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 someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v).

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Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:49


Dans l’obscurité du couloir, le regard clair de Néhémie brillait et se découpait en deux soucoupes claires et translucides. Son sourire était calme, et si sa figure était jeune, on ne doutait en rien que c’était lui qui tenait la petite troupe d’homme qui le suivait. Si l’abbaye était différente de ce qu’il imaginait à première vue, peut-être plus accueillante, il n’oubliait toujours pas la panique de Catharsis quand il avait osé aller plus loin qu’il n’aurait dû. C’était cet endroit qui l’avait fait devenir ainsi. Si le jeune prince de Valachie avait tous les défauts du monde, toucher un enfant n’aurait pas été dans ses cordes. Le tuer, oui. Le violer, non. C’était une infamie que de toucher ce qui à la base était pure et sans péchés, c’était ce que l’Eglise faisait, mais à leur époque, personne ne doutait que les hommes de robe fussent les plus mal intentionnés. Il n’y avait qu’à voir les enfants de chœur après tout. Néhémie restait cependant calme, un sourire sur les lèvres en suivant le moine.

Assis à table, Néhémie ferma les yeux comme on le lui demandait, mais il ne récita aucune prière ni ne joignit les mains. Des athées il était le plus virulent, étant né enfant de logique. Quand on racontait qu’un homme multipliait les pains, lui souriait en disant qu’il suffisait juste de pétrir plus de pâte. Ecarter la mer, lui aussi, il pourrait le faire un jour. Tout ça n’était qu’un affreux mythe, un mensonge. Et quand bien même Jésus aurait existé, il n’aurait été qu’un sorcier de plus comme il y en avait des centaines de Valachie, et si l’existence d’un sorcier prouvait l’existence d’un Dieu, alors quoi ? On brûlait les sorcières ? C’était ridicule, mais le prince, par respect d’être accueilli, ne dit et ne fit rien. Il attendit juste la fin, et rouvrit doucement les yeux. En tant que dhampyr, ça aurait tout de même été ridicule que de prier ?

« C’est que nous recevons peu de visites monseigneur et moins encore de chevaliers en nombre »
« Ne vous justifiez pas mon seigneur, il est déjà aimable de nous recevoir, justement car nous sommes en nombre.. »

Néhémie eut un sourire amusé et ses yeux passèrent sur les enfants. Il aurait aimé avoir les pouvoirs de son père, pour lire dans chaque petit tête leurs pensées, bien qu’il était évident qu’aucun ne semblait profondément traumatisé. Peut-être que ça s’était arrêté ? Peut-être même que Catharsis en avait été la seule cible ? Néhémie détourna le regard et mangea en silence. Ses yeux parfois allaient sur le visage des moines, et plus longuement sur l’Infirmier Reiner (si c’était bien lui).

« Vous dites nous venir de la lointaine Valachie c’est cela ? Oh je ne voudrais pas vous accabler, peut-être avait vous plus cœur à souper puis à vous coucher qu’à écouter la conversation d’un vieil abbé. »
« Oh, non, la fatigue n’est pas encore si terrible sur mes épaules pour que je n’honore pas mon hôte. » Néhémie eut un sourire, reposant ses yeux sur le vieil abbé. « De Valachie en effet. Nous avons traversé le bas des Carpates. Un vieil ami à moi vient de l’Empire Germanique, et il m’a souvent parlé de son village natale qui s’avère être Heileigenstadt. Il aurait grandi dans cette abbaye, et comme il m’en a toujours parlé en bien, je pensais que m’arrêter ici pour la nuit serait un meilleur choix que dormir dans les bois. Et je ne regrette pas mon choix. »

Néhémie tourna la tête et donna un ordre sur un ton calme à ses hommes, en roumain comme aucun d’entre eux ne connaissaient l’allemand. Ils hochèrent la tête en silence et se proposèrent à aider les moines. C’était la moindre des choses. Ça serait comme le calme avant une grande tempête. Si Néhémie était encore calme, c’est parce qu’il devait voir, et pour ça, il devait attendre la nuit. Comme une ombre, il se faufilerait sous le lit s’il le faut, mais les diables d’ici payeront leurs ignominies.









The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:49


« De Valachie en effet. Nous avons traversé le bas des Carpates. Un vieil ami à moi vient de l’Empire Germanique, et il m’a souvent parlé de son village natale qui s’avère être Heileigenstadt. Il aurait grandi dans cette abbaye, et comme il m’en a toujours parlé en bien, je pensais que m’arrêter ici pour la nuit serait un meilleur choix que dormir dans les bois. Et je ne regrette pas mon choix.
- Un ami dites vous ? Comment a-t-il nom ? Si ce pouvait être notre bon Ansgar qui vous envoyait... Ce pauvre enfant n’avait rien connu d’autre que notre abbaye avant qu’un seigneur Valaque ne le prenne en affection. Je prie pour lui chaque jour encore aujourd’hui. C’était un enfant prodigieusement intelligent et qui avait le goût et le talent des lettres. Humble et serviable avec ça, un cadeau du ciel comme on en voit rarement. Il nous a beaucoup manqué ici. » racontait le vieil homme avec une tendresse toute paternelle.

Il avait quelque part espoir que ce fut bien de Ansgar dont on lui parlait car il avait été son tuteur et son protecteur alors qu’il était arrivé à Rosenkrantz en très bas âge. Il avait même donné au garçonnet son propre nom, c’était dire.

- … il est si rare que nous ayons des nouvelles de nos protégés lorsqu’ils quittent l’abbaye. »









Wolfgang S. Orlov

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DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:49


« Un ami dites vous ? Comment a-t-il nom ? Si ce pouvait être notre bon Ansgar qui vous envoyait... Ce pauvre enfant n’avait rien connu d’autre que notre abbaye avant qu’un seigneur Valaque ne le prenne en affection. Je prie pour lui chaque jour encore aujourd’hui. C’était un enfant prodigieusement intelligent et qui avait le goût et le talent des lettres. Humble et serviable avec ça, un cadeau du ciel comme on en voit rarement. Il nous a beaucoup manqué ici. »

Ansgar ? Néhémie ne répondit pas. Ses yeux clairs, un instant, imaginait Dante venir dans ce petit coin reculé pour prendre un enfant, un seul, et l’élevait. Il plissa les yeux, ses iris bleus prenant cette couleur plus métallique quand le prince réfléchissait. Ansgar… Voilà un nom qu’il n’aurait pas deviner, quoi qu’il allait bien mieux à Catharsis que Catharsis. Néhémie eut un sourire tendre, imaginant déjà susurrer ce doux prénom en revenant, à son oreille en le serrant contre lui, fier et silencieux. Un instant il y pensa. Puis revint l’image de la dernière fois qu’il l’avait vu, brûlant dans son lit. Il n’avait pas de nouvelles du royaume. Si c’était possible, la Hongrie avait dévasté la Forteresse sans qu’il ne le sache… Et Catharsis était peut-être mort.

« … il est si rare que nous ayons des nouvelles de nos protégés lorsqu’ils quittent l’abbaye. »
« Ansgar se porte bien » Néhémie eut un sourire, et son mensonge, si c’en était un, était au plus caressant d’espoir ; Catharsis devait se portait au mieux en cet instant, sinon tout ça n’avait aucune valeur « Le Seigneur Dante s’en occupe comme son propre fils, et il est page, toujours aussi érudit et serviable. J’ai rarement croisé homme plus pieux et vertueux à la vérité, quoi que si modeste que c’en est agaçant. C’est un homme de bien aujourd’hui. »

Un petit rire ponctua la fin de la phrase de Néhémie comme il imaginait très bien que cela, il le tenait de son éducation, mais ce n’était pas une insulte, loin de là. Il le prenait bien. C’était ce qui donnait sa saveur au personnage, cette naïveté toute enfantine et douce, cette bonté et cette candeur d’âme qui tantôt l’agaçait, tantôt le charmait. Mais c’était avant tout son innocence qui l’avait séduit, lui, le Prince de Valachie, qui se marierait avec une reine guerrière. Un petit enfant blond venait de battre au jeu de l’amour une reine à la peau d’ébène ; si ça, ce n’était pas les jeux des dieux, c’était au moins celui de Lucifer.









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« Le Seigneur Dante s’en occupe comme son propre fils, et il est page, toujours aussi érudit et serviable. J’ai rarement croisé homme plus pieux et vertueux à la vérité, quoi que si modeste que c’en est agaçant. C’est un homme de bien aujourd’hui.
- Je suis bien heureux de l’apprendre. C’est sans doute le mieux que nous pouvions lui souhaiter. Je garde encore ses premiers travaux d’enluminure si cela vous intéresse. »

Il eut un autre sourire et ainsi que promis, une fois le repas terminé l’abbé Klaus Engelhardt emmena le prince dans sa cellule qui avait plus des allures de bureau ou d’archives. Il mit un petit moment à retrouver ce qu’il cherchait mais finalement déroula de longs parchemins tracés d’une écriture fine et particulièrement soignée que Néhémie reconnaîtrait comme celle du petit page blond de Dante. On lisait nettement le nom complet de Catharsis, son nom de baptême, Ansgar Siegfried Engelhardt. Puis ici une lettre de remerciement adressée au prince abbé de Fritz dans un langage particulièrement châtié et raffiné. Puis son acte d’adoption également.
Enfin l’abbé soupira :

« Je pense que la vie monacale n’était pas faite pour lui, son esprit avait besoin de s’épanouir dans les lettres et de côtoyer le profane pour grandir encore, conclut l’homme témoignant là d’une ouverture d’esprit plutôt rare.

Mais dans le même temps, il s’assombrit un peu repensant aux circonstances qui avaient entouré le départ du petit miracle Ansgar.









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« Je suis bien heureux de l’apprendre. C’est sans doute le mieux que nous pouvions lui souhaiter. Je garde encore ses premiers travaux d’enluminure si cela vous intéresse. »

Néhémie hocha positivement la tête. Ce qui avait été l’enfance de Catharsis l’intéressait. C’était ce besoin pratiquement malsain de tout savoir, de tout contrôler. Catharsis était à lui, uniquement à lui, et tout son petit être, il le connaîtrait. Il n’en connaissait pour l’instant que la coquille, mais c’était ici qu’il goûterait à la moelle du petit être. C’était entre ses murs qu’il comprendrait.
Néhémie suivit le vieil abbé jusqu’à sa cellule, main toujours sur la garde comme il avait cette posture altière et rigide, stricte derrière ses spallières à tête de dragon. Un démon dans un monastère, libéré et puissant. Il n’allait cependant pas fauché les bonnes âmes ce soir ; il était trop juste pour ça, et même si c’était la colère qui le poussait dans l’enceinte de l’abbaye, il ne ferait pas de massacre. Les enfants vivront. Mais les démons s’affronteraient dans un jeu qui ne serait jamais équitable.
Il passa ses doigts sur le parchemin, l’index retraçant chaque lettre de ce prénom qu’il gravait à l’intérieur, quelque part. Ansgar. Siegfried… Un sourire plus large étira les lèvres du prince, et son regard, un instant, se fit plus doux.

«  Je pense que la vie monacale n’était pas faite pour lui, son esprit avait besoin de s’épanouir dans les lettres et de côtoyer le profane pour grandir encore. »
« Quand bien même il est dans le profane, croyez-moi, il vit une vie monacale. Quand bien même on lui propose de beaux mariages avec de beaux partis, il refuse toujours timidement, gardant sa vertu à Dieu sans aucun doute. »

Car même au Prince valaque il avait dit non. Le regard clair de Néhémie se reposa sur le parchemin, puis se reposa sur l’abbé, un sourire calme sur la bouche :

« Puis-je ? » Il pointa de l’index le parchemin. « J’aimerais le lui ramener. Je prendrais la route du retour dès demain pour la Valachie, je pense que ça lui ferait plaisir. Une lettre de vous peut-être serait un merveilleux accompagnement ? »

Un instant passa, avant que Néhémie ne reprenne ses pensées. Comment allait-il étriper Reiner sans salir le sol de cette abbaye ?









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« Quand bien même il est dans le profane, croyez-moi, il vit une vie monacale. Quand bien même on lui propose de beaux mariages avec de beaux partis, il refuse toujours timidement, gardant sa vertu à Dieu sans aucun doute.
- Cela ne m’étonne guère j’ai toujours su qu’il parviendrait à vaincre ses démons… J’ai rarement vu tant de volonté chez un si jeune garçon.
- Puis-je ?
- Je vous en prie…, répondit l’abbé un peu triste de se séparer de ce petit trésor d’enluminure mais fort de l’idée que rien ne lui appartenait ici que la mission que Dieu lui avait confiée.
- J’aimerais le lui ramener. Je prendrais la route du retour dès demain pour la Valachie, je pense que ça lui ferait plaisir. Une lettre de vous peut-être serait un merveilleux accompagnement ?
- Vous l’aurez demain à prime monseigneur. Je la ferais déposer dans le replis de votre sellerie si nous ne nous recroisons pas.
- Monseigneur l’abbé ? »

Une voix aigrette les interrompit et la tête sinistre de l’infirmier Reiner passa par la porte.

« Faites, faites Reiner, je vous ai déjà dit que vous n’aviez pas à vous signaler tous les soirs. Nous savons bien où vous trouver., l’homme disparut, le bon infirmier Reiner va dispenser ses bonnes médecines dans nos campagnes depuis quelque temps. Ansgar vous en parlerez bien, c’est un moine compétent. »

Dehors le moine Reiner harnachait son petit âne gris et piquait des deux vers la rase campagne.

« Bien. Il est temps de nous retirer mon Prince. Vous aurez tout loisir d’interroger l’infirmier au retour de sa tournée si vous tenez encore debout d’ici là. Bien la bonne nuit mon Prince. »

Et là dessus le bon abbé d’inviter poliment le prince à retrouver les couches qu’on avait fait pour lui et ses chevaliers. Ce n’est que très tôt dans le matin, quelque temps après prime que le petit âne gris revint. Le moine Reiner manqua vider les étrier en voyant une silhouette noire postée dans un recoin de l’étable.

« Mais mon seigneur… Dieu vous garde, vous nous quittez déjà ? »









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« Vous l’aurez demain à prime monseigneur. Je la ferais déposer dans le replis de votre sellerie si nous ne nous recroisons pas. »
« Monseigneur l’abbé ? »

Les yeux clairs de Néhémie se posèrent sur la sale petite face de rat de Reiner. Néhémie haussa un sourcil en détaillant cette figure, puis ses mains, ses doigts. Son sourire se crispa sur ses lèvres et sa main se resserra soudainement sur la garde de son épée comme ses cheveux s’hérissaient sur sa nuque. Sa voix resta bloquée dans sa gorge, et son cœur accéléra brutalement dans sa poitrine. La flamme qui venait de s’allumer dans les yeux du prince, c’était la colère. La colère obscène et malsaine du jeune Aldea, qui dans son esprit torture et éviscère le moine Reiner. Cet infâme petit rat…

«  Faites, faites Reiner, je vous ai déjà dit que vous n’aviez pas à vous signaler tous les soirs. Nous savons bien où vous trouver. » Les yeux de Néhémie suivirent le mouvement de Reiner et il reprit son calme dans le silence. Les cheveux sur sa nuque étaient cependant toujours hérissés. « …le bon infirmier Reiner va dispenser ses bonnes médecines dans nos campagnes depuis quelque temps. Ansgar vous en parlerez bien, c’est un moine compétent. »

Néhémie observa le vieil homme, et comme il ne sentait rien dans son discours, il détourna le regard dans un sourire de dégoût. Il aurait pu lui courir après pour l’égorger comme un porc, parce que c’était finalement ce qu’il était, mais…Non. Il fallait que ce soit préparer. Que ce soit fin, subtile. Une mort lente, langoureuse et sensuelle, comme la morsure chaude d’une succube. Il allait lui faire supplier tous ses dieux, et ses parents.

« Bien. Il est temps de nous retirer mon Prince. Vous aurez tout loisir d’interroger l’infirmier au retour de sa tournée si vous tenez encore debout d’ici là. Bien la bonne nuit mon Prince. »
« Bonne nuit à vous, mon Seigneur… »

Sa langue claqua sur son palet et il disparu dans les couloirs. Cette nuit-là, il ne s’endormit pas. Il alla s’asseoir devant l’abbaye, et ses yeux guettèrent l’horizon. Un instant, il se prit à imaginer ce qu’il adviendrait de lui sur le chemin du retour, sa quête s’arrêtant en réalité ici. Il avait couru deux mois sans s’arrêter pour le seul plaisir de se venger, d’étancher sa haine sur un autre support que le petit minois de Catharsis. C’était donc cela ? Il ferma les yeux, inspira l’air frais du petit soir et sentit la bise caressait ses côtes, lui rappelant que sur un grand lit il avait laissé la veste à la fourrure de loup, sa seule et unique veste.
Dans l’obscurité de la nuit il eut un fin sourire, se remémorant de ce bien fou qui l’avait saisi quand il avait tourné son épée dans les entrailles de son maître d’arme, quand il avait sentit son sang chaud sur ses mains. Il se mordit la lèvre comme doucement la colère se faisait maître en lui, n’attendant que les premières lueurs du jour pour se libérer.

Pour Prime, Néhémie croisa aux écuries l’abbé qui venait déposer sa lettre, aussi il la lui prit et la posa dans un recoin de son armure, pour être sûr qu’elle ne tombe pas en course, et laissa le vieil abbé partir. Il s’adossa au box de Sinistre qui attendait, calme et concentré, le jour où il repartirait. Ses hommes dormaient quand lui attendait. Deux bouteilles de verre vide chapardés aux cuisines, les bras croisés, il attendit un petit moment avant que les sabots d’un âne gris ne se fassent entendre.
Un sourire dévorant déchira son visage, comme ses pupilles dilatées cherchaient déjà sa proie. Reiner était là. Seul. Et pour la première fois de toute sa vie, il allait payer.

«  Mais mon seigneur… Dieu vous garde, vous nous quittez déjà ? »
« Oh non, je vous attendais Reiner. » Néhémie se détacha du box, sa longue colonne craquante sous le tissu de sa cape sombre. Il était un corbeau de mauvaise augure ce soir, tournant autour d’un futur cadavre. Il fit quelques pas vers l’âne gris, ses doigts effleurant le front de la bête. Les yeux de Néhémie cherchèrent pourtant ceux de Reiner, un sourire supérieur sur les lèvres. « Votre Père m’a autorisé à vous questionner sur votre art de la médecine. J’ai quelques douleurs à la cuisse, une vilaine plaie non refermée… Vous êtes un habile médecin selon Ansgar et l’abbé. Il serait peut-être préférable que je mette mon sort entre vos mains alors ? »

Un sourire calme étirait toujours ses lèvres, d’un sourire sympathique mais effrayant à la fois.









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► MESSAGES : 1431
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« Oh non, je vous attendais Reiner.
- Vous êtes souffrant peut-être monseigneur ? », demanda le moine plein de cauteleux.

Le Prince pour fière allure qu’il avait n’inspirait guère confiance avec son air sinistre et sa cape noire.

« Votre Père m’a autorisé à vous questionner sur votre art de la médecine. J’ai quelques douleurs à la cuisse, une vilaine plaie non refermée… Vous êtes un habile médecin selon Ansgar et l’abbé. Il serait peut-être préférable que je mette mon sort entre vos mains alors ? »

Reiner tiqua un brin en entendant le nom d’Ansgar mais il maintint malgré tout une certaine contenance. Lorsque le noble valaque avait emmené le petit Ansgar, Reiner avait passé de longues semaines à attendre dans la crainte de voir s’abattre sur lui une Némésis divine bien méritée. Il ne doutait pas que ce petit moinillon d’Ansgar avec ses sourires angéliques et ses membres fluets n’ait parlé des médecines qu’on lui administrait à l’abbaye. Après quelques mois d’angoisse, fort de cette expérience, Reiner avait décidé de prendre sur lui la charge de médecin itinérant, ainsi, il n’avait pas à s’inquiéter pour sa réputation à l’abbaye. Quelques paysans illettrés n’iraient pas causer du tord à un moine.

« Mais bien sûr, je vais m’occuper de vous. Ce n’est sûrement pas grand chose mais mieux vaut ne pas laisser au hasard le soin de votre guérison. J’ai vu de petits riens se transformer en vilaine gangrène pour bien moins que ça. Suivez moi, je vais vous ausculter à l’infirmerie. »









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« Mais bien sûr, je vais m’occuper de vous. Ce n’est sûrement pas grand chose mais mieux vaut ne pas laisser au hasard le soin de votre guérison. J’ai vu de petits riens se transformer en vilaine gangrène pour bien moins que ça. Suivez moi, je vais vous ausculter à l’infirmerie. »

Néhémie observa le moine se retourner et partir vers l’intérieur. Son sourire s’étira encore, dévoilant cette fois-ci deux longues canines plus grosses que la moyenne, plus larges, bien qu’elles fussent d’une taille trop petites pour être celles d’un vampire.

« J’oubliais… »

Sa main se posa sur l’épaule de Reiner et brutalement le colla au mur, le soulevant de quelques centimètres comme le prince tenait deux têtes de plus que le moine. Son regard brillait d’une lueur surnaturelle comme le clair de lune semblait s’y refléter ; une pupille dilatée, et son iris bleu n’était plus qu’un trait sur le noir d’encre de ses yeux. Néhémie releva le nez, le toisant d’un petit sourire en coin, d’un sourire qui signifiait tout, et effrayait surtout.

« …je n’ai plus l’âge de tes médicamentations, pleutre. »

Sa main relâcha l’épaule mais comme Reiner glissait contre le mur, c’est sur l’arrête de son visage que les longs doigts, fins et agiles, du prince se refermèrent en le serrant si fort qu’il en aurait eut mal. La lame fine de son glaive glissa dans son fourreau comme il la sortait, brillante de sa lame sombre dans la nuit. Néhémie se rapprocha de lui, le tenant toujours contre le mur, alors que sa voix se faisait plus grave, plus douce, caressante comme le souffle de la mort elle-même :

« Mon nom est Néhémie, mais ce soir je serais Némésis. Dis bonsoir à ta Némésis ; cette nuit est celle du jugement. »

Il eut un petit sourire malsain, la fine lame passant sur le visage du moine, comme pour le dissuader de hurler, ou au contraire, le faire, puisque Néhémie, lui, n’avait rien à se reprocher.

« Trop longtemps tu as abusé de ta robe de confiance pour briser les enfants. Tu es une gangrène, pitoyable homme, une simple blessure dans l’enfance, et voilà qu’Ansgar souffre de la fièvre et risque la mort… Dis-moi, moine, si j’en crois ta loi, c’est par là où tu pêchas que je dois te punir, alors éclaire-moi ; tes mains, ton phallus ou ta tête, que dois-je couper ce soir pour essuyer tes péchés ? Ô non, ne réponds-pas, rien ne les essuiera… »

Néhémie se pencha, sa bouche effleurant la peau froide du moine, et sa main serrait un peu plus sa gorge pour l’étouffer, sa lame s’enfonçant à peine pour voir une gouttelette pourpre naître sur sa pommette, et glissait le long de la lame noire. Il susurra, une ombre noire au dessus du moine :

« Combien d’enfants sont venus entre tes doigts quand tu les faisais pleurer et culpabiliser ? Combien ont trouvé un foyer normal après ? Combien pourront te regarder dans les yeux sans rougir et suffoquer de cette incroyable gêne que tu leur a légué ? J’ai honte, enfant de putain, j’ai honte car moi qui ne croit pas en Dieu, je peux bien croire en l’existence de fou dans ton genre, mais un enfant que vous aviez élevé dans l’innocence, cet enfant qui lui ne voyait que tout blanc et vertueux, tu lui as montré ce que tu as voulu et tu l’as manipulé. »

La lame de sa dague s’enfonça dans la joue et la main se resserra davantage sur sa gorge, étouffant tout son dans son pharynx.

« Ne prie surtout pas, jean-foutre, ne prie pas…ça serait cracher sur ce Dieu auquel il croit plus qu’à moi. Regarde-moi dans les yeux, et dis-moi, bâtard… Est-ce Dieu qui te fait bander sur les enfants ? »

Comme il disait cela, il retirait sa lame de sa joue, desserrant lentement sa main de sa gorge. Il recula doucement, à peine. Reiner ne pourrait pas fuir, il ne pouvait plus tout du moins.









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« J’oubliais…
- Messire ? »

La main du prince s’abattit sur l’épaule du moine qui bondit de peur comme on le collait au mur.

« …je n’ai plus l’âge de tes médicamentations, pleutre.
- qu’insinuez vous là ? Je ne fais que les soigner je le jure. Je le jure, couina le prêtre confessant déjà sa traîtrise.
« Mon nom est Néhémie, mais ce soir je serais Némésis. Dis bonsoir à ta Némésis ; cette nuit est celle du jugement. »
- Ma Némésis ? Quelle Némésis, ce doit être une erreur, ayez pitié mon seigneur revenez à la raison.

La lame du prince vint le menacer de près et le moine bâtard de trembler et de suer à grosses goûtes comme il avait là la peur de sa vie. Sa petite voix aigrelette chevrotant.
- Combien d’enfants sont venus entre tes doigts quand tu les faisais pleurer et culpabiliser ? Combien ont trouvé un foyer normal après ? Combien pourront te regarder dans les yeux sans rougir et suffoquer de cette incroyable gêne que tu leur a légué ? J’ai honte, enfant de putain, j’ai honte car moi qui ne croit pas en Dieu, je peux bien croire en l’existence de fou dans ton genre, mais un enfant que vous aviez élevé dans l’innocence, cet enfant qui lui ne voyait que tout blanc et vertueux, tu lui as montré ce que tu as voulu et tu l’as manipulé.
- Moi ? Mais mon seigneur non il y a méprise. Cet enfant avait le diable au corps je n’ai fait que prier pour son salut et l’aider à tempérer les caprices de son corps. Il m’a tenté, il l’a réclamé, ne me punissez pas monseigneur, je ne recommencerai plus. Ne me punissez pas. »

Et l’homme de se faire dessus tant la peur de la justice divine l’écrasait. Sa voix s’éteint en un infâme gargarisme comme la main du prince l’étranglait à demi.

« Ne prie surtout pas, jean-foutre, ne prie pas…ça serait cracher sur ce Dieu auquel il croit plus qu’à moi. Regarde-moi dans les yeux, et dis-moi, bâtard… Est-ce Dieu qui te fait bander sur les enfants ?
- …. Il... Mon Dieu non. Je pèche mon seigneur je pèche mais c’est là le travail du démon. Je lutte tous les jours pour me défaire de ce vilain penchant mais ils sont si beaux et si dociles à cet âge vous devez me comprendre. Leurs bouches sont des calices dont le velours vaut la bouche de mille femmes. Leurs suppliques innocentes vous ravissent le cœur et vous prie d’aller plus fort encore. Il faut bien qu’ils apprennent mon seigneur. Vous que je vis sourire tout à l’heure quand vous parliez avec monseigneur l’abbé, avez-vous jamais eut ses petites mains à la peau satinée pour vous faire jouir des voluptés les plus douces ? Comprenez moi seigneur, il était si beau, si beau dans sa passion… je ne voulais pas mais il était si beau… »










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► MESSAGES : 585
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« Moi ? Mais mon seigneur non il y a méprise. Cet enfant avait le diable au corps je n’ai fait que prier pour son salut et l’aider à tempérer les caprices de son corps. Il m’a tenté, il l’a réclamé, ne me punissez pas monseigneur, je ne recommencerai plus. Ne me punissez pas. »

Le grognement qui remonta la gorge de Néhémie fut horrible et bestial, comme celui d’un chien qu’on aurait enragé des jours durant. Lui qui avait fait pleuré son ange, celui-là confessait avoir sali ses mains. Il le détestait, et dieu seul savait que Néhémie ne détestait personne car c’était leur donner trop d’attention. Au même moment, l’odeur insupportable de pisse remonta à ses narines. Il le haïssait de tout son être de démon. Reiner subirait pour cent armées hongroises.

« …. Il... Mon Dieu non. Je pèche mon seigneur je pèche mais c’est là le travail du démon. Je lutte tous les jours pour me défaire de ce vilain penchant mais ils sont si beaux et si dociles à cet âge vous devez me comprendre. Leurs bouches sont des calices dont le velours vaut la bouche de mille femmes. Leurs suppliques innocentes vous ravissent le cœur et vous prie d’aller plus fort encore. Il faut bien qu’ils apprennent mon seigneur. Vous que je vis sourire tout à l’heure quand vous parliez avec monseigneur l’abbé, avez-vous jamais eut ses petites mains à la peau satinée pour vous faire jouir des voluptés les plus douces ? Comprenez moi seigneur, il était si beau, si beau dans sa passion… je ne voulais pas mais il était si beau… »

La lueur qui s’alluma dans les prunelles de Néhémie, qui furent aussi bien de l’étonnement que de la colère et du dégoût mêlé, s’enflamma. Quand bien même Reiner l’insultait en osant croire que lui aussi avait ses habitudes dégoûtantes, ce n’était pas ce qui l’énervait le plus. Le plus était encore de l’entendre raconter à demi-mots ce qu’il avait pu faire à Catharsis. A y repenser, lui qui avait voulu aller plus loin avec lui n’avait pas été patient. Le glaive en main, Néhémie pencha la tête, le regard clair. La fine pointe se posa sur la tempe du moine, tournoyante, pour ne percer qu’à peine sa peau. Le prince resta silencieux quelques longues secondes, assez longues pour retenir en lui les cris de haine et les coups de poignard qu’il lui aurait mis s’il n’était pas là pour le tuer dans l’ombre et en silence.
Il ouvrit enfin les lèvres, d’une voix susurrante quoi que terriblement froide :

« Dis-moi Reiner…Ce petit ange, tu as l’air de l’avoir beaucoup aimé. Se peut-il qu’il faisait mieux que les autres ? Ô, mieux… Jusqu’où tu as pu aller avec celui-ci ? »

A nouveau le piaffement de Sinistre, ses lourds sabots frappant le sol furieusement, traînant derrière elle deux longues lanières de cuir.









The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

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« Dis-moi Reiner…Ce petit ange, tu as l’air de l’avoir beaucoup aimé. Se peut-il qu’il faisait mieux que les autres ? Ô, mieux… Jusqu’où tu as pu aller avec celui-ci ? »

Le moine se contint un instant croyant voir dans cette question son possible salut. Peut-être le prince comprenait-il lui aussi. Peut-être que s’il lui disait monts et merveilles de l’enfant Ansgar il le renverrait bien vite auprès de lui…

« Oh mon seigneur vous auriez tord de croire qu’il faisait pis. Au début je ne faisais que l’exciter, néophyte que j’étais avec un si jeune garçon mais il en redemandait tant et si bien qu’au début je m’en offusquai mais qu’après je lui faisais toutes les choses qu’il réclamait et même des choses dont je n’aurais pas même eu l’idée. Il me suppliait de le faire mes vices les plus pervers et ne rechignait jamais à rien. Une fois qu’il criait trop fort – mais il criait de plaisir bien sûr ne vous méprenez pas – je dus m’arrêter au milieu de mon affaire pour que l’abbé n’ait aucun soupçon.

Et plus il mentait plus il se sentait en confiance et plus il continuer de mentir, inventant un Ansgar aussi dévoué que lui avait pu en rêver toutes les fois où il devait cesser son office de peur qu’effectivement l’abbé n’entre, alerté par les pleurs de son protégé et ne le surprenne non pas à le médicamenter mais à le pervertir.









Wolfgang S. Orlov

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DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:53


«  Oh mon seigneur vous auriez tord de croire qu’il faisait pis. Au début je ne faisais que l’exciter, néophyte que j’étais avec un si jeune garçon mais il en redemandait tant et si bien qu’au début je m’en offusquai mais qu’après je lui faisais toutes les choses qu’il réclamait et même des choses dont je n’aurais pas même eu l’idée. Il me suppliait de le faire mes vices les plus pervers et ne rechignait jamais à rien. Une fois qu’il criait trop fort – mais il criait de plaisir bien sûr ne vous méprenez pas – je dus m’arrêter au milieu de mon affaire pour que l’abbé n’ait aucun soupçon. »

La pupille de Néhémie, quand elle s’était dilatée quelques minutes avant, se rétracta brutalement en un infime point noir sur son iris bleu. Il releva la tête, les yeux écarquillés de cette colère noire qui pulsait dans ses veines. Sa respiration se ralentit et se fit plus difficile, plus douloureuse aussi. Catharsis. En redemandait ? Néhémie fixa le moine, et comme il avait l’air tellement confiant, tellement… fier ? Le glaive se planta brutalement dans l’épaule du moine sans que Néhémie ne réponde. Sa main venait de se poser sur la bouche du moine sans qu’il ne le commande, et comme ça, la lame entra et sortit de la chaire de son épaule droite une dizaine de fois, violemment, rapidement, en des éclaboussures chaudes de sang. Entièrement la lame entra dans la chaire, la déchirant comme du beurre, facilement. Le sang rouge donna un reflet étrange à la lame noire qui ressortait, alors que Néhémie n’avait pas cillé, ses pupilles toujours étrangement rétractés. Difficilement ses lèvres s’ouvrirent, comme il murmura :

« Tu ne mentiras point… langue de putain. »

Sa langue claqua sur son palet et il jeta au sol le moine avec une mine de diable. Il n’avait jamais connu pareille colère. Un Hongrois, même Matthias Corvin, n’aurait pu lui tirer qu’une mine dégoûtée et supérieure, mais lui, ce petit rat insolent et pervers, ce petit lubrique, il voulait l’anéantir, faire oublier son existence au monde entier. Ses pupilles se posèrent sur lui, sa silhouette au sol, presque assommée comme il avait du le lancer trop fort.

« Je vais te crever, je vais faire de ton corps de la charpie et la donnait aux chiens, tant les cochons n’en voudront pas… Ne t’échappes pas, ça ne sert plus à rien maintenant. »

Comme il disait cela, et parce que le moine rampait sur le sol, il dégaina sa longue épée et la planta dans sa jambre, le gémissement de douleur lui revenant à l’oreille comme une douce chanson qui pourtant l’écœurer. Il fallait le faire taire, et vite, non pas pour ne pas être entendu, mais pour qu’il n’est le temps d’aucune prière, d’aucun salut, et surtout pas de professer de nouvelles abominations.

« Funérailles, telle est mon épée. Elle seule sera ta balance. Bienvenue en Enfer. »

Comme il disait cela, il posait son pied fort sur le buste du moine et tranchait dans le vif de la chaire. Une main roula sur le sol et il glissa son pied jusqu’à sa gorge, appuyant sur sa pomme d’Adam pour empêcher tout son d’en sortir. Il se pencha, sa longue cape formant comme un ciel noir derrière lui. Un corbeau ou un diable ? Néhémie le fixa, pencha la tête avec un sourire malsain et mauvais, avant de se redresser, les yeux emplis de cette colère noire et incontrôlable. Personne ne pouvait se mettre en travers de sa route. Il resta dans sa position et balança à nouveau sa lame noire dans le vide, pour finalement que la seconde main du moine ne tombe sur le sol, dans une longue gerbe de sang pourpre.
Néhémie se redressa et de ses deux mains planta brutalement son épée dans le sol. Funérailles transperça l’épaule blessée du moine pour s’enfoncer de plusieurs centimètres dans le sol de terre battue, comme il avait la force d’un démon, décuplée encore par sa haine rongeante. Il se recula un peu, déchirant un bout de sa chemise et l’enfonça dans la bouche du pédophile. Quand bien même il mordrait, il garderait ce chiffon pour ne pas hurler. Maintenant qu’il n’avait plus de main, il pouvait bien lutter pour le retirer. Les yeux de Néhémie glissèrent sur lui comme il se débattait, pauvre diable, en silence. Les iris azurs s’arrêtèrent sur son entrejambe et un large sourire fleurit sur son visage, preuve que son imagination allait au grès de ses pulsions, et que plus le temps allait, plus son cœur battait vite, et plus il avait soif. Soif de sang.
Il se pencha, reprenant en main son fin glaive et fixa le moine, d’un air amusé quoiqu’effrayant. La lame fine se posa sur sa gorge, et comme il eut peur, le moine ne cilla plus, et s’immobilisa, tétanisé. Lentement la lame sombre glissa sur son habit sans rien lui enlever, sans même le blesser, pour s’arrêter à sa ceinture. Néhémie eut un petit rictus emprunt de dégoût comme sa lame s’enfonçait lentement dans le bas du ventre du moine. La bure ne protègerait rien, rien bien longtemps en tout cas. Il retira le bout de la dague valaque de son estomac pour découper le tissu en un long trait jusqu’à ses genoux. Il fit claquer sa langue sur son palet en glissant sa main dans l’ouverture, tandis que l’autre s’y faufilait aussi. Le moine eut beau hurler, le sang chaud inonda ses mains comme elles ressortaient avec leur trophée. Néhémie eut un rire ignoble, le fixant en se disant qu’ainsi, il ne ferait plus jamais de mal à personne, quand bien même il mourrait juste après.
Il se redressa, la virilité du moine en main, se pencha et tira sur le tissu. Le moine voulu crier, mais aussitôt le tissu fut remplacer par son propre membre. Il écarquilla les yeux mais Néhémie l’enfonça tant qu’il s’étouffait un peu, suffoquant entre la douleur insupportable et le manque d’air. Néhémie l’observa avec un sourire satisfait et malsain et se dirigea vers le boxe. L’étalon de trait sortit calmement, trottinant, ses sabots lourds tapant sur la terre battue, étouffée par la terre fraîche et froide de la nuit. Le prince attrapa les deux longues lanières attachées à sa selle et se rapprocha du moine qui tournait dangereusement de l’œil. Néhémie n’en fit rien, se pencha et lia ses deux pieds aux lanières, ensemble, fermement, au point de lui couper la circulation.
Il se releva à nouveau et se dirigea vers une bouteille en verre, revenant vers Reiner qui jusqu’à rester en vie, quoi qu’il était parcouru par les derniers spasmes. Néhémie attrapa son glaive entre ses lèvres et le retourna, face contre le sol. Quand il était jeune, il avait tué un petit biquet blanc devant les yeux de son frère, parce qu’il fallait le faire. Il se rappelait du geste, de la maîtrise aussi. Il fit glisser la bouteille dans sa main gauche et la dague dans sa main droite. D’un coup brutal il enfonçant entièrement la dague dans la gorge de l’homme qui ouvrit les yeux, surpris encore par une nouvelle douleur quand il s’endormait dans un magnifique linceul.
Non. Il souffrirait, jusqu’au bout, jurait silencieusement les yeux de Néhémie. Le prince posa la bouteille comme il retirait la dague et récupéra les quelques jets de sang à l’intérieur. La bouteille ne fut pas beaucoup rempli, et le dhampyr retira cette dernière avant que Reiner ne meurt et ne contamine son propre sang. Il s’éloigna du moine qui retomba lourdement sur le sol, vivant encore, mais se laissant encore aller à la douce mort. Il boucha la bouteille et la rangea dans un sac, entourée de cuir et de fourrure pour qu’elle ne se brise pas.
Ses yeux se posèrent sur le moine qui, là, allongé, était encore parcouru de quelques spasmes. Néhémie attrapa une pelle dans l’écurie de Sinistre et monta à dos de son étalon pâle comme la mort. Il coinça la pelle derrière lui, et héla ; l’étalon partit à toute vitesse, traînant derrière lui le corps déjà mort de Reiner, ballottant dangereusement. Les roches, les arbres, les racines et tout autre obstacle de la folle course eurent raison du visage et du corps de l’infirmier. Au travers de la forêt, Sinistre galopait, sa longue crinière et sa queue formant comme un halo blanc de mort sur la grande silhouette noire perchée sur son dos. Les yeux brillant enfin de la colère qui retombent doucement, Néhémie tira sur les rennes et s’arrêta à une bonne distance – d’une heure de cheval au galop – de l’abbaye et descendit à terre. Là, le cadavre décomposé et démembré, craquelé de la tête au pieds, de Reiner, s’affichait ; mort. Un bout de bois s’était logé dans son crâne, et il avait perdu une partie de son appareil génital sur le chemin.
Néhémie l’observa, puis détourna le regard, détacha la pelle et commença à creuser dans la forêt un petit cercle peu profond pour le cacher sous le feuillage, laissant aux animaux sauvages et aux charognards comme les corbeaux et les renards le choix de le manger ou non. Il creusa quelques longues minutes, puis tira le corps dans le trou, se pencha et arracha la croix qui pendait à son cou pour finalement le recouvrir de terres et de feuilles. Il remonta sur Sinistre et fit le chemin inverse, bien moins vite. Lentement son cœur reprit une cadence humaine, douce. Son souffle se fit plus long, plus régulier, et ses sourcils se baissèrent. Si ses mains étaient tâchées d’un sang rouge et épais, sa figure elle aussi portait deux jets long, l’un sur la joue droite, l’autre sur le menton. Il ne s’en préoccupait pas.
Il revint pour les matines, posa le pied à l’abbaye où ses hommes s’étaient préparés et avaient déjà harnachés leurs chevaux. Il n’y avait personne dehors que le vieil abbé et Wenceslas. Au milieu de l’écurie, tâchant la terre battue, une flaque de sang noire avait été avalé par la terre. Une cicatrice dans l’abbaye encore visible. Néhémie revint cependant calmement, sans se cacher. Il descendit de Sinistre, prit ses rennes et revint vers les religieux, l’air calme, quoi que sinistre, quand cette longue silhouette se trouvait tâcher de sang.









The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
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► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:53


Quand le prince Néhémie revint, on l’attendait de pied ferme devant le témoin de son crime infâme. L’abbé Engelhardt et le bon Wenceslas seuls étaient restés car on avait emmenés les enfants à Heileigenstadt en toute hâte à la découverte de deux mains baignant dans leur propre sang.

« Démon ! Suppôt de Satan! tu reviens sur le lieu de ton crime pour récupérer tes immondes trophées! Que Dieu me pardonne car j’ai laissé entrer le diable dans ce lieu de repos. Je l’en bouterai par ma foi, crois m’en il est l’heure de dire tes prières et de confesser toutes les diableries auxquelles tu t’adonnes ! »

Le pauvre vieil homme, bible et chapelet en main fixait le prince de toute sa détermination quoique hors la foi, il n’avait aucune arme contre ce démon là.









Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:54


« Démon ! Suppôt de Satan! tu reviens sur le lieu de ton crime pour récupérer tes immondes trophées! Que Dieu me pardonne car j’ai laissé entrer le diable dans ce lieu de repos. Je l’en bouterai par ma foi, crois m’en il est l’heure de dire tes prières et de confesser toutes les diableries auxquelles tu t’adonnes ! »

Néhémie, malgré les cris du vieil homme, resta calme. Main sur son épée qui était tâchée du sang sec de l’infâme, il s’arrêta à bonne distance. Ses hommes attendaient, regardant du coin de l’œil cet étrange petit homme qui hurlait en allemand des phrases qu’aucun ne comprenaient pas. Néhémie hocha doucement la tête, d’un air calme :

« Le seul démon qui était dans cette abbaye, c’est par la force de mon bras mon Seigneur que je l’ai occis. Les apparences sont parfois trompeuses, et quand par la fièvre Ca…Ansgar s’est mis à parler de toutes ses longues années de médicamentation par l’infirmier Reiner, les larmes me sont montées aux yeux. Le diable avait pris ce visage de moine pour abuser des enfants sous le toit même de votre abbaye, puis jusque dans le village. Des calices et des mains de velours, disait-il quand je lui arrachais les deux mains. C’est par la divine loi de Dieu que je lui ai rendu ses forfaits. Quant à mes trophées, si vous le voulez bien, je ne les toucherais plus. Mes mains sont déjà sales de son sang et de ses péchés. Par ailleurs, n’allez jamais à l’ouest de cette forêt. Il serait, je trouve, déplacer de donner une quelconque sépulture digne à un chien de son rang. »

Comme Néhémie avait parler calmement, il posa ses iris bleus sur l’abbé. Il ne mentait pas. Il n’avait rien à gagner à mentir quand il aurait pu raser dans la nuit cette abbaye.









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PR. AZAEL VAN HELLSING
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► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:54


« Le seul démon qui était dans cette abbaye, c’est par la force de mon bras mon Seigneur que je l’ai occis. Les apparences sont parfois trompeuses, et quand par la fièvre Ca…Ansgar s’est mis à parler de toutes ses longues années de médicamentation par l’infirmier Reiner, les larmes me sont montées aux yeux. Le diable avait pris ce visage de moine pour abuser des enfants sous le toit même de votre abbaye, puis jusque dans le village. Des calices et des mains de velours, disait-il quand je lui arrachais les deux mains. C’est par la divine loi de Dieu que je lui ai rendu ses forfaits. Quant à mes trophées, si vous le voulez bien, je ne les toucherais plus. Mes mains sont déjà sales de son sang et de ses péchés. Par ailleurs, n’allez jamais à l’ouest de cette forêt. Il serait, je trouve, déplacer de donner une quelconque sépulture digne à un chien de son rang. »

L’abbé écouta le discours éloquent du prince qui peu à peu passait de démon à archange vengeur. Les larmes coulèrent sur ses joues à l’entente de toutes les infamies qu’avaient perpétrés l’infirmier Reiner et son cœur prit un coup mortel quand il sut qu’il avait laissé opérer sous son toit la destruction du petit prodige Ansgar. Ce cher ange qui n’avait demandé au monde qu’à garde ce plumage immaculé que lui avait donné le Seigneur.

« Je me suis fourvoyé de si longues années qu’il ne m’en reste désormais plus assez pour racheter le mal que j’ai laisser faire sous mon toit. Ah mon prince, il plut à Dieu de vous envoyer ici et de nous sauver tous de ces vilenies. Le ciel vous garde vous et ce pauvre enfant que je laissais martyriser… »

Le pauvre homme n’avait pas la couardise de Reiner pour accuser un autre ou ce mettre à pleurer mais on voyait à son visage décomposé qu’il ne se relèverait pas d’une pareille découverte.










Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:54


«  Je me suis fourvoyé de si longues années qu’il ne m’en reste désormais plus assez pour racheter le mal que j’ai laisser faire sous mon toit. Ah mon prince, il plut à Dieu de vous envoyer ici et de nous sauver tous de ces vilenies. Le ciel vous garde vous et ce pauvre enfant que je laissais martyriser… »

Néhémie relâcha les rennes de Sinistre qui piétina sur place, pressé de repartir comme il n’aimait pas rester sur place. Le prince releva le nez sur ses hommes et leur ordonna de monter à cheval comme ils partaient sur le champs. Il reposa ses yeux sur le vieil abbé :

« Permettez que je me lave les mains, et je disparaîtrais tout de suite après, laissant votre abbaye a sa vie d’avant. »

Il tendit ses mains, comme elles étaient en effet recouvertes de sang et que ça n’était pas la meilleure solution quand on traversait les Carpates, et que c’était infesté de lycan et d’ours.









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PR. AZAEL VAN HELLSING
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► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:55


« Permettez que je me lave les mains, et je disparaîtrais tout de suite après, laissant votre abbaye a sa vie d’avant. »

L’abbé le lui accorda et tut pendant qu’il avait disparu une idée lui vint en tête comme inspiré par l’Eternel lui même. L’Eternel qui donnait et bientôt reprendrait ça, il le savait.

« Messire, permettez moi de faire la route en votre arroi. Mon âge ne me permet pas d’espérer ce même voyage autrement qu’aujourd’hui ou jamais et je voudrais parler à ce cher Ansgar pour le quitter en paix. »

Wenceslas qui portait les clés de l’abbaye à sa ceinture avait déjà harnaché le petit âne bien qu’à contre cœur.

***
si tu n’as toujours pas de nouvelles au premier frimas de l’hiver, ouvre-la, Catharsis

A la fenêtre de la plus haute chambre d’un manoir, la chambre du fils du maître, un petit fantôme pâlot campait pour regarder tomber les flocons de la neige. Les premiers étaient tombés voilà une semaine et dans sa poche, la lettre du prince Néhémie. Les larmes coulèrent abondamment sur ce visage émacié. Visage d’ange qui ne s’était pas remis de sa mauvaise chute des derniers mois. Dante avait fini par convaincre Catharsis de ne pas se laisser dépérir en lui promettant qu’au retour du prince Néhémie, s’il ne pouvait pas se lever il le regretterait.

Alors il avait repris des forces mais l’hiver approchant son moral et son optimisme s’étaient envolés. L’Enfante-Reine Rosarjo avait déjà fait deux retours du champs de bataille au sud-est. Elle défendait les lignes sous son étendard or et noir malgré l’absence de son bras armé, chevalier de confiance ainsi qu’elle l’avait distingué, Néhémie le Superbe.

Il avait été à son chevet pour panser une mauvaise blessure et elle lui avait raconté des histoires de guerre et d’héroïsme comme les aimait et qu’il avait patiemment copies de sa belle écriture soignée. Catharsis avait toujours beaucoup aimé l’enfante-reine comme on n’aime seules les légendes et les idéaux. C’était peut-être la première fois qu’il s’était tenu si proche d’elle et pour cela il avait pu voir qu’elle partageait son inquiétude. Quand elle avait de l’humeur et pestait contre les hauts serviteurs car ils lui ceignaient mal son épée, ou tentaient de la garder à la forteresse sous prétexte que le Prince Néhémie était absent.

«… je suis Valachie et si je dois perdre mille félons comme ceux-ci pour mon triomphe alors je ferais exemple autant de traîtres qui finiront comme ceux-ci. Vous qui vous dîtes braves et chevaliers ayez le courage de faire ce choix : suivez-moi ou soyez des chiens qui périront sous ma justice…vous fûtes cruelle Ma Reine, interrompit la petite voix de Catharsis.
- A la guerre ni cruauté ni indulgence n’existent Catharsis mais il est heureux qu’il existe ici de bons cœurs comme toi pour se chagriner de la mort d’un homme même si c’est le plus indigne.
- Pourquoi ne les avez vous pas fait mettre au fer ? Pourquoi ne pas leur avoir donné l’occasion de s’amender ?
- Je ne pouvais pas me permettre de discuter quand trois cent boyards s’apprêtaient à nous reprendre Oslava. En l’absence de Néhémie, les chevaliers ont cru qu’ils étaient laissés sans guide, sans bras armé pour les guider et je ne pouvais guère réformer mon sexe. Deux généraux ce fut le prix que me coûta Oslava. J’aurais sans doute pu l’éviter si l’on m’avait laissé rejoindre le champs de guerre sans discuter.
- Je comprends… et je prierai pour le salut de leurs âmes malgré tout.
- As tu enfin ouvert cette lettre dont tu me parlais il y a quelques semaine ?, le regard du page lui tint lieu de réponse, je suis contente que tu aies prix mon conseil.

Elle sourit patiemment tandis que Catharsis demandait :

- Puis-je vous poser une question Ma Reine ?
- Je t’écoute.
- Avez-vous jamais aimé d’amour ?

Elle sembla prendre le temps de la réflexion, comme si elle retournait la question dans sa tête.

- Il n’y a ni homme ni femme vivant aujourd’hui qui ait pu se vanter d’avoir été aimé de moi mais si je devais pointer quelqu’un je dirais sans balancer que j’aime ma Valachie. Cela fait-il ton affaire ?
- J’ai peur que non hélas…, lui aussi réfléchit un instant, si Votre Valachie venait à mourir et qu’elle vous sommait de l’oublier que feriez-vous ma Reine ?
- Pour moins que ça d’autres que toi furent envoyé au pal. Prends bien garde aux hypothèses que tu formules et aux personnes à qui tu les adresse mon ami, reprit-elle d’un ton un peu plus sévère, ... mais si ma Valachie mourrait, si je devais remettre Talion au fourreau, je mourrais avec elle car je suis Valachie et après cela je réclamerai vengeance pour nous deux jusqu’à la faire renaître de ses cendres.
- Vous répondais comme une Reine…, nota-t-il plein d’admiration.
- Je l’espère bien, répondit-elle amusée.
- Ma Reine ? Pourquoi ai-je votre affection plus qu’un autre ? Après tout nous ne nous sommes que fort peu souvent parlé.
- J’apprécie ta franchise et ta bonté. Il y a peu de gens qui sachent se garder de juger leur voisin.

Un petit silence passa avant qu’elle ne reprit.

- Aimerais-tu enfin Catharsis ?
- …

Elle sourit.

- N’aies pas honte.
- Croyez vous qu’il existe des amours dont on devrait rougir ?
- Les seules amours dont on devrait rougir ce sont les amours imbéciles et celles-ci ne sont pas de vraies amours. Pourquoi rougir d’aimer ? Je ne suis certainement pas la mieux placée pour répondre à ta question pour insensible que je sois restée jusqu’alors à mes prétendants mais il m’arrive parfois de désirer qu’il existe au monde un homme qui m’aimerait et me prierait d’amour si fort et avec tant d’entêtement que je m’en trouverai défaite…
- Ne pourriez vous pas aimer sans combattre ? Pour l’amour d’aimer, pour la douceur de l’émotion, pour le bonheur de l’existence d’un autre simplement ?
- Ces choses là n’ont pas encore trouvé à mes yeux le sens qu’elles revêtent aux tiens Catharsis.
- Je crois que ces choses peuvent défaire toutes les épées Ma Reine, alors, si elles existent vraiment, un jour vous vous trouverez défaite et heureuse. Et je serais heureux pour vous.

Ce fut le dernier entretien que la Reine Rosarjo avait eu avec le petit page de Dante. Elle s’en rappelait avec affection en revenant pour la troisième fois du champs de guerre pour célébrer une victoire à la Forteresse du Pendu. Iancu son porte étendard la suivait de près sur son palefroi, guilleret. Conquête arborer un amble fier sous ses armes noires et or comme s’il avait pu avoir conscience des railleries que les chevaliers faisaient à un de leur camarade dont la monture était un peu fatiguée :

« Ce n’est plus un destrier c’est une rosse .
- Ne va donc pas trop près de la Reine tu perdrais tout crédit avec ton bidet. »

Rosarjo leva le poing en même temps que Cyrus qui chevauchait auprès d’elle. Une petite troupe avançait dans le noir au devant d’eux, reconnaissant une voix familière, Rosarjo alla au devant de ses hommes.

« Quelle agréable rencontre. Qui êtes vous et qu’avez vous fait de mon Néhémie Superbe…qu’ai-je manqué que je ne vous trouve ici avec un homme de robe ? »










Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
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► MESSAGES : 585
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«  Messire, permettez moi de faire la route en votre arroi. Mon âge ne me permet pas d’espérer ce même voyage autrement qu’aujourd’hui ou jamais et je voudrais parler à ce cher Ansgar pour le quitter en paix. »

Néhémie posa son regard sur lui, haussa un sourcil, et accepta. Il ne savait pas vraiment si c’était par gentillesse ou pour amour de Catharsis qu’il avait accepté la proposition, mais ils firent trois jours où l’âne ralentissait le groupe. Le voyage allait si lentement que même Sinistre souffrait de ses sabots sur le parterre. On redonna l’âne à une auberge et au lieu d’acheter un autre coursier qui serait mort en quelques jours seulement dans la montagne valaque, Néhémie fit prendre l’homme sur la monte de ses hommes, comme il n’avait jamais laissé quiconque monter sur Sinistre. L’idée l’effleura quand au bout d’un mois ils n’avaient toujours pas fait la moitié du chemin du retour. L’Hiver ne frappait pas encore, mais il ne tarderait pas, et si Catharsis avait gardé la vie, il ouvrirait la lettre comme bêtement il le lui avait demandé.
Le prince prit pourtant le chemin le plus rude pour le vieil homme, quoi qu’il fut parfois le moins sûr. Néhémie passa au cœur de deux villages hongrois, cachant derrière sa cape sa chevalière valaque, quand bien même ses spallières à tête de dragon et son armure encore tâché de sang de fabrique valaque elle aussi renseignait que trop rapidement sur son rang et son nom. Rien ne leur arriva pourtant, comme ils suivaient une bonne étoile soit-disant. Néhémie, lui, savait que c’était sans doute à Oslava que toute l’attention était tournée.
Quelques jours plus tard, le prince se rappela qu’il avait laissé derrière lui toute une armée. Aussi bon qu’un traître, on lui infligerait le fouet si ce n’est plus dès qu’il poserait le pieds à la Forteresse du Pendu. Dans la nuit, pourtant, il ne regrettait rien encore. Quelques jours plus tard, la neige tombait à petits flocons sur les Carpates, et bientôt, il n’y eut que de gros flocons. Chacun ressortit les lourdes vestes valaques, et Néhémie, un instant, s’eut maudit d’avoir laisser la sienne sur le lit de Catharsis quand c’était lui à présent qui en avait le plus besoin.
Comme il neigeait beaucoup les jours suivant, les Carpates devinrent impraticables ou presque, aussi Néhémie dut se résoudre à redescendre de l’autre côté du flan de la vallée, au Nord, loin des lignes de front hongroise, passant dans les campagnes, ne chevauchant que de nuit pour marcher calmement dans la journée. Les jours se faisaient harassant, la nourriture plus rare comme Néhémie préférait jeûner que d’entrer dans les villages d’Hongrie. Si la faim faisait rage, personne ne se plaignait. Néhémie n’aurait, de toute façon, pas permis qu’on se plaigne longtemps.
S’enfonçant dans les forêts hongroises, remplies de loup-garous et de créatures, le prince doutait un jour de croiser une âme. Affamés, ils égorgèrent un cheval et se lavèrent les mains de son sang, mangeant la chair de ses côtes pour finalement faire sécher la chair de ses cuisses, la conservant dans la neige immaculée donnée. Un homme tomba sur la bouteille de sang de Reiner, la prit pour du vin, mais la réprimande furieuse de Néhémie le fit taire, et plus personne n’y toucha.
Plusieurs jours plus tard, comme il se rapprochait, Néhémie hésita à reprendre un aigle dans un village proche, mais se doutant qu’aucun de ses oiseaux ne sauraient y faire, il renonça à l’idée d’envoyer un courrier à son père et s’enterra plus profondément dans la forêt, bien à couvert comme ils longeaient les falaises à l’abris des regards.
Dans la nuit pourtant, des pas les suivaient de loin, et si Néhémie n’eut pas peur, c’est parce que lorsqu’il tourna les rennes de Sinistre, il aperçut dans l’obscurité le haut étendard or et noir de sa belle cousine. Il eut un sourire victorieux, se disant qu’au moins même s’il n’avait pas eut de carte, il avait trouvé la bonne voie. Il fit ralentir les chevaux, quoi qu’il ne les arrêta pas, de peur que les bêtes de ses hommes n’en meurent de soulagement.

« Quelle agréable rencontre. Qui êtes vous et qu’avez vous fait de mon Néhémie Superbe…qu’ai-je manqué que je ne vous trouve ici avec un homme de robe ? »
« Toujours aussi aimable ma chère » sourit Néhémie « c’est là le cadeau que l’on m’a fait quand je suis allé en Germanie pour faire la chasse aux démons. Un étrange petit homme qui dit vouloir voir Catharsis, alors tu sais bien que je suis homme de bien et que j’ai le cœur bon… »

Perché sur Sinistre, et quand bien même son épée s’appelait Funérailles, Néhémie, un peu plus maigre qu’à l’habitude, eut un petit rire joyeux et amusé – comme il n’en avait pas eut depuis cinq mois déjà. Il la fixa, regarda l’armée derrière elle, et eut ce sourire qu’il avait toujours, ce sourire en coin, ce sourire malsain et obscène qu’ont les vrais guerriers qui ne veulent que la perte de l’ennemi :

« Oslava est encore fille de Valachie ? C’est une bonne chose. Ca m’aurait ennuyé de devoir aller la reconquérir » rit encore un peu Néhémie, reprenant plus sérieusement, le regard plus sombre cette fois-ci « mon père n’est pas de bonne humeur j’imagine ? Tu as des oiseaux ? Envoies-lui un mot. Je rentre avec toi à la Forteresse si c’est là-bas que tu vas. Dis-lui que je suis vivant, hélas. »

Un fin sourire figé sur ses lèvres, la question lui brûlait les lèvres de savoir si Catharsis ou non l’attendait, s’il était toujours à lui jusque dans l’âme, mais il ne les poserait pas. L’abbé derrière lui, perché sur un cheval gris et maigre, n’avait pas à entendre ça. C’était ses secrets, à lui.









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« Toujours aussi aimable ma chère
- C’est pour te montrer comme je t’aime mon cousin, répondit la Reine tout en embrassant son cousin du mieux qu’elle pouvait sans tirer la bride à son destrier. Néhémie sourit.
- C’est là le cadeau que l’on m’a fait quand je suis allé en Germanie pour faire la chasse aux démons. Un étrange petit homme qui dit vouloir voir Catharsis, alors tu sais bien que je suis homme de bien et que j’ai le cœur bon… »

Rosarjo eut un rire franc, un rire de reine guerrière et triomphant qui se mêla à celui de Néhémie comme si celui-ci n’était jamais parti.

« Nous sommes bien aise de te revoir entier Chevalier, fit-elle
- Oslava est encore fille de Valachie ?
- Plus que jamais mais je te devrais deux généraux félons pour son intégrité.
- C’est une bonne chose. Ca m’aurait ennuyé de devoir aller la reconquérir. Mon père n’est pas de bonne humeur j’imagine ?
- C’est un euphémisme. Mes victoires non rien fait à sa morosité.
- Tu as des oiseaux ? Envoies-lui un mot. Je rentre avec toi à la Forteresse si c’est là-bas que tu vas. Dis-lui que je suis vivant, hélas. »

Rosarjo siffla entre ses doigts et Iancu piqua des deux pour rattraper les cavales des souverains, offrant un hobereau robuste au stratège Cyrus qui dut se pencher pour le recueillir avant de le passer à Rosarjo avec une plume et une petite bouteille d’encre qu’il lui tint.

« Ne perdons plus de temps, mon oncle sera content d’apprendre que nous ramenons deux bonnes nouvelles mais je crains fort que même notre victoire de ce matin ne t’évite le fouet. J’interviendrai en ta faveur si mon Oncle veut bien me prêter une oreille. Et regarde ce qu’on m’a fait porter cette nuit… »

Elle roula la lettre la confiant à l’oiseau qui parti en éclaireur de leur cortège puis sortit un petit rouleau de cuir noir bouilli dans lequel un petit morceau de parchemin était soigneusement plié. Dessus on pouvait voir les armes des draculescu – les leurs donc – marquées au fer rouge.

« Une missive très personnelle, fit-elle remarquer d’un ton moqueur, je projetai de convoquer le peuple pour lui faire la lecture, qu’en dis-tu ? Peut-être cela radoucira-t-il mon oncle… »

Il n’aurait pas de mal à deviner de qui pouvait bien venir ce curieux message…










Wolfgang S. Orlov

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«  Ne perdons plus de temps, mon oncle sera content d’apprendre que nous ramenons deux bonnes nouvelles mais je crains fort que même notre victoire de ce matin ne t’évite le fouet. J’interviendrai en ta faveur si mon Oncle veut bien me prêter une oreille. »
« Tu n’auras pas à faire ça Rosarjo, je mérite le fouet pour avoir quitter mon armée. Je le prendrais avec le sourire. »
« Et regarde ce qu’on m’a fait porter cette nuit… Une missive très personnelle, je projetai de convoquer le peuple pour lui faire la lecture, qu’en dis-tu ? Peut-être cela radoucira-t-il mon oncle… »

Néhémie haussa un sourcil, posant ses yeux sur la missive et il grimaça. Pendant un instant, quelques mois, il avait oublié ses obligations et son royaume. Maintenant qu’il revoyait ses armes, il sentait à nouveau cette petite fureur au cœur, celle qui lui donnait envie de claquer son talon contre le flan de Sinistre et de partir au galop. Cette lueur démoniaque qui s’allumait à nouveau dans ses iris. L’aventure, sans doute, l’amour du risque surtout.

« Rentrons. Il me tarde de voir ma belle Forteresse du Pendu. »

La route ne fut plus si longue finalement. Une semaine se passa avant qu’ils n’arrivent à la forteresse. L’abbé tenait bon, malgré qu’il ne fut entouré que de guerriers et de soldats, de vampires aussi bien qu’ils se turent sur cette partie d’eux-mêmes. Néhémie parlait beaucoup avec Rosarjo, lui racontait son périple et la façon dont il avait égorgé la cavale boiteuse d’un de ses hommes tant la faim les taraudait et les rendait fou. Ils rirent beaucoup, parlant des futures batailles qui n’attendaient qu’un général et un commandant pour que le champ fut rasé de tous ses opposants. La soif de sang se lisait sur le visage de Néhémie, qui n’avait finalement fait que peu de ravage ses cinq dernières mois.
Ils rentrèrent dans la nuit, comme de tradition. Vlad était à l’intérieur, mais ce que Néhémie vit le premier, c’était Mihai, attendant dans la cour, les yeux rouge vif fixant son fils avec un air qu’il n’avait jamais eut, ou tout du moins jamais aussi violent. Son immense silhouette, un géant parmi les hommes, à la longue cape noire jurait avec la neige immaculée qui l’entourait. Il leva sa main, et son index se pointa sur Néhémie avec cette mine de dégoût et de colère. Néhémie resta bête, un long frisson lui remonta l’échine comme d’ici il sentait le ressentiment de son père.

« Repose Sinistre à sa place. Je t’attends dans la Salle. »

Et comme il n’y avait aucun moyen de discuter cette décision, pas même d’en parler, Mihai tourna les talons et s’effaça dans l’obscurité de la bâtisse, grimpant les étages. Néhémie esquissa une moue et finalement descendit de Sinistre, abandonnant l’abbé à Rosarjo et alla remettre Sinistre dans son boxe. L’étalon ne prit même pas la peine d’hennir, comme il devait sentir que ce n’était pas le moment de s’agiter. Néhémie prit le petit couloir de pierre puis le long escalier en colimaçon pour finalement déboucher sur le long couloir de pierre. Il avança calmement à l’intérieur, même s’il se doutait bien que son père ne lui ferait aucun cadeau. Pas cette fois-ci en tout cas.
Il marchait, suivit de près par Rosarjo, et entra dans la pièce où il n’y avait personne d’autre que Mihai sur le moment. Avant même que l’enfante-reine n’ait désiré parler, Mihai gronda sombrement :

« Toute action a des conséquences. »

Sa voix, caverneuse et rauque, prouvait que le vampire n’avait aucune envie de parler de quoi que ce soit. Son fils s’avança calmement au milieu de la pièce et défit sa longue cape et ses spallières, qui tombèrent lourdement sur le sol. Il retira sa première chemise, puis sa côte d’arme. Il retira ensuite sa chemise de dessous, et se mit à genoux au milieu de la pièce, se penchant en avant, les coudes posés sur une petite potence, étirant ses reins pour offrir son dos. Il cherchait le moment exacte où son père frapperait, parce que ça serait toujours le moment le plus douloureux.

« Dix coups de fouet pour le mensonge. Dix coups de fouet pour les hommes empruntés. Dix coups de fouet pour l’imprudence de ton geste. Vingt coups de fouet pour avoir trahi et abandonné ton armée aux portes d’Oslava quand ton ordre était de les rejoindre. Dix autres coups de fouet pour avoir désobéi à mon ordre de revenir sur le champs. Soixante coups de fouet pour toute la peine et l’inquiétude que tu as causé Néhémie. Est-ce assez ? »
« Hélas ça ne le sera jamais, car jamais je ne rachèterais mes fautes. »

Mihai le fixa, et hocha la tête comme ça avait été toujours la meilleure des réponses à son oreille. Une faute était une faute. Il n’y avait que les religieux pour excuser les crimes. Mihai, lui, punissait, parce que c’était là la logique valaque, ou tout du moins celle du Aldea.
Le premier coup de fouet claqua sur le dos blanc de Néhémie qui ne cilla pas. Ses poings se serrèrent, et les muscles de son dos saillirent comme doucement sa peau claire et nacrée se marbrait tantôt de fines marques roses, tantôt de lignes violacées. Les vingt premiers coups de fouet ne le firent pas plier, puis son dos commença à se déchirer, doucement, et à saigner. Le fouet claquait de plus en plus fort, comme Mihai n’épargnait rien, et que toute son inquiétude et sa colère, c’était sur le dos de Néhémie qu’il les défoulait. Il ferma les yeux quand arriver au quarantième coup de fouet sa main s’était engourdie, autant que le dos de Néhémie ruisselait de longues filets de sang, gouttant sur ses flancs. Il s’était alors voûté, ses poings se serrant davantage. Il avait froncé les sourcils au trentième, puis à présent la douleur était insupportable quand on frappait sur ses plaies déjà ouvertes. Cependant, aucune complainte, aucun son, pas même un gargouillis, un relent de souffrance, rien. Il restait étrangement silencieux, et s’il essayait en vain de sourire malgré les coups, c’était par fierté, parce qu’il les méritait, et chacun de ses coups méritaient ne lui faisait pas peur. Il les comptait alors, et comme il les comptait, il su que son père s’était arrêté à quarante-sept, et non pas à soixante.

« Que cela te serve de leçon, imbécile. »

Et comme Mihai disait cela, il jetait sur le sol le fouet ensanglanté et piquant et sortait, claquant derrière lui la porte. Néhémie resta de longues secondes immobile puis cambra doucement son dos, s’arrachant une grimace, ses vertèbres craquant. Il poussa un long soupire avant de se relever, refusant d’avance l’aide de Rosarjo. Des deux il était le plus vieux, et plus encore, c’était un homme ; il ne pouvait certainement pas se permettre de se faire aider par une main de femme, et c’était une des raisons pour lesquelles Rosarjo ne se proposerait pas.
Il vacilla un instant, bougeant doucement ses reins pour sentir le froid venir caresser ses plaies ouvertes. Il poussa un grognement agacé :

« Il n’y est pas aller de main morte… » Néhémie soupira à nouveau, posant ses yeux sur Rosarjo « Tu aurais de quoi bander mon dos ? »

Car ça, c’était permis.









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« Supplice, donne une chambre à monseigneur Engelhardt, je ne veux plus entendre parler de lui jusqu’à demain. Nous ne festoierons pas ce soir. »

Le haut serviteur s’inclina plus bas que terre devant l’enfante-reine. Elle attendit que les deux hommes aient disparu pour rattraper son oncle et son cousin. Elle n’intercéda pas comme à voir l’air de son oncle et à entendre son discours, rien n’y ferait et par ailleurs, la punition était juste. Elle aussi compta les coups de fouet, ne cillant pas, trop habituée à voir ce genre de traitement à la Forteresse quoiqu’elle même n’y ait jamais ô grand jamais eu droit. Sa personne était trop sacrée pour qu’on la batte.

Elle laissa partir son oncle qui ne demandait même pas le compte rendu des champs de guerre. Quoiqu’il en était elle avait déjà décidé de reporter les réjouissances au moins au lendemain.

« Il n’y est pas aller de main morte… Tu aurais de quoi bander mon dos ?
- Lève-toi. Je panserais tes blessures, répondit-elle comme si cela allait de soi. Rosarjo avait toujours plus soigné ses deux cousins qu’il n’y paraissait. Même Ezechkiel, petit prince des putains qu’il était et pour tout le dégoût que cela lui inspirait à elle, qu’on me prépare un grand bain, ordonna-t-elle sachant parfaitement bien qu’ici tous les murs avaient des oreilles serviables. »

Elle jeta un regard au dos lacéré de Néhémie, n’y touchant pas pour l’instant et lui fit signe de la suivre. Un grand bac les attendait. Elle le laissa se dévêtir tandis qu’elle allait chercher un petit coffret orné de dorures persanes. Une bonne versa de l’eau tiède en supplément dans l’eau et apporta une petite table avant de se mettre un peu en retrait comme la reine entrait dans l’eau à son tour. On ne s’offusquait pas de la voir sans pudeur devant Néhémie puisqu’après tout un jour on les marierait. De son point de vue les choses étaient toutes différentes. Elle avait partagé le lit de ses cousins jusqu’à un certain âge, et ne formait pour eux que des ambitions chastes.

Elle noua ses longs cheveux noir d’encre et prit une éponge douce qu’elle trempa dans l’eau.

« Laisse-toi faire… , patiemment elle pressa l’éponge au dessus de ses épaules pour faire couler l’eau sur les plaies rougies de sang sans encore toucher à sa peau, … j’ai parlé à Catharsis il y a quelque temps de cela… »

Le sang rougissait l’eau sans qu’elle ne semble s’en formaliser. Après tout c’était tout autant son sang à elle.










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« Lève-toi. Je panserais tes blessures… qu’on me prépare un grand bain ! »

Néhémie la suivit, docile petit animale. Son dos magnifique, marbré de quarante-six coup de fouet, pourtant ne tremblait pas. Il avait appris à supporter la douleur pour deux, à la dompter pour que son petit frère, plus fragile peut-être, n’ait pas à pleurer et à énerver davantage et davantage leur père et leur aïeul Alexandru.
Il laissa tomber sur le sol ses derniers vêtements, posant avec une tendresse d’amoureux son épée sur un petit banc de satin pour finalement entrer entièrement nu dans le bain. Tout comme Rosarjo, Néhémie n’était pas embarrassé par les mœurs et la pudeur, qui aurait voulu qu’il soit gêné ou ému devant l’enfante-reine, quand à son égard il n’avait rien qu’une tendresse de frère, pour avoir souvent veiller sur elle en silence, d’un œil en coin. Des trois Néhémie était sans doute le plus adulte, et ce depuis longtemps. Si sa cousine aurait donné l’enfer au plus saint des saints, Néhémie, lui, adulait davantage les reins longilignes de son jeune Catharsis aux courbes indécentes des reins de la jeune fille. Il n’y posa pas même son regard, comme ça aurait été obscène. Il se posa sur le carrelage froid, contrastant avec l’eau tiède, et frissonna.
Il la sentit qui se rapprocher dans son dos. Il pencha la tête en avant, fermant les yeux, confiant.

«  Laisse-toi faire… » Et il se laissa faire, sentant l’eau glissait sur ses plaies. Ce n’était pas douloureux, juste désagréable. Il se laissa aller, silencieux et sage, pensant à ce petit homme qui devait le croire mort. « … j’ai parlé à Catharsis il y a quelque temps de cela… »

Les yeux bleus métalliques du vampire s’ouvrirent et fixèrent son reflet troublé dans l’eau qui ballottait. Il serra les dents, ravalant doucement sa salive pour ne pas s’étouffer avec, puis articula, à voix basse, comme il n’aimait en parler à personne, et surtout pas se montrer curieux pour le petit page devant elle, sa future. C’était une question de respect plus que de sentiment.

« Sa fièvre lui ait alors passé ? Qu’as t-il raconté ? »









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« Sa fièvre lui ait alors passé ?
- Il s’en ait remis mais il gardait le teint pâle de l’inquiétude, expliqua-t-elle en rinçant une troisième fois le dos de Néhémie avant de lui tendre un pain de savon pour qu’il puisse se laver tandis qu’elle ne faisait tout autant.
- Qu’a t-il raconté ?
- Il demandait souvent après les nouvelles de la guerre mais il s’inquiétait beaucoup d’une lettre qu’il ne devait ouvrir qu’à l’hiver. Il m’a parlé d’amour de la plus jolie des façons mais il avait le cœur triste. Tu devrais lui rendre visite toi qui as son amitié plus que les autres. Peut-être trouvera-t-il quelque réconfort à voir un ami revenu d’entre les morts. Quand tu auras le temps… »

Elle ne faisait que suggérer mais puisqu’elle appréciait le petit page, il la contrariait de le voir malheureux. Elle sortit du bain et la servante vint la sécher, puis elle la congédia pour s’occuper elle même de son cousin dont elle devait encore soigner et bander les plaies. Elle le laissa remettre ses braies et le fit allonger sur le lit tandis qu’ils continuaient à parler de choses et d’autres. De ses doigts de fées elle appliqua un onguent perse sur le large dos de Néhémie continuant la conversation peut-être pour le détourner de la sensation de picotement…

« Et je n’ai guère plus de nouvelles d’Ezechkiel que toi. A l’heure qu’il est il doit encore cuver un mauvais vin au bordel de Slatina. A la fin je finirai par croire que ma présence l’insupporte. N’as-tu jamais remarqué qu’il découche toujours les soirs où nous rentrons de campagne ?, elle le fit se redresser et commença à lui bander le torse, enfin… je suppose que je devrais avoir bien d’autres choses à penser que ce que fait Ezechkiel… »










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► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 3 #Dim 23 Oct - 20:57


« Sa fièvre lui est alors passé ? »
« Il s’en est remis mais il gardait le teint pâle de l’inquiétude. »
« Qu’a t-il raconté ? »
« Il demandait souvent après les nouvelles de la guerre mais il s’inquiétait beaucoup d’une lettre qu’il ne devait ouvrir qu’à l’hiver. Il m’a parlé d’amour de la plus jolie des façons mais il avait le cœur triste. Tu devrais lui rendre visite toi qui as son amitié plus que les autres. Peut-être trouvera-t-il quelque réconfort à voir un ami revenu d’entre les morts. Quand tu auras le temps… »

Un ami revenu d’entre les morts… Comme Rosarjo avait raison et l’ignorer pourtant. Le regard clair de Néhémie caressa l’eau du bain comme il se lavait dans le silence le plus complet à présent. Il devait partir au plus vite, parce que si la foi de Catharsis était inébranlable, il avait bien vu les ravages d’un malentendu dans la fièvre de l’angelot blond. Au moins il était vivant. La peau propre, il savait que la colère de son père ne s’en irait que le matin venu, à l’heure où il lui expliquerait pourquoi, parce que Néhémie était un enfant honnête, et son père comptait plus que tout ou presque. Catharsis encore gagnait sans rien y avoir fait. Le séduire ? Pas même une danse ou une œillade, il n’avait fait qu’attendre qu’on le cueille. Une fleur rare et pure, blanche comme le lys. Royale, peut-être pas, mais dans le cœur du prince, le page avait plus qu’une place.

A la sortie du bain, Néhémie enfila de nouveaux habits comme ces anciens sentaient la charogne et le sang. Il ceintura à sa ceinture la belle Funérailles qui dormait encore, comme une vengeance en l’attente de sa sortie. Il se posa sur un petit banc, son bas pour seul habit, exposant les plaies belles et sèches à Rosarjo. Il serra les poings sur ses genoux mais ne fit aucun bruit, comme il finissait par avoir l’habitude de ses douleurs incessantes qui lui brûlaient la peau. Il ferma les yeux, ne se concentrant que sur la voix de la belle reine.

«  Et je n’ai guère plus de nouvelles d’Ezechkiel que toi. A l’heure qu’il est il doit encore cuver un mauvais vin au bordel de Slatina. A la fin je finirai par croire que ma présence l’insupporte. N’as-tu jamais remarqué qu’il découche toujours les soirs où nous rentrons de campagne ? enfin… je suppose que je devrais avoir bien d’autres choses à penser que ce que fait Ezechkiel… »

Néhémie eut un petit rire comme elle parlait toujours d’Ezechkiel, de ce qu’elle voyait, et comme ni Mihai ni lui ne lui disait que le petit prince des putains était bien sage quand il savait qu’elle rentrait, mais s’ennuyait bien vite de ne pas la voir revenir, jusqu’à finalement retomber dans les bras des catins du bordel de Slatina, elle ne pouvait en rien comprendre le jumeau de Néhémie. Le premier prince lui même avait fini par en sourire plutôt que s’en exaspérer. Son frère, s’il voulait vivre ainsi, vivrait ainsi, car depuis leur enfance, il était des trois le plus libre, le plus insatiable aussi. Et Néhémie le lui laissait bien. Ils mourraient tous bien assez vite, dans cette famille, pour qu’il ne soit si condescendant que son entourage avec celui qui partageait sa figure et parfois son lit.

« Disons qu’il gaspille son énergie dans une toute autre guerre bien vaine, Rosarjo. Ne lui tiens pas rigueur de son attitude. Ce n’est pas seulement avec toi. Il s’en prend même à Mihai quand son humeur devant les généraux de Père, et il s’en prendra bientôt à moi quand je lui interdirais de dormir dans mon lit quand il sent les relents de vin. » Néhémie avisa son torse, entièrement bandé, avec un sourire calme. « Il a l’alcool mauvais. Ce n’est pas après toi qu’il en a, mais après le monde entier ma douce Rosarjo. »

Le prince se leva, étirant ses bras en grimaçant, puis revêtit une chemise, la refermant avec les lacets. Il jeta un œil aux alentours, et enfila ses chaussures. Il devait parler à son père pour repartir vers le manoir de Dante. Il soupira et se releva doucement, posant ses yeux sur Rosarjo.

« M’accompagneras-tu jusqu’à Mihai ? »

Et comme ils n’avaient après tout que ça à faire tous les deux, Néhémie s’avança dans le couloir. Plus loin, près de la salle du trône, Mihai et Ezechkiel étaient ensemble à discuter, même s’il était tout vu que c’était davantage une dispute qu’un dialogue. Néhémie grimaça puisqu’on les entendait de loin – ou tout du moins en entendait Ezechkiel de l’autre bout du couloir.

« Une putain n’a jamais autant tué qu’une guerre mon Père ! » sifflait Ezechkiel « Et un ballon de vin bien moins encore, comme on ne se le dispute jamais, mais qu’on se le partage ! Encore que j’ai bien vu des hommes se partageaient des femmes ! Mais une guerre, ça n’est jamais partager, et jamais – oh ! Néhémie ! »

Mihai posa son regard rouge grenat sur Néhémie et la jeune reine, alors que Ezechkiel fit un grand geste de la main :

« Néhémie ! Te rends-tu compte que Père me dit que c’est bien moins de boire et de faire quelques amitiés avec les filles de Slatina que de faire la guerre qui n’en finit pas et ne sert à rien ? Valachie a plus besoin d’enfants que de sang, je crois bien. »

Et comme il disait cela, Néhémie de sourire doucement en posant ses yeux clairs sur le beau visage de Mihai, figé dans sa trentième année pour l’éternité.

« Père, puis-je prendre une cavale et partir jusqu’au château du Général Dante ? Dès que j’en aurais fini avec le moine, je partirais en guerre, je le jure. »
« Trois jours, voilà ce que tu as… Je ne me suffirais pas de deux comme lui. »

Les yeux couleur de sang de Mihai fixaient Ezechkiel qui lui retourna un sale regard en retour, de ce regard hautain qu’un fils, qu’un prince surtout, n’aurait jamais du avoir contre son géniteur. Avant même que ça ne dégénère, Néhémie tourna les talons et s’éloigna jusqu’à la chambre du moine. Il toqua deux petites fois, et lui avertit qu’il partirait dans la nuit, pour arriver dans deux jours à Ansgar. Ils descendirent aux écuries, où Sinistre attendait. Un autre cheval fut pris dans l’écurie, et harnachée à Sinistre afin qu’ils se suivent sans se perdre. Une heure plus tard à peine, une lettre fut envoyée à Dante lui-même pour prévenir de leur prochaine arrivée et de leur invité,.










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