Encore une fois les élèves allaient retrouver la salle du loufoque professeur Maestriani. Cette fois-ci ils allaient le retrouver assis sur son bureau, balançant ses jambes dans le vide et juste derrière lui, sur le tableau, une énorme flèche tracée à la craie qui ne désignait rien du tout.
Il y avait aussi dans la pièce des bruits de sabots sur les dalles mais bien sûr pas de cheval. Qui aurait eu l'idée de ramener un cheval dans la classe... enfin... rappelons nous que nous nous trouvions dans le cours du Directeur de Serdaigle alors pourquoi pas.
Il y avait aussi un drôle de grognement ou de ronflement. Difficile à dire. En tout cas ça n'avait pas l'air d'inquiéter le professeur

Il chantonnait en attendant les premiers élèves, et aussi les retardataires... il y avait toujours des retardataires. Mais inutile de s'en faire, le professeur Maestriani avait tout un tas d'excuse à disposition des retardataires. Généralement il se plaisait à dire qu'ils avaient rencontré une aventure qui les avait mis en retard, ou alors qu'ils avaient rêvé, ce qui était très bien du point de vue du professeur Maestriani. De même il n'avait rien contre les élèves qui dormaient en cours, ou ceux qui faisaient autre chose. C'était sans doute le seul prof d'ailleurs...
Il attendit que les élèves soient là, ferma la porte d'un coup de baguette et annonça:

- Bien! Aujourd'hui sera un cours un peu particulier. Vous voyez..., il s'interrompit lui même l'air de réfléchir,... ah ben non je suis bête.

Il voyait quelques élèves le regarder bizarrement. Sans doute parce que eux même étaient sur une autre planète (c'est à dire une autre planète que la sienne), mais ça ne l'empêcha pas l'ennuyer.

- Bon. Vous ne voyez pas! mais le sujet du cours est juste à côté de moi. Enfin peut-être que certains verront, et c'est très regrettable. Enfin pour commencer, et pour ceux qui ne le voient pas, quelqu'un aurait-il une idée de ce que pourrait être le sujet du cours, ci désigné par la flèche au tableau?

Comme si ça pouvait les aider de savoir où se trouver la chose invisible qu'ils allaient étudier. Mais enfin, sûrement que dans l'esprit du prof ça avait une utilité.

premier posteur: 50 points, 2e, 25 point, 3e, 15 points

feat. Gretchen McAllister

C'était juste le retour de vacances. Avril n'avait pas encore eu l'occasion de retrouver Maël mais elle avait tant de chose à lui dire. Pas tellement le genre de choses romantiques auxquels vous pourriez penser. Celles là elle les pensait plus qu'elle ne les disait. A la rigueur elle les lui montrait et il n'y avait vraiment plus de quoi douter qu'Avril Adler eût été amoureuse de Maëlan Dashwood. Même les grincements de dents des autres élèves auraient pu vous le confirmer. Mais elle devait lui parler de plus que ça. De ce garçon qu'elle n'avait pas quitté depuis qu'elle était tombé sur lui dans le dortoir le matin même, juste après son option arithmancie. Ce jeune homme qui attirait tous les regards sur eux et dont elle aurait même pu tenir la main.

On entendit Georgie Thompson annoncer à ses copines:

- Si elle rompt avec Maël je saute sur l'occaz'

Et c'était vraiment une chance pour la jolie Gryffondor que la Serdaigle n'ai rien entendu. En vérité elle était un peu préoccupé. C'était le premier cours de Klaus et elle aurait voulu qu'il ait bonne impression de l'école. Malheureuse, le cours avait lieu au premier, dans la salle du directeur de Serdaigle.

« Bien! Aujourd'hui sera un cours un peu particulier. Vous voyez… ah ben non je suis bête. »

Par Merlin… Avril en était maintenant sûre, il allait gâcher toutes les chances de faire bonne impression jusqu'à la fin du cours voire de l'année.. La jeune fille fronça fronça légèrement les sourcils à cette idée, tout en lançant un regard transperçant au professeur. Maintenant Klaus allait avoir l'impression de perdre son temps et il n'y avait -selon Avril - rien de pire que de perdre son temps. Pire encore, elle culpabilisait à se dire que si il était là c'était uniquement pour elle. Un élève vint s'assoir à côté d'eux c'était Nate, qui visiblement connaissait déjà Klaus. Enfin visiblement... il lui avait accorder un petit signe de tête distingué et un sourire ce qui n'était quand même pas rien pour le français qui se contentait généralement du minimum syndical, ce qu'il appelait être poli et correcte. Avril, assise entre les deux garçons, crut bon de préciser à mi-vois pour son frère.

« Je ne l'apprécie pas mais c'est un professeur remarquable quand il ne perd pas le fil. On dit qu'il a été proposé deux fois à l'Ordre de Merlin Première Classe. »

Elle omettrait de précisé qu'on disait aussi qu'il n'avait pas été décoré parce qu'il avait oublié d'aller à la cérémonie. Ce prof n'était vraiment pas le prof préféré d'Avril. Elle le trouvait trop exubérant et puis il utilisait des mots qui ne voulait rien dire à longueur de temps. Encore que cette fois, il s'était abstenu. Mais elle ne doutait pas que le vocabulaire original du professeur Maestriani allait ressurgir d'une minute à l'autre.
Élève studieuse, elle prit le temps d'observer la salle de classe, la flèche qui ne désignait rien et le bruit de sabot avant de répondre à la question du professeur (en levant la main bien sûr).

« A en juger par le bruit je dirais un sombral professeur quoique le grognement n'entrait pas jusque là dans la catégorie des sons que je pouvais prêter à ce genre de créatures.. »
« Le sombral est un cheval reptilien invisible doté d'ailes de chauves souris. On prêtant qu'il porte malheur mais ce ne sont que contes de fées et boniments que les grands sorciers ne prendront pas en compte. Cela va de soi. Par ailleurs c'est une créature remarquablement intelligente. Et pour ce qui est du grognement que Miss Adler n'a pas su identifier je dirais... mmh... un ronflement. Il doit être en train de dormir. »

Ca c'était la très gracieuse Gretchen McAllister, perle de Serdaigle... que tout le monde détestait. Gretchen se retourna vers Avril avec un sourire triomphant. La jolie Adler aurait savourer une remarque cinglante venant du professeur puisque la tête d'ampoule de la classe n'avait pas attendu qu'on lui donne la parole pour parler mais, elle savait que chez le professeur Maestriani, on n'était jamais puni pour avoir couper la parole à un autre. Elle se contenta donc d'afficher un air absolument hautain et indifférent. A ceci prêt qu'elle truva le moyen d'ajouter:

« Si je puis me permettre... », fit-elle très courtoisement ce qui énerverait la blonde à coup sûr,« Les sombrals ne sont pas "invisibles", ils sont doués de la faculté de se rendre invisibles à volonté. Cela fait quand même une différence. »

Disons qu'Avril n'appréciait pas non plus la lettre de rupture que McAllister avait rédigée au nom de Maël et qu'elle avait retrouvée sur sa table de nuit à la rentrée. D'une le petit génie de l'école n'avait pas du tout le même style que le beau Serpentard et de deux, Avril avait confiance en lui. Donc, pas de raison de s'inquiéter, n'est-ce pas?

Le professeur était de parfaitement bonne humeur ce matin là, et voir la nouvelle tête de Mr Adler à côté de Miss Adler à côté de Mr de Saint-Ange à côté de Madame sa non-fille à côté de Mr Dashwood à côté de Miss O'Sullivan-Serpentard (comprenez bien que de tous ces "à côté" certains étaient des "derrière", "un peu plus loin", "devant" etc.) lui aurait presque envie de les obliger à faire tout le cours en chantant mais sachant à quel point certains d'entre ses élèves chantaient comme des casseroles... il s'abstint.

Avril – A en juger par le bruit je dirais un sombral professeur quoique le grognement n'entrait pas jusque là dans la catégorie des sons que je pouvais prêter à ce genre de créatures..
Professeur Maestriani - ...

Mais il n'eut pas le temps de répondre à ça parce que l'une de ses élèves, aux cheveux particulièrement forêyeux, s'empressa d'ajouter quelque chose pour avoir l'air intelligent. Le professeur Maestriani, tapota sur la tête du Sombral qui était attaché à côté de lui, retirant sa main juste comme celui-ci essayait de le mordre. Puis il croisa les bras et regarda les deux catcheuses, avant d'annoncer:

Professeur Maestriani - Fin du premier round! McAllister vous êtes out. Bref. Un sombral oui quoique pas exactement un sombral. Vous avez toutes les deux flumbé quelque chose dans votre analyse. La réponse était: deux sombrals enragés. Vous vous rendrez vite compte que ce n'est pas tout à fait la même chose, d'où le ronflement d'ailleurs. Puisque vous avez tous survécu au cours déprimant de la dernière fois, j'ai jugé qu'il serait intéressant pour vous de profiter du contexte... dantesque qu'il y a dehors - sans mauvais jeu de mot. Mais bon il se trouve que notre charmante directrice n'a pas vraiment trouvé l'idée frabieuse, surtout à cause de la sortie dans le parc en fait! Donc!!

Au moment où il lançait son édonc" magistral, un éclair rouge barra le ciel est il se mit à pleuvoir. De toute façon comme il faisait nuit en permanence ça n'était même pas plus déprimant que ça. Juste un peu... terrifiant pour ceux qui avaient peur des orages spectaculaires.

Professeur Maestriani - Donc! J'ai amené l'idée à vous et j'ai trouvé ça. Le but du cours sera bien évidemment de trouver un moyen sûr de transporter ces charmantes créatures jusqu'au ministère, sans se faire mordre. Il serait véritablement regrettable de retrouver un Mr. Dashwood enragé, quoique, je suis certain que certaines ici n'y trouveraient rien à redire. Allez approcher, on ne va pas gratter du papier aujourd'hui.

Comme dans aucun de ses cours d'ailleurs. A croire que pour lui les bureaux n'étaient là que pour que les élèves puissent s'y affaler. Un coup de baguette et pour cette fois il n'y avait plus de bureau du tout.

Professeur Maestriani - Cageasombrero!, lança-t-il .

Et comme il promenait ses deux sombrals invisibles vers le milieu de la classe, un immense cercle de flammes bleues sans chaleur apparu. Ce n'était pas la première fois qu'on le voyait inventer des sortilèges apparemment débiles mais effectivement... plus qu'utile.

Professeur Maestriani - Alors? Des idées?

Matthias était en retard. Pour la première fois en sept ans, il était en retard à un cours. Non pas parce qu'il était malade, non plus car il s'était rendormi ou car il s'était perdu. Il s'était arrêté au milieu d'un couloir, et avait regardé le ciel, avec un sentiment de peur irrépressible. À chaque fois qu'il regardait ce ciel, il se disait qu'ils étaient là, quelque part ces démons, et qu'ils viendraient tôt ou tard. Il n'avait pas vu Keith ce matin, en quittant l'appartement. Il avait juste pris de quoi suivre les cours, mais... même ça, il n'avait plus vraiment envie. Lorsque la sonnerie résonna, Matthias reprit le chemin vers la salle de cours, d'un pas lent et calme. Bientôt, il n'y eut plus personne dans les couloirs. Il avança encore. Il venait de rater dix minutes de cours. Et il s'en foutait. Il toqua et poussa la porte, priant pour que Wednesday ne soit pas elle aussi en cours, mais finalement, non. Il n'y avait personne d'autre que les élèves habituels, et le professeur... ah, oui. Deux sombrals aussi. Que lui voyait parfaitement. Il tiqua, son regard resta sur la gueule des deux bêtes, et un instant, il ne parla même pas, n'avança pas non plus. Les sombrals, oui... Il en a déjà vu dans le passé. Mais avant, il ne pouvait pas vraiment les voir. Il relève son nez, regarde la classe, puis le professeur. Il tousse finalement, et souffle avec un petit sourire :

« A défaut d'abraxans et d'ethonan, nous avons le droit à étudier le sombral?... dire que j'allais rater ça. » Matthias referma la porte. « J'ai regardé gyrait la bise dans le parc, et j'ai été absorbé par l'herbe qui vomblait dans les vabes. Les ombres frimant sur les fleurs... m'ont capturé. Excusez moi d'exabuser de votre patience. »

Le blond eut un petit sourire désolé et rejoignit sa place, sans plus de cérémonie. On pourrait croire qu'il se forçait à dire ce genre de chose, comme pour se calquer à ce que ce bon professeur faisait et était, mais la réflexion était plus profonde. Imaginez vous une langue peu commune, une langue frabieuse, qu'il faudrait parler en présence d'un certain type de personne. Au fil du temps, Matthias avait retenu les mots, les expressions, la tournure des phrases et leur composition, et par instinct, comme il l'avait fait quand le Cardinal Sirius parlait en italien, il reproduisait les phrases, avec du sens, et finalement, il parlait. Il parlait même frabieusement bien. Ça ne lui donnait pas plus de plussoyance, mais au moins, il savait qu'il serait comprit par le professeur, à défaut de l'être par tout le monde. Il se posta quelque part entre Gretchen et un poufsouffle sans nom, ou tout du moins un de ceux qu'il ne connaissait pas. Pas de bureau, un cercle de flamme. Ils s'apprêtaient à faire un exorcisme? Il regarda un peu plus loin sur sa gauche, et remarqua Joleene. Il eut un sourire sympathique et doux, puis reporta toute son attention sur le cours. Keith n'était pas là, alors il devrait se débrouiller pour savoir ce qu'ils allaient devoir faire. Aucun problème. Il pouvait le faire. Il en avait les capacités.

Le prof promenait ses yeux avec un espèce petit sourire qui trahissait qu'il devait avoir une chanson dans la tête. Il observait chacun de ses élèves griffonner leurs idées, plus ou moins bonnes d'ailleurs. Il y en avait qui n'écrivaient même rien du tout préférant sans doute rêvasser. La porte s'ouvrit et le professeur Maestriani sur sauta. Une sauterelle origami tomba de sa poche et alla se carapater sous le bureau...

« A défaut d'abraxans et d'ethonan, nous avons le droit à étudier le sombral?... dire que j'allais rater ça. »
« Dire que vous alliez le rater... »
« J'ai regardé gyrait la bise dans le parc, et j'ai été absorbé par l'herbe qui vomblait dans les vabes. Les ombres frimant sur les fleurs... m'ont capturé. Excusez moi d'exabuser de votre patience. »
« Mais non voyons vous avez eu raison. D'ailleurs tout le monde aurait du faire pareil. », il jeta un coup d'oeil à sa montre avant d'annoncer,« D'ailleurs c'est une idée absolument splendifique! La semaine prochaine je ne veux pas vous voir avant 9h15. Ce qui arriveront à l'heure seront... punis. »

Bref la couleur était annoncé. Il fit un tour de classe, ayant vaguement expliquer à M. De Salamine ce qu'il fallait faire, zyeutant par dessus une épaule ou une autre pour voir ce qui s'écrivait et grimaçant parfois quand il n'y arrivait pas. Enfin une élève prit l'initiative. Il adorait les initiatives. Que dire même: c'était un grand fan d'initiatives!

Joleene: -Il me semble que pour tout ce qui touche aux Sombrals, le mieux est quand même de les voirs. Mais on va éviter de commettre un meurtre en pleine classe afin que tous les monde puisse les voir...
- Amoureusante idée... mais je crois que le professeur Grey ne cautionnerait pas.
Non, je suggère que tous ceux qui, comme moi, ont la malchance, ou la chance finalement, de les voir soient les seuls à s'en occuper. Il faut savoir une chose sur les sombrals, c'est que ce sont des animaux finalement très affectueux. Une simple caresse, un contact de la main les apaise en temps normal. Pour ce qui est du fait qu'il soient enragés, nous pourrions utiliser des muselières en peau de dragon, mais ça serait bien trop long à mettre en place et légèrement risqué même si un Pétrificus Totalus aurait largement aidé. Je propose un sortilège de mutisme. Ils ne pourront ainsi plus ouvrir la bouche et ne seront plus dangereux. Il suffira de les monter vers le ministère en essayant de les calmer un maximum par notre contact.
« Va pour le sortilège de mutisme, frabieusante idée Miss O'Sullivan. En revanche, votre plan suggère que la moitié de la classe se serait faite enragée si vous et Matthias n'aviez pas été là. Ca ne va pas du tout. Ne soyons pas si élitiste. Vous l'avez fait remarquer le problème pour la plupart d'entre vous est de voir ces créatures. Idée qui vous aura rapporté cinq points en plus des vingt que je viens d'accorder à Poufsouffle. Bref, l'idée est bonne à ce détail près. Voyons ce que les autres auront trouvé comme solution au problème de la vue. Vous êtes tous notés je vous rappelle, par binôme, donc ne comptez pas que Miss O'Sullivan travaille pour vous tous... »

Il s'écarta pour laisser Miss O'Sullivan exécuter la première partie de son plan, gardant un oeil sur elle pour voir comment elle compter ne pas se mettre en danger. Inutile de dire qu'il n'était pas question de la laisser entrer seule dans le cercle de flammes.





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Monsieur le fou... Non, Joleene. Dante était loin d'être fou aux yeux de Matthias. Il était un peu comme un personnage de roman burlesque, un homme digne du non-sens, de ceux qui prennent la vie d'un autre côté, un peu plus oblique, et qui n'en vivent pas plus mal. Dans le fond, Matthias admirait ce genre de personne qui arrivait sans mal à se détacher de l'univers qui les entour, de cette réalité, frabieusement frappante. Ce genre de personne qui ne s'intéresse guerre au langage des hommes et qui parle en se comprenant, eux seuls ou pas. Il est vrai de dire que le langage est typique des hommes, car un homme, quand il parle, se comprends forcément, même si pour le reste du monde, ce n'est qu'une étrange chose, une accumulation de lettres et de chiffres. C'est quand on ne se comprends plus qu'on est plus un homme. Personne ici n'est fou, que celui qui ne croit pas l'être. Matthias l'est, il le sait. Il est fou de Keith. Et c'est une folie des plus douloureuses, pour un garçon saint comme lui, qui a grandi dans un univers stérile et replié sur lui-même.

« Monsieur, on a une idée, on peut tester ? »
« C'est une mauvaise idée. »

La voix de Matthias, aussi douce, avait prit un certain ton ferme cependant. Il regarda Joleene, Dante, puis finalement Joleene.

« Je ne pense pas que tu aimerais que l'on te verse de l'encre sur toi. D'une, c'est contre mon éthique que de faire à quelqu'un ce que l'on ne veut pas me faire. De deux, si on verse de l'encre sur ces créatures, elles seront furieuses et nous mordront. Un sort de mutisme? Soit. Cela permettra aux sombrals de fermer leur bouche, mais le Sombral est un cheval ailé de type reptilien : il mettra des coups de sabot, et secouera ses ailes, comme n'importe quel dragon en état de choc. » Il observa les deux créatures, agitées par le monde qui l'entourait, trop de monde. Il regarda Dante, et reprit, d'une voix plus calme : « Le but serait donc de montrer à tous à quoi ressemble un sombral? Alors faîtes un tableau, un dessin. C'est un partage, un don. Que celui qui voit le sombral le fasse voir aux autres. Mais c'est tout simplement impossible pour moi de concevoir qu'une créature que l'on ait faite invisible puisse devenir visible, pour le bon vouloir d'une classe curieuse. »

Tête de boeuf? Juste un peu. Matthias ne voyait pas les choses comme les autres. Lui, ce qu'il voyait, c'était qu'à cause de sa vie, il pouvait voir un sombral. Et ça, si cela pouvait captiver les adolescents, que de voir ce qu'on ne peut voir qu'à une condition, alors... Alors ce n'était qu'un plaisir malsain, une curiosité mal placée. La curiosité est un défaut abominable. Pas aussi grave que l'hybris, qui fait croire aux gens qu'ils peuvent changer à volonté ce qui devrait ne jamais être changé. Les choses sont ainsi ; elles ne devraient pas avoir à changer sous quelques prétextes que ce soit.

Dante n'avait jamais bien compris le pourquoi de cette manie que les élèves avaient tantôt de bondir de leur chaise ou d'agiter la main quand ils voulaient prendre la parole. A croire qu'ils avaient peur qu'on ne les voit pas, ce que Dante pouvait comprendre vu la toute petite taille de certain de ses élèves mais pour d'autres... cette pratique restait une énigme. Il avait bien tenter une fois de porter des lunettes à quintuple foyer pour leur montrer qu'il les voyait bien mais le résultat s'était révélé calamitable: il avait passé son temps à prendre des billets de parterre et avait fini par demitourner jusqu'à son bureau à cause d'une abomineuse migraine.

Joleene :- Monsieur, on a une idée, on peut tester ? ,demanda Miss O'Sullivan.
« C'est une mauvaise idée. »
« Alors si c'est une mauvaise idée il vaut mieux ne pas la tester. » ,répondit le prof visiblement perplexe.

Mais il gardait son éternel sourire tranquille, regardant les sombrals piaffer rageusement au milieu du cercle des flammes bleues.

« Le but serait donc de montrer à tous à quoi ressemble un sombral? Alors faîtes un tableau, un dessin. C'est un partage, un don. Que celui qui voit le sombral le fasse voir aux autres. Mais c'est tout simplement impossible pour moi de concevoir qu'une créature que l'on ait faite invisible puisse devenir visible, pour le bon vouloir d'une classe curieuse. »
« Votre conception de partage est tout à fait amoureusante monsieur de Salamine. Quelque part, si nous avions des objectifs plus humanitaire je me ferais un devoir de clore ce cours en disant que vous avez trouver la seule réponse qui puisse avoir un tant soit peu d'importance. Mais ce n'est pas l'objet de ce cours. »
Joleene:-Je pense alors, monsieur le professeur , que votre énigme n'a pas de solution éthiquement réalisable. Et je pense que ceux qui comme Mr de Salamine voient ses magnifiques créatures n'en sont pas fier et préfèreraient rester dans le flou comme nombre de mes camarades. A noter, que je ne me compte pas dans ce nombre, d'où ma réaction inappropriée.

Le professeur s'éclaircit la voix, parfaitement ravi de voir qu'on l'abreuver de réflexions et de questions intelligentes. Il appréciait toujours que ses élèves échangent avec lui d'où le fait qu'il n'ait jamais vu le moindre intérêt à leur faire gratter des kilomètres de papier.

« Mh. Je pense que vous passez à côté d'une donnée essentielle que voici: la question n'est pas de savoir qui dans cette salle est capable de voir ces sombrals, ni même de trouver un moyen pour que chacun les voit ce qui, comme vous le soulignez serait étiquement inacceptable quoique fort intéressant d'un point de vue pédagogique, mais je doute que l'on trouve un volontaire à l'exercice du sacrifice humain. Non. Pensez pragmatique. Vous avez un problème et UN SEUL ici. Vous avez deux créatures potentiellement - que dis-je frabieusement! dangereuses que vous ne pouvez raisonnablement pas garder ici. Trouvez simplement le moyen de les rendre localisable par tous afin que nous puissions les évacuer... En leur mettant une couverture sur le dos par exemple... il est vrai que, dans un autre contexte, à vous deux vous n'auriez pas eu à vous poser la question de la visibilité, mais nous travaillons en groupe et ne vous ai-je jamais appris que la première erreur à ne pas faire lorsque vous avez à affronter ce type de situation, était de négliger l'appui que pouvait vous apporter vos amis - tout aveugle qu'ils soient pour le coup? »

Et en même temps qu'il parlait, le professeur pénétra le cercle de feu, se défie de sa longue cape et la jeta sur le dos des deux sombrals qui, s'ils s'enragèrent un peu plus au début, finir par se recentrer sur les élèves plutôt que sur la cape.

« Bien. Vous pouvez remercier Monsieur de Salamine et Miss O'Sullivan pour vous avoir fait partager le fruit de leur réflexion. Maintenant j'aimerai que nous évacuions nos deux sombrals, et dans le calme si possible.»

Encore une fois il les regardait faire, vigilant mais volontairement effacé. L'espace d'un instant ces deux sombrals étaient leur problème et il allait les laissé se débrouiller sans intervenir, à moins que ça ne devienne trop dangereux.
L'un des deux sombrals raclait furieusement les pavés de ses sabots, l'autre envoyait des coups de tête nerveusement dans le vide.


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