Elle était furieuse, enfin plus que furieuse elle était surtout inquiète. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de le laisser dormir en dehors de sa cage aussi ? Elle savait qu'il était curieux, mais elle n'avait pas prévue pour autant qu'il réussirait à se faufiler hors de la salle commune. Elle le pistait maladroitement depuis presque deux heures et elle n'arrivait toujours pas à apercevoir le bout de sa queue, alors oui elle avait bien le droit d'être en colère contre elle même. Quelle sale bête. Lui faire payer sa négligence comme ça quoi... Elle le sentait pas très loin, mais ce fichu sort de lien n'était pas des plus précis. Elle siffla en promenant ses doigts comme pour jouer le long du sol, agitant même dans la pénombre des cachots, sa friandise préférée. Rien à faire. Sale bête ! Pour toute réponse, une traction sur le lien et un couinement joyeux. Il se foutait d'elle ! Il s'amusait à la faire se balader un samedi matin à sept heure du mat' en chemise de nuit dans un endroit pareil ! Elle en aurait gueulée si elle avait pu. Quand elle le coincerait, elle le collerait au bain, puis elle le priverait de câlins et de grattouilles. Et fini les friandises et les jeux aussi ! Elle se remit à lui courir après, guider par le lien entre son bracelet et le collier que portait Fifre. Au moins avait-elle eue la bonne idée d'acheter cet accessoire là. ses yeux brillèrent subitement d'une joie féroce en voyant le bout de la queue de son furet fugueur tourner au bout d'un couloir, elle le tenait cette fois-ci ! Elle s'en réjouissait d'avance, d'ici cinq minutes elle retournerait se coucher en silence et elle échapperait à la honte d'avoir été vue courir après Fifre en chemise de nuit à travers les cachots.

Ouais c'est ça ! Pourquoi ça ne marchait jamais comme on le voulait la vie ? A peine, avait-elle tournée à son tour qu'elle se stoppa net sur place. Ah non ! Son furet se tenait immobile et la regardait d'un air qu'on aurait pu qualifier de moqueur, mais il se trouvait à hauteur d'yeux... dans les mains d'un autre élève. Ah mais non quoi ! Un élève qu'elle connaissait assez bien de vue, dire que leurs rapports étaient tendus aurait été encore trop gentil. Mais pourquoi ça lui arrivait à elle quoi ? Elle resta immobile sans réagir devant lui, elle devait faire quoi là ? Lui prendre Fifre des mains et partir se cacher en courant ? Laissez Fifre aux mains des serpentards et partir se cacher en courant ? Ou alors tenter de faire comme si de rien n'était prendre ses jambes à son cou et laisser Fifre se cacher en courant. Mais pourquoi lui quoi ? Pourquoi avait-il fallut qu'elle tombe précisément sur LUI ? Tao n'était pourtant pas dans le coin...

Aïe, aïe, aïe... Qu'est-ce qu'elle était censée faire en de telle circonstance ? William Slayers était vraiment la dernière personne qu'elle aurait voulue croiser dans ce genre de situation. Il faudrait vraiment qu'elle songe à demander à Tao si son truc là... sa guigne, était contagieuse. En tout cas Fifre ne perdait rien pour attendre, lui. Elle le foudroya du regard l'air de dire :"continue de te moquer et je vais te coller dans une boite à chaussure".

William – Il est à toi ?

Elle releva les yeux l'air un peu bête. Mince, il attendait quand même pas qu'elle se mette à jaser, si ? Où était Tao quand on avait besoin d'elle ? Cette feignasse devait surement dormir encore, bien au chaud sous la couette, elle aussi allait l'entendre, enfin façon de parler. On n'avait idée de laisser ainsi sa meilleure amie faire la chasse au furet toute seule à sept heure du mat'. Elle hocha timidement de la tête pour répondre à William et tendit les mains en avant avec un air interrogatif pour qu'il lui rende Fifre.

C'est drôle à le voir habillé comme ça dans les couloirs un samedi matin si tôt... Elle ne l'aurait pas cru si on le lui avait raconter, vraiment elle ne l'imaginait pas matinal. Machinalement elle tira un peu sur l'ourlet de sa chemise de nuit en se dandinant d'un pied sur l'autre, pas qu'elle soit particulièrement gênée, mais c'est qu'il faisait plutôt frais pour se balader comme ça. Et il était tout à fait hors de question qu'elle rentre sans son furet fugueur.

Elle pouvait lire dans son regard toute la frustration et une certaine pointe d'indignation mécontente devant son mutisme. Mince ! Ça allait être de sa faute à elle en plus ! Elle soutint son regard sans ciller, un peu curieuse, lorsqu'il se mis à la détailler de la tête aux pieds, affichant un air plus que moqueur.

William – Jolie tenue. Je ne suis pas persuadé que tu gagne un concours de mode avec ça mais… c’est joli.

Bêtement, elle baissa les yeux sur le tee-shirt extra large qui lui servait de chemise de nuit et lui arrivait aux genoux, un tout blanc avec pour seule décoration une phrase qui proclamait un "chieuse et fière de l'être" en gros caractères gras et noir. Tout à fait impossible à manquer. Prenant subitement une teinte cramoisie, elle releva les yeux pour le foudroyer du regard l'air de dire "tu me touche, j'te bouffe" et tapa du pied par terre pour manifester sa propre indignation... avant de ravaler une petite grimace douloureuse en se remémorant soudainement qu'une dalle de pierre brute ça faisait mal, pieds nus.

Non mais oh ! Il se prenait pour qui lui, là ? Depuis la rentrée en septembre, il n'avait pas arrêter de l'asticoter avec son handicap et il se permettait en plus des commentaires pareil en prenant en otage son furet ! Pire ledit furet prenait fait et cause pour son tourmenteur ! L'infâme traître ! D'une manière aussi vive que peu diplomatique elle lui exprima en langages des signes, le fond de sa pensée.

William – Qu’est-ce que tu fais avec tes mains ?!?

Sigh... Elle lui aurait bien répliquer qu'elle dansait la macaréna dans un couloir désert en petite tenue devant un garçon inconnu, le samedi à sept heure du mat'... Mais vu sa petite lueur de compréhension au fond de l'œil qui avoisinait le niveau d'une fosse sous-marine, elle aurait été la seule à en rire. Comment était-elle censée lui faire comprendre quoi que ce soit ? Oh elle s'y essaya bien pendant cinq bonnes minutes à lui expliquer par des signes simples à quel point elle souhaitait juste récupérer son furet pour retourner se coucher avant que le reste du château ne se réveille et que la moitié des pouffsoufles et des serpentards ne la voit comme ça en allant prendre leur petit déjeuner... Avant de laisser tomber en même temps qu'elle se laissait glisser le long du mur pour s'assoir par terre, prenant sa tête entre ses mains, frustrée.

Flûte ! Comment se faire comprendre quand on était muette, par un abruti de serpentard surement encore à moitié endormi ? Elle pianotait machinalement sur ses tempes en essayant de se mettre à sa place avant de se figer un peu. Peut être y allait-elle simplement trop rapidement ? Écartant ses mains de sa tête, elle se tourna de nouveau vers lui, toujours assise et s'y réessaya au ralenti, exagérant ses mouvements, décortiquant ses signes à l'extrême. Puis une nouvelle fois. Et une autre encore. Et une autre. Mes mains. Regarde mes mains. Regarde les quand je te parle bougre d'ahuri congénital !

Elle en aurait sautillé de joie en voyant la lueur de compréhension traversé son regard. Quoique, peut être se serait-elle retenue devant lui... et peut être pas, allez savoir... C'était trop beau elle avait enfin réussie à lui faire comprendre un truc...

William – Aaaaaah mais t’es sourde ??? Tu pouvais pas le dire tout de suite !?!

Ou pas. Elle prit sur elle dans un rare élan de self-contrôle pour ne pas se mettre à en pleurer de frustration. Ou de rage, allez savoir encore une fois... Elle inspira plusieurs fois pour se calmer avant de secouer la tête négativement. Sourde, la bonne blague... valait mieux l'être qu'entendre ça tiens... Elle mit sa main en cornet prêt de son oreille avant de resecouer négativement la tête, grimaçant fortement comme écœurée par l'idée avant de croiser ses index sur sa bouche close. Là était-ce plus clair pour lui comme ça ? Où lui fallait-il en plus un dessin ? Elle mit les poings sur ses hanches en le considérant silencieusement, une petite moue boudeuse sur les lèvres. C'est qu'elle commençait vraiment à se geler ses petites fesses dans ce couloir, elle n'était pas habillée chaudement, elle. Et elle voulait vraiment récupérer son furet.

William – Ooooooooooh non tu es MUETTE c’est ça ?

Amen, hallelujah et beurre de cacahuète ! Là, pour le coup elle l'aurait presque serrée dans ses bras. Quoiqu'avec sa réputation et son sourire pervers, le serrer contre soi quand on était en chemise de nuit devait être une sorte d'invitation pour lui. Elle se pencha un peu en avant comme pour le dévisager par en dessous, avant de se redresser en se disant une nouvelle fois que son geste allait être mal interprété. Elle n'aimait pas trop l'air un peu condescendant qu'il afficha, mais fut agréablement surprise de le voir tendre la main vers elle.

William – Tu le veux ?

Elle afficha un petit sourire ravi, en acquiesçant, tendant les mains pour le récupérer et le prendre dans ses bras, en profitant pour lui grattouiller la tête oubliant d'un seul coup toutes les menaces et autres punitions qu'elle avait prévue lui infliger. Sale petite fouine qui fait peur à sa maîtresse, va. Tout à coup elle se sentit observée, avant de relever les yeux sur William et de se rendre compte qu'elle devait être vaguement ridicule, debout à sept heure du mat', les fesses à l'air dans un teeshirt trop grand, en train de faire des câlins à un furet endormi. Elle se mit à devenir cramoisie.

William – J’te fais peur ?

Ouais c'est ça... Pis quoi encore ? Si elle garda sa teinte cramoisie, du moins la nuance vira d'un rouge gêné à un rouge furieux, alors qu'elle se plantait devant lui pour le toiser du regard d'un air tout sauf effarouchée. Bon il faut dire que cela ne fait pas forcément l'effet escompté quand vous étiez forcée de lever la tête pour foudroyer quelqu'un du regard. Et peut être était-ce aussi pour ça qu'elle fulminait autant. Ou peut être était-ce son petit air provocant, presqu'arrogant, sur de lui. Elle jugea tout à coup qu'elle ne l'aimait pas beaucoup.

William – J’peux comprendre. Un mec aussi génial que moi ça intimide souvent.

Rectification. Elle le détestait. Et elle entreprit de le lui faire bien comprendre, enfonçant son index dans ses côtes flottantes avant de lui décrire par de brefs et secs gestes tranchants de la main, tout ce que sa génial attitude lui inspirait. C'est à dire surement plus de dédain que d'admiration.

Il n'y avait rien de plus énervant qu'un type, plus grand que vous, qui lève les yeux au ciel quand vous lui parlez. Déjà qu'il ne semblait pas comprendre grand chose... mais ça la petite jaune et noire s'en fichait royalement, elle avait relégué ce "détail" dans un coin de sa caboche pour pouvoir l'assaisonner gestuellement. Elle fronça les sourcils en le voyant se reculer un peu et eut un mouvement de recul en le voyant braquer sa baguette sur elle, lançant un sortilège qu'elle ne connaissait pas sur elle.

William – Sermonis Cuncti.

Elle fit un petit bond en arrière, méfiante, mais il ne semblait pas vouloir lui relancer un sortilège. Qu'est-ce que c'était ? A part le bref scintillement bleu, elle n'avait rien ressentie. Elle se palpa prudemment sans arrêter de le surveiller du coin de l'œil, sans rien remarquer de différence, pas de couleur bizarre, de cheveux en plus ou en moins, de sensations désagréables. Il semblait la regarder d'un air curieux, attentif. Elle n'aimait pas ça, qu'est-ce qu'il attendait avec appréhension comme ça ?

Gaëlle - Qu'est-ce que tu m'a fait ? C'était quoi ça ?'Pff... quel guigne, ce crétin ne comprends rien de toute manière songea-t-elle'Tss... de toute manière je perds mon temps avec toi. Pauvre type !

Furibonde, elle lui tourna le dos ostensiblement avant de commencer à s'éloigner, l'air visiblement de très, très, mauvaise humeur.

Bon d'accord elle n'était pas réellement furieuse contre lui. Pas tout à fait. Mais bon à sa décharge elle était debout depuis cinq heure du mat' et avait passé tout son temps à courir après son furet qui semblait s'être fait une joie de jouer à chat à travers ses couloirs humides et glacials. Si elle avait su qu'elle mettrait autant de temps à le rattraper sans doute aurait-elle pris la peine de s'habiller plus convenablement, mais non, elle se gelait littéralement son p'tit cul pour avoir été trop vive. Pff... et dire que Tao elle, passait sa matinée sous la couette. C'était impardonnable. Surtout quand on devait se coltiner, en plus d'un furet casse-couille, un idiot charmeur et borné. En lui tournant le dos, elle n'avait qu'une idée en tête : retrouver son cher oreillé et sa couette toute chaude... et peut être aussi le corps tout chaud de Tao, quand on avait une bouillotte comme amie, on s'en servait, non ? Ben non... Fallait croire que c'était trop demander...

William – Pauvre type ? Vraiment ? Tu ne trouve pas que tu y va un peu fort ?

Elle allait le rembarrer vertement, quand elle suspendit subitement ses mains en l'air, littéralement scotchée. Il venait de dire quoi là ? Elle se reprit, un peu hésitante.

Gaëlle - Tu... comprends ce que je signe ?', un instant il ne comprenait rien, l'instant suivant il saisissait parfaitement... ah oui... évidement...' C'était ça ton sortilège bizarre ? Un sort de compréhension ?

Elle signait ses mots lentement, comme s'il comprenait mieux comme ça, un peu hésitante sur la conduite à tenir, elle rivait sur lui un regard toujours aussi énervé... mais avec une pointe de curiosité qui n'était pas présente auparavant.

D'un coup sa colère s'embrasa immédiatement. Non mais il lui prenait quoi à celui-là ? Il était qui pour lui faire des reproches pareil alors qu'il la harcelait depuis des mois pour la forcer à aligner trois mots qu'elle était de toute manière bien incapable de prononcer ? De dépit elle tapa du pied par terre s'arrachant une demi grimace, foutue dalle de pierre !

Gaëlle - Ohé, redescend un peu de ton petit nuage hypocrite, tu veux ? Depuis Septembre t'arrête pas de m'enquiquiner et maintenant c'est moi qui suis longue à la détente ? Arrête un peu tu veux ?

Elle prit un air revêche, essayant de ne pas se mettre à grelotter en tirant sur l'ourlet de son teeshirt, avant de se retourner de nouveau vers lui.

Gaëlle - Pourquoi j'y arriverais pas ? Tu me crois trop stupide pour ça ? A moins que tu pense que parce que je suis une fille, je suis forcément moins douée que toi ?

Vraiment... La journée commençait vraiment très mal...

Elle n'avait même pas entendu la totalité de ce qu'il lui racontait, complètement soufflée par sa première attaque. Elle aurait pu encaisser tout le reste sans broncher, sans réagir. Mais pas ça. Ça, elle ne le pouvait pas, c'était trop brutal, trop mesquin comme attaque. Oui elle se sentait seule par moment, mais pas au point de faire la catin et de sauter sur le premier venu ! Elle avait une meilleure opinion d'elle même pour se conduire comme ça ! Elle avait reculée d'un pas sous le choc. Personne ne l'avait plus blessée aussi durement que sa propre famille qui l'appelait petite bâtarde. Elle le fixa d'un regard intense, la colère et la tristesse se disputant ses traits. Elle arborait une petite moue comme si elle menaçait de fondre en larmes d'un instant à l'autre. Mais lui continuait, et parlait, et en rajoutait encore, encore. Il eut juste le temps de terminer sa phrase que l'on pu entendre à travers les couloirs du sous-sol, les échos d'une claque magistrale. Elle lui avait éclater le coin de la lèvre mais ne le remarquait même pas, sa joue devait être douloureuse et commençait à arborer la trace de la main de Gaëlle. Une nouvelle claque, puis une autre, moins vives, suivirent. Elle le dévisageait avec une expression proche de l'écœurement.

Gaëlle - Comment ose-tu dire ça de moi ? Me traiter de trainée, sans même avoir chercher à me connaitre ? Tu pensais que je voulais pas te parler ? Que je te détestais ? Voilà, c'est fait et tu es seul responsable. Je te déteste ! Ne m'adresse plus jamais la parole, tu comprends ? Mieux vaut encore passée pour une trainée qu'être un sale gosse pourri-gâté et imbu de sa personne dans ton genre ! Tu me débecte Slayers ! Tu me débecte !

A mesure qu'elle signait, ses mouvements s'était fait plus violents, plus saccadés. Elle tremblait presque d'une colère mal contenue, ses derniers signes avait été si vifs et secs que s'en était presque un hurlement. Puis quelque chose se rompit en elle, une tension, un point de non retour. Elle glissa par terre, le visage enfoui dans le pelage du furet, l'imbibant de grosses larmes silencieuses. Ses épaules tressautaient doucement sous les sanglots qu'elle tentait de réprimer.

Elle ne voulait pas relever la tête vers lui, elle ne voulait pas qu'il la voit pleurer comme ça, en général elle ne pleurait jamais devant personne, elle arrivait toujours à s'isoler dans un coin pour le faire. Et c'était d'autant plus humiliant pour elle, qu'elle pleurait devant le responsable de son chagrin. Oh oui, elle avait bien vu qu'il se mettait à son niveau avec une sorte d'hésitation. Elle le voyait bien, il était mal à l'aise, maladroit dans son attitude contrairement à l'instant d'avant. Elle frémit légèrement quand il posa ses mains sur ses genoux, elle n'avait pas très envie qu'on la touche, surtout lui en fait... mais à entendre sa voix et à voir son changement d'attitude, curieusement, elle trouvait ça... touchant. Bon elle restait très fâchée contre lui, et très malheureuse également, mais elle releva les yeux peu à peu, ses mèches qui pendaient entre eux lui offrait un assez bon compromis. Elle essuya distraitement les quelques larmes qui s'attardaient encore, comme si de rien n'était. Ça aussi, tant qu'il ne lui dirait rien, elle pouvait toujours feindre de ne pas avoir pleurer, même si ni l'un, ni l'autre n'était dupe.

Gaëlle - Ça va... arrête de geindre d'accord ? C'est rien.

Elle se releva un peu trop vite, comme pour masquer sa gène et lui tendit la main pour l'aider à se relever à son tour.

Gaëlle - Mh... je... suppose... que je te dois des excuses... aussi, non ? J'ai signée mes mots un peu trop vite aussi, j'ai passée les deux dernières heures à courir après ce petit monstre et euh... enfin bon... voilà quoi... Désolée. De m'être énervée.

Elle se dandinait un peu sur place comme une petite fille prise la main dans le pot de confiture en tenant son furet devant elle, un peu comme on aurait tenu un bouclier pour se protéger. Elle ne savait pas trop quoi dire en fait. Sur le coup, elle était très en colère... maintenant elle se sentait un peu bête de s'être emportée.

Gaëlle - Et toi, c'est quoi ta raison pour trainer dans les couloirs à cette heure là un jour pareil, à part pour lancer des sorts aux jolies filles ?

Elle pinça les lèvres aussitôt, zut, elle avait voulu dire quelque chose pour détendre l'atmosphère et voilà qu'elle balançait ce qui pouvait passer pour une raillerie. Elle n'était vraiment pas douée avec les gens des fois...

Sans le vouloir il se mit à sourire, un brin amusé. Il ne se moquait pas d’elle mais cette façon qu’elle avait de se comporter lui rappela Willara. C’était toujours ainsi que réagissait les personnes fières lorsqu’elles étaient prises en flagrant délits de « faiblesses ». Elle devait sûrement se sentir misérable de pleuré devant lui et à sa place il se serait sentit dans le même état, étant persuader qu’un homme un vrai ne devait rien ressentir et encore moins montrait ses émotions aux autres. Mais Gaëlle n’avait vraiment aucune honte à avoir. Il la trouvait plus touchante qu’autre chose et il était le premier à respecter la fierté des autres et pour rien au monde il n’avouerait qu’il l’avait vu pleuré. Peu importe qu’ils soient amis ou pas. D’ailleurs… Elle avait pleuré ? Tiens c’est bizarre il ne s’en souvenait déjà plus. A croire qu’il n’avait rien vu du tout.

Elle se releva alors avec hâte et lui tendis la main pour le relever. En d’autre circonstance il se serait lever sans son aide, préférant se débrouiller seul mais étant donné la situation il se laissa faire sans broncher.

Elle se remit à signer et il resta perplexe lorsqu’il l’entendit s’excuser. Le sort devait avoir une défaillance car ce n’était pas possible qu’il ait compris ce qu’il y avait bien à comprendre. Des excuses ? Pourquoi faire ? C’était elle qui l’avait fait pleurer ? Non ! Décidément les filles sont bien étranges, pensa-t-il. Elle lui cherchait des excuses alors qu’au final il réalisait qu’il l’avait bien cherché.

William – « Y’a pas de mal. Tu ne me dois rien. J’ai vu pire tu sais. »

Cela ne signifier en aucun cas qu’il n’acceptait pas ses excuses mais seulement qu’il les trouvait injustifiés. Pour lui la situation devenait beaucoup trop… sentimentale. Ce n’était que des excuses mais c’était une marque de sympathie qui le déstabilisait quelque peu bien qu’il n’en montrait rien. Il n’avait rien fait pour mériter ces excuses et la gentillesse gratuite il n’en avait pas vraiment l’habitude.

Gaëlle – « Et toi, c'est quoi ta raison pour trainer dans les couloirs à cette heure là un jour pareil, à part pour lancer des sorts aux jolies filles ? »

Il eut un sourire, amusé par sa remarque sur les jolies filles et la façon dont elle avait de s’auto complimenter quand sa question lui fit réaliser quelque chose….

William – « Oooooooooooooooooh… MERDE !!!!!! » S’écria-t-il en plaquant ses mains sur sa tête avec un air horrifier. « Putain j’suis en retard !!!! »

Alors sans attendre, il attrapa son sac et se mit à courir dans le couloir, direction le lieu de sa convocation. Une chose était sûre, Lilith allait le tuer !!!