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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Sam 4 Juin - 21:14 |
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| Changer de dortoir était l’une des pires choses qui me soit arrivée en cinq ans. Déjà parce que je ne savais pas où j’allais mettre les pieds, ensuite parce que tout mon quotidien allait être chamboulé. Mais ça, la directrice s’en fout, comme elle se fout de mon handicap. Tant mieux, d’un certain côté. Il y en a au moins une qui me traite comme une personne normale. Mais tout de même… J’aurais préféré ne pas avoir à changer de dortoir. J’étais très bien, à celui des Gryff. J’avais mes petites habitudes. Je me repérais sans soucis. C’était bien simple, pour un peu, on aurait eu l’impression que j’y voyais parfaitement alors même que ce n’était pas le cas. Là… Un profond soupir s’échappe de mes lèvres alors que j’achève de défaire mes bagages. Lequel c’est, déjà, mon lit ? Le cinquième à droite en partant de l’entrée de la pièce. Mais de l’armoire ? C’est où, déjà ? Merde… Voilà que je suis perdue dans ce qui est mon nouveau chez moi.
« Merde, merde, merde… » marmonné-je.
Je ne sais même plus où se trouve la porte d’entrée par rapport à l’endroit où je me trouve. Comme cela m’arrive parfois, je me laisse envahir par une profonde déprime et me laisse glisser au sol, les genoux repliés, la tête dans les bras, des sanglots silencieux baignant mes joues de mes larmes. Je savais que rien ne serait simple, cette année. Je l’ai compris au moment même où cette salope – il n’y a pas d’autres termes – a édicté ces nouvelles règles. Je ne peux m’empêcher de la maudire de façon silencieuse, bien sûr. Après tout, il pourrait très bien y avoir dans la pièce quelqu’un qui l’apprécie…
A cette pensée, je relève la tête : « Il y a quelqu’un ? » demandé-je.
Mais non, rien. Seul le silence me répond. Je suis définitivement seule dans cet immonde dortoir. Avant, nous étions certes dans un dortoir, mais tellement plus chaleureux… Là, bien que je ne puisse voir, je sens la froideur de la pièce. Je ne me suis pas encore installée sur mon nouveau lit, mais je me doute bien qu’il n’aura pas le confort de celui que j’occupais avant. Une brusque envie de rentrer chez moi s’empare de moi. Mais je ne le peux pas. J’en ai entendus certains se plaindre des sévices subis parce qu’ils avaient essayé de ne pas revenir. Il ne sert donc strictement à rien d’espérer pouvoir me barrer d’ici. A rien…
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Patricia Smirnoff
► MESSAGES : 94 Dim 5 Juin - 14:39 |
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| Avec la "restructuration" récente du Château et de ses moeurs, Patsy ne savait plus très bien où était qui et qui était où... Il fallait dire qu'elle se foutait bien de savoir qui avait le sang bleu, rose ou vert, elle, tout ce qui l'intéressait, c'était leurs performances sur des balais. Ca et ses chouchous, bien entendu... Et parmi ce petit groupe qu'elle aimait beaucoup, il y avait son filleul, toujours prêt à faire des bêtises, ce qui l'arrangeait bien. En effet, Patsy voulait faire un tour au concierge et avait besoin de son filleul pour mettre au point son plan machiavélique. Ce fut donc après avoir demandé à un élève où se trouvait les dortoirs des Sangs-Mêlés que Patsy pénétra dans dans un deux, espérant fortement y trouver sa petite tête blonde. Seulement, il n'y avait personne à part une blonde, accroupie sur le sol, aux prises à de sacrés tourments, si on en croyait son expression du visage... "Et ben alors... Youhou, chérie-chérie ? Ca ne va pas ?" Oui, Patsy était de bonne humeur aujourd'hui... Pour une fois, ses premières années avaient mangé à leur faim et aucun d'entre eux n'était tombé d'inanition durant son cours. Bon certes, elle n'était pas étrangère à cette pyramide de donuts qui se retrouva comme par magie dans les vestiaires des Sangs-de-Bourbe... Et elle n'était pas non plus étrangère à ce petit mot qui disait, expressis verbis, "Le premier qui moufte, je le pends aux anneaux du terrain... Bon appétit !"... Mais à sa décharge, ces quelques douceurs toroïdales étaient bien moins chères qu'une série de médicaments et de potions pour les remettre en forme ! Mais revenons à nos moutons, dans ce dortoir de Sang-Mêlé. Patsy s'approcha de la jeune demoiselle et posa même un genou au sol puis sa main sur son épaule. "Je sais... Enfin je ne sais pas mais je me doute bien... Mais dis-toi que nous sommes qu'en septembre, ma jolie, ce n'est que le début... Fais moi un sourire, veux-tu ?" | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Dim 5 Juin - 14:57 |
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| Le bruit de talons claquant au sol résonne soudain dans ce qui constitue mon nouveau dortoir. Un bref instant, je me demande de qui il s’agit. Mais je sais que j’étais seule jusque là. En conséquence de quoi, l’origine des pas indique forcément la sortie de la pièce. Je pourrais donc me relever, et me diriger vers ce son, jusqu’à parvenir à la porte. Mais je reste prostrée. Je déteste me sentir comme ça, mais en cet instant, je me sens incapable de me relever, épuisée moralement que je le suis. Je laisse la femme – car pour porter ce genre de chaussures, ça doit forcément en être une, les drag-queen n’étant pas foncièrement bien vues ces temps-ci – s’approcher de moi et tourne la tête dans la direction approximative des pas, comme si j’essayais de voir de qui il s’agissait. Mais tout le monde sait bien que je ne peux rien voir… Je sers machinalement le poing, comme si cela pouvait y changer quelque chose alors que la femme prend la parole.
Ca ne va pas ? Non, c’est le moins que l’on puisse en dire. Je suis incapable de me repérer dans ce foutu dortoir dont je n’ai même pas encore eu de vision. Autant dire que c’est mortellement pratique… J’ai presque envie d’éclater de rire à cette réflexion, mais je n’en fais rien. Je sais de qui il s’agit. Je reconnais l’odeur de son tabac, et sa voix. Et si ce n’était que ça… J’aurais pu tomber plus mal, j’aurais pu mieux tomber. C’est la prof de vol. Matière dont je suis dispensée depuis ma deuxième année à Poudlard parce que trop dangereuse avec ma cécité. Dieu sait, pourtant, qu’en première année j’adorais ça…
« J’ai déjà été mieux… » dis-je en réponse à sa question.
Je l’entends s’approcher encore jusqu’à s’immobiliser à côté de moi et se mettre dans je ne sais quelle position pour poser sa main sur mon épaule. Serait-ce de la pitié ? Si c’est le cas, elle peut la ravaler tout de suite. Je sens un bouillonnement de rage m’envahir, mais je le ravale rapidement. Hors de question que je me montre sous ma facette vélane pour si peu.
« Avez-vous la moindre idée de ce que cela fait de devoir changer de dortoir comme ça ? Je suis incapable de me repérer, ici ! » grogné-je. « Je ne sais pas à quelle distance je suis de la porte. Je ne sais pas combien il y a de lits entre cette armoire et la sortie. Je ne sais pas non plus combien il y a de lits dans cette pièce… Tout ce que je sais, c’est l’emplacement de mon lit à l’intérieur de la pièce, mais là, à force de me retourner pour vider ma valise, j’ai perdu tout sens de l’orientation. »
Je marque un temps de silence avant d’ajouter, la tête tournée dans sa direction, mes prunelles mortes fixant l’endroit où je suppose se trouver son visage – l’haleine a du bon pour ça – et je reprends :
« Savez-vous seulement ce que c’est qu’être aveugle ? »
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Patricia Smirnoff
► MESSAGES : 94 Dim 5 Juin - 16:39 |
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| Patsy arqua un sourcil, posa un petit temps de silence puis... "Aaron Calgahry. Découverte la semaine dernière dans les cachots, tranchée comme un steack prêt pour le barbecue car elle est née moldue... Gregory Kelso. En train de se faire sucer le bonheur par cette bande de détraqueurs à Azkaban parce qu'il est "sensible"... Timmy la Boule. Ce gros plein de soupe est maintenant aussi fin qu'un haricot mungo parce qu'il vit dans les cachots, passe son temps à pleurer et refuse de s'alimenter... Melissande de St Exupery. Cette charmante bibliothécaire vit maintenant cloitrée, elle aussi dans les cachots, avec pour seules compagnies les rats et les bandimons... Olympe Hölderlin, directrice de Gryffondor, professeur d'astronomie, actuellement introuvable depuis la rentrée,son corps gît surement dans les égouts de Londres." Son ton était sec et rapide puis devint limite sournois... "Et enfin Cassandra Alinovitch. Retrouvée cette après-midi en train de chouiner car la pauvrette ne sait pas où se trouve son lit... Je ne sais pas ce que c'est d'être aveugle, chérie-chérie, mais je ne pense pas que cela soit pire qu'être victime d'un sectumsempra, enfermé à tort, anorexique, amie des bandimons ou traquée par le Ministère comme un renard par des chasseurs... Et puis entre nous, avoir la chance de ne pas connaître le visage de cette petite écervelée de Salvadore, c'est ce que j'appelle une bénédiction ! Bref, je te donne d'autres exemples ou tu as eu ton compte, tu ravales tes larmes, tu te relèves et je t'indique ton lit ?" Patsy n'était pas en colère. Elle comprenait fort bien ce que les élèves pouvaient endurer mais ce n'était qu'un début, que le commencement d'un terrible mal-être qui allait les ronger jusqu'à la mort s'ils ne se prenaient pas en main immédiatement. Curieusement, à cet instant, elle se prit d'affection pour la jeune Cassandra et se proposa d'aider la jeune fille et de lui remonter le moral, à sa façon... D'ailleurs, c'était décidé, elle ne quitterait cette pièce que lorsque cette jeune fille serait remontée à bloc et prête à dévorer le monde... | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Dim 5 Juin - 19:49 |
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| Je l’écoute en silence. L’interrompre ne servirait à rien alors qu’elle me fait l’article des personnes qui ont déjà eu maille à partir avec la nouvelle direction de l’école. Ce qui a changé par rapport à l’année dernière ? Tout. Le ministre est mort, les Mangemorts sont arrivés au pouvoir. Je ne l’ai pas vu – et pour cause – je n’en ai même pas eu la vision. Quand bien même, qu’aurais-je pu y faire ? Pas grand-chose, pour être honnête. Je ne suis encore qu’une élève à Poudlard. En dernière année, certes, mais tout de même. Et surtout, je ne suis pas ‘normale’ pour certains. Je n’ai pas envie d’être catégorisée de monstre. Je n’ai pas envie qu’on m’enferme. Mais ça, je ne peux pas le dire. Pas même à une professeure. Qui sait si elle n’est pas de leur côté et si ce qu’elle me dit là ne fait pas office d’avertissement ?
Mon envie de l’envoyer bouler est de plus en plus forte mais, présentement, je sais que j’ai besoin de son aide. Mais pas forcément de son aide consciente. Je pourrais, de fait, la forcer à partir et me guider au son de ses pas qui s’éloignent. C’est une possibilité. Mais je ne la saisirai pas. Quand elle parle de ma directrice de maison, je serre les poings. C’était une femme que j’appréciais grandement, même si, je ne suis plus sa matière, et pour cause : difficile d’observer les étoiles dans ma condition. Un sourire amer s’étire sur mes lèvres avant que la rage pure ne déforme les traits de mon visage – resté cependant humain.
« Je vous interdis de parler de moi avec condescendance. Votre pitié, je n’en ai rien à faire. »
Je cherche alors à me dégager pour me relever alors qu’elle reprend son petit discours, mais dans ma hâte, sa main restée sur mon épaule touche ma peau nue et je me fige sur place, mes yeux virant au vert. Il m’arrive, parfois, d’avoir des visions au contact, mais pas toujours. Ce que je sais, c’est que regarder dans une boule de cristal, tirer les cartes, ou lire dans du marc de café m’est impossible. Et j’ai toujours eu la sensation que cela relevait plus du charlatanisme, ou de l’accessoire inutile qu’autre chose. L’étrange brume qui sert de prélude à chacune de mes visions s’efface peu à peu, dévoilant le décor et les protagonistes de la scène.
« Il y a… Une énorme porte de bois. Elle doit bien faire… entre 5 et 10 mètres de haut. Des remparts de pierre qui sont recouverts d’algues… »
Je penche la tête sur le côté et plisse machinalement les yeux avant de reprendre :
« Vous êtes devant la porte. Mais vous n’êtes pas seule. Il y a un homme avec vous. Et un elfe de maison. »
La vision s’estompe aussi vite qu’elle est venue, laissant une fine couche de sueur sur mon front. Je me retrouve tremblante comme si j’avais couru un marathon. Une chance pour moi, je suis assise. Sinon, mes jambes auraient tellement flageolé sous mon corps que j’aurais manqué de tomber.
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Patricia Smirnoff
► MESSAGES : 94 Lun 6 Juin - 17:36 |
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| Cette petite effrontée allait connaître les foudres de Patricia Smirnoff mais un événement bien curieux arriva. Cassandra se mit à parler bizarrement et lui contait les débuts de son aventure avec le ministre italien en plein large dans la Manche. Cassandra était donc une vraie voyante, de celles dont les prophéties étaient jalousement gardées par le Ministère. La première réaction de Patsy fut de sceller la porte avec sa baguette puis d'instaurer une zone de silence autour d'elles, le tout sans mot dire... "J'aimerais que cette vision reste entre nous... Je... Je suis une inconditionnelle des excursions, c'est ma marotte. Aussi, je suis allée visiter un lieu mythique avec un vieil ami à moi... Et nous n'avons rien pris, rien touché, juste regardé avec les yeux !" Nouvelle vision de Cassandra, voyant Patsy ressortir par cette même porte avec un gros recueil illuminé... "Et je ne veux pas que cet endroit soit connu des autres, c'est... C'est compliqué, mais ce qui s'y trouve à l'intérieur doit y rester, c'est capital. Si les mangemorts apprenaient son existence, l'humanité entière pourrait y passer en un claquement de doigts... Et je pèse mes mots..." Nouvelle vision de Cassandra, voyant un jeune homme avec le même recueil à l'orée de la forêt interdite, attaqué de plein fouet par une gerbe scintillante rougeâtre. Un petit être à oreilles pointus se mit alors à hurler, déchaîna des ronces et des racines vers l'assaillant mais un trait de lumière verte l'asséna, le rendant froid, immobile, sans vie... "Tu es déjà aveugle alors je ne veux pas t'enlever la mémoire en plus, ca serait cruel, marché conclu ?" Oui, Patsy en avait des choses à cacher décidément... Et même si elle faisait tout pour passer pour une vieille bique soiffarde, elle n'était jamais à l'abri des extralucides... | |
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Cassandra E. Alinovitch
► MESSAGES : 123 Lun 6 Juin - 18:03 |
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| Elle m’assaille. Elle ne me lâche plus. A peine ma vision est-elle terminée, à peine s’est-elle justifiée qu’une nouvelle vision vient à l’encontre de ce qu’elle me dit. Je n’en dis rien, cependant, me contentant de suffoquer et de me débattre. Je veux qu’elle me lâche. Si je m’écoutais, je me mettrais à hurler. Mais je ne le ferai pas.
« Lâchez-moi » sifflé-je entre mes dents.
Je ne veux plus qu’elle me touche. Qu’elle se contente, éventuellement, de m’indiquer la sorti, ou mon lit. Mais rien de plus. Je sais que ma dernière vision, je ne dois en parler à personne. Une vie, voire même deux semble être en jeu. Qu’a donc ce livre de si précieux ? Sa justification sur ce qui concerne les Mangemorts est-elle un mensonge, ou une vérité par omission ? Je ne sais, mais je me garde bien d’en parler. Je ne veux pas en parler avec elle. Pour l’heure, tout ce que je désire, c’est qu’elle me laisse. Mais comment le faire comprendre sans vendre la mèche que j’ai vu quelque chose de plus que ce que j’ai dit ?
« Je ne parlerai de rien. Jamais… » dis-je d’une voix rauque.
J’espère que ça lui suffira. J’espère qu’elle se contentera de ça. Non, je ne veux pas perdre la mémoire. C’est tout ce qu’il me reste. Je ferme un instant les yeux et ne les rouvre que lorsque je sais qu’ils ont repris leur couleur normale. Je m’efforce de prendre de grandes respirations comme le ferait un coureur de fond pour reprendre son souffle. C’est très exactement ça. Je suis à bout de souffle.
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