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 someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v).

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The Changelin'

The Changelin'
PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:42


« Hélas, on ne tente pas le démon de ses couloirs. »

Un fin sourire fleurit sur les lèvres de messire Lancelot, bien loin de se douter de ce qui le guettait une fois que la porte serait fermée. Bien sûr il ne s’attendait pas à un roman d’amour courtois mais tout de même. Il se retrouve plaqué face contre porte, ce qui quelque part réglait toute la question de la stratégie à adopter pour s’épargner le pire.

Un petit grognement défensif passa entre ses dents comme le chevalier se cambrait pour manifester un peu d’opposition puis d’inquiétude à sentir que c’était plus à la garde de son épée que son amant improvisé semblait s’intéresser :

« Que faites vous Prince Néhémie ? Avez vous perdu la raison. »

Un brin d’inquiétude transparaissait nettement dans sa voix autant que dans son attitude comme sa main libre venait se refermer sur celle du prince posée sur l’épée.









Wolfgang S. Orlov

Wolfgang S. Orlov
DANGER POTENTIEL
roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:42


« Que faites vous Prince Néhémie ? Avez vous perdu la raison.  »
« Je vais t’apprendre ta place, Lancelot. »

Un petit rire joyeux passa les lèvres du dhampyr, parce que finalement c’était ce qu’il était, et c’était ce qui ferait qu’il serait toujours au dessus du commun des mortels. Sa main se referma sur l’épée fine du chevalier et la tira d’un coup sec de son fourreau. Il planta l’épée directement dans le bois de la porte – à une profondeur qu’une force d’humain n’aurait jamais pu atteindre – et, comme son corps entier tenait le jeune homme face contre la porte, il lui retira sans attendre sa ceinture, la passa au dessus de l’épée et y lia les deux poignets fins du chevalier, avec un petit rictus lubrique.
En effet, ça serait drôle.

Une fois les deux poignets attachés, les mains de Néhémie furent enfin libres se parcourir ce corps offert et soumis sans être repoussé. Soufflant chaudement sur la nuque du chevalier, les longues phalanges du prince glissèrent sur ses reins puis sur son ventre, passant sous la chemise de ce dernier, grimpant dangereusement pour toujours redescendre, ses hanches se frottant nerveusement contre cette petite créature qui avait eut l’audace de croire que Néhémie n’aurait pas le cran de lui prendre sa faveur. Un sourire dévorant sur les lèvres, le prince commença à repousser le pantalon du chevalier, ses yeux brillant à l’idée de le voir se tortiller.









The Changelin'

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PR. AZAEL VAN HELLSING
► Histoire de la Magie

► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:43


« Je vais t’apprendre ta place, Lancelot.
- Maroufle ! »

Messire Lancelot ne c’était guère attendu à un tel traitement. Il n’eut que peu de temps pour s’esquiver et passer la stupeur de voir son épée s’enfoncer de toute sa longueur dans l’épais de la porte. Etait-ce seulement possible.

« Quel genre de diable es-tu prince Néhémie ? Que ??? Mais ! Cessez ce jeu infâme !!! »

Les mains liées à sa propre épée dans la position la plus ridicule qu’on ait pu prêter à un noble chevalier. Mais le pire ce n’était pas encore le ridicule. Messire Lancelot commença à se défendre des assauts encore caressant du prince ce qui pouvait paraître surprenant. Ses guêtres et sa culotte lui tombaient déjà sur les genoux. Le pauvre Lancelot n’eut d’autre retraite que de se coller à la porte, seul rempart contre la lubricité d’un prince décidément bien entreprenant.

« Cessez vous dis-je ! »










Wolfgang S. Orlov

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roi des lycanthropes.

► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:43


«  Quel genre de diable es-tu prince Néhémie ? Que ??? Mais ! Cessez ce jeu infâme !!! »

Néhémie gronda comme il n’aimait pas qu’on tente de l’arrêter. Lui aussi il disait non ? Il tiqua, l’œil sévère, et si ses mains continuaient à caresser et effleurer sa peau, allant jusqu’à oser sur poser sur le rebondis de sa croupe, voir la petite créature se coller et disparaître contre la porte, s’échappant de l’étreinte de ses mains, c’était encore la pire chose. Le prince fronça les sourcils, énervé.

« Cessez vous dis-je ! »
« TAIS-TOI ! »

La main frappa de plein fouet la porte quand sa jumelle glissait dans la tignasse blonde du chevalier. Il tira en arrière sa tête, la décollant de la porte, et ses prunelles bleus percèrent les iris clairs de la créature. Néhémie n’avait plus cet air léger et amusé sur le visage. Ses sourcils étaient froncés, piqué d’une ride du lion qui le rendait peut-être plus terrible encore.

« Tu parles beaucoup et te pavanes, mais arriver sur le fait, tu te dérobes comme une pucelle. J’ai passé ces deux derniers mois sur un cheval à faire la guerre, et toi, parce que tu es chevalier, tu me donnes des ordres ? Je suis le Prince Néhémie Aldea. Si je te dis de te taire et de me donner tes fesses, tu me les donnes. »

Son ton était dur, comme un coup de fouet. Il siffla, secoua doucement la tête juste après, chassant sa colère comme il savait qu’il s’en prenait à Lancelot à cause de Catharsis, prenant sa panique pour le non de Catharsis, quand bien même Lancelot ne commençait pas à hurler et à pleurer. Il reprit, d’une voix plus calme :

« Sois calme, je ne te ferais pas de mal… Cesse de me dire non… »

Comme il disait cela, son torse s’appuya contre le dos de Lancelot, ses deux mains se posant sur ses hanches fines et étroites. Il en avait besoin, quand dans son pantalon de cuir son excitation était déjà palpable.









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► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:43


« Tu parles beaucoup et te pavanes, mais arriver sur le fait, tu te dérobes comme une pucelle. J’ai passé ces deux derniers mois sur un cheval à faire la guerre, et toi, parce que tu es chevalier, tu me donnes des ordres ? Je suis le Prince Néhémie Aldea. Si je te dis de te taire et de me donner tes fesses, tu me les donnes. »

Lancelot, conscient qu’il n’était guère dans son intérêt de tomber en disgrâce à ce moment-là se tint coït, les sourcils froncés de colère, il regardait le prince par dessus son épaule autant qu’il lui était permis.

« Sois calme, je ne te ferais pas de mal… Cesse de me dire non… »

Le chevalier ferma les yeux, se demandant sur quel genre de maniaque il était tombé pour finalement soupirer. Son envie un peu retombée, il ne fallait guère s’attendre à ce qu’il minaude devant les prince mais encore une fois, il n’était pas en position de négocier les modalités de leurs ébats. Plus docile, le chevalier soupira, posant son front contre le panneau de bois et se cambrant légèrement pour s’offrir, espérant ainsi s’épargner la colère de son amant.









Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:43


« Sois calme, je ne te ferais pas de mal… Cesse de me dire non… »

En se collant contre ses reins, il sentit le jeune homme se cambrait et eut un sourire calme. Ses mains caressèrent sa chute de reins, remontant légèrement sa chemise sur ses côtés. La bouche de Néhémie effleura la nuque du chevalier, sa langue passant sur le blanc de sa peau à son oreille, en épousant le lobe pour le mordiller entre ses dents plus longues et pointues qu’elles n’auraient du l’être. Un diable sans doute, pas vraiment lubrique, mais un diable colérique, un petit démon aux excès noirs comme l’encre. Les yeux clairs de Néhémie cherchèrent les yeux de Lancelot, comme doucement il déboutonnait son propre pantalon, un peu impatient :

« Excuse-moi d’avoir été un peu brusque » souffla Néhémie, à voix basse sur l’épaule du jeune chevalier « j’ai toujours quelques excès de colère en revenant du champs. »

Il écarta les pans de son pantalon et se colla doucement contre Lancelot, son nez se frottant contre sa nuque, en une demande presque silencieuse quand bien même Néhémie n’attendait aucun accord. Il prendrait, qu’il dise oui ou non.









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► MESSAGES : 1431
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Malgré qu’il en eût, messire Lancelot se laissa surprendre par les attouchements du prince, bien moins violent qu’il n’aurait cru. Il dut même se mordre la lèvre comme on excité le lobe de son oreille mais il garda pour lui ce petit signe de faiblesse.

« Excuse-moi d’avoir été un peu brusque »

Un instant, le chevalier froissé avait résolu de ne rien répondre du tout mais il avait le cœur plus tendre qu’on n’eut pu l’attendre d’un homme de cœur et les ardeurs radoucies du prince ne manquaient pas de lui réchauffer le corps.

« J’ai toujours quelques excès de colère en revenant du champs.
- Vous ne serez pas le premier a rapporter à la maison le feu de la guerre…, concilia le chevalier toujours attentif au moindre geste du prince mais n’osant pas demander qu’on lui délie les poings. »

Lancelot avait la voix plus douce, une voix clair de jouvenceau mais qui gardait une certaine prestance. Il n’allait pas non plus lui offrir un pardon sur un plateau d’argent, le sous entendre suffirait vu la situation humiliante dans laquelle on l’avait jeté.
L’estomac noué d’impatience, Lancelot détourna lentement le visage vers le prince les yeux clos comme pour le ramener un peu plus près de lui.









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► MESSAGES : 585
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« Vous ne serez pas le premier a rapporter à la maison le feu de la guerre… »

Néhémie se calma doucement, et si l’envie était là, pressante, impatiente, grouillant dans son estomac, le prince arrivait à se calmer, à faire de ses ardeurs une nouvelle passion. Il souffla chaudement sur la nuque du chevalier, ses mains serrant davantage ses hanches, les levant doucement comme il cherchait à connaître davantage ce corps. Son nez vint se frotter contre la joue du jeune Lancelot alors qu’il approchait davantage, fronçant les sourcils de plaisir quand Dieu devait cracher toute sa haine d’en haut. C’est avec un râle étouffé que Néhémie profana Lancelot, faisant de son corps un nouveau terrain de mésentente avec la divinité de Catharsis. Au diable les sodomites et les impies ! Rien qu’au plaisir de leur peau, de ses hanches imbriquées dans les siennes, parfaitement calquées, ses mains retraçant la cambrure indécente de ses reins étroits et superbes, Néhémie souffla à nouveau d’un petit soupir presque amoureux. Sa lueur lubrique laissa place au désir simple, et doucement son corps se mit à onduler, danser contre le sien, calme et doux pour ne pas le blesser dans sa première fois – car en vue de sa réaction ça ne pouvait être que sa première fois.
Sa main, plus impétueuse et douce, glissa sur sa hanche jusqu’à son entrecuisse, cherchant sa virilité quand… Il s’arrêta, ses doigts touchant le triangle de… sa féminité ? Néhémie ouvrit un œil, s’immobilisant.

« … »

Ses yeux clairs fixaient les yeux de Lancelot. Ça demandait quelques explications.









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« Messire » Lancelot se laissa donc faire bien sage et les joues rougissantes pour le seul plaisir des yeux eut-on dit. Ses soupirs lui échappaient bien malgré lui mi plaintifs mi languissants et son corps suivait les ordres de celui du prince avec docilité et abandon.

Oubliant peu à peu et la situation et ses mains liées et tout, le chevalier se détendit révélant une belle voix qu’on aurait pu espéré d’un castrat mais pas d’un homme d’armes dans ce qu’il a de plus viril. Mais il n’y pouvait rien et d’ailleurs le plaisir endormant sa vigilance, il ne se méfia pas de cette main qui se faisait comme le tour du propriétaire. Ce n’est que lorsque le prince se figea que « messire » Lancelot retrouva ses esprits.

« … »

La pucelle découverte rougit de honte et dégluti, anticipant un excès de colère noire.

« … je vous en prie monseigneur ne me faites pas rosser pour ça. N’ai-je pas été digne de n’importe quel homme quand je tenais l’épée ce matin, si ce n’est peut-être de vous ? N’ai-je pas donner ma parole d’être le meilleur de vos chevaliers après vous ? Et je ne le pourrais pas à cause de mon sexe ? »

Il arrivait parfois que des femmes prennent l’armure de leur défunt époux et continue leur œuvre pour le plus souvent mourir très tôt sur le champs de guerre mais à en juger par la jeunesse de cette femme-là on l’imaginait difficilement déjà veuve.

La voix un peu moins assurée, elle gardait sa belle détermination et relever le menton recueillant un brin de dignité dans la position de soumission où le prince l’avait mise.










Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
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Une fille. Une femme. Il venait d’épouser le corps de cette femme comme on épousait le corps d’un homme. Néhémie leva le menton, d’un air partagé entre la colère et l’indifférence totale. Un corps était un corps. Quand bien même Lancelot était une femme, ça rendait peut-être même son péché de chair un peu moins odieux ?

« … je vous en prie monseigneur ne me faites pas rosser pour ça. N’ai-je pas été digne de n’importe quel homme quand je tenais l’épée ce matin, si ce n’est peut-être de vous ? N’ai-je pas donner ma parole d’être le meilleur de vos chevaliers après vous ? Et je ne le pourrais pas à cause de mon sexe ? »

Il la fixait toujours, et fronça un peu les sourcils. Son père devait le savoir… Tout comme Dante d’ailleurs. La Dame du Lac… Qu’il avait été bête et naïf à croire que Dante se moquait au plus du pauvre français. Il ne s’en détacha pas, et détourna les yeux une seconde. Après tout, il avait déjà embrassé le corps de femmes, parce que c’était de tradition de prendre la fille du chef à part dans une tente, et que Néhémie était de ses hommes classiques. Il hocha la tête, d’un air calme :

« Je ne te ferais pas rosser… Après tout, je n’y trouverais aucun intérêt. Tu m’es plus utile docile que condamnée. » Il releva les mains, les glissant sous la chemise de la jeune fille, et sentit les bandages qui serraient sa poitrine. Soit. C’était bien plus logique. « J’imagine que Lancelot c’est également pour de faux… Au moins, j’imagine que ton accent n’est pas tronqué, lui ? »

Son ton était calme. Ça aurait pu être une discussion normale, si seulement Néhémie ne se trouvait pas si proche de « Lancelot », prenant une fille comme on ne devait pas.









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► MESSAGES : 1431
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. « J’imagine que Lancelot c’est également pour de faux…
- Douce Du Lac, c’est ainsi que l’on me nomme.
- Au moins, j’imagine que ton accent n’est pas tronqué, lui ?
- Il ne l’est pas. Je n’aurais pas menti sur ma Mère Patrie. »

Elle avait toujours ce même ton un peu piqué même si étant donné la situation elle n’osait pas aller jusqu’à l’arrogance, tendue qu’elle était de sentir des doigts se promener sur ses bandages. Elle s’ éclaircit la voix autant embarrassée qu’elle ne se sentait pas particulièrement à l’aise à attendre comme ça…

« Allez vous me dénoncer ou bien êtes vous toujours preneur de toutes mes faveurs ? »

La question était osée mais il fallait bien la poser.









Wolfgang S. Orlov

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Douce du Lac. Il y avait quand même de quoi rire jaune… Enfin. Lancelot du Lac c’était d’autant plus tordant que Dante avait du s’en faire une joie à l’intérieur. Néhémie toucha ses bandages un instant, devinant une poitrine de femme derrière, une poitrine comprimée. Un sourire naquit sur ses lèvres.

« Allez vous me dénoncer ou bien êtes vous toujours preneur de toutes mes faveurs ? »
« Sssch. Je ne trousse pas de la même façon les chevaliers et les jeunes filles. »

Néhémie gronda un instant comme il reculait jusqu’à abandonner la chaleur de ses reins, la retournant d’un coup de main, nez à nez. Néhémie était plus grand, facilement, et ses cheveux un peu long tombaient devant ses yeux. Malgré ça, ses prunelles bleues voyaient bien les longues cuisses, fines et musclées, du chevalier travestit, et ça donnait faim. Néhémie fit claquer sa langue sur son palet, relâchant les hanches de la jeune fille pour attraper son glaive. Il tira sur la chemise et la déchira d’un simple geste. Les pans s’écartèrent d’elles-mêmes, laissant entrevoir un ventre blanc, plat, et une poitrine compressée. Il eut un petit sourire en coin, son glaive effleurant le torse de cette dernière, le tissu lâchant à la simple pression du coutelas. Les longues bandelettes glissèrent le long de ses hanches, libérant une petite poitrine ronde et adorable. Néhémie eut un petit ronronnement calme, laissant tomber le glaive sur le sol, posant ses mains à plat sur sa poitrine.
Ses yeux bleus se posèrent sur elle, sur son visage.

« Tu es vierge ? »









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« Sssch. Je ne trousse pas de la même façon les chevaliers et les jeunes filles.
- Dommage peut-être. Je vous le dirais tout à l’heure. » , elle eut un de ces petits sourires qu’elle avait eu jusque là chaque fois qu’ils s’étaient affrontés .

Il la débarrassa de ses habits sans s’embarrasser de ce qu’elle pourrait bien porter en quittant cette chambre. Une chance qu’elle ne fut pas trop dans le dénuement.

« Tu es vierge ?
- Et vous ? »

Effrontée ? C’était sûr. Ses yeux se posèrent sur les mains qui pelotaient ses seins avec un petit sourire amusée. Ce n’était pour elle qu’un jeu, il était évident que pour elle qui avait mené la vie d’un chevalier, la virginité était une belle idée mais bien difficile à garder dans la pratique. Comment imaginait-il qu’elle avait pu apprendre seule ses prouesses. Non un maître d’armes émérite était passé par là au propre comme au figuré. D’autres capitaines de guerre après sans aucun doute.










Wolfgang S. Orlov

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« Et vous ? »

Autant que mon frère ? Néhémie eut un sourire fin. Il n’avait pas à répondre à cette question, comme il connaissait déjà ce qu’elle avait du donné pour en arriver à un tel point. Un instant il plissa le nez, imaginant son père passait entre ses cuisses, mais l’idée fut vite chassée ; Mihai n’était pas de ses hommes. Il avait dépassé tout cela depuis longtemps. Nicu, peut-être, mais Néhémie ne devait rien à Nicu, alors il pouvait bien comprendre.
Il glissa ses mains sur ses cuisses et les souleva sans mal, les accrochant à sa taille. Il se rapprocha d’elle et comme il l’avait dit, la troussa d’une autre manière que celle d’avant, plus brusque en elle. Après tout, ça n’était pas la même approche. Il souffla gravement avec un petit rictus malsain, tenant les cuisses de Douce quand lui ne l’était pas, défoulant sa frustration de deux longues années en fixant ce visage de Catharsis, se délectant de chaque soupires, chaque gémissements, lâchant en retour des râles graves et rocailleux de sa voix de roumain, toujours arrogant, surtout dans cette position.
Conquérant et fougueux, bestiale même, Néhémie griffa les cuisses de la travestie au bout de très longues minutes, mettant fin à la Faveur de Lancelot. Il continua quelques secondes, les quelques gouttes de sueur glissant sur ses tempes où ses cheveux s’étaient collés. Il était proche d’elle, trop proche. Il ouvrit la bouche, bêtement, mais détourna la tête au dernier moment, venant mordre l’arrête de son visage sans la marquer. Il reprenait sa respiration, calmement.









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Il n’y eut guère plus besoin de discours. Il la coucha sur le lit bien moins tendre que lorsqu’il l’avait prise pour un puceau. Soit. Après tout elle était plus que coutumière des habitudes des hommes de la guerre. Jamais on ne lui avait fait l’amour dans un lit alors de ce point de vue là oui, elle se considérait vierge. Elle n’avait encore jamais été l’amante mais plutôt le champs de guerre, l’objet de conquête barbare.
Elle n’était pas assez ingénue pour s’imaginer qu’il n’y avait que cette façon là de faire mais elle en avait l’habitude aussi son beau visage androgyne affichait les plus belles expressions du plaisir consommé et sa bouche aux lèvres si fines offrait des soupirs cathartiques absolument divins.
Ses bras entourèrent le prince comme rien de ce qu’il lui faisait ne semblait la choquer ou la blesser. Elle le regarda se rapprocher d’elle, ouvrir la bouche et… et rien finalement.

Elle sourit se demandant ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Ses doigts fins glissèrent dans les cheveux du prince.

« Quoi donc Prince Néhémie ? , s’enquit-elle toujours si amicale.









Wolfgang S. Orlov

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► MESSAGES : 585
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« Quoi donc Prince Néhémie ? »
« Absolument rien. »

Néhémie eut un sourire en coin, se retirant de ce corps qui finalement n’avait pas autant de saveur que ça. Une fille en quelque sorte. Mais au moins elle avait assouvi son désir du moment, et puis comme ça, sur le lit, abandonnée, elle avait un quelque chose de vulgaire et d’adorable. Un visage que Catharsis ne prendrait jamais, ou mourrait d’y penser. Son petit ange n’était pas une catin, mais au moins, la catin, elle disait oui. Néhémie referma son pantalon, le laçant calmement et se dirigea vers la porte, retirant la longue épée de la porte.
Il se tourna, et finalement la posa sur le lit, près d’elle, hochant calmement la tête pour lui-même.

« Bonne nuit, Lancelot. »

Il se retira finalement et alla s’exiler dans ses appartements, repensant au visage qu’elle avait fait, à ses soupirs, à sa voix. Il eut un sourire fin sur les lèvres, imaginant un instant Catharsis avec de telles expressions, mais chassa l’idée en fronçant les sourcils. Ce sale petit page avait dit non. Il ouvrit la porte de sa chambre et s’y enferma jusqu’au lendemain matin, de mauvaise humeur.

Se levant au petit matin, Néhémie trouva Ezechkiel dans son lit, endormi comme un enfant. Il alla prendre un bain, et passa dans le box de Sinistre. Il partit toute la journée en balade, et revint dans l’après-midi pour rejoindre finalement la salle d’entraînement, y croisant Lancelot. Il y resterait jusqu’au soir avant de rejoindre avec le chevalier la salle du souper, puis ses appartements, refaisant chaque soir le même schéma brutale et sensuel à la fois. Sa semaine se passa ainsi, évitant Catharsis, se retrouvant avec Lancelot toute la sainte journée.
Vint le sixième jour, où Néhémie avait prévu un départ pour les frontières est où on disait que les avancées ottomanes se faisaient dans l’ombre. Si les espions n’en étaient pas sûr, Néhémie était homme de prudence, aussi il ne se piquerait pas d’attendre la défaite pour vérifier. Il passa sa journée avec Lancelot, profitant en elle de ses dernières heures de liberté. Au petit soir, Mihai recevait une lettre annonçant le retour de Rosarjo sous peu. Etrangement ce soir-là, Ezechkiel fut à l’heure au souper, droit et sobre.
Comme tous les soirs, Néhémie arriva à l’heure avec Lancelot, le visage calme quoi qu’amusé par les dernières histoires de Nicu au sujet des bohémiennes qui passaient dans la région. Néhémie se posa à son siège habituel. Pour la première fois de la semaine, son regard se détacha de Lancelot, se posant sur le siège vide du page. Il fronça légèrement les sourcils et ignora même ce que Lancelot lui disait. C’était la première fois que Catharsis ne suivait pas Dante.
Néhémie reprit le repas, un peu plus sombre que d’habitude, et annonça son départ en guerre dans les trois prochains jours. A la fin du repas il laissa Lancelot seul et rejoignit Dante dans les couloirs, se raclant la gorge :

« Seigneur Dante… » Néhémie resta silencieux, puis reprit calmement « Catharsis n’était pas à table ce soir. Est-ce qu’il… se porte bien ? »

Le jeune prince ne devait sans doute avoir rien à faire d’un page, mais c’était au-delà de ses forces.









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► MESSAGES : 1431
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On ne tarda pas à voir qu’il y avait un peu plus qu’une belle complicité entre le prince et le chevalier nouveau venu. Même Catharsis si naïf avec les choses de l’amour n’eut guère besoin d’explications pour comprendre. Au matin il les croisait toujours ensemble riant et discutant et son cœur se mourrait de chagrin. Mais il priait chaque jour que ce ne soit que le fruit de son imagination jalouse. Il fallut qu’un soir, ayant vu le prince et le chevalier partir non pas du même chemin mais chacun de son côté qu’il croit bon de saisir l’opportunité d’avoir le prince seul pour lui présenter ses excuses comme il l’avait voulu depuis le premier soir.
Il attendit qu’il soit suffisamment tard pour que personne ne le voit se rendre dans la chambre du prince qu’il trouva close d’ailleurs. L’idée n’était pas de faire du tord au prince. Un brin désappointé, le garçon se dit qu’il le trouverait à la bibliothèque. Quelque part c’était même mieux à la bibliothèque.

Il descendit les marches de son pas de velours et poussa la lourde porte, le visage plein de cette belle lumière d’espérance qui allait si bien avec ses cheveux blonds. Malheureusement pour lui, la déconfiture fut telle lorsqu’il trouva là le prince et le soit disant chevalier Lancelot dans un exercice auquel lui avait répugné deux ans auparavant qu’il ne trouva même rien à dire. Sa bouche béat. Il rougit. Pâlit. Et s’enfuit sans même demander pardon. Au matin, on ne le vit pas se lever mais les seuls personnes susceptibles de s’intéresser à ses aller et venues dormaient alors d’un sommeil imperturbable, tout comme lui d’ailleurs. C’est Dante qui le trouva là encore endormi au soir et plein d’une fièvre inquiétante. Il crut d’abord que son petit avait trop dormi, puis il comprit vite qu’il était encore aux prises avec ce doux tourment d’amour qui fait verser tant de larmes.

Les jours passèrent, l’enfant ne s’améliorait guère et il finit même par plonger dans un mutisme inquiétant refusant même toute nourriture si ce n’était celle qu’on lui servait à la table de Mihai et qu’il ne gardait pas de toute manière.

« Il suffit de ça Catharsis. Tu vas te sortir de cette mauvaise torpeur et prendre un peu de substance. On ne se laisse pas mourir pour un chagrin d’amour ! » s’emportait Dante un soir, lui qui avait fait déjà mourir tant d’amants de ce même chagrin.

Mais il ne fit pas impression et l’enfant finit par s’endormir sans avoir rien dit ni manger. Ce soir là, comme il ne faisait même pas l’effort de se présenter à table, le prince Néhémie interpella Dante qui affichait lui aussi un air contrarié :

« Seigneur Dante… Catharsis n’était pas à table ce soir. Est-ce qu’il… se porte bien ?
- Il est … souffrant et vous prie de l’excuser d’avoir fait défaut ce soir. », répondit le vampire peu désireux de développer d’avantage.

Il ne portait aucun grief contre Néhémie car après tout c’était le cours normal des choses que des adolescents se donnent des peines de cœur, mais il était réellement préoccupé par l’état de son fils qui maintenant se mettait à jeûner et à déserter la table. Il envisageait même de faire venir un rebouteux dépassé par la fragilité de cet enfant que la mort pouvait faucher à n’importe quel moment.

Dante soupira.

« Il vous fera le plaisir de sa présence demain je l’espère. »

Il faudrait bien sans quoi il se verrait contraint de le forcer et s’était une extrémité à laquelle il ne voulait pas se résoudre.










Wolfgang S. Orlov

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« Il est … souffrant et vous prie de l’excuser d’avoir fait défaut ce soir. »

Néhémie accusa le coup sans un mot et détourna le regard, imaginant très mal de quelle fièvre il pouvait souffrir. Il se dit avec entrain que ça avait sans doute un rapport avec le temps, mais c’était peine perdue ; le temps avait été clément et le froid n’était pas aussi saisissant comme c’était la belle saison roumaine. Néhémie resta silencieux, ses yeux clairs perdus.

«  Il vous fera le plaisir de sa présence demain je l’espère. »
« Bien. » Il leva la main, la passa sur sa nuque mais la retira aussitôt, cherchant à contrôler ce qui était chez lui le signe d’une gêne horrible, et surtout de l’angoisse. Il ne doutait pas que cela faisait plus d’un jour que Catharsis souffrait. « Je vous remercie. Bonne soirée. »

Il hocha la tête et tourna les talons. Il alla s’exiler dans la bibliothèque, fermant à clef la porte, et se posa dans un grand fauteuil de velours. Ses yeux se fixèrent sur le bois en cendre de la cheminée éteinte. Il aurait froid d’ici le matin, parce que la bibliothèque ne retenait pas la chaleur, pas même en été. Il croisa les jambes et pencha la tête, frottant ses tempes pour se calmer, mais le doute était là, assez en tout cas pour qu’il puisse en oublier Lancelot qui devait l’attendre.
Ses doigts se mirent à pianoter nerveusement l’accoudoir. Si seulement c’était logique. Si seulement Catharsis avait été fidèle et dévoué, offert aussi… Mais ça n’était pas ça. C’était lui qui avait dit non, et quand bien même il… Néhémie soupira, excédé par tous ses problèmes qui venaient s’accumuler quand il avait décidé de partir. Il fronça les sourcils et posa une main sur son visage, ses iris clairs et métalliques fixant le vague.

Il avait aimé Catharsis à la seconde même où il l’avait vu. Son air innocent, son sourire un peu naïf et ses mèches blondes, sa modestie et sa simplicité l’avaient conquis comme personne avant. A l’époque Néhémie n’avait que quinze années, et Catharsis treize, mais il lui aurait donné la place de reine si ça avait été possible, il lui aurait donné le monde sans même avoir eut un mot de lui. Quand le petit garçon était venu se confier de ses rêves vicelards, il n’avait rien dit, il ne s’en était ni offusqué, ni amusé. Il l’avait pris à dormir avec lui, contre lui, et à le regarder sombrer dans les bras de Morphée, se contentant de baiser son front et d’en respirer le parfum, d’un plaisir possessif et protecteur. Puis le lendemain il s’était embrassé, et ça avait été les seules fois où Néhémie avait donné ses lèvres avec plaisir et sans dégoût, pour le seul plaisir de sentir ses petites lèvres rose thé contre les siennes. Du seigneur rustre il s’était fait doux, puis au troisième soir, Catharsis l’avait trahi, avait crié, pleuré, paniqué. Il avait perdu la tête pour une caresse innocente.
Et ils s’étaient quittés sur ça. Néhémie fronça les sourcils, baissant la tête, de plus en plus sombre comme le cheminement de sa pensée s’éclairait peu à peu.

Après ça, il y avait eut ses premières batailles, sa première guerre, et ses premières blessures. Aucune n’avait jamais eut autant d’impacte que celle qu’avait laissé les larmes de Catharsis. Pour la seule fois de sa vie, Néhémie avait ressenti la culpabilité et la peine, comme une ultime compassion. La seule fois.

Il soupira plus lourdement en se remémorant que cette semaine, il ne lui avait pas adressé la parole une seule fois, trop concentré à briser les reins de Douce. Il passa ses doigts sur son front, mais les mauvaises pensées ne partirent pas. Et surtout, il avait vu. Il avait vu le corps nu de la jeune fille étendue sur le bureau de la bibliothèque, les bras étendus, et Néhémie au pieds du bureau, allant et venant entre ses reins… Il avait tout vu. Néhémie secoua doucement la tête, prit de culpabilité un instant. Peut-être qu’il n’aurait pas du. Peut-être que s’il était malade, c’était de sa faute ? Il gronda à cette idée, comme sa raison rétorquait que c’était lui qui avait cherché, et que quand bien même c’était de sa faute, il avait encore le droit de coucher avec qui il voulait dans son château, parce qu’il n’était juste qu’un tout petit page ridicule !



Il frappa son crâne contre le dossier de son fauteuil et lâcha un couinement, torturé. C’était vraiment de sa faute, mais… Mais si ça ne l’était pas ? Si c’était juste une petite fièvre ? Néhémie fronça les sourcils comme l’idée lui semblait bien moins intéressante, et les fronça davantage en se disant qu’il cherchait absolument que le gamin se soit attaché à lui. Il baissa les yeux finalement et soupira, comme aucun de ses raisonnements n’arrivait à quelque chose. C’était clair : ce gamin lui faisait perdre la tête.

Au petit matin, peu avant que le soleil ne se lève et à l’heure des matines, Néhémie monta les marches de la forteresse pour se diriger vers les appartements du petit ange blond. Si la nuit portait conseil chez certains, elle n’avait apportait que de l’angoisse dans le cœur du jeune prince, le torturant à savoir si oui ou non c’était de sa faute, et pire encore, si c’était grave ou non. Il s’arrêta devant la porte du petit ange et toqua trois fois, entrant ensuite dans la pièce. La suite était plutôt grande, même si elle n’était pas royale. Néhémie referma la porte et posa ses yeux sur le séraphin à visage de chérubin perdu dans son lit. Néhémie se rapprocha à pas de loup, et vint s’asseoir sur le rebord du lit. Il regarda le petit ange, tendant vers son visage sa longue main, ses doigts effleurant tendrement le rebondis de sa joue pleine, se penchant vers lui en fermant les yeux, tendre.

« Catharsis… »









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« Catharsis… »

Une voix raisonna, déformée par la fièvre dans son crâne de petit angelot. Catharsis disparaissait dans l’immensité de ses draps. Il n’était qu’une toute petite chose brûlante et complètement insignifiant. Il ouvrit un œil rougit et fatigué qui vint se braquer sur le visage de la personne qui se tenait à son chevet. Il s’était attendu à ce que ce soit la nourrice ou le rebouteux que son père lui avait menacé d’envoyer s’il ne se ressaisissait pas.

« Oh comme j’aurais dû vous écouter père. Voilà que je délire ou bien est-ce la mort qui me vient emporter sous ce déguisement pernicieux ?, sa petite voix faiblarde était enrouée comme c’était la première fois qu’il jouait de ses cordes vocales depuis une semaine. L’image troublée d’un Néhémie attentif se penchait sur lui. Il sourit les larmes lui emplissant les yeux, qu’importe je te pardonne ma Mort, si faut-il mourir à cette heure précoce moi qui me croyais moins faible que cela, je garderai cette image comme la dernière du monde et la seule que je chéris jamais ici bas et que j’emporterai dans le froid de ma tombe. Peut-être méritai-je mon sort mais au moins me consolai-je de voir encore le regard du Prince Néhémie sur moi, aimant et ami comme autrefois… »

La dessus l’enfant fond en larmes incandescente sur sa peau déjà tendu et échauffée par la fièvre et la fatigue. Il ne détourne pas le regard pourtant craignant de voir s’évanouir l’apparition. Son regard un peu hagard ne laisse pourtant pas de doute, il délire, et c’est la fièvre qui l’emporte.









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La fièvre, la maladie chienne à une époque où rien ne pouvait lutter contre que la patience et l’espoir. Néhémie le regarda, sa main se posant sur sa joue et il sentit l’affreuse brûlure de sa peau dans le creux de sa main. Il fronça les sourcils, inquiet au plus profond de lui, comme il n’aimait pas cette maladie. Selon la rumeur, ce fut elle qui emporta peu après la couche leur mère, et plus loin encore, elle les emporterait eux ou les laisserait vivants. Le jeune prince pinça les sourcils, d’une inquiétude qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais effleuré, pas même sur le champ de guerre à voir son petit ange affaibli.

«  Oh comme j’aurais dû vous écouter père. Voilà que je délire ou bien est-ce la mort qui me vient emporter sous ce déguisement pernicieux ? »

Néhémie ne doutait pas que c’était la fièvre qui menait la petite langue du page, aussi il ne répondit pas et se rapprocha de lui dans le lit, jusqu’à le surplomber de cette aura protectrice qu’il ne savait dégager qu’en présence du chérubin. Il baissa les yeux, peiné en voyant que ses yeux se remplissaient à nouveau de larmes, et que ce fusse toujours à sa vue.

« …qu’importe je te pardonne ma Mort, si faut-il mourir à cette heure précoce moi qui me croyais moins faible que cela, je garderai cette image comme la dernière du monde et la seule que je chéris jamais ici bas et que j’emporterai dans le froid de ma tombe. Peut-être méritai-je mon sort mais au moins me consolai-je de voir encore le regard du Prince Néhémie sur moi, aimant et ami comme autrefois… »

C’était alors ça ? Il croyait qu’il le détestait ? Néhémie eut un sourire triste, sa main repoussa de ses doigts les mèches blondes qui s’étaient collés à ce front. S’il avait pu lui prendre la fièvre, sans aucun doute qu’il l’aurait fait, mais hélas ça ne se donnait ni ne se prenait ainsi. Il posa un baiser sur son front, goûtant à l’amertume de sa sueur, celle-la qu’il faisait couler sur le front de ce garçon sans le vouloir. Il posa son front contre le sien, fermant les yeux, l’observant, peiné. Sa gorge se serra, aussi sa voix n’était plus trop rien, plus rien d’assuré, plus rien de princier non plus ; il était juste inquiet, comme jamais.

« Pardonne-moi Catharsis, j’ai été bête et aveuglé par la colère… Si c’est de ma faute, si cette fièvre est … de ma faute… Sache que je ne t’ai jamais vu qu’en ami et en amour. Plus que n’importe qui. J’étais juste fâché de notre dernière nuit ensemble, mais mes colères passent aussi vites qu’un battement de cil quand elles sont dirigées contre toi. Il suffisait juste de… de venir me voir. S’il te plaît… Catharsis…pardonne moi? Ne meurs pas. Pas ce soir, mon ange… mon bel ange… »

Front contre front, la main de Néhémie allait et venait dans les cheveux de Catharsis, se mouillant de sa sueur sans en être dégoûté. Quelque part à l’intérieur il prenait peur, peur de le perdre. Son cœur s’était accéléré dans sa poitrine, et sur le moment, il aurait été impossible pour quiconque de retirer le prince de ce lit, et plus particulièrement, de ce peau à peau sensuel et malade à la fois.









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« Pardonne-moi Catharsis, j’ai été bête et aveuglé par la colère… Si c’est de ma faute, si cette fièvre est … de ma faute… Sache que je ne t’ai jamais vu qu’en ami et en amour. Plus que n’importe qui. J’étais juste fâché de notre dernière nuit ensemble, mais mes colères passent aussi vites qu’un battement de cil quand elles sont dirigées contre toi. Il suffisait juste de… de venir me voir. S’il te plaît… Catharsis…pardonne moi? Ne meurs pas. Pas ce soir, mon ange… mon bel ange… »

L’adolescent lève doucement sa main pour entourer d’un bras léger comme l’air ses épaules qui le couvrent de leur immensité comme un linceul protecteur. Il écoute avec un sourire bon derrière ses larmes et même si la fièvre le suffoque, pour rien au monde il ne repousserait ce fantôme.

« J’ai péché d’hybris et de tant de choses. Prends-moi en confession Néhémie même si tu n’es que l’heureux fruit de mon imagination… , il attendit un peu comme si dans son délire son apparition chérie lui répondait puis il reprit, je suis né pur comme tous enfants naissent. Libre de tout pacte avec le démon avec mon libre arbitre. Mes fautes je ne les dois qu’à mes penchants. Oh je sais, tu aurais dit que l’amour n’est pas un péché et jamais plus je ne condamnerai ce sentiment que je n’éprouve que pour toi. Ce que je confesse, si ce n’est cet allant le plus innocent de mon cœur ce sont mes malices qui le pervertissent. Ses malices qui m’ont perdu et qui t’ont dégoûté de moi. Je les ai toujours eues, depuis l’enfance, et si je les ai combattues avec toute ma sincérité je n’ai jamais su triompher de mes vices. Pas même lorsque les frères m’appliquaient toutes leurs sciences, mon corps s’érigeait en fer de lance du Malin pour défaire tous leurs efforts pour me délivrer de son emprise. Il n’y a pas une seule de leur médecine qui n’ait salit leurs mains de saints hommes avec moi. Je ne sais comment ni pourquoi je me suis laissé séduire par le Diable moi qui n’aspirait qu’au bien mais depuis ce jour je n’ai jamais pu le faire sortir de mon corps ni par les prières, ni par la discipline, ni par le cilice et par fois – que Dieu me pardonne – je croyais que les anges m’avaient abandonnés à mon sort. Mais c’était moi qui m’abandonnais je le sais aujourd’hui. Je m’abandonnais comme je me suis abandonné à la jalousie, à la colère et à l’envie ces dernières semaines. Comme je laissais mes vices s’immiscer entre nous et flétrir tout ce que j’éprouvais de noble et de chaste. Oh pardonne moi toi aussi, pardonne-moi pour lui qui ne sait pas que quand je criais et je pleurais ce n’était pas de lui que je me défendais… je voudrais que son esprit soit en paix pour moi. Qu’il soit heureux et qu’il oublie le visage du démon auprès de messire Lancelot qui ne lui apporte que de plaisantes conversations et des moments de passions que Dieu peut-être un jour bénira sous l’arche fleurie de l’Eglise. Je voudrais qu’il vît l’herbe repousser verdoyante sur cette terre de sang et de guerre qu’il chérit si fort et que la vie revienne sur ces steppes désolées. Qu’il lui naisse un enfant qui n’aura jamais connu la guerre et une fille qui sera le joyau de sa vie comme dans les contes que mon père me faisait lorsque j’étais enfant. Mais si je peux seulement avoir qu’il soit en paix et seulement en paix, alors je dormirai tranquille à jamais. »

A la fin de son long laïus délirant, le bras de Catharsis qui entourait les épaules de Néhémie retomba mollement sur le lit. Le garçon s’endormit, pétri de fatigue.









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Comme Catharsis le prenait entre ses bras, Néhémie se pencha davantage et se serra contre lui, pour en prendre le mal même s’il savait que la fièvre ne l’atteindrait jamais qu’une seule fois, et qu’à lui, elle lui serait forcément fatale. Il ferma les yeux, frottant tendrement son nez contre sa joue, sa main caressant toujours ses cheveux, douce et amoureuse à la fois. Pour la première fois de sa vie, Néhémie apprenait la peur, l’inquiétude. Il n’avait jamais tremblé devant les armes de ses ennemis, parce qu’au fond, ce n’était que lui qui était en danger, et il se savait au-delà même des êtres humains, supérieur en tout, un parfait prédateur. Et il se retrouvait au bord des larmes, sans le vouloir, rien qu’à voir souffrir cette petite chose pour laquelle il était tombé dingue deux ans auparavant. Quel genre de démon était-il pour capturer le cœur d’un prince ? Quand Lancelot n’arrivait qu’à lui tirer des râles, l’enfant lui tirait des larmes sans même le gifler ou le rosser. Il cligna des yeux et ravala sa salive, et soupira doucement contre Catharsis alors que le garçon commençait à lui parler.
Il suivit silencieusement son dialogue, sa main glissant encore et toujours dans sa tignasse blonde. Son cœur avait ralentit, comme pour accompagner le myocarde du « petit cureton », comme Ezechkiel se prenait à le surnommer. Cette toute petite créature… Parfois il aurait aimé être déjà un vampire pour avoir ce pouvoir de fouiller dans les pensées et dans les rêves, pour retrouver tout ce qui avait fait son enfance et son passé, pour recoller chaque petit morceau et tout savoir de Catharsis. Mais il n’avait pas ce pouvoir, et découvrait alors, à chaque mot, une nouvelle facette, une nouvelle part de cet ange fragile et suant. Il fronça les sourcils en entendant parler des moines et de leur médecine et son visage se tordit de dégoût et de pure colère à l’écoute de leurs méthodes. Si c’était bien ce qu’il pensait – et ça lui semblait assez clair – alors il prendrait une armée et raserait le tout. Sa colère reprenait le dessus sur sa conscience. Il se tendit un moment et se crispa enfin.
Il s’arrêta de penser, puis de respirer, et sentit les larmes brûlaient ses yeux pour la première fois depuis des années. La dernière fois qu’il avait pleuré, il avait peut-être quatre ans, cinq au plus. Aujourd’hui il en avait dix-sept. Et ce n’était pas les coups de fouet, les brûlures, les blessures, les tortures qui l’avaient fait pleurer. C’était Catharsis, sa dévotion, son agapè. Il venait de rencontrer un ange, un de ceux qui se sacrifient, eux et leur bonheur, pour le bien des autres. Néhémie étouffa son sanglot, serrant les dents comme il serrait ce petit corps endormi contre lui, trop fort sans doute, mais il ne pouvait pas, plus. Ses larmes glissèrent et mouillèrent la gorge de l’ange comme il se rendait compte que des deux il avait été le plus aveuglé et le plus impatient. Quand Catharsis rêvait de pouvoir donner, lui il avait voulu prendre, trop vite, sans demander. Une catin qui se frottait contre lui quand il n’était qu’un ange qui se confessait, sincèrement, de ses péchés que les moines lui avaient tant fait remarquer.
Les larmes roulèrent sur les joues du prince de longues minutes, puis finalement il s’effondra sur Catharsis, endormi de cette nuit passée à réfléchir. Il se réveilla aux environs de quatre heures, lentement. Il avait sué de la chaleur que le petit ange dégageait. Il eut un sourire et décrocha de ses épaules la lourde veste qui l’avait toujours suivie jusqu’alors. Néhémie se leva doucement et couvrit encore un peu plus Catharsis, reniflant doucement. Il passa sa main sur ses joues, et si ses joues étaient sèches, il les repassa plusieurs fois. Il se pencha et posa un baiser sur la bouche du jeune endormi, tendre.
Il se retira, laissant sur lui sa veste valaque à fourrure de loup, et descendit les marches. Il n’adressa la parole à personne, prenant un bain froid avant de descendre aux écuries. Il sembla qu’il comptait plusieurs fois les cavales disponibles dans les boxes, avant de sortir Sinistre. Il lui fit faire trois fois le tour du long couloir des écuries de la Forteresse du Pendu avant de le rentrer.
Il remonta au château pour le souper. Rosarjo n’était toujours pas là, mais Ezechkiel, lui, était à l’heure et au rendez-vous, sous l’œil critique de Mihai qui ne comprendrait jamais – se refusant à lire l’esprit du second prince. Néhémie prit place, quoi qu’il fut en retard de deux minutes, mais ne prit part à aucune conversation. C’est au milieu du repas, et en vue d’un long silence qui suivait une discussion, que Néhémie demanda à Dante :

« Votre page, Seigneur Dante, il vient … de l’Empire Germanique, c’est ça ? Son accent comme celui de notre ami Lancelot ne trompe pas. Si messire Lancelot s’est habitué à notre beau pays, il n’y a pas quelques rares fois où son village natale lui manque ? »

Les yeux clairs de Néhémie se fixèrent sur Dante, calme ; il allait de soit que ce n’était pas exactement ce qu’il entendait pas cette seule question. Il cherchait une chose, un renseignement, un nom, et il était déterminé. Sa colère ne serait pas apaisé que dans le sang. Une « Purgamen Cruori », comme disaient les Inquisiteurs.









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► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:47


En allant visiter son fils ce soir là, Dante l’avait trouvé endormi et recouvert d’un lourd manteau de fourrure.

« Dors fils, dors., avait-il murmurait, le visage toujours tracé d’inquiétude.
- J’ai fait un rêve étrange père, chuchota l’angelot presqu’encore dans son sommeil.
- Quel était-il ?
- Je rêvais que la mort venait me chercher déguisée sous des traits familiers et que je lui faisais mes prières.
- Quel rêve sinistre, dors donc fils, il t’en faut faire d’autres plus gais. »

Mais l’enfant s’était déjà rendormi laissant son père descendre une fois de plus seul à la table de Mihai.

« Votre page, Seigneur Dante, il vient … de l’Empire Germanique, c’est ça ?

Dante adressa un curieux regard au prince Néhémie .

- Son accent comme celui de notre ami Lancelot ne trompe pas. Si messire Lancelot s’est habitué à notre beau pays, il n’y a pas quelques rares fois où son village natale lui manque ?
- Bavarois pour être exact. Heileigenstadt est une petite ville charmante certes mais je doute très fortement que Catharsis regrette cette infâme abbaye dont je l’ai extirpé étant enfant. Quoiqu’infâme… l’abbaye de Heileig Rosenkrantz a au moins le mérite de ne pas laisser les orphelins à l’indigence disons qu’il y a quelques pommes pourries dans le panier…»

Le vampire lança un regard appuyé au prince lui murmurant en pensée quelques noms intéressant et particulièrement celui d’un certain infirmier Reiner.









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► MESSAGES : 585
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:48


« Bavarois pour être exact. Heileigenstadt est une petite ville charmante certes mais je doute très fortement que Catharsis regrette cette infâme abbaye dont je l’ai extirpé étant enfant. Quoiqu’infâme… l’abbaye de Heileig Rosenkrantz a au moins le mérite de ne pas laisser les orphelins à l’indigence disons qu’il y a quelques pommes pourries dans le panier…»

Mihai haussa un sourcil en voyant Dante regardait un peu plus fixement son premier fils, mais il n’en dit rien et détourna le regard. Néhémie, quant à lui, de cette mémoire parfaite, retenait les noms un à un, les imprimant dans sa boîte crânienne. Bavarois. Néhémie termina doucement son assiette puis posa ses yeux sur Mihai, un simple sourire sur les lèvres :

« Père, je part dès le petit matin vers les lignes du nord. Je vous enverrais un aigle dès mon arrivée. »
« Combien d’hommes prends-tu ? »
« Une dizaine suffiront. »
« Envois-moi une lettre dès la nuit tombée. »
« Promis. »

Néhémie eut un sourire calme, et détourna le regard, partant. Ezechkiel haussa un sourcil, interrogateur, mais laissa son jumeau faire. Il posa ses yeux sur Mihai à la place, venant le harceler cent fois de questions sur le prochain retour de Rosarjo.
Néhémie gagna la bibliothèque et se posa sur le plus grand bureau, tirant sur ce dernier une carte. Il chercha du regard le village de Bavière, et ses yeux tracèrent un trait entre le village bavarois et la valachie. Il grinça des dents en passant le doigt sur la Hongrie, et finalement soupira, imaginant déjà le long trajet qu’ils devraient faire dans la montagne. Les Carpates étaient redoutables c’était bien vrai, mais à choisir, il valait mieux quelques rochers et des ours qu’une armée hongroise qui ne jurait que par la chute de votre tête.
Il prit la décision de passer par les Carpates, au travers de ce qui était l’actuelle Hongrie mais par des passages que les roumains ne connaissaient que trop bien et sur lesquelles on ne les rattraperaient pas si jamais ils étaient découvert. Il plia soigneusement la carte et alla se coucher. Toute la nuit pourtant il se fit des idées sur les prochaines morts des moines qu’il allait chasser, et il en conclut que leur sort était déjà tout préparé.
Il se leva dans la matinée, bien avant l’aube, et se mit au petit écritoire dans le coin de sa chambre. A la lueur des premiers rayons du jour, il écrivit une lettre, longue de quarante trois lignes, et la referma. Il la plia, et y imposa sa chevalière sur de la cire rouge, le corbeau des Aldea étirant ses ailes sombres. Il retourna la lettre et écrivit « si tu n’as toujours pas de nouvelles au premier frimas de l’hiver, ouvre-la, Catharsis » et il sortit, glissa sous la porte de la chambre du jeune page la lettre cachetée. Il prit un bain, et un bon déjeuner. Le soleil enflammait à peine le ciel que déjà Sinistre piétinait, affolé. Son maître avait ressortit l’armure immense de plaques noires, aux spallières de métal asphalte, à la gueule de dragon. Sa vieille veste de guerre était restée sur le lit de Catharsis, comme une promesse qu’un jour il viendrait le retrouver pour la reprendre, lui ou la veste par ailleurs.
Il leva la main et attrapa les rennes de la bête. Le cheval piaffa sur place. Néhémie jeta un œil aux sept hommes que son père avait dépêché pour l’accompagner. Il siffla le départ, et le petit cortège commença à remuer, s’avançant vers la montagne.

Ils étaient partit pour six jours de cheval.
En réalité, ils en firent deux mois. Deux mois perchés sur un étalon entraîné, deux mois à ne pas s’arrêter, sous aucun prétexte, à passer de villages en villages roumains sans s’attarder, sans rien laisser derrière. La peur aux trousses, d’être découvert par quelques hongrois infiltrés, mais rien. Le voyage se passa plutôt bien, et s’ils mirent du temps à trouver les vallées de la Germanie, ils soufflèrent une fois la frontière passée. Néhémie lui-même se détendit. Si sa tête ne valait pas celle de Rosarjo, elle avait le mérite d’être tout de même la future couronnée de la Valachie. Et un roi, ça coûtait cher à remplacer.

Loin de Slatina et de la frontière nord, Mihai, au château, tournait en rond, maugréant des insultes, d’une humeur de chien. Après avoir remis six fois Ezechkiel en place les premiers jours, il avait fini par se terrer dans le salon sans en sortir, traînant sa mauvaise humeur et ses mauvaises nouvelles seul, toujours seul. Dante était rentré chez lui, avec son page. Il ne restait rien dans la forteresse que les rares lettres de Néhémie qui annonçait sa progression. Ce fils indigne avait quitté son premier plan qui était de rejoindre Oslava pour aller en Germanie. En Germanie ?! Quand bien même il était bon bretteur, il n’aurait pas tenu face à une armée ! Mihai gronda, et son regard pourpre derrière ses mèches brunes annonçaient un retour explosif pour le premier prince – s’il revenait un jour.

De l’autre côté des Carpates, Néhémie avançait dans les pâturages germains. Les gens les regardaient comme des étrangers, et si le visage du futur roi de Valachie était encore inconnu des cambrousses du pays de Catharsis, ses riches habits, eux, ne trompaient pas. Pas davantage que sa cavale pâle et son épée bâtarde de fer noire.
Au petit matin d’un jour, Néhémie se vit montrer le chemin vers l’Abbaye qu’il recherchait depuis des jours et des jours. Son regard s’assombrit, mais il attendit la nuit pour s’y rendre et y demandait l’hospitalité. Ses notions de germain remontaient à son premier professeur de diplomatie, et il en retrouvait toute l’utilité dans ce pays. Il allait mettre cette horrible petite abbaye à feu et à sang. Il l’avait juré.

Le soir alors, la cavale du cavalier piétinait devant le large portail de Heileig Rosenkrantz. Le regard clair de Néhémie imaginait l’enfant entrait ici, ses parents l’y abandonnaient sans aucune honte, aucune gêne, à leurs doigts de monstre. Il serra les dents et descendit doucement de son étalon. Un homme resta à l’entrée, comme il gardait les huit cavales en place.

Six hommes avancèrent comme un seul homme derrière Néhémie. Il redressa le menton et toqua trois fois à la porte. Une main posée sur la garde de Funérailles, il sentait déjà l’odeur de mort s’élevait de la grande baraque. Tous allaient périr… Tous allaient payer.









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► MESSAGES : 1431
someone like you. ▬ néhémie&catharsis ▬ nc17 (s/v). - Page 2 #Dim 23 Oct - 20:48


Il arrivait parfois que quelque voyageur éreinté arrive à l’abbaye pour demander hospitalité. Mais cela restait plutôt rare qu’un chevalier ne vienne se perdre jusqu’ici. En vérité les moines et les orphelins de Rosenkrantz étaient accoutumés à suivre l’horloge de leur vie monacale sans que rien ne vienne en trouble la quiétude et la monotonie.

C’est le moine Wenceslas qui se leva de table pour aller ouvrir. Les enfants étaient à peine rassemblés autour de l’abbé Klaus Engelhardt pour dire le bénédicité.

« Entrez mes seigneurs, entrez-donc. Ne restez pas aux intempéries, l’abbé Engelhardt vous donnera le boire, le manger et le coucher… »

Wenceslas s’écarta pour laisser entrer les chevaliers qui, à en juger par leurs écus avaient fait voyage de fort loin. Leurs armes de sable au grand freux couronné d’or ne disaient rien au moine. Il héla Eric et ensemble ils s’occupèrent de retirer leurs cuirasses aux chevaux avant de les parquer à l’étable avec les quelques chèvres que l’abbaye possédait. Les bêtes furent nourries, abreuvées et brossées tandis que l’abbé Klaus Engelhardt accueillait les chevaliers en attendant que tout le monde rejoignent la table pour faire dire le bénédicité par un garçonnet un peu rondouillard. On avait fait asseoir les chevaliers au plus près de l’abbé et on avait ajouté les couverts qu’il fallait. L’infirmier Reiner et Tielo avaient été chercher une table dans la salle des écritures juste à côté comme on avait rarement l’occasion de faire.

« C’est que nous recevons peu de visites monseigneur et moins encore de chevaliers en nombre, expliqua l’abbé Engelhardt une fois que Hans eût terminé de dire le bénédicité et qu’on se fût souhaité bon appétit.

Le vieil homme était un prud’homme des plus affables et les mines roses et bien portantes des enfants autour de lui témoigner de sa bonté d’âme. Nul ici n’était laissé à mourir de faim ou ne portait de trace de coups comme on le voyait souvent dans les orphelinats. Au contraire les enfants avaient de l’allant et s’ils mangeaient dans le calme, il y avait un sourire sur chaque visage.

- Vous dites nous venir de la lointaine Valachie c’est cela ? Oh je ne voudrais pas vous accabler, peut-être avait vous plus cœur à souper puis à vous coucher qu’à écouter la conversation d’un vieil abbé, s’excusa le bon Klaus avec empathie.










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