours avec la légère brise qui s’infiltrait dans le compartiment, elle regardait le jeune homme dans les moindres détails. Elle se rappelait de lui enfant, mais plus que tout, il lui rappelait une époque, une époque désormais révolue.









Anonymous

Invité
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Trois kilos de chocolat. #Mer 30 Juin - 12:33


Même si la situation était assez inconfortable pour le Comte, il était ravi de discuter avec celle qui avait connu son père et celle qui avait épousé une grande figure du monde magique. En effet, Edward avait l'habitude de fréquenter des gens inférieurs à lui, socialement ou hiérarchiquement parlant, et il se sentait comme un petit enfant discutant avec une femme beaucoup plus âgée. Après tout, elle l'avait connu bien jeune et ce fait là empêchait à Edward toute manière de dévoiler sa supériorité. Mais, contrairement à l'habitude, cela ne le génait que très peu et il préféra passer outre ce détail, trop heureux à l'idée de parler à Miranda Smith. D'ailleurs, en parlant d'elle, comme se faisait-il que le nom de son mari soit aussi connu alors que le sien était toujours resté dans l'oubli ? Peut-être était-ce le genre de femme de l'ombre, accordant tous les honneurs à leur époux et laissant leur propre égo de côté ?

Au moment où Miranda retrouva la mémoire, Edward avait devant lui une femme nostalgique, enjouée lorsqu'il s'agissait de parler d'un passé révolu, car de toute évidence, depuis la mort de Marius Smith, elle devait avoir cessé ses multiples voyages. La voir lui parler comme une grand-mère parle à ses petits enfants amusa follement Edward. " Qu'est-ce-qu'il a grandit ", " comme il ressemble à son papa ", telles étaient les expressions typiques de ces vieilles dames. Voilà pourquoi Edward ne relâchait pas son sourire rayonnant. Il se sentait bien avec cette dame là. D'ailleurs, le train ne tarderait pas à arriver en gare de Londres, et Edward éprouvait déjà un pincement au coeur à l'idée de la quitter, mais il était sûr que cette rencontre aurait un lendemain.

Toutefois, Edward éprouva un grand étonnement lorsque Miranda chercha à obtenir des nouvelles de Louis Windel. Grande figure du Ministère, aristocrate de renom, le père d'Edward était loin d'avoir quitter le monde des vivants en silence. Au contraire, les médias avaient sautés sur l'occasion pour nourrir leurs articles. Edward se souvenait d'ailleurs des innombrables lettres que sa mère et lui avaient reçus. Des lettres pour chercher à combler un chagrin que seul le temps effaçerait, des lettres totalement mesquines avec pour seule idée celle de s'emparer du maximum de la fortune du Comte. A propos de fortune, le Comte se souvint que le testament de son paternel n'avait pas été tout à fait satisfait. Il restait deux personnes qui n'avaient pas eu la chance de toucher ce que Louis leur avait légué, et ces deux personnes répondaient au nom de Smith. Au courant de leurs nombreux voyages, Aurora et son fils avaient préféré laisser ce détail du testament de côté pour s'en occuper lorsque le couple réapparaîtrait. Ils étaient des amis de Louis après tout, Aurora ne les connaissait que très peu. Ce souvenir força Edward à répondre enfin à la dame aux cheveux blonds, un blond plutôt luisant pour une femme de cet âge là. Toujours souriant, mais assez gêné de devoir annoncer la mort de son père, même s'il l'avait fait des centaines de fois, Edward tenta de conserver une expression calme, détendue et sereine, lui qui ne montrait jamais ses émotions, et surtout pas la tristesse et la mélancolie.


" Je... hum... Je suis désolé mais... mon père est mort il y a une vingtaine d'années environ. Surtout ne vous excusez pas, vous ne pouviez pas savoir, avec tous vos déplacements, je comprend parfaitement. Navré de devoir vous annoncer cela dans de telles circonstances. Oh d'ailleurs, cela me fait penser qu'il vous avait légué quelque chose. Vous êtes le dernier nom qui n'a pas touché sa part du testament, et si mes souvenirs sont exacts, vous deviez toucher environ deux-cent gallions. Bref, nous nous préoccuperons de ce petit détail plus tard, si vous le voulez bien. "

Oui, pour Edward, deux-cent gallions d'or, ce n'était rien. Comparé à ce qu'il possédait, cela pouvait se comprendre. En tout cas, il comptait revoir Miranda afin de lui donner ce qui lui appartenait depuis ces nombreuses années, mais aussi pour se rapprocher davantage avec celle qui semblait avoir de nombreux points communs avec Edward. Elle était passionnée de créatures magiques après tout, et le Comte l'était également, et ce depuis sa plus tendre enfance. Il avait toujours aimé observer les animaux, magiques ou non, les voir vivre, agir, penser. A chaque regard qu'il posait sur une bête, Edward dégageait une émotion qu'il était loin d'avoir à l'égard des êtres humains. Un simple regard lancé par Hope pouvait le bouleverser, tandis que le regard humain n'avait rien d'aussi profond. Peut-être était-il lassé par la nature humaine qu'il voyait rarement sous son meilleur jour ? La plupart de son entourage n'était que fausseté pour tirer des avantages d'Edward. Voilà pourquoi il aimait rencontrer des individus tels que Miranda, des individus dont l'égoïsme et la mesquinerie ne s'étaient pas encore emparés.












Anonymous

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Trois kilos de chocolat. #Mer 30 Juin - 21:13


Miranda éprouvait un grand bonheur à se retrouver avec Edward. Elle avait énormément de connaissances par-delà l’Angleterre, des endroits les plus isolés aux plus peuplés. Cependant la qualité de ces relations avait toujours été éphémère. Parfois très fortes mais toujours limitées par le temps qu’elle et son mari avaient passé dans chaque endroit qu’ils eurent exploré. Maintenant sédentarisée, Miranda espérait pouvoir lier des liens solides avec des gens qu’elle appréciait. Même si depuis quelques temps, elle avait plutôt eu tendance à s’isoler du monde et à se concentrer sur son travail. Pour oublier.
Miranda venait de s’apercevoir que son livre se trouvait à ses pieds. Elle se pencha pour le ramasser juste après avoir demandé des nouvelles du père d’Edward.
- Je... hum... Je suis désolé mais... mon père est mort il y a une vingtaine d'années environ.
Miranda se redressa lentement, le regard interdit, sa main laissant échapper le livre qui retomba à ses pieds. Elle paraissait meurtrie par la nouvelle, la bouche légèrement ouverte, les yeux humides. Elle se laissa tomber au fond de son siège. Elle apposa une main sur sa poitrine en signe d’excuse mais était incapable de formuler une phrase.
- Surtout ne vous excusez pas, vous ne pouviez pas savoir, avec tous vos déplacements, je comprends parfaitement. Navré de devoir vous annoncer cela dans de telles circonstances.
Miranda passa une main sur son front, toujours silencieuse. Elle semblait perdue dans des souvenirs. Elle ne regardait plus Edward mais fixait la vitre de la cabine. Son regard était vitreux et une larme ne tarda pas à ruisseler le long de sa joue pour aller s’échouer au coin de ses lèvres.
- Oh d'ailleurs, cela me fait penser qu'il vous avait légué quelque chose. Vous êtes le dernier nom qui n'a pas touché sa part du testament, et si mes souvenirs sont exacts, vous deviez toucher environ deux-cent gallions. Bref, nous nous préoccuperons de ce petit détail plus tard, si vous le voulez bien.
Le silence revint et extirpa Miranda de ses pensées. Elle essuya d’un revers de mains ses joues et respira profondément.
- Quand je n’étais encore qu’une enfant ma mère me disait que les gens que l’on aime partent toujours trop vite. La vie est une course me disait-elle, la plus inintéressante de toutes car que ce soient les premiers ou les derniers arrivés, le résultat est le même, dit-elle en esquissant un sourire. Cela n'avait peut être pas de sens pour Edward, mais cela en avait pour Miranda. Marius avait beaucoup de respect pour votre père Edward, et je crois que, peu importe où ils se trouvent, ils doivent être tout les deux plongés dans des discussions passionnées au sujet des créatures magiques les plus rares.
Elle avait posé sa main sur celle d’Edward et le regardait avec compassion. Passé la tristesse, son visage s’était illuminé à nouveau. Le train ralentit, signe qu’ils arrivaient à Londres. Elle se leva pour préparer ses affaires, fourrant les dragées de Bertie Crochue et son livre dans son sac.
- Des feuilles de menthe séchées, une fois par mois dans son alimentation, dit-elle en réajustant son chignon. Pour votre Terre-Neuve, ajouta-t-elle en pointant du doigt la feuille de commande qui se trouvait au-dessus des dossiers d’Edward, cela préviendra toute dysplasie de la hanche fréquente chez ces chiens.
Elle récupéra son sac et se rapprocha de la porte du compartiment, attendant qu’Edward la rejoigne.
- A propos de ce testament Edward, dit-elle, je suis sûre que votre père voulait nous gratifier de cet argent à Marius et à moi afin que nous poursuivions nos recherches. Marius étant mort, les recherches n’étant plus d’actualité, vous comprendrez que je ne puisse accepter cette somme. J’en suis navrée, ajouta-t-elle en souriant.
Les Smiths n’avaient jamais été riches. Bien au contraire, ils avaient été endettés la plupart de leur vie auprès de leurs différents et multiples mécènes qui finançaient leurs expéditions et attendaient en retour des résultats probants. Mais l’argent n’avaient jamais été un problème pour eux, et ce pour la simple et bonne raison que leur vie ne tournait pas autour de ça. La leur tournait autour des bêtes… Marius voulait rarement entendre parler d’argent. C’était donc Miranda qui s’occupait des finances et de garder le bateau à flot, comme on dit.
Maintenant que Miranda ne voyageait plus, qu’elle était seule et qu’elle avait un travail source de rémunération fixe, l’argent était toujours un non-problème et cela convenait très bien à Miranda. Elle n’était pas une consommatrice avide, loin de là. Aujourd’hui était même jour d’exception, elle allait acheter.
Déambulant dans les couloirs du train en compagnie d’Edward, elle ressentit un petit pincement au cœur à l’idée de le quitter.
- Vous transmettrez mes amitiés à votre mère, dit-elle. J’espère que tout va bien pour elle.
Une fois sur le quai, elle se retourna vers Edward. Il était grand, elle l’était aussi. C’est à la lumière des lampadaires du quai qu’elle se rendit compte de son charme certain.
- Vous êtes devenu un bel homme Edward. Vu mon âge je suppose que je peux me permettre de vous faire des compliments de ce genre sans que cela n’implique quoi que ce soit, dit-elle en rigolant. Je souhaite vous revoir très prochainement, ajouta-t-elle.
Elle fit une moue et pencha sa tête sur le côté. Une idée lui vint à l’esprit.
- Je suis Professeur à Poudlard à présent. Nous organisons un bal ce moi-ci, je serai ravie de vous compter parmi mes invitez. Le château a perdu de son charme ces derniers temps mais il n’en reste pas moins un lieu magique, dans tous les sens du terme. Alors si les jeunes sorciers ne vous donnent pas d'urticaire, vous êtes le bienvenu, dit-elle avec un air amusé.









Anonymous

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Trois kilos de chocolat. #Jeu 1 Juil - 14:29


Décidement, c'était comme si sa grand-mère se trouvait là, devant lui. Comme s'il se trouvait asiss confortablement dans un canapé, dans un salon où cette grand-mère lui apporterait de la tisane et des biscuits en lui expliquant comment gérer sa vie. La situation était vraiment amusante. De plus, elle était d'une grande gentillesse propre à femmes d'âge mûre aimant rencontrer de plus jeunes individus. Elle tenta de soulager les maux d'Edward concernant son père, sachant certainement que cette tentative était vaine, mais l'intention était tout à fait honorable. Douceur, sympathie et émotion, voilà se que dégageait Miranda Smith.

" Quand je n’étais encore qu’une enfant ma mère me disait que les gens que l’on aime partent toujours trop vite. La vie est une course me disait-elle, la plus inintéressante de toutes car que ce soient les premiers ou les derniers arrivés, le résultat est le même. Marius avait beaucoup de respect pour votre père Edward, et je crois que, peu importe où ils se trouvent, ils doivent être tout les deux plongés dans des discussions passionnées au sujet des créatures magiques les plus rares. "

La campagne avait laissé place aux banlieues, et désormais les banlieues à l'urbanisation. Tout était bien different à Londres comparé au monde magique et Edward éprouvait toujours quelques difficultés à passer des buildings, du bruit des moteurs et des klaxons aux cheminées verdâtres, aux fontaines impressionantes et aux courriers volants propres au Ministère de la Magie. Le Comte devrait d'ailleurs passer par l'entrée des visiteurs afin d'accéder au Ministère, pour affronter la foule et les innombrables paperasses. Le train arrivait en gare où l'on voyait déjà de grands attroupements. Dans quelques minutes, Edward devrait à nouveau se mêler à cette population agitée et nerveuse. Miranda et Edward rassemblaient leurs affaires et la sorcière glissa un petit conseil au Comte à propos de Hope. Il lui répondit par un large sourire et un hocmenet de tête puis il l'écouta à nouveau lorsqu'elle parla du testament. Non, il ne laisserait pas cet argent de côté, qu'elle le veuille ou non. La volonté de son paternel était de leur accorder deux-cent gallions d'or, elle obtiendrait donc ces deux-cent gallions d'or. Edward ne comprit pas vraiment le fait de refuser une telle somme d'argent. Lui qui aimait son luxe n'aurait jamais refusé, si sa situation financière n'était pas des meilleures, de toucher cet argent aussi facilement. Mais peut-être n'avait-il pas les meilleures moeurs.

Lorsqu'ils quittèrent leur wagon, bousculés par des hommes tous aussi pressés les uns que les autres, Miranda reprit la parole, complimentant ce qu'était devenu Edward. Il lui fit un large sourire, faisant comme s'il était touché par ce genre d'éloges même s'il était habitué, en toute modestie bien évidement. Toute sa vie avait tourné autour des compliments et des considérations. Il était toujours passé pour l'enfant parfait, puis pour l'élève idéal et talentueux, et désormais pour le sorcier sage, respectable et fort. Miranda, quant à elle, finit par l'inviter à un bal qui aurait lieu à Poudlard très prochainement. Ainsi, elle était devenu professeur dans cette école de magie ? Elle n'évoqua pas son domaine, mais le Comte devina aisément qu'elle enseignait les Soins aux Créatures Magiques, une des matières préférées d'Edward lorsqu'il n'était encore qu'un élève. Edward, cette fois-çi, fut réellement touché. Se rendre à Poudlard était toujours un plaisir immense et ce serait de plus l'occasion de revoir Miranda assez rapidement.

Quand Miranda évoqua le charme perdu du château, Edward ne put s'empêcher d'avoir un pincement au coeur. Le lieu féérique où il avait passé des années merveilleuses n'était en ce moment qu'un lieu dont les ténèbres avaient prit possession. Le Ministère avait tenté d'améliorer la situation mais s'était illustré dans son incapacité à résoudre ce genre de problème, comme d'habitude. De plus, Edward n'eut pas l'occasion d'accorder son aide, son département ayant été mit à l'écart pendant ces noirs évenements. Depuis, il éprouvait un certain dégoût à l'égard de l'autorité magique. Après tout, le Ministère avait été beaucoup trop souvent désarmé face au cours des évenements, voilà pourquoi Edward travaillait d'arrache-pied afin de ne pas commettre les mêmes erreurs que ses supérieurs. Mais que faisait-il ? Il repensait encore aux problèmes du Ministère ! Il devait pourtant profiter de la présence de Miranda qui allait bientôt se retirer et il devait lui donner une réponse qui se voulait être positive.

" Bien que je préfère éviter la jeunesse, trop empressée à mon goût, je me ferai une véritable joie de vous prêter mon bras pour nous rendre à ce bal qui devrait nous apporter une grande satisfaction. Je dois me rendre au Ministère où les affaires m'attendent, malheureusement. Si jamais vous avez besoin de quoique ce soit, vous me trouverez au niveau six du Ministère. A très bientôt, Miranda. "

Le Comte acheva ses paroles sur un large sourire. Après s'être légèrement incliné, signe de respect, Edward s'éloigna au coeur de la foule en plein mouvement, disparaissant petit à petit derrière la population londonienne, en direction d'une cabine téléphone délabrée bien connue du monde magique.









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Trois kilos de chocolat. #Ven 2 Juil - 17:01


Entre les gens qui descendaient du train et ceux qui y montaient, le quai était à présent bondé. Miranda n’était pas franchement férue de ce genre de cohue. Une question d’habitude sans doute. Elle n’était pas agoraphobe, loin de là, mais après avoir passé la plus grande partie de sa vie dans des espaces dénués de toute civilisation, se retrouver au milieu d’une foule lui procurait une sensation bizarre. Elle comparait ça à la fois où elle et son mari étudiaient les Abraxans sauvages de Tanzanie. Une sensation étrange que d’être au beau milieu d’un troupeau de ces animaux et de savoir que la moindre débandade était synonyme de piétinement… En somme, Miranda ne craignait pas la foule, mais les mouvements de foules et elle était persuadée que les humains qui l’entouraient mettraient beaucoup plus de cœur à l’ouvrage dans leur piétinement que les Abraxans sauvages.
Cette sensation désagréable passée, elle se concentra de nouveau sur Edward qui répondait à son invitation :
- Bien que je préfère éviter la jeunesse, trop empressée à mon goût, je me ferai une véritable joie de vous prêter mon bras pour nous rendre à ce bal qui devrait nous apporter une grande satisfaction, dit-il.
La jeunesse trop empressée. Cela faisait sourire Miranda. Elle la connaissait bien cette jeunesse, et la moins jeune également. Elle trouvait amusante la diligence avec laquelle la deuxième oubliait qu’elle avait appartenu un jour à la première.
Elle était heureuse qu’Edward eût accepté son invitation. Espérant tout de même que le château ne serait pas la scène d’un spectacle d’épouvante avec les temps qui couraient. Pendant quelques instants elle eut même quelques remords à l’idée qu’elle eût pu attirer des ennuis à Edward en l’invitant au Château. Mais cette idée fut rapidement balayée par l’image de l’homme qu’elle avait en face d’elle, un sorcier aguerri sans aucun doute.
- Je dois me rendre au Ministère où les affaires m'attendent, malheureusement. Si jamais vous avez besoin de quoique ce soit, vous me trouverez au niveau six du Ministère, ajouta Edward.
Elle lui adressa un signe de tête en remerciement.
- A très bientôt, Miranda.
Elle le regarda s’en aller jusqu’à ce qu’elle le perde de vue dans le foule. Puis elle se mit en marche également. Elle aussi, se fondant dans la masse de gens qui quittait la gare. Miranda allait donc s’acheter des robes. Faire du shopping en somme et ce sans aucun doute avec une légère pointe de maladresse.



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