Une réalité bien irréelle ¤PV¤

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Fatigue, anémie, nausée, transplanage... Tout cela ne fait pas bon ménage, et Isaïah venait de l'apprendre à ses dépends. Plutôt que d'arriver debout sur ses pieds au milieu du salon, ou dans l'entrée, elle se retrouva dans la table basse dont la tablette en verre se brisa - oups - en dizaines de morceaux bien coupant, ouvrant des petites entailles dans les mains de la jeune femme qui ne put retenir un cri avant de perdre connaissance. Bien sûr, l'atterrissage n'avait pas été silencieux, lui non plus. Bien entendu. Et rien ne s'était déroulé comme prévu. Mais en même temps, à partir du moment où elle avait quitté le travail - près de trois heures plus tôt - rien ne s'était passé normalement. Après tout, on ne peut considérer l'attaque d'un vampyr comme quelque chose de normal, de naturel. C'était impossible. Surtout si ce vampyr - cette, en l'occurence - se repentissait de vous avoir pratiquement vidé(e) de votre sang et vous forçait à manger quelque chose et à entretenir la conversation avant d'enfin vous relâcher. Non, vraiment, cette soirée n'avait rien eu de normal pour Isaïah. D'autant que, alors que l'hypnose d'un vampire est supposée vous plonger simplement dans un noir absolu, la jeune femme avait fait un étrange rêve dont elle n'était même pas certaine de se souvenir réellement. Sans doute était-ce, simplement, son subconscient qui parlait... Mais voilà. Elle était Pourtant là, étendue dans le salon et, à nouveau, le même "rêve" vint troubler son subconscient inconscient.

Elle était loin. Elle avait l'impression de flotter. Non... De voler. Isaïah regarda autour d'elle. Elle volait, c'était bien ça. Au milieu des nuages. Un sourire ravi se dessina sur son visage. Ca ne lui faisait pas la même sensation que d'habitude, lorsqu'elle était sur un balai. Baissant les yeux, elle eut la surprise de se voir sur le dos d'un dragon. La jeune femme sursauta, et prit peur. Autant jusque là elle avait apprécié la ballade, autant là maintenant, tout ce qu'elle souhaitait, c'était retourner sur le plancher des vaches. Comme si le dragon l'avait comprise, il prit un virage en douceur pour venir se poser au sol et baissa la tête pour lui permettre de descendre, ce qu'elle fit. Isa s'attendait, presque, à ce que le dragon l'attaque, mais non. Il se contenta de la regarder, attendant quelque chose...

Sauf que cette fois, rien ne vint interrompre ce "rêve qui se poursuivit:

Finalement, comme rien ne venait, il approcha sa tête triangulaire de la jeune sorcière et la frotta contre la poitrine de celle-ci avant de se reculer et de reprendre son envol, bientôt rejoint par une dizaine d'autres dragons de son espèce. Il lui sembla qu'ils faisaient un ballet aérien, avant que l'un d'entre eux, son dragon ne revienne se poser au sol, près d'elle. D'où lui venait cette idée de possessivité, elle n'en savait rien. Toujours était-il qu'elle ressentit un intense picotement au talon. Isa baissa le regard et aperçu une sorte de disque rouge à son talon droit qui semblait luire d'une lueur de la même couleur que les flammes que pouvaient cracher les dragons.

Dans le salon, Isaïah gémit alors que ses paupières papillonnaient comme si elle essayait de se convaincre d'ouvrir les yeux. Finalement, un son parvint à s'échapper de sa gorge. Un appel, plutôt: "Jo'!"

feat. Isaïah S. McBird

- Une Réalité Bien Irréelle -

Jo était inquiète. Très inquiète. Elle arpentait leur petit cambuse de long en large et en travers. Isa' devrait être rentrée. Et ça ne lui ressemblait pas de ne pas prévenir qu'elle ne serait pas là à l'heure habituelle. Alors Jo' tournait en rond, vérifiant tous les quarts d'heure ou presque qu'elle n'était pas revenue dans sa chambre par transplanage. Elle faisait le tour de la pièce principale, revenait par la chambre d'ami, retournait s'enfermer dans sa chambre pour essayer de dormir en vain. Et elle recommençait sa ronde.

Combien de cafés, maintenant ? Elle ne les comptait plus à vrai dire. Les nerfs la tenaient plus que la caféine. Pour la enième fois, elle vida sa tasse, la laissa dans l'évier et retourna dans sa chambre pour tenter de trouver un sommeil dans lequel elle était persuadée de ne pas tomber. Sauf que cette fois-ci, il l'emporta d'un coup.

Elle rêvait. Elle ne savait pas comment elle le savait, mais elle savait que c'était un rêve, que ça n'était pas réel. Et elle en fut certaine quand elle se trouva face à l'un de ses frères. le plus âgé, le plus protecteur aussi : Chris. Il lui souriait. Elle, elle sentait ses yeux s'embuer. Elle n'avait pas du tout envie de sourire, quelque part, même dans ce rêve, elle savait qu'il était mort. Comme les jumeaux qui apparaissaient ensuite. Ils avaient toujours été inséparables. Et vinrent Les 'petits', Greg, et Hank, et Isaac. Mais où était Derek ? Elle ne le voyait nulle part, pas même avec ses parents qui faisaient à leur tour leur apparition.

Elle avait beau le leur demander, personne ne semblait l'entendre. En tout cas, personne ne lui répondit. Ils lui souriaient, simplement. Et lui faisaient quelques signes de la main, comme s'ils étaient bloqués de l'autre côté d'elle ne savait trop quoi. Et puis il y eut un bruit de vitres brisées, et leur image s'affadit. Jusqu'à disparaître complètement.

"Non ! Attendez !"

Elle n'avait pas vraiment crié. Il le lui semblait, pourtant, mais de ses lèvres ne s'était échappé qu'un murmure. Et elle se retrouvait en nage, dans son lit, en nuisette blanche, le visage crispé, en nage. Un rêve. Ca n'était qu'un rêve et elle ne les reverrait pas. Des larmes avaient roulé sur ses joues, qu'elle chassa du revers de la main.

"Jo' !"

Cette fois elle ne rêvait pas, il y avait bien eu un bruit. Un cri, plus exactement. Et il ne pouvait s'agir que d'une personne. La canadienne se leva d'un bond et quitta sa chambre pour trouver Isa' au sol au milieu des débris de leur table basse. Elle se précipita vers elle, et la prit dans ses bras pour la mener à sa chambre, avant d'aller farfouiller dans l'armoire à pharmacie pour nettoyer les plaies de la métamorphe.

"Ca risque de piquer un peu... Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?"

Ca ne lui ressemblait pas de ne pas maîtriser un transplanage, alors il avait dû se passer quelque chose d'anormal. De la chambre de son amie, elle jeta un reparo pour remettre la table en ordre, sans plus y prêter d'attention que cela. Ce qui l'accaparait, c'était la faiblesse d'Isa' et ses blessures, qu'elle tentait de désinfecter. Et les explications que celle-ci pourrait éventuellement fournir, aussi, si elle en trouvait la force.

Elle ne sentait plus rien, presque . La douleur cédait la place à une douce torpeur, signe que les gouttes de sang qu’elle venait encore de perdre étaient, sans nul doute, celles de trop. A nouveau, la jeune femme se laissait entraîner dans ce rêve qui n’en était pas un, vers ce mystère touchant à ses origines, ce qu’elle ignorait complètement. Quant à ses cheveux, ils avaient, en cet instant, leur véritable blondeur : un blond très pâle, pratiquement blanc et étaient très longs, comme elle n’était pas allée chez le coiffeur depuis longtemps maintenant. Ce qui ne changeait pas, toutefois, c’était leur douceur et le reste de l’apparence d’Isaïah, quoique sa peau était sans doute plus diaphane qu’en temps normal, ses veines plus bleues du fait de son anémie vampirique. Le souffle de la jeune femme était lent et faible. Elle cessa le combat contre ses paupières, bien que ses yeux soient toujours mouvants en dessous.

Elle releva le regard de son talon, reposant celui-ci sur le dragon qui s’était reposé devant elle. Son dragon. C’était l’évidence même. Pourquoi en avait-elle douté jusque là ? Pourquoi avait-elle voulu nier cette évidence. Pourquoi en avait-elle eu peur, de cet animal ? Elle tendit la main vers lui, la posant sur son muffle et son regard croisa celui de la bête dans lequel elle lut un intense soulagement. Avait-il craint qu’elle ne le rejette ? Ce n’était pas possible, pourtant. Il était tout pour elle. La jeune femme acheva de s’approcher de lui, plaquant la tête de la créature contre son buste pour un instant de tendresse avant de l’enfourcher de nouveau pour retourner dans les airs avec lui. La sensation de liberté était intense. Il lui suffisait de penser à un mouvement, et avec grâce son dragon l’exécutait. C’était comme s’ils étaient reliés par un fil invisible. Comme dans ce film moldu entre les créatures volantes et les êtres pensants peuplant une autre planète que la terre. Elle se sentait mieux sur ce dragon qu’elle ne l’avait jamais été sur un balai.

De très loin, elle sentit une pression sur son corps, pression qu’elle combattit sans même s’en rendre compte et qui la laissa essoufflée et brûlante de fièvre dans les bras de son amie. Finalement, elle se retrouva sur son lit. Si on lui avait posé la question, elle aurait été incapable de dire comment elle était arrivée là. Son dernier souvenir, c’était de s’être écrasée sur la table basse du salon.

Elle volait, les bras écartés, offerts au vent, le visage renversé en arrière, ses longs cheveux blond flottant derrière elle.
"Ca risque de piquer un peu... Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?"
D’où venait cette voix ? Soudainement, elle poussa un cri de douleur qui fit se cabrer sa monture, la désarçonnant au passage et la faisant tomber dans le vide.

"Ca risque de piquer un peu... Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?"
La voix de Jo lui parvint de très loin dans le songe dans lequel elle se trouvait et dont elle ne voulait pas sortir. Pourtant, lorsque le désinfectant toucha sa peau, elle poussa un cri et ouvrit les yeux. Des yeux trop pâles. Des yeux trop lointains. Il lui fallut de longues minutes avant qu’elle ne revienne, enfin, à elle et ne tourne la tête vers son amie. « Jo… » dit-elle seulement après un effort avant de fermer à nouveau les yeux, de prendre une grande inspiration et de reprendre d’une voix faible : « Du sang… »

Ca n'était pas simple que de savoir quoi faire dans ce type de circonstance. Isa' était assez mal en point et trop pâle, trop faiblarde. Jo' hésitait sur la conduite à tenir. Elle soignait comme elle le pouvait ses blessures, mais elle se demandait si elle ne devrait pas emmener son amie à Ste Mangouste. Ou dans un hôpital moldu. Pour que l'étudiante en potion et botanique eût retrouvé sa couleur de cheveux d'origine, elle qui jouait presque tout le temps de sa capacité de métamorphomage à ce sujet, c'était clairement qu'elle était mal en point. Même respirer semblait lui demander un effort important, à en juger par la faiblesse de ses inspirations.

Elle était fiévreuse, Jo' n'avait même pas besoin de toucher son front pour le sentir. Mon Dieu, songea la canadienne, qu'est-ce qu'il faut que je fasse ? Elle ne savait pas. Elle qui était douée pour s'occuper des blessures des animaux, voilà qu'elle était incapable d'en faire de même pour ses congénères. Elle termina de désinfecter toutes les plaies qu'elle remarquait - il n'aurait plus manqué qu'elle fasse une septicémie de surcroît - malgré les cris de son amie, y compris les deux traces au creux du cou de son amie, qui la laissèrent plus que perplexe. Les vampyrs existaient, elle le savait. Mais elle n'avait jamais eu l'occasion de se trouver face à leur oeuvre, et ne savait guère comment parer à l'état de faiblesse d'Isaïah.

« Jo… »

Elle avait rouvert les yeux, mais son regard perdu au loin n'était pas pour rassurer la canadienne. Reviens Isa', reste avec moi. Quand enfin leurs prunelles se croisèrent réellement, Jo' lâcha un petit soupir de soulagement. Soulagement de courte durée cela dit, car lorsque la voix de son amie retentit de nouveau, la styliste resta perplexe.

« Du sang… »

Du sang, elle en avait perdu, oui. Beaucoup manifestement. Etait-ce qu'elle signifiait ? Le sang qu'elle voyait ? Ou parlait-elle de ce qu'il lui faudrait ? A défaut d'être capable de pratiquer une transfusion sanguine, elle se leva, prête à regagner la cuisine.

"Je vais te chercher de l'eau..."

Elle aurait bien rajouté "ne bouge pas" mais elle doutait que la métamorphe fût en état de le faire de toute façon. Et lorsqu'elle revint dans la chambre, elle se rassit auprès de son amie et lui tendit le verre. Et maintenant ? Est-ce qu'elle aurait assez de force pour tenir le temps que son corps reconstitue le volume de sang qu'elle avait perdu ?

"Peut-être qu'il vaudrait mieux que je t'amène à l'hôp... à Ste Mangouste..."

L'hôpital moldu ne comprendrait pas la présence des deux trous rouges sur son cou. Mais à Ste Mangouste, ils sauraient quoi faire. Mieux qu'elle-même sans doute.

» Parce que je le vaux bien
» Tout va bien ne t'en fait pas {Alek}
» Parce qu'il faut bien
» Je vous offrirais bien un thé. (Fini)
» O2. Bouh! C'est Pas Bien de Sécher Les Cours...

Une réalité bien irréelle ¤PV¤

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