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 Aimez-vous donc modérément (pv)

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PROFIL & INFORMATIONS









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
Aimez-vous donc modérément (pv) #Ven 1 Juil - 20:22



" These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder, which as they kiss consume: the sweetest honey is loathsome in his own deliciousness and in the taste confounds the appetite: therefore love moderately; long love doth so; too swift arrives as tardy as too slow. "


Dans le feutre du silence, Temperance descendit de la chambre. On ne la voyait guère au manoir ces derniers temps et comme toujours, elle restait très discrète sur ce qu'elle faisait. On était simplement convenu que sa mésaventure avec Sean l'avait rendue plus méfiante et moins encline à passer du temps en compagnie des autres. La vérité était toute autre. Mais cela, c'était un secret qu'ils n'étaient que deux à partager. Son grand silence à table ne se faisait guère remarquer puisque, bien élevée, elle avait toujours observé les règles de convenance lorsque les aînés Blake s'asseyaient pour dîner avec le reste de la famille. La seule différence était qu'elle n'était plus la première à arriver à table. On aurait dit qu'elle attendait la dernière seconde pour arriver, juste avant les chefs de famille mais bien après les fils Blake. Et elle ne s'éternisait pas non plus après le dîner.

Si on y avait vraiment bien regardé, on se serait rendu compte qu'elle ne faisait pas seulement une crise d'égo surdimensionnée - ce n'était pas son genre - mais plutôt que quelque chose la chiffonnait. La pression des lèvres de Thomas sur les siennes à travers le rideau, la hantait plus encore qu'un cadavre dans le placard. Ce n'était pas la culpabilité c'était... beaucoup plus compliqué que ça. Elle se sentait tiraillée entre sa propre moral, et une liasse de sentiments contradictoires. Il lui était rarement arrivé d'être aussi confuse et ses études de sociologie lui offraient un exutoire d'une complexité salvatrice. Elle avait soigneusement évité de se retrouver seule avec Thomas depuis quelques semaines. Ce jour-là à table, ses yeux croisèrent les siens s'échappant aussi vite. Personne ne remarqua rien. Puis Sean annonça qu'il sortait. Sylar qu'il l'accompagnait puisqu'il n'était pas question qu'il reste seul. Temperance suivit leur manège, un petit sourire en coin. Sean qui grognait partagé entre un réel agacement et la satisfaction d'avoir Sylar sous la main pour le temps qu'ils seraient dehors. Robyn avait un amorcé un pas vers Temperance qui, fort peu disposée à écouter la fiancée de Thomas lui parler de ces choses si futiles qui faisaient tantôt son plus grand bonheur tantôt son plus grand malheur, s'était empressée d'annoncer qu'elle sortait elle aussi.

En fait de sortie, elle fila en douce pour retrouver le calme du domaine. C'est vers le lac qu'elle se dirigea et puis, dans ce grand saule donc les rameaux la dissimulait parfaitement. Un livre sur les genoux, elle soupira plus détendue comme elle se pensait à l'abri de tout et de tous ici.









Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
Aimez-vous donc modérément (pv) #Ven 8 Juil - 16:43


    Juste quelques semaines, ce n'était pourtant pas grand chose dans une vie, mais dans la sienne, ça avait semblé une éternité ; quelques semaines durant lesquelles Temperance n'avait eu de cesse de l'éviter par tous les moyens possibles et inimaginables et, désormais, lui qui d'ordinaire, avait toujours trouvé un moment pour se retrouver seul en tête à tête avec elle et parler de tout et de rien, ne parvenait même plus à la croiser sans qu'elle soit toujours accompagnée ou bien visiblement très pressée. Il en serait presque venu à regretter cette fameuse soirée, où enhardi par le fait que Sean ait réussi à la toucher sans en retirer le moindre mal, il avait poussé sa chance jusqu'à l'embrasser, à peine séparés par le fin voilage d'un rideau poussé par le vent. A peine quelques millimètres d'épaisseur de tissus, mais ça avait déjà été trop. La jeune fille s'était enfuie et depuis, il n'avait pas été en mesure de la voir seule pour s'expliquer, s'excuser même, si elle avait trouvé son geste inapproprié et trop déplacé, mais Temperance, telle une ombre, passait entre les mailles du filet chaque fois qu'il essayait de lui parler. Entre eux, les mots n'étaient devenus plus que des banalités d'usage, lancés pendant les repas, de manière à ce que personne ne puisse se douter de ce qui avait bien pu se passer entre eux, même si, chaque fois qu'il se risquait à regarder la jeune fille avec un peu trop d'insistance, il avait l'impression que les regards de Sean et de Sylar lui vrillaient les tempes, comme s'ils savaient.

    A force, il allait finir par en devenir paranoïaque, lui qui avait toujours été si irréprochable et discipliné dans sa conduite, qu'il n'avait jamais rien eu à cacher à qui que ce soit ; il se montrait parfois si nerveux lorsque se faisaient des allusions qui pourtant ne le concernaient en rien qu'il allait bien finir par se trahir tout seul. Si on ajoutait à cela que Robyn aussi commençait à se montrer soupçonneuse à son égard et, par conséquent, lui menait la vie encore plus dure que d'ordinaire, le jeune Blake était au bord de l'implosion. Il y avait même des moments, où il s'imaginait tout simplement balancer au beau milieu du repas un « J'ai embrassé Temperance parce que je l'aime et je me contrefiche que ça ne vous plaise pas. » mais il fallait reconnaître que ça aurait risqué de déclencher une guerre au sein du manoir. Pourtant, ça aurait sans doute été le mieux à faire, même si Sylar aurait sans doute éprouvé des envies de meurtre à son encontre par la suite. Peut-être même qu'il le tuerait, tout simplement, possessif comme il était, ça n'aurait même pas été étonnant. Il soupira, nonchalamment appuyé sur la même rambarde que celle sur laquelle Temperance était montée, telle un ange, quelques semaines, plus tôt. C'est alors qu'il la vit, la jolie blonde, se hâtant dans le jardin, seule pour une fois, un livre à la main, comme souvent. Il se redressa, la suivant attentivement du regard, pour s'assurer que personne ne l'accompagnait et eut un léger sourire en la voyant écarter le rideau de branches du saule pleureur pour s'y dissimuler. Ca n'avait été l'espace que de quelques secondes, une minute ou deux tout au plus et, sûr que s'il n'avait pas été en train d 'observer le domaine par ennui, il ne l'aurait pas vue se glisser dans ce refuge. L'espace d'un instant, il hésita entre lui laisser la tranquillité qu'elle était vraisemblablement venue chercher dans cette cachette ou aller la voir pour mettre fin à cette situation absolument intenable pour lui. Finalement, il soupira et transplana à quelques mètres du saule pleureur. Il n'aimait pas l'idée de l'ennuyer avec ses états d'âme, mais si elle voulait tout effacer et faire comme si rien ne s'était passé, alors il était disposé à le faire si cela lui permettait de retrouver son amitié. Il s'avança à pas lents, jeta un dernier regard derrière lui avant de se glisser sous le rideau du saule, pour s'assurer que personne ne l'observer, et s'assit à côté d'elle après lui avoir dédié un fin sourire. « Je me souviens de cet endroit. On s'y cachait souvent... avant. » Il eut un petit rire cristallin en repensant à ces années d'enfance insouciantes. « Tu te rappelles, cet oiseau qu'on avait trouvé et qu'on avait pas le droit de ramener au manoir ? » Il eut à nouveau un sourire nostalgique en repensant aux longs moments passés ici à s'occuper de leur petit pensionnaire en cachette jusqu'à ce qu'il puisse enfin s'envoler de ses propres ailes. Un long silence pesant qu'il se sentit obliger de briser. « Ecoute, Temperance, je suis désolé pour la dernière fois. Je ne veux pas que tu m'en veuilles et que tu m'évites comme ça, ça me fait un mal atroce. Y'a des jours où j'ai l'impression que je pourrais en crever si tu continues à m'ignorer. » Il détourna légèrement le regard, pas par timidité mais plus par pudeur, parce que mine de rien, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été seul avec elle et les idées qu'il avait eu la dernière fois ne s'étaient pas évanouies avec le temps.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
Aimez-vous donc modérément (pv) #Dim 10 Juil - 17:41


Un bref instant, elle releva le nez de son livre comme si elle avait entendu quelque chose. Elle tendit un peu l'oreille mais ses doutes se dissipèrent vite pour la laisser replonger dans son livre. Une phrase de Diogène de Sinope lui tira un demi-sourire cynique, le premier peut-être depuis un bon moment.

C'est à ce moment là qu'une brindille trahit la présence de Thomas Blake, qui écartait les rameaux souples du saule pour venir la rejoindre. Pouvait-il y avoir endroit plus intime qu'ici pour se retrouver? Certainement pas. On s'expliquerait donc sans mal le coeur de Temperance qui manquait un battement à la voir se retrouver encore dans une situation douteuse. Depuis ce baiser à travers le rideau, la compagnie de Thomas était devenu pour elle un presque adultère qui la mettait d'autant plus mal à l'aise qu'elle ne pouvait s'empêcher de repenser à ce baiser, comme n'importe quelle fille aurait rejoué encore et encore dans sa tête son tout premier baiser. Elle ne faisait pas exception à la règle là dessus.
Elle le laissa s'assoir près d'elle comme pour se laisser le temps d'aviser.

« Je me souviens de cet endroit. On s'y cachait souvent... avant. » Que dire? Son livre se referma dans un claquement mat et ses yeux se posèrent sur la couverture tandis qu'il reprenait. « Tu te rappelles, cet oiseau qu'on avait trouvé et qu'on avait pas le droit de ramener au manoir ? »

Ses doigts refaisaient le contour de son livre mais elle soupira, non pas d'un soupir exaspéré, mais plutôt un soupir las, lourd du poids qui pesait sur sa conscience. Elle ouvrit la bouche pour répondre quelque chose, plongeant ses yeux dans les siens mais il anticipa.

« Écoute, Temperance, je suis désolé pour la dernière fois. Je ne veux pas que tu m'en veuilles et que tu m'évites comme ça, ça me fait un mal atroce. Y'a des jours où j'ai l'impression que je pourrais en crever si tu continues à m'ignorer. »

Elle tira sur ses manches longues, exprimant bien malgré elle tout le malaise qui s'était installé entre eux.

« C'est moi qui suis désolée. Je... me suis conduite comme une gamine capricieuse et égoïste. En fait... », elle ne le regardait pas non plus, tout aussi pudique, « ...je ne t'en veux pas pour... l'autre soir, c'est juste que... c'est moi. Je n'ai pensé qu'à moi. J'aurais dû... je n'ai pas envie de te faire souffrir Thomas. Je n'ai jamais voulu ça. »

Elle comme elle fuyait évidemment son regard, ses pensées la ramenaient à ce baiser. Elle pâlit un peu. Il semblait que désormais elle soit toujours fautive quoiqu'elle dise. Quoiqu'elle fasse...









Thomas U. Blake

Thomas U. Blake
MAGISTER. ► ès SACM
Dresseur de dragons

► MESSAGES : 46
Aimez-vous donc modérément (pv) #Jeu 25 Aoû - 19:45


    « Écoute, Temperance, je suis désolé pour la dernière fois. Je ne veux pas que tu m'en veuilles et que tu m'évites comme ça, ça me fait un mal atroce. Y'a des jours où j'ai l'impression que je pourrais en crever si tu continues à m'ignorer. » Il la regarde tirer sur ses manches longues et ses prunelles vertes se voilent imperceptiblement comme il interprète son geste à sa manière. Le jeune Blake se mordille la lèvre machinalement et, le silence durant un peu trop longtemps à son goût, il esquisse un geste pour se lever, désappointé, mais déjà, Temperance s'est remis à parler alors il s'interrompt et reste assis, attentif. « C'est moi qui suis désolée. Je... me suis conduite comme une gamine capricieuse et égoïste. En fait... je ne t'en veux pas pour... l'autre soir, c'est juste que... c'est moi. Je n'ai pensé qu'à moi. J'aurais dû... je n'ai pas envie de te faire souffrir Thomas. Je n'ai jamais voulu ça. » Il tourne le regard vers elle, sans comprendre pourquoi elle semble s'accuser de sa peine alors qu'il est le seul à l'avoir provoquée. C'est lui qui n'a pas cessé d'insister, allant même jusqu'à lui voler ce baiser, alors qu'elle s'était évertuer de le dissuader jusqu'au bout. Et même une fois son forfait accompli, elle n'avait pas cédé, s'envolant dans un frottement de mousseline. Jusqu'au bout, Temperance s'en était tenu à son serment et à ce qu'on attendait d'elle ; elle avait été parfaite en tous points, ce qui était loin d'être son cas à lui. Ses iris se perdent à nouveau sur le branchage de ce saule qui a toujours su abriter leurs escapades, jusqu'à aujourd'hui encore où il se fait à nouveau le compagnon de leurs secrets. « Non, arrête. Tu sais très bien que c'est moi. Tout est de ma faute, je n'aurais pas du essayer de... » Il marque un silence, embarrassé mais surtout méfiant, voire un brin paranoïaque ; qui sait qui pourrait les épier dans un recoin sombre du jardin ? Ses doigts se tordent nerveusement en un entremêlement complexe tandis qu'il reprend à demi-mots. « J'ai vu que Sean pouvait te toucher et je crois que ça m'a fait perdre l'esprit. J'ai été stupide et immature. Égoïste aussi sans doute et je m'en veux terriblement. Sylar peut être fier de la fiancée qui lui a été donné, ta vertu et ta fidélité t'honorent. » Le ballet de ses phalanges s'interrompt un bref instant, comme figé, puis ses doigts passent lentement dans sa tignasse brune, comme pour remettre en place un épi imaginaire qui n'existe nullement. Finalement, il se laisse retomber mollement sur l'herbe verte, couché, les prunelles perdues dans le ramage. Un soupir, simple, expression pourtant de ses nombreux regrets et remords. Le rideau de ses paupières se ferme un long moment, tentant d'oublier qu'à côté de lui, juste à un mètre de distance tout au plus, il y a cette créature blonde ; son péché, son obsession, ce désir fou qui le tourmente.









Temperance Hatcher

Temperance Hatcher
ETUDIANTE. ► 2e année de SOCIOLOGIE.

► MESSAGES : 132
Aimez-vous donc modérément (pv) #Dim 9 Oct - 20:38


« J'ai vu que Sean pouvait te toucher et je crois que ça m'a fait perdre l'esprit. J'ai été stupide et immature. Égoïste aussi sans doute et je m'en veux terriblement. Sylar peut être fier de la fiancée qui lui a été donné, ta vertu et ta fidélité t'honorent. »

Un long silence passe. Elle n'ose même pas regarder Thomas Blake quand autrefois il était son ami le plus proche, le plus cher aussi. Combien de fois lui avait-elle reproché cette proximité d'ailleurs? Il faut croire que Violetta Hatcher s'était montrée plus clairvoyante qu'on aurait bien voulu le croire.
Elle ouvre la bouche. Une fois. Deux fois. Finalement elle se tait, pour encore un petit moment.

« Je crois... Thomas... tu me vois comme une sainte. »

Sa voix semble minuscule. Elle s'étrangle un peu et ses yeux continuent de fixer un point imaginaire dans le feuillage du saule qui balance doucement dans un bruissement qui les couvre tous les deux. Ce jardin secret est un jardin de l'interdit. Thomas et Temperance y dansent un tango interdit, dangereux.

« Quand... quand on était petits, tu te souviens, un jour je suis tombée dans le lac et tu as plongé. Tu m'as prise dans tes bras et... », elle a un pauvre rire étranglée lui aussi, sa gorge se noue. Elle relève les yeux vers lui, ses mains tremblent... « Je ne suis pas une sainte Thomas... je suis juste maudite ça ne me laisse aucun mérite. »

Bien sûr si elle savait qu'il avait lu son journal et que tout cela il le savait déjà.










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