... mais personne ne se rappelle vraiment du commencement. Tout ce que l'on sait du commencement c'est ce qu'on a lu dans les livres, ce qu'on nous a raconté, ce qui se dit mais dans le fond il n'y a rien de sûr. En ce qui concerne Tao, le commencement a été estimé à un certain matin d'Avril - plutôt frileuse comme saison - plus précisément un Ie Avril et non ce n'est pas une bonne blague. Attendu que l'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs - du moins pas encore - il faudra bien s'attendre à ce que cet état de fait soit attribué à quelqu'un, en l'occurrence, on conclura que les noms figurants dans l'encadré supérieur de l'acte de naissance attribué à Tao Chu, sont effectivement ceux des responsables. Nommément Huan Chu signalé équilibriste de son état et Chih-Nii Chu déclarée sculpteuse de feu si tant est qu'un tel métier existe véritablement. Les dates de naissance n'ont pas été reportées mais est-ce bien important?


La petite fille était allongée à plat ventre sur son lit. Sa chambre était juste sous les toits et ce jour là il pleuvait alors... ting... ting...ting...tong...ting... comme toujours les fuites du toit jouaient de la musique dans les casseroles éparpillées un peu partout. C'était peut-être pour ça que le lit était en travers de la pièce et non appuyé contre un mur comme n'importe quel lit. Il fallait bien viser entre les fuites du toit. Mais ça n'empêchait pas Tao de lire tranquillement dans sa chambre mansardée, elle ne voyait même pas passer l'heure.

Monsieur Yu - On va manger Tao.
Tao - Okay Monsieur Yu.

Elle sauta dans ses pantoufles moelleuses avant de voir la mine réprobatrice de son grand mère.

Monsieur Yu - On ne dit pas owkaï, et va, descends donc j'ai entendu la clochette de la boutique.
Tao - O... oui grand père.

Il regarda passer la gamine devant lui avec un petit sourire moqueur. Cette gamine était une vraie pile électrique, enfin elle se calmerait en grandissant, du moins fallait-il l'espérer parce que lui commençait à se faire vieux et elle n'était pas encore entrée à l'école... Remarque peut-être que ça le soulagerait quand elle ne reviendrait que pour les vacances. Il ne pensait pas ça méchamment mais il était évident qu'avec le temps Tao aurait besoin de voir un peu autre chose que l'immeuble de monsieur Yu, coincé entre deux autres bâtiments plus haut et plus larges.
Au rez de chaussée, un monsieur anglais attendait dans une redingote serrée, le nez en l'air. En entendant des bruits de pas précipité, il sursauta, cherchant du regard le responsable. Un rat ou un autre petit animal peut-être. A sa décharge il fallait bien avouer que la boutique de monsieur Yu n'était pas très lumineuse. Aussi il ne vit la tête de Tao qui dépassait par dessus le comptoir qu'une fois qu'elle fut grimpée sur le marche pied fabriqué par elle même et qu'elle l'interpella:

Tao - Je peux vous aider?', son anglais à elle était parfait contrairement à celui de monsieur Yu et quand elle parlait cantonnais avec lui elle mêlait très souvent des mots anglais à ses phrases dont le fameux owkaï. Le client leva un sourcil, un peu étonné du service mais pourquoi pas après tout.
- Oui, j'aurais besoin d'yeux de Mokhuana s'il te plait.
Tao - Deux sachets?', c'était toujours deux. Parfois c'était quatre.
- Oui oui okay.

Revoilà ce owkaï. Elle leva le nez en l'air pour essayer de repérer le bon rayonnage avant de courir au fond de la boutique pour aller tirer l'échelle coulissante jusqu'au bon idéogramme. C'était en partie ce qui expliquait qu'aucun client ou presque ne pouvait se débrouiller tout seul dans la boutique. On venait un peu par hasard sans être tout à fait sûr de trouver ce qu'on était venu chercher, mais les trois quarts du temps on repartait avec quelque chose quand même. La petite Tao grimpa comme un petit singe presque jusqu'au plafond tirant une boîte à chaussure qui contenait un grand nombre de sachets pleins de petites billes noires. Elle n'avait pas l'âge d'avoir sa propre baguette alors...

Tao - Tenez ça vous fera 2 gallions 18 mornilles.

L'homme grommela quelque chose entre ses dents mais il ne dit rien et paya. La petite encaissa et ferma la porte de la boutique derrière l'homme sans omettre de retourner la petite pancarte en carton pour bien indiquer que le Boutefeu Chinois était désormais fermé jusqu'au lendemain o8h.

Monsieur Yu - TAO CHUUUUUUU! On mange!
Tao - OKAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAY J'ARRIVE!!!!
Monsieur Yu - ON NE DIT PAS OWKAÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏ!!... tête de bille de bois! Allez dépêche toi tes nouilles vont trop gonfler.

On entendit le vieux qui toussait et Tao qui martyrisait le pauvre vieil escalier perclus de rhumatismes. Sur le coup elle ne s'en rendit pas trop compte mais si elle avait été sous les escaliers elle aurait pu voir une tonne de poussière de bois qui tombait chaque fois qu'elle "posait" le pied sur une marche. Un éléphant n'aurait guère fait mieux. Malheureusement elle ne s'en rendit compte qu'arrivée en haut en voyant Monsieur Yu faire ça tête de vieux dragon moustachu. La petite bille de clown de Tao exprimait un très sincère "oups" dans un sourire tiré jusqu'aux oreilles puis elle vint s'assoir sur le tapis pour manger ses nouilles. Monsieur Yu et Tao avaient un peu leurs petits rituels, quand Tao cuisinait Monsieur fermait la boutique et vice versa.

Monsieur Yu - Quoi?', demanda-t-il un peu abruptement mais sans méchanceté bien sûr. C'était que Tao était fatigante.
Tao - C'est mon anniversaire aujourd'hui Monsieur Yu.', fit-elle d'un petit ton reproche.
Monsieur - C'est bien, mange tes nouilles.', fit-il en riant entre ses deux longues moustaches.
Tao - Mais ché...
Monsieur Yu - ... et ne parle pas la bouche pleine...
Tao - ...chou...
Monsieur Yu - ... c'est très mal élevé. C'est comme owkaï.

Il se leva, emportant avec lui son bol et ses baguettes tandis que Tao se dépêchait de finir. Avant qu'elle n'ait réussi à gober l'énorme paquet de nouilles qu'elle essayait de fourrer dans sa bouche, le vieux monsieur Yu revenait avec un petit chou à la crème anglaise surmonté d'une unique bougie. Il avait demandé à une cliente d'aller le chercher pour lui dans l'après midi puisqu'il savait qu'elle devait revenir pour prendre une commande.

Monsieur Yu - Bon anniversaire Tao Chu.
Tao - Cherchi mô...

Le vieil homme leva les yeux au ciel. Qu'est-ce qui était le plus mal poli? Parler la bouche pleine ou ne pas dire merci? Décision difficile...



Tao - Certes. Grand pèèèèèèère!
Monsieur Yu - Rhaa ne crie pas comme ça. Quoi?!
Tao - J'ai reçu une lettre.

La gamine avait l'air complètement... perdue. Bon, oui ce n'était pas la première fois qu'elle voyait une lettre de sa vie. Le vieux hibou de son grand père en ramenait presque une fois par semaine et d'autres hiboux arrivaient en pagaille, mais jusque là il n'y avait jamais eu une lettre pour elle. Ni une ni deux le vieux Yu prit la lettre des mains de sa surexcitée de petite fille et, la traînant par le col, lui fit se débarbouiller un peu en lui signifiant que dans cinq minutes ils sortaient sur le chemin de traverse:

Tao - Mais pourquoi? Et qui va garder la boutique?
Monsieur Yu - Tu poses beaucoup trop de question Tao Chu.

Certes donc. Il ne leur fallut pas la journée pour s'acquitter de tout ce que la liste de fourniture scolaire demandait. Mais le moment que Tao attendait le plus c'était celui de passer chez Ollivander's. Pour elle se fut:

Ollivander - Frêne, d'une très agréable souplesse, 30.5 cm, contenant un seul crin de licorne provenant de la queue d'une licorne mâle particulièrement magnifique. Très bonne baguette.

Malgré le prix, Tao fut contente d'avoir enfin sa baguette à elle. Inutile de dire qu'il fallut faire des pieds et des mains pour qu'elle la range sans avoir rien essayé avec. Pour le reste, ce fut en grande partie de l'occasion...



C'était un très chaud après midi de Juillet, un peu avant la rentrée de Poudlard, pour la cinquième année de Tao. La jeune fille était en train de faire un numéro d'illusionnisme dans la rue pour le plus grand plaisir des passants. Elle avait mit sa baguette dans son beau bâton rouge, celui qu'elle refermait avec des rubans de gros coton rouge, et elle était précisément en train de faire une distribution de papillons de feu qui se répandaient tout autour d'elle en un florilège abondant. A peine touchaient-ils le sol ou l'épaule d'un badaud qu'ils s'évaporaient comme par magie. Bien sûr tout cela n'était qu'illusion mais les gens appréciaient beaucoup et les commerçants aussi parce qu'elle attirait les gens tout autour d'elle. Fatiguée de faire virevolter son bâton, Tao salua et le glissa dans son long fourreau. En face une vieille bonne femme la regardait. Tao ne s'en rendit pas compte tout de suite mais en se redressant elle lui fit un sourire. La vieille répondit d'un signe de la main l'invitant à approcher, ce que la jeune asiatique fit sans plus se poser de question:

Tao - Est-ce que nous nous connaissons?
Zingara - Approche, approche. Viens je vais te lire les lignes de la main ma fille.
Tao - Oh euuh non merci. C'est pas trop mon truc ça.
Zingara - Ah il ne faut pas avoir peur de la vieille gitane.
Tao - Mais je n'ai pas peur, j'aime juste pas savoir tout à l'avance, je trouve que ça gâche l'intérêt des choses.
Zingara - Tu auras de la chance en...

Tao ne savait plus trop comment faire comprendre à la vieille qu'elle n'était pas intéressée. Enfin elle n'était pas le genre à s'énerver...

Tao - Je suis quelqu'un de très chanceux madame en fait... Je vous assure que tout va aller bien pour moi.

La vieille la regarda d'un mauvais oeil. Merde. Elle devait l'avoir contrariée. Tao savait bien que les gitans avaient leur magie à eux, elle n'avait aucune envie 'en faire les frais même si d'un point de vue strictement scolaire, ça l'aurait intéressée de voir ça en vrai.

Zingara - Ah tu as de la chance... alors tu feras bien une partie de dés avec une bonne vieille mh?
Tao - Euuh, si vous voulez.

S'il y avait eu Monsieur Yu, il l'aurait très certainement tirer par le col en lui disant de ne pas s'assoir. Mais il était à la boutique, sans doute en train de s'arracher le peu de cheveux qu'il lui restait à cause de l'assistante qu'il avait engagée. Ce n'était pas que l'assistante était cruche mais elle avait sa façon de voir et de faire et lui, la sienne.
Tao s'assit donc sur le tapis de la gitane et elles commencèrent à jouer aux dés. Tao y jouait souvent avec son grand père aussi elle savait déjà qu'elle avait une bonne main à ce jeu là.
Elle gagna les quatre première fois, mais la quatrième fois son dés roula en dehors du tapis ce qui en soit n'était pas bien grave et d'ailleurs elle avait gagné quand même mais la vieille parut littéralement scandalisée. C'était vrai qu'il fallait le faire de faire tomber le dé en dehors du tapis vu la taille du tapis et en plus il avait fallu qu'il tombe dans une flaque de boue:

Tao - Excusez moi, je vais le nettoyer c'est rien...
Zingara - Ne fais pas ça... malheureuse!!!
Tao - Pourqu... oh vous avez vu c'est bizarre qu'est-ce que...

Dans la paume de sa main c'était comme si les points du dé avaient déteint. Elle frotta, l'encre bava, puis les points se reformèrent exactement comme si elle n'avait rien fait. La gitane lui prit la main en se signant. Elle avait fait un quatre donc, quatre points. Tao reprit sa main pour essayer un sortilège mais la gitane poussa un tel cri d'épouvante qu'elle s'abstint. Elle voulu lui rendre le dé mais la vieille se leva...

Zingara - Tu as la marque du diable! Va-t-en ! Va-t-en! Ne t'apporche pas de moi!!', crachait-elle.

Tao haussa les épaules. Ce n'était que quatre petite tâche d'encre, qu'est-ce que ça pouvait bien faire. En se relevant elle se prit les pieds dans ses lacets et se ramassa la gueule dans la flaque de boue. Euurk. Coïncidence. Elle ne s'était pas fait mal aussi se releva-t-elle dans la foulée. Elle s'essuya le visage dans son t-shirt et se hâta de rentrer pour en parler à Monsieur Yu. Mine de rien la drôle de réaction de la gitane la travaillait. C'est sans doute pour ça qu'en chemin elle se prit aussi sur la gueule un seau d'eau usagé, puis un peu plus loin, elle renversa les oranges que Florant Fortarum avait exposé en devanture. Enfin elle arriva au Boutefeu Chinois et en ouvrant la porte faillit se prendre l'énorme bonbonne de safran sur la figure, mais Monsieur Yu, bien plus alerte qu'il en avait l'air rattrapa le tout d'un coup de baguette avant que la bonbonne ne se fracasse sur la tête de sa petite fille, lui assurant une morte certaine, douloureuse et... ridicule. Au lieu de ça, ce ne fut que le gros bouchon de liège qui rebondit sur sa tête et elle fut rouge de la tête au pied, engluée de boue et trempée jusqu'aux os d'un liquide dont elle préférait ne pas savoir ce que c'était. Monsieur Yu fronça ses sourcils en faisant non de la tête.

Monsieur Yu - Si ça ce n'est pas la guigne...

Elle lui raconta tout. Il avait l'air perplexe puis elle ouvrit la paume de sa main gauche où une nouvelle tâche était apparu un peu excentrée par rapport aux autres. Monsieur Yu porta la main au coeur, Tao le fit immédiatement assoir, préoccupée par la santé du vieux Monsieur plus que par ces ridicules tâches d'encre et la séries d'événement désastreux qui l'avaient suivie jusqu'au Boutefeu.

Monsieur Yu - Tao Chu je t'ai appris à compter jusqu'à vingt dans notre langue n'est-ce pas.
Tao - Mhmh, mais ça ne m'a pas beaucoup aidé sauf pour lire vos notes dans les boîtes en carton.
Monsieur Yu - Tu parles trop Tao Chu! Tu sais que les mots n'ont pas qu'un seul sens pas vrai. Comment lis tu ce qu'il y a écrit dans ta main?
Tao - Euh ben maintenant 14... c'est à dire un quatre', elle dut réfléchir un peu,'Yao... Si... Yao S...!!!

Elle se coupa dans son élan, laissant très vite retomber la joie de ne pas s'être trompée. Yao Si. Monsieur Yu hocha la tête, pensif.

Monsieur Yu - quatorze porte malheur Tao Chu. Quatre c'est la mort c'est pour ça qu'il ne faut pas le prononcer et encore moins se le tatouer!!!', s'égosilla-t-il,'Espèce de tête de bille de bois! Tu vas avoir la guigne maintenant!!', maugréait-il en fouinant sur ses hauts rayonnages. Il lui jeta un étrange petit sachet qui sentait tellement fort qu'elle crut qu'elle allait pleurer,' Yao si c'est tu vas mourir!!
Tao - JE VAIS MOURIR?!!
Monsieur Yu - Mais non tu ne vas PAS mourir...', expliqua-t-il en perdant patience et quand il perdait patience son accent était encore plus fort et ça lui faisait perdre patience,'... si tu gardes ça tout le temps avec toi. Tu auras juste la guigne.', il continua encore de grommeler tandis que Tao se frottait énergiquement la main sans succès.

La pauvre
T'inquiète, on va la sauver ! héhé.

j'espère pour elle XXD
mais en attendant on va bien rigoler

Take me on the floor ! Papapa papapaapa !

Validée à Pouffsouffle ! -danse-

HUFFLEPUFF
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