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 Frozen To The Bones (nc17).

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PROFIL & INFORMATIONS









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:34


Le silence s’était fait devant les hautes murailles de la ville française. Elisheva, fière représentante du même pays, regardait avec une pointe de tristesse l’architecture magnifique de la citée qu’elle savait ce soir touchait à sa fin. Elle tomberait sous les griffes des lycanthropes. Elle jeta un regard à son mari puis à Fenrir qui, s’il était le plus grand, avait courbé un peu l’échine pour ramasser sur le sol un peu de poussière entre ses doigts de géant. Il aimait les pierres et les vieilleries, et ce soir, on lui demandait de détruire tout cela. Il se serait mis à pleurer si seulement il en avait été capable.
Avec la défaite à Munich, Nabor avait du revoir sa stratégie avec les têtes des loups. Quand Loki ne jurait que par les attaques en rafale, d’autres défendaient les fronts, d’autres encore les attaques surprises. Ils avaient du alors placé les plus vieux devant, et les plus jeunes au loin derrière – pour que l’on cesse de perdre des jeunes sur les mines – quelque fut la couleur du pelage. Survivre devenait impératif. C’était une question de vie ou de mort.
Mahel avait rejoint quant à elle les vagues les plus jeunes, se retrouvant bien à l’arrière et elle n’était pas si dépaysée, puisque son pelage roux comme le feu ne lui permettait pas d’être à l’avant. Ses yeux olive brillaient comme deux lunes parfaites aux côtés de ses frères. Coincée entre Landres et Lazarus, elle cherchait au loin une trace de Masael puis de Vasco. Elle ne retrouvait personne.
Au loin, la tête blonde de Nabor agitait dans le ciel un drapeau, signale que ça n’allait pas tarder. Elle sentait d’ici l’humain qui se présentait comme de la chaire à canon. Elle n’avait même plus peur. Après sept ans de guerre, elle avait fini par oublier la peur, remplaçant son excitation et sa fougue par une simple attente. Une colère aussi. Elle baissa le museau en entendant le long hurlement de Vitaly au loin, baissant ses oreilles en arrière.
Il était vingt-trois heures. Deux minutes avant impacte.

Il y eut un mouvement, et les premières explosions au loin. Mais rien de plus. Pas de mort, pas d’odeur de sang et de « kaï » traumatisés. Les vieux passaient. Un second drapeau s’agita, et ce fut le tour des plus vieux de partir. Dorian en tête, Masael avançait dans l’obscurité, finalement accompagnés de Lykkos et Kirill. Il n’y eut encore quelques explosions, puis le silence. Celio se dessina dans l’obscurité et c’est en hurlant que leur groupe bougea dans la nuit.

Les pupilles de la louve se rétractèrent brutalement et elle se mit à courir au rythme des autres. Les Orlov devant, Celio comme le chef de leur escadron, elle posa un instant ses yeux sur Landres puis à nouveau sur la guerre. Déjà au loin on entendait des coups de feus et des flammes s’élevaient dans le ciel noir sans étoiles. Elle déglutit, et perdit Lazarus de vue. Elle eut le temps de relever le museau pour voir un homme sur la droite et s’hérissa, sautant sur lui, sa gueule se refermant sur sa gorge. Des balles filaient dans l’obscurité, mais ce n’était que le début, et la louve rouge le savait.

Il se passa deux longues heures avant que le hurlement victorieux de Cerberus, ramenant la tête d’un capitaine d’escadron. A l’ouest, les troupes dissipées avaient perdu face aux phalanges lyciennes qui avait eut bien fait de disperser l’escouade. Au Sud, Kveld veillait sur les tentes infirmières. Un second hurlement victorieux intervint vers quatre heures.
Au loin, la sirène sonnait fort, sonnant le retrait des troupes ennemies. C’était donc une bataille gagnée. Mahel eut un sourire sur les babines. Si elle était recouverte de sang, au moins elle avait eut le mérite de ne pas être si salement amochée que la dernière fois. Deux balles dans la cuisse lui empêchait cependant de rejoindre les Lusitanie qui étaient un peu en avant. Elle pencha la tête sur le côté en reniflant une odeur bien connue. Elle montra les crocs et releva le museau, cherchant du regard son père qui avait disparu. Elle reporta son attention vers les murailles, mais il n’y avait toujours rien. Elle fit quelques pas, traînant la patte arrière droite, et montra les crocs comme l’odeur se rapprochait de plus en plus. Elle ralentit, cherchant autour d’elle où il pouvait se cacher, mais il n’y avait toujours rien.

Une longue ligne de flamme s’éleva devant elle, et elle recula aussitôt, les oreilles en arrière. Ses babines s’écartèrent pour montrer les crocs, mais il n’y avait toujours rien. Elle fronça les sourcils, son long museau se plissant en sentant le piège se refermait sur elle. Elle recula mais là à nouveau une longue lignée de feu lui barra le passage. Elle secoua la tête, parce qu’à présent, c’était sûr : on élevait pas des murs de feu au hasard.
Elle commença à courir mais un troisième mur de flamme s’éleva devant elle et elle s’arrêta, se retournant doucement. Dans la fumée, la longue tignasse couleur de feu d’un homme se dessinait. Un long corps, comme une flèche, et deux yeux orangé : c’était tout ce qu’elle voyait. La louve s’aplatit sur le sol, ses crocs claquant en se souvenant de leur dernière tête à tête. Elle avait du monter sur Lykkos et fuir. Ses oreilles se baissèrent, lui donnant l’air de ses chiens sauvages. L’homme eut un petit rire.

« Allons, allons, Mahel… Ne me fais pas cette tête… Nous avons dépassé ce stade voyons. Tu devrais être plutôt contente de me voir, non ? à moins que Madame ne me fasse quelques infidélités ? Oh, ne me regarde pas comme ça. Je t’ai vu dans la forêt. Je n’ai rien oublié, ma petite louve… »

La lycane gronda et se jeta sur lui. Il leva juste sa main à niveau de sa gueule et une flammèche lui brûla le museau. Elle couina et tomba sur le sol, la déflagration lui remontait rapidement la trachée et la fit cracher un épais sang rouge sur le pavé de Carcassonne. Klyde se rapprochait. Habillé de son uniforme noire et kaki, avec un brassard pourpre « helsing corporation » sur le bras gauche, Klyde avait vingt ans. Ses longs cheveux rouges ressemblaient à une marrée sanglante, quoi qu’il fut attaché aujourd’hui et formait alors un halo étrange autour de sa tête. Sa peau blafarde et ses tâches de rousseur apportaient une touche presque sympathique à son sourire de requin. Mahel, pourtant, ne l’aimait pas.
Son odeur de cendre la rassurait dans l’idée qu’il n’était pas possible pour un humain normal de contrôler les flammes comme lui le faisaient. Vasco avait parlé de « djinn », mais elle n’avait jamais cru en croiser un. Encore moins un qui se serait épris d’elle. Elle. Un presque-garçon. Depuis neuf ans, il lui courrait après comme on court une dame de haute court. Sauf qu’il la frappait pour la soumettre comme elle n’aimait pas qu’on le fasse. Peu avant la guerre, il avait même réussi à attacher Milly, et s’étant interposé, elle avait passé de longues journées au lit avec une fièvre. Il avait peut-être décidé de l’épargner cette fois-là.
Mais pas cette fois.

Il tendit vers elle la main et elle leva sa gueule pour le mordre, grognant au sol encore de sa gorge brûlée qui ne voulait pas se refermait, et c’était alors ses poumons qui se remplissaient de sang coagulé, l’empêchant de respirer. Elle suffoquait mais tenait bon. Ou presque. Il recula à temps la main et une nouvelle déflagration lui brûla les yeux, la faisant retomber encore. Son corps entier tremblait de douleur, la chaleur autour étant insupportable. Elle couinait de douleur, et pour la première fois, elle savait qu’elle ne s’en sortirait pas seule. Elle avait été prise de cours. Dans la douleur de sa cuisse, elle s’était séparée du reste du groupe. Elle baissa les oreilles, se demandant si c’était la dernière fois. Elle releva ses yeux brûlés sur lui, comme un animal qui sait que sa mort est proche – là.
Il glissa sa main dans sa poche et tira quatre balles à ailettes sur elle. Une frappa sa joue, l’impacte lui fit un trou si large dans la gueule qu’il grimaça lui-même après coup. La seconde et la troisième lui pénétrèrent le poitrail, se logeant en huit morceaux en elle. Poumons, cœur et estomac furent touchés par les impactes, ce qui eut pour effet de la clouer sur le sol. La quatrième perça deux fois sa colonne vertébrale, l’immobilisant ainsi.
Sous l’effet des quatre balles, et de ses anciennes blessures, la louve se transforma en humaine, quittant son enveloppe bestiale pour un corps long et finement musclé, pensant un instant que sa gorge se désemplirait au même moment. Nue sur le sol, sa main gauche sembla vouloir l’appuyer pour qu’elle se soulève, mais elle vacillait dangereusement. Sa main droite tremblait sur le pavé comme elle rampait malgré tout, sa voix coinçait dans sa gorge pleine d’un sang noir et épais, si dur à régurgiter que même lorsqu’elle toussait, c’était davantage la douleur de ses poumons fracassés qui la secouaient que autre chose.

Elle retomba face contre le sol, fronçant les sourcils sous la douleur et l’incapacité de respirer. Il se pencha, avec un petit rire, relevant son menton. Elle clignait des yeux mais ne voyait rien. Sa machoîre, elle, était défoncée et un trou montrait l’intérieur de sa bouche rougie.

« Regarde ce que tu m’as fait faire Mahel… Regarde-toi… »

Elle ouvrit la bouche et fermant les yeux, elle recracha tant bien que mal un épais sang noir sur ses doigts. Elle aurait aimé cracher, mais elle mourrait, elle le savait. Klyde posa son regard sur sa tignasse rousse qui tombait à peine sur ses épaules de femme forte quoi que finalement plutôt frêle dans cette position. Son corps malmenait s’étendait là, et la belle cambrure de ses reins lui rappelait ses passions passées. Quelques tâches de rousseur tappaient sur ses omoplates sa peau de nacre, laiteuse comme un nuage, tant qu’elle lui semblait légère, bien moins bronzée et tannée que des années auparavant. Quand elle avait encore le temps sans doute. Il la regarda chuter lamentablement sur le sol, et si elle avait ses mains sur lui, c’était pour l’empêcher de se pencher sur elle.
Sur sa gorge blanche, l’entrée des balles était encore visible. L’argent liquide des balles explosives avait sans doute empêcher les plaies de se refermer et elle saignait beaucoup. Son beau ventre s’étirait, affolé, tentant de respirer quand elle ne pouvait plus. Sa lourde poitrine lui tombait sur le torse. C’était la première fois qu’elle la voyait dévêtue, et ça le fit sourire. Sa main en effleura le rebondis de son sein et elle se cambra, se tortillant malgré la douleur qui remontait dans sa cuisse blessée. Elle eut un couinement et se remit sur le ventre, recrachant une boule de glaire noire sur le sol.
Il posa sa main sur sa nuque et la bouscula. Comme elle tournait doucement de l’œil, elle posa sa joue sur le pavé froid et se sentit partir. Quand bien même la main de Klyde parcourait ses hanches nues, elle en oubliait tout. La douleur disparaissait, et elle décollait. C’était peut-être ça, la fin, finalement. Finir violée dans la rue, pendant la guerre.
Un risque comme un autre, aurait dit volontiers Valerian. Elle eut un soubresaut et s’évanouit, ses poumons cessant de bouger dans sa poitrine. Morte ? Presque. Son cœur battait encore, quelque part, mais ça n’était pas ce qui intéressait Klyde. Le djinn se pencha sur elle et embrassa sa nuque chaude et couverte de sang, ses hanches doucement donnaient de petits coups de reins contre elle, s’excitant sur ce corps encore chaud mais qui mourrait petit à petit. Il faudrait être rapide. Très rapide. Il posa ses mains sur sa braguette, mais au même moment, une voix grave résonna dans l’obscurité. Quatre yeux se dessinaient en face de lui.

« Tu ne devrais pas faire ça petit… »

Un relent d’accent espagnol dans sa prononciation rendait insupportable les quelques mots de l’homme qui se présentait là. Il n’était pas nu, contrairement à son ami qui juste à côté faisait une bonne tête de plus que lui. Le premier – qu’il se doutait être espagnol – avait un air de déjà-vu. Des cheveux presque long sur sa nuque, légèrement ondulés, et des yeux olive claires. Son copain était nu, grand, plutôt bâti comme une armoire – deux à trois Klyde pour sûr – et derrière ses mèches noires, il aurait juré que ses yeux étaient d’un rouge carmin. Le djinn eut un sourire arrogant sur les lèvres :

« Qui tu appelles petit, mec ? »

Le grand aux yeux rouge eut un petit rire en regardant son ami. L’espagnol, aussi, eut un rire. Et les deux se transformèrent. Deux immenses lycanthropes, deux aux pelages sombres comme le charbon, ou presque. L’un avait un éclair, et pas l’autre. Il se doutait bien qu’il y avait un Lusitanie – puisque Mahel avait également cet éclair sur le poitrail. Klyde fit la grimace te se redressa, laissant retomber sur le sol le corps de la jeune fille.
Il frotta ensemble ses mains et deux longs filets de flamme s’enroulèrent autour de ses bras pour venir lécher son torse et ses jambes. Il n’aimait pas tellement qu’on lui gâche son plaisir. Il recula un pied, pinça les lèvres et plissa les yeux. La fumée qui se dégageait des alentours et la sirène depuis longtemps passait, ça devenait dangereux pour lui de rester en retrait ou sur le terrain. Il gronda, et les lycanthropes passèrent à l’attaque.
Valerian se jeta d’abord sur lui, puis Vasco prit le relais. Ils claquaient des dents et Klyde reculait rapidement, des balles explosives d’argent passaient entre eux, et les impactes pourtant ne semblaient rien changer à leur agressivité, pas même les faire reculer. Le djinn fronça les sourcils, se doutant que quelque chose n’allait pas. Il trébucha et son arme tomba sur le sol. Il recula quand les crocs du Byzacène voulurent se refermer sur ses jambes et une grande vague de flammes balaya devant lui les deux lycans, s’élevant tout d’abord en un mur de flamme pour finalement retomber d’un seul coup sur les deux corps, les embrassant dans un festival de couleur bleu et rouge.
Klyde se releva et recula encore un peu, voyant que dans les flammes, plus rien ne bougeait. Il eut un petit sourire vainqueur, observant le travail des flammes sur les deux corps, et son regard se reposa sur le cadavre de Mahel qui attendait, allongée un peu en retrait sur les dalles de l’allée. Klyde esquissa un mouvement vers elle mais s’interrompit, fronçant les sourcils comme quelque chose, dans les flammes, bougeaient.
Il ouvrit grand les yeux en voyant la gueule de Valerian de Byzacène sortirent du brasier bleuté. Son pelage, intacte ou presque, était encore en feu aux extrémités de ses poils, et si cela formait un halo délicieux autour du noir charbon de sa gueule, Klyde, lui, n’en revenait pas. Il écarquilla davantage les paupières en voyant que Vasco de Lusitanie rejoignait son frère, sans une blessure. Il recula, comprenant son erreur, et tourna le dos. Fuir ! c’était la seule solution face à ses deux démons.
Le tunisien fut plus rapide cependant. Sa gueule se referma d’un coup sec sur ses genoux et il tient dans sa gueule les deux jambes du djinn qui tomba face contre le sol, son nez s’éclatant contre le pavé. Vasco le contourna rapidement et sa gueule se referma quant à elle sur son torse, sans le croquer à le tuer sur le moment, juste à le tenir entre ses crocs. Les bras de Klyde s’agitèrent, jetant ici et là des flammèches rageuses, mais les deux loups ne semblaient pas réagir à la douleur. Valerian et Vasco se regardèrent une seconde au plus et tournèrent leur gueule à droite, reculant d’un coup sec.
Un long « crac » sonore ponctua le geste, la colonne vertébrale de Klyde se dessouda de son bassin et se rompit en son milieu. Sa peau s’arracha sous la force du mouvement et son corps se vida sur le sol de tous ses organes, ses intestins entraînant avec eux ses viscères. Une petite flamme naquit sur son cœur, et s’éteignit dans une petite volute de feu. Toutes les flammes qui les entouraient alors s’éteignirent comme par magie. Le djinn était mort.

Valerian poussa un long hurlement, et Chain lui répondit. Vasco se rapprocha de Mahel. Si en apparence elle était morte, le fait qu’elle n’est toujours pas retrouvée son apparence lycane prouvait qu’elle ne l’était pas encore, qu’elle luttait quelque part. Son grand-père la prit en gueule, mordant dans ses hanches en se disant que ça serait là la moindre de ses blessures et jeta un regard à Valerian. Le Byzaècne ouvrit la marche, tenant dans sa gueule la tête de Klyde, le général tant recherché de la IV division de la Helsing Corporation.
Vasco courrait derrière Valerian, une tignasse rousse flottant, inerte, dans sa gueule. Masael, qui rentrait avec ses trois fils – après les avoir chercher comme une habitude – s’immobilisa au milieu du champs de bataille. Vasco courrait, avec une rousse en gueule. Son cœur rata un battement et il se mit à courir, son immense pelage formant comme une tâche dans le décor de sang. Sa fille était touchée.
Deux semaines auparavant, Eurybie était tombée au combat comme ce n’était pas permis : démembrée. Et aujourd’hui, c’était sa fille chérie ? Un long hurlement déchirant remonta sa gorge sans qu’il ne le veuille, et il s’arrêta dans les infirmeries.
Vasco était déjà à l’arrière, nu, et tenait dans ses bras sa petite-fille, cherchant du regard Vitaly qu’il savait plus apte. Il sautilla jusqu’à lui et le fixa d’un regard dur. Mahel attendait dans ses bras, la tête rejetée en arrière, ballante. Le premier prince ouvrit ses paupières et grimaça, secouant doucement la tête négativement et montra à Vasco une autre tente, loin des autres, pour la poser. Le Lusitanie la posa et sortit aussitôt. Masael courru jusqu’à cette dernière mais la main forte de Vasco le retint.

« Papa, Mahel… ! » grogna Masael, l’inquiétude barrant son front bien plus que la fatigue.
« Tu attends Massou… » Vasco le fixait, et si son air était dur, il baissa un peu les yeux en soufflant difficilement « …c’est mal partit. »

Masael fixa son père, et son visage se décomposa, pâlissant quand le loup avait à la base une peau basanée ou presque. Ses yeux se remplirent de larmes sans qu’il n’y puisse rien et il se retourna bêtement vers Lazarus, Lucian et Landres, cet air de plus en plus bête sur le visage.

« Mais Leah… elle… »

Il leva sa main et la posa sur sa bouche, comme il semblait de plus en plus ahuri. Mahel ? Sa Mahel ? Sa petite princesse vierge et farouche ? Son cœur se mit à battre dans sa poitrine comme jamais. Reagan se rapprocha de lui et le tira un peu plus loin pour qu’il s’assoit et boive un peu d’eau.
Vasco affichait un air plutôt froid et bas, ce qui n’était pas habituel.
Il avait perdu une femme, une infidèle oui, mais… Jamais un descendant.









The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:44


Lorsque Kira était tombée, Lazarus n’avait pas réagi. La vision de se corps convulsé de douleur, la peau brûlée à l’argent, fibre musculaire torturée à vif, ce ne pouvait pas être elle. Sa Kira. Sa ravissante Kira pleine de vie, pleine de feu. Il lui avait fallu quatre jours pour ne serait-ce qu’oser la toucher. Glisser ses doigts sur sa peau là où il y en avait encore et finalement se rendre compte à quel point elle était devenue roide. Ca n’était plus sa Kira c’était… une chose morte comme aurait dit Sasha. Sa Kira à lui s’en était allée quelque part, là où il ne pouvait pas la suivre.

Cinq années avaient passé depuis et Lazarus était devenu un homme, un guerrier terrible dont les lyciens, parmi ceux qui avaient assez vécu pour s’en souvenir, disaient qu’il ressemblait à Lukk, son trisaïeul. Il avait cet air dur, les lèvres scellées en permanence par une expression dure qu’on ne lui avait pas connue avant. Ses cheveux plus longs tombaient sur ses omoplates en mèches noires d’ébène et cachaient parfois à ses ennemis le visage de leur propre mort. Chaque goutte de sang versé était un tribut qui était dû à sa Kira. Un tribut qui ne la vaudrait jamais et qui ne changeait rien à son absence. Il prenait des risques, trop aux yeux de son père, à ce point que Lucian lui reprochait souvent de se prendre pour un berserk. Ce n’était pourtant pas dans les habitudes des frères de se disputer. Lucian ne faisait pas de remarques à moins qu’elles ne fussent seulement à prendre à la légère. Landres ne riait plus que trop rarement même s’il restait des trois, le seul que rien n’abattait jamais.

Il avait surpris par sa ténacité lui qu’on n’avait jamais vraiment pris au sérieux. Landres le grand rouquin qui avait perdu bêtement un œil dans une excursion avec ses frères. L’enfant tout timide qui allait se cacher derrière sa mère quand son père entrait dans la pièce les premier temps. Ce Landres là était loin. Grand et élancé, les muscles finement dessinés comme pour ne pas l’alourdir dans ses mouvements mais au contraire lui donner une amplitude et une agilité salvatrices. Il était des trois le moins « tanké » comme on disait.

Seul Lucian n’avait pas bougé finalement. Comme si la guerre lui passait dessus comme le plus mauvais moment. Il avait de toute façon toujours été un pessimiste.

Un petit rassemblement de Lusitanie s’était formé autour d’une tente. Des mines désolées. Leandre arriva, une grande lacération éventrait sa plaque lycienne légère, couverte de sang. On n’avait pas de mal à imaginer que ce coup là n’avait pas dû être une partie de plaisir mais une bande de peau tout juste régénérée évinçait tout inquiétude. La lukk hâta le pas et s’arrêta à hauteur de son beau père. Un regard emprunt d’inquiétude la marqua comme elle entendait ce que disait Vasco de Lusitanie.

« …c’est mal partit. »

Elle ne dit rien, suivant Reagan du regard avant de jeter un œil à Lazarus qui se détachait du groupe, l’air dur et indifférent. Toujours le même depuis Kira. Dans son cœur de loup il se disait qu’il ne participait à tout ça que dans la perspective qu’à un moment ou un autre cet enchaînement de catastrophes stopperait et qu’alors il rentrerait chez lui, s’occuper de ses filles. Il ne voulait rien savoir d’autre que ça et si sa petite sœur devait mourir ce soir… non il ne préférait pas le savoir. Il ne lui restait plus qu’à prier Seth que les choses s’enchaînent un peu plus vite peu importe le dénouement.

Dans sa morosité il percuta un loup plus grand que lui, plus vieux surtout. Mais il était trop sombre pour ne serait-ce que s’excuser ou s’arrêter. Une main puissante tomba sur son épaule, le jeune loup retourna un regard terrible à Lykkos de Qadesh. Un regard noir plein de morgue, plein de haine. Un regard qui disait pas maintenant. Lykkos le toisa en silence. Une lueur curieuse s’éclaira dans son regard, il fronça les sourcils et sprinta dans la direction opposée. Il savait pertinemment ne pas être le bienvenu chez les Lusitanie mas qu’importait. Cette histoire de rivalité avec Reagan de Nicée était derrière lui. Une autre était devant et c’était celle-là qui lui avait mis un tel coup de fouet.

Il ralentit à l’approche du petit groupe de personnes endeuillées, il se planta une seconde comme foudroyé. Le calcul fut vite fait pour en déduire que c’était bien Mahel de Lusitanie que l’on veillait comme une morte.
Sanguin par nature, quoique trop vieux maintenant pour s’emporter, Lykkos franchit la distance qui le séparait de la tenture. Il l’écarta d’un grand geste, marquant un autre arrêt pour prendre la scène dans son ensemble. Le Prince Orlov et le corps de la gamine qu’il avait, lui, Lykkos de Qadesh, si patiemment entraînée. Il serra le poing, détournant le regard un instant pour se tempérer avant de reporter son regard sur les doigts de Vitaly qui se lançaient dans une exploration répugnante dans la gorge de la louve.

Elle était toujours femme. Elle n’était pas morte. Lykkos approcha, grave, sans un mot. Puis il posa la main sur le front de la gamine pour maintenir sa tête tandis que le médecin continuait d’opérer. Son regard la détaillait. Son visage. Et seulement ça.









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:44


Quand Vitaly avait vu le corps de Mahel, il ne pensait pas la sauver. D’ailleurs, c’était une perte de temps considérable pour les autres blessés que de s’épuiser à soigner Mahel qui était de toute façon trop amochée pour quoi que ce soit. Cependant, le Orlov ne pouvait pas abandonner un Lusitanie, et encore moins Vasco. Une tente plus loin, à l’abris des regards, le premier prince préparait un cirque d’horreur en amenant sa petite valise noire. Celio s’en rappelait que trop bien pour avoir vu bien des fois des choses horribles avec, en tout du moins entendu. Au moins, pensait Vitaly, celle-la ne hurlera pas.
Etendue sur une table de fortune, son visage affichait une entrée violente à l’argent, au niveau de sa mâchoire en un trou de trois ou quatre bons centimètres de large, dévoilant sa gencive noirâtre et sur ses dents. Un rapide coup d’œil au niveau des yeux le fit grimacer en voyant qu’elle avait été brûlé et que ses rétines avaient été quasiment consommé par les flammes. Plusieurs entrées de balle, et des brûlures. Et sa gorge était pleine. Il se pencha, entendit son cœur résonnait faiblement, mourrant.
Il se releva et jugea qu’il était possible qu’on la sauve. Peu probable, mais probable encore. Il la mit sur le dos et sortit de sa mallette étalée sur une petite table à côté tout un tas d’ustensile. Un long scalpel lui suffisait sur le moment. Il trancha de son menton jusqu’à son sternum, et plaça un écarteur. Le fait qu’elle fut en train de mourir ralentissait au moins la régénération. Il enfonça ses doigts dans la trachée et commença à nettoyer et vider du sang coagulé pour déboucher sa voie de respiration.

Vasco haussa un sourcil en voyant Lykkos arriver. Masael était tellement effondré qu’il n’avait pas vu le lycien passer, et ne l’aurait de toute façon pas arrêté. Il n’avait pas la force pour ça. Pas maintenant. Surtout pas quand elle avait l’odeur de ce pourri sur elle. Il le vomissait de tout son être, d’autant plus que si elle mourrait ce soir, il ne pourrait même pas se venger sur l’enfant de putain qui avait défiguré sa fille.
Vasco posa ses yeux sur Lykkos comme il ouvrait la tenture. Son regard se fit plus sombre en voyant les doigts de Vitaly raclait les salissures de sa gorge comme si elle n’existait plus, mais dans le fond, c’était peut-être ça. La tenture se referma, et le lycan détourna le regard. Nabor passa, posant ses yeux sur le vieux Lusitanie. Lui aussi avait perdu un petit fils, Juha. Mais ça n’était pas la première fois. Il y avait eut Jonas, avant. Autrement. Mais au final, pour le « norvégien », c’était devenu dur. Un temps. Il hocha la tête et disparu avec Johann.

Vitaly releva les yeux et les posa sur Lykkos, une demi-seconde au plus. Avec une petite pince il tirait sans douceur sur l’épaisse graisse noire qui remplissait du début à la fin sa trachée. La main sur le front de la gamine, et il enleva la sienne, pouvant aller plus loin de ses deux mains. Il continua quelques secondes, rapide comme il devait forcément être rapide pour l’instant. Il retira la pince, puis les écarteurs, et la peau se colla sans se refermer. Vitaly fronça les sourcils comme ça n’était pas normal et reporta ses doigts sur la poitrine de la gamine. Ça allait être le plus écœurant à faire. Il attrapa un couteau plus long, de ces couteaux de boucher, et le posa sur son sternum. D’un coup précis et rapide, une entaille profonde lui ouvrit le torse en deux. Il jeta le couteau sur le coté et enfonça ses doigts dans la carcasse vivante et chaude de la jeune fille et l’écarta dans un crac sonore horrible. Il était concentré, Vitaly Orlov, jusqu’à ne plus en voir l’horreur dans son geste. C’était assez horrible pour que Masael en vomisse. Assez pour que Vasco lui dise non.

Vitaly attrapa une pince et commença à retirer les dizaines de bouts de balle, à gratter les poumons pour que rien ne les entache, à les presser pour les vider de ce sang dégueulasse, en se disant qu’à force de le lui en retirer, il lui en manquerait. Son cœur, au beau milieu de son torse ouvert, battait. Encore. Doucement c’est vrai, tout doucement, rarement, de temps à autre, mais il battait toujours, et alors c’était bon signe – ou presque. Vitaly referma le torse tant bien que mal, après avoir inspecter les viscères pour en extraire la moindre particule d’argent qui aurait pu pourrir et nécroser à l’intérieur. Il ne resta rien.
Il la retourna doucement sur le ventre, remarquant que sa gorge avait commencé doucement à cicatriser aux extrémités – bon signe, encore.
Quand il remarqua que la colonne vertébrale était touché en son centre, il secoua négativement la tête en grimaçant.

« Il y aura peut-être des séquelles… enfin, si elle survit… A ce train là… »

Il leva la main et se gratta le menton, réfléchissant s’il devait continuer. Après tout, son cœur battait. Si elle ne marchait plus jamais, ça n’était pas plus dur à avaler que le bras amputé de Dorian, non ? Il attrapa son scalpel et sa petite pince déjà sale et commença à ouvrir son dos, en détachant un petit morceau de chaire pour inspecter. Cassée en deux par plusieurs impactes, la colonne était si sérieusement touchée que Vitaly resta quelques longues secondes sans savoir quoi faire. Il soupira lourdement et commença à désincruster, remarquant bien vite qu’il faudrait aussi gratter les os à cause de l’argent liquide devenu solide. Il prit un tabouret et y passa de très longues minutes, concentré sur son travail plus que sur la jeune fille.
Il s’arrêta et passa un peu d’eau sur les articulations, se relevant, sa longue colonne craquant. Celle de la jeune fille restait toujours cassée, mais au moins, l’argent ne la recouvrait plus. Il referma à nouveau et la retourna doucement sur le dos. Ses yeux se firent critiques sur le trou dans sa bouche. Il se pinça les lèvres, retira les bouts d’argent logés dans son palet et dans sa joue et posa tout simplement un large pansement sur sa joue, puisque pour lui, aujourd’hui, il n’y avait rien d’autres à faire. Il l’avisa, posa sa main sur sa gorge pour en calculer le pouls, et grimaça encore à nouveau. Pourquoi pas, soufflait sa conscience, mais ne t’avance pas trop vite Vitaly, tu ne sais pas.
Il se retourna, alla vers les petites armoires hautes comme un enfant qui étaient posées dans toutes les tentures d’infirmerie, et en tira deux paquets différents. Il se rapprocha de Mahel, et plaça les deux perfusions. La première était de couleur rouge sang, et on ne doutait pas que c’en était ; la seconde quant à elle était verte fluo, et c’était marqué « OS » dessus. En somme, ça permettait une meilleure repousse – ce qui pour un lycan était tout de même plutôt amusant. Il plaça deux planches sur ses hanches et les attacha fermement, pour que la repousse de sa colonne vertébrale ne se déroule pas mal – même si elle n’allait pas bouger pour un moment. Il observa son corps, une dernière fois pour en repérer l’erreur fatale, mais ne trouva rien.
Il prit un drap et le tira sur elle, posant ses yeux sur Lykkos, comme pour lui dire qu’il n’y avait plus rien à faire, pour le moment, et sortit dehors. Vasco posa son regard sur lui et Masael se pressa vers le Orlov, avec cette lueur d’espoir dans le regard.

« Je ne m’avancerais pas à dire que son état est stable. Elle vit. Son cœur bat. Je ne peux pas savoir si elle marchera, parlera, ou même aura ne serais-ce qu’une bonne vision si jamais elle se réveille un jour. Sa colonne a été sévèrement touché, et elle est restée trop longtemps sans oxygène. » Un froid s’installa, et le médecin secoua la tête. « Je suis désolé. Je ne peux plus rien faire pour elle qu’attendre qu’elle se réveille, et aviser. Si elle se réveille. Vous m’excusez, mais… »

Vasco hocha la tête, et Vitaly s’effaça au loin dans une autre tente.
Au loin, Celio fixait la tenture et fronçait doucement les sourcils.

« Nous allons tous mourir ? » … C’était après la mort de Kira et de Juha. Bien avant celle d’Eurybie. Et tout ce qu’il avait trouvé à dire, c’était « Sans doute »… Il détourna le regard, écœuré. La guerre lui coûtait de trop.









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Les jours passait, Lykkos ne manquait pas de venir veiller la petite louve au cœur faiblard. Il ne disait trop rien en fait. Lefteris et Lavrentios le suivaient de l’œil, chacun d’eux étaient bien trop usés par la guerre, comme tous ici, pour offrir de le réconforter vraiment. Nebi gardait un air sévère. Son héritier avait eu le malheur de s’attacher deux fois à la mauvaise personne. La première ne lui ayant jamais appartenue, la seconde se mourrant avant même d’avoir rien vécu. Les Lukks étaient sombres. En ces jours de fin du monde, la flamme de Lukk leur manquait malgré leur vaillance. Les plus anciens veillaient tandis que les plus jeunes se reposaient dès que l’occasion se présentait.

On vit la haute silhouette de Leto se découper dans la nuit. Deux louves plus jeunes bondirent sur leurs pieds mais la mine fermée de la chef de meute les renseigna :

« Cruz est mort annonça-t-elle. »

C’est le premier des leurs à tomber et ce n’était pas une bonne nouvelle. Leur moral était bien suffisamment entamé pour certains, les plus jeunes, les mordus en somme. Héphaïstion, les mains peintes de rouges arrivait derrière elle, tout aussi sombre. Lennox, Lison, Lune et Laértês se joignirent autour de leur père, plus soudé que jamais.

« Où est Leandre ?
- Il me semble l’avoir vu avec les L…
- Je suis là., coupa la voix forte de la lukk., je suis toujours lycienne de ce que je sache.
- Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire Leandre.
- Excuse-moi. Je suis un peu sur les nerfs j’ai tendance à prendre tout mal Lefteris. »

C’était le cas de tous ici. Ils étaient engagés dans ce genre de guerre dont personne n’allait revenir. Peut-être Leah reverrait Lukk un jour et lui expliquerait. Mais s’ils n’étaient plus là, tout ça n’avait pas d’intérêt.

« Je lis le pessimisme dans vos yeux lukks de Lycie. C’est le pessimisme qui nous tue rappelez vous-en., fit Leto en allant chercher les affaires de Cruz pour les mettre au bûcher.
Pendant ce temps, Lykkos, premier prince de Qadesh était lui auprès des Lusitanie. Ou tout du moins il était près de Mahel. Il repensait à ces quelques conversations qu’ils avaient eu sur la mort, sur l’après… sur la guerre. Des conversations plutôt pessimistes dans le fond.

« Ce n’est pas le moment, gronda-t-il avant d’aller retrouver les siens.









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Vasco fut le second à entrer dans la tente, après Lykkos. Son regard plutôt sévère se posa sur son visage dont on ne voyait plus la joue droite, devinant parfaitement derrière le pansement un trou béant et sale. Cet enfant de putain avait détruit une héritière de Lusitanie, et plus encore, une farouche combattante. Du haut de ses cinquante neuf ans, Mahel était une « jeune », un petit gabarits parmi les anciens, mais malgré ça, elle avait tenu bon… Elle avait toujours su les risques. Vasco l’observa, et baissa les yeux sur sa gorge puis soupira. Il sortit dehors, et se dirigea vers Nabor et Lapyx. Les deux anciens parlaient entre eux et accueillaient la mine sombre de leur ami en sachant très bien ce qui n’allait pas.
« Cette imbécile est restée en arrière et personne ne l’a attendu… » soupira Vasco. « Est-ce que l’on doit prier dans ces moments ? »
« Je ne crois que ça serve à grand chose, Vasco. » Nabor haussa les épaules, l’air cynique. « Bjorn est mort. »
« C’était une fausse victoire, ici. » finit par lancer Lapyx, en vu du nombre de tombés.

Masael entra par la suite, seul. Il ne voulait ni de Loki ni de Reagan pour éponger ses pleurs. Il se dirigea vers sa fille, sa petite princesse, et comme il la voyait respirer, il ne doutait pas qu’elle vivrait. Il voulait y croire, dur comme fer, que ce petit bout de femme – si petite comparée à lui, si jeune aussi – survivrait, lui survivrait. Enterré la femme de Lazarus n’avait pas été facile, pas quand on avait vu la gamine grandir comme sa propre fille devant chez soit. Le lycan se voûta et posa un baiser sur le front de la petite rousse endormie. Une guerrière, une amazone oui ! …mais une princesse les yeux fermés. Une princesse dans le silence de mort du campement.

La nuit se termina sur les bûchers lycans. Wolfgang fit rameuter les troupes et convia les anciens à une discussion. Les pertes répétées quoi qu’espacées inquiéter finalement davantage le loup que la longueur de la guerre. Les années ne lui faisaient pas peur ; mais voir son peuple déclinait d’un tiers, ça, c’était davantage inquiétant. Il dépêcha alors Vitaly pour aller à l’avant des vampires, voir Vlad, et lui parlait d’un possible arrangement. Après tout, tout le monde avait a gagné de la perte de la Helsing Corporation. Ce n’était pas pour rien que les vampires mourraient davantage en ces temps sombres après l’invention de la suprême « balle solaire ». Le matin même, Vitaly partait.

Le campement bougea. De Carcassonne, ils se dirigèrent vers Avignon. Leur nombre était impressionnant, et ils auraient au moins l’avantage du terrain – on arrêtait pas une meute dans une rue aussi étroite que celles de la ville des papes. Le jeune lycan français, de la meute d’Elisheva, savourait un retour dans sa ville natale, quand bien même il faudrait la détruire.
Fenrir affichait encore et toujours un visage lisse, froid et dur. Détruire des monuments historiques, lui, ça le faisait encore plus vomir que de voir un champ de mort. Cracher sur le passé… non, c’était impensable.

On déménagea Mahel d’une table à une sorte de chariote tirait par des chevaux, comme les rares blessés qui ne guérissaient pas sur le champs. On lui mit plusieurs perfusions, dont une pour la nourrir, une pour son sang, et une dernière encore comme la colonne avait une certaine difficulté à se ré assembler. Celio craignait qu’elle ne se recolle jamais, mais deux jours plus tard, la soudure semblait revenir, et Mahel se mit à pleurer dans les nuits, de douleur sans doute. Enfin, seule elle pouvait le savoir, et personne d’autre comme elle ne se réveillait toujours pas.

Au sixième jour, alors que Fenrir eut réussi à récupérer des livres importants sans que la Helsing Corporation ne le voit, la guerre éclata sur les marches du Palais des Papes. Vitaly n’était toujours, hélas, pas de retour. La bataille se fit sanglante, et on y laissa trois autres loups – Paz de la meute de Goliath, Khorian de la meute de Byzacène, et une louve de la meute de Lycie. Pour la première fois cependant, les lycanthropes avaient l’avantage. Enfermés dans le Palais des Papes, encerclés, l’ennemi ne bougeait plus et le campement se fit autour, à la façon d’un siège d’autrefois. Les faire mourir de faim, c’était encore possible.
Au septième jour, le nécromant – qui était la peur de tous les jeunes lycans puisqu’il avait réussi à démembrer même une ancienne, Eurybie étant morte de sa main – se montra sur les marches. Au soir, la bataille éclatait encore, et Mahel ouvrait les yeux à la fin du règne sanglant.

Allongée sur un lit, les bruits d’explosion et l’odeur de sang la fit sursauter. Elle se redressa, mais retomba aussitôt : ses omoplates étaient lourdes, et c’était comme si on l’empêchait de se voûter. Elle jeta un regard à elle-même, et défit la ceinture qui lui maintenait le dos. Sa colonne entièrement refaite s’était durcie et raidie, tant qu’elle grimaça et feula de douleur quand elle craqua, se réhabituant lentement à bouger.
Elle sortit du lit, ses jambes ne la soutenaient plus et elle se raccrocha à un petit meuble. Ses longs doigts étaient toujours au nombre de dix, et elle était habillée ou presque. Son ventre et son torse étaient parfaitement refermés, sans une trace de balle, si ce n’est quelques vieilles cicatrices. Elle posa sa main sur sa trachée, se rappelant de s’être étouffée dans son propre sang, mais là encore, rien qu’une infime cicatrice sur le dessous de son menton lui rappelait l’horreur. Elle tourna le visage, comme un chat furieux, vers un miroir et le retourna.
De son trou béant ne restait que trois longues cicatrices filiformes, comme si on lui avait couper trois fois la joue. Ça n’était pas très jolie, mais pas si moche finalement. Et puis c’était une cicatrice. Elle regarda ses yeux, cligna des yeux, et eut un sourire bête en se disant qu’elle avait toujours ses beaux yeux olives, et qu’elle y voyait toujours bien. Comme un lycan.
Une explosion toute propre la fit sursauter, et elle releva le nez. La sirène au loin sonnait, mais c’était un cor lycan. Le retrait des troupes de Béotie alertait une brèche dans les fortifications. Elle reconnaissait cet appel. Elle sortit hors de la tenture, passa sa tête à droite et à gauche, et si elle se lourde et fatiguée, elle voyait Kveld hurlait sur Celio pour que chacun prenne le plus de blessé. Elle écarquillait doucement les yeux, regardant autour d’eux, mais il n’y avait rien. Une ville dont elle ignorait tout. Et au loin, l’odeur de flammes.
Le Palais des Papes brûlait.

Plusieurs minutes plus tard, après être restée accrocher à la tenture, elle fit quelques pas vers le champs. Ses yeux cherchaient quelque chose autour d’elle, mais elle ne savait pas vraiment quoi. Les troupes revenaient en nombre. Les Byzacène d’abord qui traînait un Varian blessé, crachant du sang, un long barbelé enfoncé dans la poitrine. Elle tourna la tête.

« MAHEL ! »

La voix de Massou l’interpella et elle posa ses yeux sur lui. Un petit rire joyeux remonta dans sa gorge alors que son père la prenait dans ses bras. S’il était en sang, ça n’était pas grave. Elle se serra contre lui et comme il la serrait un peu trop fort, elle couina de douleur, se crispant. Sa colonne ne s’était pas tout à fait durci au point de pouvoir subir même ça.

« Vasco, on y retourne ! » cria Nabor qui était bien plus à droite, trop loin pour voir Masael et Mahel debout. Vasco repéra cependant sa petite fille. « Une brèche est ouverte sur le Rocher, on peut peut-être attraper le sorcier ! »

Valerian passa le premier devant Masael et Mahel. Masael recula pour partir mais Mahel esquissa un pas vers lui. Il posa un regard bête sur elle.

« Tu fais quoi là ? »

Mahel le fixa, de ses yeux ronds. Elle pinça les lèvres et fronça un peu les sourcils.

« Je…je viens ? Non ? »
« Non ! » s’offusqua Masael « Va te reposer ! Allez, file ! »
« Mais Papa… » souffla la louve, déjà fatiguée de rester seulement debout.
« Tu n’en as peut-être pas assez pris Mahel. » gronda Vasco qui passait devant eux pour repartir vers le Rocher, le front ouvert sur une plaie large qui se refermait déjà. Mahel fronça les sourcils et fit un pas de plus, Masael lui jeta un sale regard.
« Tu ne bouges pas ! »
« Je peux le faire… » souffla Mahel, fronçant les sourcils.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:45


Leandre jouait de ses épées lyciennes à une vitesse impressionnante mais que peut-on contre un ennemi qui se relève sans cesse. Les têtes et les membres volaient. Une fraction de seconde, le regard de la belle rousse glissa vers la grande silhouette de Reagan comme dans un réflexe qu’elle ne pouvait pas prévenir. Il y eut un crissement de métal. Sa plaque lycienne n’avait plus vraiment fière allure après cinq ans de ce régime. Leandre sentit le picotement des étincelles cautériser sa chair. Ce ne serait pas la première fois qu’une épée la perçait mais ça n’était jamais très agréable. Un geste ultra violent et la louve décapitait une énième fois le propriétaire de la lame, crachant dans l’effort une gerbe de sang vermeil et chaud.

Elle recula une fraction de seconde le temps que ça se referme mais là, sur le parvis du palais, le temps c’était précisément ce dont ils manquaient tous. Pendant une seconde la louve disparut sous un amas de macchabées aux brassards Helcorp et on ne la revit plus.

Plus loin les trois frères de Lusitanie remontaient au front dans la suite de leur aïeul, Vasco de Lusitanie. Lazarus s’arrêta, presque interdit. Ses yeux se posèrent sur la petite chose rousse qui faisait lever le ton à Vasco.

« Tu n’en as peut-être pas assez pris Mahel
- Tu ne bouges pas !
- Je peux le faire…
Le sang de Lazarus ne fit qu’un tour, il n’eut même pas vraiment le temps de se réjouir de voir sa petite sœur debout. Au devant la guerre faisait rage et on avait aussi besoin de lui, pourtant il recula en direction de Mahel, les yeux furibonds :
- Tu ne nous sers à rien dans ton état ! T’as vraiment envie d’être un boulet ou tu préfères attendre le temps qu’il faudra pour pouvoir vraiment te rendre utile ?, le ton était sans appel, sans douceur non plus, il était on ne peut plus sérieux, tu rentres et c’est tout.»

La perdre elle aussi parce qu’il n’aurait pas dit non ? Pas tapé du poing sur la table ? Pas question. Il resta une seconde planté devant elle, l’air mauvais.









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« Tu ne nous sers à rien dans ton état ! T’as vraiment envie d’être un boulet ou tu préfères attendre le temps qu’il faudra pour pouvoir vraiment te rendre utile ? Tu rentres et c’est tout. »

Mahel posa son regard olive sur Lazarus et fronça les sourcils. Un boulet ? Elle serra les poings mais une nouvelle explosion la fit sursauter. Les flammes. Elle se crispa et baissa les yeux, reculant finalement pour tourner les talons et s’éloignait vers son ancienne tenture. Elle entra à l’intérieur et se posa sur son lit. Un boulet ? C’était donc comme ça qu’il la voyait ? Elle regarda sa cuisse où des infimes cicatrices se traçaient ici et là. Elle s’allongea et s’endormit bêtement sous la couverture qui la couvrait.

La bataille cessa quand le nécromant s’en alla et que le reste de l’équipe scientifique put prendre la fuite par des rues étroites. Le démoniste était arrivé peu après, et le parvis avait été pratiquement nettoyer, envoyant ses démons infâmes sur les lycans. Un mort de plus chez Goliath qui fut coupé en deux – ou tout du moins arraché en deux par un démon. Et la guerre cessa au petit matin, sur les pavés recouvert de sang. Le Palais des Papes incendié affichait une face noire et rouge. La Helsing Corporation avait encore disparu, envolée jusqu’à Nîmes. La guerre éclaterait deux jours plus tard selon Nabor, et Vitaly serait sans doute revenu d’ici-là… Vivant, si possible.

Vasco traîna sa lourde carcasse sur les marches des Doms, habillé d’une armure de plaque défoncée par les coups et les balles, mais rien n’avait percé. Derrière lui, Masael avançait, un sourire un peu plus joyeux comme ses trois fils le suivaient, accompagnés par Rafael et Johann. Nabor plus en arrière baillait, alors que Lapyx, plus à gauche, refaisait sa queue de cheval en un geste élégant et rapide, accrochant ses cheveux auburn imprégnés de sang.

« Elle est sortie d’affaire alors ? »
« Hier elle a marché et parlait, donc c’est qu’elle voit. ‘Taly parlait juste de ce genre de problème. Alors j’imagine que ça va… »
« Cette imbécile voulait venir. » gronda Vasco comme Lapyx rigolait.
« Etrangement, ça ne te rappelle rien Nabor ? »
« Oh pitié. Cette histoire me casse plus les pieds que ce maudit nécromant. »

Nabor retirait une dent de ghoule de son vêtement, l’air las.

Assise sur un banc, au milieu des tentes, Mahel observait autour d’elle le retour des hommes. Elle pinçait les lèvres, cherchant son père du regard et ses frères. Elle avait laissé son lit à un blessé, puisque pour le moment, elle ne se considérait pas comme telle. C’était sûr, elle pourrait vite retourner sur le champ de bataille pour elle.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:46


Leandre releva le nez. Un cadavre à demi calciné l’écrasait de tout son poids. Elle grimaça et donna un coup de pied dedans pour se dégager et se relever. Elle avait été sonné par un coup qu’elle n’avait pas vu venir alors que l’aube commençait à poindre. La silhouette d’un Lykkos mal en point attira son attention, ils se rassurèrent d’un regard et Leandre se releva. Il fallait qu’elle retrouve Reagan ne serait-ce que pour voir de ses yeux que ça allait. Elle ne fit cette fois pas de détour vers le camp de sa mère mais, à son grand étonnement, suivit le même chemin que Lykkos. Ils bifurquèrent chacun de leur côté après un petit moment. Elle vers la tente de Lapyx, lui vers la tente de Mahel de Lusitanie.

« Où est Reagan? » , demanda Leandre en fronçant les sourcils. Mais elle n’attendit pas de réponse et repartit aussitôt vers le champ de bataille déserté, le cœur battant d’angoisse.

De son côté Lykkos écartait la tenture, n’ayant eu aucune nouvelle. Un sourire s’étira sur ses lèvres en sentant une odeur de vivant. Il ressortit, avisant la petite louve rousse :

« J’aime autant te voir comme ça… »

De son côté lui se baladait avec un morceau de lance cranté dans l’épaule, le genre qu’il vaut mieux opérer que d’arracher au risque d’arracher la moitié du muscle avec. Mais visiblement ça allait attendre.

De loin on entendait un écho fulminant. La voix de Leandre de Nicée qui jetait des imprécations furieuses contre Reagan. Ce genre de menaces qui promettaient mille tourments si il ne répondait pas à ses appels dans la minute.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:46


La petit louve n’avait pas bougé, pas cillé. Un boulet. En plus de l’avoir surprise – Lazarus ne lui avait pas parlé depuis longtemps – ça l’avait également blessé. Ce n’était pas tellement de sa faute à elle si elle n’avait pas dix ou quinze siècles de plus… Frustrée sur son banc, ses doigts repassaient sans cesse sur les trois traits filiformes de sa joue. N’importe quelle fille se serait inquiéter d’être toujours un tant soit peu jolie, mais Mahel tirait de cette cicatrice une certaine fierté au final, d’avoir survécu à quelque chose comme ça. Ses grands yeux olives ne s’inquiétaient pas de savoir si un jour elle aurait un mâle qui aimerait ce visage encore beau, bien qu’il fut androgyne et barré de trois cicatrices. Son mâle, ça serait toujours quelque part un peu son frère, un peu ses frères, et un peu Lykkos de Qadesh. Un homme grand et fort, un peu fougueux et drôle, la regardant non pas comme une petite poupée de porcelaine, mais comme un être à part entière. Mahel de Lusitanie ne cherchait pas ; elle n’avait, de toute façon, pas le temps pour ce genre de chose.
La voix de Lykkos l’arracha à sa contemplation, et elle posa ses beaux yeux sur lui. Le contour de ses paupières s’était bien remis des flammes, et si elle voyait parfaitement, même la couleur de ses iris était revenue.

«  J’aime autant te voir comme ça… »

Elle eut un petit sourire bête d’adolescente sage. Mahel, affaiblie, dans sa longue robe de lin blanche tâchée de sang, sa poitrine débandée et ses cheveux lisse de la douche du matin, n’avait rien de la farouche guerrière qu’elle avait toujours été. Ça lui donnait un autre charme, une candeur de fille qui n’a rien vécu oui, mais elle n’en perdait pas la flamme des Lusitanie, de celle mêlée à la flamme des Lycie, pour venir dans son iris brûler en un brasier semblable aux feux grégeois : qui même sur l’eau brûle et enflamme tout.
Elle fit une petite moue, adorable pour une enfant, puisqu’elle affichait un visage de jeune fille, toute sortie de l’adolescence, malgré ses cinquante-neuf années – rien comparé aux siècles de Lykkos et de ses parents.

« J’ai voulu venir sur le champ tout à l’heure, mais… Lazarus a dit que j’étais un boulet. »

Elle le fixait, et ses yeux criaient « dis-moi que c’est pas vrai », même si son frère avait eut toutes les raisons de dire non à la jeune fille qui, comme un faon qui vient de naître, venait à peine de faire les premiers pas sur ses jambes fragiles. Sa colonne encore la faisait souffrir, mais personne n’aurait pu le deviner sur son visage lisse, et cicatrisé.

De l’autre côté de la ville, pas si loin mais pas non plus près, Reagan, perdu derrière une statue, se débarrassait des dernières dents de ghoule incrustées dans sa jambe en maugréant tant bien que mal des insultes anglaises. Foutu nécromant… persifla t-il. Il releva le nez, mais il n’y avait déjà plus personne sur la place devant le parvis. Il resta bête. Bon. Il ne valait peut-être mieux pas trop traîner derrière. Il fronça les sourcils et commença à entendre les rugissements angoissés de sa femelle. Il resta encore plus bête et haussa un sourcil. Elle le menaçait… ? pour de vrai ? Il s’arrêta un instant, regarda sa jambe droite qui avait été véritablement rongée par une bonne dizaine de ghoules et roula des yeux. Comme quoi, la dure lycienne qu’elle était avait quelque chose de fondant à l’intérieur.
Le Nicée fit le tour de la place, cherchant à regagner le campement, quand il vit au loin Leandre, tellement furieuse qu’elle n’en repérait même pas son odeur – soit, il était contre le vent, mais tout de même…

« Reagan ! Si tu ne réponds, je te jure que… ! »
« Leandre… » Il n’était qu’à quelques pas d’elle, avec un sourire moqueur plaqué sur la face, haussant un sourcil. « …tout le monde va t’entendre là, même les morts. »

Il avait un petit rien rieur sur le visage, et semblait entier, même si son pantalon était noirci par le sang au niveau de sa jambe. Il arrivait à marcher maintenant.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:46


« J’ai voulu venir sur le champ tout à l’heure, mais… Lazarus a dit que j’étais un boulet. »

Lykkos eut un petit sourire attendri devant cette mine de petit chat timide.

« Lazarus a déjà trop perdu dans cette guerre. On dit des choses qu’on ne pense pas quand on a peur et qu’on est en colère. »

La voix deLykkos était douce et fatigué. Il leva la main vers le menton de la jolie rouquine, relevant son visage pour regarder comment avait cicatriser le trou béant qu’elle avait dans la joue. Ses trois doigts retracèrent sa cicatrice avec plus de douceur mais il ne dit rien et la libéra, le regard lointain.

***

« Reagan ! Si tu ne réponds, je te jure que… ! »
« Leandre… , elle sursauta, …tout le monde va t’entendre là, même les morts. »

Elle ne répondit pas, le serrant dans ses bras avec toute sa force de lukk. Leandre n’était pas une tendre à la guerre, elle n’était pas non plus le genre de louve comme il y en avait à regarder sans cesse à ce que faisait son mâle, avec qui, où… elle ne s’émouvait pas facilement non plus. Mais là…
« La journée a été longue excuse-moi, souffla-t-elle dans la chaleur de sa gorge. »

Sentir son odeur et sa chaleur, un besoin presque maladif, tout comme elle lui aurait distribué un nombre incalculable de coups de langues sur la gueule si elle n’avait pas eu son apparence humaine. Elle glissa son regard vers le bas de son pantalon mis en pièce.

« Tu n’as rien ? »










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«  Lazarus a déjà trop perdu dans cette guerre. On dit des choses qu’on ne pense pas quand on a peur et qu’on est en colère. »
« Mh… »

Mahel, pas vraiment convaincue, ferma machinalement les yeux quand il lui prit le menton. Elle rouvrit les yeux pour le regarder comme il traçait des doigts sa cicatrice, et elle détourna aussitôt le regard, ravalant sa salive, mal à l’aise. C’était bête, quand même, qu’il arrive à lui faire presque mal rien qu’à toucher ça. Comme si… Enfin, non. Elle secoua doucement la tête comme il la relâchait. Jolie ou pas, il ne la regarderait sans doute pas. Elle se leva, et le fixa, ses grands yeux olive le détaillant, curieuse comme depuis qu’elle avait six ans avec ce grand homme, qui n’avait pas changé depuis :

« Tu as besoin d’aide pour ça ? Ou tu attends que Kveld est fini avec ses patients ? Et, euh, ça saigne encore ? Tu veux que je regarde ? »

Elle ne s’inquiétait pas réellement, c’était juste que ça faisait toujours un truc de le voir blesser. Au loin les Lusitanie revenait, Vasco en tête. Masael jetait déjà un sale regard à Lykkos, voyant que sa fille était juste à ses pieds, trop proche de lui. Il baissa la tête, la mine basse et grave, mais n’en dit rien.

***

Et comme elle le prenait dans ses bras, Reagan eut un petit rire, roulant à nouveau des yeux, la prenant lui aussi dans ses bras. Il la serrait avec sentiment, avec un peu de moquerie aussi, parce qu’il n’avait pas eu peur. Il avait toujours été derrière elle, comme un garde-fou, jusqu’à ne pas suivre Amael et sa meute. Il restait avec elle, toujours avec elle.

«  La journée a été longue excuse-moi.. »
« Tu es toute excusée mon petit citron… »

Il lui caressa le dos, amusé, et la laissa faire, glissant ses mains sur ses hanches pour la tenir contre lui. Il la relâcha doucement et suivit son regard sur sa jambe droite encore un peu douloureuse.

«  Tu n’as rien ? »
« Les ghoules ont pas aimé la viande de Nicée… » Il eut un petit rire. « Cela dit, c’est fou ! Tu savais qu’une ghoule décapitée mordait encore ? Franchement, je trouve ça stupéfiant… » Il jeta un regard aux alentours, puis passa sa main derrière ses hanches. « On devrait rentrer avant que mon père ne descende voir ce qu’on fait… »

Il eut un petit rire. Avec sa gueule de trente ans, il était difficile de croire que Reagan était bien plus vieux que ça, tout comme Lapyx et ses quarante ans. Il resta bête un instant :

« Tu as vu Rafael ? »

Il ne serait pas allé le voir lui-même, mais Rafael ne pouvait qu’être autour des Lycie après tout.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:47


« Tu es toute excusée mon petit citron… »

Elle eut un petit rire amusé comme à chaque fois qu’il l’appelait comme ça. Il n’y avait vraiment que Reagan de Nicée pour l’appeler mon petit quelque chose. Et tout aussi surprenant que ça puisse paraître, elle aimait qu’il l’appelle son petit quelque chose.

« Les ghoules ont pas aimé la viande de Nicée…
- Elles ne savent juste pas ce qui est bon, répondit-elle avec un petit sourire en coin
- Cela dit, c’est fou ! Tu savais qu’une ghoule décapitée mordait encore ? Franchement, je trouve ça stupéfiant…
- J’aurais dit écœurant ou horrible mais j’aime ta façon de penser mon citron vert.»

Elle éclata d’un rire clair, preuve qu’elle était parfaitement rassérénée.

« On devrait rentrer avant que mon père ne descende voir ce qu’on fait… »

Elle acquiesça.

« Tu as vu Rafael ?
- Oui en revenant te chercher. Ca allait., elle lui prit la main direction le campement, osant un petit regard, peut-être que… un jour tu devrais aller le voir toi aussi.»

Sa voix c’était faite plus basse comme ce n’était pas sa place de décider ce genre de choses. Elle fronça les sourcils, interpellée par une lumière rougeoyante dans une tente :

« J’ai l’impression que Ai se contrôle de moins en moins… »

En effet Leandre voyait juste. A près une journée de bataille aussi acharnée, la mordue de Jake Orlov avait un peu de mal à calmer ses démons. L’asiate d’ordinaire si douce et si discrète avait les yeux qui flamboyaient, au sens propre. Elle jeta un coup d’œil dans le miroir pour voir si son tatouage commençait à réapparaître mais niet. Cela prenait de plus en plus de temps et elle savait que ça n’allait pas le faire longtemps comme ça à ce rythme. Il fallait qu’elle trouve un calmant, quelque chose qui accélérerait le processus. Mais d’abord il faudrait attendre que Jake revienne. Elle attendrait sagement comme toujours quoique de minute en minute sa patience s’envolait en fumée. La colère…

***
Il la regarda détourner le regard, se disant qu’il devait la mettre mal à l’aise. Elle n’était pas moins jolie qu’avant avec ses cicatrices mais il pouvait comprendre que pour une fille c’était le genre de marque que l’on aimait pas trop. Du moins ça avait l’air d’être le cas chez les louves des autres meutes.
« Tu as besoin d’aide pour ça ? Ou tu attends que Kveld est fini avec ses patients ? Et, euh, ça saigne encore ? Tu veux que je regarde ? »

La vérité c’était qu’il avait attendu le retour d’Héphaïstion pour une opération dans les règles mais il en avait vu d’autres et elle avait l’air d’avoir besoin de se sentir utile, ce qu’il comprenait très bien.
Il déchira ce qu’il restait de son t-shirt, dévoilant une épaule puissante aux muscles saillants. La lance était rentrée tout droit.

« Fais toi plaisir mais je te préviens si tu me fais mal je te bouffe. »

La bonne blague. Bien sûr qu’il allait avoir un mal de chien. Mais il ne dirait rien. Parce qu’il avait passé l’âge.









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:48


« Oui en revenant te chercher. Ca allait…. peut-être que… un jour tu devrais aller le voir toi aussi.»
Le regard de Reagan ne cilla pas, et il ne répondit pas. Peut-être oui. Un jour, sans doute. Il serra un peu plus sa main et oublia aussitôt. Reagan n’avait jamais accepté que son unique fils puisse être homosexuel. C’était un peu, pour lui, comme donner un bâton pour se faire battre, quand on savait que la majorité des Solokoff avait ce quelque chose de déviant. Il ne voulait pas que son fils soit un Solokoff, parce que… c’était quelque chose de honteux. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il aimait juste son fils.

«  J’ai l’impression que Ai se contrôle de moins en moins… »

Reagan releva le nez et posa ses yeux sur la tente illuminée.
Jake aussi la voyait, mais il était trop loin pour la rejoindre. Il s’extirpa des doigts d’un médecin et parcourut rapidement le campement, le bras encore un peu ballant puisqu’il s’en remettait doucement, de ses blessures de guerre profondes et dangereuses. Il remua les doigts et écarta la tenture, la refermant derrière lui. Ses yeux vairons se posèrent sur elle, la détaillèrent, et il grimaça :

« Tu es toujours sous son contrôle… ça ne va pas, Ai. Il va falloir arrêter. C’est de plus en plus difficile pour toi de te calmer… »

Il avança de quelques pas, attrapa sans douceur son visage entre ses doigts pour la regarder dans les yeux. Kveld n’avait aucune solution. Vitaly croyait encore que la coucher dans son lit était la meilleure façon d’éteindre son feu… mais son père devait se tromper. Il devait y avoir un autre moyen, autre que l’exorcisme, autre que le lit. Autre que tout ça.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Il la fixait, l’air sérieux. Que lui fallait-il réellement pour qu’elle se calme ?

***

Elle le fixa, et comme il déchirait son t-shirt, elle posa ses yeux sur la blessure et pinça les lèvres, se sentant tout de suite un peu ridicule. Elle n’avait jamais opéré personne. D’ailleurs, les rares fois où elle avait été blessé et qu’elle s’était elle-même soignée, ça avait toujours fini en cicatrice.

«  Fais toi plaisir mais je te préviens si tu me fais mal je te bouffe. »
« Oh. » Elle eut un petit rire, montrant ses belles petites canines blanches. « Tu devrais préparer le couteau alors… Tu seras mon premier cobaye ! »

Elle tendit les mains mais déjà la main sûr de Masael passait sur sa hanche et l’autre sous ses genoux, ramassant la rouquine comme on ramasse une plume. Il fallait dire que malgré le muscle de la louve, elle affichait encore un poids plume comparé aux mâles, et surtout à son père. Masael ne jeta un pas regard à Lykkos et se mit à marcher vers la petite chariote de Lusitanie où attendait Lucian et Landres, et souffla :

« Il est temps de faire la sieste princesse… »
« Mais… Mais Papaaaaa ! » gronda le lycane, jetant un regard à Lykkos en faisant la moue, puis posa finalement sa tête sur l’épaule de Masael, soupirant. « …t’abuses. »
« Tu me diras ‘merci’ plus tard. »

Masael eut un petit rire, alors que derrière, Vasco roulait des yeux, exaspéré.









The Changelin'

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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:48


Lykkos eut un petit sourire en coin.

« Tu devrais préparer le couteau alors… Tu seras mon premier cobaye !
- Je dois avoir un petit côté maso…, soupira le loup.»

Mais il n’eut guère le temps de regretter sa décision que Masael passa et emporta sa princesse avec lui. Mahel lui adressa un regard, Lykkos lui retourna un sourire qui disait que ça ne faisait rien et finalement il partit sans rien dire, un peu contrarié qu’on ne lui laisse pas un instant avec elle alors que quand on la croyait perdue on l’avait laissé venir tous les soirs sans rien dire. Il rejoignit sa meute comme une ombre, la lance toujours dans l’épaule, Héphaïstion s’en occuperait c’était peut-être mieux ainsi.

« Alors Mahel, t’as fait boire une potion d’amour au prince de Qadesh ? , taquina Landres quand lui venait juste de sortir en douce de la tente de Kallista.

***

« Tu es toujours sous son contrôle… ça ne va pas, Ai. Il va falloir arrêter. C’est de plus en plus difficile pour toi de te calmer… »

La voix de Jake lui fit émettre un drôle de grondement comme elle se retournait pour le regardait. Ses yeux de démon se posèrent sur son bras qui pendait mollement.

« Je vais faire une pause pendant une ou deux semaines. Ca devrait suffire…, répondit la voix caverneuse du dragon tempérée au mieux par Ai qui était encore bien là.

Elle le regarda approcher, ses pupille se rétrécissant. Il lui prit le visage sans ménagement malgré le léger mouvement de lutte qu’elle esquissa. Son souffle plus chaud, glissa sur les doigt du loup. Une petite ride du lion se glissa sur son front haut et clair. Puis après un petit instant ses yeux reprirent leur aspect normal.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Derrière ses yeux noirs les suggestions qu’on lui avait faites se menaient une triste guerre. Exorciser, coucher, ne rien faire. Si c’était là ce dont il voulait parler elle avait une petite idée de ce qu’elle préférait mais elle n’était pas comme ça.
Ses yeux reprirent leur aspect flamboyant et un rire rauque s’étouffa dans sa gorge, épousant à la perfection un sourire machiavélique sur sa bouche.

« Je t’ai fait à manger. Tu ne devrais pas négliger ça. »

Elle répondait sciemment à côté mais mieux valait encore ne pas avoir cette conversation. Elle désigna son bras, un brin sceptique. Il était le plus fort des deux après tout.









Wolfgang S. Orlov

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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:48


Masael la posa juste au bord de la chariote et elle grimpa à l’intérieur, toujours en robe quand ça ne lui allait que trop mal. Elle se posa à côté de Lucian et bailla, fatiguée. Elle avisa Landres, l’air serein malgré tout. Lykkos lui faisait toujours cet effet un peu ridicule. Il l’apaisait, vraiment, elle, le feu divin des Lusitanie.

«  Alors Mahel, t’as fait boire une potion d’amour au prince de Qadesh ? »
« Tu t’es toujours pas acheté un cerveau Landres, mh ? » Elle le fixa, de ce petit air hautain qui la rendait drôle dans le fond, puis plissa les yeux, haussant un sourcil : « Puis je vois pas pourquoi tu dis ça non plus… »

La louve rousse resta bête. Une potion d’amour à Lykkos ? Comme si. Elle roula des yeux, jetant un œil à Lucian. Lazarus n’était toujours pas là…. De toute façon, elle ne voulait pas tout à fait le voir. Elle n’était pas un boulet. Elle en était persuadée.

***

« Je vais faire une pause pendant une ou deux semaines. Ca devrait suffire… »

Il la regardait, un peu sévère, mais c’était Jake. Il était un extrême de colère lui-même, mais sa colère n’était pas celle d’un démon dragon, et quand bien même elle l’aurait été, il n’avait pas besoin qu’on veille sur lui, alors que Ai, oui. Il pinça les lèvres et gronda un peu, lui attrapant le visage tout de même. Il faudrait tôt ou tard trouver un arrangement, une façon de l’apaiser. Il la fixa droit dans les yeux, et même si elle luttait, elle n’aurait pas le dessus. Pas contre lui. Il ne l’aurait pas accepté.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

Il l’observa, et ses yeux se mirent à nouveau à flamber. Il fronça les sourcils, et ses yeux vairons, l’un gris métallique, l’autre vert olive, semblaient jeter quelques éclairs à ce démon qui empoisonnait sa vie et celle d’Ai par la même occasion. Il n’aurait donc jamais une vie tranquille ? Faire la guerre et voir Kheeva aller et venir sur le champs… Et Ai…

« Je t’ai fait à manger. Tu ne devrais pas négliger ça. »
« C’est rien. »

Il la coupa sèchement. Son bras s’en remettrait tôt ou tard. Tout comme son cœur et ses autres organes. Il détourna le regard, regarda le repas, et posa ses yeux sur elle.

« Prend le plat et monte le dans le coffre. Je vais plier la tente. On mangera sur la route. »

Jake Orlov regarda le plat, puis Ai. Il s’inquiétait un peu à la vérité, mais il n’allait pas le lui dire. Jake ne le lui dirait jamais sans doute, parce que… Parce qu’il n’avait plus confiance. Plus confiance depuis Lheena et Kheeva, depuis leur superbe trahison et la mort de l’une d’entre elles. Et de ses enfants, aussi. Il avait tout perdu avant, et il ne lui restait plus que Ai. C’était ce qui la rendait si chère à ses yeux, en silence.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:49


« Tu t’es toujours pas acheté un cerveau Landres, mh ?
- Tu vois papa finalement elle est en forme la rouquine.
- Puis je vois pas pourquoi tu dis ça non plus…
- C’est curieux j’aurais juré que tu allais dire ça, railla Lucian à l’autre bout de la tente.»

Les deux frères roulèrent des yeux avec de larges sourires. C’est ce moment là que Lazarus choisit pour entrer. Il avait l’air fatigué et son t-shirt en lambeau laissait supposer qu’il revenait sûrement de chez Kveld. Il ne dit rien et s’installa tout simplement avec les autres.

***
« C’est rien. »

Elle fronça les sourcils, contrariée. Bien sûr que c’était quelque chose et elle n’aimait pas qu’il le prenne à la légère. Mais elle ne dit rien. Dire quoi après tout ? Qu’elle avait peur qu’il arrive vraiment quelque chose ? Après tout c’était la guerre, forcément qu’il arriverait quelque chose.

Sans cette stupide Helcorp elle n’aurait sans aucun doute jamais eu à pousser l’expérience si loin avec ce tatouage. Personne ne le lui avait demandé mais ça coulait de source étant donné la tournure des événements. Aucune arme ne devait être négligée. Jusqu’où était-elle prête à aller avec ça ? Sans doute jusqu’au bout si cela faisait gagner la guerre mais elle ne voulait pas mourir pour rien.

« Prend le plat et monte le dans le coffre. Je vais plier la tente. On mangera sur la route. »

Elle acquiesça avant de s’exécuter puis on leva le camp pour rallier Nîmes puisque visiblement c’était là que se passerait la prochaine bataille. Bouger sans cesse était devenu un mode de vie à part entière pour Ai. Au moins cela lui donnerait la semaine de répit dont son corps avait besoin. Après une bonne nuit de sommeil son tatouage lui mangeait à nouveau tout le dos et ça c’était bon signe.

Ils arrivèrent tous aux environs de Nîmes le premier soir de la pleine lune, ce qui augurait tout de bon pour eux. Ai adressa un regard à Jake furtivement. Une forte odeur de souffre dans l’air n’annonçait rien de bon pour elle. Le trio infernal de la Helcorp allait être aussi de la partie. Et il y avait aussi le Prince Vitaly qui n’était toujours pas de retour.

Lykkos passa à proximité de Ai, la petite louve-dragon comme les lyciens l’appelaient. Elle lui avait sauvé la mise une fois même si sur le moment il n’avait plus été sûr de savoir dans quel camp elle était.
Le loup la dépassa elle et Jake Orlov pour aller grimper sur un tas de ferraille qui faisait le parfait promontoire…

***
Ne cherches pas à me voir

La fine écriture de Lust sur un morceau de papier plié en quatre dans la poche de Vitaly Orlov. Au bas de la feuille, le dessin d’une fleur dont il décrypterait sans mal le langage. Mieux valait être prudent. Ne pas penser. Ne pas écrire ces trois mots qu’ils s’étaient dit tant de fois mais qui les auraient compromis à un tel point que les conséquences n’auraient pu qu’être désastreuses.

Elle avait déjà eu beaucoup de mal à rejoindre les appartements du prince lycan sans se faire voir, il ne fallait pas faire tout foirer maintenant qu’ils allaient faire route ensemble. Lust ceignit ses pièces d’armures. Dans cette guerre il manquerait Envy… quelques autres aussi.

« C’est la première fois que je te vois la porter…,la petite voix fluette de Sisyphe une vampire blonde elle aussi, flotta jusqu’à Lust.
- Cette fois nous entrons vraiment en guerre. »

Elle n’était pas née pour ça mais effectivement, ce soir, elle ferait la guerre, une énième fois avec peut-être une pointe de peur plus prenante au cœur. Dehors, on entendait piaffer les destriers princiers. Cinq bêtes monstrueuses qui renâclaient des haleines infernales. Au centre, celui de la reine, une créature au membre fis et puissant qui affichait une robe mordorée aux reflets sinistres sous ses plaques noires. Un éclat rouge dans l’œil, le monstre s’impatientait. Les vampires se rejoignirent tous dans la cour, rangés par allégeances, tous derrière leur reine pourtant. Seule la petite reine était laissée parfaitement libre et elle chevaucherait aux côtés de Vitaly Orlov.

Rosarjo, toute d’or vêtue, son porte-étendard placé immédiatement derrière elle comme au bon vieux temps affichait un sourire triomphant. Lorsqu’elle vit son époux et son cousin arborait tout deux d’aussi fières allures elle dit :

« C’est une belle nuit pour renaître et une belle nuit pour mourir aussi. Je serais fière de partir aux champs de guerre avec mes deux Superbes cousins à mes côtés. »

Elle eut une petite moue taquine à l’encontre de Néhémie qui s’était si souvent insurgé de son vivant contre ce surnom de superbe. Mais ce soir, serait surtout le soir de leur départ pour Byzance…

Asphodèle plus loin, adressa un regard à Vitaly. Ils partaient.










Wolfgang S. Orlov

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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:49


« Tu t’es toujours pas acheté un cerveau Landres, mh ? »
« Tu vois papa finalement elle est en forme la rouquine. »
« Puis je vois pas pourquoi tu dis ça non plus… »
« C’est curieux j’aurais juré que tu allais dire ça. »

Mahel gonfla les joues avec son petit air de dragon en colère, ou de poisson rouge disait souvent Vasco pour se moquer gentiment de sa petite guerrière. Elle posa ses yeux olive sur Lazarus et arrêta aussitôt, baissant les yeux comme une enfant en faute. Elle n’avait pas aimé qu’il la remette en place, et d’ailleurs, ça devait être la première fois puisque malgré son caractère, elle avait toujours été une fille plutôt…sage. Même si ce n’était pas le mot. Elle se pencha et posa sa tête sur ses genoux, ses mèches de cheveux cachant son visage. Elle ne voulait pas le voir. Pas maintenant.

« On sera à Nîmes dans pas longtemps. J’espère que vous n’avez rien oublié. » souffla Masael en grimpant à l’intérieur, se postant à côté de Mahel. La petite rouquine s’était endormie sur ses genoux. Il posa un regard sur elle puis sur Lazarus et enfin soupira en baissant les yeux. Il en était arrivé à un point où les jours de voyage étaient vu comme des jours de repos, et où on priait presque pour arriver à voguer de villes en villes plutôt que de se battre… La lassitude, sans doute, après sept ans de guerre. Masael relâcha sa tête en arrière et s’endormit. Il ne l’avait pas remarqué, mais si au tout début il rêvait de sa femme, il avait cessé d’y penser dès le cinquième mois. Lorsqu’il dormait, il voyait noir. C’était peut-être un signe.

« Prend le plat et monte le dans le coffre. Je vais plier la tente. On mangera sur la route. »
Il la fixait, et comme elle s’exécutait, il plia la tente sans un autre regard autour de lui. Son regard croisa celui de Celio qui aidait Kveld à monter les blessés dans les chariots du milieu, bien répartit entre les chariots des anciens, sans un mot. Il pensa que son père n’était toujours pas revenu, et que Wolfgang n’avait aucune nouvelle. Il pinça les lèvres, et prit les rennes de sa voiture, casé devant Lycaon et derrière Loki. A sa droite, Kirill tenait les rennes alors que ses fils dormaient, sauf Lev. Jake remarqua qu’il lisait un livre récupéré de Fenrir. Il eut un petit sourire en coin, et le cortège avança dans l’obscurité.

Les jours suivants, Mahel les passa dans la chariote avec Celio, apprenant avec Kveld comment elle pourrait se rendre utile. Si Masael la laissait avec un autre garçon, c’était sans doute parce qu’il savait au plus profond de lui qu’il n’y avait rien à craindre de lui en particulier. La rouquine reprit un aplomb de chef, recommença à brailler sur Landres et à tenir tête à son père, remettant un pantalon et ses bandages dès le second jour. La petite furie rousse ne se laisserait jamais aller, c’était sûr.

Au premier jour de la pleine lune, elle aida à monter les tentes malgré l’avis de Masael et aida Celio à installer les lits des blessés. Varian de Byzacène fit remarquer, en riant, quand il était à l’infirmerie le soir où ils arrivèrent, que la jeune Mahel était la seule infirmière, et que ça n’était pas sans plaire à certains.
Masael crisa encore, et Mahel roula des yeux de ce petit air exaspéré en regagnant le quartier des médecins pour aider Kveld. Elle croisa Hephaïstion et lui demanda si Lykkos s’était remis de sa blessure avec un petit sourire innocent sincère, puis repartit. La pleine lune s’annonçait, et les mordus s’échauffaient. Ça ne serait pourtant que demain soir que bataille éclaterait, et que les plus sanguins feraient ressortir leur haine coriace.
On ne doutait pas que Ai ferait, elle aussi, un malheur noir. On préférait par ailleurs, puisque l’odeur de souffre ne trompait pas. Ils étaient là, les Trois.

***
Ne cherches pas à me voir 

En lisant le mot, Vitaly avait eut un sourire amer, mais soit. Il le savait depuis le début. Leur histoire était voué à l’échec, et si tout ça était aussi terrible, ça ne tenait qu’à lui. Il l’avait retenue… Soit. Il sortit du dédale de pierre qu’était le château, le regard brillant et clair derrière ses longs cils. Sur ses épaules, ses mèches rougissantes formaient comme un halo sombre.

« C’est une belle nuit pour renaître et une belle nuit pour mourir aussi. Je serais fière de partir aux champs de guerre avec mes deux Superbes cousins à mes côtés. »

Ezechkiel affichait un air serein. Sa lourde armure noire, sans rayures ou presque renseignait sur son ancienne utilité. Le prince, devenu « Roi » aux mains douces de la belle Rosarjo, s’affichait sur sa jument Diskorde le regard sérieux et rieur toujours. C’était peut-être une guerre, mais il ne tremblerait jamais devant quiconque, plus maintenant en tout cas. Avec Rosarjo à ses côtés, il ne craignait plus rien.
Au contraire, Néhémie affichait un air moins fougueux qu’à l’habitude. Ce n’était pas tant la guerre qui le dérangeait, c’était que Catharsis vienne quand il ne savait même pas se battre. Perché sur sa cavale d’enfer, blanche et sale comme la mort, Sinistre renâclait et tapait du sabot, grattant la terre comme il avait faim, faim de sang.

Mihai se détacha du groupe, et si sa taille déjà le rendait impressionnant, son étalon encore semblait plus immense que lui. De la même race que celui de Néhémie, le coursier armuré grondait. Mihai posa sa main sur la bride et grimpa sur lui, retombant lourdement dans son armure à spallières de fer noire. Une tête de dragon aux yeux de rubis, reconnaissable entre mille pour être ce qui maintenait la cape de velours noir de Mihai depuis des siècles. A sa ceinture, la vieille Funèbre affichait une lame démesurément grande, comme seul un surhomme aurait pu soulever et manier. Seulement, cette lame, il ne s’en servirait pas. Il n’en aurait pas besoin. Son regard pourpre fixa l’horizon. La guerre… ça avait un goût de nostalgie.

« Il me semble hélas que ça ne sera qu’un bon massacre de pourceaux ma Cousine… » souffla Néhémie, hochant la tête d’un air las. C’était bien Byzance qu’il prendrait. Il fallait que la Sublime Porte tombe.

Vitaly monta sur sa cavale, et posa son regard sur Asphodèle. Il eut un sourire amusé en coin, sans un mot. Il n’y avait pas besoin de mot.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:49


Le bruit d’une lame mal aiguisé sur une figurine de bois. Dehors la chaleur retombait et une certaine agitation commençait à se faire sentir. SLAK SLAK. On entendait les plus anciens donner leurs ordres. Les éclats de voix des un et des autres se mêlaient à la clameur du front qui se préparait au pire. SLAK.

Ai reposa la petite figurine qu’elle avait grossièrement taillée dans un bout de bois. Elle n’avait aucun talent pour ça. C’était… juste se détendre. La louve, les genoux repliés contre elle semblait attendre elle aussi. Avec appréhension. Elle retourna un regard à Jake Orlov mais ne dit rien. Elle resta là en fait, patiente, comme ne méditation jusqu’à ce que la lune apparaisse. Alors elle se leva et quitta ses vêtements laissant voir à quiconque se serait trouvé là, l’immense brûlure et le tatouage qui lui mangeaient le dos. Il fallait rester sereine, jusqu’à ce que la pleine lune lui arrache les premiers déchirements de muscles. Douloureux. Un grondement sourd échappa à la louve et ses yeux s’enflammèrent. Quand ses rotules se retournèrent la douleur fut telle que dans un autre cri rauque qui ne lui appartenait pas, elle découvrit une rangée de dents impressionnantes qui rougeoyaient comme si le fond noir de sa gueule avait été un âtre. La bête s’ébroua, une lueur de folie dans l’œil alors que le long de son épine dorsale un rai de flammèches incendiait son pelage noir marbré clair.

Un pinceau de blanc laissé derrière elle et elle s’était déjà jeté en plein dedans. La guerre. Mais pas une guerre facile. Il y avait d’autres démons, beaucoup plus forts. Et des ghoules aussi. A la pleine lune elle gagnait en force et en témérité mais cela avait les avantages de ses inconvénients. Elle ne pouvait pas contrôler et se battre à distance. Et de toute façon son instinct la poussait à attaquer de front ces horreurs qui auraient fait peur à n’importe quelle bête à cauchemar.

Plus loin, Lykkos de Qadesh coupait des têtes en veux tu en voilà. Il semblait même s’en être fait un jeu avec son père Nébi. Deux immenses silhouettes à la découpe brute, toute en force et pourtant si beau avec leurs trait racé et oriental.

Les hostilités se poursuivirent une bonne partie de la nuit et quand la lune fut au plus haut, une nuée grisâtre vint balayer une partie des armées de D1 et D2 que la Helcorp avait préposés aux petites ries indéfendables.

« Catharsis tu porteras ce message auprès des lycans en mon nom. Dis leur que nous avons leur prince à nos côté et que nous tentons de reprendre la maison carré avant l’aube. Ensuite tu verras si tu peux être d’aucune aide auprès des blessés.

Catharsis, qui avait chevauché auprès de son père, non loin du Prince Néhémie, acquiesça.
- Asphodèle t’accompagnera…
- …
- C’est un ordre ne discute pas. Ici c’est la guerre et nul n’est immortel pas même moi. J’ai tranché, tu pars. »

Asphodèle adressa un regard à Vitaly et emboîta le pas à Catharsis. Rosarjo adressa un regard à Néhémie que lui seul aurait pu comprendre. Une pensée à Ezechkiel. Une promesse que je ne répèterai pas ici car elle n’appartient qu’à l’intimité d’un roi et d’une reine. Après quoi, elle fit un discours superbe comme elle savait les faire, exhortant tous les vampires à une passion comme seuls les grands chefs de guerre savaient allumer et tous partirent de front, s’engouffrant dans les rues impraticable que les demi-vampyrs croyaient tenir.

En tête, cinq cavaliers de l’apocalypse monter sur des bêtes terribles qui arrivées au plus grand de leur vitesse disparurent en une brume noirâtre dans un hennissement déchirant les ténèbres jusqu’aux enfers. Derrière eux c’était toute une armée qui fondait sur la ville de Nîmes comme un grand ras de marrée.

L’effet de surprise eut l’effet escompté et les rues de ce côté là de la ville furent rapidement nettoyée de la mélasse helcorpienne. C’est après que les choses se compliquèrent. Car, dans l’idée des chefs de guerre vampyrs, ce soir, il fallait boutait la Helcorp de l’autre côté d’une ligne imaginaire que l’on ne refermerait qu’en rejoignant les troupes lycanes de l’autre côté de la ville.

Les généraux de Dante opéraient chacun de leur côté mais tout aussi paradoxalement tous ensemble comme un seul être tentaculaire. Sloth à l’arrière tenant son rôle de marionnettiste avec Glutony comme chien de garde à ses pieds. Greed et Warth faisant des percées autant qu’ils en pouvaient. Pride et Lust côte à côte entre les ghoules fraîchement relevées du nécromant.










Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:49


Sous la belle lune, Jake affichait un pelage entièrement noir, et une oreille blanche. Ses yeux vairons se posèrent sur la louve-dragon, comme on disait, et la garda dans le coin dans l’œil comme les troupes avançaient. Il gronda, parce que si en temps normal il n’aurait pas eut à la garder, ce soir était autre chose.
Devant eux, Masael était accompagné d’Axis qui menait Zv et Lison au front. Tous courraient dans un brouhaha bestial. Les Byzacènes s’efforçaient de tenir tête à l’Ubiquiste qui pointa son nez en premier sur le front lycan. On attendait le Nécromant, mais il ne montrait toujours pas le bout de son nez. Etrange, souffla Nabor en avançant, une épée à la main, entre les rangs de lycan, suivi de Reagan et Lapyx. Vasco avait disparu dans une percée avec les Hispanie, sans un mot.
Le front était décousu. Ça se sentait d’ici.

A l’arrière, Mahel avait enfilé un pantalon de lin blanc et une longue tunique que Kveld lui avait prêté, pour « jouer à l’infirmière » comme avait rit Varian en passant le matin même pour qu’on lui casse la clavicule. Elle était été resté bête juste un moment puis avait maugrée et s’était exécutée. Sa dispute avec Lazarus lui avait laissé un goût amer en bouche, et si elle n’en avait que pour deux semaines de lit à tenir, elle ne tiendrait pas.
Elle allait et venait en silence entre les tentes, gardant un œil sur le fourreau de son épée lycienne, son hallebarde attendant au milieu de la tente que quiconque ose passer le seuil de son territoire, d’un œil farouche et sévère. La pleine lune n’aidait pas la jeune fille à se calmer, quand elle accumulait une longue semaine de frustration.

Au son de la voix de Rosarjo, Néhémie, tout comme Mihai, restèrent de marbre. Dans leur tête, une même idée : tuer. Ezechkiel lui goûtait au joie de la petite bise caressant la ville. Une odeur de souffre lui revint dans les narines. C’était l’heure.
Un coup dans le flanc, et Diskorde s’élançait, légère et rapide comparée aux autres, fut la première à passer la frontière de la ville. Mihai et Néhémie fermèrent la marche d’une main de fer, ne laissant rien sur leur passage. Or, aussitôt passer, derrière les corps se relevaient. Néhémie pesta ; vraiment, il détestait cette guerre.

Vitaly perça dans les ruelles mais sa monture fut descendue peu après. Pieds à terre, les coups des ennemis, qu’ils furent des dhampyrs de niveau un ou de niveau deux n’eurent pas raison de lui et il resta droit, le regard terrible. Le médecin avait hélas plus de force que ça. Deux millénaires presque l’avaient forgé.

Rapidement, on sonna le départ. Le Nécromant n’avait même pas fait une seule apparition, bien que l’on su que les ghoules étaient ici, et donc qu’il était quelque part dans le coin. Les apparitions de l’Ubiquiste disparurent peu à peu, et les agents abandonnèrent la chaire à cannon. Le Cor de Nabor résonna à l’Ouest, sonna la victoire. Le Cor de Chain sonna au Nord, et ainsi, tout le monde se répondit – la victoire était totale.
Néhémie tomba nez à nez avec Rafael, son regard l’avisant de bas en haut. Les Nicées furent les premiers à croiser les Vampyrs, bien que Wolfgang eut le message des mains de Catharsis.

« MAHEL ! » La rouquine releva le nez et vit Varian traînait la patte jusqu’à la petite infirmerie alors que celle de Kveld était ouverte. La Lusitanie posa ses yeux sur le Byzacène qui s’avachit sur la table d’opération. La Bataille était finie, et c’était sans doute pour ça que Varian était si calme et peu pressé. Il commença à déboutonner son pantalon, et Mahel affichait un air dubitatif et gêné, ses joues s’empourprant sans qu’elle ne le veuille.

« Mais tu… »
« On m’a défoncé l’artère fémorale, j’suis sûr ! » gronda Varian avec un air un peu rieur tout de même Il baissa son pantalon, et … n’avait aucun sous-vêtement. La rouquine darda son regard en bas, puis en haut, et resta bête.
« Je…quoi ? »

Derrière les lyciens arrivaient, et la tente, grande ouverte, cachait que trop peu les attributs du Byzacène qu’on avait déjà vu des centaines de fois nu sur le champs de bataille, mais cette nuit-là… ça craignait.

« Viiite j’ai froid » couina Varian, alors que Lykkos débarquait derrière. Mahel le savait. Elle avait un sixième sens pour ça.

De l’autre côté, Vitaly regarda les vampires se retiraient petit à petit des ruelles vers les campements. Il n’était pas sûr d’avoir de quoi les cacher de la lumière, tout du moins tous, mais ce n’était après tout pas encore tout à fait son problème. Son cerveau lui dictait autre chose. Il marcha quelques pas, et s’arrêta en penchant la tête. Sur le sol, une belle armure noire avait été défoncé et de longs cheveux blonds tâchées de sang en dépassaient. Une armure de chez Dante. Dante, cheveux blonds. Vitaly écarquilla les yeux, et un long frisson lui remonta l’échine. Une larme, puis deux. Non, non ! Il pleurait ! Il leva une main et la posa sur sa bouche, fixant la petite chose sur le sol. Un instant il se pencha et posa les mains sur l’armure.

« Non, non… pas… pas si vite… » Il bafouillait, marmonnait. Sa voix ne lui appartenait de toute façon plus.









The Changelin'

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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:50


La nuit se réchauffait lentement et comme les corps refroidissaient sur le champs de bataille laissant triomphant les lycans et les vampires, les damnés se replièrent comme une seule ombre pour aller s’enterrer dans le sol comme s’ils n’avaient été là.

Derrière des débris d’armures en nombre. Et une tête blonde tranchée à ras le tronc, son casque fondu sur son visage comme un masque funéraire. Lust passa à côté, fronçant les sourcils. Elle reconnut Sisyphe après quelques minutes d’examen mais elle ne l’emporta pas. Pourquoi faire ? Son corps était en plusieurs morceau qui sentait déjà la décomposition de toute manière. La blonde s’échappa, cherchant un toit d’où elle pourrait voir son prince revenir avec le point du jour alors qu’elle devrait fuir.

Bien plus loin de là, Lykkos de Qadesh revenait la joue sévèrement entaillée mais s’il se dirigeait vers l’infirmerie c’était avant tout pour voir ce qu’il advenait de la petite rouquine de Lusitanie.
Inutile de dire que tomber sur Varian de Byzacène tout attribut dehors ne contribua en rien à l’aider à accrocher un sourire sur ses lèvres. Pire encore la présence de Mahel à côté ne pouvait que le rendre désagréable, la pleine lune aidant.

« Il faut que tu sois vraiment à court d’idées Varian ou bien est-ce que tu serais devenu une chochotte ? »

Le lycien, contrarié se posa dans un coin de l’infirmerie, observant d’un œil noir ce qu’il allait arriver ensuite.

***
Son œil perçant le reconnut immédiatement. La masse des vampires c’était retirée et il ne restait sans doute qu’elle. Et comme elle se concentrait sur cette silhouette chérie, elle en ressentit toute la peine et fronça les sourcils. Ne comprenant d’abord pas. Avait-il perdu quelqu’un ?

La vampire sauta d’un bond souple au sol dans sol armure valaque noire pour se rapprocher malgré l’interdit qu’ils s’étaient mis tous les deux.

« Pourquoi ces larmes mon Vitaly ? »

Pour preuve de sa bonne foi, comme elle le lui avait promis, elle ne lisait pas dans ses pensées à son insu. Pourtant elle aurait pu être tentée, mais non. Pour la première fois de son éternité, elle s’était installée dans une relation saine, presque vertueuse même.

Lentement sa main se leva et essuya les larmes sur son menton d’un geste doux. Sa peau était souple et chaude. Elle n’avait jamais eu l’air si vivante. Elle n’avait jamais non plus bu tant de sang.










Wolfgang S. Orlov

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« Il faut que tu sois vraiment à court d’idées Varian ou bien est-ce que tu serais devenu une chochotte ? »

Le Byzacène releva le regard sur Lykkos, et son sourire s’étirant sur ses lèvres, un brin machiavélique et amusé, Varian remonta son jeans sur ses hanches et reboutonna le vêtement, roulant des yeux avec cet éternel air d’enfant joueur, quand il avait déjà bien cinq fois l’âge de la petite louve qui attendait, silencieuse, entre eux deux.

« A court d’idées mon pauvre Lykkos, à court ! Même avec une longueur d’avance, je n’arrive à rien. Ça me déprime. »

Le Byzacène salua d’un signe de tête Mahel et sortit dehors, se dirigeant vers son frère pour voir ce qui se passait de leur côté. Vitaly manquait visiblement à l’appel. Ce n’était pas bon signe non plus que ni Jake ni Ai ne soient revenus. Il fronça finalement les sourcils.
A l’intérieur de l’infirmerie, Mahel se retournait doucement, jetant un regard curieux à Lykkos et se racla la gorge, chassant l’image horrible du membre de Varian de sa tête. La tente était encore bien ouverte, mais personne ne s’y pressait – ça avait été une première victoire totale, sans grande perte, avec peu de blessé. Ça mettrait du baume au cœur aux soldats quelque part. Mahel ravala sa salive et se rapprocha de Lykkos, un sourire de chat amusé pointant sur le coin de ses lèvres.

« Valerian et lui ne font que ça depuis deux jours… » Elle roula des yeux, s’immobilisant devant lui, ses yeux retraçant sa coupure. Elle leva les doigts et frôla la plaie encore bien ouverte. « Tu devrais faire attention… ça… »

Elle pencha la tête et sa respiration se fit tout d’un coup bien plus profonde et douloureuse. Ses yeux clignotèrent, et ses pupilles se dilatèrent. Alors que derrière eux, la tente ouverte, le campement vivait et les lyciens revenaient en nombre, Reagan et Leandre en tête, Mahel se dressa sur la pointe des pieds.

« …ça… s-saigne…encore… »

Elle déglutit et sortit sa langue. En un instant, infime peut-être, elle passa sa langue tout le long de sa plaie de Lykkos, amoureusement presque, s’imprégnant du goût de son sang et de la chaleur de sa peau, ses mains se posant naturellement sur son torse comme tout pendant elle s’était collée à lui, soufflant chaudement sur sa pommette après avoir fini de lécher le sang chaud du lycien.

Silence.

Elle clignota des yeux, croisa les iris du lycien, et pâlit à vue d’œil.
Reagan, derrière eux, s’était arrêté avec un air con. Si Masael voyait ça… Mahel recula d’un pas, ses mains en l’air se repliant doucement, et le feu lui monta aux joues.

« Je…Celio m’appelle ! »

Elle détala comme un lapin, la honte au ventre. Oh mon dieu ! Elle avait osé ? osé ? Devant tout le monde ? Et … et pire ! Devant les lyciens ? Elle disparut dans la tenture d’infirmerie de Celio alors qu’il était en train de remettre l’omoplate de Fenrir en place. Elle le fixa, l’air totalement abasourdi. Elle avait vraiment osé ?!

Au même moment, Jake rentrait. Sa petite Ai dans les bras, portée comme une princesse, dormait à poing fermé, fatiguée. Sur son dos pourtant le dragon n’avait toujours pas fait sa réapparition. Il disparu sous sa tente et la coucha, puis alla se laver et s’habiller, revenant auprès d’elle. Il se posa en tailleur au bout du lit, et la regarda dormir, même si la fatigue lui tombait dessus, à lui aussi.

***
Il pleurait à chaudes larmes comme il n’aurait jamais du pleuré, mais avait déjà pleuré deux fois ainsi. Il renifla lourdement. Après tout, il aurait du s’en douter. Il n’avait pas de chance – pour ne pas dire qu’il était véritablement maudit à ce propos. Il renifla encore une fois, lourdement, tellement fort qu’il ne fit même pas cas des pas derrière lui. Vulnérable, comme à chaque fois.

« Pourquoi ces larmes mon Vitaly ? »
« Je… »

Il se crispa et releva le nez, voyant devant lui le beau visage de son Azur. Il la fixa, l’air choqué peut-être, sans trop savoir quoi dire. Ses yeux se portèrent sur le cadavre du sol qu’il avait du confondre avec elle, par l’angoisse trop grande. Il n’avait même pas remarqué que ce n’était pas elle. Il renifla et se leva d’un bond, la prenant dans ses bras, la pressant contre lui quand il était un géant comparé à elle. Il renifla ses cheveux, et même si ça ne sentait rien que le sang, il était heureux. Foutrement heureux en la serrant à la briser.

« Me fais plus jamais ça… » Il soupira, lourdement. « J’ai cru que tu étais… »

Il étouffa un grondement.
Au loin, sur sa cavale Sinistre, Néhémie haussa un sourcil et pencha la tête sur le côté. Son visage était barré de giclée de sang, ce qui rendait plus inquiétant peut-être son aura de corbeau. Il eut un petit sourire en coin, moqueur en les regardant.









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Lykkos eut un petit sourire amusé. Il avait toujours bien apprécié les Byzacène. Leto disait que « c’était de famille « et c’était sans doute vrai car il n’y avait jamais eu aucun né lycien, ami de Lukk de Lycie qui n’avait pas été l’ami des Byzacène. Peut-être cela changerait-il d’ici quelques années pour des histoires de vieilles querelles et de cheveux verts, mais on n’en était pas encore là . Bien loin même.
Il suivit tout de même Varian des yeux, pas peu content de le voir débarrasser le plancher.

« Valerian et lui ne font que ça depuis deux jours…
- Ils ont toujours été comme ça, il suffit de les remettre en place même si ça ne les…» Il s’interrompit en la voyant le fixer d’une drôle de manière…
- Tu devrais faire attention… ça…
- Mh ?
- …ça… s-saigne…encore…
- Off c’est… »

Il leva un sourcil intrigué mais la voyant bien venir, il n’eut qu’un fin sourire d’aise accueillant cette langue qui vint le goûter à même la peau. Il en aurait presque ronronné d’aise mais la demoiselle, réalisant, le coupa dans son élan :

« Je…Celio m’appelle !
- Mahel att…»

…ends… Pourquoi diable Celio ? La pleine lune ne rendait guère Lykkos conciliant. Il grogna pour lui même et sortit, indifférent aux regards intrigués qui se portaient sur lui. Leandre se colla doucement dans le dos de Reagan soufflant un ça me rappelle quelque chose doux et suggestif avant de lui poser un baiser chaud dans la nuque.

***

« Je… »

Elle eut un sourire rassurant. Non, elle était bien là, toujours là. En chair et en os. Elle sourit de plus belle comprenant qu’il avait craint que ce corps démembré ne fut le sien. Comme quoi le romantisme n’utilisait pas toujours les objets auxquels on s’attendait.
Malgré cette règle dont ils avaient convenu, il la serra contre lui. Fort. Si fort. Fort comme elle aimait qu’il la serre alors elle ne le rappela pas à l’ordre, préférant de loin l’entourer de ses bras, et goûter à la chaleur de sa peau de vivant.

« Me fais plus jamais ça… J’ai cru que tu étais…
- Shhh. Ne dis pas ça. Ne pense pas à ça.»

Sa voix était douce bien qu’elle ne s’usait pas à embellir les choses. C’était la guerre comme l’avait dit la reine.

« Qu’est-ce qui te retient là prince Néhémie tu… »

La voix de Dante, qui avait voulu s‘attarder là jusqu’aux premières lueurs mortelles de l’aube, coupa nette. Ses yeux fendirent les ténèbres pour aller se poser sur le couple qui s’enlaçaient un peu plus en amont d’eux. Lust, sa propre fille et le fils de Wolfgang Orlov.

Le vampire maugréa quelque chose d’incompréhensible et ses pupilles se rétrécirent. Alors, petit à petit, d’autres vinrent, comme on se cherchait les uns les autres et il n’y eut plus le moindre secret.
Lust, se sentant encerclée de regard ne bougea pas, profitant peut-être des quelques dernières secondes de clandestinité que leur idylle avait pu avoir.

Je mentirais Vitaly, je mentirai tu n’as qu’un mot à penser…

Bien sûr qu’elle mentirait pour que l’épargner un peu, lui, le prince lycan. Aucun de ses mensonges ne sauraient être éprouvés. Il lui suffirait de dire qu’elle avait eu envie de lui, que son odeur de musc l’avait excité et qu’elle l’avait voulu là tout de suite, sur le champ de bataille. Qu’elle l’avait ensorcelé avec ses yeux de vampire. On la croirait. Parce qu’elle avait cette réputation là quand bien même depuis plus d’une vingtaine d’années, elle avait quitté ses habitudes maladives en secret.









Wolfgang S. Orlov

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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:51


Mahel disparu derrière la tenture de Celio, les joues en feu. Elle sentait sans aucun doute les phéromones à plein nez, puisque Fenrir la fixa et plissa le nez d’un air désagréable. Pour lui, ça avait toujours eut un quelque chose de dérangeant. Il se redressa, son omoplate en place, et sortit sans un mot, pas même pour le jeune Orlov qui fixait pour le coup sa meilleure amie. Mahel se retourna doucement, le fixa, et se précipita sur lui, le prenant dans ses bras, cachant son visage dans son cou. Il resta bête et doucement la serra, lui caressant l’épaule.

« On dirait une enfant Mahel… Quel problème t’amène à moi ? » Il eut un petit rire, malgré que la situation ne donnait pas envie d’en rire. Elle étouffa un petit sanglot sans larmes :
« J’ai…J’ai léché la joue de Lykkos… J’ai… devant tout le monde… »
« Oh. » Celio resta bête, et la serra un peu plus contre lui. « Je suis sûr qu’il t’en veut pas. »

Un silence suivit.

« C’est pas ça… » Elle pinça les lèvres, cachant son sale visage dans son cou. « …c’est que j’ai aimé. »

Celio resta bête, une seconde, puis eut un léger rire, roulant des yeux, moqueur.

Reagan de son côté relevait le nez, se tournant à peine pour voir le regard allumé de Leandre. Il eut un large sourire, et ses lèvres murmurèrent, à peine audible pour elle : « Je me rappelle plus de la suite, tu me remémores… ? » Masael, une épée plantée dans le dos, passait et jetait un œil à la tente de sa fille. Il fronça légèrement les sourcils en ne la voyant pas à sa place, et en voyant Lykkos encore là. Il détourna la tête et s’avança jusqu’à Kveld pour se libérer de l’épée et lui retirer les deux balles dans son estomac, l’air calme.

Les premiers rayons du soleil tapèrent la terre, éclairant l’ancienne ville.

***

« Shhh. Ne dis pas ça. Ne pense pas à ça. »

Il la serra plus fort encore, de ce visage inquiet qu’il n’avait que trop rarement. Ça aurait sans doute étonner Elladora de voir qu’un homme comme lui pouvait avoir des sentiments aussi fort. Il frotta doucement son nez contre le sien.

« Je ne peux qu’y penser en te sachant en danger Azur… Comment ne pas y penser… »

Au loin, Sinistre piaffait en sentant l’approche du soleil. Le prince Néhémie pourtant restait au dehors, un large sourire barrant son beau visage. Ses yeux les fixaient, en décrypter le moindre mouvement. Oui, c’était bien Lust, pas de doute. Une abomination de plus que Kohar et Kveld donc. Il releva le nez, un poil hautain et moqueur, comme à son habitude.

«  Qu’est-ce qui te retient là prince Néhémie tu… »

Un silence suivit. Néhémie reporta ses yeux clairs sur Dante qui avait – enfin – vu sa cruche de fille accrochée aux bras du prince des loups. Il tira sur la bride de Sinistre. Ce n’était après tout pas ses problèmes.

« Rien, rien Seigneur Dante. Je rêvassais… »

Il disparu en brume, sa cavale disparaissant avec la bise du petit matin se levant. Le ciel au loin s’éclairait. Vitaly fixait Lust et plus il pressentait la fin de la nuit, plus il se penchait sur elle, la serrant davantage contre lui, comme s’il avait voulu la dissimuler à l’intérieur de lui.

« Je n’ai jamais eut honte, Azur. Pas plus que je n’ai peur. »

Il eut un sourire bête, et l’embrassa.
Au loin le premier rayon touchait la terre, et la lourde veste de Vitaly tomba sur la tête de la jeune fille comme il la tenait sous son aile. Le prince corbeau gardant l’ange de luxure. Il releva le nez, et la tira vers le campement des loups.
Derrière lui, Lapyx de Nicée et Nabor de Lassithi – accompagné de ses enfants – fixaient Vitaly se déplaçait avec sa « princesse », muets. C’était bien vrai ? Les deux anciens se jetèrent un coup d’œil curieux, puis avancèrent aussi jusqu’au campement. Les lunettes de Nabor étaient cassées, mais lui n’avait rien. Lapyx remettait en place ses cheveux dégoulinant de sang, les attachant avec un énième élastique.









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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:52


« Je ne peux qu’y penser en te sachant en danger Azur… Comment ne pas y penser…
- Tu es tout aussi en danger, plus encore si quand tu te bats tu crains pour moi.»

Elle baisait ses lèvres en disant cela, caressant ses tempes d’une main douce et oubliant le jour qui se rapprochait pourtant à grands pas. Il fallut un peu plus de temps pour l’arracher à la simplicité du moment. En sentant les regards braqués sur eux., elle échangea un regard avec lui, le loup, le sien.

« Je n’ai jamais eut honte, Azur. Pas plus que je n’ai peur. »

Elle sourit comme les amoureux sourient alors que le pire se profile à l’horizon. Leurs lèvres se rejoignirent sans gêne puis il l’abrita sous sa veste et elle le suivit malgré une appréhension compréhensible. On lui avait toujours dit que les loups avaient la fâcheuse tendance à écarteler les vampires au propre comme au figuré. Elle n’était pas d’un rang assez élevé pour savoir, comme le prince Néhémie qu’une conseillère partageait depuis des siècles déjà le lit d’un loup, ni non plus qu’elle était acceptée parmi eux.

Sa main serra celle de Vitaly dans l’ombre jusqu’à une chariotte alors que le soleil rayonnant, triomphant d’elle.

Une fois à l’abri, elle plongea ses beaux yeux bleus dans les siens et demanda :

« Et maintenant ? »

Inutile de dire que la suite ne pouvait pas être anodine.

***
Ai ouvrit un œil. Un rayon de soleil lui caressait le dos et le poids d’un Jake tombé de sommeil la gardait. Elle s’étira doucement pour délasser ses muscles encore un peu endoloris des exploits de la nuit passée. A vrai dire elle ne se rappelait de strictement rien ou presque mais son corps ne manquait pas de lui en résumer l’essentiel.

Elle s’extirpa doucement de sous Jake pour ne pas le réveiller et, à la seconde où elle se sentit pleinement réveillée, ses yeux reprirent leur aspect de feu. Elle se retint de gronder. Après tout elle aurait dû s’en douter. La pleine lune n’avait sans doute rien arrangé. Anticipant que sa mauvaise allait grimper très vite et pour tout et n’importe quoi à partir de là, elle enfila un t-shirt et en profita pour aller voir s’il y avait un point d’eau à proximité immédiate du camp. Pas question de jouer les missions suicides pour une douche et puis Jake l’aurait sans doute pourrie ensuite. Donc elle y perdait de toute façon. Par chance il y avait une fontaine en vue, elle y entra, s’y lava et revint pas plus calmée mais pas non plus au summum de l’exaspération.

Elle alla demander à Vasco deux rations de nourriture et revint avec ça dans la tente qu’elle partageait avec Jake.










Wolfgang S. Orlov

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Frozen To The Bones (nc17). #Lun 24 Oct - 20:52


«  Et maintenant ? »

C’était une bonne question. Il la fixa, la détailla un instant, puis soupira. Rien peut-être ? Juste rien ? Il baissa doucement les yeux et soupira. De toute façon, on viendrait le chercher pour choisir la nouvelle destination. Byzance ! avait crié la belle voix du peuple valaque. Soit. Ça serait Byzance, Constantinople, Istanbul. Qu’importe son nom, la Sublime Porte restait dans les yeux des princes et de la Reine le suprême affront à leur race et leur nom. Il passa sa main sur sa nuque, l’air las en sentant venir les difficultés.

« Nous allons marcher vers Istanbul sans plus nous arrêter… Tu devrais rester ici. Je te ferais parvenir un cercueil. Nous passerons sans doute par la mer, alors… Veille à ne pas te lever avant que je ne te le dise. »

Il posa un baiser sur sa bouche, la couvrant de sa veste, et sortit dehors. Il marcha rapidement jusqu’à Wolfgang qui lisait encore une fois le message du vampire Catharsis. Un message de son maître sans doute. Il avait la réponse écrite dans son autre main quand Vitaly rejoignit le petit conseil autour de la table d’honneur. Les Anciens s’affichaient et indiquaient déjà le passage par Athènes pour rejoindre la Turquie. Tout le monde était d’accord sur la marche à suivre. Vasco avait un sourire ravi à l’idée de prendre le bateau ; Nabor également.

Le campement, plus calme, ramassa tout au long de la journée ses affaires. Mahel aida aux côtés de Rafael et Mishka. Tout le monde mettait la main à la tâche, la patte sûre et puissante en pliant les tentures immenses. La mer les appelait, et beaucoup se sentait le cœur léger à l’idée de voguer sur les vagues furieuses de la Mer Méditerranée, que les Lusitanie affectionnaient comme leur Mer Patrie.
Fenrir chargea avec Lev les immenses coffres des livres volés et récupérés de la société, des archives et un magnifique Codex de Vinci qu’ils avaient dérobé à leur passage sur Rome et le Vatican, quelques années auparavant.

Jake se réveilla plus tard, grâce au bruit. Au loin, Chain, de son accent grossier d’écossais, gueulait quelques insultes sur ses fils. Le prince resta un instant lucide puis referma les yeux, l’air accablé. Eros. Et Kheeva. Il baissa les yeux avec l’air d’un chien blessé. La dernière fois qu’il avait croisé son ancienne femme, ça avait été… sanglant. Mais elle n’avait rien dit malgré ça. Après tout, ils avaient tous les deux des fautes dans une relation sans logique, sans futur non plus. Il fronça les sourcils, de mauvaise humeur dès le… le quoi déjà ? Il clignota des yeux et gronda en voyant que Ai était sortit sans lui. Il pinça les lèvres, se redressa et au même moment la jeune fille se pointa juste devant lui. Il la fixa d’un regard noir qui disait déjà ô combien ça lui déplaisait, malgré qu’elle lui ramenait encore une fois de quoi manger.

« Je croyais avoir été clair sur le fait de sortir sans moi. »

Il la fixait de cet courroucé de Jake vexé, engourdi par ses anciens sentiments, se mêlant à cette haine qui ne s’était jamais apaisée. Il détestait les femmes. Il les détestait comme elles avaient ce don de tout réduire à néant. Tous ses efforts, ses espoirs… tout.










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