« Maman, j’ai mal aux pieds. »
« Tais-toi et marche. »
« Pourquoi ?! Maman ! »
« Tu ne me réponds pas comme ça, Mascha ! Et tu fais ce que je te dis. »
« Pourquoi je peux pas aller jouer avec les voisins, et avec les autres enfants de l’école ? »
« Parce que c’est comme ça, tu restes avec moi, et c’est tout. J’ai besoin de toi, Mascha. Alors quand on sera rentrées tu resteras bien gentiment à la maison et tu feras ce que je te dis. »
« Mais il fait froid à la maison… Les voisins ils ont une cheminée, ils ont dit que je pouvais venir passer les journées ou les soirées au coin du feu ! »
« Non Mascha. Les soirées c’est avec moi seulement. Et puis nous les russes, nous n’avons pas froid. »
« On est même pas russes… »
« Qu’est-ce que tu marmonnes ? »
« Rien. »
« Très bien alors tais-toi. »

« Bon il arrive bientôt ce train ? »
« Maman regarde y a des gens qui traversent le mur !! »
« Oh non c’est le pompom, après les baguettes magiques et les hiboux volants, moi j’abandonne. »
« Mais non, Maman, allez viens, on va faire comme eux. »
« J’espère que ça vaut le coup au moins de l’autre co…tééééééééééé ! Wow, c’est quoi ça ? Le dix-neuvième siècle ?! »
« Han Mamaaaaaaan, mais regarde comme c’est trop beau ! »
« Ça ne vaut pas Saint-Petersbourg. Mais… attends, les gens là-bas, je les ai peut-être déjà vus à Saint-Petersbourg… »
« Mais t’es jamais allée à Saint-Petersbourg. »
« T’en sais rien, j’ai eu une vie avant toi, Mascha ! Allez viens, on va les saluer. »
« Mais le train, Maman !! »
« Oh bonjour, Madame, Monsieur. J’emmène ma fille Mascha aujourd’hui pour aller à l’école de… Poudilard. Mais je suis sûre de vous avoir déjà vu quelque part ? Saint-Petersbourg, peut-être ? »
« Oh vous connaissez Saint-Petersbourg ? »
« Mais oui bien sûr ! Je suis d’origine lituanienne, mais le père de ma fille était russe, et c’est là que nous nous sommes rencontrés ! »
« Oh mais quel romantisme ! »
« Tu parles. »
« Qu’est-ce que tu dis, Mascha ? »
« Je disais, le train part ! »

« Sas…no…quoi ? »
« Sas-na-os-kas. »
« Sasna ons’casse ? »
« Pff, t’es pas drôle. »
« Mais ton nom il est drôle ! »
« Apprends déjà à le prononcer ! »
« On dit qu’il ne faut pas dénigrer le nom de son père, n’est-ce pas Mascha ? C’est bien pour ça que tu le défends ! »
« En fait c’est le nom de ma mère. Mon père c’est… je sais pas en fait. Ma mère m’a raconté que c’était un grand guerrier russe, qui n’a pas pu l’épouser à cause de ses parents. »
« Oh comme c’est triste ! »
« Je sais mais bon, finalement, je ne le connais pas, donc je ne sais pas. »
« Ta mère dit surement la vérité hein ! »
« Oui… »
(Silence)
« Attends, je vais essayer de le reprononcer. Sasna…ouas…kis ! Ah… non…»
« C’est pas grave. »