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 Mémoire de Sean Abel Blake.

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PROFIL & INFORMATIONS









Sean Abel Blake

Sean Abel Blake
SORCIER.

► MESSAGES : 111
Mémoire de Sean Abel Blake. #Mar 29 Mar - 21:28




i'm going down,
Le jugement sera houleux, il le sait, pourtant il affiche un air qui n'est pas de circonstance, ses yeux nervurés fixant les passant qui sont là pour voir l'adolescent se damnait. Il avance sans un mot, sous le regard d'acier des deux aurors, et on l'assoit. Ils aboient des ordres qui ne l'atteignent même pas, mais il obéit, animal docile. Dans les tribunes, il reconnaît des visages vaguement familiers. Le visage clair au milieu forme comme un rayon de lumière dans la Défense, et l'adolescent l'a fixe un instant. Ses yeux vert se posent sur sa main, et il a un sourire qui est tout de suite capté par la presse. Les photographies pleuvent, et un homme frappe sur le bois de son bureau pour calmer l'audience. Leonard Blake avait demandé un huis clos ; ils se retrouvent tous sur la première page de la Gazette. Une célébrité certaine. L'adolescent lui ne cille pas, il ne bouge pas non plus. Il est très silencieux, et il n'a que peu de sentiment si ce n'est un amusement certain à les voir s'offusquer de le voir sourire. Qu'est-ce qu'ils attendaient? Qu'il pleure et qu'il regrette? Derrière lui il sent le regard froid d'Abraham qui l'attends au détour. Il veut l'entendre hurler à plein poumon, il veut le voir se débattre comme un animal, parce qu'il sait que la peine est déjà tombée, que tout ça n'est qu'un vulgaire simulacre pour faire bien plaisir au peuple. Des coups de marteaux sur le bois rappelle à l'ordre les agités, et tout le monde se pose alors, dans un silence presque glaciale. On fait levé l'accusé, et on lui demande de se présenter devant la cours, alors c'est le plus naturellement du monde que les poumons de l'adolescent se gonflent d'une arrogance sans limite, d'une fierté de coq alors qu'il sourit en coin : « Je suis Sean Abel Blake. » Alors on lui demande son âge, et il réponds avec encore plus de fierté, son sourire de toujours sur les lèvres: « Quinze ans, monsieur. J'aurais seize ans demain. »

Et là l'audience est stupéfaite, car le monstre décrit dans les journaux n'a que quinze ans aujourd'hui, et n'aura que seize ans demain. Le juge laisse un court instant le silence tenir la foule, puis il reprends alors : « Vous êtes accusé de violences et tortures sur un être humain, monsieur Blake, sur la personne de Catherine Jellywee. Vous avez refusé qu'on vous défende. Plaidez-vous coupable pour ce crime? » Sean a un petit sourire amusé en coin, parce que c'est ridicule, comme tout le monde sait qu'il l'a fait, qu'il a le sang de cette gamine sur les mains : « Je plaide coupable. » Leonard fronce légèrement les sourcils alors que son jeune frère, Aidev, juste à côté, sert les dents. Ils ne sont pas beaucoup chez les Blake à être devant ce tribunal, et la plus proche famille semble avoir fermer les yeux et leur avoir tourner le dos. Mais Abraham ne dit rien, alors personne ne cille. Thomas et Sylar, coincé entre Leonard et Aidev, eux-même ne disent rien, ou tout du moins pas encore – car il n'y a rien à dire. Le juge reprends au même moment : « Vous savez que ce crime peut vous envoyer directement à Azkaban, n'est-ce pas? » Sean ne réagit même pas au nom de la prison anglaise, et il hausse les épaules, insolent à sa façon. « Si je vous dis que ce n'est pas moi, vous me direz que vous avez des preuves, et c'est sans doute vrai. Je ne vais pas mentir devant la cours, monsieur. » Sean a un sourire calme, presque trop sûr de lui alors que la jeune fille au visage clair dans la tribune de la défense se met à pleurer, alors le jeune Blake a une grimace ennuyée. « Pourrait-on faire vite? » Le juge fronce légèrement les sourcils et laissa un nouvel instant s'enfuir, comme ça, pour on-ne-sait-quelle-raison, alors Sean renâcle, ses yeux vont et viennent du juge à la gamine, sans pouvoir s'en empêcher.

CATHERINE JELLYWEE, (1988-2005), SANG-DE-BOURBE.

Il ne veut pas, sincèrement, mais le bruit des sanglots le fait de plus en plus grimacer, réveillant dans son crâne une douleur intense. C'est une douleur mentale, comme une brulure sur votre tempe, alors ses yeux nervurés se posent sur elle, et la fixe, intense. « Tu vas la fermer ta putain de gueule, Cath'? Tu saoules à pleurnicher. Si t'as mal, tu sors, mais t'arrêtes de faire chier ton monde. » « Monsieur Blake! Un peu de respect, ce n'est pas une foire ici! » gronde le juge alors, mais de toute façon, Sean n'entends déjà plus ce qu'il dit car Catherine pleure plus fort encore. « Tu me cherches petite salope? C'est parce que j'ai pas voulu te baiser que t'as fait ça, pas vrai? Mais il fallait le dire plus tôt! Au lieu d'te couper les doigts, j't'aurais prise sur le piano et ça aurait été su-per! Le pieds! Oh! Allez! Arrêtes de pleurer, tu m'excites! J'vais t'arracher le bassin, t'entends? J'vais t'faire pleurer comme jamais! » Il hurle, s'éclate la voix parce qu'elle pleure, alors il l'insulte, de plus en plus fort, d'une voix grave et furieuse. Il aboie, comme un chien. Une lueur inquiète s'allume dans les yeux de Aidev alors que Leonard se lève un instant. De l'autre côté, c'est le père de la jeune fille qui se lève et crie au scandale. Le juge a beau frappé, rien n'y fait, Sean hurle et la gamine pleure plus fort. Alors les aurors interviennent, et leurs mains puissantes collent aussitôt l'adolescent sur sa chaise et le secoue. Sylar cille à côté de Aidev mais son oncle le retient d'un seul regard.

Le juge tousse, un peu désorienté. Ça fait plusieurs séances qu'ils se voient. En quatre mois, il n'y a eut pourtant que deux séances, les mois ayant été rythmé par les procédures interminables pour l'évaluation psychologique du jeunes hommes. On enferme pas un gamin au hasard, il faut être sûr, et à présent, tout le monde est convaincu que Sean Abel Blake est un danger pour la société. Il n'y a qu'à voir le filet de bave qui a coulé de sa lèvre. Ses pupilles dilatées indiquent son état de stress intense. Il est en pleine crise, pense Aidev, mais ça, personne n'ira le souligner. Sean, lui, ne cille plus. Il a les dents serrés, il grogne parce qu'il a mal à l'épaule, parce que l'auror qui le tient le sert trop fort, et qu'il n'a qu'une envie : le bouffer sur place. L'attraper et lui tordre le cou. Aussi, c'est difficilement que son attention se porte sur le juge qui se racle pourtant la gorge, ramassant les papiers qui lui parviennent du conseil du magenmagot. La presse n'en peut plus : on veut savoir. On veut tous savoir ce qui va advenir de cet enfant, ce diable à masque juvénile. « En vue des derniers événements, de vos propos déclarés, il me semble que le jugement soit déjà tombé. »

Chaque mot est bien articulé, pour que Sean comprenne, mais que peut-il comprendre d'autre qu'on va l'enfermer dans une cage à chien, perdu sur une île? Il les déteste, tous. Il les déteste d'autant plus qu'il ne peut pas voir Sylar mais qu'il le sait dans son dos, et qu'il n'a qu'une envie : lui dire au revoir. Juste ça. Il ne demande pas grand chose que ce petit corps entre ses bras. Alors qu'importe. Il cache l'angoisse derrière un masque furieux, un masque de guerrier terrible, tenu par les bras et les pieds enchaînés entre eux. Il les déteste tous autant qu'ils sont. Un jour, ici, ça brûlera. « Les propos de monsieur Sean Abel Blake, je cite 'Il n'y a pas de mal à faire du mal à qui est né pour cela ; et je ne vois pas plus de mal que cela à couper les doigts d'une fille qui jouait de toute façon faux un bon morceau', ajouté à 'une sang de bourbe de moins, cela ne ferait pas de mal à la société londonienne', ainsi que son acte de torture volontaire, ont décidé la cours. Ainsi, la Cours du Magenmagot déclare que, ci-présent Monsieur Sean Abel Blake est condamné à deux ans de prison ferme à Azkaban. Aurors, emmenez-le. »

Et le juge ferme les yeux, comme un Ponce Pilate s'en laverait les mains. La prison tuera l'enfant, pour ne laisser que la mauvaiseté, mais qu'importe. Ce n'est pas lui qui décide.

À la fin de ses mots, Sylar s'élève et hurle, jure, alors que de son côté Sean se débat, cherchant à voir ce frère qui se débat comme lui. Pour voir ce petit ange une dernière fois. Alors Sean gueule à s'en user les cordes vocales, il hurle son prénom et seulement son prénom à lui jusque dans la cellule où on l'enferme. Petite, il s'accroche aux barreaux et hurle encore, il hurle jusqu'à en avoir les larmes aux yeux quand on le tire en arrière : « SYLAR! SYLAR! ». Dans le tribunal, Aidev et Leonard attrapent l'enfant et sortent, suivis de Thomas. Aidev ramène finalement les deux enfants au Manoir Blake alors que Leonard tourne le dos, restant sur place.

« C'est une petite peine. » murmure une voix qui vient de dans son dos. Leonard se tourne, haussant un sourcil et voit Duncan Hemmington. L'irlandais n'est accompagné de personne, pas même de son fils. « Ce n'est pas tant la peine qui me désole, c'est que ce soit Sean. » L'irlandais reste silencieux un instant et hausse les épaules finalement, parce qu'il n'y a rien à rajouter sur cela. « Il sera sans doute transférer dans la nuit, avec le dernier convoi. Ton frère y est encore, non? » « Oui, et non. » Leonard se racle la gorge, une nuée de personne passant devant lui alors qu'il est encore dans le tribunal. « Logan est en cellule d'isolement huit mois sur neuf. » « ...pas de chance, alors. » « En effet. » « Que comptes-tu faire? » Leonard reste un peu bête. Que faire? Il pose ses yeux vert sur l'irlandais aux yeux noirs, et hausse finalement les épaules : « L'attendre. »










Sean Abel Blake

Sean Abel Blake
SORCIER.

► MESSAGES : 111
Mémoire de Sean Abel Blake. #Mer 30 Mar - 3:50







BE AFRAID OF THE DARKNESS, SEAN.
Il est de notoriété publique que Sean Abel Blake ait été le plus jeune résident d’Azkaban, l’ayant intégré alors qu’il venait de fêter son seizième anniversaire, en 2004, après un jugement de quatre mois. Si en temps normal une telle chose ne se produit pas – on ne puni pas un adolescent pour avoir couper les doigts d'une jeune fille par de la prison, les propos tenus par le jeune homme lors de ses interrogatoires, son comportement devant le Tribunal du Magenmagot et surtout son manque de culpabilité flagrant ont fait qu’il fut jugé comme un adulte alors qu’il n’était qu’un adolescent. Par exemple, on considère que Azkaban a fait de Sean Abel Blake ce qu’il est actuellement – un monstre.




DOSSIER MEDICALE DE SEAN ABEL BLAKE.
MATRICULE ##69-2.

exécutant: Dr. Oswald Heisenberg.

TYPE: M-CAUCASIEN
TAILLE: 1.84
POIDS: 78kg.
YEUX: vert [jaspe nervuré malachite]
CHEVEUX: brun
GROUPE SANGUIN: O
RHÉSUS : -
APTE
SIGNES PARTICULIERS :- cicatrices anciennes; au niveau de la clavicule gauche, due à des sortilèges de coupe – pensons à des sectumsempra mal guéris / perforation circulaire au niveau de la sixième côte gauche due à une arme blanche non reconnue / longue cicatrice sur sa hanche droite due à une coupure profonde avec un couteau / scarifications diverses sur les poignets en forme de traits, marques de saignée sur les bras / cicatrice au tibia droit d'une fracture ouverte ancienne – âge approximatif 12 ans
- cicatrices nouvelles; cicatrice filiforme et fine sur la gorge – blessure auto-infligée le 13/07/2006 / traces de morsure sur les épaules / déboitement de l'épaule droite / cicatrices au niveau du dos filiforme - coup de couteau du 24/05/2006
tatouage 1 : sur l'omoplate droit, écriture gothique noire « R E A L »
tatouage 2 : un if sur sa hanche droite jusqu'à son épaule
tatouage 3 : soleil sur la gauche du nombril
tatouage 4 : cercle épais noir doublé sur l'avant-bras gauche
tatouage 5 : un S sur le haut de la cuisse gauche
tatouage 6 : un « fou » - pièce d'échec – tatoué sur la cheville droite

DIRECTION: GAUCHER
ENDURANCE: XXXX>
PROFIL PSYCHOLOGIQUE:
- résultat aux évaluations de quotient intellectuel – 2006 : WAIS 138,
- résultat aux évaluations de précision, justesse et sensibilité: WAIS 96.
- résultat au test de Rorschach : -griffonnée- kinesthésie humaine forte – griffonnée – crise d'angoisse à la planche III ( → voir rapport page 5 et 6, et cassiers B#69-2 et enregistrements A.02 à E.41 )
- résultat au T.A.T: réactions planche : 3BM, 4, 5, 7BM, 8BM, 11, 13B, 13MF → repasser T.A.T 3 fois – crise planche 4, 8BM, 13B. ( → voir rapport page 7, 8, 9, et cassiers B#69-2 et enregistrements F.12 à T.55 )
- résultat de l'examen psychopathologique: ...
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Sean Abel Blake

Sean Abel Blake
SORCIER.

► MESSAGES : 111
Mémoire de Sean Abel Blake. #Lun 22 Aoû - 4:07




first step in hell,
Un dernier coup de matraque derrière le crâne assomma net le premier de la file, un peu agité. C'est méfiant que Sean s'avança, et il se tint tranquille comme il ne voulait pas être frappé. Il observa les mains du gardien qui parcoururent son corps, palpant comme s'il avait pu emporté quoi que ce soit des cuisines, puis on le laissa entrer dans le petit wagon magique qui partirait quelques heures plus tard pour Azkaban. De tout le bus, Sean avait le visage le plus fin et le apeuré. Il n'avait que quinze ans, et il reconnaissait dans certains visages les hautes figures des dernières semaines, et ça n'était pas pour lui plaire qu'il se retrouva assis à droite d'un demi-géant au visage impassible, qui ne lui jeta pas même un regard. Sean ne le dévisagea pas plus longtemps, un seul coup d'œil lui suffit, et il observe les détenus autour de lui. Sean n'est pas bête, il sait que parmi eux, une majorité voudra sa peau, tôt ou tard, et l'aura peut-être. Il repère un homme, particulièrement louche, puis finalement, ses yeux se posent sur ses genoux qu'il sert. On raconte tellement de truc sur Azkaban, sur la prison... Il fronce légèrement les sourcils, en sentant les larmes lui montaient aux yeux, mais il ne pleur pas. Il ne peut plus pleurer ni faiblir. S'il devient faible, alors on lui cassera les genoux. Il sert doucement les doigts, chassant d'un reniflement discret ses larmes qui sèchent. Il faut qu'il soit fort, fort et prudent, parce que personne ne sera gentil avec lui, et il le sait. Il ferme les yeux, sa tête ballotte au rythme de la barque sur laquelle les gardiens ont chargé le convoie, et il reste calme, silencieux. Le voyage ne commencera vraiment qu'aux portes d'Azkaban.

Il rouvre les yeux dans un sursaut, affolé, il regarde autour de lui, mais il ne voit rien que la nuit et la haute tour qui déchire le ciel. Des détraqueurs volent aux étages les plus hauts de la prison. Sean se rappelle, et il baisse les yeux. Un ordre est aboyé, il ne l'entend pas mais tout le monde se lève, alors c'est d'un bond qu'il se dresse sur ses jambes. Il prend place dans sa file, et reste bien droit. Il avance au rythme imposé par les gardiens, et suit le groupe qu'on lui donne comme un animal bien docile. Il est tout fin Sean, petit aussi comparé aux autres détenus. Il est beau et imberbe, un ange sombre au pied de l'enfer qui attend. Son regard vert cherche une issue, mais il sait qu'il n'y en aura aucune pour lui. Un coup dans les genoux lui rappellent qu'il n'est pas seul, il lâche un grognement de douleur et jette un sale regard au gardien, se mettant alors à suivre le groupe. Ses yeux verts détaillent les hautes portes d'Azkaban qui très doucement s'ouvre, dans un bruit de métal pas encore bien graissée. Il entre à l'intérieur, et l'odeur de souffre et de fer rouillé lui remonte dans le nez. Sean grimace, se dit que ça sent la mort, et ses yeux bientôt le renseigne sur la véracité de ses propos. Il fronce nettement les sourcils en montant les escaliers qui s'enroulent autour du bâtiment comme une longue langue de fer et de pierres noires. Il pince les lèvres, avance, capte le regard insistant d'un détenu sur ses reins, mais ne dit rien. Au moins, il saura que de lui il doit se méfier.

La montée est longue, épuisante. Les marches sont trois centaines si ce n'est plus, et les courbatures du bateau se font rapidement sentir chez chacun des détenus. Sean avance pourtant facilement. Son jeune âge et son poids aident, alors que la plus part de son groupe ont déjà vu trente ans de leur vie. En haut, ils sont tous arrêtés. Sean se penche sur le côté, ses yeux cherchent comme il ne connaît pas, et il sert les dents en voyant que l'on fait déshabiller le premier détenu – entièrement – et qu'il doit entrer dans une pièce... Une douche. L'oeil nervuré du jeune Blake brille. Le réel enfer commence ici. Les détenus avancent doucement, au goutte à goutte. Bientôt vient le tour de Sean, qui retire sa chemise de prisonnier, les dents serrés en sentant le regard de la plus part des pédophiles et autres détraqués sexuels sur lui. Si une majorité des détenus sont juste des gars perdus à cet étage, il n'oublie pas le nombre de sodomite, et ça, ça lui fait froid dans le dos. Il baisse son pantalon de toile et son caleçon, d'un coup, abandonnant ses chaussures et ses chaussettes sur le sol. Entièrement nu, Sean se présente beau comme un ange sans ailes. Les cheveux bouclés tombent sur sa nuque, ses grands yeux verts sont ornés de longs cils noir. Une peau imberbe et un corps finement musclé, quelques cicatrices de bravoure ou de guerre, il est l'adolescent modèle qui aurait fait mourir toutes les filles d'ici un an. Mais tout ce qu'il fera mourir, ici, c'est les hommes, les vrais, ceux aux tatouages avérés sur les avant-bras et aux pectoraux faussement gonflés. Il pince les lèvres, attrape le baluchon serré qu'on lui tend et il avance, toujours nu, dans le couloir.

Les gardiens le jauge, haussent un sourcil, sans doute étonné de son âge. C'est vrai que cela choque, mais Sean n'y pense pas. Il ne préfère penser à rien, et surtout pas aux faits qu'il est nu devant toutes ses personnes. S'il n'est pas pudique, il a tout de même le sens de l'intimité, et ici, on bafoue tout. Il s'arrête devant la table, tend la main, et on prend ses empruntes, et on le fait également signer son entrée à Azkaban. Il est entièrement crispé, notant bien les yeux qui s'attardent de l'agent dans son dos. Il se redresse à peine, ses yeux se figent sur le visage de l'agent, sévères, puis sur son badge, et en retiennent le nom, pour finalement s'avancer dans la salle de torture – la douche. Logan n'en a jamais parlé, mais Logan n'a que rarement été en dehors de sa cellule d'isolation (dont il disait lui-même que c'était le seul endroit où on était un tant soit peu tranquille à Azkaban si on oubliait les détraqueurs).

Il s'avance vers le sas de sécurité entre le couloir et la douche. Il entre dans une sorte de douche sans parois. Un jet d'eau froide le mouille à peine, et on jette sur lui de la poudre blanche. Il siffle, fronce les sourcils, puis détourne la tête, et avance dans la douche, son baluchon à nouveau sous le bras. Ses yeux balayent la douche, et il plisse le nez en voyant que son entrée n'est hélas pas passée inaperçue. Il tourne les talons, s'éloigne mais reste extrêmement proche des gardiens, prenant le premier pommeau libre à distance. Sean pose le baluchon à l'abri de l'eau, et allume l'eau. Ses yeux ne quittent par les alentours, si bien qu'il se tourne, dos contre le mur froid. Ses yeux verts cherchent, alors qu'il frotte nerveusement ses bras avec ses mains et se lave à la va-vite. L'hygiène ne deviendra que le second intérêt de la maison. Personne ne bouge visiblement. Sean a un sourire rassuré, sortant de sous l'eau, les cheveux collant à ses tempes. Personne... Il a un sourire victorieux. Soit. Ça n'a pas l'air si compliqué que ça.










Sean Abel Blake

Sean Abel Blake
SORCIER.

► MESSAGES : 111
Mémoire de Sean Abel Blake. #Lun 22 Aoû - 18:46




nightmares are the best part of my day,
Un mois, c'était long. Sean attrapa le plateau qu'on lui tendit, et avança dans le réfectoire. La vie ici n'était pas si dure que ça. En somme, c'était une prison banale, un étage banale, avec des gens banales. Pas de grands tueurs ici, juste quelques psychopathes, violeurs et voleurs. Sean n'avait pas décoché un seul mot depuis un mois, même quand un certain loup-garou lui avait posé des questions, sur lui, sur pourquoi il était là. Sean restait tout simplement dans un silence froid, le teint terne, rendu blafard par le manque de soleil. Il était même persuadé que s'il sortait demain, ses prunelles sècheraient à la seule vue d'un rayon du soleil, tellement la prison était insalubre et humide. Il pinça les lèvres, sortit du labyrinthe de poteaux et de fils pour se diriger vers les tables. Il se posa à l'une d'entre elles, relativement loin, et commença à manger ce qui ressemblait à une purée liquide. Et blanche. Sean grimaça, mais ne fit pas le difficile. En un mois seulement il avait déjà perdu dix kilos. Ce n'était pas beau à voir. Aidev était venu le visiter la semaine d'avant et lui avait bien spécifié de manger, quitte à vomir, mais manger au moins. Sean serra les dents, soupira, et commença à avaler la texture qui avait tout de ragoûtante. Cette prison était un enfer. Il baissa les yeux sur son assiette, calme. En face de lui, le même garçon que tout à l'heure se pose. Un loup-garou en vue de l'inscription sur sa chemise de détenue. Sean l'observe, puis baisse les yeux et recommence à manger, rabattant ses jambes sous son banc. Il ne veut rien avoir à faire avec les autres. « T'es là pour longtemps alors? »

Sean s'arrête de manger, relève le nez, le regard dur et froid qui impose un silence, mais le loup-garou ne cille pas, d'ailleurs il n'est pas sûr de comprendre véritablement le message. « T'as plus de langue? » Sean se crispe, sert les dents, puis finalement baisse le nez sur son assiette et se gave de cette infâme potence, la manger à se faire vomir, c'est ce que tu lui as dis Aidev. « Si tu veux, tous les deux on peut être amis... T'as pas beaucoup d'amis. En prison t'as besoin d'amis. » « J'ai... » siffle Sean, excédé « j'ai tout sauf besoin d'amis. » Le loup-garou hausse un sourcil, pas sûr de comprendre, puis se racle la gorge : « Tu..? » « T'es juste qu'un putain de chien de merde. Me parle pas et me touche pas. » Aussitôt le loup-garou se lève, attrapant le col du jeune Blake, le soulevant sans peine. Il le fixe, le dévore du regard, prêt à le tuer, mais Sean ne cille pas. Dans ses yeux, une autre lueur s'est allumé. C'est celle de la maladie, de la haine qui dévore et qui lui fait dire des choses qui surpassent sa pensée. « Un sale chien... moi? » Sean le fixe, et il rit, il rit comme un dément, son rire est immense, grave et chaud, si bien que la plus part des tablées se retournent vers eux. Sean lève sa main, et la pose sur la joue du loup-garou, le fixant de ses yeux verts nervurés : « Tu me lâches, sinon je t'arrache les yeux, pigé? »

Le loup-garou a un rire à son tour, mais Sean ne rigole pas, lui, il est sérieux. « Va bouffer les os de tes morts...! » C'est un grand coup dans la face qui fait reculer le loup-garou. Sean retombe sur le sol, lourdement, se relevant. Un coup de pied rapide fait claquer sa mâchoire et il roule sur le sol, sur cinq bon mètres, s'éclatant contre le pied d'une chaise. Sean gronde, se relève. Ses yeux ont quelque chose de différent, son odeur aussi, et ça le loup-garou l'a bien compris. « J'vais t'faire bouffer le béton de la prison... » siffle Sean, qui attrape un couteau. Autour on s'agite un peu, on recule, car on ne sait jamais ce que ça peut donner. Les gardiens haussent un sourcil, sans vraiment voir la petite silhouette de Sean au milieu des taulards. Ils ne comprennent pas, et ça donne le temps à Sean se faire tournoyer le couteau entre ses doigts, rapide et vif. « Pose ça. » ordonne le loup-garou, mais Sean n'écoute plus, et n'écoutera plus personne que son instinct, son instinct qui lui hurle de se sauver, de courir, ou encore de frapper. Le loup-garou approche, le regard sombre, lève la main pour attraper le poignet du jeune homme, mais Sean est plus rapide car plus jeune, et le couteau s'enfonce rapidement dans la gorge du lycanthrope, en un coup précis et sans appel, puis Sean recule, couteau en main. Le loup-garou tombe à genoux, pose ses mains sur sa jugulaire qui se referme mais saigne quand même. L'alarme résonne, et les gardiens débarquent. Le regard de Sean glisse et se pose sur les gardiens armés qui s'approchent. Le couteau glisse entre ses doigts, habile. Il a toujours eut quelque chose, un don peut-être, inné, pour les armes blanches et la musique. Une dextérité particulière, de longs doigts agiles et rapides. Le couteau devenant finalement l'arme la plus dangereuse qui soit dans sa main. « Pose-ça! » Sean le fixe, les regarde, fronce les sourcils. « Pose on te dit! » Son regard s'assombrit nettement. Poser quoi? Un coup de matraque derrière lui ne lui donne pas la réponse et il tombe lourdement sur le sol, à genoux, le genou gauche en miettes ou presque. Il se retourne, rageur, envoie la lame perçait la peau du mollet du gardien, quand trois autres attrapent et maintiennent le garçon à terre. Et il hurle, il hurle à s'en déchirer les cordes vocales, lui qui n'a pas parlé pendant un mois, il hurle à en pleurer qu'on le laisse, qu'on le lâche. Une seringue enfoncée dans la jugulaire à la va vite le calme aussitôt, le plongeant dans un état de semi-conscience. Ses paupières lourdes glissent sur la surface de ses iris verts jaspe et malachite, et il plane. Doux moment. Deux gardiens le soulèvent par les épaules et on le traîne, on l'évacue. Il apprend doucement la discipline, et son cerveau marche dès lors au ralentit. Les connexions ont du mal à se faire, et il n'est même pas sûr de reconnaître l'endroit où il passe.

« Une semaine de cachot, ça lui f'ra du bien! » siffle le gardien. « Dire qu'il a planté Peter... » « C'est qu'un sale petit con. Un branleur de Blake, ouais! » « Faut pas s'étonner, quand tu vois son oncle. » « Celui du sous-sol? » « Ouais. » « Ouais, vu comme ça... » La discussion ne l'atteint même pas. Évanoui mais vivant, il roule sur le béton où on le jette et se retrouve plongé dans le noir, nu. Il sait qu'il est nu car la pierre froide râpe sa peau quand il glisse sur la pierre. Le cachot. L'odeur d'eau croupie et de rien. Le noir, l'abîme. Sean ferme les yeux. C'est peut-être ici, le paradis, à Azkaban. Le cachot.

[..]

Allongé sur le sol, les bras en croix touchant les deux murs, et les jambes relevaient, posaient sur la pierre, l'endroit n'est pas spacieux, ni même confortable. Les yeux fixaient sur une petite fente haute, une ancienne meurtrière sans doute, Sean réfléchit. Ses iris verts ne savent plus s'il fait jour ou nuit, parce que même lorsque le soleil brille à Londres, il ne fait jamais jour à Azkaban. Il en déduit pourtant au fin fil de jour qui perce la muraille que dehors, il doit faire nuage, et que donc il doit faire jour. Il respire calmement, ses poumons se gonflent de toute la crasse et toute la pisse que ceux d'avant lui ont mis ici. Il serait plus logique de se tenir debout, bien droit, afin de ne pas entrer en contact avec la merde qui traîne sur le sol, mais il sait déjà que tout ça est inutile. La merde ou le sang, ici, ça n'a pas vraiment de valeur. L'immondice est repoussé à l'amputation, l'immondice n'est pas celle des hommes mais des prisonniers. La légère bise qui soulève ses cheveux, c'est le froid des pierres, le souffle de tous ceux qui sont morts ici, entre ses murs, et tous ceux qui continuent à mourir, de faim, de soif, de maladie. Il les entend parfois, qui parle, chuchote à son oreille, et il sourit en imaginant leur visage sans dents et leurs corps squelettiques. Des démons d'un autre temps, de ceux qui ont été enterré entre les pierres, ou dans le jardin noir autour d'Azkaban. Toutes ces personnes qui ne lui font plus peur et qui habitent ses cauchemars et sa réalité. Il rouvre doucement les yeux, entendant des bruits de bas. Il est blanc de poussière et du manque de soleil. Pâle comme un beau cadavre, jeune et conservé, quoi qu'un peu maigre comme on lui voit un peu les côtes. Les pas s'éloignent, alors il ferme à nouveau les yeux, se concentrent sur les chuchotements des morts, le fin clapotis de l'eau qui ruisselle le long du mur humide et se déverse pour croupir en flaque sur le sol de béton et de pierres. Son coeur, aussi, il l'entend, il le sent battre à l'intérieur de sa poitrine, et il se dit que c'est beau, ce petit son, ce petit son de vie, et sur le moment, il a l'intime conviction que ça sera le dernier son qu'il entendra dans sa vie : le battement de son coeur qui diminue, diminue, diminue, jusqu'à s'évaporer, et s'éteindre, comme une flamme soufflée, ou alors la fin d'un concert. Un concert d'enfer.

La porte s'ouvre, rompt le bon rythme et Sean ne se relève même pas. Il ouvre les yeux, regarde, dévisage. Il a mal aux yeux, mais il ne ferme pas les paupières. On l'attrape par les bras et on le traîne sur le sol. Il reste ivre, anéanti quelque part. On le retourne, face contre sol. Il entend une voix, mais elle est lointaine et elle ne veut rien dire. La seule réponse qui sort c'est « 96-2 », et on le retourne à nouveau. On le pousse dans les douches, mais ce n'est pas une douche habituelle, parce que c'est un long jet tenu par un gardien qui le décrasse. Il ne cille pas, reste debout parce qu'on lui dit, se tourne, se retourne. Il a le cerveau en vrac, les neurones qui ne communiquent plus, les synapses rompues. Il aimerait juste s'allonger et dormir, mais on ne lui laisse le temps de rien. Un gardien s'approche, lui jette une serviette. Il vacille, son genou gauche toujours douloureux, mais comprend et s'essuie. Les affaires suivent. Il est un petit pantin, ailleurs et docile, un enfant. On le pousse à nouveau, le bouscule, et il suit la cadence, comme une feuille poussée par le vent. La porte derrière lui se referme, lourde, il se retourne, son regard observe. Il n'est pas seul.

… De toute évidence, ce n'est pas la bonne cellule.

« Tu t'appelles comment, gamin? » souffle la voix rocailleuse derrière l'adolescent. Sean n'est pas encore tout à fait remis, alors ses yeux cherchent dans l'obscurité de la pièce qui parle. Un moment il croit encore que c'est un démon qui lui parle, une petite voix dans son cerveau, mais non, cette fois-ci c'est bien réelle. C'est une montagne, un visage étrange, un faciès sombre que les années ont marqué, qui se détache du mur. Des épaules larges comme deux fois Sean, un regard clair, gris clair, qui forment comme deux lunes dans la pénombre. Sean recule, dans un réflexe de survie, et son dos tape contre le mur alors que le géant se penche au dessus du gamin. Sa main est immense, et si dans le crâne de Sean tout ne marche pas, il comprend rapidement qu'il y a là un danger, et que cette main va lui faire mal, très mal. Il se crispe, rentre la tête dans les épaules en baissant les yeux, évitant de fixer ce visage d'homme qui s'approche et s'arrête, si proche qu'il en sent l'haleine putride lui balayait le visage. « Je t'ai posé une question », une pause, « gamin ». Sean ferme les yeux, tente de se calmer, mais cet homme est trop proche. Il commence à trembler, ses jambes se secouant doucement, en silence. « Sean », souffle l'adolescent, « Sean Abel Blake ». L'homme en face a un grand rire gras, un rire sardonique qui ne rime avec rien, aucun sentiment ne s'y attachant. « Moi c'est Judas Blackburn. Retiens mon nom, car tu m'appartiens. » Et l'homme recule d'un pas, lentement, observe et jauge l'adolescent, ce met succulent qu'on lui a offert ce soir. Il a un sourire en coin, calme et doucereux. « Tu dormiras en bas. »

Sean ne dit rien, il ne bouge pas non plus. Le seul pas qu'il fait est interrompu par la main de Blackburn qui le saisit au col, puis au menton, et le lève sans douceur. L'oeil gris le jauge, juge quelque part aussi. C'est un beau morceau, voilà ce qu'il se dit, et Sean le sait pertinemment. « Ils t'ont foutu une dose? » Une dose? Sean lève doucement ses mains, les pose toutes deux sur la main large du détenu et recule, un peu, à peine. « U-une... » Judas a un petit rire alors qu'il relâche le menton du garçon. Sean vacille, et finalement s'avance vers son lit. Il sait bien comment tout ça va finir, il pourrait rester proche de la porte, mais elle est fermée, et personne ne viendra l'aider. Il aimerait tellement s'allonger. Il jette un regard à Judas qui lui-même le fixe, et finalement Sean se couche dans son lit, se terrant dans un coin, tirant sur la fine couverture trouée, se couvrant avec. Judas l'observe, le déguste du regard, et finalement il monte dans son lit, oubliant ce soir l'envie de bousculer le garçon. Pas ce soir, non, mais bientôt, oui...










Sean Abel Blake

Sean Abel Blake
SORCIER.

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Mémoire de Sean Abel Blake. #Mar 23 Aoû - 0:21




bleed like a virgin, n16 rape+blood
Le matin, un appel. Le soir, un appel. On se croirait dans un camp de concentration, se dit Sean. Droit devant sa cellule, les mains ouvertes devant lui, des officiers passent entre eux, palpent, touchent, foutent leur paluche partout pour être sûr que rien n'est passé, puis ils s'en font, peu à peu. Les chiffres sont récités, un à un, et Sean répond au sien, comme tous les autres, par un « Présent » dur, qui écarte toute la possible puérilité de la chose. On est pas à l'école ici, et la gueule blafarde des prisonniers le confirme : on ne s'amuse pas, même pas pendant l'appel. À droite de lui, il y a Judas qui répond à son nom, son chiffre, son code barre spécial, incrusté sur sa nuque. Le regard de Sean s'accroche à la face du géant, puis se détourne en sentant qu'il le fixe trop longtemps. Il fronce nettement les sourcils, comme on leur dit de rentrer dans leur cellule, leur cage. Sean soupire, recule, et laisse passer Judas devant lui. Son regard s'attarde sur lui. Son dos, ses épaules, ses hanches. Cet homme est un monstre de muscle et de puissance, une sorte de machine à tuer, mais enfermé. Un animal rongé de douleur et de passions. Sean grimace finalement et entre dans la cellule. Une main forte pourtant lui attrape l'épaule et le tire en arrière. C'est le voisin, Buckles, James. Un violeur d'enfant, selon les rumeurs. Sean se crispe, et le fixe. Buckles a un sourire amusé, langoureux, dévorant. Le même sourire qui parfois se dessine sur les lèvres de Judas. Sean sert les dents, relève la main et fait retirer la main de James de sur lui. « Me touche pas... » « Et pourquoi? » Buckles se rapproche, l'accule contre le mur. Sean gronde, relève le nez, le fixe. Il a seize ans, il est beau, il a tout pour attirer ce genre de type, il le sait, mais jusqu'à maintenant il a réussi à échapper à Judas, alors ce n'est pas James qui l'aura. Il le laisse approcher, légèrement, l'observe. « Je vais te... » siffle Sean, interrompu pourtant par un : « -ah! » Une main sur l'épaule de Buckles sert tant l'os qu'il craque. Sean relève le nez, pose ses yeux verts sur la face de Judas qui vient d'apparaître. « Tu joues à quoi, Buckles? Tu veux quoi? » « R-ri-rien! » Il couine, comme un animal. Sean recule et rentre dans sa cellule, se maudissant intérieurement.

Judas rentre également, à sa suite, laissant Buckles sur le sol. Il se pose au petit bureau en face des lits superposés. Sean, lui, est allongé dans son lit, dos au mur, et ses yeux verts se fixent sur le dos du géant. Il le détaille pour ne pas se faire avoir. Il reste ainsi de longues minutes, puis finalement une ou deux heures. Il ne sait plus le temps, il n'y fait pas attention. Il a appris à vivre à la seconde, parce que ceux sont ici les secondes qui sauvent, pas les heures. Finalement les lumières faiblissent dans le couloir et les gardiens passent pour fermer et verrouiller les lourdes portes du quartier. Judas se lève de son bureau et grimpe dans son lit, crissant sous le métal des ressorts. Sean ne ferme pourtant pas les yeux. La porte se ferme, il entend le cliquetis métallique des clefs et les pas qui s'éloignent jusqu'à la prochaine porte. Ses doigts se resserrent sur la couverture qu'il tient contre lui, comme une protection magique. De très longues minutes s'écoulent. Ses paupières se font lourdes, mais Sean lutte pour ne pas s'endormir, pour ne pas sombrer. Son sommeil peut lui être cher. Il pince les lèvres en entendant le lit qui craque, en haut, mais rien. Les minutes sont longues, à nouveau, et le silence pesant. Le doux sifflement du ronflement de Judas le renseigne, mais il est méfiant. Il attend encore, puis finalement, c'est le silence qui gagne, et la fatigue aussi. Il ferme les yeux, doucement, clignote encore dans un geste désespéré, mais la fatigue se fracasse sur lui, et il s'endort comme une masse. Un chaton délicat dans un monde de chiens assoiffés.

Il ne rêve pas, ne cauchemarde par non plus. Il est tranquille dans son lit, paisible malgré la peur qui reste toujours quelque part, que quelque chose lui fasse pas, que Judas ne le dévore finalement, comme l'a fait Lester Grey. Il déglutit, mais son sommeil reste intacte. Quelque chose bouge autour de lui, mais ça ne le réveille pas. Il glisse sur le ventre, attiré par quelque chose, et son lit s'affaisse doucement. Ses yeux clignotent, il émerge difficilement de ce qui était son sommeil profond. Le souffle chaud sur sa nuque pourtant le réveille aussi sec et il se redresse d'un coup sec. Deux mains fortes attrapent ses épaules et le colle au matelas. Une main lui maintient ainsi la joue contre le drap, l'autre glissant sous le tissu de sa chemise, la repoussant de sorte à voir la chaire dessous. « A-ar-rrêtes... » « Ssssch Sean, ssch... » un sourire malsain s'est dessiné sur les lèvres du détenu, « tu sais que personne ne viendra t'aider, que tout le monde s'en fout, et tes cris ne feront que jeter un peu plus de ridicule... Ne te débat pas, ça ne sert à rien qu'à te faire plus de mal encore. » Il panique, l'enfant, et Sean tente de se retourner, se débattant, ses mains cherchant à attraper celles de Judas, la retirer de sur sa nuque, mais toutes ses tentatives sont vaines. Et il sent les doigts qui parcourt son échine. Il frissonne de dégoût, et quand il sent que la main repousse également son pantalon, il se crispe, remue ses hanches pour qu'il cesse. Il sent ses yeux se remplirent de larmes, il sent que ça va faire mal, très mal s'il se débat, mais il ne peut pas accepter. Il ne peut pas accepter ça. Ses jambes s'activent, et un coup de pied mal placé dans les côtes de Judas font grogner le Blackburn qui sert davantage alors la nuque de Sean, collant ses hanches aux siennes, se frottant vulgairement à son postérieur. Il n'a pas honte, Judas. Après tout, Sean n'est qu'une sorte de pucelle à déflorer, et il ne demande que ça. « J-Judas, s'il.. s'il t-te p-plaît... » Il sanglote sans larmes, il sanglote car il perd la respiration en sentant la virilité de Judas contre lui, et il va vomir, c'est sûr, il va rendre ses tripes.

Judas relâche à peine sa nuque que Sean se débat à nouveau, et c'est sans surprise qu'un coup de poing le frappe, l'assommant sur le champs. Le nez en sang, il sent le doux fluide rouge glissait le long de son sinus et noyait sa bouche et le drap où sa tête a atterrit. Il ouvre la bouche, un instant, mais c'est juste le temps pour lui de sentir les mains de Judas le redressait. Ailleurs, tournant pratiquement de l'oeil, il se laisse faire, guider, et puisqu'il n'y a aucune réponse, Judas prend. Il relève ses hanches, plie ses genoux sous lui, le met en position de s'offrir quand Sean n'est déjà plus là, quand son esprit vole et va rejoindre les démons et les chuchotements. Comme ça, Sean est beau. Sa colonne toute tortue se tend, ses bras agrippent machinalement le drap quand Judas se presse contre et en lui. C'est en plusieurs coups de reins durs qu'il possède l'adolescent. Sean pleur, tout simplement. Les dents serrés, les larmes qui tout à l'heure bordaient ses paupières glissent à chaque impulsion des hanches de celui qui le ravage. Il bloque sa respiration, et quand il doit remplir ses poumons, il lâche un gémissement plaintif, douloureux, et ceux qui fendent le coeur, et il pleur comme un enfant inconsolable, d'une douleur. Judas l'a déchiré à l'intérieur, pas juste dans la chaire non, mais ailleurs. Il avait cru qu'il pourrait y échapper, mais à croire que le cachot est le seul endroit où il sera toujours en sécurité. Il ferme les yeux, des haut-le-cœur le prenant de temps à autre, mais rien. Il goutte de sa langue le sang qui coule de son nez, oubliant celui qui noie l'intérieur de ses cuisses, et Judas, lui, se démène à serrer ses hanches si fines entre ses doigts, à les serrer à lui laisser des marques bleutées de doigt, des hématomes amicaux et passionnés.

Chaque coup de reins est un supplice, un poison que l'on amènerait plus loin. La douleur n'existe plus. Le corps engourdi par les endorphines, Sean renifle, se laisse balloter, sa tête tapant contre le drap à chaque coup de butoir plus puissants que le précédant. Il lâche des plaintes, des mots, des « j'ai mal », mais Judas ne l'écoute pas. Les pleurs, le sang, tout ça, ça n'a aucune valeur. Sean mord dans le drap et se laisse faire, les hanches éclatées par les reins de Judas. Il souffre, il a mal, mais ce n'est que le début, il le sait. Finalement, quand Judas vient en lui, il finit par tourner de l'oeil et s'évanouir dans le lit.

Judas n'arrêta pas cette nuit.











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