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| Breathe Me Tender (suite du match de quidditch) | |
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Roman Konstantine
► MESSAGES : 152 Jeu 8 Juil - 15:09 |
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| Elle l'avait fait! Elle l'avait fait! Roman n'en doutait jamais mais chaque fois qu'il entendait la voix de Dean, qui commentait le match dans son mégaphone, Roman exultait:
« … Eurydice Sinfull... l'a... fait! OUI! ELLE L'A FAIT! GRYFFONDOR REMPORTE LE MATCH DE QUIDDITCH! GRYFFONDOR GAAAAAAGNE! »
Faisant un tour rapide de ses jours, il frappait dans les mains comme on l'avait toujours vu faire et levait un point victorieux vers le ciel avant de descendre en piquet vers son attrapeuse préférée. Il savait que le règlement de l'école n'appréciait guère les démonstrations publiques d'affection mais merde! Il sauta de son balais pour aller embrasser son Eurydice radieuse et triomphante. Mais avant cela il la prit par la taille parce que c'est son heure de gloire. Son moment à elle. Alors comme elle brandissait fièrement son vif lui la soulèvait de terre comme pour la porter aux nues et le reste de l'équipe s'assemblait autour d'eux. Roman la reposa, la serrant dans ses bras, fou de joie. Elle eut ce rire lumineux qui éclipsait l'univers autour d'elle et qui valait bien aux yeux de Roman tous les soleils du monde. Il n'avait pas besoin d'autre chose quand ils se serraient comme ça dans les bras l'un de l'autre.
Mais soudain le capitaine de Gryffondor se raidit. Il changea radicalement d'expression. Entre les pleurs de joie et les éclats de rire, attentif, il reconnait ce souffle saccadé. Ce souffle qui manque. Qui se débat dans la gorge d'Eurydice. Et comme chaque fois, le gryffondor a peur et il a le coeur qui se serre. Donnez lui mille dragons, donnez lui la nuit éternelle remplie de démons, mais ne lui faites pas ça. Pas sa Eurydice. Il l'écarte de lui, tenant toujours son visage entre ses mains pour l'empêcher de céder à la tentation de se replier sur elle et d'aggraver les choses par un réflexe naturel.
« Eurydice Sinfull tu vas respirer. Regarde moi! REGARDE MOI! Respire... drágam...»
Et ils étaient là au milieu du terrain. L'euphorie éteinte. Il n'y avait plus qu'elle au monde. Il savait ce qu'il devait faire pourtant. Il avait appris. Elle devait essayer seule et si elle n'y arrivait pas il soufflerait l'air directement à ses poumons. Il faudrait l'emmener à l'infirmerie. Vite. Qu'elle respire. Qu'elle respire seule.
« segítség! Allez chercher l'infirmier! Laissez la respirer, poussez vous.» | |
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Sean Abel BlakeSORCIER.
► MESSAGES : 111 Ven 9 Juil - 1:47 |
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Ça tourne, trop vite. Elle s'accroche autour qu'elle peut au cou de Roman, mais elle ne tient plus sur ses jambes. Ça s'embrume dans son crâne, et ça fait l'effet d'une drogue surpuissante comme elle perds ses moyens. Elle se sent qui se perds, mais quelque chose la retient tout de même. Elle essaye de voir, mais sa vision est floue. Elle lâche le vivet, qui retombe lourdement sur le sol, écrasé. Elle tourne de l'oeil, un instant, alors que sa gorge cherche désespérément de l'air. De l'air, c'est tout ce qu'elle demande. Un peu d'air, bordel de dieu.
« Eurydice Sinfull tu vas respirer. Regarde moi! REGARDE MOI! Respire... drágam...»
Elle aimerait bien, vraiment, mais là, elle ne se sent apte à rien. C'est la première fois qu'une crise est si forte. Elle pleur. Ses poumons qui se rétractent trop violemment, et se regonflent de vide trop vide, ça va lui broyer les côtes si ça continue.
« segítség! Allez chercher l'infirmier! Laissez la respirer, poussez vous.»
Elle essaye de reculer, mais au final tomba à genoux. Elle se replie sur elle même aussitôt, comme une enfant qui aurait mal au bide. Elle n'arrive même pas à hurler. Juste à côté, il y a Aaron qui la regarde. Il ne se pas trop quoi faire, trop quoi dire. Il a une face choquée. Du coin de l'oeil, elle regarde les gens qui se penchent, la regardent. Est-ce qu'elle va mourir comme ça? Les voix... Elle n'arrive pas à le entendre. Ça grésille dans son crâne. On lui attrape les épaules, pour la déplier. Elle ne voit rien et ses cheveux tirent au blanc nacré. Ses yeux aussi. Elle pleur tellement, mais sa main cherche quelque chose dans sa poche. Vite. Plus vite. Elle souffre, mais quand elle tire de sa poche le petit sac en carton, les gestes lui reviennent. Elle les a fait mille fois. De la même façon. De la même manière. Elle plie le bras, souffle dans le sac, le colle à sa bouche. Tout le monde la regarde, ils ne comprennent pas. Elle inspire, recrache cet air pollué pour finalement le reprendre dans ses poumons. Sa tête tourne, elle va mieux. Un peu mieux. Elle arrête, repose le carton. Elle regarde Roman. Petit sourire.
Fuck. Devant tout le monde. Elle regarde autour d'elle, sa respiration est encore mauvaise. Et il arrête pas d'appeler au secours. Elle ferme les yeux, regarde ses pieds en fronçant les sourcils. La douleur est infernal. Elle l'attire contre elle, pose sa bouche sur la sienne, inspire son air, comme ce jour là. Aaron observe, d'un oeil critique. Ils ont juste l'air de s'embrasser, quand elle, elle s'accroche à la vie. Alors le gryffondor approche, il éclate de rire. Tout le monde regarde Aaron Vanna Syl, l'air médusé. Pourquoi est-ce qu'il rit, ce con?
« Elle vous a bien eut! Vous auriez vu vos têtes! En plus, Roman, là.. chapeau bas. C'était incroyable. Ça avait tellement l'air vrai que j'en ai encore les poils de la nuque tout hérissés! »
Il rit encore. Tout le monde grimace, ne sachant quoi faire : rire ou pleurer? Les cheveux de l'attrapeuse sont rouge sang quand l'infirmier arrive. Elle le regarde, du coin de l'oeil, et a un petit rire, amusé, secouant la main :
« Mauvaise blague... »
L'infirmier la regarde, un instant, repars. Tout le monde parle avec Aaron, du coup, laissant le pauvre Roman et Eurydice ensemble, Eurydice qui reprends sa respiration, l'air de rien. La crise a été vraiment forte cette fois-ci. Elle le regarde pas Roman. Si elle le regarde, il va l'engueuler, lui dire que ce qu'elle fait est dangereux. Tout ce qu'elle fait est dangereux. Il n'y a rien de plus dangereux que... ça. Puis finalement il ouvre la bouche, mais elle le coupe. Elle n'a pas envie d'en parler :
« Y a Thompson qui te salut, de sa tribune. Si elle calme pas ses phéromones, j'la tabasse. » Elle penche la tête, fixe Roman. « Tu viens, on va signer des autographes? »
Sourire malicieux. Comme si rien ne s'était passé. Non. Rien ne s'est passé. Quelque chose s'est passé? Aaron, au loin, rit fort, embarrassé par une quatrième année à Serdaigle qui rougit en le regardant. Pas loin derrière lui, il y a Gregory Kelso, juste à côte de Lilith Grey. Tout le monde a l'air d'avoir oublié ce qui sera une « bad joke ». Juste ça. Eurydice ne marche pas, pourtant. Elle reste debout, oui, mais n'avance pas. Pas encore. Si elle avance, elle tombe. Peut être. Elle ne veut pas risquer ça.
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Roman Konstantine
► MESSAGES : 152 Ven 9 Juil - 21:50 |
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| Ses crises étaient de plus en plus graves. Il l'avait remarqué. Il la surveillait du coin de l'oeil comme elle détestait mais ses talents de chasseur, pratiquement inné, lui éviter de se faire piquer quand il s'inquiétait pour elle. Et la voir s'asphyxier devant lui n'a rien de bien rassurant. Il la retient quand elle tombe à genoux. Elle n'y arrivera pas toute seule. Il a demandé de l'aide mais c'est beaucoup trop long à venir et elle se recroqueville déjà. Non il ne faut pas. Roman jeta un coup d'oeil aux autres mais il était le seul à savoir quoi faire personne n'allait l'aider. Il s'en fichait d'ailleurs. Tout ce qui comptait c'était elle. Doucement mais avec force il l'obligea à se déplier. Se replier c'était mourir. Hors de question. Pas maintenant. Pas comme ça. Dans le fond, chaque fois qu'il la voyait dans cet état Roman s'accrochait à l'image d'une Eurydice aux cheveux blancs assise à côté de lui dans l'herbe devant leur maison. C'était comme ça que l'histoire aller se terminer. Pas sur un foutu terrain de Quidditch. Il détestait le Quidditch. Il était peut-être le meilleur mais là sur le coup, il haïssait ce stupide jeu de merde. S'il avait été Ministre il l'aurait fait interdire. Il la maintenait, essuyant les larmes. Il ne pensait plus à ce foutu sac en papier. Il aurait du y penser. Il aurait du...
Le gros de la crise passa mais il appelait toujours à l'aide. Pourquoi cela mettait tant de temps... Alors il la sentit l'attirer contre elle et d'instinct, comme la première fois quand ils s'étaient retrouvés seuls sur le terrain, il souffla de toutes ses forces, gonflant les poumons de la jolie rouquine bien malgré eux. Elle allait respirer et c'était tout. Derrière eux Aaron et son humour à la Eurydice passait pour rattraper le coup mais l'oeil sévère de Grey ne s'y trompait pas. On aurait cru qu'elle allait les reprendre pour cette "démonstration d'affection totalement déplacée" mais elle ne dit rien et ce fut ce qui assura Roman qu'elle n'était pas dupe. Au moins l'avantage c'était qu'Aaron avait récupéré toute l'attention, laissant presque un peu d'intimité aux deux Gryffondors. Roman caressait les cheveux de son Eurydice, le visage ravagé d'inquiétude. Il embrassait ses cheveux posant son front contre le sien mais elle ne voulait pas qu'il dise quoique ce soit alors:
« Y a Thompson qui te salut, de sa tribune. Si elle calme pas ses phéromones, j'la tabasse. Tu viens, on va signer des autographes? »
Il sourit mais le coeur n'y ai pas. Il la regarde et il sait qu'elle est incapable de mettre un pied devant l'autre. Si elle avait pu tromper n'importe qui avec ça, pas lui. Il la retient par le bras, avec cette délicatesse un peu maladroite mais attentive qui est la sienne.
« Eurydice... », murmure-t-il tout bas, mais le ton est aussi ferme qu'implorant,« ... elles sont de plus en plus graves ces crises. Fais pas semblant.... s'il te plait. Pas avec moi. Il faut qu'on en parle. »
Il avait l'air de rien comme ça mais il savait exactement de quoi il voulait parler. La première fois, elle lui en avait parlé de ce ton désinvolte qui donnait l'impression que ce n'était rien du tout. Elle était juste tombée dans les pommes. Rien d'alarmant en effet. Et il l'avait crue. En toute bonne foi d'ailleurs. La deuxième fois, elle n'avait rien dit du tout. Il était là. Il avait fait. Mais il n'avait pas pu se dire que c'était un petit peu plus que rien. Alors il avait fait ce qu'il avait toujours réussi à éviter ou presque depuis son arrivée à Poudlard: des recherches à la bibliothèque. Ca n'avait pas été simple, il avait même du se servir de l'Intermage lui qui en avait une trouille bleue. Il avait même demandé à Tao de chercher pour lui parce qu'il n'était pas très à l'aise avec ce sortilège alors que la petite asiate... mais quoiqu'il en soit, maintenant il regardait Eurydice avec ses yeux de chasseur qui sait. Il l'emporta dans ses bras, avec un regard entendu pour Grey.
« ... bon les gars je sens que vous allez me haïr mais il faut bien que Madame aille graver son nom dans la salle des trophées hein? », il faisait mine de rigoler et tous le lui rendirent bien, en omettant pas de préciser qu'ils voulaient qu'il leur ramène vite l'héroïne du jour.
Roman emporta Eurydice jusque dans la salle des trophées, d'une parce que c'était un endroit tranquille pour discuter, de deux parce que c'était pas très loin de l'infirmerie. Il la posa tout doucement, toujours prêt à la rattraper, puis c'est yeux brun-vert se posèrent sur elle. Il était vraiment temps de discuter.
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Sean Abel BlakeSORCIER.
► MESSAGES : 111 Dim 11 Juil - 22:52 |
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Quand on est une Sinfull, on a des responsabilités, des devoirs. Un nom à dorer, comme qui dirait. Eurydice venait de rejoindre une place de choix dans le sillage de son père, et on aurait bien vite fait de faire le rapprochement entre la tignasse rousse de son père et la sienne, ainsi que leur dons au poste d'attrapeur ou de batteur. Eurydice avait toujours été admirative devant les matchs, quand elle regardait la télé magique de sa mère, et qu'elle pleurait de joie – à chaque fois – quand son père gagnait, et criait fort quand il se rapprochait du vivet d'or, en espérant au plus profond d'elle qu'il l'attrape, en pensant pour sûr que son cri l'aurait atteint. Connerie. Elle oubliait les secondes parties de jeu, où il partait dans d'autres lits, et qu'il ne revenait pas à la maison. Maintenant qu'il était mort, elle y pensait de plus en plus souvent. La douleur de sa mère, la douleur de la perte également. Si Lord William Sinfull avait chuté, ce n'était pas pour rien. Pas pour le plaisir du whisky. Il n'était pas question qu'elle perde la face, elle.
« Y a Thompson qui te salut, de sa tribune. Si elle calme pas ses phéromones, j'la tabasse. » Sourire. « Tu viens, on va signer des autographes? » « Eurydice... ... elles sont de plus en plus graves ces crises. Fais pas semblant.... s'il te plait. Pas avec moi. Il faut qu'on en parle. »
Quand il parlait comme ça, elle avait l'impression d'avoir pris la place de son père dans le couple, et que Roman se montrait être sa mère, avec ce même ton implorant. Elle regarda ailleurs. Elle le détestait quand il faisait ça, quand il voulait emprisonner sa petite Eurydice dans un cocon de coton, pour la protéger. Elle n'était pas en sucre. Presque pas. Elle le détestait vraiment. Elle fronça les sourcils, un instant, puis se détendit quand il la prit dans ses bras. Il savait tout sur elle, ou presque – elle avait oublié de lui expliquer la constitution de sa famille mais préférait lui épargner la rencontre avec ses tantes – et malgré cela, elle n'arrivait pas à donner du crédit à ce qu'il disait. C'était encore trop chaud. La victoire était là. Elle ne réalisait sans doute pas ce qui avait été fait, ce qui aurait pu se passer, et il essayait de tout lui faire entrer dans le crâne trop vite. Elle s'accrocha à son cou, cachant son visage quand il parla aux Gryffondors. Elle était déjà en colère, mais il fallait bien faire semblant, non?
« ... bon les gars je sens que vous allez me haïr mais il faut bien que Madame aille graver son nom dans la salle des trophées hein? »
Elle salua de la main les gars de l'équipe et se laissa porter jusqu'à la salle des trophées, son regard fixant les bras de Roman autour d'elle, mais jamais son visage. Si elle le regardait, elle allait hurler – encore. Et lui... Non. Lui n'hurlait pas. Il s'emportait toujours, car le sujet de conversation était toujours le même, et ils se disputaient souvent quand l'hyperventilation venait dans la bouche de Roman, et que la chasse était le sujet d'Eurydice. Comme deux blocs ils s'affrontaient, chacun se reposant dans ses retranchements. Mais après tout, qu'y avait il de mal à risquer sa vie à jouer au quidditch, quand lui-même allait risquer sa vie pour des créatures? Elle le détestait alors, le trouvait égoïste. Oui. C'était ça. Il était égoïste et ne comprenait rien. Elle se laissa poser et s'assit aussitôt sur le sol, se laissant glisser le long du mur et baissa les yeux, croisant les bras sur son torse. Comme ça, elle ressemblait à une enfant de sept ans, boudant. Elle boudait sans doute. Elle le boudait lui, et son esprit borné.
« Je suis une Sinfull. Je suis née pour voler. Si je ne vole pas, alors autant que je meurs aussitôt. » Elle relève le nez, affronte son regard. Elle a un air de furie rousse. Elle a le visage d'une rousse de Klimt, en moins sage. « Je n'arrêterais pas le Quidditch, Roman. Même pas si tu me supplies de le faire. C'est toute ma vie. »
Des mots cruels dans une bouche adorable. Eurydice était furieuse, et quand on est furieux, on ne dit jamais que des choses qui blessent le coeur et l'âme au plus profond.
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Roman Konstantine
► MESSAGES : 152 Lun 12 Juil - 14:24 |
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| Elle était furieuse, la dragonne Eurydice. Mais Roman s'en fichait totalement. Il voulait bien affronter un magyar à pointes avec un cure dent (encore une expression hongroise) si elle voulait bien écouter pour UNE fois et ne pas faire sa tête de caboche! Il le sentait venir l'orage. Ils s'étaient tellement souvent pris la tête toujours sur les deux éternels mêmes sujets qu'il n'avait même plus l'idée d'essayer de faire profil bas pour la calmer. Ca devait se régler il devait en parler. Il ne pouvait pas la laisser là comme ça alors qu'elle ne tenait pas debout et aller se mettre en face pour applaudir et la féliciter. Impossible. Parfois il se demandait si son Eurydice n'était un peu suicidaire sur les bords et ça lui faisait peur comme rien d'autre au monde. Peut-être qu'elle ne l'aimait pas assez pour rester pour lui. Après tout lui ne savait pas comment il aurait réagit si ça avait été ses parents qu'il avait perdu. Il ne s'en serait pas relevé sans doute. Il aurait peut-être adopté tous les comportements stupides et imaginables! Mais ce n'était pas que ça. Il savait qu'il lui demandait beaucoup. Le Quidditch avait une place tellement importante dans leur vie, dans sa vie à elle a fortiori. Mais sa vie c'était plus important qu'un sport merde! C'était plus important que tout le reste.
Il voyait qu'elle ne le regardait pas. Aucun des deux partis ne rompait le silence. Il sentait presque Eurydice bouillir dans ses bras, ça allait sans doute être explosif et il sentait venir à grand pas le "et toi la chasse?!!". C'était toujours ça. Mais pourtant ça n'avait rien à voir. C'était une chose d'avoir un métier dangereux c'en était une autre de s'autodétruire sciemment pour cinq minutes de gloire. Oh oui ça allait chier et pas qu'un peu. Il la reposa tranquillement et elle se laissa glisser au sol, adoptant une position "je boude" qui le fit sourire intérieurement. Même furax il arrivait à s'attendrir de ses mimiques c'était énervant. Comment pouvait-il tenir un argument avec elle en face. Mais non. Cette fois il la tiendrait sa ligne d'arguments et il ne s'arrêterait pas tant qu'il n'aurait pas tout dit. Ce à quoi il ne s'attendait pas c'était qu'Eurydice frappe aussi bas pour un premier coup:
« Je suis une Sinfull. Je suis née pour voler. Si je ne vole pas, alors autant que je meurs aussitôt. » « Ben voyons! Attends pas de moi que je te donne la corde ou que... » « Je n'arrêterais pas le Quidditch, Roman. Même pas si tu me supplies de le faire. C'est toute ma vie. »
Il venait de se prendre une baffe monumentale. Sur le coup il resta con. Bon il savait que c'était important pour elle le Quidditch. Le contraire aurait été surprenant mais de là à zapper tout le reste... à le zapper lui! Il avait envie de l'étriper. Son visage si doux de papa ours se ferma. Le prince se transformait en grizzly froid et silencieusement agressif.
« C'est toute ta vie Eurydice?... », grinça-t-il entre ses dents. Elle ne l'avait encore jamais vu si mauvais et si elle savait qu'il ne crierait pas, elle devinerait facilement que le coup ne serait pas si facile à rattraper cette fois là, « Eh bien écoutes ça fait toujours plaisir de se l'entendre dire. T'as qu'à retourner sur le terrain puisque c'est toute ta vie, je te donne mon poste de capitaine tiens, comme ça tu pourras bien écrire deux fois ton nom sur cette stupide coupe. Enfin si t'arrives à te lever toute seule 'déjà. »
Il s'était appuyé sur le rebord de la fenêtre, les yeux noirs comme le ciel. Ses mains serraient si fort l'encadrement de bois que s'il continuait il finirait par le détacher. Roman avait ce regard terrible. Il était le chasseur, celui qui part seul parce que finalement rien ne le retient chez lui. Et il pouvait le rester pour de bon si elle continuait dans cette voie. La famille c'était tout aux yeux de Roman. Il avait été élevé comme ça. Chez les Konstantine, on aimait les siens plus que n'importe quoi au monde et en tant qu'homme, en tant que magyar, on prenait un chemin dangereux dans l'idée que plus tard, on pourrait revenir fonder une famille qu'on élèverait dans un monde sans menace. Si Erène Konstantine avait sorti un truc pareil à son mari, nul doute qu'il aurait claqué la porte, ses armes sur l'épaule et qu'il ne serait plus jamais revenu, trop blessé. Si Kirill Orlov avait sorti ça à Elladora Konstantine, nulle doute qu'elle aurait aussi claqué la porte et qu'elle serait partie sans rien, la tête haute et qu'elle l'aurait laissé croire qu'elle le quittait jusqu'à ce qu'il la tue pour ne l'avoir qu'à lui. Chez les Konstantine, plaie d'amour était toujours mortelle. Ne se rappelle-t-on pas Mircea et sa noble orgueilleuse il y avait des siècles. Mircea qui écrivait, si une épée au monde doit me transpercer le coeur ce sera la vôtre madame, et ne me dites pas que les femmes ne portent pas la ceinture, le glaive et le bouclier car vous êtes en amour comme l'homme est à la guerre sainte, un croisé preux et infaillible.. Roman était peut-être le plus doux des Konstantine, peut-être le plus raisonnable, parce qu'il tirait de sa mère, mais là il avait eut rudement mal. Mais il n'était pas encore parti. | |
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Sean Abel BlakeSORCIER.
► MESSAGES : 111 Lun 12 Juil - 16:00 |
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Pourquoi était-il si énervant? Pourquoi devait-il la regarder, avec ces yeux là? Elle le fixait, parfois, puis détournait le regard aussitôt, furieuse à l'intérieur. Ça avait un goût amer. Elle n'aurait jamais cru que la victoire avait ce goût là. Elle n'aurait jamais cru non plus qu'un jour, elle ait eut besoin de faire un choix entre lui et sa passion. Entre deux moments dans sa vie. Fallait-il seulement qu'elle fasse ce choix? Et lui qui ne parlait pas. Elle siffla.
« Je suis une Sinfull. Je suis née pour voler. Si je ne vole pas, alors autant que je meurs aussitôt. » « Ben voyons! Attends pas de moi que je te donne la corde ou que... » « Je n'arrêterais pas le Quidditch, Roman. Même pas si tu me supplies de le faire. C'est toute ma vie. »
C'était partit. Pour une fois, elle ne remettait pas en compte le fait qu'il deviendra, plus tard, un grand chasseur comme son père. Elle ne remet rien de tout ça en compte. D'ailleurs elle garde un visage frais, quoi qu'il est furieux et que ses sourcils sont froncés. Elle est terrible dans son masque de Klimt, une furie rousse. Un magyar ne serait pas aussi effrayant, pas même Rathalos, qui déjà fait la taille d'un jeune boutefeu alors qu'il aurait du resté à la taille d'un chaton. Mais Rathalos ne fait pas peur. Pas plus que Nappal. C'est le regard de Roman qui avertit Eurydice de son erreur, et maintenant qu'elle ne peut pas revenir en arrière, elle ne s'excusera pas. Elle l'a dit. Et elle l'assumera. Oui. Le Quidditch, c'est toute sa vie. Elle est pressentie. Elle allait devenir quelqu'un, chez les Harpies, prendre la suite de son père.. Et lui. Lui, il allait tout mettre à l'eau, avec son égoïsme. Oui, son satané égoïsme... Il méritait la mort.
« C'est toute ta vie Eurydice?... » Elle venait de toucher un mauvais point. Bien sûr que non, mais... « Eh bien écoutes ça fait toujours plaisir de se l'entendre dire. T'as qu'à retourner sur le terrain puisque c'est toute ta vie, je te donne mon poste de capitaine tiens, comme ça tu pourras bien écrire deux fois ton nom sur cette stupide coupe. Enfin si t'arrives à te lever toute seule 'déjà. » « Sors d'ici Roman. Maintenant. »
Elle avait baissé la tête. Oui. Elle était faible. Oui. Elle n'était pas une vraie Sinfull. Oui, elle... Elle n'était rien. Mais il n'avait pas besoin de le lui rappeler. Pas encore. Toujours. Elle se raidit contre le mur, ses mains serrant violemment la moquette du sol. Qu'il meurt sur le champ s'il ne sort pas. Ses cheveux noircirent tout d'un coup, et elle sentit les larmes sur ses joues déjà, mais pas question de renifler. De toute façon, ses cheveux devant les yeux, il ne verrait rien. Sa voix sanglota malgré elle, et hurla finalement, dans un certain éclat de voix, comme elle le sentait forcément approcher.
« NE ME TOUCHE PAS! »
Ses jambes bougeaient. Un peu. Repliées contre son torse, elle avait collé son visage contre ses genoux et ses bras avaient entouré sa nuque. Si petite, oui. Si faible aussi. Que dirait son père? Elle étouffa un sanglot, ses mains serrant maintenant ses cheveux noirs corbeau. Elle le détestait. Elle le détestait vraiment.
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Roman Konstantine
► MESSAGES : 152 Mar 13 Juil - 13:00 |
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| « Sors d'ici Roman. Maintenant. »
Mais il n'y avait plus de Roman qui tienne. Elle pouvait bien être le plus abjecte possible il ne broncherait pas. Entre ses mains le cadre de la fenêtre craqua mais lui ne cilla pas. Il la fixait, mauvais. Une autre fois il aurait couru à ses pieds en la voyant se recroqueviller sur elle même, mais là il avait déjà trop mal pour être atteint par ça. Ce n'était pas que le fait qu'elle ait choisi le Quidditch plutôt que lui, même si ça jouait déjà pour beaucoup. C'était qu'elle ait choisi de continuer de se tuer à petit feu. Comme si lui allait pouvoir dire Amen à ça. Bien sûr qu'il savait qu'elle pleurait, il la connaissait trop bien. Mais cette fois il n'irait pas se précipiter pour essuyer ses larmes. Merde quoi! Il voulait qu'elle comprenne. Elle ne voulait pas comprendre. Lui ne voulait pas en démordre une fois de plus. Il avait trop souvent fermé les yeux sur l'hyperventilation.
Mine de rien, le gryffondor avait lui aussi mûri. Pas autant que sa soeur c'était sûr, mais là, dans une situation extrême (pour lui), il arrivait à faire la part des choses. Elle ne pensait certainement pas qu'il ne comptait pas, mais il ne pardonnerait rien si elle ne s'excusait pas, et il ne lâcherait jamais l'affaire sur le Quidditch.
« NE ME TOUCHE PAS! » « J'en avais pas l'intention Eurydice Sinfull! Figure toi que cette fois j'ai pas l'intention de me la fermer comme je fais tout le temps. », il était toujours aussi dur, inflexible même, « Ce qui va se passer c'est que je vais t'emmener à l'infirmerie et comme je suppose d'avance que tu n'as aucune excuse à me présenter, je vais te laisser là et tu expliquera à Aaron pourquoi on s'est disputé. Moi je ne veux plus rien entendre jusqu'à ce que tu ais quelque chose d'intéressant à me dire et c'est pas la peine de hurler, ça serait comme parler à des français malades. »
Il approcha toujours horriblement froid. Comme s'il avait prit n'importe qu'elle fille qui avait besoin d'aller à l'infirmerie puis il la souleva , les yeux toujours terribles. Qu'elle frappe, qu'elle hurle. Il n'en avait rien à foutre. Il ouvrit la porte devant lui d'un coup de pied, direction l'infirmerie.
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Sean Abel BlakeSORCIER.
► MESSAGES : 111 Mar 13 Juil - 20:35 |
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« Moi je ne veux plus rien entendre jusqu'à ce que tu ais quelque chose d'intéressant à me dire et c'est pas la peine de hurler, ça serait comme parler à des français malades. »
Elle fronça les sourcils et le laissa la prendre, sans un mot. Toujours noir, elle regardait ses pieds, et se demandait déjà comment elle allait lui faire payer ça. Pas question de s'excuser. Il était en tord. Il était toujours en tord. Et elle n'allait pas s'écraser pour ça... oh non. Pas devant lui. Jamais. Elle aurait sans doute préféré mourir que de s'excuser pour une chose qu'elle savait – pensait – être la meilleure. Elle froissa sa tenue et gronda. Vexée, boudeuse, elle fixait encore ses pieds quand elle siffla :
« J'irais pas à l'infirmerie. Pose moi. Je retourne sur le terrain. »
Elle n'allait pas se fâcher, et même si elle avait son air de magyar sur la figure, elle n'avait pas spécialement l'air furieuse. Intérieurement pourtant, ça bouillonnait.
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Roman Konstantine
► MESSAGES : 152 Mar 13 Juil - 21:21 |
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| Pourtant il n'y eut pas de cris. Rien. Est-ce que c'était la fin de quelque chose? Il espérait que non, et comme il avait tendance à prendre peur sur ce genre de trucs, il préférait même ne pas y penser. Il la porta, tout aussi silencieux qu'elle. Visiblement insensible.
« J'irais pas à l'infirmerie. Pose moi. Je retourne sur le terrain. » « Ben c'est très bête parce que moi c'est là que je veux. T'auras qu'à demandé à Aaron de faire le taxi. », répondit-il placide.
Au bout de six mois il avait fini par arrêté d'être jaloux d'Aaron pour rien. Et là, il savait qu'il pourrait compter sur lui. Peut-être pas pour l'appuyer, après tout Eurydice était sa meilleure amie il serait forcément de son côté à elle. Mais au moins pour prendre soin d'elle. Il aurait préféré que ça ne se passe pas comme ça, et d'ailleurs si il trouvait le moyen de zapper ça de sa journée (autant y croire hein) il serait ravi. Mais c'était comme ça. Il pouvait bien lui passer tout ces caprices, tout ce qu'elle voulait mais pas cette histoire de Quidditch, et pas si elle ne voulait pas le faire passer avant. Ce n'était pas de l'égoïste, c'était de l'amour tout simplement. Il ne pouvait se vanter d'être le mec le plus expressif de la terre certes, mais il avait les couilles de reconnaître que sa vie à lui c'était pas la chasse, pas le quidditch, c'était elle.
Il la déposa dans un lit à l'infirmerie et sortit sans un regard. Sombre. Direction le terrain où il se contenta de dire à Aaron qu'Eurydice voulait le voir (bien que ce fut surtout lui qui voulait qu'il la voit). Après quoi, ignorant superbement ses "fans", il s'exila en haut de la tour d'astronomie mais ce n'était pas encore assez haut pour que Nappal et Ejjel ne viennent pas le chercher. Les deux petits félins avaient déjà doublé de volume et si Ejjel était moins gros il était plus grand que son frère et il faisait peur avec son air de toujours vouloir mordre. Pourtant les deux tigons ne mordirent pas. Ils sautèrent sur le dos de Roman comme ils faisaient toujours mais en voyant que ce dernier ne s'amusait pas à les plaquer comme toujours, ils s'arrêtèrent et le poussèrent du bout du museau, avant d'essayer d'attirer l'attention à gros coups de langues râpeuses sur les joues de Roman. Elles étaient mouillées et salées. Ils ne comprirent pas puis au bout d'un moment, ils se couchèrent en carpette à ses pieds, avec un petit chouinement déprimé.
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