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| PROFIL & INFORMATIONS |
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InvitéInvité
Sam 5 Juin - 20:50 |
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| & And I wanna be there when you're... Coming down And I wanna be there when you hit the groundLa journée avait été passablement bonne, du moins dans l'ensemble elle n'avait pas été pire que certaines autres. Le réveil avait été certes violent, puisqu'il avait mit un point d'honneur à réveiller ses camarades par quelques sorts. L'un s'était retrouvé à léviter au-dessus de son matelas, un second avait été trempé, un troisième avait vu son matelas craquer pour rejoindre le sol. Un réveil ordinaire dans le dortoir des serpentards. Le petit déjeuner avait été tout aussi agréable, entouré de quelques uns de ses camarades qu'il supportait, et avec qui il avait mit au point quelques idées pour égayer la journée à venir. Ainsi donc, grâce à leur esprit assez perturbé, ils avaient fait s'évanouir deux élèves en cours de botanique, et par quelques subterfuges, ils avaient fait exploser la potion d'une élève de poufsouffle. En revanche, c'était au déjeuner que sa journée avait prit un virage inattendu et désagréable. Avec quelques élèves, dont deux de l'orphelinat, ils avaient décidé de manger dans le parc, pour profiter du soleil. En revanche, l'absence de Kaprice n'avait pas échappé à Heath - elle qui faisait souvent en sorte de se retrouver avec lui - et les explications n'avaient pas tardé. Du moins, un brin d'explication lui avait été donné. Sans doute était elle avec ce Maëlan. Ou alors dans les cachots à préparer un coup à sa façon. Ou encore dans la bibliothèque. Si les deux dernières suppositions lui avaient suffit, la première lui avait arraché un rictus dont il n'aurait su décrire le sentiment qui lui avait donné naissance. Heureusement, ce point d'ombre avait été vite écarté puisque les garçons avec qui il était, avaient décidé de jeter une fille dans le lac, ce qui avait animé le parc d'une foule d'élève cherchant à comprendre d'où provenait ces cris stridents. Et comme toujours, les cours de l'après-midi étaient passés avec une lenteur affolante, si bien qu'Heath avait somnolé à presque tous les cours. Presque mais celui de DCFM avait échappé à la règle, puisqu'il s'agissait de sa matière favorite, il avait donc fait un effort. Et puis ce cours était le dernier de sa journée, et ensuite il vaquerait à ses occupations. En revanche, quand il se rendit à la bibliothèque, ce n'était pas Kaprice qu'il trouvait mais Sunny, ce qui n'avait pas non plus été pour lui déplaire. Il avait donc discuté avec elle, rit parfois, et émit quelques réserves quand à ses aspics, en fin d'année. Et comme toujours, elle l'avait rassuré, avec sa douceur et sa gentillesse qui lui donnait parfois l'impression d'être encore un gamin ayant besoin d'être couvé. Le retour dans sa chambre fut la cerise sur le gâteau. Un duel improvisé entre garçons, qui lui avait permit de se défouler un peu, puisqu'il n'avait pas utilisé sa baguette de la journée - contre élève s'entend -. Une journée comme les autres, en fin de compte, pensa t il allongé sur son lit, a digéré le repas du soir. Heath fixait le plafond, il était bien et pourtant quelque chose le chiffonné, quelque chose dont il ne trouvait pas l'origine. Quelque chose sur lequel il n'arrivait pas à mettre de nom. Un rien, sans doute. Pourtant, ce rien, l'empêcha de trouver le sommeil alors que les lumières s'éteignaient. Et ce genre d'insomnies étaient dangereuses puisque généralement elles précédaient les cauchemars. Ces cauchemars qu'il s'interdisait de faire puisqu'ils retraçaient ces événements du passé qu'il s'entêtait à cacher. Dommage que l'occlumencie n'aidait pas à effacer les souvenirs. Ou alors c'était un chapitre qu'il avait manqué en faisant ses recherches. Puisqu'à minuit passé il ne trouvait toujours pas le sommeil, Heath se redressa dans son lit, les rideaux tirés pour récupérer les vêtements qui traînaient sur sa malle et les enfiler, troquant son bas de pyjama pour ces vêtements de jour. Armé de sa baguette, il avait quitté la salle pour mettre ses chaussures dans la salle commune et ensuite quitter les cachots en toute discrétion. Il n'avait aucune idée de l'endroit où il allait, mais il y allait avec volonté. Il esquiva la patrouille de nuit avec de la chance et se retrouva bientôt dehors, au terrain de quidditch. Il n'aimait pas particulièrement ce sport. D'ailleurs il ne le pratiquait pas, mais il aimait bien regarder les équipes se battre parfois, surtout quand Gryffondor jouait. Peut être parce que Kaprice s'animait dans ce sport avec une volonté de gagner qui l'étonnait toujours. C'était sur le terrain qu'il remarquait à quel point elle avait changé de la petite fille geignarde qu'il avait connu à l'orphelinat. C'était une jeune femme sûre d'elle maintenant, de ce qu'il voyait. Traînant sur le terrain, il repéra une ombre qui se rapprochait, si bien qu'il se précipita aux vestiaires pour se cacher. N'allez pas croire qu'Heath Lindermann avait peur, mais il voulait du calme et l'idée de se faire surprendre pour ensuite passer un mauvais quart d'heure dans le bureau du directeur ne l'excitait pas trop. Appuyé contre le mur près de la porte des vestiaires, il tira sa baguette de sa poche, près à jeter un sort si la personne entrait. En cherchant quel sort serait le mieux - un stupéfix ou un confundo - il oublia de surveiller l'arrivée de la personne, si bien que quand ses pas se rapprochèrent, Heath secoua brusquement la tête. Quittant sa cachette, il menaça l'inconnue de sa baguette avant de reconnaître la silhouette et le visage grâce aux quelques rayons de lune qui éclairait l'entrée des vestiaires, « Kap' ? ». Son murmure ne put retenir un air rassuré en reconnaissant la jeune fille, même si il ne rangea pas sa baguette pour autant, « Que fais tu là ? ». | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Dim 6 Juin - 9:23 |
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| & You're just like a pill Instead of makin' me better You keep making me illUne journée de merde. Il ne fallait vraiment pas avoir peur des mots. Et en même temps, ça semblait vraiment trop castrateur. Disons plutôt une journée qui avait pris un tour des plus inattendus. Ça avait pourtant commencé de façon normale, cours, « entrevue » avec Maelan le midi, cours de l'après-midi … Jusqu'à ce qu'elle tombe sur Heath et Sunny dans la bibliothèque et qu'elle ne pète complètement les plombs, manquant de jeter un sort à un élève qui avait eu le malheur de la bousculer. Collée par sa prof préférée, elle avait eu largement l'occasion, en attendant l'heure de sa retenue, de méditer sur ses sautes d'humeur incessantes du moment. Et le bilan était bien loin de la satisfaire. Ça n'avait plus aucun sens, ces derniers temps. Elle n'était qu'une boule de nerfs, de ressentiment. Enfin, on peut finir sur sa retenue des plus spectaculaires, au cours de laquelle elle aurait pu littéralement mourir de rire. Un épisode rafraîchissant ? Pas vraiment. Elle avait compris qu'il lui faudrait discuter tôt ou tard avec Karly de leur « dirty little secret », et cette perspective n'était pas particulièrement faite pour la réjouir. Elle n'avait pas vraiment besoin de ça en ce moment. Alors, plutôt que d'affronter le problème directement, elle avait préféré fuir. Fausser compagnie à ses deux compagnons d'infortune, et, plutôt que de rentrer tranquillement à la Tour Gryffondor pour dormir comme un ange, elle s'était enfoncée dans les ténèbres qui recouvraient maintenant le Parc, disparaissant à la vue de tous.
C'était ce qu'elle voulait, pour quelques temps. Qu'on lui foute la paix. Elle n'y voyait plus clair. Et ça n'avait rien à voir avec le fait que le Parc n'était pas éclairé. Elle ne savait plus où elle en était, plus qui elle était, elle s'y perdait, vraiment. Elle avait envie de hurler. Ou, au choix, de se vider complètement la tête. C'était tellement plus simple, avant, gamine, à l'orphelinat. Elle voulait juste que personne ne la déteste, elle était toujours elle-même, souriante, fraîche. Il n'y avait pas d'objectif à atteindre, elle vivait au jour le jour. Ses parents ? Oubliés. Elle n'avait qu'à sourire et tout allait bien. Ce ne fut que quand elle posa le pied dans le Poudlard Express que sa vie avait changé. A l'orphelinat, personne n'était assez bête pour poser une question aux autres sur ses parents. Mais là … Tout le monde te demandait ce que faisait tes parents, dans quelle maison ils étaient allés … Et si la tristesse avait été de mise un premier temps, elle n'avait pas tardé à évoluer en rage, une rage aveugle, malsaine et inconsidérée, qui avait conduit Kaprice à une seule solution, la seule qui lui permettrait de se sentir un peu mieux: se venger. Leur faire payer. Les faire souffrir autant qu'elle avait souffert et souffrait toujours. Voir les tuer. D'où sa fascination pour Heath ? Non. Heath, ça datait du jour où il l'avait sortie de son mutisme, à l'orphelinat. Mais à cette époque, c'était loin de ses préoccupations, et puis, il n'y avait pas vraiment de concurrence. Jusqu'à Poudlard. Poudlard. Décidément. Elle savait que cette école lui ferait prendre un nouveau départ, mais à l'époque, elle ne se doutait pas du tout de où cela l'amènerait. Et maintenant, alors que la fin était pour bientôt, elle ne savait même pas dire sur quel chemin elle était. Elle avait beau regarder en arrière, c'était comme si elle s'était dédoublée et en avait suivi deux à la fois. Une chose impossible, improbable, impensable. Qui était en train de la rendre complètement dingue. Qui était-elle ? La fofolle Kaprice , excentrique, mais solaire, sympathique, qui fédérait tous les regards, faisait l'admiration de tous ? Ou la sombre Kaprice, qui ne rêvait que de vengeance, et d'un garçon pour qui elle n'était qu'une simple amie, et dont la rage, le malêtre et la colère grondaient de plus en plus fort ?
Harassée, elle secoua la tête et se mit à courir. Courir lui avait toujours fait du bien, ça avait l'heur de lui vider complètement la tête. Et c'était ce dont elle avait besoin. Mais, au fil de ses foulées, rien à faire, des images se succédaient dans sa tête: Heath et Sunny à la Bibli, la tête du professeur Grey, déçue au plus au point, le sourire de Karly, les billiwigs, Jérémy, sa soeur, Maelan, qui avait encore essayé de la pousser dans ses derniers retranchements ce midi même, le dernier rat qu'elle avait littéralement explosé, répartissant la totalité de ses cellules dans la salle qu'elle occupait. Ah, merde, putain, foutez lui la paix ! Elle accéléra, et finalement trébucha. Ce qui devait arriver arriva, et elle se retrouva le nez dans la pelouse humide. Fermant les yeux, elle s'abandonna complètement. Allez, juste se laisser aller. Douloureux. Ses mains cherchèrent de l'herbe à laquelle se raccrocher, avant qu'elle ne se mette à hurler … mais elle ne trouva que du sable. Qui la calma instantanément. Parce qu'elle savait où elle était, et cet endroit avait toujours eu le mérite de l'apaiser. Tout s'évapora d'un coup, alors qu'elle relevait la tête pour admirer les six cercles dorés qui ornaient le terrain. Le Quidditch. La plus belle invention des sorciers. Penchant légèrement la tête, elle se laissa envahir par cette excitation pré-match qui la bouleversait toujours, même si la plupart du temps elle ne le vivait que depuis le banc des remplaçants. Cela s'accompagnait donc également d'une envie folle de faire tomber Mad' de son balai, histoire de prendre sa place. Soupir. Ne pas y penser. Encore trop de contradictions. Se relevant, elle se dirigea vers les poteaux. Juste toucher le métal achèverait de l'amener dans un état de complète sérénité.
Mais, alors qu'elle était à mi-chemin, ses yeux détectèrent dans la pénombre une silhouette qui avançait vers elle. Elle retint un soupir, et sa colère qui menaçait de s'échapper de nouveau. Elle voulait être seule, bon sang, c'était trop demander ? Elle était en train de se demander si elle devait l'attaquer, quand la silhouette fit brusquement demi-tour. Fronçant les sourcils, elle s'aperçut alors qu'elle n'avait peut-être pas pensé à un préfet, qui allait la balancer directement (quoiqu'ils auraient sans doute attaqué de front, et l'auraient amenée séance tenante chez le directeur), ou alors un mouchard. Nouveau soupir. Elle n'avait vraiment pas besoin de ça. Dégainant sa baguette, décidant de jouer le tout pour le tout, quitte à le faire taire par des moyens peu catholiques, elle le suivit, à pas feutrés, mais rapides. Direction: les vestiaires. Ils étaient plongés dans le noir quand Kap' y entra, et elle n'alluma pas. Non, elle voulait garder l'effet de surprise. Mais elle n'en eut pas le temps: l'élève était juste à côté d'elle, elle perçut sa présence trop tard. Ce qui ne l'empêcha pas de le menacer de sa baguette, alors que simultanément, les rayons lunaires et sa voix lui faisaient reconnaître leur propriétaire, qui la pointait lui-même de sa baguette:
Kap'? Heath …
Evidemment. Un léger frisson la parcourut, mélange de soulagement, mais surtout, de ce sentiment inqualifiable qui lui avait fait perdre la boule cet après-midi. Elle dut se concentrer pour chasser l'image de Sunny murmurant à son oreille, et de son visage ouvert, réjoui quand il lui répondait en riant. Mais c'était comme s'il était gravé au fer rouge dans sa mémoire. Déglutir discrètement. Passer outre. Elle espérait vraiment que rien des émotions qui l'avaient envahie au sortir de sa retenue n'étaient encore visibles. Haussant une épaule, mais sans baisser sa baguette (elle n'aimait pas qu'il pense qu'il avait tout sous contrôle), elle répondit:
Que fais tu là ? Je pourrais te poser la même question.
Léger silence.
Balade post-retenue, j'avais besoin de prendre l'air.
Surtout après le fou rire involontaire qui avait bien failli les tuer. Et d'autres choses à mettre au point, d'ailleurs. Cela la démangeait de lui demander comment s'était passée sa journée, mais elle était sûre qu'elle risquait de ne pas apprécier ce qu'elle allait entendre, donc elle préféra s'abstenir se contentant de faire délicatement tourner sa baguette entre ses doigts. | |
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InvitéInvité
Dim 6 Juin - 14:30 |
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| La nuit l'avait toujours fasciné, aussi loin que remontait ses souvenirs - et ces-derniers temps il mettait un point d'honneur à oublier - il avait toujours été plus de la nuit que du jour. Une fois, il avait même décrété haut et fort à sa mère qu'il était un vampire, ce qui l'avait fait rire.. Ce rire. Il secoua la tête pour effacer ce moment de sa vie, pour oublier et fixa le ciel. Il s'était toujours senti plus protégé par les étoiles et la lune, que par le soleil et les nuages blancs. Tout ça parce que dans le noir, si on y croyait très fort, tout était possible. La nuit était propice à toutes sortes de choses. C'était peut être ça qui l'avait poussé à se rendre sur le terrain de quidditch, pour profiter pleinement des rayons de lune qui inondaient sa peau et lui arrachait ce sourire qu'il cachait. Ce n'était pas un sourire heureux, ça il n'en avait jamais fait l'expérience, mais c'était un sourire détendu, le genre de sourire qu'on laisserait apparaître sur son visage ne réalisant qu'on est bien. Juste bien. Rien que bien. Et c'était vrai, à cet instant, en tête-à-tête avec le ciel noir et les étoiles dorées, il se sentait vide, mais un vide libérateur. Avec cette douce sensation que là-haut, parmi les minuscules petites loupiotes, quelque chose lui prenait le mal qui rongeait son être, la douleur qui amoindrissait ses sentiments. Oui, la nuit l'avait toujours rassuré tout comme elle l'avait aidé, en un sens, à agir. Parce que dans l'obscurité, les gens cessaient de jouer la comédie - se pensant à l'abri des regards - et laisser libre court à ce qu'ils étaient réellement. C'était ce qu'il avait fait, il y avait onze ans de ça. Dans l'obscurité, il avait montré son vrai visage, le même que celui que son père affichait quand il levait la main sur sa mère. Non, ne pas penser à ça. Trop tard. Il avait serré les poings et déjà, Heath sentait les sueurs froides couler dans son dos. Ou alors c'était le fait d'avoir vu l'ombre qui avait fait naître cet étrange sensation. L'adrénaline.
Il côtoyait l'interdit depuis l'orphelinat, depuis son premier jour où on l'avait déposé dans cette bâtisse pour se mêler à des gamins pleurnichards. C'était en parti leur faute si Heath s'était endurci. Avait il ressemblait à ça quand sa mère était morte près de lui ? Avait il pleuré autant que ces gamins de l'orphelinat ? L'idée même de s'être montré aussi ... Gamin l'avait terrifié. C'était sur le chemin de Traverse que le gamin était devenu un jeune homme avant l'âge. On l'avait dit méchant et provocateur, on avait même pas cherché à creuser en-dessous. On l'avait catalogué, on l'avait condamné sans aucune forme de procès. Et lui, il l'avait accepté. Du statut d'orphelin un peu brusque, il était devenu la terreur de la maison. Un rang qu'il prenait plaisir à étaler ici, dans les couloirs de Poudlard. Combien de première année avait il traumatisé ? Il ne les comptait plus. Combien de filles avait il fait pleuré ? Il s'était arrêté de compter à dix. A quel moment était il le simple gamin qui avait grandit sans parents et qui lançait des appels au secours par des actes désespérés, et à quel moment était il réellement la brute qu'il laissait voir aux autres ? Son père tout craché. L'horreur. La tête contre le mur frais des vestiaires, il avait eu le temps de réfléchir, de se calmer. La tranquillité était sa plus grande amie et sans doute sa plus fidèle maîtresse. Celle qu'il aimait à retrouver quand les autres dormaient. Celle qui ne le trompait jamais. Paradoxal quand on savait qu'Heath ne faisait pas trois pas sans être entouré de sa bande. Ce n'était même pas forcément des vrais amis, juste des "fidèles" qui l'empêchaient de se sentir seul. Pourtant il aimait être seul. Un véritable casse-tête. En même temps, il était habitué à la solitude, il la côtoyait depuis son enfance en étant fils unique et avec un père qui ne prêtait attention à lui que quand ça l'arrangeait. Ça c'était le vrai Heath, l'autre qu'on voyait suivit d'une troupe dans les couloirs ce n'était qu'une apparence, même si désormais il y avait du vrai là-dedans.
Autant dire que pendant les minutes qui avaient suivit la vue de l'ombre, son coeur s'était mit à battre si vite qu'il en aurait sourit d'extase, si le danger n'avait pas été si proche. Les défis, il adorait ça. Les punitions, largement moins. A l'orphelinat, il y était habitué, mais ici il se refusait à ce qu'elles lui donnent un aller simple pour le chemin de traverse. Heath avait beau apprécier l'orphelinat et les différentes personnes qu'il y avait rencontré et qui faisait maintenant parti de sa vie, il se refusait à venir y passer plus de temps que nécessaire. Officiellement parce qu'il avait passé l'âge qu'on l'engueule pour telle et telle bêtise. Officieusement, parce qu'il y avait bien trop de souvenirs là-dedans. Sa rencontre avec Sunny. Son rayon de soleil qui lui avait tendu une main qu'il n'avait pas demandé et que, bien trop fier, il avait refusé de prendre. Sans comprendre que même en la refusant, il signait un pacte avec elle. L'aimer ? C'était un sentiment bien trop fort et compliquer pour qu'il réponde positivement. Pourtant, avec elle, il faisait des efforts, il laissait s'échapper un Heath attentionné qui le perturbait énormément par la facilité avec laquelle il le laissait venir. Mais il y avait aussi Kaprice. Pourquoi, ce jour à l'orphelinat, avait il été l'agresser ? Pour se montrer plus dur que les autres ? Juste pour lui arracher des mots parce que son mutisme était peut être pire que ses larmes pour lui ? Ou simplement pour qu'elle le remarque ? C'était ça le problème avec Kaprice, elle le forçait à se questionner, sans qu'il n'obtienne de réponse. Mais c'était aussi ça qu'il adorait, parce qu'avec elle, il ne savait jamais comment il réagirait, comment il se comporterait. Elle restait un mystère tout entier, et le pousser dans ses retranchements quand elle séduisait les autres. Il avait son mot à dire sur ses relations quand même, après tout c'était lui qui lui avait réappris à parler non ?!
Ainsi, il avait retenu son souffle en reconnaissant sa silhouette alors qu'ils se menaçaient de leur baguette. Et là, il n'avait rien trouvé de mieux que de balancer des banalités, simplement parce que quelque chose lui avait coupé le souffle. Heureusement qu'il était partiellement caché par l'obscurité du vestiaires, parce qu'en voyant les cheveux nuit de la jeune fille légèrement éclairés par des rayons de lune fins, il avait cru à une hallucination. Sérieusement, à quel moment avait elle troqué sa peau de petite fille brisé, pour revêtir celle de jeune femme séduisante ? Heath avait perdu le fil, mais hors de question de perdre la face, si bien que, sans baisser sa baguette, il sourit à sa réponse. « Balade d'insomniaque pour moi. » Aurait il dû ajouter qu'au fond, l'absence de Kaprice dans sa journée avait joué un rôle considérable dans son insomnie ? Non, sinon il brisait les règles de son jeu. « Tu dois être la gryffondor la plus paradoxale que je connaisse. Généralement, ceux de ta maison évite les punitions mais toi, tu fonces tête baissée dans le tas. » Il sourit légèrement pour reculer et tourner le dos à Kaprice avant de lâcher « Lumos ». La pièce légèrement éclairée, Heath se dirigea vers un banc et s'y installa pour lever la tête vers la jeune fille et la fixer avant de sourire légèrement. Il avait un sourire différent pour chaque personne qu'il fréquentait, autant dire qu'il était organisé le petit. Un sourire charmeur pour les filles qui lui plaisaient et à qui il plaisait. Un sourire tendre quand Sunny levait les yeux vers lui. Et un sourire légèrement indéterminé quand il était avec Kap', parce qu'il ne savait jamais si sa présence le rassurait ou l'agaçait. Dans l'instant, elle ne le dérangeait pas, mais quand une petite voix lui souffla à l'oreille « elle doit être avec Maëlan », il crispa la mâchoire et son sourire s'évanouit aussi rapidement qu'il était apparut. « J'ai eu peur que tu ne m'évites pour quelque chose, comme tu n'étais pas dans les parages. J'ai même cru que tu avais servi de repas à un ogre. » Inutile de dire qui il imaginait dans la peau de l'ogre u.u
|ma réponse est un peu "creuse" je trouve donc si quelque chose ne te satisfait pas, préviens moi| | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Dim 6 Juin - 22:21 |
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| Avoir l'air détaché. C'était une chose qu'elle n'avait aucun mal à faire en présence d'autres personnes. A force de le faire, c'était devenu juste sa façon d'être en public, quand elle voulait montrer à tous qu'elle était sûre d'elle, et point. Une autre nature que quand elle déconnait complètement avec Karly. Il s'agissait d'une façon de prévenir: « fais gaffe, je suis pas n'importe qui, et rien de ce que tu diras ne peut m'atteindre ». Effectivement, elle était bien, bien lin de la gamine complètement brisée qui avait été accueillie à l'orphelinat il y avait des années de cela. Cela lui semblait à des années lumière. Non, c'était fini tout ça. Elle était belle, elle le savait, sans en être particulièrement fière au point de se la raconter un maximum, non. Juste, elle attirait les regards et en avait pleinement conscience. Ensuite, elle avait la répartie facile, ce qui se lisait aussi quand elle prenait cette attitude, par la lueur au fond de son regard qui signifiait « essaye juste, je te trouve une réplique qui t'achèveras en même pas trente secondes ». Elle était consciente de ses capacités, intellectuelles, physiques, et n'était absolument pas du style timide, bien au contraire. Elle n'avait pas l'abord jovial et amical à l'extrême de certains Gryffondors à la je-te-tape-dans-le-dos-et-on-est-tout-de-suite-potes. Ni celle de la justicière qui allait immédiatement voler au secours de l'opprimé, même si on comprenait bien dès le premier abord qu'il ne valait mieux pas lui marcher sur les pieds si on ne voulait pas se prendre soit son poing, soit un sort en travers de la figure. Tout une attitude. C'était également toute une démarche, souple, à la fois féline, et aérienne, gracieuse et en même temps absolument pas mièvre. Une princesse, mais pas à la conte de fées ou à la barbie, ni encore à la Fiona, bien trop trash. Juste … elle avait trouvé son propre centre, son équilibre. Dans son attitude en tous cas. Et elle le montrait. Détachée. C'était toujours comme ça qu'elle se montrait en présence de Heath. Elle ne laissait jamais rien paraître de la violence de ses sentiments, de ses joies, de ses peines. En souvenir de cette fois où il l'avait tirée de son mutisme ? Peut-être, mais pas seulement. Heath n'aimait pas les faibles, elle n'était pas sans le savoir. Elle ne se risquerait donc jamais à un accès de larmes en sa présence. Et ensuite … Si elle se permettait de se laisser aller quand il était là, il se pourrait bien qu'elle se jette plus ou moins sur lui. Ce qui n'était vraiment, mais vraiment pas envisageable. Avec les autres garçons, elle se laissait aller à ce genre de pulsions, parce qu'elle en avait envie. Mais avec lui, c'était différent. Parce qu'elle le voulait, réellement. Mais pas de la même manière.
Faisant doucement pivoter sa baguette entre ses doigts, elle ne le quittait pas des yeux. Qui savait s'il n'allait pas s'amuser à lancer elle ne savait pas trop quel sort ? Non, peut-être pas quand même en fin de compte, s'il avait voulu se défouler à la magie sur des gens, il aurait réveillé tout son dortoir en pleine nuit. Et puis jamais il n'avait été violent avec elle. Ou réellement farceur, comme ç'aurait pu être le cas. Elle hocha simplement la tête quand il mentionna son insomnie. Ça ne la choquait pas outre mesure, elle ne le voyait pas vraiment du genre à s'endormir au pays des bisounours, plutôt à dormir peu mais efficacement. Il y avait des gens, comme ça … Cependant, elle ne put retenir un éclat de rire sans réelle joie, assorti d'un haussement de sourcil bref à sa remarque:
Tu dois être la gryffondor la plus paradoxale que je connaisse. Généralement, ceux de ta maison évite les punitions mais toi, tu fonces tête baissée dans le tas. Si tu viens juste de le remarquer, c'est que tu es plus mauvais analyste que je ne le croyais. Je n'ai jamais vraiment été une grande fan des règlements … ou des comportements de mouton.
Vrai. Et en même temps … Certes, depuis son arrivée à l'orphelinat, même si elle était plutôt une fille sage, elle n'aimait pas vraiment qu'on lui dise ce qu'elle devait ou ne devait pas faire. Peut-être le rejet de toute autorité après que l'autorité parentale l'eut déçue et trahie. En tous cas, elle était du genre à se lever la nuit pour aller chiper des petits gâteaux en douce dans la cuisine, ou encore à préférer lire son bouquin en salle d'étude plutôt que de faire ses devoirs. En tous cas, elle n'avait jamais eu un goût très prononcé pour l'autorité, et ce dès très très jeune. Alors cela n'aurait pas vraiment du l'étonner. Et puis, elle aimait tellement emmerder les gens par moments, qu'elle préférait prendre tous les risques et se prendre une bonne retenue que de ne rien faire. Après tout, la vie était courte et méritait d'être vécue, non ? En fait, à bien y réfléchir, c'était un peu un stéréotype, la réflexion de Heath. Après tout, les Gryffondors étaient loin d'être mous, et la plupart n'en avait pas grand chose à faire du règlement. Ils aimaient prendre des risques, ce qui incluait autant jouer les casse cous que braver le règlement de Poudlard, au péril d'une sanction et au mépris de tout avertissement. La retenue qu'elle venait de vivre en était un exemple parfait. « Et tu aurais été surpris de voir que nous n'étions qu'entre Gryffondors, ce soir ». Cepenant, il restait vrai que les Serpentards étaient plus connus pour ce genre de travers, la plupart des rouge et or étant très « Oh mon Dieu c'est mal il ne faut pas ». Certes. D'où une raison de plus de le faire. Ne pas être un mouton. Ce n'était pas parce que son blason était orné d'un lion que la jeune femme se sentait obligé de respecter les traditions de cette maison. Ne croyez pas non plus qu'elle n'en avait strictement rien à faire, bien au contraire. C'était juste qu'elle ne comptait pas faire tout ce qu'on attendait d'elle. Elle aurait sans doute pu, si les événements n'avait pas été ce qu'ils étaient. Après tout, si le Choixpeau l'y avait envoyée, c'était bien parce qu'elle correspondait absolument au profil de la plupart des élèves de cette maison. Cependant, elle avait fait ses propres choix, et ils l'avaient indéniablement écartée à la fois de ce que devait être « un bon Gryffondor » et de ce qu'elle était avant (ce qu'on lui avait suffisamment fait remarquer). Mais Heath ne semblait pas le savoir, ou s'en moquer. Bien. Prends ça. A moins que ça ne soit un compliment déguisé ? Nouveau haussement d'épaules intérieur. Avec lui, il n'y avait aucun moyen de le savoir.
La lumière se fit soudain, de la baguette d'Heath, alors qu'elle ne s'y attendait pas. Elle avança de quelques pas, lui faisant face, debout. Elle n'avait aucune intention de s'asseoir, tout du moins pour l'instant. Heureusement qu'elle connaissait ses traits par coeur, cela lui évitait de le bouffer du regard comme la plupart de ces gamines qui se pâmaient quand il passait dans le couloir. Elle avait depuis longtemps dépassé ce stade. Elle ne pouvait cependant pas faire autrement que de reconnaître à quel point la luminosité restreinte le faisait ressortir du décor. Ça, et c'était tout, point. Lentement, elle se mit à jouer avec sa baguette d'un geste négligent, ne pointant donc plus Heath avec. Il était en Lumos, il avait craqué le premier, non? On pouvait effectivement voir cela comme ça. Elle nota un léger changement dans son attitude juste avant qu'il ne prenne la parole, mais n'eut pas vraiment le loisir de se demander de quoi il s'agissait, étant donné qu'elle du elle-même immédiatement prendre un contrôle total et absolu du moindre de ses mouvements, de la moindre de ses expressions pour ne rien laisser paraître. Evidemment qu'il ne l'avait pas vue aujourd'hui, la seule fois où elle l'avait croisé, il était en train de roucouler avec Sunny, ça n'avait rien d'étonnant ! D'ailleurs, elle s'était pris une retenue pour ça. Chut. L'image revint, persistante. Avec le son du rire cristallin, tellement charmant, tellement chantant de Sunny, que tout le monde aimait, et qui faisait que jamais, au grand jamais, elle ne se permettrait la moindre réflexion sur elle, devant qui que ce soit. Mais elle, Dieu que ce son pouvait l'exaspérer ! Parce qu'il déclenchait chez Heath cette expression de douceur, de tendresse immense que jamais au grand jamais il ne lui avait accordé, et que jamais sans doute il ne lui accorderait. Prendre sur soi. Encore une fois. Etouffer le monstre qui hurlait de lui envoyer un truc genre « en même temps tu es tellement occupé à en regarder une autre que tu n'as pas vraiment pu me voir ». Se calmer. La jouer simplement posée. A la Kaprice. Elle avait mal ? Très bien, elle allait contre-attaquer, même s'il ne saurait sans doute pas pourquoi, étant donner qu'il devait ignorer à quel point la « concurrence » avec Sunny lui pesait. Remettant ses cheveux en arrière d'un air dégagé, elle haussa une épaule:
Pour quelle raison t'en voudrais-je ? On a pas de cours ensemble le Lundi, et puis ce midi, j'étais occupée – elle insista bien sur le mot, en le regardant droit dans les yeux, puis s'intéressant de près à ses ongles – et après il m'a semblé que c'était toi qui étais occupé, tu étais toujours en pleine conversation ou autre, je n'allais pas vraiment me pointer et t'interrompre.
Nouveau coup d'oeil par-dessus ses ongles. Impressionnant de maîtrise d'elle-même, pas vrai? Elle avait quelques temps de pratique dirons-nous. Allier détachement, petite pique-allusion qui faisait une référence immanquable à Maëlan pour qui la connaissait ... Cela dit, pour être tout à fait honnête, oui, elle l'avait bel et bien vu ce midi, mais il n'avait encore et toujours qu'un seule et même chose en tête, donc elle était bien vite partie, rejoignant Avril pour manger. Mais ça, ce n'était pas comme si il avait réellement à le savoir. S'il savait ce que Mael attendait d'elle ... Il lui casserait les dents ? Oui, c'était ça, elle pouvait toujours rêver.
Mais tu vois, on se croise quand même aujourd'hui finalement. A moins qu'on ne soit déjà demain ? | |
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InvitéInvité
Dim 6 Juin - 23:22 |
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| L'air détaché de Kaprice l'exaspérait à un point dont lui même n'imaginait pas l'ampleur. Parce qu'il n'arrivait pas à lire en elle, qu'il n'arrivait pas à savoir ce qu'elle pensait, ce qu'elle ressentait. Quand on était, comme Heath, habitué aux regards lourds de sens et aux actes parfois très étranges que provoquait son passage, c'était perturbant de faire face à .. un mur. Oui voilà, il avait la désagréable sensation de parler à un mur, sauf qu'il s'agissait d'un mur plutôt mignon avec ses cheveux ébènes et sa peau qui semblait douce à vu d'oeil. Elle était une énigme toute entière, le genre qu'il aurait plaisir à déchiffré mais aussi le genre qu'il aurait envie d'envoyer valser tant il ne trouvait pas le moyen de la percer. C'était presque si il ne regrettait pas la Kaprice de l'enfance, celle qui laissait paraître les émotions qui la ravageaient quand ses parents l'avaient laissé sur le chemin de traverse. Certes, il ne regrettait pas ses larmes - il avait horreur des larmes - mais parfois il regrettait de ne pas la connaître mieux, de ne pas chercher à la connaître plus. Peut être parce qu'il avait un peu peur de ce qu'il pourrait découvrir. C'était fou comme on avait peur des gens qui avaient l'air de nous ressembler. Voilà, Kaprice, par certains côtés, lui rappelait tellement sa propre personne que le vert et argent s'en tenait à ce qu'il savait d'elle. Une gamine abandonné par des parents incapables, une fillette brisée qui avait décidé de s'affirmer - puisqu'il voyait son changement de comportement comme une affirmation d'elle-même - à son entrée à Poudlard. Le strict minimum, et encore c'était déjà beaucoup trop pour qu'il ne puisse prétendre ne pas la connaître. Il en savait trop et en même temps pas assez. Mais impossible de poser des questions directes et franches, pas avec elle, pas avec les règles entre eux, règles dont il ignorait réellement le sens et la provenance. Règle d'un jeu dont le but lui échappait encore, il savait seulement que depuis cette année, il y avait quelque chose en jeu, mais quand à savoir quoi .. C'était autre chose.
Formule murmuré, pivotements de baguette, et voilà qu'il s'installait tranquillement sur un des bancs. Pas qu'il était fatigué, mais il voulait se donnait une contenance et ne pas paraître immobile près d'elle. Heath avait besoin de se mouvoir, il était un homme d'action, pas du genre à rester appuyé contre un mur sans bouger, sauf si sa vie était en jeu. Donc ce n'était pas par la fatigue que provoquait son insomnie, de toute manière il n'y avait aucune trace de fatigue chez lui - il aurait bien été capable de voler un balais pour faire un match improvisé dans la seconde -, qu'il posait son royal derrière sur les planches du banc. Les coudes sur les genoux, il se pencha en avant, jamais assit droit de peur que ça ne fasse bon élève sage, et observa la jeune fille de son trône improvisé. Lui faisait bouger sa baguette, de laquelle s'échappait la lumière, entre son index et son majeur de sa main droite tout en écoutant la réponse de son amie quand à son analyse des gryffondors. Touché. Il retint une grimace vexé quand elle remit en cause ses capacités d'analyse et ne lâcha d'un demi-sourire en haussant les épaules. En même temps, Heath ne pouvait s'empêcher de se remémorer l'étonnement qu'il avait eu en apprenant que Kaprice était à gryffondor. Elle ne ressemblait en rien à l'idée qu'il se faisait des rouges et ors. Elle valait mieux qu'eux. Lui dire ? Jamais, ça serait avoué trop de chose. Avouer quoi ? Très bonne question. L'air de rien, il réalisa qu'il n'aurait pas supporté de la voir chez les verts et argents et là, de nouveau, la raison de ce cauchemar lui parut bien trop évidente, ce qui l'agaça. Il fronça les sourcils, plongeant quelques secondes dans ses pensés avant de relever la tête vers elle. A croire que les gryffondors se dévergondaient ces derniers temps !
Comme hypnotisé par les mouvements qu'elle faisait faire à sa baguette, le jeune homme perdit un peu le fil de la conversation. Si il n'aimait pas tellement la présence de Kap', du moins se retrouver seul avec elle, c'était parce qu'irrémédiablement, il repensait à l'orphelinat. Avec Sunny, ça n'arrivait pas vraiment, du moins avec elle, il mettait des mots sur les souvenirs. Avec Kaprice, il lui semblait qu'il y avait quelque chose de plus intime dans les bribes du passé qui lui revenait à l'esprit. Après tout, si avec Sunny c'était elle qui avait fait le premier pas, avec la brune c'était tout autre. C'était lui qui avait franchi les frontières du monde où semblait se trouver la jeune fille quand il l'avait connu. Si les autres avaient pensé qu'Heath avait encore agit dans le seul but de faire mal et de se faire voir comme terreur en secouant Kaprice, lui-même n'était pas très sûr que ça avait été dans cet esprit là qu'il avait agi. D'un côté, il l'avait fait pour se protéger, parce que si elle se montrait faible, les autres allaient la rejoindre, et Heath aurait du se prendre en pleine face la situation tragique dans laquelle il se trouvait à cette époque. En gros, cela signifiait qu'il avait besoin qu'elle se montre forte, pour lui-même tenir le coup ? Cet aveu le secoua et il sursauta quand la voix de la jolie brune parvint à nouveau à ses tympans. Redressant la tête d'un mouvement brusque, il la dévisagea mais son air légèrement calme se tordit bientôt en une grimace de colère et de désapprobation. « J'étais occupée » lui fit l'effet d'une baffe monumentale et à la limite, il aurait préféré que la baffe soit physique, au moins il aurait pu riposter mais là .. Presque si il n'était pas bouche-bée. En même temps, sa haine envers un autre vert et argent n'était un secret pour personne, même ceux qui ne le connaissaient pas vraiment mais là.. Il aurait volontiers sauté du banc pour aller réduire son ennemi en miettes. Le pire ? C'était l'air nonchalant qu'elle affichait, le côté je-m'en-foutiste à la suite de cette déclaration. Par Merlin, elle voulait que ce tête-à-tête paisible se transforme en bagarre ou quoi ? Autant dire que la baguette qu'il avait entre les doigts cessa de s'agiter et que, malgré lui, sa main se crispa dessus, si bien qu'il aurait pu la briser si il n'avait pas réussi à se contrôler.
Incroyable la rage qui le rongeait dès qu'on mettait Maëlan sur le tapis. Heureusement qu'il ne se trouvait jamais dans les parages quand elle était avec lui, parce qu'allez savoir ce qu'il leur aurait fait. Pour Heath, ça sonnait comme une trahison. Et surtout, en sachant qu'Avril aussi aimé passer du temps avec ce type. Que lui trouvaient elle ? Sérieusement ? Il avait une tête de fouine. C'était puéril mais il ne s'en priva pas et imagina plusieurs scénario mettant en scène la chute de Maël. « A croire qu'avec notre agenda de ministre il faudra bientôt prévoir nos rendez-vous. » Allez savoir, il regretta les mots employés. Pas assez fort, ou peut être bien trop large pour ne pas être pris à double sens. « En tout cas tu as raté la mise à l'eau de .. Zut, je ne retiens jamais son prénom à cette pauvre fille. Qu'importe. Si tu t'es bien amusé. » Il haussa les épaules, l'air de sincèrement se moquer de ce qu'elle avait pu faire avec l'autre idiot. Même si l'envie d'agir comme un type normal et la secouer pour savoir ce qui s'était passé le rongeait. Il resta assit, l'air détendu, reprenant son jeu avec sa baguette pour sourire quand à la suite de la discussion. Il ne savait pas où ça les menait tout ça, mais il était déjà content d'avoir quitté ce passage de tension. « Je suppose qu'on est déjà demain, donc on se croise aujourd'hui en fin de compte après s'être raté hier quoi. » Le genre de réflexion à donner mal au crâne mais il n'avait pas franchement envie de faire dans le simple. Les mots suivants dépassèrent la pensée, et il n'eut pas la rapidité nécessaire pour les stopper et les arrangea donc à sa sauce. « Ils vont encore nous farcir une soirée pour qu'on fasse preuve de sociabilité.. C'est d'un ringard les bals, j'ai parfois l'impression d'être dans une autre époque entre ces murs. Enfin soit. » L'intérêt de la réflexion ? Absolument aucun. En revanche, il avait cru comprendre que Mr Dashwood serait déjà en compagnie d'une autre, donc Kap' n'irait pas avec lui - du moins, si ses sources étaient sûres -. Pas qu'il était jaloux, mais très possessif même si il ne prendrait jamais l'initiative de l'inviter, ni même d'y penser. Mais juste l'idée que le serpentard en avait préféré une autre à la brunette lui donnait envie de sourire, mais il se retint; par respect peut être. « J'ai appris que Laël y allait au bras d'une ravissante blonde. Très bon choix de sa part. Moi qui pensait devoir lui donner un coup de pouce pour trouver une fille convenable. Petit veinard. » Coup bas. Poignard lancé dans le dos de la jeune fille. Mais il avait besoin de faire mal, parce que c'était la seule façon de jauger la force de ses mots sur elle. Et surtout, parce qu'au fond, cette relation lui avait quelque peu fait mal à lui aussi; à son ego. Il avait quand même faillit perdre l'attention de Kaprice à cause de la douceur du serdaigle, chose qui aurait été blessante pour sa fierté. Il releva les yeux quelques secondes pour déchiffrer l'expression de la jeune fille avant de fixer la porte en se frottant les yeux de sa main gauche. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Lun 7 Juin - 16:47 |
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| En apparence parfaitement à l'aise, la jeune femme suivait avec attention les mouvements de sa baguette. L'extrémité s'allumait de temps à autres, provoquant l'apparition dans l'air de traits colorés et lumineux, formant des figures cabalistiques au moindre effleurement de ses doigts, à la moindre inflexion de son poignet. En apparence ? Non. Elle était à présent parfaitement à l'aise. Si au début elle avait du se forcer, maintenant, cela coulait tout seul. Elle ne s'attendait pas à ce qu'on la surprenne dans ce moment de « j'en ai marre », où elle repassait sa journée sur l'écran troublé de sa mémoire, et où elle tentait, une fois encore, tant bien que mal, de faire le point sur elle-même. Et que ce soit Heath en plus l'avait davantage perturbée que si cela avait été un étudiant lambda. Parce que c'était Lui, tout simplement. Donc il lui avait fallu se reprendre. Chasser tous ces questionnements incessant de son esprit, pour pouvoir se concentrer sur la conversation à venir. Redevenir Kaprice, celle qui portait si bien son nom, jouant de ses émotions, de son physique au moindre de ses caprices. Et maintenant, elle le tenait bien. Plus de stress, plus de pression. Elle se contentait de jouer de manière insolente avec sa baguette, regardant Heath de temps à autres, sans le fixer. Leur entrevue allait pouvoir se dérouler normalement. Enfin … C'était sans doute compter sans les quelques tensions qui les habitaient, et dont ils savaient si bien jouer l'un et l'autre. C'était quasiment comme voir un chat et une souris se disputer. Avec plus de classe, plus de subtilité, certes, qui rendait la métaphore très peu précise en fin de compte. Deux égaux, deux rivaux se cherchant. Un peu mieux. Ils connaissaient la personnalité de l'autre, les points faibles, les noeuds sur lesquels, si l'on appuyait, il y avait risque d'implosion. Et ils aimaient les activer. Pour sa part, la Gryffondor semblait le frôler, essayer de titiller dans des endroits stratégiques, sans y aller à fond. Le jeu n'en était que plus vicieux. Qui avait instauré ses règles ? Aucun d'entre eux ne saurait sans doute le dire. Mais ils y jouaient, souvent, régulièrement. Tous les jours en fait. Il était vrai que le fait qu'ils ne se soient pas vus au sens propre du terme aujourd'hui, enfin hier était assez inhabituel. Même si ce n'était qu'un quart d'heure, ils passaient toujours un peu de temps ensemble. Sans rien programmer, sans en ressentir d'obligation. Plutôt un besoin, ça, de son côté, Kap' en était parfaitement consciente: elle avait besoin de l'appréhender dans la journée. Lui … Elle ne savait pas. Quoique ...
A croire qu'avec notre agenda de ministre il faudra bientôt prévoir nos rendez-vous. Qu'est-ce que tu veux … C'est la rançon de la gloire il faut croire.
Aucun rapport ? Oh, vous êtes durs, je suis sûre qu'on pouvait en trouver un très facilement. Ce pouvait être juste une phrase toute faite comme il y en a beaucoup, une boutade qui ne prêtait pas à réflexion, un peu comme le fait de les avoir comparé à des ministres. Cela pouvait également être une allusion subtile au fait que la plupart du temps, il y avait pas mal de filles qui entouraient plus ou moins Heath (par moins entendre les greluches qui lui couraient après dans les couloirs, par plus entendre une certaine S...), ou les garçons qui courtisaient Kaprice. Ou alors … elle avait pu être troublée par le terme « rendez-vous ». Si c'était le cas, au moins ne l'était-ce pas consciemment. A vrai dire, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait plus rien d'une groupie débile à voir des allusions dans tout ce qu'il disait, à décrypter chacune de ses phrases, à chercher dans chacun de ses mots un indice de l'attirance qu'il pourrait éprouver pour elle. Et quand je dis bien longtemps … il était hautement improbable qu'elle ait un jour été de cette trempe. Cependant, il était vrai que le terme pouvait pousser à controverse. Leurs rendez-vous … Etrange idée, étrange résonance dans la bouche de Heath. Est-ce que finalement cela l'avait réellement affecté de ne pas la voir, pour une fois? Que ce jour-là, ils n'aient pas passé même quelques minutes ensemble ? C'était possible, après tout, il avait bien commencé par lui faire une remarque selon laquelle il commençait à penser qu'elle lui en voulait pour une raison X ou Y. C'était bien qu'il y avait pensé, qu'il avait remarqué son « absence du jour ». Intéressant … Et en même temps, est-ce que cela avait réellement une signification? Pas nécessairement, connaissant le personnage comme le connaissait la rouge et or. Après tout, il ne l'avait pas non plus beaucoup cherchée, s'il avait réellement voulu la trouver, il n'y avait rien de plus simple. A moins qu'on ne lui ait dit qu'elle avait passé la pause du midi avec Maelan, auquel cas il était certain qu'il ne serait jamais venu la voir. Ce qui était sans doute le cas. Ah, Maelan …
Il n'y avait pas à dire, elle l'appréciait. Si elle avait commencé à s'y intéresser, c'était avant tout parce qu'il était de notoriété publique qu'Heath et lui se détestaient cordialement. Et comme se fréquentait servait à la fois les intérêts de Mael et Kaprice, ils avaient commencé à se voir. A s'embrasser en plein couloir. Et plus si affinités dans certains placards, certaines salles de cours vides. Ou en public, à la limite. Et même si en ce moment le sujet Mael était plutôt délicat pour Kap', étant donné ce qu'il ne cessait de réclamer, il n'en restait pas moins qu'elle n'hésitait pas à s'en servir toujours à propos. Elle savait très bien que parler de son « rival » Serpentard énerverait Heath. Cependant, elle devait bien avouer que sa réaction dépassait largement toutes ses attentes: elle ne ut ignorer sa main se crispant sur sa baguette. Ce n'était qu'un tout petit signe, un détail insignifiant ? Pour quelqu'un comme Heath, qui était plutôt du genre à avoir un contrôle total de lui-même et de ses émotions, c'était vraiment étrange. Elle ne put s'empêcher de jubiler intérieurement, tout en faisant celle qui n'avait rien remarqué. Ça le faisait réagir. Et même si ce n'était peut-être (et sûrement) que parce que les deux jeunes hommes ne pouvaient pas se voir, et que Heath détestait que ses amis puissent apprécier des gens qu'il n'aimait pas, et qu'il était plutôt possessif à cet égard, il n'empêchait qu'il réagissait. Et que peut-être, peut-être un jour, ou peut-être même maintenant, il y avait une chance pour que ce soit plus que ça, plus que simplement quelque chose du style « mais arrête de me parler de ce connard, tu sais bien que je le déteste ». Plus qu'il ne supporterait pas de la voir vraiment avec lui. D'ailleurs, ce à quoi pensa Kap' quasiment immédiatement après, alors qu'il plaisantait d'un air détaché sur son midi, la fille qui avait fini à l'eau, et finalement sur le fait qu'elle « se soit bien amusée » (ce à quoi elle répondit pas un vague « C'était pas mal en effet », assorti d'une légère moue pouvant sous entendre à peu près tout et n'importe quoi), c'était que jamais, au grand jamais, il n'avait vu Kap' et Maelan ensemble. A chaque fois, c'était des gens qui lui rapportaient les avoir vus. Jamais ils ne l'avaient croisé alors qu'ils s'embrassaient ou se frôlaient de façon plutôt peu équivoque dans les couloirs. Il serait sans doute intéressant de tenter l'expérience … Elle donnerait cher, très cher pour savoir ce que ça lui ferait. Petit pensée pour Maelan: il ne faudrait pas qu'elle lui présente l'affaire comme ça, sinon elle savait déjà quel prix il lui demanderait. Perdait-il la face ? Ou se sauverait-il avec une phrase sibylline comme il venait juste de le faire ?
Et bien avec un peu de chance nous nous croiserons deux fois aujourd'hui, ce qui compensera la fois d'hier.
Elle n'avait pas réfléchi à cette phrase, toute occupée à cette idée de se soumettre avec Mael à la vue de Heath. Peut-être au Bal, songea-t-elle alors qu'il l'évoquait. Elle laissa échapper un léger rire:
Ah, ton aversion pour les bals ne date pas d'hier, il me semble. C'est toujours intéressant au moins d'observer ce qui s'y passe.
Petit clin d'oeil à un bal de leur, quoi, cinquième année, où ils avaient passé une bonne partie de la soirée à simplement se moquer des couples ennamourés qui se lançaient des regards langoureux. Le Bal. Elle n'y avait pas vraiment pensé. Maelan ? Elle ne savait pas avec qui il y allait, mais en tous cas il ne le lui avait pas proposé. Elle ne lui en tenait pas rigueur, ce n'était pas vraiment comme si leur relation était du sérieux ou exclusive. Mais il faudrait qu'elle lui touche deux mots pour qu'ils vérifient sa théorie. Il était impossible, et non pas improbable, ce n'était pas assez fort, qu'Heath lui demande de l'accompagner. On pouvait toujours rêver, il fallait bien garder les pieds sur Terre tout de même. Alors qu'elle essayait de voir avec qui elle pourrait y aller, qui pourrait embêter Heath, il lui envoya un poignard, bien affuté, à pleine vitesse, qu'elle reçut en plein coeur. Elle ne pourrait pas jurer qu'elle n'avait pas blêmi, malgré tous les efforts qu'elle fit en accusant le coup. Enfoiré. Touché. Sa baguette rata un tour, mais elle la rattrapa d'une main preste. Ses lèvres voulurent trembler, mais elle les en empêcha. Laël. Une longue histoire. C'était le hasard qui les avait fait se rencontrer, et il lui avait plus, instantanément. A ses côtés, dans ses bras, elle s'était sentie... différente. Il faisait attention à elle, il s'occupait d'elle, ils partageaient tout. Les parties de fou rire, les siestes au soleil, dans le Parc. Toujours aux petits soins, toujours attentif. Il n'y avait eu quasiment plus que lui. Elle avait envoyé Mael se faire foutre, et Heath, elle le voyait avec les autres de l'orphelinat. Point. Elle était heureuse, choyée, aimée … et elle donnait en retour. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte du point auquel elle lui était attachée. Même aujourd'hui, elle avait peur de mettre des mots sur ce qu'elle avait ressenti pour lui. Avait ressenti ? Ressentait toujours un peu ? Impossible à dire. Elle n'avait pas été classe, elle le savait, rompant du jour au lendemain sans explication. Se repliant sur elle-même, se dérobant à tout ce bonheur qui l'avait transportée, qui l'avait transfigurée. Elle avait cru revivre, pouvoir réellement être équilibrée avec lui. Et elle avait tout foutu en l'air. Par peur. Stupidement. Si elle le regrettait ? Elle ne le savait pas. Parfois oui. En fait, elle s'interdisait de penser à lui, à eux. C'était trop douloureux et trop risqué. Et il n'y avait qu'Heath pour lui envoyer un truc pareil en pleine figure. Sur l'instant, elle le haït pour ça. Oui. Lala avec une autre fille. Quoi d'étonnant ? Et de toute façon, elle était déjà au courant.
Oui, je sais. Avec Ana, une amie à moi. Effectivement, absolument ravissante, douce et gentille.
La fille idéale pour Laël, comme le fit si délicatement remarquer Heath. Merci. Son coeur ne voulait pas s'arrêter de palpiter. Elle avait mal. Très mal. Trop mal. Elle s'était appuyée sur le mur d'un mouvement nonchalant. Il fallait qu'elle trouve quelque chose à dire, ou il allait croire qu'il l'avait vraiment blessée. Et elle ne lui ferait pas ce plaisir:
J'ai entendu Sunny dire que vous y alliez ensemble, je ne te raconte pas la tête que faisaient ses copines. Personnellement je ne sais pas encore. Il y a ce gars de Serdaigle, tu sais, qui m'a limite sauté dessus le jour de la bataille de boules de neige, mais je le trouve un peu pénible. Peut-être Jérémy ... Je n'en sais rien, je trouverais bien quelqu'un.
Pas comme si c'était un problème, disait son sourire redevenu assuré et la main qui envoya ses cheveux noirs derrière son épaule. Un partout. Balle au centre.
Excuse moi, c'est pas vraiment brillant, surtout sur la fin, que je peux changer si tu veux ^^" | |
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InvitéInvité
Lun 7 Juin - 18:01 |
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| Calme. Posé. Travailler ses réponses. Garder son sang-froid. Surveiller son attitude. Incroyable comme ne présence de la Gryffondor, Heath se surprenait à anticiper ses gestes, ses paroles. A croire qu'il se trouvait sur scène à jouer un rôle qui lui collait un peu trop bien à la peau et à lâcher un texte dont il tentait chaque fois de se souvenir pour ne pas rater la prestation. C'était ça le mot; Théâtral. Avec Kaprice c'était toujours du jeu de scène. Un échange d'acteurs, sauf qu'on n'arrivait plus à distinguer quand commencer le rôle et quand il se finissait. Chacun collait au personnage, se fondait dans le décor et récitait ses lignes avec une assiduité remarquable. C'était toujours comme ça, et dans ses souvenirs, ça l'avait toujours été. Sauf qu'enfant, il n'avait jamais vu ça comme ça. Enfant, il jouait plutôt sur le tableau du violent, du méchant pour la secouer pour la remettre debout, pour vérifier qu'elle ne chute pas. Oui, enfant il la veillait d'un oeil parce qu'il savait, il savait trop bien, que si jamais elle perdait pied, il s'effondrait aussi. C'était ça qui le poussait à lui faire mal. Parce que grâce à sa méchanceté - parfois trop naturelle - il la réveillait un peu, il se réveillait un peu. C'était peut être ça, au fond, qui l'empêchait de comprendre l'effet qu'elle lui faisait, parce qu'en fait elle lui faisait toute sorte d'effet. C'était une amie comme les autres, aux yeux de tous, mais au fond il y avait quelque chose. Quelque chose qui le rendait malade quand elle susurrait des mots aux creux de l'oreille des autres. Quelque chose qui le rendait complètement fou quand on lui rapportait les échanges buccaux entre elle et Maëlan. Ce truc qui faisait qu'il rêvait de lui mettre une gifle quand elle rapportait ses derniers rencards, ou quand elle étalait aux yeux des autres son dernier prix. Parce qu'avec elle, les garçons ressemblaient plus à un bijoux ou à une babiole qui l'habillait qu'à des copains. Et ça, ça le rendait con, con parce qu'elle n'en était que plus désirable. Un peu comme le Graal. Il pouvait la sentir, il pouvait la deviner, mais jamais l'avoir.
En gros, sa vie pouvait se résumer à deux choses; Sunny et Kaprice. Deux filles, deux entités différentes en tout point et pourtant qui avait leur point commun; elles faisaient un effet affolant à Heath. La blonde. La brune. Le soleil. La lune. Et lui, au milieu. Au fond il n'était qu'une victime ? Moins, ça passe mal, c'est trop gros comme mensonge. En fait, il l'avait peut être un peu provoqué cette situation. Encore un truc psychologique sur l'auto-destructionou une connerie du genre pour expliquer ce besoin d'être admiré et adoré. Sauf qu'avec Sunny, il n'y avait pas de surprise, il sentait qu'il y avait bien un truc entre eux, mais c'était bien trop facile. Il savait qu'il n'aurait qu'à faire un pas pour l'avoir. Alors qu'avec Kap' c'était plus compliqué. Il devinait bien quelque chose, mais ses soupons étaient réduits à néants quand elle ramenait un garçon, ou quand elle lui envoyait une petite pique. Cap pas cap de faire pleurer les filles ? avait un jour proposé un des gosses du chemin de traverse. Heath avait fait pleuré Sunny, il avait sécher les larmes de Kaprice. Il y avait la douce et sensible dont il aimait voir les larmes pour les lui essuyer. Et il y avait la forte et indépendante dont il n'aimait pas voir le visage baignait de larmes. Autant le dire tout de suite, c'était barbant à la fin comme situation mais pourtant, il ne faisait aucun effort pour s'en défaire. Pas plus qu'il n'espérait en voir la fin. Parce que la pire chose pour un roi, c'est de perdre ses sujets et ses trésors. Ensuite, allez savoir qui était les sujets, qui était les trésors, là ça devenait trop compliquer pour qu'il y réfléchisse sérieusement.
Ouais la gloire. Foutu gloire dont il se serait bien passé. Du moins dont il aurait aimé qu'elle se passe. Parce que si il y avait bien un mot qui correspondait bien à la relation Kaprice-Heath, c'était la possessivité. Cette maladie qui le prenait quand elle allait ailleurs, quand elle volait de ses propres ailes, sans penser à lui. Bordel, il l'avait sortit de sa torpeur il y avait onze ans de ça, elle pourrait au moins lui être assez reconnaissante pour se plier à ses volontés ! Oui mais non, parce que si elle était docile, ça n'avait aucun intérêt. Les filles faciles chez qui on lisait trop vite les sentiments c'était lassant et ennuyant. Même si Heath ne s'en plaignait pas, et qu'il en profitait même, c'était pas marrant. Au fond, il espérait bien que Kaprice ne se comportait pas comme ça avec Maëlan, même si parfois les bruits de couloir lui soufflait le contraire. Qu'est ce qui l'agaçait le plus ? Le simple fait qu'elle se colle à l'autre idiot, ou qu'elle agisse comme une fille stupide qui le regarde avec envie ? Rha, cessez vos questions, vous lui donnez mal au crâne le pauvre ! Encore plus que la gryffondor et ses réflexions. « C'était pas mal en effet ». Comment ça ? Ça voulait dire quoi ça ? « Pardon ? » fut la seule chose qu'il fut capable de lâcher. Ah non excusez moi, il lâcha aussi la baguette dans la stupeur. La lumière s'éteignit et il se pencha pour ramasser sa baguette et murmurer à nouveau « lumos ». Pas d'obscurité quand elle était là. Non, avec elle, la nuit c'était trop dangereux, on savait pas ce qu'il serait capable de faire si la lumière s'éteignait. Et lui-même préférait ne pas savoir. Heath était si perturbé par la réflexion, pourtant anodine, de Kaprice qu'il n'écoutait pas son histoire de demain devenu aujourd'hui qui avait été hier.. Ou un truc du genre tout du moins. Non mais sérieusement, comment ça « pas mal en effet » ? Il savaient fait quoi au juste ? Et voilà, Paranoïa quand tu nous tiens. Et le pire ? C'était les images dégueulasses qui naissaient dans son esprit suite à la révélation de la jeune fille. Beurk. Il en aurait gerbé tiens, si il n'était pas aussi digne et fier.
Le bal. Ouais voilà. Concentrons nous là-dessus. Rien de plus stupide. Voir tous ces couples se secouer, ou se mouvoir sur des musiques sans fond, vides et creuses mais pleines de bêtises. Ou alors les voir roucouler et se bécoter. Rien de plus affreux comme spectacle, encore pire que des filles qui s'époumonent devant le garçon de leur rêve. « C'est vrai que niveau observation, c'est plus intéressant à voir que les étoiles. Mais c'est d'un vieillot. » ouais mais c'était quand même sympa pour passer le temps. Cracher du venin sur tel couple. Balancer, en riant, à l'oreille de sa camarade qu'il avait obtenu les faveurs de telle fille avant qu'elle ne se mette avec tel garçon, qui d'ailleurs venait de l'apprendre. Ou encore, voir des couples se disputaient parce que le garçon regardait la jolie brune. Ou encore, les timides qui n'osaient pas s'approcher. Pensez ce que vous voulez, que c'était bien un discours de jaloux mais croyez moi.. Si Heath voulait vraiment se mêler à la fête, il le ferait, mais il détestait les bals depuis bien longtemps. Et ça, ça remontait à bien avant l'orphelinat. Quand sa mère lui racontait les soirées avec son père. Romantique. Tu parles, en voyant où ça les avait mené, compréhensible que le petit se soit mit à détester ce genre de regroupement pompeux et inutile.
Mais c'était une bonne arme, le bal, surtout pour faire mal. Et ça, il aimait faire mal à Kaprice. Encore un truc en rapport avec l'orgueil je crois. Il avait sentit que l'atmosphère s'était légèrement rafraîchit mais n'avait pas levé les yeux vers Kap'. Parce qu'il savait ce qu'il lirait dans ses yeux. Parce qu'il savait trop bien à quel point le serdaigle était une arme de destruction massive qui faisait des dégâts, aussi bien chez l'envoyeur que chez le receveur. On va pas se leurrer, Heath avait très mal supporter cette histoire. Il ne l'avait vécu qu'en spectateur, mais le show ne lui avait tellement pas plu qu'il avait été difficile de se retenir de balancer des tomates sur les deux comédiens. Ça roucoulait, ça gazouillait, ça souriait, ça s'embrassait et ça s'aim.. Stop. Mot interdit. On rembobine un peu et on s'arrête à ça s'embrassait. C'était tendre, c'était romantique, c'était "mignon" comme avait osé lui dire un de ses flirts quand ils les avaient vu passer. Mignon. Non mais quel espèce de crétin usait encore de ce mot pour décrire un couple absurde, avait il lâché sans retenu, repoussant la pourtant si jolie fille qu'il avait séduit. Dommage quand même, cette histoire l'avait empêché de passer du bon temps. C'était pourquoi il s'était senti beaucoup plus en forme quand Laël et Kaprice avaient rompu. En forme ou soulagé ? Parlez lui de jalousie et c'est son pied au cul ! Il la sentit bouger, et releva légèrement la tête pour la voir s'appuyer contre le mur. Il haussa les épaules. Il avait fait mouche. Bien fait. Quoique ..
Haussant les sourcils, Heath observa la brunette, sans caché sa surprise. Il aurait invité Sunny sans même le savoir ? Il avait juste émit l'idée de se rendre au bal devant la petite blonde, mais il n'était pas sûr que ça ait vraiment pu sonner comme une invitation. Il aimait beaucoup Sun' mais parfois elle avait des réactions exagérées qui le gonflaient un peu. Il ne dit mot. Et même si qui ne dit mot, consent, il montra à Kap' qu'il n'était pas au courant de cette affaire par une moue déconcertée. Pas besoin de se justifier, pas avec elle. Pas devant elle. Pas besoin de lui donner d'explication, il n'y aucun intérêt à s'expliquer. Et c'était repartit pour un tour de manège qu'il n'avait pas demandé. Bha, au moins c'était gratuit. En revanche, il y eu un looping auquel il ne s'attendait pas. Bordel les mecs, sautaient sur d'autres et cessaient de tourner autour des siennes. Oups, ça va trop loin là. Il haussa les épaules à la façon « je m'en fou, continue de dire ce que tu veux, on sait bien que tu finiras la soirée à mes côtés à baver sur le dos des abrutis ». Sauf que là, il n'était même pas sûr que ça finirait comme ça. Un doute ? Heath doutait ? Oui, parce que quelque chose avait changé dans ce jeu, et ça depuis l'affaire Laël. Foutu serdaigle. « Je n'en doute pas, ça te sera facile de trouver quelqu'un. » Un compliment ?! « Ils sont tous si désespérés pour trouver une cavalière, quand arrive le moment du bal. » Ah, voilà qui est mieux. On a frôlé la catastrophe là ! | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Mer 9 Juin - 18:38 |
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| Le noir soudain. Elle devait bien avouer qu'elle était bien loin de s'attendre à ça, à ce genre de réaction. On pourrait peut-être penser d'un autre qu'il avait simplement fait un faux mouvement et laisser tomber sa baguette par inadvertance. Mais il s'agissait d'Heath, c'était de lui qu'on parlait dans ce cas présent, et de personne d'autre. Et s'il y avait quelqu'un au monde qui possédait un parfait contrôle de lui-même, de ses expressions, de ses gestes, de la moindre de ses respirations, il s'agissait bien de Mister Lindermann, sans aucun doute possible. Et pourtant, il faisait noir. Ce qui voulait dire qu'il avait fait tomber sa baguette. Ce qui voulait dire qu'il l'avait laissée échapper. Ce qui voulait dire que le mouvement de ses mains avait échappé à son contrôle, pendant quelques secondes. Les quelques secondes nécessaires à ce « Pardon? » pour franchir le pas de ses lèvres. Etonnement. Et peut-être bien un début de jubilation intérieure pour Kaprice. Elle avait touché pire que juste, sa phrase qu'on pouvait interpréter comme on le voulait venait de l'être de façon magistrale par Heath, au vu du ton qu'il avait employé. Elle n'avait pas eu le temps de capter l'expression de son visage, mais aurait donné cher pour être capable de l'apercevoir ne serait-ce que pour quelques fractions de seconde. Et, alors que la lumière se refaisait, elle ne laissait absolument rien paraître du sentiment de victoire, léger, au goût un peu étrange, presque amer que lui laissait cet épisode. Cela faisait deux fois en quelques minutes que Heath perdait, même pendant une infime parcelle de temps, le contrôle de lui-même, à l'évocation de Maelan. Rectification, à l'évocation de Maelan et elle. Enfin, encore une fois … Il n'y avait aucun moyen de savoir si c'était juste le même instinct protecteur dont il faisait preuve avec Avril, et de la même colère qui l'habitait quand elle lui parlait de l'autre Serpentard (oui, les jeunes filles en avaient discuté), ou s'il y avait autre chose. Parce que c'était Heath. Et parce qu'au moment même où la lumière fut de nouveau, rien ne trahissait en lui la moindre émotion, la moindre trace de ce que Kap' aurait pourtant voulu à un point assez inimaginable voir écrit en toutes lettres sur son front: « Jalousie ». Pour toutes les fois où elle même le ressentait, il pouvait bien faire un effort, non ? Qu'il y ait une justice sur cette Terre. Moment intérieur de désespoir de Kaprice devant l'indubitable connerie qu'elle venait de penser: depuis quand y avait-il réellement une justice sur cette Terre ? Jamais. Ça se saurait sinon …
Retour au Bal. Evidemment. Il était dans l'esprit de tous, et même dans celui du Vert et Argent, quoi que celui-ci puisse en penser et en dire. Après tout, c'était lui qui l'avait amené dans la conversation, c'était bien que malgré tout, il trottinait dans un coin de sa tête. Hautement probable. Même si, comme il le disait, il voyait ça comme « plus divertissant que de regarder les étoiles ». Certes. Ce n'était certainement pas Kap' qui allait nier cette évidence. Elle avait beau être une fille, il fallait croire que les « trucs de fillasses » n'étaient vraiment pas son truc. Pourtant, elle était loin d'être un garçon manqué. C'était juste que le romantisme, tout ça … Ce n'était pas fait pour elle. Elle essayait simplement de s'en convaincre ? C'était ma foi fort possible. Elle aurait pu y croire, elle aurait pu aimer ça, elle aurait pu attendre ce Bal avec impatience, avoir déjà choisi sa robe des mois et des mois à l'avance, ne parler que de ça avec ses copines, de ça et de son superbe prince charmant qui l'y conduirait et n'aurait d'yeux que pour elle pendant toute la soirée. Elle aurait pu, oui. Mais il s'avérait que les choses avaient tourné autrement, et que c'était une autre qui aurait droit à tout ça. Et après ? Ça l'empêcherait de s'amuser ? Absolument pas. Elle se contenterait sans aucun problème de regarder ça d'un point de vue cynique et extérieur, comme ils le faisaient souvent avec Heath. Un moment privilégié pour se moquer d'un peu tout le monde sans distinction aucune de qui l'avait mérité ou non. Quelle importance ? S'amuser à essayer de briser les couples en séduisant le danseur/ la danseuse pouvait aussi s'avérer ludique et divertissant. Même si pour l'instant elle n'avait pas le nom exact de son cavalier, ce n'était pas grave. Une chose était sûre et certaine: ce ne serait pas Heath. Vu qu'il avait demandé à Sunny … ou pas, au vu du regard que lui lançant l'intéressé au moment où elle le mentionnait. Sunny aurait-elle extrapolé ? Ce ne serait peut-être pas une si mauvaise chose, il se pourrait qu'Heath n'apprécie pas, que cela ruinerait ses chances avec d'autres filles ? Non, hautement improbable. Ce n'était pas comme si le jeune homme en avait quelque chose à faire d'y aller avec une fille en particulier. Et de toute façon, ce n'était pas comme s'il y avait une chance, un risque, même infime, qu'il se brouille avec sa chère Serdaigle. Malheureusement pour Kaprice. Pour elle, c'était différent. Il fallait absolument qu'elle trouve quelqu'un avec qui y allait qui ferait enrager Heath. Peut-être pourrait-elle essayer de négocier avec Mael ? Non, c'était la dernière des choses à faire en ce moment. Elle était prête à tout pour faire tomber Heath, à tout, mais pas à ça. Elle avait un minimum de fierté et d'amour propre. Jamais elle ne se prostituerait. Laël, c'était impensable. Déjà, il avait déjà une cavalière, et ensuite, il la fuyait comme la peste. Et surtout, surtout, elle faisait de même. Elle ne voulait pas être confrontée à lui, pour quelque motif que ce soit. Qui alors ? Les « ennemis » de Heath ne manquaient pas, il n'était cmme qui dirait pas le genre à remporter tous les suffrages dans sa maison. Un Serp qui accepterait d'y aller avec une Gryffondor ? Ça se trouvait sans doute. Peut-être. Il y avait le Serdaigle qui l'avait plaquée contre le mur, même si elle ne l'avait pas trouvé particulièrement « intéressant », Heath n'avait pas eu l'air d'apprécier son intervention. Ou Jérémy … Mais Jérémy, là encore, c'était compliqué. Leur relation avait duré plutôt longtemps, et aurait pu continuer d'ailleurs. S'il n'y avait pas eu sa soeur. Oh, elle pouvait toujours lui demander, comme amis, ce qu'ils étaient restés d'ailleurs, mais elle ne voulait pas de problème avec la soeur du jeune homme alors … Alors elle verrait bien. De toute façon, à moins qu'elle ne le veuille vraiment, il y avait peu de chance qu'elle y aille seule … Ce que même Heath reconnaissait ?
Etonnée, son mouvement se rotation de sa baguette se stoppa un moment, juste un instant. Il venait de lui faire un compliment ? Non, elle avait du mal comprendre. C'était sans doute juste une pique pour lui montrer à quel point il désapprouvait le fait qu'elle sorte avec un garçon dès que ça lui chantait. Ça l'exaspérait, elle le savait, mais il avait toujours invoqué plus ou moins le fait qu'il ne trouve pas ça super d'une de ses amies. Et tout le monde savait qu'il était possessif en amitié. Qu'il était difficile d'entrer dans son cercle, mais que quand on y était, il vous estimait et vous gardait. Ou une pique. Pour dire que oui, elle parviendrait à ses fins, n'était-elle pas experte dans l'art d'avoir toujours qui elle voulait ? Ça ne marchait pas à tous les coups cependant. La preuve en image, assise juste en face d'elle avec nonchalance sur un banc. Oui, il était probable que ça ne soit que ça. La baguette refit un tour alors qu'elle en arrivait à cette conclusion, mais s'arrêta de nouveau à sa deuxième réflexion. Levant un sourcil, avec une légère moue, elle lâcha « Merci, c'est sympa ... », avant de reprendre son manège infernal. Vous voyez, pourquoi elle commençait sérieusement à péter les plombs ? Il était comme ça. Soufflant le feu et la glace à quelques secondes à peine d'intervalle, lui faisant peut-être espérer que, laissant présager que … et en fait non, pas du tout. Et ça commençait, lentement, mais sûrement, à lui mettre le cerveau à l'envers. Enfin, non, pas exactement. Ça, ce n'était rien que leur jeu, après tout, ça lui allait, ne pas savoir, que ce soit mystérieux … C'était leur mode de fonctionnement. Non, si elle y réfléchissait bien, ce n'était pas ça, le problème de fond. Le problème, c'était qu'il ne le voyait toujours pas. Enfin, il la voyait comme une amie, juste comme une amie. Il ne la regardait pas comme elle aimerait qu'il la regarde. N'allez pas vous méprendre, leurs postures, leurs gestes l'un envers l'autre, leurs piques, le mystère, elle ne changerait cela pour rien au monde. Mais juste une flamme, une étincelle, un petit plus, voilà ce qu'il lui manquait. Qu'il ressente la même chose qu'elle. Que ce soit réellement ambigu, des deux côtés, et pas seulement pour elle. Et ça, pour l'instant, ça n'arrivait pas. Et cela n'arriverait peut-être jamais. Il fallait qu'elle y pense. Même si ça la tuait. Elle allait prendre la parole de nouveau pour ajouter quelque chose comme « Je te retourne le compliment », quand elle fut coupé par un bruit.
C'était plus un son lointain, ténu, qu'un réel gros bruit que n'importe qui percevrait tranquillement. Mais avec le silence qui s'était tranquillement installé entre eux, Kap' le perçut immédiatement: c'était celui de semelles sur la pelouse. Si elle le perçut, à la lisière de son champ de perception, alors que son esprit battait la campagne, elle ne l'analysa que lorsqu'il fut suivi d'un autre, un peu plus fort, et plus proche: celui de la poignée de la porte qui se tournait. Son regard croisa celui d'Heath, et tout ce qu'il exprimait, pour l'instant, fut seulement « Ah … merde ». | |
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InvitéInvité
Jeu 10 Juin - 3:07 |
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| Le silence. Pesant, lourd de sens et stressant. Le genre de silence tellement bruyant qu'il vous donne mal au crâne. Ce genre de silence pendant lequel on analysait les gestes de l'autres, cherchant le moindre faut pas qui mènerait à sa perte.. Qui mènerait Heath à sa perte. Le silence qui avait suivit le ramassage de sa baguette, et le retour de la lumière, lui pesait sur les épaules tant il comprenait son erreur. Il avait perdu le contrôle, lui pourtant si perfectionniste, lui si maître de sa personne, il venait de perdre la face devant Kaprice. Inutile de la regarder pour comprendre qu'elle cherchait sans doute la cause de ce déséquilibre. Si cela avait été un autre garçon, ce serait passer inaperçu ou alors on aurait rétorqué de la maladresse ou un malaise. Mais chez Heath Lindermann, le voir perdre le contrôle, le voir agir comme un autre, c'était un signe que quelque chose n'allait pas. Et c'était vrai, quelque chose clochait. Quelque chose ne tournait pas rond et ça depuis qu'elle lui avait envoyé en pleine figure son fameux « pas mal en effet ». Si le fait d'entendre parler de Maëlan le rendait malade, le fait de l'imaginer serrant Kaprice, l'embrassant et sans doute plus si affinité, lui donner l'envie folle de faire exploser la pièce. Ou alors d'exploser tout court, parce que c'était ce qu'il risquait de faire si les mots n'arrêtaient pas de résonner dans son crâne. Mais le silence ne l'aidait pas à oublier, bien au contraire, en plus de faire sonner les mots amer dans sa tête, il ajouta des souvenirs. Heath les repoussa le plus longtemps possible, se concentrant sur les mots, les observant sous tous les angles, ignorant leur pudeur, se foutant de leur timidité. Ces mots voulaient dire tellement de choses, et en même ils en dévoilaient si peu que ça le perturbait. Il était si agacé de ne pas en trouver la signification exact que, l'espace de quelques minutes, il songea à quitter son banc pour secouer Kap' et la questionner. Non mieux, la punir, l'interdire de revoir ce serpentard. Parce que plus que de la possessivité, elle faisait naître en lui de l'égoïsme. Mais le genre d'égoïsme qui vous bouffe, vous ronge et vous rend amer avec tout le monde. Parce qu'il s'écouterait, il ne partagerait aucun de ses amis, aucune des filles qu'il avait pu fréquenté et qui pourtant ne représentaient rien à ses yeux. Parce qu'il refusait que Kaprice lui échappe, même si elle ne lui appartenait pas, du moins pas complètement. Là ou certains auraient vu de l'amour, lui il voyait de la hargne.
Se mêler tendresse et violence dans un regard embué alors qu'il fixait un point invisible et qu'il laissait doucement le silence prendre place dans son crâne. Un silence qu'il redoutait depuis tout petit, car généralement les longues absences de bruits menaient aux cris de douleurs. Heath aurait aimé être capable d'émettre un son, pour briser cette absence d'échange oral, mais rien ne venait. Il n'avait plus dix-sept ans, il n'était plus dans les vestiaires en compagnie de la jolie brune. Non, il était désormais dans sa chambre vide de décoration, sous sa couette dans l'obscurité total et à écouter le moindre petit bruit qui aurait pu le rassurer. Rien. Hormis le bruit des semelles sur les marches en bois de l'escalier, et le souffle rauque de l'homme qui rentre épuisé à la maison. Pas un bonne nuit à son fils, pas même un signe de tendresse. Il va directement dans la chambre à coucher et là, les cris se cognent aux murs pour se répercuter dans le couloir, en même temps que le bruit des baffes. Et puis de nouveau le silence après des heures de calvaire. Et des minutes éreintantes à se souvenir. Heath baisse le regard, il est de nouveau là. Son regard balaya la pièce à la recherche de quelque chose, sans trop savoir quoi. Juste histoire de faire comme si.. Il était devenu doué pour ce jeu "faire comme". Faire semblant. Visage neutre, comme chaque fois qu'il se permettait de plonger dans les méandres du passé, il croisa les bras sur ses genoux en faisant craquer son poignet qui agita la baguette par extension.
S'ensuivit le regret. Celui d'être sorti de sa chambre, d'être venu ici mais aussi d'avoir laissé remonter le souvenir à la surface. Et cet affreux sentiment d'abandon quand il revoyait le visage de sa mère sur son lit de mort. Le même sentiment qui le prenait aux tripes quand on lui annonçait que Kaprice avait été vu avec Maëlan. Tiens, bein voilà une chose de faite; l'identification de cette désagréable sensation, du moins de la plus évidente. Parce qu'au fond, il savait ce qui arriverait si jamais le serpentard décidait de mieux s'occuper de Kap', aux dépends d'Avril. Elle l'oublierait, elle le laisserait. Et ça, il n'était sûr ni de l'accepter, ni de le supporter. C'était effrayant, mais ça sonnait trop vrai pour qu'il fasse l'effort de contredire. C'était toujours compliqué de toute manière. Pourtant, avec Sunny, tout avait l'air simple, facile, peut être même un peu trop. A ses côté, il se sentait bien, léger, ne réfléchissait pas vraiment et il cessait d'être mauvais. Quand elle n'était pas là, il savait qu'il voulait la voir, et lorsqu'elle était là, il était content de rattraper le temps perdu. Avec Kaprice c'était autre chose. Si il remarquait son absence, il n'arrivait jamais à savoir si il en était soulagé ou attristé. Quand elle était là, il ne savait pas si il la voulait encore plus près de lui, ou qu'elle s'éloigne. Avec elle c'était un peu l'aventure, on ne savait jamais ce qui allait se passer une fois qu'on franchirait cette porte, ou qu'on sauterait ce fossé. Et si Heath adorait ce côté surprise de leur relation, il en avait aussi marre. Oui, il était indécis, en même temps c'était pas vraiment sa faute. Pensez vous vraiment que si ses parents avaient été des gens adorables qui s'aimaient et qui l'aimait vraiment il serait devenu comme ça ? Ha .. Oui, en attendant, avec des Si, il allait pas aller bien loin.
Et si il cessait de transformer ses compliments en mauvaises blagues ? On t'en foutrait des si. Il fit un léger clin d'oeil pour répondre à son remerciement, un air moqueur plaqué sur le visage et reprit l'inspection du sol. Fascinant comme elles s'alignaient bien et s'emboîtaient bien. Et si il devenait carreleur ? Euh, oui, on s'égare. L'air de rien, Heath venait tout de même de la complimenter, avec évidemment la fâcheuse tendance à camoufler ça. De nouveau cette histoire de perdre la face qui lui était inacceptable. Il soufflait le chaud comme le froid mais en même temps, il n'avait pas envie de se montrer tendre en se souvenant avec qui elle avait passé du temps aujourd'hui .. enfin hier. Enfin bref. Relevant le menton, quittant son reportage sur les dalles, il observa Kap' et remarqua qu'elle était sur le point de répondre quand finalement elle se ravisa. Haussant un sourcil, Heath eut l'envie de lui balancer une autre pique, histoire de la faire réagir quand il perçut lui aussi un bruit suspect. Se redressant, quittant ainsi son siège de bois improvisé, il garda sa baguette bien en main, prêt à riposter. Mais allez savoir, quand les bruits se rapprochèrent, il échangea un regard lourd de signification - à savoir « on va se faire passer un sacré savon » - et opta pour le plan le moins dangereux. Se faire prendre en dehors des dortoirs après le couvre-feu, ça valait déjà pas mal d'heures de colle. Si en plus on découvrait qu'il s'agissait d'un garçon et d'une fille, dans les vestiaires qui plus était, voyez ce qu'ils penseraient. Lancer un sort pour se débarrasser du gêneur ? Risqué, parce que si jamais l'autre était plus rapide, ou qu'il les voyait, ils étaient foutus. Donc, Heath se pencha en avant, attrapa le poignet de Kaprice, l'attira vers lui et se dirigea vers un coin plongé dans la pénombre en chuchotant le plus discrètement un « nox », qui plongea à nouveau la pièce dans le noir. Il n'y avait qu'une seule issue, de ce qu'il savait et elle était occupée par l'intrus qui en poussait la porte. Poussant Kap' contre le mur, cachés par un casier, Heath fut bien obligé de se coller un peu à elle pour éviter de laisser dépasser son épaule. Se penchant légèrement pour voir ce qui se tramait, il perçut de la lumière et observa l'ombre du préfet ou professeur se projeter sur le mur, alors qu'il appuyait sa main de libre contre le mur, quelques mèches de la jolie brune sous les doigts. Tournant la tête vers kap', essayant d'ignorer la proximité - plus qu'inhabituelle - entre eux, il lui fit signe de ne pas faire de bruits, et se recula contre elle instinctivement quand la voix résonna « Il y a quelqu'un ? J'ai vu de la lumière ! ». Baissant les yeux vers la jeune fille, très proche d'elle, il ne put retenir un sourire à moitié charmeur et moqueur, persuadé qu'il aurait droit à une sacré scène, sans doute pour l'avoir soit obligé à se cacher, soit entraîné sans son consentement. Un truc de filles quoi. Baissant la tête vers sa baguette, il tenta de se retenir de lancer un sort, bien que l'envie le titillait de retrouver l'intimité .. du moins la paix. « Une idée ? » chuchota t il près de l'oreille de Kaprice, pour éviter de se faire repérer.
|si cette version te plaît pas, je changerais la fin =D| | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Sam 19 Juin - 18:16 |
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| Ce son ne voulait pouvoir dire qu'une seule chose: gros ennuis en perspective. Et, sortant de retenue, elle n'en avait pas plus envie que ça. Ce n'était pas que les retenues lui avaient déjà fait peur, non, comme elle l'avait rappelé précédemment à Heath, elle aimait pouvoir faire ce dont elle avait envie, et ceci peu importait les conséquences, qu'elle assumait toujours entièrement. Donc, au pire, si elle se faisait prendre, oui, elle mériterait sa punition. Mais ce serait sa deuxième en deux jours, et, très franchement, elle n'avait aucune envie de se retrouver convoquée chez sa directrice de maison lui demandant ce qui n'allait pas en ce moment. En fait, elle préférait ne pas attirer l'attention des professeurs et de l'administration sur elle. Les élèves, pas de souci, elle se foutait comme de l'an quarante de ce qu'ils pensaient d'elle, ils pouvaient colporter tous les ragots qu'ils voulaient, ce n'étaient jamais que des ragots, et les professeurs ne 'sen formaliseraient absolument pas, mais si son attitude commençait vraiment à se dégrader (ce qui était effectivement le cas), elle n'avait pas envie de se trouver sous un feu nourri de questions sur son passé, parce que cela ne la mettrait que plus mal, et la braquerait contre eux, et du coup, elle serait sans doute surveillée. Ce qu'il ne fallait absolument pas, étant donné que ses « séances », seule ou avec Cem, redoublaient de fréquence et d'intensité ces derniers temps. Elle allait bientôt sortir de Poudlard, allait bientôt pouvoir être libre de ses faits et gestes, et elle allait enfin pouvoir mettre sa vengeance à exécution, il fallait donc qu'elle soit prête. Et il n'était pas question que quiconque se doute de quoi que ce soit, ou pire, ne découvre le pot aux roses. Ce n'était pas à Azkaban qu'elle pourrait tuer ses parents, et, si elle ne parvenait pas à son but et se retrouvait cloîtrée en prison, Dieu seul savait ce qu'elle se ferait. Elle voulait se venger, non, pire que ça, elle devait se venger. Alors, pas question qu'on se mette en travers de son chemin. C'était tordu, et trop poussé, comme raisonnement ? Oui, mais il suffisait parfois d'un battement de cils pour que tout s'effondre. Ce que l'on appelle communément l'effet papillon. Et Kaprice était plutôt du genre méticuleuse, à regarder toutes les options. Il fallait donc agir, et vite.
Mais, avant même qu'elle ait pu penser à un stratagème pour échapper à la personne qui allait entrer, Heath l'attrapa par le poignet et l'attira dans un coin sombre avant d'éteindre sa baguette. Situation irréelle. Il la repoussa doucement contre le mur, puis se colla contre elle pour disparaître dans l'ombre du casier. Les battements du coeur de la jeune fille s'accélérèrent soudain. Cliché ? Oui. Mais là … Combien de fois avait-elle rêvé qu'il fasse ça? Oui, elle fantasmait sur Heath, mais était-ce réellement un scoop. Elle devait avouer que, dans ses rêves, il la plaquait contre le mur avec plus de fougue, mais c'était suffisamment proche pour lui faire perdre momentanément conscience de la situation, et la notion du temps. Ses yeux ne pouvaient pas lâcher Heath. Troublée, on ne le serait à moins. La sensation du corps du jeune homme contre le sien lui donna brusquement chaud, et on souffle, glissant directement dans son coup affola ses sens, achevant de la perturber. Inconsciemment, elle ferma les yeux, le parfum de Heath lui montant au cerveau. Jamais il n'avait été aussi proche d'elle, jamais il … stop ! Retour en arrière. Bon sang, Kap', qu'est-ce que tu nous fais là ? Yeux grands ouverts maintenant, elle se mit à lutter becs et ongles contre la langueur qui s'était emparé d'elle quand Heath s'était plaqué contre elle. Bon sang, mais qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Il y avait quelqu'un prêt à les surprendre la nuit, hors de leur dortoir, et elle perdait la tête et se mettait à fantasmer ? Mais elle était gravement atteinte ! Oh oui, et même pire que ça à vrai dire, mais justement, elle s'en rendait de plus en plus compte. Honte. Dégoût de soi. Et autant de sentiments qui s'abattirent sur elle en même temps. Il ne s'était plaqué contre elle que parce qu'il n'avait pas eu le choix, parce qu'il y était obligé ! Sinon jamais il ne l'aurait fait, jamais il ne l'aurait vraiment fait. Parce qu'elle ne l'intéressait pas. Rien de tout ceci n'était réel, rien n'était vrai, jamais ses cheveux n'effleureraient sa peau avec douceur comme ils le faisaient en cet instant précis, jamais ses mains ne se poseraient sur sa taille comme elles l'étaient à présent à moins qu'il n'y soit forcé. Un frisson lui parcourut le dos. Mais à quel point pouvait-elle être pathétique pour s'y être cru pendant même ne serait-ce que quelques fractions de secondes ? Comment surtout avait-elle pu s'abandonner à un fantasme en sa présence? Il était fort possible qu'il n'ait rien remarqué, de toute façon, il ne remarquait jamais rien qui le concernait. Qu'elle avait mal quand il parlait de Laël, ça, il n'y avait pas de souci, il le voyait très bien, mais par contre qu'elle voulait plus qu'être simplement amie avec lui, il n'y avait aucune chance. Il devait être trop occupé à se demander comment s'en sortir, et surtout, à surveiller l'avancé de l'inconnu. Et il serait peut-être temps qu'elle s'en inquiète aussi.
Elle n'avait pas réussi à identifier la voix qui avait résonné, enfin, plutôt, elle n'y avait pas prêté attention, trop occupée, comme une idiote de première, à se laisser enivrer les sens par la proximité du Serpentard. Elle se giflerait si seulement elle le pouvait, mais il y avait plus urgent que de célébrer sa stupidité légendaire quand cela touchait à Heath, ou de s'inquiéter si oui ou non il s'était rendu compte de sa soudaine absence, il fallait trouver une solution, et vite, s'ils ne voulaient pas se faire pincer. Et une fille et un garçon dans les vestiaires … Oh, ce n'était pas si mal comme rumeur lancée remarquez. Oui mais non, il n'en était pas question. Il fallait vraiment trouver une solution. Son cerveau s'était remis en marche et fonctionnait à toute allure lorsqu'Heath se pencha à son oreille pour murmurer: « Une idée? ». Le souffle sur son oreille … un nouveau frisson la parcourut et elle dut se mordre violemment la lèvre pour ne pas craquer. Rester concentrée, concentrée, il fallait absolument qu'elle ne perde pas la face. Ce n'était pas sa faute après tout, leurs rapports avaient des « règles » plus ou moins implicites, et au coeur de celles-ci était celle qui impliquait qu'ils ne se touchaient jamais. Ja-mais. Ce n'était pas comme Sunny qui montait quand elle voulait sur ses genoux, ou qui pouvait lui sauter dessus lors d'une bataille de boules de neige et rouler avec lui dans la poudreuse. Non. Entre eux il y avait la plupart du temps un mètre de distance. Et là, les voir bouleversées en quelques secondes, et bien il lui fallait un temps d'adaptation, surtout en ce moment, alors qu'elle ne savait plus du tout où elle en était. Mais il fallait qu'elle se reprenne, rapidement. Et qu'elle trouve une solution, surtout. Ils étaient bons en sortilèges, tous les deux, et en duel, mais la probabilité qu'ils puissent lancer un sort sans se faire voir et s'enfuir après était faible, très faible, voire quasiment nulle. Il leur fallait donc espérer soit que la personne sorte sans les avoir vus, ce qui semblait difficile étant donné que vu la lumière se déplaçait de façon circulaire, le professeur/préfet/concierge (rayer la mention inutile) semblait bien déterminé à explorer les moindres recoins histoire de les coincer. Il n'y avait donc qu'une seule solution: arriver à sortir sans se faire voir. Cela semblait complexe … Elle lança un regard vers le placard à balais, juste à côté, mais il leur fallait se mettre à découvert pour ça. Elle insista dessus, histoire que Heath suive son raisonnement, avant de se tourner légèrement vers la réserve, qui contenait balles et tenues, qu'elle désigna du menton. Elle était accessible en se cachant entre les casiers, mais ils allaient faire du bruit en avançant. Et, finalement, elle leva les yeux vers le haut du casier derrière Heath. Stupide. Insensé. Risqué. Mais c'était tout ce qu'ils avaient. D'un signe de tête, elle désigna sa cible, en murmurant à son tour à son oreille, ne se privant pas de l'effleurer de ses lèvres (après tout, il n'y avait pas de raison): Tu me fais la courte ? Sauf si tu as une autre idée … -Vraiment pas terrible, je suis désolée ...- | |
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InvitéInvité
Dim 20 Juin - 19:41 |
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| A cet instant, Heath aurait bien maudit l'intrus avec toute la force mentale qu'il possédait. Premièrement, parce que lui qui cherchait le calme, s'était vu dérangé par Kaprice - encore, là ça passait - et que franchement, il n'était pas vraiment tenté par une punition. Même si il n'était pas du genre à fuir devant l'adversité, ce soir, il n'avait pas envie de tenter le diable et de prendre le risque de passer le reste de la soirée sur une chaise à gratter un parchemin. Et puis, deuxièmement, si l'interruption de la gryffondor dans son moment de détente et de solitude ne le gênait pas plus que ça, la présence de l'autre l'empêchait - en quelque sorte - de savourer le tête à tête avec la jolie brune. Dans la mesure où on pouvait y voir les caractéristiques d'un tête à tête, puisque depuis le début de leur rencontre ils ne cessaient de s'envoyer des piques. Espérant que l'autre finirait par saigner ou baisser les bras pour offrir la victoire à l'assaillant. Et même si les punitions ne lui faisaient pas peur, même si être puni avec Kaprice n'aurait pas vraiment les accents de punitions, et même si il ferait perdre des points à sa maison ce qui le rebutait le plus c'était les commentaires des professeurs. Les questions en tout genre pour essayer de comprendre ce qui avait pousser leur élève à quitter leur chambre après le couvre-feu, sans comprendre que parfois il n'y avait aucune raison. Après tout, rien de particulier n'avait obligé Heath à sortir. Seulement un simple désir d'être ailleurs, de marcher. Lui-même ne savait plus, au fond, les raisons qui l'avaient poussé à s'échapper du cachot des serpentards. Surtout si il avait su qu'il se retrouvait nez à nez avec Kaprice .. Mais ça, on le savait déjà qu'il aurait tout voulu sauf ça et en même temps .. Foutu cervelle qui carburait trop ! Il s'en serait tapé la tête contre les murs. Mais non, sinon il se faisait repéré par l'intrus dont il ne connaissait toujours pas le grade.
Voilà pourquoi, sans réfléchir, il avait embarqué la brunette dans un coin, à l'abris de la baguette de l'autre. Mais pas à l'abri de sa propre personne. Terriblement cliché cette situation, en effet. Le garçon et la fille, bloqué dans un coin, à essayer de se cacher, l'un contre l'autre. Evidemment, la fille coincé entre le garçon et le mur. Ça avait là toutes les caractéristiques d'une mauvaise scène d'un film à l'eau de rose ou le héros et l'héroïne réaliseraient leur attirance l'un pour l'autre et échangeraient un baiser passionné en faisant fi du danger. Excepté que le garçon dans le premier rôle, ici, n'avait rien d'un héros. Heath chercha à ne pas respirer en aillant le visage tourné vers elle, certain que son odeur lui ferait un effet trop proche de la fièvre. Parce que la proximité entre eux avait quelque chose de désagréable et en même temps de terriblement électrisant. Il avait l'impression qu'ils étaient comme deux aimants qui se repousser, mais qui une fois l'un contre l'autre .. Il préféra oublier. Contrôlant les battements de son coeur, le mieux qu'il put, il pencha légèrement la tête pour voir où se trouvait la tierce personne, avant de se tourner à nouveau vers Kaprice, caressant discrètement les mèches de cheveux qu'il avait entre les doigts. De la soie. Et l'espace d'une seconde, il faillit s'abandonner à ce cliché, terriblement tentant. Heath approcha son visage, dans l'idée de lui voler un baiser, pour voir ce que ça faisait d'embrasser Kaprice Harlington mais au lieu de ça, il se pencha à son oreille pour murmurer. Donnant l'impression d'être sur ses gardes, de chercher à contrôler la situation, bien qu'au fond de lui, il avait l'impression de perdre le contrôle. C'était tout de même difficile de se retenir quand elle était si près de lui. Angoissant même.
Le plus difficile était passé. Il avait réussi l'épreuve avec succès. Et pourtant, l'odeur de ses cheveux lui chatouilla les sens olfactif et manqua d'endormir son contrôle sur toute sa personne pour se laisser aller. Mais non. Si il arrivait à passer ce moment, cette proximité n'aurait plus rien de terriblement envoûtante et ne serait plus qu'un acte banal dans le but de sauver leur peau. Cette peau qu'il voulut effleurer en reculant son visage après son murmure, la main toujours en appui contre le mur. L'espace de quelques minutes, son regard se perdit sur sa chute de reins, sur sa nuque à la peau tendre et il dut se reprendre pour effacer les images plus que déroutante que faisait naître cette vision. Heath reprit le contrôle au bon moment, puisque suivant les regards de la jeune fille, il commença à imaginer ce qui lui traverser l'esprit. Ça avait l'air d'une idée un peu casse-gueule mais c'était sans doute ça qui lui plut. Il allait pour lui donner son avis quand elle approcha à son tour son visage du sien pour chuchoter à son oreille. Terriblement tentatrice la gryffondor. Il ferma les yeux au souffle sur sa peau, à l'effleurement de ses lèvres et serra le poing, discrètement pour ne pas céder à la tentation. Heureusement, l'intrus émit quelque bruit qui indiquait qu'il faisait toute la pièce au peigne fin, ce qui obligea Heath à remettre les pieds sur terre pour acquiescer. « Je ne vois rien d'autre. Je couvrirais tes arrières. » Répondit il, les yeux toujours fermés, dans un demi-chuchoti. « En avant donc. » Se penchant légèrement en avant - plaçant sa baguette entre ses dents pour éviter qu'elle tombe de sa poche -, il entrecroisa ses doigts pour lui faire la courte-échelle, puisqu'il fallait proscrire l'idée de poser ses mains sur ses hanches, bien que l'envie ne lui manquait pas. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Jeu 24 Juin - 6:39 |
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| Enervée. En colère. Hors d'elle. Prête à péter les plombs. Ça y était, Kap' était revenue à la case départ, celle qu'elle avait quittée en entrant dans les vestiaires. Après avoir profité un temps de la situation, se disant qu'elle aussi pouvait bien essayer de le troubler, après tout, elle était redevenue en quelques instants la vraie cocotte minute donc on aurait trop fermé la soupape et qui explosait. Le troubler ? Mais bien sûr. Il n'en avait strictement rien à foutre. Elle n'en revenait pas d'avoir craqué aussi facilement, se laissant totalement déborder par ses sentiments et les événements. Elle n'aimait pas, non, pire que ça, elle détestait, elle haïssait de toutes ses forces l'idée même de perdre le contrôle d'elle-même. Surtout en présence d'Heath. Sa vie n'appartenait qu'à elle, ses décisions devaient donc être guidées par la raison, et elle seule était en mesure de savoir si elle voulait être troublée, choquée, ou autre. Perdre les pédales à ce point, au point de se trahir, peut-être même de lui sauter dessus, alors qu'ils étaient dans une position délicate, qu'un professeur, surveillant, ou préfet était sur le point de leur tomber dessus, avouez que c'était vraiment pathétique et à la limite du ridicule. Qui était-elle devenue, bon sang de bonsoir ? Où était la fille qui faisait courir tous les garçons, qui ne leur accordait que très peu d'attention, pour que ce soient eux qui viennent se traîner à ses pieds ? Où était-elle, la Cléopâtre, la Casanova au féminin ? C'était une bonne question, mais en tous cas, plus là. Elle y était arrivée, pendant un temps, avec Heath, lui montrant qu'elle n'en avait rien à foutre de ce qu'il pouvait bien faire, elle s'en était même très bien sortie quand il était sorti avec sa voisine de chambre. En même temps, ça avait été simultané avec Laël, donc … C'était ça. C'était à partir de là qu'elle n'avait plus été la même. Quand elle avait quitté Lala par peur. Son monde avait basculé, et elle s'était rendu compte de ce qu'elle avait perdu. Et tout ça pour quoi ? Pour un abruti qui s'éclatait à sortir avec une fille une semaine. Au mieux si elle l'avait un jour, ce ne serait que ça ? Pauvre fille. Pauvre fille !
Non, effectivement, elle n'avait rien senti des doigts de Heath caressant ses cheveux, pas plus qu'elle n'avait remarqué le trouble du jeune homme, bien trop occupée à se fustiger intérieurement. Peut-être avait-elle légèrement pâli. Peut-être ses lèvres s'étaient-elles pincées. Fatiguée, elle était fatiguée de tout ça. D'attendre, d'espérer. Et pour quoi ? Il ne l'inviterait pas au bal, jamais il ne lui déclarerait sa flamme, jamais il ne verrait qu'elle. Comment avait-elle été assez stupide pour se dire que ça pourrait un jour être le cas ? Oh bien sûr, elle ne s'attendait pas à de longues siestes dans l'herbe ou à un grand nombre de pâtisseries préparées avec amour l'attendant tous les matins, non. Mais une histoire hors du commun, qui change pour lui comme pour elle, où ils pourraient découvrir qu'en fait, ce jour-là, quand il l'avait sortie de son mutisme à l'orphelinat, il y avait bien eu une étincelle, qui avait grandi, progressivement, pour s'enflammer enfin un jour. Oui, elle pouvait toujours rêver. L'espoir faisait vivre, à ce que l'on disait. Et bien s'il faisait vivre, il faisait aussi incroyablement mal, ça, il n'y avait pas de doute. Ce fut donc avec un simple hochement de tête qu'elle répondit à la sollicitation de Heath qui joignait ses mains pour qu'elle grimpe sur le casier. Notez que cette technique prend quand même pas mal de place, étant donné qu'il fallait qu'il se recule légèrement pour ça, afin de prendre appui, et qu'il ne pouvait prendre le risque de le faire contre le casier, au risque de le voir bouger ou même grincer. Cela la forçait donc à se coller contre le mur, quasiment à monter dessus telle une araignée. Alors qu'il aurait évidemment été beaucoup plus simple qu'il la prenne par la taille et qu'il la soulève. Ben voyons. Ça va, elle avait déjà eu la dose syndicale de la proximité et de l'attention qu'Heath pouvait lui offrir, il ne fallait pas non plus trop en demander, vous ne croyez pas ? Elle adopta la même technique que lui, coinçant sa baguette entre ses dents. Si elle tombait, d'une part elle faisait du bruit et ils étaient foutus, mais surtout d'autre part elle ne pourrait même pas tenter de se dissimuler avec un sort (ce qui arrangerait peut-être son cas en fin de compte), et enfin même si par un miracle X ou Y ils parvenaient à prendre la fuite, on pourrait la retrouver sans mal. Allez, hop. C'était parti. Au moment de prendre appui sur les mains de Heath, elle posa les siennes sur ses épaules, et leurs regards se croisèrent. Elle le soutint, quelques secondes. Chassant la colère. On verrait ça plus tard. Pour l'instant, ils se sortaient de là. Et après ? Après était un autre temps. Elle n'avait pas le loisir de se laisser déborder. Ses prunelles avaient toujours ce magnétisme insoutenable. Et pourtant, elle y résistait. Il fallait qu'elle y résiste. Sinon elle allait bientôt être foutue, condamnée à l'hôpital psychiatrique. Elle fit donc durer cet instant, volontairement, même si le moment était mal choisi, et finit par murmurer:
A tout de suite.
Prenant appui sur sa jambe et ses deux mains, délicatement tout de même pour ne pas lui faire mal, elle se hissa jusqu'en haut du casier. Il fallait faire délicatement, mais rapidement, histoire de ne pas faire trop de bruit qui pourrait révéler sa présence, ou faire un mouvement brusque qui ferait une superbe ombre chinoise sur le mur. Elle serra les dents, redoutant un grincement … Non, rien. Soupir intérieur de satisfaction. Qui se changea bientôt en gémissement étranglé. La lumière venait droit sur eux. Merde ! Rapidement, elle se coucha, à plat ventre sur le casier. Heureusement, ils étaient tous côté à côte. Retenant sa respiration, elle prit l'initiative d'avancer, passant sur le seconde, centimètre par centimètre. Tous ses muscles étaient tendus pour ne pas faire le moindre bruit, ce qui, pour l'instant, était une réussite. Il fallait espérer qu'elle avait laissé suffisamment de place pour Heath (normalement, oui) et surtout qu'il ait soit le temps de monter discrètement et d'adopter comme elle la posture paillasson, soit qu'il se tapisse bien dans le noir et que la personne ne le voie pas. Sinon, c'était la fin des haricots … Et quand on parlait du loup … Les pas se rapprochaient. | |
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InvitéInvité
Jeu 24 Juin - 19:05 |
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| Incroyable comme les apparences pouvaient être trompeuses parfois. Délirant la capacité de l'homme de réussir à camoufler ses envies, ses désirs même, pour ne pas être découvert par l'autre. Phénoménal le talent d'Heath d'arriver à camoufler les émotions qui parcouraient lentement son être, les sentant glisser sous sa peau en millions de petits frissons alors qu'elle n'était qu'à quelques centimètres de lui. Si l'occlumensie lui permettait de protéger ses secrets, il ne devait qu'à sa force mentale la capacité de réussir à cacher ce qu'il ressentait vraiment. Mais pourtant, il n'avait pas rêvé, à l'instant où les lèvres de Kaprice avaient effleuré son peau, et que son souffle s'était écrasé sur la sienne, il avait ressenti quelque chose. Un truc complètement absurde qui avait failli lui faire perdre pied, parce qu'en plus de se sentir maladroitement aimanté à elle en était si proche, elle avait éveillé quelque chose. Excepté qu'il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, la seule chose qu'il arrivait à saisir, c'était que ce qu'il avait ressentit à cet instant avait été délicieux, sincère et un brin angoissant. Parce qu'Heath n'avait pas de sentiments. Non, il les avait proscrit de sa vie, pour se protéger des dangers environnants. Il n'avait gardé que ceux superficiels, qui n'engageaient à rien. Ceux qui ne voulaient pas dire "voilà mon corps, mon âme, fais en ce que tu veux". Bien qu'il aurait aimé pouvoir le dire à quelqu'un. Et même si Sunny arrivait à faire naître quelques uns de ces sentiments qui finissaient toujours par faire mal, il manquait ce petit quelque chose qui ne se déclenchait qu'en présence de Kaprice. Evidemment, il avait réussi à passer l'étape de l'attente, de l'angoisse, pour retrouver une apparence neutre et éviter les dégâts, surtout avec le risque que l'intrus ne les découvre et ne leur passe le savon de leur vie. D'ailleurs, au-delà de son désir de survie scolaire, passait d'abord le désir que son amie ne soit pas puni par sa faute. Après tout, si elle ne l'avait pas remarqué quand il allait dans les vestiaires en croyant au danger, tout comme elle, sans doute serait elle retourné dans ses draps. Pourquoi cette image de Kaprice blottit sous sa couette, endormie, lui traversa-t-elle l'esprit ? Aucune idée, et il secoua la tête pour revenir à la réalité.
Penché légèrement en avant, il joignit donc les mains pour lui faire un appui et son regard se posa - inconsciemment - sur le décolleté de la jeune fille, bien que ses yeux remontèrent sur son cou et observèrent avec attention sa peau. Puis finalement, Heath croisa son regard et resta figé l'espace d'un court instant. Ses prunelles avaient réellement quelque chose de perturbant qu'il n'arrivait pas à expliquer. Et, pour la première fois, il battu en retraite et détourna le regard, un brin trop dérangé par ces yeux et la sensation qu'ils le sondaient. Jusqu'à son chuchotement qui signalait qu'il allait enfin penser en liberté. Néanmoins, il répondit à voix basse, « j'arrive ». Il ferma les yeux quand elle grimpa sur le casier, mais il ne fit aucun bruit et il soupira légèrement avant de poser ses mains sur le casier, pour se hisser à son tour. Sauf que son coeur cessa de battre et il blêmit légèrement en tournant la tête vers la pièce. La lumière s'approchait mais pire que tout, ce silence qui l'accompagnait vers la cachette du jeune homme. Il déglutit difficilement, essayant de se souvenir comment respirer, bien qu'à la place une image zébra ses pensées.
Il avait cinq ans. Il faisait nuit, son père allait rentrer d'une minute à l'autre et sa mère attendait dans le salon. Il aurait du être au lit, mais petit Heath avait décidé de se glisser dans la cuisine pour grignoter du chocolat. Et puis la porte s'était ouverte et, effrayé, le gamin s'était plaqué contre le mur, entre le frigo et la porte, dans l'obscurité, silencieux quand les cris avaient commencé. Il lui semblait même entendre le bruit sec de la main de son père sur la joue de sa mère. Puis les escaliers avaient craqué sous le poids de l'homme avant qu'il ne s'énerve à nouveau en redescendant parce que le garçon n'était pas au lit, à dormir. Alors, les mains plaquées sur la bouche, Heath avait fixé la porte qui s'était ouverte lentement, la baguette de son père éclairant doucement la pièce. Le cri avait déchirait ses tympans, tant il avait eu peur en voyant son père l'attraper brusquement pour lui mettre quelques coups parce qu'il n'avait pas à manger le soir. C'était la première fois que le père frappait le fils, mais c'était surtout de là qu'heath tenait une certaine aversion pour les friandises. Alors, fixant la lumière qui l'approchait, il se sentit suffoquer comme prit de panique, laissant peu à peu le gamin qu'il avait été, reprendre le dessus. Et puis un mouvement au-dessus de sa tête, et il se souvint de ce qu'il devait faire. Le coeur battant toujours à un rythme déraisonnable, Heath se hissa à la force des bras, en appuyant sur le mur avec ses pieds pour rejoindre Kaprice sur le dessus des casiers. Il adopta la même technique qu'elle - dite technique du paillasson ou de la serpière, au choix - pour poser son front sur le dos de ses mains et reprendre son calme. Il ne devait pas se laisser aller comme ça, il le savait. Laisser les souvenirs l'envahir avec autant de force, c'était la porte ouverte à la faiblesse et c'était inacceptable de sa part. Il ferma les yeux, préférant oublier que l'adulte ou préfet se trouvait tout près d'eux, éclairant l'endroit où ils s'étaient trouvés. Le contact frais du métal contre le bout de son nez le calma un peu, et il redressa légèrement la tête pour regarder Kaprice et lui faire signe d'avancer, avant que l'autre ne songe à élargir la zone de recherche. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Lun 28 Juin - 21:41 |
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| Le temps semblait avoir suspendu son cours. La jeune fille ne respirait même plus, tous ses sens en alerte. Paniquée ? Pas vraiment en réalité. Il n'y avait pas vraiment de peur dans l'esprit de Kap'. Pas exactement en tous cas. Ou pas en cet instant précis. En réalité, elle n'aurait pu dire ce qu'elle ressentait. Tout semblait s'être figé alentour, tout sauf la personne faisant sa ronde, qui s'approchait de plus en plus. Il n'y avait plus aucun son, même pas celui de son coeur qui battait la chamade, à part celui des pas de l'intrus qui résonnait dans le silence des vestiaires déserts. Ce bruit avait quelque chose d'effrayant, quelque peu semblable à l'écho des longues déambulations des moines dans les couloirs de pierre d'un ancien monastère désaffecté, ou au glas, sonore et sombre des églises romanes avoisinant le village dans lequel vivait la petite Harlington avant ses six ans. Et quelque part, c'était un peu le message qui en ressortait, de cette marche vers leur possible découverte, tout du moins vers leur recherche active. S'ils se faisaient prendre, s'en était fini d'eux. Ceci peut sonner un brin mélodramatique, mais après tout, n'est-ce pas là l'apanage même de la littérature ? Certes si. Kaprice ne croyait pas vraiment que ce serait leur fin, mais elle pensait, depuis qu'elle avait perçu la présence de l'individu, à toutes les conséquences fâcheuses que cela pourrait avoir, et elle espérait donc que le bruit de ses pas restent constant dans leur rythme, et décroisse en intensité. Autrement dit qu'il tourne au bout de la rangé de casiers et qu'il aille voir ailleurs s'ils y étaient, qu'ils puissent se faufiler vers la sortie, puis filer à l'anglaise. Un pas. Un autre. On aurait dit un métronome qui égrenait les secondes. Sauf que ce métronome semblait être drôlement grippé et se traîner. Dingue comme le temps est une chose relative, non ? D'ailleurs, en parlant de temps …
Elle n'avait toujours pas senti Heath grimper sur le casier. Cela voulait dire deux choses: soit il s'agissait d'un super héros qui pouvait déplacer son poids sur n'importe quel support sans le faire bouger le moins du monde, roi de la délicatesse et de la lévitation, soit il n'était pas encore monté. La première explication était, quoique la plus séduisante des deux, également la plus improbable et la plus abracadabrante jamais entendue, vous en conviendrez. Même un chat, félin pourtant remarquable pour sa discrétion, n'aurait pas été capable d'en faire autant. On aurait au moins entendu le bruit duveteux de ses coussinets prenant pied sur le meuble. Ou, dans le cas de Heath, même s'il avait parfaitement contrôlé la descente de son corps contre le casier (énorme effort pour ne pas s'imaginer à la place du casier … ou quelque chose avoisinant), il y aurait au moins eu le bruissement de ses vêtements contre le métal qui l'aurait avertie. Alors ..; Alors il ne fallait pas être grand devin pour deviner que la bonne réponse était la deuxième: il n'était pas encore monté sur ce foutu casier. Que diable pouvait-il bien foutre ? Elle s'était pourtant déplacée plutôt rapidement justement pour qu'il puisse s'y mettre vite, histoire de minimiser au maximum les risques de se faire pincer. Non, il ne pouvait pas être en train d'hésiter. Une fois encore, c'était de Heath que l'on parlait. Ils avaient convenu d'un plan, il devait l'exécuter, normalement, sans perdre de temps ni poser de questions. Ils étaient assez semblables sur ce point, touts les deux: il y avait un temps pour la réflexion, et un temps pour l'action, mais il n'était pas question de mêler les deux. Donc que pouvait-il bien faire ? Il avait eu un problème ? Du style il n'arrivait pas à monter seul sur le casier ? Non, c'était ridicule. Même elle aurait pu le faire, enfin, sans doute en faisant un peu plus de bruit, car son déficit de muscles par rapport à son homologue masculin l'aurait sans doute desservie, mais sinon, l'entreprise était tout à fait faisable. Alors quoi, bon sang ? Par acquis de conscience, elle prit sur elle de décoller son visage du casier, retenant toujours sa respiration, et de jeter un discret coup d'oeil par dessus son épaule. Qui lui confirma que ses craintes étaient fondées. Il n'était pas là. Et les pas avançaient toujours …
Ils se rapprochaient, ils étaient à sa hauteur. Glaps. Ne pas bouger. Même pas d'un cil. Statue parfaite, immobile dans toute sa splendeur, elle n'avait qu'une crainte: c'était de se mettre brutalement à transpirer, et qu'une goutte de sueur ruisselle sur son front et ricoche sur le casier. On se croirait dans un dessin animé ? Absolument. Elle se morigéna, se rappelant qu'une seule goutte ne ferait pas un boucan d'enfer, et se détendit (ou tout du moins, essaya). Elle expira et inspira brièvement, de soulagement, alors que la silhouette l'avait dépassée. Oui, mais elle allait trouver Heath. Bon sang, mais Heath, bord... Elle se mordit la langue pour ne pas soupirer de soulagement ou hurler alors qu'il apparaissait soudain dans son champ de vision, quelques secondes juste avant que l'intrus n'arrive à l'endroit où il se trouvait. Là, le coeur de Kaprice repartit, ou tout du moins se remit à être audible. Elle secoua la tête, doucement, histoire de ne pas faire de bruit, et attrapa sa baguette entre de doigts, la retirant deux secondes de sa bouche, avant d'articuler silencieusement: « Mais qu'est-ce que tu foutais? ». Elle ne savait pas trop si son visage exprimait de l'inquiétude ou de l'irritation, de toutes les manières, ils étaient replongés dans la pénombre, donc il y avait peu de chance qu'Heath ait pu faire la différence. Elle hocha simplement la tête alors qu'il lui faisait signe d'avancer, replaçant sa baguette entre ses dents. Ils avaient eu chaud.
La personne avait tourné au coin de l'allée formée par la rangée de casier sur laquelle ils se trouvaient et la voisine, pour aller vers le fond de la salle, vers le placard où ils rangeaient les balles de Quidditch. C'était leur chance d'avancer un maximum en un minimum de temps, tout en faisant cependant attention à ce que les bruissements des étoffes ne soit pas trop audible. Vérifiant bien par-dessus son épaule une nouvelle fois qu'ils étaient sortis du champ de vision et de lumière de l'autre personne, Kap' se mit délicatement à quatre pattes (le plafond étant un peu trop haut pour se permettre de se lever), et avança doucement. Il y avait encore quatre casiers, puis il fallait descendre, et la porte se trouvait à deux mètres à peine, à deux rangées de casiers. Un peu de terrain à découvert, mais toujours la possibilité de se plaquer aux casiers entre temps pour ne pas se faire voir. Il fallait juste espérer que la porte ait été laissée ouverte, car sinon, il était probable que même courir ne soit pas assez rapide. Progressant avec délicatesse et prudence, Kaprice vérifiait de temps à autres derrière elle que la personne ne revenait pas, auquel cas elle se tenait prête à se remettre immédiatement et silencieusement dans la position dite du paillasson, de la serpillère ou de la carpette, comme on veut. Et, finalement, elle atteignit sans encombre et sans (trop de) bruit le dernier casier. S'allongeant de façon à laisser une place à côté d'elle pour Heath (ils pouvaient tenir à deux côte à côte dans la largeur sans trop de problèmes), elle l'attendit pour lui désigner leur salut: la porte, qu'on voyait ouverte, à à peine deux mètres d'eux. Il fallait maintenant décider de la suite des événements. Elle attendit qu'il soit à ses côtés pour lui murmurer, à l'oreille, comme précédemment:
Et maintenant ? | |
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InvitéInvité
Mar 29 Juin - 16:09 |
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| Ça ne devait plus jamais se reproduire, plus jamais il ne devait se laisser aller ainsi. C'était finit. L'époque où il était la victime était terminée, et même si il en gardait des traces sur quelques parties de son corps - qu'il cachait sous les vêtements - ou qu'il expliquait comme étant des bagarres de rues - pour celles qui avaient pu voir ces blessures -, il ne devait plus y songer. Il était devenu le bourreau et pour sa sauvegarde, il devait impérativement cessé de ressasser le passé. Il fallait y mettre un terme, surtout que laisser l'enfance lui revenir en mémoire à cet instant aurait pu lui coûter des points. Sans doute pas à Kaprice, si elle était restée caché, Heath ne l'aurait pas dénoncé. En même temps, les souvenirs et les craintes de l'enfance étaient sans doute les seuls choses qu'il n'arrivait pas encore à contrôler dans sa vie. Et c'était pas faute d'essayer. Si il ne jouait pas au quidditch c'était pour éviter qu'on ne le voit torse-nu et qu'on fasse des réflexions sur les marques. Pour lui éviter de devoir chaque fois inventer une explication qui les tiendrait à distance, et couperait court à toutes tentatives de questionnement. En revanche, une fois qu'il eut escaladé le casier, il n'évita pas la question qui franchit les lèvres de la jeune fille et lui assena comme un coup à l'estomac. Parce que oui, à cet instant précis, Heath avait une forte envie de dégobiller ses tripes. La peur sans doute.. Celle provoquait par le souvenir virulent de son père. Si bien qu'au lieu de répondre, il posa sa paume de main sur les lèvres de Kaprice et lui fit signe d'avancer. Pas de questions. Du silence. Laissez le reprendre ses esprits pauvre petit poucet perdu dans les méandres du passé. Du moins, il se donnait l'impression d'être comme ce gamin dans les contes, excepté qu'il avait perdu le chemin sur lequel il avait lancé les bouts de pains. Il savoura le contact frais du métal contre son front, reprit ses esprits et rampa à la suite de la jeune fille, couvrant ses arrières, avec sa baguette dans la main cette fois, pour l'utiliser au cas ou.
Un sourire déchira son visage perturbé alors qu'ils avançaient à quatre pattes, ne pouvant plus ignorer la comparaison entre des chiens et eux. Ou alors .. Ouais non. Il déglutit, suivit Kaprice, non sans lever parfois la main, comme pour la toucher, ou l'aider, sauf qu'il n'en faisait rien. Et puis elle s'arrêta et il se hissa jusqu'à sa hauteur, pour observer le but ultime de toute cette manoeuvre. La porte était là et c'était presque si elle n'était pas auréolée de lumière divine. Tournant la tête vers l'arrière de la salle, il repéra aisément la position du type, se mâchouilla l'intérieur de la lèvre, observa la jolie brune et, se tournant légèrement vers l'emplacement où se trouvait le type, il réfléchit. Tournant la tête vers elle, au moment où elle allait lui murmurer quelque chose, il se stoppa, se trouvant à quelques millimètres d'elle. Heath sourit légèrement, ignorant volontairement l'accident qui aurait pu se produire, si il n'avait pas réagit quand elle murmurait, et lui prit le menton pour lui faire tourner la tête vers le placard près du type. Agitant légèrement sa baguette, il se pencha vers Kaprice, pour lui répondre à voix aussi basse, pour éviter de se faire repérer. « Je vais nous donner un petit coup de pouce.. » Lâcha-t-il en prenant sa baguette dans sa main droite, pour plus de faciliter. Puis se penchant à nouveau vers elle, il effleura son nez du sien - par accident (a) - pour ajouter, « T'en profiteras pour sortir. Je te rejoindrais, à moins que tu ne retournes vite à ton dortoir. ». Il ajouta encore « Cas échéant, je te souhaite une bonne fin de soirée. » non sans un clin d'oeil complice.
Glissant un peu à reculons, pour un meilleur angle de vue, Heath visa le placard devant lequel était l'intrus. Levant la tête vers Kaprice, il lui donna une légèrement tape sur la hanche pour qu'elle se prépare. Réfléchissant un moment, le jeune homme hésita sur le sort, bien qu'il y avait un moment pour penser et un moment pour agir. Il décida donc qu'il était tant d'agir et visant l'armoire, il attendit que le type n'ouvre le placard, sauf qu'il n'avait pas vraiment l'air très pressé. A croire qu'en fait, il savait où se trouvait les deux élèves et qu'il attendait de les surprendre. Ce qui était un brin paranoïaque comme idée, mais qui pourrait s'avérer vrai, excepté que Lindermann secoua la tête, se concentra et visa plutôt un bout de la pièce assez éloigné de la porte, de façon à ce qu'il ne voit pas vraiment les élèves si ils s'échappaient. Un mouvement de baguette et la poubelle se renversait au moment ou l'effrayant intrus - du point de vue d'Heath - ouvrait le placard de quidditch. Comme il se pressait vers la corbeille renversée, le serpentard visa cette fois le placard, si bien que deux ou trois souaffles glissèrent sur le sol, touchant l'homme derrière les jambes, qui s'écroula au sol. Levant la visage vers Kaprice, il lui fit signe de filer. « bouges ! » siffla-t-il discrètement entre ses dents. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Mer 30 Juin - 18:41 |
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| "A l'injonction de Heath, Kaprice bondit, véritable félin. Le Quidditch lui avait appris beaucoup de choses dont une, qui sauva son cou d'une cassure quasi-sûre: tomber. Elle se ramassa lestement sur ses pieds, effectuant une rapide pirouette floue pour vérifier que l'homme était bel et bien à terre, et ne pouvait pas la voir, et également qu'Heath la suivit. Et, plus silencieuse qu'une ombre, elle s'élança dans la nuit. A grandes foulées, elle remonta tout le terrain de Quidditch, sans se retourner cette fois, sa course exclusivement rythmée par sa respiration saccadée. Quand elle en fut sortit, sans réfléchir, elle se jeta dans le première buisson qu'elle trouva, atterrissant sur un lit de mousse. Deux secondes plus tard, elle était rejointe par Heath, qui se tapit à ses côtés. Fermant les yeux pour calmer les battements de son coeur, elle entendit la course de l'autre approcher, puis les bruits perdirent en intensité, et elle put enfin respirer, et soulever ses paupières. Ses prunelles tombèrent dans celles, brûlantes, d'Heath, et, avant qu'elle n'ait pu faire un seul geste, il prenait possession de ses lèvres. Baiser fougueux, intense, et brûlant. Sur fond de méfait accompli …"
Wait a minute …
Vous y avez vraiment cru ? Alors là, c'est encore pire que ce que je pensais, on peut vraiment vous faire avaler tout et n'importe quoi. Ou alors vous n'avez vraiment rien suivi. Bref, revenons à Kap', alors qu'Heath la rejoignait sur le dernier casier.Il fallait vraiment qu'il arrête de la toucher comme ça. Enfin, non, plutôt, il pouvait continuer seulement s'il ne s'arrêtait pas. Incompréhensible ? Pas tant que ça à vrai dire. Soit leur relation redevenait telle qu'elle avait toujours été, telle qu'elle avait pu la supporter pendant aussi longtemps sans broncher, ou tout du moins sans trop broncher, soit il passait à la vitesse supérieure. Mais étant donné qu'elle ne croyait aucunement à la seconde option, il fallait vraiment qu'il arrête de la toucher comme ça parce qu'elle allait devenir dingue au sens propre du terme (si ce n'était pas déjà fait). Rien que le fait qu'il pose sa main sur ses lèvres pour lui intimer le silence avait de quoi la surprendre. En même temps, elle-même jouait avec le feu, le frôlant, murmurant à son oreille de la sorte. Et ça n'allait pas jouer en sa faveur, ça finirait par se retourner contre elle, elle en était bien consciente. D'ailleurs, ce fut prouvé, dès qu'il tourna la tête, et que leurs lèvres passèrent à quelques millimètres les unes des autres. Surtout quand il lui prit le menton. Son coeur se mit à battre sans qu'elle le veuille, mais il lui tourna la tête très rapidement, et elle dut se mordre la langue très fort pour reprendre pied dans la réalité. Non, cette proximité n'était pas naturelle entre eux, et il fallait qu'elle cesse, parce qu'elle pourrait bien faire quelque chose d'aussi désespéré que stupide si tel n'était pas le cas. Genre compléter les gestes manqués. Et il ne fallait surtout, surtout pas que cela arrive. Jamais Heath ne voudrait d'une fille se jetant à son cou, c'était ce qui se produisait pratiquement à chaque fois. Et même. Elle avait sa fierté. Si il devait se passer quelque chose, ce serait Heath qui viendrait la chercher, et pas l'inverse. De plus, ce serait le signe que ce n'était pas seulement son fantasme, mais aussi le sien. Et ça, ce serait une victoire incommensurable. Donc, pas de geste qu'elle pourrait regretter. Donc, il fallait qu'il arrêter de la frôler, de toucher sa peau comme il le faisait (elle frissonnait à chaque fois qu'il l'effleurait, comme si ses doigts pouvaient la marquer, un peu comme au fer rouge, rien qu'en un instant, ce qui n'était pas si loin de la réalité car elle brûlait son esprit tout entier). Se sortir de là, rapidement. Donc, redevenir attentive, par la force des choses. Ayant fait abstraction du geste familier du jeune homme, elle put porter son attention sur ce qu'il lui montrait, à savoir le placard à côté du type, qui était toujours inidentifiable. Elle n'eut pas vraiment besoin de dessin quand il lui montra sa baguette, se demandant simplement quel genre de diversion il allait provoquer. Elle dut énormément prendre sur elle pour rester concentrée quand il frotta son nez contre le sien, mais, quand il lui souhaita tout simplement bonne nuit, elle décida de profiter de l'instant. Après tout, ça n'engageait à rien, c'était lui qui le lui offrait sur un plateau, et ce serait vraiment trop con de se monter la tête et de monter sur ses grands chevaux. Carpe diem, okay ? Et là, carpe cet instant de complicité, car il y avait de la complicité entre eux, c'était indéniable, d'amitié si vous voulez, de plus si vous voulez aussi, mais en tous cas, c'était loin d'être désagréable, juste là, en haut d'un casier, avec lui. Peu commun, j'en conviens, mais c'était également une grande partie de son charme. Ils avaient discuté un moment dans les vestiaires, en pleine nuit, juste tous les deux, alors qu'ils ne s'étaient pas vus de la journée, avec personne pour les déranger, personne pour les interrompre ou détourner Heath d'elle. Juste eux deux. Ils avaient du se cacher, complices de « méfaits », et, c'était indéniable, ils n'avaient cessé de s'effleurer, accidentellement, volontairement, tout ceci était en fin de compte très subjectif. Mais ils avaient passé un bon moment, en fin de compte. Et c'était tout ce dont elle voulait se souvenir à présent. Alors elle plongea ses yeux dans ceux d'Heath, et effleura ses lèvres de sa joue pour lui murmurer à l'oreille: « Bonne chance. Et bonne nuit. ». Accident ? Baiser de bonne nuit ? Allez savoir. En tous cas, pas moyen de le lire sur les traits de la jeune fille quoi que ce soit. Juste une espèce d'espièglerie calme et posée. Etrange mélange. Elle se tenait prête.
Sa tape sur la hanche lui arracha un sourire. Il fallait vraiment qu'il arrête … Elle lui lança un dernier regard alors qu'il lançait son premier sort, et, profitant du bruit causé par la poubelle, elle changea de position, s'asseyant sur le haut de l'armoire, et attendit le second pour glisser à terre. Elle ne regarda pas en arrière, pas le temps, et surtout, elle lui faisait confiance pour avoir visé juste. Elle se réceptionna lestement, et, en deux foulées, fut à la porte. Elle tira sa baguette magique d'entre ses dents pour la tenir à la main, ne pouvant se permettre le risque de la glisser dans sa poche, au cas où elle en tombe pendant sa course. Parce qu'elle avait pris sa décision très rapidement. La personne les aurait entendus. Et se lancerait à leur poursuite. Mais pas sans avoir auparavant verrouillé la porte des vestiaires, elle ne pourrait se permettre de la laisser grande ouverte, ou de prendre le risque qu'il y en ait d'autres à l'intérieur. Donc elle ne se mettrait pas à courir tout de suite. Mais elle, si. Et elle ne s'arrêterait pas jusqu'au château. Non, elle n'attendrait pas Heath. Son final, pour ce soir, lui plaisait, lui suffisait. Quelque part, elle avait eu le dernier mot, et c'était grandement assez pour elle. De plus, elle ne voulait pas d'un autre tête à tête où ils recommenceraient à jouer leurs rôles préfabriqués comme ils en avaient l'habitude dès qu'ils se parlaient dans un cadre normal. Ce soir, ils avaient bafouées ses règle,s les avaient bousculées, et, quelque part, même si une partie de son être hurlait que ça faisait trop mal et qu'elle voulait retourner à l'ancienne version, une autre appréciait cette version bêta d'un nouveau jeu, dont elle voyait une issue possible. Peut-être. Eventuellement. En tous cas, elle voulait rester sur cette dernière impression, ce dernier effleurement. Elle ne l'attendrait pas. De toute façon, il ne fallait pas qu'elle l'attende, elle l'avait compris il y avait cela bien longtemps, et appliquait ce principe, en ne se privant pas de sortir avec d'autres garçons. Alors non, elle ne l'attendrait pas. S'il voulait la rattraper, ce serait lui qui lui courrait après. Pas l'inverse.
C'est sur cette pensée qu'elle s'enfonça dans la nuit noire, flèche de volonté, la pelouse crissant doucement sous ses petites foulées régulières. | |
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InvitéInvité
Mer 30 Juin - 22:48 |
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| faut pas que j'écrive avec ça en fondDepuis quand était il aussi physique avec elle ? A croire que ce soir, il laissait échapper une autre personnalité dont il n'avait aucune connaissance jusque là et qui l'effrayait un peu. Parce que quelque chose venait de changer dans sa façon de la regarder, quelque chose venait de prendre une tournure à laquelle il n'avait jamais pensé. Ou alors qui avait toujours été présente, mais qui faisait surface seulement maintenant parce qu'avant ça, il n'avait jamais eu la possibilité d'être aussi proche d'elle. Il remarquait, pour la première fois, qu'elle avait un corps de jeune femme et plus celui de la petite fille abandonné. Et surtout, il découvrait qu'elle grandissait, qu'elle avait mûrit et qu'elle n'avait plus besoin de lui pour la rattraper quand elle s'effondrait .. parce qu'elle ne perdait plus pieds, du moins plus devant lui. C'était peut être un peu superficiel, ou même vraiment capricieux, de soudain la voir seulement parce qu'elle lui échappait. Pourtant, c'était bien trop fort pour que ce soit juste de l'égoïsme. Après tout, elle ne l'intéressait soudainement que parce que malgré les nombreux contacts, elle ne lui tombait pas dans les bras et Heath avait l'habitude de ces attitudes. Des trucs typiquement féminins disait on. Cela sous-entendait il que Kaprice n'était pas une fille ? Non, c'était bien trop gros comme ânerie. Et pourtant, il aurait bien aimé qu'elle effleure son épaule après sa peur, après ce retour d'enfance en plein coeur. Sans doute aurait il apprécié qu'elle effleure sa joue, ou qu'elle lui prenne la main en silence. Au lieu de ça, elle l'avait presque incendié. Mais peut être était-ce mieux ainsi. Après tout, si Heath était destiné à s'amouracher de Kaprice il le saurait non ? On était pas dans une série télé ou les deux héros étaient fous l'un de l'autre mais ne le remarquait pas. Donc non, il devait juste être fatigué, ce qui expliquait très bien les changements qu'il croyait voir.
Et malgré tout, quand il avait doucement tapé sa hanche, c'était juste pour pouvoir encore l'effleurer, comme ces accidents.. Ou pas. Il fallait reprendre le contrôle, cesser ces divagations de l'esprit, c'était trop malsain ! Il y avait un temps et un lieu pour fantasmer. Et ce n'était ni l'un ni l'autre, ni la personne, ni jamais; se sermonna-t-il. Il se le répéta plusieurs fois pour que ça rentre, mais évidemment, il fallut qu'elle le coupe dans sa réflexion en effleurant sa joue, lui arrachant un sursaut. Mais un sursaut différent. Et un frisson. Il tourna la tête, mais seulement à temps pour juste effleurer les lèvres de la jeune fille des siennes. Accident ? Pas vraiment, juste sursaut avant de réaliser la bêtise qu'il allait commettre. De toute manière, il lançait déjà son sort pour qu'elle s'en aille. Heath la regarda descendre, inquiet - mais le dite pas que vous le savez - et vérifiant qu'elle avait bien atterrit, réponse qui lui vint quand il la vit détaler. Le deuxième sort lancé, il glissa du casier à son tour, s'échappa de la pièce, non sans un sort pour fermer la porte comme avec un courant d'air. Le poing serré sur sa baguette, Heath se mit à courir à son tour pour éviter de se faire choper. Elle courait devant, il voyait à peu près sa silhouette. Et allez savoir, il accéléra le pas pour essayer de la rattraper, n'aimant décidément pas l'idée que ça puisse se terminer sur cette note un brin amer à son goût. Et on sait tous à quel point, Heath déteste les choses mal faite.. Non? Bha on le sait maintenant. Il accéléra le pas, et bien qu'il n'était pas non plus un sportif de haut niveau - bien qu'il avait quelque reste des course poursuite à l'orphelinat quand on essayait de le punir - il finit par rattraper Kaprice. Allez savoir ce qui lui passa par la tête, il tendit le bras pour l'attraper et, une fois sa main posée sur son bras, il la força à s'arrêter pour lui faire face. Sauf qu'il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il ferait une fois qu'il l'aurait face à lui une bonne fois pour toute.
Dans les films, généralement, le garçon n'enlaçait il pas la fille ? Et ne lui promettait il pas une danse ? Ou alors ne lui volait il pas un baiser ? Dans les films oui. Pas ici. Heath se contenta de fixer Kaprice comme jamais, laissant sans doute son regard refléter un peu plus ce qui lui passait par la tête. Le regard soudainement très clair, il réalisa qu'il la tenait toujours et la lâcha, un peu brusquement. De peur que ce geste ne soit prit pour autre chose que ce qu'il était .. Bien qu'il était ce qu'il était. Heath Lindermann, dix-sept ans et méchant garçon de Serpentard, venait de courir après une fille pour la rattraper, pour l'arrêter. Pour la regarder. Non le pire, le plus incroyable c'était qu'il venait de courir après une fille ! Pas n'importe quelle fille mais Kaprice Harlington. Se reculant légèrement, il se glissa la main dans les cheveux tout en continuant de reculer, sans vraiment regarder où il allait. « Je .. On se verra au Bal .. » bafouilla-t-il légèrement avant de secouer la tête pour reprendre son apparence froide habituelle. Cessant de reculer, il fixa la brunette, comme dans l'attente de quelque chose - comme peut être que le sol s'ouvre sous ses pieds - et finalement reprit la marche, dans l'idée de retourner aux cachots.. Oublier. Il ne s'était rien passé. Il n'avait pas perdu la face. Il allait retourner aux cachots, se glisser dans ses draps et au matin, tout ceci n'aura été qu'un cauchemar .. Non.. un rêve .. Un affreux rêve.. Non. Un simple rêve. | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Ven 2 Juil - 20:56 |
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| Elle ne s'attendait pas à être rattrapée. Comme dit précédemment, pour elle, la soirée était terminée. Kaprice avait cela de particulier qu'elle aimait que tout soit plus ou moins planifié, dans ce sens: si elle avait prévu de faire quelque chose, elle n'aimait pas qu'on lui dise d'en faire une autre, qu'elle n'avait pas le choix. Donc, dans l'absolu, à moins qu'on ne veuille s'attirer, si ce n'était pas son courroux, au moins sa mauvaise humeur, ou mauvaise volonté, généralement, on ne l'embêtait pas avec ça. Une fête surprise d'anniversaire aurait par exemple été une mauvaise idée. Quoi qu'elle revenait assez facilement sur ce qu'elle pensait une fois qu'elle était dans l'action, et qu'elle en profitait. Mais c'était surtout que tout avait été dit et fait, dans sa tête. Elle s'était déjà projetée dans la salle commune des gryffondors, à méditer devant le feu sur ce qui s'était passé, ou alors à aller se glisser sous sa couette pour juste savourer l'instant et le sommeil qui allait suivre. Quelque chose de simple, et de court, qui la laisserait juste imaginer, se souvenir … Les lèvres d'Heath qui avaient effleuré les siennes. Dans sa course, elle passa un doigt rêveur sur celles-ci. Ça avait été électrique. Un seul instant. Comme si cela voulait dire quelque chose. Comme si … Comme si, oui. Mais pas réellement. Enfin. Elle voulait pouvoir penser à ça, vite fait, sans trop s'y apesantir. Parce qu'après tout, même s'ils s'étaient effleurés toute la soirée, il pouvait bien ne s'agir que de son imagination, pas vrai ? Après tout, au vu de tout cela, à sa connaissance, il ne pouvait s'agir que d'accidents. Ce que c'était peut-être. Sans doute. Alors elle allait juste finir la soirée normalement, en se faisant une leçon de morale de prêter à Heath des intentions qu'il n'avait pas et en même temps de caresser du bout des doigts les endroits où sa peau avait effleuré la sienne, avant de repartir sur un sermon et de finalement s'endormir, épuisée par autant de contradictions. Cela allait être sûrement ça, oui, sans aucun doute même. C'est pourquoi sa surprise fut totale quand une main se posa sur son bras et la força à se stopper en pleine course.
Sa première pensée fut que le type était beaucoup plus agile qu'ils ne l'avaient pensé, et qu'en fait il s'était débrouillé pour passer outre les obstacles, les avait pris en chasse immédiatement et les avait finalement rattrapés. C'était vous dire à quel point elle ne s'attendait pas à ça. Aussi retint-elle sa respiration, avec une pointe de désespoir: tout ça pour ça, et ça n'avait servi à rien ? En un éclair, toutes les conséquences fâcheuses de cet incident passèrent sur l'écran de son esprit jusqu'à ce que le visage d'Heath entre dans son champ de vision. Et l'information mit du temps pour arriver au cerveau. En fait, elle n'arrivait pas à analyser que c'était lui, devant elle. Il falaut donc du temps pour que son nerf optique et un des neurones transmetteurs se mettent d'accord et se donnent mutuellement des baffes pour arriver à transmettre ça. C'était Heath. Nouveau choc dans les synapses, affolement des messagers nerveux. Pourquoi ? Comment ? Qui ? Que? Quoi ? Où? STOOOOP. C'était HEATH qui lui avait couru après et venait de l'arrêter ? C'était HEATH qui tenait toujours son bras et la regardait d'un air qu'elle n'arrivait pas à qualifier tellement elle était en tat de choc et tellement cet air était étrange sur le visage de Heath ? C'était bien Heath qui la lâcha brusquement en se passant une main dans les cheveux d'un air gêné ? C'était HEATH qui avait un air GÊNÉ? C'était HEATH qui bafouillait qu'ils se reverraient au Bal ? C'était Heath qui la fixait comme si elle était censée dire quelque chose ? C'était lui qui était là, ses yeux dans les siens, et qui finalement, tourna les talons avant même que son cerveau n'ait pu tout assimiler ?
Wait a minute … Alors qu'il s'éloignait, regagnant sans doute son dortoir, le cerveau de Kap' se remit en marche, mettant un coup de marche arrière au magnétoscope de sa mémoire. Elle courait. Hath la rattrapait, l'obligeait à s'arrêter et restait en face d'elle, sans bouger. Ce fut dans ce replay qu'elle sentit la tension qui habitait le jeune homme. L'atmosphère, comme électrique entre eux deux. Ce regard, qu'elle ne lui avait jamais vu avant, et dont elle n'arrivait pas à trouver la signification. Ce moment, juste partagé tous les deux, les yeux dans les yeux, en silence. Ses mots, mal assurés, brisant le silence. Et elle, incapable de la moindre réaction. Est-ce qu'il … ? Pas de conclusion. Elle ne pouvait pas en faire, elle n'y arrivait pas. Est-ce que ça voulait dire quelque chose ? Il avait bafouillé ! Heath, monsieur je-ne-laisse-jamais-paraître-mon-trouble. Plusieurs fois, ce soir. Il avait laissé tombé sa baguette. Il avait bafouillé. Oh Mon Dieu. Est-ce que … Non. Elle ne savait pas. Son pauvre cerveau criait grâce, son pauvre coeur battait un peu trop vite. Ou ne battait plus d'ailleurs, elle ne l'entendait pas vraiment, trop occupée à fixer le vide, là où Il venait de partir. Elle n'avait rien dit. Elle n'avait rien fait. En même temps c'était sa faute ! Il abusait, toutes ces règles, changées, il n'allait pas se plaindre qu'elle ne suive pas tout à la lettre, genre qu'elle réponde à un truc pareil ? Ce n'était pas écrit dans la notice du jeu, ce n'était pas normal, elle était complètement paumée et …
Et son oreille lui sauva la mise. Son cerveau voulait peut-être tout simplement avoir un problème dont il pouvait connaître la solution à résoudre. Et son oreille perçut le son de pas sur l'herbe. Le poursuivant. Oui, évidemment. Se remettre à courir.
Même longtemps après qu'elle ait regagné son dortoir, qu'elle se soit roulée en boule dans sa couette, le film passait et repassait sur l'écran de ses pensées.
« Je .. On se verra au Bal .. »
Oui. On verrait au Bal. Elle n'allait demander à personne de l'accompagner finalement. Et on verrait bien ... | |
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Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Lun 12 Juil - 21:52 |
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| HJ : Ah oui, j'ai oublié de préciser, désolée, que ce topic est fini ! | |
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