| |
Caelan de Saint-AngeAGENT DU MINISTERE. ► Directrice de la Justice Magique.
► MESSAGES : 395 Dim 19 Fév - 12:29 |
|
|
| La nouvelle de l'évasion de Luke d'Azkaban avait grandement soulagé l'esprit de la jeune Caelan. Plus facile à vivre, elle ne se privait pas pour autant de continuer à insulter quiconque lui demandait des nouvelles de son sodomite de fiancé. Elle savait qu'il était en sécurité, elle n'avait encore pu aller le voir, mais tout ce bordel semblait signé Matt. Alors elle se contentait de rester à l'Université, suivant le fil de son existence comme Yon le lui recommandait, à chacune de leurs entrevues. Elle continuait de repérer et d'approcher des jeunes personnes talentueuses à bien des égards, tout en agissant en toute discrétion. Rapidement, un cercle s'était formé, que l'homme appelait The Prodigies, faisant référence à leur première entrevue. En marge de sa famille, la Sang Pur traçait sa propre route, jouant au Quidditch, excellant en cours, et passant un temps appréciable en compagnie de Tanys. Depuis ce jour, où elle avait eu le malheur de prononcer de nouveau le nom de Winchester dans l'une de leurs conversations, provoquant la colère immédiate du jeune homme, et où surtout, dans cet accès de rage, il avait plaqué ses lèvres sur les siennes, il n'était pas rare de voir Caelan entrer ou sortir de chez monsieur de Saint-Ange. Bien loin des clichés des couples de leur âge, on ne les voyait guère se conter fleurette à longueur de temps, mais plutôt étudier face à face, échangeant des commentaires sur tel ou tel aspect de la formation de l'autre. Un équilibre qui allait parfaitement à Caelan, abonnée aux relations orageuses et vouées à l'échec. Cependant, elle était loin d'être dupe et de s'imaginer que tout pouvait continuer de la sorte. Non qu'elle se soit crue maudite en matière de relation, comme si toutes celles qu'elles commençaient ne pouvaient que se finir, rapidement et douloureusement, mais l'anneau qu'elle portait toujours à l'annulaire gauche commençait à peser, et à lui rappeler que d'une part, elle était engagée ailleurs, et d'autre part, qu'au vu des événements récents, la situation allait certainement évoluer. Et ses craintes s'étaient matérialisées sous la forme d'une corneille qui s'était posée sur le rebord de son pupitre, en plein amphithéâtre, attirant regards et murmures. Elle n'eut même pas besoin de décacheter le sceau de son oncle pour savoir de quoi il en retournait.
-
Comme tu le sais … Luke est en fuite. Effectivement. La famille Midnight ne peut se permettre d'avoir un criminel en cavale comme héritier. Caelan se contenta de hocher la tête. Il y avait des mois qu'elle n'avait plus peur de cet homme, qui n'avait aucun droit pour lever la main sur elle, comme il le faisait avec son propre fils. Elle gardait cependant le dégoût et le mépris que lui inspirait cet homme de faible envergure pour elle, ne souhaitant aucunement lui déplaire le temps qu'il ne s'en prenait pas directement à elle. Avec l'appui de Yon, elle aurait pu passer outre ses droits en temps que patriarche, mais ils avaient un accord, tous les deux, et, si comme elle le pensait il était sur le point d'en renégocier les termes, elle aurait également quelques petites améliorations à apporter à leur contrat tacite. Ce qui signifie donc, que, par droit d'aînesse … ce titre te revient. Pas le moindre tressaillement n'agita les traits de la jeune femme. Parce qu'elle s'y attendait, d'une part, et d'autre part car elle s'évertuait à cacher ses sentiments. Quel père pouvait renier son fils à ce point pour celle qui n'était il n'y avait que peu de temps, une parfaite étrangère ? Les hommes de la famille Midnight de leur génération n'auraient jamais du avoir le droit de porter le nom de père. La fortune Midnight sera donc tienne, comme toutes les responsabilités échouant à l'héritier. Comme celle d'être promis à un parti acceptable, ce qui n'est plus le cas. Le regard de la jeune femme se porta sur la bague de fiançailles de Luke, qu'elle portait. Une profonde nausée ne voulait pas la lâcher. Elle avait l'impression de le trahir, mais en même temps, on ne lui laissait pas réellement le choix, au vu de sa situation et des événements récents. Faisant la promesse muette de s'amender un jour pour cela, elle fit glisser l'anneau de son doigt, et le posa sur le bureau. Son oncle opina du chef, heureux de voir que son ombrageuse nièce était finalement rentrée dans le rang. J'avais donc pensé à ... Non. Surpris qu'elle parle, il releva les yeux vers elle. S'étant rapprochée, Caelan avait posé les coudes sur le bureau, et son menton sur les index tendus de ses mains jointes. J'accepte de jouer le rôle dont vous venez de délester votre propre enfant pour me le donner. Mais nous savons tous les deux que j'ai mes conditions. Et que nous avons tous les deux intérêt à négocier. Il plissa les yeux, et elle se demanda un instant s'il n'allait pas sortir sa baguette pour l'achever, d'un coup d'un seul. L'homme était au bord du gouffre, mais n'avait rien perdu de sa superbe, et, lors de leur première entrevue, c'était lui qui avait posé les règles du jeu, qui lui avait proposé de marchander. Cette fois, cependant, il semblait que c'était elle qui avait les cartes en main. Elle décida d'ailleurs de pousser sa chance: Vous pouvez toujours refuser et me déshériter, mais à ma place vous saurez Sin. Quelle belle image pour la famille Midnight. Impassible, elle le laissa visualiser sa cousine en train de prendre les rênes de la famille, avec certes, son sourire parfait, mais également sa soif d'argent et de pouvoir, et surtout, son incapacité à pratiquer la magie noire de haut vol. Que veux-tu ? La possibilité immédiate de tuer mon père. Ils s'affrontèrent du regard un moment. Il savait que c'était le plus gros moyen de pression qu'il avait sur elle. Mais il céda, finalement. Accordé. Et le choix de mon promis. Vu votre goût douteux en la matière. « Pardon, Luke. Je t'aime, c'est promis » Elle aurait pu le gifler qu'il aurait sans doute eu le même faciès. Un long silence s'installa entre eux, et elle se recula, repoussant la bague devant lui, se calant au fond de son siège, jambes croisées. Il attrapa l'anneau, le considéra un moment, avant de plonger son regard dans le sien: C'est un Sang Pur ? D'une grande famille. Il lutta encore un moment, avant de faire de nouveau glisser le bijou vers elle, sur le bois. Elle s'en saisit, retenant un sourire victorieux: elle avait gagné. Et puis-je connaître le nom de l'heureux élu ?
-
Tanys ? Il était tard quand la demoiselle frappa à la porte de la tanière de son copain. Énoncé comme ça, d'ailleurs, cela sonnait étrange, même si c'était un fait. N'obtenant pas de réponse, elle ouvrit la porte, passant la tête dans l'embrasure. L'endroit semblait désert, si l'on faisait abstraction des serpents rôdant un peu partout. Il lui avait fallu un peu de temps pour se faire à leur présence, et réciproquement, les reptiles n'ayant pas forcément apprécié l'entrée de l'intruse dans la vie de leur jeune maître. Avançant de quelques pas, Caelan se rendit compte qu'elle n'avait pas pris le temps de se changer, passant quasiment directement du manoir Midnight au pas de la porte de Tanys. De nouveau blonde, portant une robe noire, elle renvoyait l'image que le miroir légèrement craquelé lui renvoyait: la nouvelle héritière Midnight dans toute sa splendeur. Esquissant une légère moue, elle se mit à jouer avec la bague qui n'avait pas quitté ses mains. Si elle avait paru confiante en face de son oncle, ici, c'était une toute autre affaire. Avez-vous déjà envisagé de proposé à celui qui partage des parcelles de votre vie depuis quoi, un mois, un peu plus, un peu moins ? de partager votre vie ? Et si cet engagement était surtout politique, ce qui pouvait d'ailleurs se révéler un problème pour lui, bien loin de toutes ces considérations « nobles », il ne s'agissait pas de n'importe quoi. Elle se demanda ce qui lui avait pris. Mais en même temps, c'était cela, ou devoir donner le bras à un autre, en épouser un autre. Et même si c'était récent, chaque moment qu'ils passaient ensemble comptait pour elle, alors, quitte à envisager de demander ça à quelqu'un, autant que ce soit lui. Revenant à la réalité, elle fronça un sourcil, se demandant où il pouvait bien être, s'il était sorti, ou ne l'avait pas entendue du tout. Avançant d'un nouveau pas, elle réessaya: Tanys ? Tu es là ? | |
|