Elle passa dans le couloir, les mains occupées par une lettre. Elle haussa un sourcil, regardant le chiffre de son compte en banque et les futures dépenses qui viendraient, avec un enfant. Un enfant. Ce mot la fit grimacer. Elle poussa la lourde porte, et marcha dans la ruelle un petit instant. Elle s’arrêta, son regard se fixa sur les diverses dépenses qu’elle avait effectué ce mois-ci, et soupira. Mercutio lui avait pourtant dit, et encore avant-hier, ça avait été tout un bordel chez elle quand il avait appris pour son futur mariage et sa grossesse – alors que personne n’était au courant. « Je te l’avais bien dis… », « l’amour c’est de la merde », « tu vas tout perdre »… Que de choses rassurantes, pensa t-elle.
Elle secoua doucement la tête et transplana, réapparaissant devant la grande bâtisse des Grey. Elle releva le nez, un instant, et comme une vipère commença à se faufiler à l’ombre des pierres, rangeant la lettre derrière l’autre, ouvrant cette nouvelle. Une lettre de Ealdwic. Elle toqua trois fois à la porte et un elfe de maison ouvrit la porte. Elle rentra sans même y jeter un œil, et extirpa la lettre. Son œil parcouru la petite inscription :

« DEPARTEMENT DES SORTILEGES.

Mademoiselle Black,
Nous avons le regret de vous annoncer que votre candidature au club de duel, présidé par Monsieur Hemmington Matthieu, est refusée.
Nous avons également le regret de vous annoncer que votre semestre est avorté.

En effet, le voile de vérité nous a informé que vous êtes enceinte, aussi, en votre état, il vous est impossible de suivre les cours pratiques de votre filière… »

Elle fronça les sourcils, alors que des pas se rapprochaient d’elle. Elle releva le nez, l’air terrible de ces furies qui n’ont pas fini de gronder et de griffer. Elle siffla, mauvaise dès l’entrée :

« La prochaine fois, tu portes une capote, ou j’te jure que j’te crève. »

Comme chaque soir, il prêtait une oreille attentive, quitte à suivre les aller et venues discrètes des elfes de maison. Lester Grey, souvent son livre de compte à la main, attendait ces trois petits coups à la porte. Les finances de la Maison Grey dormait depuis que Lord Lester Grey Senior avait cassé sa pipe. Ce n’était pas à ronger les pissenlits par la racine que les illustres ancêtres de la famille gardaient leur coffre à Gringotts plein. Mais de nos jours et quand on envisageait de faire prendre un tournant différent à sa vie, mieux valait reposer sur des gallions bien frais que sur des vieilleries poussiéreuses quoique inestimables.

Lester referma son livre de compte, la proposition de Duncan pliée soigneusement à l’intérieur. A le voir comme ça on ne l’aurait pas cru soigné et organisé.

Il entendit la porte s’ouvrir et se leva de son bureau dont il sortit en le fermant à clé plus par habitude qu’autre chose. Il approchait d’elle d’un pas égal, un sourire en coin sur les lèvres lorsqu’elle lui jeta son habituel regard de vipère assassine. Dans la tête de Lester, un message en immenses lettres protestait : quoi encore ? mais il ne dit rien.

« La prochaine fois, tu portes une capote, ou j’te jure que j’te crève. »

Il leva un sourcil avec un petit sourire amusé malgré lui :

« Qu’est-ce que c’est cette fois ? »

Il n’allait pas revenir sur le fait de se protéger à son âge et qui plus était avec sa femme, du moins sa future femme. Ca lui paraissait… surréaliste et de toute manière ce n’était pas de son époque ce genre de trucs.

« Sans cours pratique, pas d’orbe, et sans orbe, je reste une éternité à la maison. Non merci. »

Lester releva le nez comme il la voyait sortir une clope. Il ne dit rien, termina rapidement sa lecture avant de lui tendre la lettre.

«  Je te ferais venir un prof de Rosenkrantz, il trouvera un moyen de t’enseigner sans risque. »

C’était le genre de phrase anodine que Lester pouvait placer sans que rien ne paraisse suspect. Pourtant derrière cette histoire de prof de Rosenkrantz il y en avait une autre et Lester savait très bien que l’homme auquel il ferait appel ne pourrait pas lui refuser sa requête…

« Tu n’auras qu’à le gérer comme bon te semblera, au rythme qui te conviendra. Pour le reste rien ne t’oblige à croupir ici pendant les neuf prochains mois du moment que tu prends un minimum soin de toi.. », un regard appuyé à cette cigarette qui n’avait rien à faire sur les lèvres d’une femme enceinte.

« J’ai dis à ma grand-mère que le repas était pour samedi. Il va falloir que l’on travaille ton agressivité. Le but du repas n’est, après tout, pas d’étriper un de mes frères ou ma mère. Cela va de soit. 
- J’ai déjà ma petite idée là dessus mais en effet…»

Le mangemort n’avait aucune patience, alors ne parlons même pas de ce qui pouvait arriver si on le provoquait. C’est ce qui expliquait en grande partie la présence d’un flacon de potion dans son secrétaire… un petit coup de pouce magique pour « gérer son agressivité » quand il aurait à se retrouver devant les Blacks qu’il voyait venir gros comme un stade de Quidditch avec leurs remarques déplacés et leur façon de se croire tout permis.

« Sans cours pratique, pas d’orbe, et sans orbe, je reste une éternité à la maison. Non merci. »

Lester releva le nez comme il la voyait sortir une clope. Il ne dit rien, termina rapidement sa lecture avant de lui tendre la lettre.

« Je te ferais venir un prof de Rosenkrantz, il trouvera un moyen de t’enseigner sans risque. »

C’était le genre de phrase anodine que Lester pouvait placer sans que rien ne paraisse suspect. Pourtant derrière cette histoire de prof de Rosenkrantz il y en avait une autre et Lester savait très bien que l’homme auquel il ferait appel ne pourrait pas lui refuser sa requête…

« Tu n’auras qu’à le gérer comme bon te semblera, au rythme qui te conviendra. Pour le reste rien ne t’oblige à croupir ici pendant les neuf prochains mois du moment que tu prends un minimum soin de toi.. », un regard appuyé à cette cigarette qui n’avait rien à faire sur les lèvres d’une femme enceinte.

« J’ai dis à ma grand-mère que le repas était pour samedi. Il va falloir que l’on travaille ton agressivité. Le but du repas n’est, après tout, pas d’étriper un de mes frères ou ma mère. Cela va de soit.
- J’ai déjà ma petite idée là dessus mais en effet…»

Le mangemort n’avait aucune patience, alors ne parlons même pas de ce qui pouvait arriver si on le provoquait. C’est ce qui expliquait en grande partie la présence d’un flacon de potion dans son secrétaire… un petit coup de pouce magique pour « gérer son agressivité » quand il aurait à se retrouver devant les Blacks qu’il voyait venir gros comme un stade de Quidditch avec leurs remarques déplacés et leur façon de se croire tout permis.

«  Je te ferais venir un prof de Rosenkrantz, il trouvera un moyen de t’enseigner sans risque. »

Elle eut un sourire sincère, et souffla un petit « merci », pas vraiment habituée mais soit, au moins, ça, ça lui faisait plaisir. Joleene ne vivait que pour devenir le nouveau professeur de duel. La place de Matt Hemmington lui reviendrait tôt ou tard de toute façon. Elle s’était jurée de remplacer le magistère Crosshaven comme il parlait toujours de prendre une retraite tôt pour profiter du soleil. Elle, elle était un véritable bourreau de travail, comme la plus part des femmes de sa famille. Le travail dans le sang, il n’y avait que ça de vrai. C’était aussi une des raisons qui faisaient que son compte en banque débordé autant et lui permettait de sortir tous les week-ends pour aller ronronner dans les bars, un whisky accroché aux lèvres.

« Tu n’auras qu’à le gérer comme bon te semblera, au rythme qui te conviendra. Pour le reste rien ne t’oblige à croupir ici pendant les neuf prochains mois du moment que tu prends un minimum soin de toi.. »
« Cela va de soit. »

Elle suivit son regard, et eut un large et fin sourire de renard, de ce qui défit sans honte. S’il croyait une seconde qu’elle allait arrêter la cigarette pour lui, il se mettait le doigt dans l’œil, et ce, jusqu’au coude ! Elle tira une nouvelle fois sur sa clope, et recracha très lentement la fumée. Empoisonner son enfant n’était pas le but. Mais garder ses plaisirs, c’était autre chose.

« J’ai dis à ma grand-mère que le repas était pour samedi. Il va falloir que l’on travaille ton agressivité. Le but du repas n’est, après tout, pas d’étriper un de mes frères ou ma mère. Cela va de soit. »
« J’ai déjà ma petite idée là dessus mais en effet…»
« Je ne pense pas. » Elle regarda à nouveau sa montre, avec un fin sourire, levant ses doigts : « Tu es gay, tu ne veux que pour m’engrosser, tu es vieux, tu es fou, cannibale, possiblement pédophile, et accessoirement, tu es un homme, et tu ne mérites en aucun cas ton pénis, ni même la vie. Tu es un homme, alors tu pars perdant. Attends-toi à entendre des horreurs, et pas que. »

Elle regarda à nouveau sa montre et hocha la tête. Si elle partait dans une demi-heure, elle serait un peu en avance et pourrait même réserver une table. Elle releva ses iris vert sur Lester, deux lunes claires d’un émeraude délavé :

« Je peux prendre une douche ? »

« Je ne pense pas. Tu es gay… », Lester manqua s’étouffer et machinalement ses jointures craquèrent ce quine présageait rien de très bon « …tu ne veux que pour m’engrosser, tu es vieux, tu es fou, cannibale, possiblement pédophile, et accessoirement, tu es un homme, et tu ne mérites en aucun cas ton pénis, ni même la vie. Tu es un homme, alors tu pars perdant. Attends-toi à entendre des horreurs, et pas que. »

Il se calma très vite. Aussitôt qu’il eut compris qu’elle ne lui donnait là qu’un avant goût.

« J’ai acheté une potion de quiétude par anticipation. Je prendrais double dose. »

Mais dans un coin de sa tête il n’était pas question de se laisser malmener par qui que ce soit. Si les Black dépassaient les bornes, il recadrerait en essayant de se dire qu’il devait rester diplomate pour Joleene.

« Je peux prendre une douche ?
- Bien sûr. Je vais faire savoir qu’on mangera dans une demie heure. »

Là dessus il lui posa un baiser sur le front, lui subtilisant son paquet de clope au passage pour aller faire ce qu’il venait d’annoncer. Il ne l’avait pas même effleuré qu’elle puisse venir à l’heure du dîner pour prendre une douche et repartir. Quelle idée…

«  J’ai acheté une potion de quiétude par anticipation. Je prendrais double dose. »
« Il vaut mieux. Elles sont rôdées. »

Un petit sourire en coin, elle était plutôt contente de la tournure que tout ça prenait. Soit, si on oubliait le mariage et l’enfant, se retrouvait avec Lester, ce n’était pas une si mauvaise chose. Joleene sortit sa baguette et fit disparaître sa cigarette à moitié consumée. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour les humecter, calme.

« Je peux prendre une douche ? »
« Bien sûr. Je vais faire savoir qu’on mangera dans une demie heure. »

Un petit instant, elle le fixa juste. Avec ce regard qui disait clairement j’ai dis ça moi ? Mais Lester n’y fit même pas attention. Elle rangea sa baguette dans sa poche et vint doucement se coller contre son dos, ronronnant doucement à son oreille. Vallait-il mieux le prendre en douceur que de lui dire cette fois-ci : je sors, et si tu n’es pas content, c’est pareil. Un peu de diplomatie pour tous ses efforts, pitié.

« Lester… » Un petit sourire chafouin plaqué sur le visage, la vipère fit la moue : « Je pensais prendre une douche et sortir. Je suis invitée à une petite fête étudiante ce soir… J’aimerais vraiment manger avec toi ! Mais j’ai déjà dis à Mercutio que je serais de la partie. »

Elle pencha la tête sur le côté, attendant la Némésis avec un petit sourire désolé en coin, espiègle et sournois à la fois, comme elle ne promettait rien de cette soirée. C’était d’ailleurs sa première sortie depuis qu’elle avait connu le lit de Lester chez les Donovan.

« Lester…
- Mh ?
- Je pensais prendre une douche et sortir. Je suis invitée à une petite fête étudiante ce soir…
- Oh ça ne fait rien va t’amuser. De toute façon ce n’est pas moi qui cuisine, répondit-il plutôt encourageant finalement.
- J’aimerais vraiment manger avec toi ! Mais j’ai déjà dis à Mercutio que je serais de la partie. »

Lester eut un temps de pause.

« Mercutio ? Pas Ravensdale j’espère… »

Quand on connaissait la réputation de la famille on n’avait guère envie de voir sa femme sortir avec ce genre d’énergumène qui ne devait à coup sûr avoir aucune notion de ce qui se faisait et de ce qui ne se faisait pas. Ce n’était pas seulement parce que Joleene était enceinte, c’était parce que l’idée lui déplaisait de toute façon.

Petit instant. Joleene cligne des yeux, fixe Lester avec ce petit sourire calme.
« Mercutio ? Pas Ravensdale j’espère… »
« Ravensdale ? »

Ah. Merde. Ça se lit franchement sur son visage. Elle a un petit sourire en coin, qui doucement s’étire. Il est faux. Elle ne sait pas mentir. Elle le sait. Aussi elle laisse retomber calmement son sourire et soupire, levant les yeux au ciel, un peu dépitée quelque part que sa réputation le suive comme ça. Si elle avait su, elle aurait fermé sa gueule tiens. La prochaine fois, elle saura.

« Mon meilleur ami. » Elle fait une moue tout à fait adorable, aguicheuse. Pitié que ça passe, crie ses yeux pourtant. « Et puis tu as dis oui… Tu n’as pas à t’en faire. »

C’est vrai ça. Il a dit oui. La gamine se retourne, paquet de cigarette en main – on ne subtilise pas au voleur sans se faire voler par la suite – et commence déjà à grimper les marches vers la salle de bain. Dans son sac, ses habits attendent. Quelque chose comme des talons, un jeans de cuir moulant et une chemise laissant passer la lumière, dévoilant en ombre ses courbes sans jamais la faire vulgaire. Pitié que ça passe..

Lester tique. Ce n’est pas les petites minauderies de Joleene qui tente de l’amadouer qui lui feront oublier qu’elle entend passer sa soirée avec Mercutio Ravensdale.

« Mon meilleur ami. » L’idée lui traverse de demander comment peut-on seulement être ami avec les Ravensdale mais il s’abstient, lui même n’étant pas quelqu’un de fréquentable. « Et puis tu as dis oui… Tu n’as pas à t’en faire. »

Elle lui retourne un énième sourire qui entend endormir sa méfiance mais le paquet de clopes, Ravensdale et tout le reste, cela commence à faire un peu trop pour qu’il ne dise rien. Pour autant il n’a pas envie de lui mettre la bride puisqu’ils sont partis sur une relation de confiance (avec quelques ratés il faut bien le dire).

« Mh. Disons cela, tant que tu ne bois pas, que tu ne te drogues pas, que tu ne fumes pas ton paquet de clope en entier disons que je peux passer sur Ravensdale. »

Il ne le dit pas mais il va de soi qu’elle ne le trompe pas non plus sans quoi il perdrait toute cette belle patience qu’il travaille durement chaque jour pour ses beaux yeux.

« Il va falloir que tu penses à t’arrêter progressivement à ce propos. » conclut-il un peu plus sombre à l’idée de dîner seul finalement et de ne pas savoir ce que ce Mercutio va bien pouvoir faire de sa Joleene cette nuit.

Il ne fait pas bon penser à ce genre de chose quand on s’appelle Lester Grey.

«  Mh. Disons cela, tant que tu ne bois pas, que tu ne te drogues pas, que tu ne fumes pas ton paquet de clope en entier disons que je peux passer sur Ravensdale. »
« Je te tue si tu passes sur Ravensdale, Lester. »

Son sourire de renard, rusé, et ses yeux qui brillent font bien remarquer qu’elle a regagné toute la fougue et la lubricité des semaines passées. Rien que l’idée de sortir la met de bonne humeur et lui ferait presque oublier qu’elle porte un enfant, et qu’il grandit. D’ailleurs elle n’y pense pas en glissant dans son sac son paquet de cigarette, pas plus qu’elle ne jure quoi que ce soit. C’est sa fête, ce soir.

«  Il va falloir que tu penses à t’arrêter progressivement à ce propos. »
« Cela va de soit. »

Ou, en bonne traduction, comme si. Elle roule des yeux, amusée, et disparaît dans un couloir, entrant dans la salle de bain. Là elle retire ses vêtements, se glisse sous l’eau chaude et feule de plaisir à sentir la brûlure sensuelle de l’eau. Elle est tout simplement surexcitée à l’idée de rouler ses hanches sur la piste de danse. Un instant, elle se dit que ça serait aussi déplacé de le faire, pensant à Lester, mais elle secoue la tête ; il n’a qu’à danser lui aussi. Elle sort de la douche, sèche ses cheveux avec sa baguette et un simple sort de vent chaud. Ils retombent aussitôt en crinière sèche et magnifiquement coiffés sur ses épaules, assurée. Elle affiche un large sourire en enfilant son jeans de cuir noir, parfaitement moulant et sobre, d’un classique qui émoustille, laissant voir sans pour autant enlever toute possibilité à l’imagination. Une chemise sur son torse laisse entrevoir la courbe de sa poitrine et sa chute de reins. Un simple soutient-gorge blanc passe inaperçu en dessous. Elle sourit, passe un peu de parfum sur ses poignets et le derrière de ses oreilles et ressort, perchée sur ses talons. Elle n’a pas l’air d’une femme mariée, ni même enceinte. Une nymphe au regard torride, au plus. Elle descend les marches et vient chercher Lester pour ne pas le quitter comme une voleuse, et avoir droit à la remarque en repartant. Elle se rapproche de lui, de sa longue table, et fait la moue en le voyant si seul. Un instant, la culpabilité lui vient, mais elle s’échappe aussi vite qu’elle se rappelle le rire de Mercutio et la musique, qui balance et rythme les pas de tous. Elle a un sourire calme, se penche et pose un baiser sur sa joue :

« Promis, je ne reviens pas trop tard. »

Aucune réponse. Elle le fixa, et finalement se détourna, sortant d’un pas un peu plus pressé. Il n’avait rien dit. Il ne l’avait même pas retenu. Il méritait juste qu’elle lève sa jupe et qu’elle se tape le premier clodo du coin. Elle alla à la soirée, y manger, et comme elle était vexée, elle se servit des verres. Peu, mais assez pour lui tourner la tête.
Collée serrée contre Mercutio, son habit léger laissait entrevoir les courbes magnifiques de ses hanches, alléchantes et aguicheuses pour les yeux du Ravensdale ; mais elle n’en fit rien. Elle dansa juste, fumant et buvant, jetant son paquet vide.
Il lui fallut sept heures pour finir ivre, souriante et amusée, rigolant aux éclats. Il était six heures du matin quand le pub ferma, et la demi quand elle arriva enfin au Manoir Grey. Elle aurait pu aller chez elle, mais se montrer à Lester dans cet état, c’était encore lui rappeler qu’elle était la seule maîtresse d’elle-même, et que s’il lâchait la bride un tant soit peu, elle grappillerait du terrain sur lui.

Elle poussa la porte, titubant doucement, ivre et amusée. Son petit rire clair résonnait dans le hall. Elle retira ses talons tout en marchant dans le vestibule, pour finalement débarquait dans la salle à manger, sautillant sur place à pied-joint pour retirer sa seconde chaussure.
Son rire clair cependant s’éteignit, remarquant que Lester n’avait pas bougé, ou presque.

Ses iris de vipère se dilatèrent au maximum.

Il y avait une chose de Lester que Joleene allait vite apprendre. S’il faisait un effort – et Merlin savait qu’à ce niveau là ce n’était même plus un effort qu’il faisait – il attendait en retour que l’on adopte une certaine attitude et non que l’on se permette d’abuser de sa gentillesse. Aussi, lorsque la demoiselle avait filé, il s’était mis à table déjà contrarié de ne pas l’avoir à dîner mais soit…il fallait bien qu’elle vive sa vie de jeune femme.

C’est en revanche en entendant l’horloge sonner trois heures du matin que le Lord, toujours assis devant son assiette vide, commença à tirer une gueule à faire fuir tous les diables. Il se la voyait déjà rentrer d’un instant à l’autre dans un état minable et ça, ça ne passerait pas. L’ennui c’est qu’elle ne rentra pas d’un instant à l’autre malheureusement pour elle, mais trois heures plus tard.

Lord Lester Grey était toujours à sa table, un verre de vin attendait à côté de lui. Il n’y avait pas touché. La porte s’ouvrit sur le rire de Joleene, carillon agaçant qui ne fit qu’ajouter à la mauvaise humeur du Lord. Un rire qui mourut à peine avait-elle franchi la porte de la salle à manger. Le verre vola pour aller se briser juste à côté de sa tête sur le grand panneau d’ébène savamment gravé. Pas un mot. Mais un regard noir à faire peur.

L’éclat du verre la toucha, mais ne la blessa pas. Ou pas tout à fait. Peut-être était-elle tout simplement trop ivre pour se rendre compte que de sa joue un fin et léger filet de sang glisser sur le rebondis de sa joue. Elle fixa Lester, se redressa et se détourna de lui. Si au tout début elle n’avait qu’une idée en tête, se coller à lui, quitte à le réveiller, et le forcer à lui faire l’amour s’il ne voulait pas, là, l’envie était passée. Elle commença à marcher vers les escaliers, pour rejoindre la chambre du Lord sans un mot. Ce n’était de toute façon pas dans ses habitudes de parler quand elle était ivre. Elle n’avait rien fait de mal. Elle avait même repoussé les avances de pas mal de garçons, pour le plaisir de ses beaux yeux, et ce connard là l’accueillit avec un verre ? Pauvre tâche. Elle grommela en montant la première marche.

Le poing de Lester s’abattit une fois de plus sur la table comme un coup de marteau. Il y eut un bruit de porcelaine brisé. Un raclement sur le parquet puis une suite de pas battant le chêne ancien. Une main se posa brutalement sur l’épaule de Joleene et la retourna coupant court à toute tentative de rallier l’étage.

Il l’attira brusquement à lui et posa ses lèvres sans grande douceur contre les siennes. Un coup fort prononcé de whisky et de cigarette. Un odeur de parfum d’homme lui remonta au nez. Il la repousse brusquement et gronde :

« Tu as cru quoi Joleene quand je t’ai dit pas d’alcool, pas de clope, pas de mec ? »

Les mots s’égrainent lentement dans un ton de basse inquiétant. Ce n’est plus seulement l’heure qui le met hors de lui c’est l’ensemble. C’est Ravensdale. C’est l’heure. La clope. L’alcool. L’état dans lequel elle est.

Tout d’un coup il l’empoigne au bras, plus violent même s’il ne lève pas la main et la ramène à lui. Ose me dire que tu ne l’as pas fait exprès ou que tu ne savais pas et je te tue…

«  Tu as cru quoi Joleene quand je t’ai dit pas d’alcool, pas de clope, pas de mec ? »

Joleene le fixe, et gronde parce qu’il lui fait mal. Elle cherche à reculer, à dégager son bras, mais finalement se rapproche de lui, se collant d’elle-même contre lui. Un baiser chaud sur la bouche suffit à la faire sourire, quand bien même Lester n’a pas l’air dans le meilleur de sa forme. Elle souffle finalement, son haleine respirant le whisky :

« J’aurais tendance à dire que j’ai pensé une seconde à être sage… » Elle le fixe, ses grands iris brillent d’une lueur lubrique, mais elle n’en dit rien. « Mais je préfère encore te faire chier. »

Elle passe sa langue sur la bouche de Lester et d’un coup sec se recule, grondant :

« Lâââche moi ! »

« J’aurais tendance à dire que j’ai pensé une seconde à être sage… Mais je préfère encore te faire chier. »

Elle lui passe la langue sur la bouche et là c’est de trop, d’instinct sa main, presque, empoigne la masse de ses cheveux magnifiques. Il sait qu’il va être violent si elle continue et ce n’est pas du tout le plan. Déjà à la base l’idée de lever la main sur son épouse ne lui plait pas, ça le ramène de trop à ce qu’il a pu être à Azkaban et il a encore en tête qu’il est plus intelligent et plus habille que ça. Il n’est pas non plus le futur époux d’une folle donc il doit pouvoir lui faire comprendre sans la frapper que ce genre de choses avec lui c’est niet.

La seconde chose à laquelle il pense c’est la tour de Brivael, là où l’on enfermait les femmes jusqu’à ce qu’elles renoncent et se soumettent. S’il y pense c’est surtout parce qu’il est hors de lui, à la vérité il ne voudrait pas d’une Joleene trop soumise. Il l’aime avec son feu mais sans ce genre de conneries il faut bien le dire.

« Lâââche moi !
- Tu peux beugler tant que tu veux celle la tu ne l’as pas volée. Tu vas venir avec moi.»

Et voilà qu’il la regarde dans les yeux, terrible, puis lâche ses cheveux pour reprendre son bras et la traîner dans les escaliers. Il est d’autant plus ferme qu’il n’a aucun intérêt à ce que sa femme enceinte ne lui échappe et ne se vautre sur les marches. Il ne fera pas prendre plus de risque que ça à son enfant. Ni à elle d’ailleurs. Idiote pense-t-il en la traînant de force jusqu’à la salle de bain.

Un coup de botte dans la porte. Les robinets s’ouvrent et il la pousse jusqu’à la douche qui est glacée quitte à la plaquer sous son propre corps pour l’y maintenir.

« Ca y est tu dessaoules là ? Lèche moi encore la figure une fois comme ça et je te jure que tu vas chialer. »

« Tu peux beugler tant que tu veux celle la tu ne l’as pas volée. Tu vas venir avec moi. »

Elle gronde et tire sur sa main mais elle est aussitôt rappelée en arrière. Elle couine parce qu’il la sert fort quand ils montent les marches, et elle le déteste d’autant plus qu’elle ne cherchait qu’à dormir contre lui. Elle commence à s’énerver plus sérieusement, et écarquille les yeux en voyant la salle de bain venir. Elle comprend bien vite, Jasper lui ayant réservé le même sort cent fois. Elle s’excite et se tortille pour s’échapper, en vain. Alors que l’eau coule, elle se débat, mais est bien vite plaquée contre le mur, sous l’eau froide. Un petit gémissement de frustration incontrôlée lui échappe, un grondement énervé surtout.

« Ca y est tu dessaoules là ? Lèche moi encore la figure une fois comme ça et je te jure que tu vas chialer. »

Elle le fixe comme il est collé à elle, sous l’eau. Sous le poids de l’eau les cheveux du Grey s’étirent vers le bas. Elle-même n’en ressort que plus jolie, comme une nymphe. Malgré le glacé de l’eau, elle a chaud. Elle le détaille et doucement vient lécher à nouveau ses lèvres. L’alcool parle pour elle comme elle souffle chaudement sa nouvelle excitation, celle qui monte et qui commence à la saisir doucement.

« Tu parles trop. »

Bien évidemment elle tente son diable de Lester mais l’effet produit n’est pas celui escompté. Il ne répond même pas à son ultime provocation verbale et sa main se referme sur sa mâchoire, serre à faire mal et alors il lui suffit d’attraper cette langue et de la coincer entre son pouce et son index, de la pincer juste assez pour ne pas donner envie de tirer dans l’autre sens car plus on bouge plus ça fait mal.

« Tu vas te calmer ça c’est moi qui te le dis. Tant que tu seras enceinte c’est pas d’alcool. La clope t’as intérêt à commencer à diminuer parce que d’ici trois semaines t’y compte plus. Les mecs encore moins, la prochaine fois que je te vois rentrer à la maison dans cet état, à cette heure ci et qui pue le mâle en rut je te crève Joleene. Donc change d’attitude. Je plaisante pas Joleene. »

Il relâche sa langue mais continue de la maintenir sous le jet glacé.

« Compris ? »

Plus sympathique tu meurs.

Elle couine quand il attrape sa langue et ferme les yeux. Ce n’est presque rien, mais c’est déjà assez pour capter toute l’attention de la jeune fille. Elle reste comme ça, bête, la langue tirée, attendant qu’il dise quelque chose. Elle sait bien qu’elle est allée trop loin, mais ce n’est plus maintenant qu’il faut faire demi-tour.

« Tu vas te calmer ça c’est moi qui te le dis. Tant que tu seras enceinte c’est pas d’alcool. La clope t’as intérêt à commencer à diminuer parce que d’ici trois semaines t’y compte plus. Les mecs encore moins, la prochaine fois que je te vois rentrer à la maison dans cet état, à cette heure ci et qui pue le mâle en rut je te crève Joleene. Donc change d’attitude. Je plaisante pas Joleene. »

Elle renifle, commence à ressentir les effets du froid, d’autant plus que Lester ne se montre pas aussi chaleureux qu’elle aurait cru. Qu’elle aurait espéré. Elle récupère sa langue, ferme la bouche en fronçant un peu les sourcils. Elle fait la moue, comme une enfant disputée par son père, sauf que Lester est tout sauf son père. Elle reste contre lui malgré tout, l’observe, pinçant les lèvres.

«  Compris ? »
« Je t’ai pas trompé non plus. »

Sa voix est devenue tout d’un coup plus douce, et si elle reste proche, nez contre nez, elle ne fait rien que le fixer, passant ses mains derrière la nuque du mangemort. Son chemisier blanc mouillé laisse apercevoir son corps, sans artifice. Elle ne cherche même pas à le charmer, comme elle est toujours de ces créatures langoureuses qui sont sensuelles par nature.
Ses pupilles dilatées sur son iris vert vipères se rétractent doucement, sans quitter son état d’ivresse.

« J’ai bu quat’ verres… » Elle a un tout petit sourire espiègle, puis en voyant la tête de Lester, se permet d’ajouter, comme pour être sûre : « Mais je boirais plus jusqu’à l’accouchement. Mais Lester… » Elle hoche la tête, engourdie par le froid. Elle frissonne et se sert un peu plus contre lui. « La cigarette… Je peux franchement pas ? »

Elle a ce petit air de chat adorable qui tente de gratter, juste un peu, sans grande conviction. Mais elle ne s’attend pas à ce qu’il dise oui. Elle redeviens juste peu à peu la petite Joleene, adorablement tendre avec ce grand criminel, comme à chaque quatre verres.

L’effet semble immédiat, elle se calme. Il le sait bien elle n’est pas idiote de toute manière. Elle renifle comme une enfant et à ce petit minois chagrin il se dit qu’elle doit en être à quelque chose comme le fameux quatrième verre.

« Je t’ai pas trompé non plus.
- Mh. »

Il hoche la tête d’un air entendu signe qu’il la croit mais que c’est encore heureux. Plus doucement comme elle reste contre lui, il la garde dans ses bras et, la sentant transie de froid, met un peu d’eau chaude. Pas trop pour ne pas lui faire un choc.

« J’ai bu quat’ verres… Mais je boirais plus jusqu’à l’accouchement. Mais Lester… » Il hausse un sourcil et la regarde d’un air encore un peu sévère… « La cigarette… Je peux franchement pas ?
- Tu sais bien que non. Mais si c’est juste pour le tic je t’en trouverai des sans nicotines, ou je te trouverai quelque chose chez l’apothicaire pour te faire passer l’envie. »

Ca ne va pas la consoler pour autant mais la colère est passée alors il se fait plus doux. D’un geste souple il la soulève comme une princesse et sort de la douche. Un coup de baguette et elle est sèche, alors il se dirige vers la chambre d’un pas tranquille :

« Ce que tu me fais pas faire… »

« Tu sais bien que non. Mais si c’est juste pour le tic je t’en trouverai des sans nicotines, ou je te trouverai quelque chose chez l’apothicaire pour te faire passer l’envie. »

Elle grimpe dans les bras de Lester, s’accroche à lui comme il la soulève et sort. Elle renifle encore une fois, mais elle est déjà sèche. Ne reste sur sa peau que la fraîcheur dure de l’eau. Elle frissonne mais ne dit rien, malgré que ses lèvres soient pratiquement bleues. Son organisme a sentit le ralentissement passé, sûr qu’elle s’en rappellera demain.
Elle imagine un instant ce que sera sa vie de femme enceinte, et plus le temps passe, plus elle se demande pourquoi elle le garde quand ça serait tellement plus simple de le perdre. Elle y pense en regardant le profil toujours fascinant de Lester Grey. Elle rougit bêtement, s’imaginant déjà les scènes que le reste d’alcool dans ses veines lui chuchote.

« Ce que tu me fais pas faire… »
« La cuisine. »

Elle a un petit sourire de chat, fière de sa blague, et pose un baiser sur sa joue, ronronnante comme un gros chat. Elle aimerait lécher sa joue, mais Lester n’aime pas ça. Elle ferme doucement les yeux, ses yeux de vipère, et si elle frotte doucement son nez contre la gorge de Lester, elle s’endort lamentablement sur son épaule, profondément endormie.