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 Des dunes aux paddocks

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PROFIL & INFORMATIONS









Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Des dunes aux paddocks #Sam 21 Mai - 16:18



Des dunes aux paddocks


feat. Noisette

"MuuuUUUUhhhUUUUUmp ! Hihihi !"

Voilà déjà un bon quart d'heure que Fedorus et son petit lutin faisaient face au box de Maxime l'oliphanteau et s'essayaient un par un au barrissement. Visiblement, tout ce petit monde semblait apprécier ce moment ensoleillé, surtout Maxime qui, entre deux sons de trompette, engloutissait les bananes que le lutin lui apportait avec télékinésie. Cela faisait maintenant deux semaines que Fedorus et Noisette venaient tous les jours dans les paddocks pour y voir les animaux et les créatures qui y vivaient et bien vite, une sorte de lien s'était créée entre le pachyderme, le lutin et le sorcier.

"MooOOOOooooooOOOOOOmmmmp !"
"Houhouhou !"

Bien que Fedorus pouvait certainement paraître cinglé, cela lui faisait un bien fou de décompresser un peu. Vivre tous les jours à Ealdwic en évitant au possible d'en sortir n'était pas facile tous les jours et surtout, savoir ses mères traquées et cachées quelque part sur le globe terrestre sans avoir de leurs nouvelles le terrifiait souvent, la nuit venue. Dire qu'il y a encore quelques semaines, il était juste lui, insouciant et jouissant de ses vacances d'été vers Adélaïde. Pour tous les gallions du monde, il aurait voulu se trouver maintenant et tout de suite sur la plage. Sentir le soleil sur sa peau. Sentir aussi... Non, il ne fallait pas qu'il pensât à lui, son amour des vagues, son amant des dunes, son bel espagnol, son petit accent qui roulait ou râpait les r à vous en faire frémir sur l'instant, son regard dévorant quand il se posait sur Fedorus...

"Hummmmmm !"
"Hin ?"

Soupirant, il s'accouda sur la rambarde et laissa son esprit vagabonder, oubliant complètement où il était et ce qu'il faisait ici... Tadeo... Fedorus connaissait tout de lui, même ce dont il ne se doutait pas. Ce grand balafré était son premier amour, sa première fois, ses premières soirées, sa première cuite, son premier tout. Pourtant, il y avait une sorte d'accord entre eux. Ils se voyaient uniquement l'été, sur la plage, et évitaient par tous les moyens de parler de sentiments. La distance, même lorsqu'on était sorcier, était une vile meurtrière et c'était peut-être mieux ainsi. D'ailleurs, Fedorus s'en sortait très bien comme çà. Tadeo était son petit joyau australien. Un point c'est tout. Ce n'était pas comme si les deux sorciers vivaient dans la même ville, auquel cas, Fedorus ne pourrait faire autrement que se laisser dévorer entièrement par ses sentiments. Un nouveau soupir plus tard, Fedorus revint à lui, le sourire béat. Au fond de lui, il savait qu'il le reverrait l'été prochain et qu'en attendant, il avait ses souvenirs et son rire bien gravé dans sa mémoire et entubé dans une fiole à pensine qu'il gardait précieusement dans sa chambre.









Tadeo L. Beltràn

Tadeo L. Beltràn
ETUDIANT. ► en 3e année de SACM.

► MESSAGES : 18
Des dunes aux paddocks #Sam 21 Mai - 18:43




A droite, tout droit, et encore à droite. C'était définitif, Melchior était un abrutis qui ne savait pas son chemin, et qui avait finalement fait perdre Tadeo dans Ealdwic. Le chevaucheur eut une petite moue et regarda l'espèce de chariote grotesque qui avait tiré jusque là la pauvre wyrm affolée à l'intérieur, ne se sentant pas à l'abri dans cette caisse de bois. Tadeo avança à pas rapide vers les hommes qui commençaient déjà à décharger la caisse sur le sol, pas très loin des paddocks finalement. « Doucement! Doucement, vous allez l'affoler! » Tadeo s'insurgeait en espagnol et se frotta les tempes pour ne pas s'énerver sitôt. Il avait débarqué il y avait quelques jours mais n'avait pas vraiment quitté la cambuse de Melchior, son cousin, où il avait du se concentré sur la recherche d'un appartement ou d'une cambuse pour lui. Finalement, il n'avait rien trouvé (rien cherché?) et avait surtout découvert l'intérieur de l'Astragram, qui avait été une révélation. À l'université des Roses, il n'y avait rien de tout ça et ça rendait la chose tout de suite moins intéressante.

Londres pourtant semblait respirer quelque chose, une nouvelle liberté qui ne lui était pas permise dans les Carpates, et c'était tout ce qu'il fallait à ce grand fou d'espagnol. Les papiers de sa créature faîte, il allait pouvoir commencer plus sérieusement les cours et entrait dans l'équipe de monte sans aucun doute, comme il avait déjà croisé Huyana et que son cousin lui avait brièvement expliqué en quoi ça consistait. Il aurait aussi aimé faire partir de l'équipe de quidditch, mais il avait été clair qu'il ne pouvait pas cumuler fête et trop plein de club. Alors il avait abandonné l'idée de rejoindre le quidditch pour se concentrer sur la monte, et plus sérieusement, sur Tada qui n'en faisait qu'à sa tête, s'agitant dans sa caisse de bois, énervée que ses ailes soient ceinturées – mais c'était là les mesures de sécurité pour ne pas voir un dragon dans les airs au dessus de Londres.

« Caaalme Tada, je suis là, c'est Tadeo, tu sais...Tadeo... Voilà... » Tadeo repoussa la lourde porte de bois alors que la wyrm s'avançait, plus grande que lui malgré qu'elle fusse proche du sol, s'appuyant sur les griffes dont ses ailes étaient pourvues. Il posa calmement sa main sur sa tête alors qu'elle sifflait, sentant des humains autour d'elle, des humains qu'elle haïssait, qu'elle aurait bien aimé écrabouillé. Elle sifflait furieusement en sentant qu'on s'approchait d'elle. Tadeo posa son front contre le sien, sans peur. Il ne risquait rien. Il le savait. « Sssch. Écoutes ma voix, Tada... Tout ira très bien... D'accord? Tout ira très bien. » Il lui caressa ce qui devait être sa joue et elle poussa un petit cri aigu joyeux, oubliant presque qu'elle était entourée d'humains. Tadeo releva le nez et regarda le numéro qu'on avait tagué avec une bombe orange sur l'aile droite qui s'en irait sans doute à l'eau dès le premier bain de Athesta. Paddock n°28. Soit. Mais c'était où ça ?

Il passa sa main dans la corde qui liée la muselière de la wyrm et la tira un peu, sans la forcer, vers les paddocks. L'immense bête avança d'un pas lourd et maladroit, les yeux cachés par deux épais cache-noir, lui évitant par ailleurs de dévorer tout le monde. Tadeo tenait pourtant la bête et avançait à reculons, gardant un œil sur elle. Il pouvait bien lui tourner le dos, elle ne le dévorerait pas, mais il devait s'assurer également qu'elle ne casse rien avec sa queue. C'était comme conduire un camion, sauf que lui ignorait jusqu'à ce que c'était, qu'un camion. Il croisa les enclos marins, où il aperçu la fameuse hydre dont Huyana avait parlé, mais avança. L'odeur salé fit grimacé la wyrm qui aurait aimé vomir un peu d'acide, seulement la muselière lui tenait la gueule bien fermée, l'empêchant tout mouvement pour croquer le premier passant.

Tadeo fronça les sourcils en voyant qu'ils passaient entre les enclos des végétariens et posa ses yeux sur la wyrm qui s'affolait de toutes ses bonnes odeurs. Encore que « bonnes » étaient discutables quand ils passèrent devant les enclos des abraxans. « Tadaaaaa! Arrêtes! Arrêêêêêteees... s'il te plaît mi corazòn? » La wyrm siffla et secoua la tête, ses narines surmontées de veloutes de gaz vert alors qu'elle semblait ronchonner encore un peu de ne pas pouvoir goûter à l'un de ses... oh... beaux... pachydermes? Tadeo reculait toujours, le regard cependant toujours river sur la stupide wyrm qui tentait d'ouvrir la gueule derrière sa muselière, affamée devant le tas de graisse qui se présente devant elle. Tadeo tient toujours sa gueule entre ses bras, cherchant à la faire avancer lentement pour éviter que le balancement dangereux de sa queue ne frappe un enclos et ne fasse échapper un abraxan. Il la sert davantage comme sa queue frappe le sol et qu'elle fixe de ses yeux couleur acide le pachyderme, excitée. « Tadaaaa, s'il te plaît.... me fais pas ça, j'viens juste d'arriver... »










Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Des dunes aux paddocks #Sam 21 Mai - 20:02


"Mi corazòn !"... Sa voix retentissait tellement dans son esprit qu'il crut un instant que Tadeo était bel et bien là, juste derrière lui, prêt à l'enlacer tendrement. Un petit frisson lui parcourut le corps de bas en haut et Fedorus fondit encore plus sur la rambarde, le regard complètement perdu dans ses pensées. Il revoyait ses lèvres salées par les écumes pacifiques s'agiter dans un tango endiablé pour faire virevolter dans les airs des mots que Fedorus ne connaissaient absolument pas et qu'il désirait maintenant savoir reconnaître. C'était décidé, il allait se mettre à l'espagnol et fournir son maigre dictionnaire qui ne contenait que des "Holà", des "Me gusta tus labios" et autres "Quiero sentirte contra mi..."... Le coeur du descendant de Gwendolin la folledingue incendiaire battait la chamade si bien qu'il croyait que le sol lui-même bougeait, comme si un énorme monstre avançait, pataud, juste derrière lui. C'était comme çà avec Tadeo. Lorsqu'il s'approchait de Fedorus, lorsqu'il rectifiait tout contre lui son assise sur une planche, lorsque... "Tadaaaa !"... Ahhh, lorsqu'il parlait de sa wyrm... Fedorus pouvait l'écouter pendant des heures, hypnotisé par ses propos et son langage enjoué. A côté, parler des salamandres de feu de ses mères ou de son lutin était un peu ridicule même si l'exploit de garder en vie les premières ou de s'enticher avec le second n'était pas donné à tout le monde. Tadeo, lui, il était "le surfeur sexy qui murmure aux oreilles des dragons" et il fallait bien le dire, ça sonnait mieux que "mon cousin gay qui se fade un ventre-à-pattes insatiable"...

"Kramouille ! Kramouille !"
"Oui oui... Kramouille aussi..."

"s'il te plaît..."... Ah sa voix susurrante lors de leurs moments intimes ! Il fallait être un coeur de pierre ou directrice à Poudlard pour ne pas fondre comme un fizwizbiz au soleil en entendant sa voix chaude et rassurante. C'était ce genre de son qui n'attendait en écho qu'un "avec plaisir" ou un "tout ce que tu veux, Tadeo" et certainement pas un "Par la barbe de Merlin, Fedo', tu pues grave des pieds quand tu reviens du quidditch ! Va te laver, souillon ! ... Et frotte !". Et sa peau... Un savant mélange de musc, de sel et de monoï... Son torse vallonné comme des vagues infinies, son teint de canelle, ses cicatrices qui lui donnaient un petit côté voyou des plus alléchants... Fedorus n'était pas du genre à se vanter mais il connaissait vraiment chaque partie de son corps et en était presque fier. "Me fais pas ça, j'viens juste d'arriver..." Heu là par contre, aucun souvenir ne lui revenait en mémoire et il se demandait même si cela correspondait à son tempérament de feu. Le sourcil perplexe, le poids la réalité revint sur ses épaules, il regarda Maxime, affolé, sentit Noisette lui agripper l'oreille pour mieux hurler dedans et se retourna enfin, instinctivement, la bouche bée. Un gigantesque molosse à écailles lui faisait face avec toute sa splendeur galloise, mais avec un côté montagnard un peu plus bourru. Il brillait au soleil comme un astre de mauvaise augure, ses yeux exaltaient d'un plaisir non feint comme ceux de Fedorus qui fixait à présent le sorcier qui traînait l'énorme créature. Tadeo...

"Leffam ! Zélézen fanda booooooor !"
"Héhé, il est beau, hein..."









Tadeo L. Beltràn

Tadeo L. Beltràn
ETUDIANT. ► en 3e année de SACM.

► MESSAGES : 18
Des dunes aux paddocks #Dim 22 Mai - 0:34




Le dragon allait finir par le tuer à la tête. Tadeo s'arrêta, recula de deux pas en tenant juste la laisse de corde de la créature et siffla, visiblement un peu fâché contre cette dernière, puisqu'elle ne l'écoutait de toute façon pas. Il tapa du pieds à un moment, comme elle semblait toujours intéressée par un point immense derrière lui et qu'ils n'étaient qu'au paddock n°9, et qu'il leur restait donc toute l'allée à traverser ainsi, à reculons. « Tada! Tu respiiires! Si tu es gentille, je te promet des bouquetins, mais s'il te plaît, madre de dios, écoutes moi! » La wyrm balança la tête à l'horizontale et siffla, gonflant son abdomen dans un dernier signe de contestation avant d'entièrement se taire. La wyrm reposa tête sur le sol, en signe de soumission, mais surtout parce qu'elle préférait de loin entre l'os d'un bouquetin craquait sous ses crocs que cet étrange animal dont elle ne savait même pas si le goût était à la hauteur du poids.

Il souffla et lui caresse les museaux alors qu'elle poussait des petits cris aigus d'aise, sa queue se balançant toujours dangereusement derrière elle alors qu'elle était à nouveau sage. Il se retourna et ses yeux se posèrent aussitôt sur Fedorus alors qu'il sursautait. La wyrm s'en aperçu et releva le nez, balançant à nouveau la tête. Elle ne voyait peut être rien, mais le lien avec Tadeo était fort, si fort qu'elle pouvait sentir son coeur ratait un battement et c'était bien ce qui venait de se passer. Elle fit claquer sa queue sur le sol dans un bruit sec. Tadeo eut un sourire idiot sur le visage, son coeur reprenant peu à peu son cours normal. Ce n'était pas tant le sentiment qui l'avait étreint, pas comme il le voyait en Australie et où il le dévorait littéralement, c'était un peu cette peur panique qui l'avait pris, parce que finalement, il ne s'y attendait pas, et que ce n'était pas tant le moment pour flancher. La Wyrm se redressa sur ses pattes arrières, perchée sur les griffes de ses ailes et reniflait hargneusement l'air, humait l'odeur de ce rival. La wyrm ne l'avait jamais vu, et le croiser alors que la queue de la créature était libre de tout mouvement, ce n'était pas le meilleur calcul possible.

« Hey Feeeêdoo-Tadaaaa tu arrêtes! » La wyrm lançait déjà son sifflement suraigu à l'encontre du dénommé « Fedo », ce qui ne sonnait dans son oreille pas aussi bien que Tadeo ou encore Tadeo. Le chevaucheur attrapa le lien autour de la gueule de la bête et l'oblige atant bien que mal à remettre la gueule au sol avec un air autoritaire que la créature n'appréciait que trop peu. Il passa sa main sur son museau, relevant le regard sur Fedorus aussitôt après, lui intimant silencieusement de rester à distance. « Tu... Tu bouges pas, okay? Je montre sa chambre à mademoiselle et je reviens te... te dire bonjour... » Il eut un sourire alors que déjà le museau de la bête remontait contre son dos, comme une amante l'aurait fait pour signifier qu'elle était là et qu'elle l'entendait et le voyait. Ou peut-être qu'elle réclamait son bouquetin aussi. Tadeo eut un sourire et fit avancer la créature jusqu'à son enclos passant après le paddock n°15 dans le coin carnivore, où l'on sentait en effet les remontées de viande qui venait aux narines du dresseur.

L'enclos n°28! Amour de toujours! Il lui fallut quelques minutes de plus pour convaincre la bête de se lancer dans ce qui était un aménagement souterrain. En effet, les wyrms espagnoles vivaient essentiellement dans des espaces sombres comme des galeries dans les montagnes. Là, on avait un trou immense un enclos plutôt petit en apparence qui, tout comme l'université, offrait en réalité un espace immense une fois la porte ouverte. Les magies d'aggrendissement, c'était vraiment fort. La wyrm relâchait dans la galerie creusée, il referma l'enclos, se disant qu'une fois qu'elle aurait compris qu'elle n'avait pas eut son bouquetin, elle se mettrait à pousser ses gémissements aigus pour pleurer. Il nota également qu'il devrait repasser après s'être occupé de Fedorus. Par soucis de priorités.

Un rapide coup d'oeil à sa tenue, il eut une grimace en apercevant les traces de bave qu'il y avait sur le bas de sa chemise, dans son dos, là où le museau frais de la wyrm était passée. L'infâme. Il roula des yeux et s'avança, remettant en place ses cheveux. C'est fou, il n'aurait jamais cru recroiser Fedorus dans ses murs. D'une parce que ce n'était pas vraiment le genre de chose qu'il espérait – en vue des règles qu'ils s'étaient imposés entre eux, et aussi parce qu'il avait pris sa décision sur un coup de tête. Il pinça les lèvres, plus vraiment sûr que ce fusse finalement une bonne idée. Venir en Angleterre... et savoir Fedorus à côté, c'était la tentation de faire de leur aventure régulière quelque chose d'encore plus régulier. Et là, ça serait la fin du célibat, et pire encore, l'enfermement. Le chevaucheur eut une grimace à l'idée, mais secoua la tête. Non. Fedorus savait à quoi s'attendre. Pas de sentiments, ou alors juste assez, mais sous la couette. Sous la couette... Là où il faisait si bon de traîner, le serrant dans ses bras, juste pour le plaisir de sentir sa nuque et la chaleur de sa peau, juste pour le plaisir de... ewh!

Il arriva enfin à l'enclos du pachyderme, trouvant juste en face Fedorus. Il eut un sourire doux sur les lèvres, pas vraiment timide mais pas non plus charmeur. Les règles n'étaient pas les mêmes. Ils n'étaient pas en vacance. Ils n'étaient pas non plus en Australie. Tadeo ravala sa salive, et tendit sa main, avec un sourire naturellement enjoué sur sa face : « Comment ça va depuis cet été? Je savais pas que tu étais à Ealdwic! » Ou peut-être qu'il le lui avait dit, et peut-être qu'il avait oublié, plus intéressé par autre chose sur le moment. Les yeux vert olive de l'espagnol détailla le visage de Fedorus. Hmpfr... tout compte fait, ça serait dur.










Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Des dunes aux paddocks #Dim 22 Mai - 1:28


Plus de doutes, c'était bien lui. Assuré, rassurant, il occultait à lui seul tous les autres étudiants qui vaquaient autour et semblaient effrayés par le monstrueux volume vivant de muscles qu'incarnait Tada. Fedorus, lui, n'avait pas peur, enfin il avait la trouille, normal, mais savait au fond qu'il ne lui arriverait rien tant que Tadeo maîtrisait la situation et Merlin savait ô combien il maîtrisait dans bien des domaines qu'à cet instant Fedorus aurait préféré taire, ce qui lui aurait évité de dire bêtement :

"Héhé... Pour bouger, faudrait déjà que j'ai re l'usage de mes jambes..."

La wyrm semblait porter un intérêt certain au jeune animagus, tout autant sûrement que le lutin de Fedorus, mais à des lieues des mêmes préoccupations. Si la wyrm voyait en Fedorus un ennemi potentiel ou un quelconque amuse-bouche, Noisette, lui, voyait en Tada une sorte de déesse magnifique rappelant par sa robe losangée les douceurs des plaines miroitantes de Brocéliande. Dans le vert de ses yeux, il y voyait un bon jus de brocolis bien frais et à un certain moment même la majesté ruisselante d'un petit lac gorgé de lentilles bombées. Toujours une main sur l'oreille de Fedorus, il resta là, pantois, l'autre bras ballant et la mâchoire prête à se luxer tant elle baillait à admirer, contemplatif, cette œuvre du Grand Cerf. Un jour, lui aussi, il en imposerait, un jour lui aussi, les gens s'arrêteraient de brailler comme des moutons dans les prés et laisseraient la place au silence taquin qui parfois laissait entendre un arbre craquer ou le vent jouer de la flûte dans les interstices d'un rocher. Le lutin bomba le torse, sourit et se fit en ce jour la promesse ultime de lui aussi peser dans les alentours de 30 vaches, 5 agneaux, 15 lapins et quelques pommes, à vue de nez pointu. Bien loin de ces considérations mathématiques lutines, Fedorus, lui, regarda traverser ce superbe spectacle qu'il n'avait encore jamais vu. Soudain, son coeur s'accéléra. Avait-il bonne haleine ? Etait-ce si ingénieux de sa part d'avoir goûté à ce caviar de Magyar avec son oncle à midi ? Aurait-il dû alléger le poids de ses cuillerées de sauce à l'ail et surtout, était-il bien habillé, du moins suffisamment pour que Tadeo n'eût qu'une seule envie, le peler comme un oignon de printemps purement et simplement.

"Noisette, je te supplie de me faire un grand nettoyage de printemps, rien que pour moi... Oh s'il te plaît, ma vie en dépend..."
"Hohétu lavu ?"

Fâché d'avoir été soustrait à ses rêveries, pour toute réponse, le lutin lui montra son dos. Fedorus le supplia à nouveau mais sans grand effet. Aussi, dans ce moment d'angoisse, Fedorus utilisa son arme secrète, une énorme noisette laqué de chocolat noir 80% d'Equateur et pulvérisé de poudre d'amande douce caramélisé au miel. Il fallut alors exactement un seul claquement de doigt pour le lutin pour aussi bien récurer de fond en comble l'animagus que ses propres doigts enduits de chocolat et de poudre d'amande. En un instant, Fedorus était aussi propre qu'un nouveau-né, sentait la menthe douce et Noisette, lui, bataillait avec sa langue pour récupérer un peu de chocolat prisonnier sur le bout de son petit nez. Dans l'esprit du petit lutin, il n'y avait de petite victoire et toute aide apportée pour atteindre ses rêves de gloire était la bienvenue, surtout si elle humait aussi bon ses parfums préférés. Le timing était parfait, Tadeo revenait enfin vers Fedorus...

"Heu en fait, j'ai postulé un peu partout et j'ai été accepté partout... Mais je l'ai fait pour faire plaisir à mon arrière-grand-mère, moi, tout ce que je voulais c'était Ealdwic ou Rosenkrantz... Heu oh mais rassure-toi, ce n'était pas pour me retrouver près de toi, non, non... Heu enfin, non, ce n'est pas ce que je veux dire, en fait, si j'aime bien être avec toi, hein, tu le sais, c'est juste que... (respire) Ama et moi voulions à tout prix suivre les cours de ma tante. Elle enseigne ici et aux Carpates également. Oh mais j'y pense ! Tu la connais sûrement ! Mais oui, c'est obligé ! Pourquoi je n'y ai jamais pensé ?"

Panique totale, non seulement il se mettait à débiter ses 20 conneries à la minute mais en plus son regard se fixait maintenant sur les yeux verts de Tadeo et refusait de s'y déloger. Panique mondiale, plus un mot ne sortait, que faire ? C'était si nouveau, si impromptu, si peu préparé. Heureusement, le salut vint de la toute petite gifle qu'infligea son lutin tout en regardant Tadeo, lui signifiant de son autre main que son "perchoir" était cinglé...

"Baka !"
"Héhé... Bref... Désolé, je reprends... Ama et moi avons décidé d'aller à Ealdwic. Elle serait trop contente de te savoir ici. Tu restes longtemps ? Tu sais où... dormir ? J'arrête de parler et on fait un tour ?"









Tadeo L. Beltràn

Tadeo L. Beltràn
ETUDIANT. ► en 3e année de SACM.

► MESSAGES : 18
Des dunes aux paddocks #Dim 22 Mai - 23:58




Sur le chemin du retour, c'est le regard un peu ailleurs qu'il imaginait bien ce qu'il pourrait faire ce soir. Passer devant l'enclos aux lapins, y pousser Fedorus peut-être, relever son t-shirt en glisser sa tête à l'intérieur, juste pour voir si il était entier hein! Rien de plus. Puis aussi goûter avec la langue, voir s’il avait gardé le même goût que lorsqu'il l'avait quitté. Et observer sa nuque et ses reins, voir si quelqu'un était passé là, si quelqu'un avait osé attraper l'aigle. Tadeo eut un fin sourire mauvais en coin avant de se rendre compte que ça ne tournait pas rond dans son crâne. Il secoua la tête, avec un rire joyeux pour lui-même, se traitant de « cabron » intérieurement. Non. Pas question. Pas d'enclos aux lapins, pas de vérifications des parties de son corps. D'ailleurs, rien avec son corps. Pas vrai? Rien du tout. Même si cela faisait quelques temps qu'il l'avait touché. Non! Pas de corps. Il se concentra, respira, et sourit. Bien. C’était ridicule, n’est-ce pas ? Il avait été celui qui avait toujours été le plus détaché, et tout simplement parce qu’il le croisait là, il serait le plus troublé ? Non. Fierté, Tadeo, pense fierté. L’espagnol inspira à nouveau, et son regard effleura au loin la silhouette de Fedorus. C’est fou ce qu’un simple regard peut changer un homme en prédateur. Les yeux vert olive de l’hispanique brillèrent d’une lueur unique. Deux semaines qu’il courrait et qu’il n’avait pas le temps de s’arrêter pour discuter et ronronner à l’oreille de quelqu’un. Et il fallait qu’il tombe sur une proie qu’il avait déjà eue. Franchement. Si ça ce n’était pas tenter le diable… !

L’espagnol pinça les lèvres en l’écoutant. En fait, il ne l’écoutait pas vraiment. Il fixait un poing, quelque part sur sa bouche. Le coin supérieur droit de sa lèvre droite. Ce tout petit bout de visage, si intéressant finalement. Il mit un coup de fouet mental à ses ardeurs qui lui disait de le pousser sur le sol et de le violer sans plus de paroles, et se mit à l’écouter avec un sourire calme. Accepter partout… ça ne l’étonnait qu’à moitié finalement. Fedorus en avait dans la tête, mais avoir choisi Ealdwic plutôt que Rosenkrantz alors qu’il y était, c’était bien que le jeune aigle avait voulu respecter leurs règles. Donc c’était à lui que revenait la faute. C’était lui qui s’était précipité à Ealdwic. Désir inconscient ou alors totale bourde, il n’en savait trop rien et commençait à douter sérieusement de ce qui avait pu le pousser à changer d’établissement et finalement de vie. Il tiqua, mais l’inquiétude ne resta qu’un instant sur son visage, vite effacée comme il souriait. Et sa tante, donc. Bien. Il en avait des choses à raconter ! Au moins il n’avait pas pris la fuite.

« Moi aussi j’aime bien être avec toi… » Il eut un petit sourire en coin, et encore une fois se fouetta mentalement. Ça n’aiderait certainement pas Fedorus à se détendre tout ça. Il se reprit, mais n’eut pas le temps de continuer ce qu’il voulait dire que le lutin remettait les idées aux claires à l’étudiant. Les yeux pâles et clairs de Tadeo restèrent sur Fedorus, attentif comme toujours. « J’avais pas prévu de venir à Ealdwic, mais… il fait froid dans les Carpates… mh. Comme en Angleterre. Mais… euh… non. Il pleut tout pareil. C’est bête. » Enfonce toi un peu plus Tadeo, c’est bien, creuse surtout. « Je voulais changer un peu de décor, et comme Melchior est inscrit ici, et avec la… mort de Jeronimo, j’ai pensé que ça serait cool de ma part de ramener mes fesses dans le coin. Et puis Tada’ a l’air de… pas aimer l’Angleterre, mais elle fait juste sa tête de mule. Ça lui passera avec quelques bouquetins. J’espère. » Il eut un petit rire idiot et passa sa main dans ses cheveux, par habitude, enchaînant en se rappelant peu à peu de tout ce que Fedorus avait peu lui raconter. « Je reste pour cette année. J’aimerais passer mon orbe en SACM, ça complèterait mes diplômes, et puis, ça fait deux ans que je tente de monter Tada’, peut être que j’y arriverais mieux ici, qui sait. Sinon, je dors chez Melchior, t’inquiètes pas pour ça. »

Et d’ailleurs, il avait toujours pas trouver d’appartement. Le pauvre Melchior allait finir par se le traîner toute l’année, à coup sûr qu’il décrocherait pas de la cambuse toute petite, à dormir à deux dans un lit à peine plus large que Melchior. Finalement l’un des deux dormait souvent par terre, et vu les largeurs des bras de Melchior, c’était souvent Tadeo qui se cassait la gueule du lit. Enfin. Ça, Fedorus n’était pas obligé de le savoir, parce que sinon il aurait insisté pour l’inviter, et il aurait fallu qu’ils soient tous les deux dans la même pièce, sans personne, libre, et ça aurait fini tout nu sur l’évier. Non, sincèrement. Nouveau coup de fouet mental. « Un tour donc ? Tu me fais visiter ? »

Sourire. Visiter, soit. Mais quoi.












Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Des dunes aux paddocks #Lun 23 Mai - 2:10


Le sourire de Fedorus s'amplifia autant que ses joues rosirent légèrement lorsque Tadeo lui confia que lui aussi aimait sa compagnie. Puis lorsqu'il lui dit que le frère de Melchior était mort et qu'il était venu pour réconforter son cousin, Fedorus eut une pensée émue pour Amarante, Stan et la petite Lulu. Aussi, inconsciemment, sa main se leva et se posa d'abord sur l'épaule de Tadeo comme pour le soutenir à son tour. Seulement bien vite, cette main taquine remonta et vint se poser à son cou, profitant au passage pour le caresser un peu avec son pouce. Noisette se mit alors à imiter un pigeon qui roucoulait et de suite, Fedorus retira sa main, comprenant ce qu'il était en train de faire... Tadeo enchaîna ensuite sur Tada et son caractère tout particulier. Vue la bête, Fedorus ne put que le croire sur parole. Donc Tadeo resterait pour l'année, passerait son premier orbe et dormait chez son cousin. En fait, Fedorus ne s'inquiétait pas pour Tadeo, sa demande était en fait une invitation déguisée à tester les ressorts de son matelas mais çà, il avait une année entière pour le faire. Encore et encore... Et puis, Amarante avait placé quelques sortilèges de silence alors ils pourraient y aller gaiement, rire aux éclats à 4h du matin, sans que cela ne dérangeât personne. Ou gémir aussi, se laisser aller sur son corps meurtri par les griffes de quelque animal, dragon ou aigle. L'idée plaisait pas mal à Fedorus mais il se rappela aussi que Fedora et Gwendolin étaient accrochées dans le salon. Et si ses deux aïeules étaient présentées à Tadeo, Fedorus savait que l'interrogatoire et les confessions pourrait durer des heures. D'où viens-tu ? Et que font tes parents ? As tu une collection de chocogrenouilles ? Et si oui, m'as tu dedans ? Ah, je vois enfin ton visage ! Il faut dire que la dernière fois, je ne t'ai vu que de dos... Tout nu... Et Comment çà tout nu ? Que faisait-il nu ? Fedorus Virgileon Bananasplit, réponds à Granny sur le champ ! Mouais... Pour le moment, il allait éviter de l'inviter chez lui. Pourtant, il en mourrait d'envie, il devait déjà se battre à l'idée d'oublier de l'inviter à souper ce soir-même. Et puis, c'était sans compter sur les règles à respecter dans l'appartement. Humm, remarque, Tadeo les connaissait déjà...

"Heu... Voyons voir... Quoi te faire visiter..."

Son corps, tout de suite, à même la rambarde de l'enclos de Maxime... Mauvaise idée... Réfléchis avec ta tête pensa-t-il alors très fort. Une suite arithmantique vint alors se poser dans son esprit et calmer aussi ses ardeurs. Ah ! Les joies des formules complexes... Mine de rien, l'arithmancie, bien que discipline barbare, avait quelques atouts non négligeables.

"Héhé, bah déjà, je te présente le nouveau copain de Noisette ! Maxime..."

En attendant son prénom, l'olifanteau barrit joyeusement et guetta avec attention une banane volante. Banane qui ne tarda pas à venir à lui, grâce aux enchantements de Noisette. Et là vint l'illumination ! Ce soir, il n'y avait ni Fedora, qui partait pour un dîner surprise chez le Chevalier du Catogan à Poudlard, ni Gwendolin, qui avait sa partie de poker hebdomadaire dans un tableau d'une famille écossaise, ni Amarante, qui révisait chez une copine à elle... En l'espace de quelques secondes, il avait son plan, parfait...

"Je te propose çà : on se promène un peu, on trouve l'enclos à bouquetins, tu me montres ton dragon et ensuite, je te laisse tranquille... Jusqu'à ce soir, où pour me remercier de t'avoir aidé, je t'invite à manger chez moi !"
"Grailloooouuuu !"
"Massage compris, tu dois être éreinté de ton voyage, héhé..."

Le plan était parfait. Ingénieux et diabolique à la fois. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, Fedorus avait passé une bonne partie de la fin de soirée à masser Tadeo. Et avec ce qu'ils avaient fait ensuite, Fedorus espérait que le message était suffisamment clair. Lui et lui, seuls, des bougies, de la musique, prendre le temps de se parler et de se reposer puis un exercice de style ô combien délicat, charmant, long et épuisant à la fois. Et avec ce petit sourire lascif en plus, en fait entre le sourire et le mordillement de lèvres, Tadeo ne pouvait que comprendre ce qu'il lui proposait de façon si innocente. Oui, Fedorus était un grand timide, mais il avait aussi ses moments d'assurance, et là, ses yeux vairons exprimaient fort bien cet événement et traduisaient à merveilles ses pensées. "Tu sais, là, tout de suite, maintenant, je te fais déjà l'amour rien qu'en te regardant et je sais que tu en fais autant. Et tu sais quoi, Tad ? Je vais tout faire pour que tu craques avant ce soir. Embrasse-moi, serre-moi, prends-moi, aime-moi jusqu'à la fin des temps...". Son de disque qui se raye... Quoi ? Aime-moi ? Son visage prit un tout autre tournant et semblait à présent désemparé, perdu, Fedorus blêmit un peu, ne quittant pas les yeux pâles de son amant des Dunes. Que venait-il de penser ? Non, non, ce n'était que la surprise de voir Tadeo qui avait ouvert les vannes de son emballement, il ne le pensait pas, non. Il ne devait pas lui demander çà, même en se taisant. Ils s'étaient promis de ne jamais tomber amoureux tous les deux. Et pourtant, là, dans le paddock d'Ealdwic, la promesse de jadis venait de se briser avec fracas... Bon en fait, elle s'était déjà brisée plusieurs fois, avait été recollée autant de fois, donc d'un point de vue purement logique, il était normal de constater que tant allait la cruche à l'eau qu'à la fin, elle se brisât. C'était irrémédiable. Seulement, là, la panique montait encore plus. Fedorus devait faire face à çà, et sans sa mère pour le conseiller quoi faire, la tâche allait être difficile...

"Omon Dodo..."

Noisette caressa la joue de Fedorus, semblant entrevoir les méandres de son esprit puis regarda aussitôt Tadeo avec un air de mère en colère contre son enfant, les sourcils froncés et le doigt accusateur. Puis un *pop* plus tard, il se trouva sur l'épaule de Tadeo, un sourcil relevé, auscultant la joue du chevaucheur comme un médecin à la recherche d'une tumeur...









Tadeo L. Beltràn

Tadeo L. Beltràn
ETUDIANT. ► en 3e année de SACM.

► MESSAGES : 18
Des dunes aux paddocks #Lun 23 Mai - 12:19




Le regard vert olive de Tadeo se posa sur l’oliphant. Il avait toujours cru que c’était dans les légendes, parce qu’en Espagne, l’espèce n’était que trop rare. Il fallait aussi dire que durant les guerres de territoire durant le moyen-âge la population d’oliphant de l’arabie avait largement souffert face aux guerriers espagnoles. Les maures avaient trinqué, et leurs bêtes aussi. Tadeo eut un sourire fin en voyant l’animal, imprimant son nom dans son crâne – si seulement ça allait rester, et reposa son regard sur Fedorus, ronronnant déjà en vue des idées qui assaillaient son fin esprit pervers. Dans ces moments, il aurait presque fallu qu’un legilimens passe pour le remettre en place. Tadeo releva les yeux, ses yeux suivant du regard la banane, mais la voix de l’aigle regagna aussitôt son attention. Si il l’écoutait, il réfléchissait déjà à comment il allait faire pour se soustraire à lui.

Oh, il se connaissait par cœur avec l’âge, cela faisait 20 ans qu’il supportait sa carcasse, et il avait bien vite compris son fonctionnement. Le problème, c’est que même sur un si immense campus, Tadeo retrouverait toujours le chemin vers Fedorus, inconsciemment certes mais toujours. Comme si on esprit le poussait à tuer les règles qu’il avait pourtant expressément posé. Et on ne transige pas les règles. Celles-là n’étaient pas faite pour êtres transgresser, au contraire. Mais il le regardait, il le détaillait, et il le tentait rien qu’avec ce sourire, rien qu’avec ses putains de lèvre. Il cherchait à le tuer, ou quoi ? Tadeo ravala sa salive, calme. Il n’avait pas dit à Melchior qu’il mangeait avec lui ce soir… mais il ne pouvait clairement pas aller voir Fedorus et faire grincer son lit – parce que ça finirait de toute façon comme ça – parce que ce n’était pas bon. C’était une mauvaise idée, et il le savait. Il irait dormir là bas, et une fois de plus, et deux fois, et ça finirait que… non !

« Je crois que… » Il haussa un sourcil, s’arrêtant aussitôt en voyant la mine que prenait Fedorus. Merde. Panique à bord. « Qu’est-ce que… ? » Il n’avait rien fait pourtant, rien dit encore, il n’avait même pas prit le temps de refuser, et c’était fou quand même, parce que maintenant, pour le coup, il allait devoir accepter son invitation et il prendrait un plaisir fou à retracer avec ses doigts toutes les parcelles de son corps, et demain, il se retrouvait à sa place, désemparé d’avoir cédé. Fierté, Tadeo, pense fierté ! Ses yeux glissèrent sur le lutin qui le regardait, et il fronça les sourcils, non pas de colère, mais tout simplement parce qu’il ne comprenait pas, et que ça le dérangeait. Stressé finalement de rien comprendre, il bafouilla un mélange chaotique d’anglais et d’espagnol, qui aurait pu se résumer en plusieurs onomatopées incompréhensibles, avant de se reprendre. Il se racla la gorge et grimaça, approchant d’un pas seulement. Sa main gauche se leva et se posa sous le menton du jeune homme, alors que sa main droite se posait sur sa joue, l’effleurant à peine. Pitié, fierté ! Mais Tadeo était bien loin de penser quoi que ce soit, se penchant, collant son front contre le sien avec un petit air de chien battu qui n’a pas bien compris ce qui s’est passé.

Ses lèvres étaient toutes proches, mais ce n’était pas ça qu’il voulait sur le moment, juste comprendre ce qui rendait tellement étrange le petit aigle. Il souffla finalement sur ses lèvres, un peu inquiet sans le vouloir : « Ais-je fait quelque chose de mal ? Je ne voulais pas te déranger à Ealdwic tu sais. Ça va aller ? Tu es tout pâle… Je m’excuse ? Tu ne m'en veux pas d'être ici, pas vrai ? Je connais les règles, mais j'avais vraiment oublié que tu étais... ici. Pardon ? » De quoi, il ne savait pas, mais par habitude, il avait bien des fois blessé des gens sans le vouloir, par le simple pouvoir d’un mot de trop, d’un mot un peu cinglant, finalement méchant. Il le gardait ainsi, ses mains sur son visage, ses pouces caressant ses yeux et son nez caressant le sien. Son souffle chaud balayant ses lèvres. Il aurait pu l’embrasser, mais ce n’était pas à lui de céder. Surtout que ça n’était pas vraiment le moment, vu le teint du pauvre gamin.











Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Des dunes aux paddocks #Lun 23 Mai - 13:46


"Tadeo, je..."

En sentant son souffle chaud sur son visage, son front contre le sien, ses mains sur lui, Fedorus se sentit léger, libéré de toute tension accumulée ces derniers temps. Il revit la scène comme s'il y était. Le magasin de Quidditch, Amarante commentant avec ferveur l'utilité flagrante du coussinage sur les balais, l'effervescence des enfants devant un dernier modèle de balai, Noisette qui se regardait dans le reflet d'un vif d'or en vitrine et cette sensation bizarre. Il se retourna, entendit une petite voix de fillette, vit un jaillissement mordoré fondre vers lui, ricocher dans le vide, entendit le cri d'Ama, leur transplanage immédiat vers l'abbaye et cette vieille folle qui les attendait chez eux, à ses aises sur le canapé, tapotant sa cigarette dans un cendrier et se lever avec son énorme sourire carnassier pour les accueillir. Fedorus ré-entendait dans sa tête le petit speech que la vieille blonde lui égrainait. Cela faisait quelques temps qu'il se remettait en boucle toute cette histoire et à chaque fois, son corps entier se contractait, il se sentait étouffer mais là, avec Tadeo aussi près de lui... Rien... Au contraire même, il se sentait capable d'affronter la situation. Le départ de ses mères, son déchirement à les savoir en fuite... Rien non plus... Comme si Tadeo était un calice de felix felicis... Le conseil de famille, les recommandations de Fawn... Rien aussi... Avec Tadeo à ses côtés, tout allait mieux, subitement.

"Merci... Merci d'être là... Tu ne peux pas savoir combien je suis content que tu sois là. J'en ai chié, Tad'... Et ce n'est que le début... Mais en te sachant là, je sais que tout va bien aller, maintenant... Je n'ai plus peur, merci..."

Ce fut dans un murmure que ces paroles sortirent. Ce fut tout doucement que Fedorus se rapprocha encore plus de Tadeo, souriant à nouveau. Il ne souriait plus pour chauffer son chevaucheur à blanc mais uniquement car il était heureux d'être ici avec lui, tout simplement. Il le regarda quelques instants, ne dit rien car ses pupilles vertes et bleues le faisaient à sa place. "Mon bonheur, c'est toi.". Noisette, de son côté, avait arrêté d'ausculter Tadeo et fit une moue dépréciative. Non seulement, il n'avait pas réussi à pénétrer dans les pensées ibériques de son nouveau perchoir, mais en plus, vue la situation, il commençait à douter fortement de leur passage chez le glacier ambulant qui se trouvait sur la place. Car à chaque fois qu'ils venaient au paddock, cela finissait tout le temps chez glacier, le tête dans un pot. Son petit ventre gargouillait déjà de plaisir et au lieu de contenter son appétit grandissant, Fedorus se contentait lui-même en appréciant comme il se devait ce moment d'intimité. Mais il en fallait plus pour escamoter les plans du petit lutin. Ce dernier se frotta les mains, toucha l'oreille de Tadeo avec un de ses doigts et laissa la magie opérer. Simple et efficace. Tadeo se sentit pousser vers Fedorus et ses lèves se joignirent aux siennes. Pour le reste, Noisette laissait faire Fedorus. Et en effet, en sentant les lèvres de Tadeo sur les siennes, l'animagus passa ses mains sur sa taille et embrassa le chevaucheur doucement et lentement, comme s'il voulait profiter de chaque sensation...

"Oneli iouuuuuuuuu... Hihihihi..."

Il fallait qu'il lui parlât. Mais pas maintenant. Il fallait qu'il lui dît ce qu'il se passait dans sa tête, qu'il était désolé mais qu'ils devaient renoncer à leur pacte d'adolescents fiévreux et huilés sous le soleil bienfaiteur d'Australie. Il l'aimait et c'était tout aussi bien ainsi. Ce long baiser doux et touchant se finit par une accolade transie, Fedorus se colla tout contre Tadeo et il lui murmura à l'oreille...

"Ne sois pas désolé, Tad'... Au contraire, tu m'a ouvert les yeux. Tadeo Lautaro Beltràn, je t'..."

Wooola ! Doucement... Fedorus s'écarta soudainement de Tadeo, confus. Il était sur le point de lui divulguer la nouvelle alors qu'il venait de se dire que ce n'était pas le bon moment. Il devait rattraper le coup, et plus vite que çà...

"Je t'invite chez le glacier ! Héhé..."
"Mouahahahah ! Bingo !"









Tadeo L. Beltràn

Tadeo L. Beltràn
ETUDIANT. ► en 3e année de SACM.

► MESSAGES : 18
Des dunes aux paddocks #Lun 30 Mai - 15:44




Il est doux Tadeo malgré son air d’espagnol effarouché, fier jusque dans le regard olive, et quand il tient le visage de Fedorus, il n’est pas bien sûr que l’aigle se rende compte de toute la tristesse qui s’empare de l’espagnol. Ce dernier baisse les yeux, non pas pour dévorer ses lèvres mais parce que le doute est là, qui le ronge, qui le broie tout à l’intérieur, de se dire que lui il vit comme un insouciant alors qu’autour de lui, tout n’est pas rose. D’ailleurs rien n’est rose ici. Tout est bien fade, et Tadeo le découvre au fur et à mesure qu’il avance dans la merde. Sur le moment, il a cette pensée égoïste, de se dire qu’il aurait finalement été un peu mieux de rester à l’Université des Roses que venir en Angleterre. Il y pense, vraiment, mais ce début de conviction s’échoue lamentablement quand Fedorus ose lui avouer qu’il en a chier, et s’il n’ose pas lui demander pourquoi il dit ça, il ne le lâche pas, le tient toujours tendrement entre ses mains. Il ne voudrait pas le lâcher pour rien au monde, parce que tout ça, finalement, Fedorus ne le mérite pas. Il a un faible sourire sur les lèvres, tentant d’être rassurant, mais comment le pourrait-il ? Il reste ainsi alors, et soupire, à demi-mot :

« Je serais toujours là pour toi. Tu n’as pas à t’en faire. Je suis… » Il se rapprochait, et Tadeo ne se tendit pas comme il aurait dû le faire. Au contraire, ses mains, plus douces, glissèrent sur sa joue, la droite tenant toujours le carré de son visage au creux de sa paume, la seconde se contentant d’effleurer la joue de l’aigle du bout de ses doigts. « Estoy aquí para ti… »

Pourquoi est-ce qu’il avait parlé en espagnol, il ne le savait pas lui-même. Peut-être parce que son cerveau ne comprenait plus vraiment. Tout en lui se déchirait. L’envie de le dévorer sur place, mais également de le réconforter, et enfin de fuir loin de cette tentation. Et tout ça, ça s’entrechoquait au creux de son estomac en quelque chose d’autant plus douloureux que ça en était agaçant. Et contre son grès. Et pour le peu de temps qu’il avait fixé les yeux vairons de l’animagus, il se retrouvait bouche contre bouche contre lui, sans trop savoir si c’était son corps qui l’avait voulu, ou si c’était un tiers un peu espiègle qui l’avait fait échoué contre cette… cette… ô… misère… quel était le mot déjà ? …boca. Tadeo souffla sur ces dernières comme Fedorus se décrochait de l’étreinte sans le quitter. Tadeo le serra contre lui, dans un petit sourire satisfait malgré lui, et s’humecta discrètement les lèvres, comme pour en garder la saveur unique, oubliant totalement qu’il était en train de piétiner toutes les règles qui trottinaient dans son crâne, la première étant celle de l’attachement. Mais que voulez-vous, on ne refuse rien à Fedorus Bananasplit. Enfin, presque. Il se pinça les lèvres, pas sur de comprendre les sauts d’humeur de Fedorus. Si le caractère de Tadeo était bien plus impulsif, aujourd’hui, des deux, c’était bien l’ancien poufsouffle qui se montrait tout perturbé. Le glacier donc. Le regard olive de Tadeo détailla Fedorus, et s’il doutait franchement de la véracité de ses propos. Il mentait clairement, et il croyait que ça allait passer. L’espagnol eut un instant de réflexion, avant de se râcler la gorge.

« Je dois d’abord nourrir Tada’… Enfin, mh. »

Il marqua une pause, le regardant du coin de l’œil, gêné un instant. Il eut finalement un sourire en coin. Au diable les diableries, « Vivir para ver », et surtout, il avait envie.

« Tu m’accompagnes ? On a qu’à aller chez le glacier après. Comme ça, tu pourras m’expliquer au passage qui est ce mystérieux Gregory Kelso et les superbes photos que j'ai vu sur le chemin… »

La voix était légère, on aurait presque pu croire qu’il s’y intéressait vraiment, que c’était une question de deux amis intimes sur un amant, mais en dessous de tout ça, il y avait la jalousie maladive, celle typique du pays chaud de Tadeo. Les espagnols et ce besoin quasi psychotique d’avoir toujours le pouvoir sur ce qu’ils aiment, c’était autant un don qu’une malédiction. Cependant, pour Tadeo, la jalousie avait un double tranchant, comme il était le seul des deux – plus ou moins – à ne pas désirer être « plus » que ça… Se faire prendre à son propre jeu, c’était encore la pire des choses. Tadeo avait alors parlé sur un ton léger, parce qu’il n’était pas énervé, pas non plus stressé, et en marchant vers l’enclos des bouquetins aux côtés de Fedorus, il ne demandait rien. Juste qu’n lui explique ce qu’il avait raté, et dans quoi il avait mis les pieds.










Fedorus V. Bananasplit

Fedorus V. Bananasplit
ETUDIANT. ► 1e année de METAMORPHOSE.

► MESSAGES : 187
Des dunes aux paddocks #Lun 30 Mai - 17:10


Ouf... C'était passé comme une lettre à la poste... Remarque, ils 'en fichait un peu, car Tadeo venait de lui confier qu'il serait toujours là pour lui et çà, ça voulait peut-être dire qu'après tout le jeune espagnol cachait un peu son jeu envers lui. Mais ce n'était pas le moment, ils devaient donc aller nourrir Tada avant d'aller prendre une glace, très bien. Ce fut donc en emboîtant le pas vers l'enclos aux bouquetins que Tadeo fit sourire Fedorus plus que de raison. Il venait de lui demander qui était Kelso et alors que cela aurait pu en énerver plus d'un, Fedorus, lui, était aux anges. Cette petite question lui rappela encore une fois que Tadeo tenait beaucoup à Fedorus et qu'en plus il n'était pas du genre à partager. Fedorus ne se sentait pas vraiment soumis, au contraire, il donnait volontiers à Tadeo tout ce qu'il voulait et par dessus tout, il adorait se sentir être comme possédé par lui. Et sur le moment, ça lui donnait presque des ailes...

"Greg fait du quidditch aussi... Enfin il faisait..."

Icare chutant inexorablement vers le sol. Fedorus se souvint de cet encart de presse à son sujet. Pas celui où un pseudo-journaliste fantasmait sur leurs rapports estivaux, mais celui où il apprit l'arrestation et la condamnation de Greg. Fedorus perdit encore son sourire, décidément, il faisait l'ascenseur avec ses émotions depuis qu'il avait croisé son latin.

"Tu m'aurais posé la question le mois dernier, j'en aurai ri... En fait un journaliste du Gossip Witch a trafiqué des photos de nous pour faire croire qu'on était ensemble... Mais bon... Greg est à Azkaban, maintenant. J'aurais pu y être aussi, tu sais... Je sais pas si c'est le bon moment pour te parler de tout çà, tu viens d'arriver et tout... Mes mères ont pris la fuite, le ministère les recherche activement. Moi aussi... J'ai bien failli être attrapé mais il s'est passé un truc de dingue... Mais j'ai pas trop le droit d'en parler. Enfin toi, c'est différent, je te fais confiance... Bref, on est tous assignés à Ealdwic... Ama', moi, même Fawn... Ma tante... Tu dois la connaître, elle est magister à Rosenkrantz. Je m'égare un peu, héhé, c'est pas vraiment ce que tu m'as demandé. Mais ne t'en fais, il ne s'est rien passé entre Greg et moi, il n'y a que toi qui compte..."

Fedorus finit sa phrase sans vraiment se rendre compte de ce qu'il venait de lâcher, bien plus préoccupé tout à coup par ce qui l'attendait. Le petit lutin, lui, avait élu domicile sur l'épaule de Tadeo et s'était assis sur elle, attendant sagement leur arrivée chez le glacier.

"Je t'en parlerai plus si tu veux ce soir. Enfin si t'acceptes mon invitation..."

Fedorus tenta alors de chasser ses sombres pensées en ne pensant qu'à ce soir, justement. Qu'allait-il lui proposer au menu ? Lui ? Des petits canapés ? Lui sur un canapé ? Fedorus s'étonna lui même en constatant avec quelle rapidité son esprit tourmenté passait de l'accablement à la grivoiserie... Ou des cuisses de poulet ? Ou ses propres cuisses enroulées autour de sa taille voguant au rythme d'un rodéo musclé et suant ? Non vraiment, Fedorus se fustigea mentalement. Des gens étaient traqués, menacés, la liberté s'effondrait à tout va un peu partout sur l'île, et lui, il ne pensait qu'à une chose, unir son corps avec celui de son amant des Dunes. Des gens mourraient même et Fedorus souriait bêtement, arrivé devant l'enclos des bouquetins, s'imaginant déverser son souffle chaud sur la nuque de Tadeo, tout collé contre lui, ressentant chaque battement de son coeur, chaque contraction de ses muscles, chaque... Erf... A sa décharge, il fallait dire que Tadeo, dans ses moments là, était quelqu'un de très "passionné" et que son regard d'opale verdie le rendait encore plus "passionnant"... Et puis il était si mignon quand il dormait paisiblement qu'il devenait vite insoutenable de résister à la tentation de caresser son corps entièrement, avec les lèvres. Oui définitivement, Fedorus se classa comme un pervers transi et savait pertinemment que si Tadeo acceptait son invitation, l'animagus allait lui sauter dessus, dès la porte fermée.

"Et nous voilà arrivés... Tu as une clé pour ouvrir l'enclos ou on ne t'a pas encore donné ?"









Tadeo L. Beltràn

Tadeo L. Beltràn
ETUDIANT. ► en 3e année de SACM.

► MESSAGES : 18
Des dunes aux paddocks #Jeu 30 Juin - 16:07




Au fil des pas, Tadeo ne savait plus trop quoi penser. Il écoutait attentivement Fedorus, sage comme une image derrière un sourire assuré, mais quelque part, il y avait quelque chose qui clochait un élément qui manquait franchement, et il n’arrivait pas à savoir quoi. Il fronça légèrement les sourcils. Ses parents n’auraient jamais laissé leur petit dernier allait dans un pays de tordu pour le plaisir, alors à quoi que les liens entre l’Angleterre magique et l’Espagne ait été rompu, tout ça devait être nouveau. Les parents de Tadeo, au-delà d’être des espagnoles modèles, étaient des gens biens. Quand leur fils leur avait dit qu’il était gay, son père avait ri et avait dit “t’as toujours eut une tête de gland”. Ça avait fait beaucoup rire, ça avait un peu détendu l’atmosphère aussi, et sa mère avait cessé du jour au lendemain de vouloir le marier avec leur voisine - ce qui avait fait un énorme bien à Tadeo qui ne se voyait pas finir sa vie avec elle, même si elle était plus que jolie et attirante. Alors après, ça avait été différent... ça avait été “il est beau ce garçon, tu trouves pas?” et Tadeo avait pris l’habitude, et il avait ri un peu plus fort, parce que dans sa famille, les gens étaient bien, jusqu’à Jeronimo qui l’avait regardé droit dans les yeux et lui avait dit “et moi, j’suis ton type?”, ce pauvre cousin qui avait fini en morceaux. Tadeo posa ses yeux sur Fedorus, et il ne pouvait pas mentir, tout ça c’était vraiment réel, le Ministère était donc vraiment fou, avec des gens qui enfermaient les hommes parce qu’ils en aimaient d’autres, quand l’Angleterre avait été un des rares pays où le mariage homosexuel était autorisé. Une bien belle contradiction, pensa l’espagnol en s’arrêtant devant les portes de l’enclos des bouquetins, mal assuré alors. Cela signifiait que tout pendant qu’il était à Ealdwic, rien ne lui arriverait? Mais même si il sortait, qui oserait touché au fils du Ministère des Relations Étrangères? Tadeo pinça les lèvres et regarda Fedorus, avec un petit sourire bête. Personne ne toucherait à ce petit aigle. Personne ne toucherait à Fedorus Bananasplit, sinon Athesta finirait par recouvrir tout Londres d’un épais liquide d’acide vert, juré. Il reprit un petit sourire :

“La... clave... maldita. Je crois qu’on m’en a donné une, mais... j’ai mille clefs.”

Tadeo secoua la tête et fouilla dans ses poches. Il en avait plusieurs, alors ce n’était pas facile pour lui de la retrouver, dans tout ça. Il enfonça sa main dans sa poche et en ressortit une clef, pas sûr que ce soit la bonne cela dit. Enfin bon, elle était beaucoup trop grosse pour entrer dans la serrure de l’appartement de Melchior, alors ça ne pouvait être que celle la. Il déverrouilla l’enclos, rangea la clef dans sa poche et entra dans l’enclos. Dans son élément, il soupira malgré le fait que les bouquetins commençaient à redouter qu’on ne vienne les chercher pour finir en steak. Tadeo approcha et attrapa le premier bouquetin par la corne droite. D’un simple tour de main, bien réglé car fait cent fois déjà, il le coucha sur le flanc et posa son genou sur sa nuque. Il sortit sa baguette rapidement, et un simple sort lia les pattes de l’animal entre elles, afin qu’il ne se débatte pas. Il se redressa, et un sort de coupe fit tomber les deux cornes. C’était ce qu’il faisait pour que Tada ne se blesse pas - cette morfalle ne prenait jamais le soin de laisser les cornes de côté. Une fois elle avait frôlé l’occlusion intestinale - parce que oui, dans son énorme estomac, il n’y avait pas le même acide que celui qui lui coulait de la gueule, et fort heureusement d’ailleurs. Tadeo se releva, jetant vers les portes de l’enclos les deux cornes du bouquetin et le fit léviter vers la sortie. Ses yeux effleurèrent Fedorus, et la tête de la bête tapa dans la porte. Tadeo sursauta et ouvrit l’enclos, le refermant aussitôt derrière lui dans un petit rire bête. Il prit la direction de l’enclos de son dragon, l’air de rien. Puis il se pinça les lèvres, se rappelant des mots de Fedorus. Est-ce que vraiment il n’y avait que lui dans le coeur de l’aigle? Est-ce qu’il n’y avait eut que lui, ou presque, pour goûter à son corps? A ce train là, il serait chez lui ce soir, et pas que chez lui. Il s’arrêta aux portes de l’enclos de sa bestiole, et ouvrit la porte. Tada passa aussitôt sa tête par la porte, fixant d’abord le bouquetin, puis Fedorus. Elle ouvrit la gueule, et de là sortit un épais coulis verdâtre. Tadeo siffla et recula, un peu affolé sur le moment :

“Tadaaaa! No hagas eso! ¿Me quieres matar?”

La dragonne lâcha un “humpfr” et rentra la tête, claquant du bec alors qu’il poussait le bouquetin à l’intérieur. Il referma aussitôt la porte, laissant la dragonne dégustait le bouquetin et la corde magique dans un craquement d’os effroyable. Le regard vert olive de l’espagnol se posa sur le jeune homme, et il eut un sourire désolé :

“Quand on est pas habitué, ça fait bizarre...” Il jeta un regard à sa tenu, et remarqua que son pantalon était tâché de terre. Ca lui ferait toujours une bonne excuse pour passer chez Melchior et lui racontait son dilemme, ce à quoi son cousin se contenterait d’hausser les épaules, d’un air pas intéressé. Il regarda Noisette, et eut un petit sourire : “C’est partit pour le glacier, donc?”

Il n’attendit pas Fedorus. Il ne le fuyait pas, non, mais il ne voulait pas penser à lui, parce que plus il y pensait, plus il pensait à ce soir, et comme il pensait à ce soir, il pensait aussi à le coller contre un arbre et vérifier en palpant chaque centimètre de son corps avec les mains. Il feula discrètement, une petite couleur rouge lui monta sur le haut des joues, caché par sa peau tannée naturellement. Rien qu’à y penser, c’était déjà insupportable. Il s’arrêta devant le glacier, regardant en coin l’anglais.

“Tu veux quelque chose?”

Oui, parce que bien sûr, c’était Tadeo qui allait débourser. Question de noblesse, mais surtout, pour bien assurer sa position dans ce couple étrange, s’ignorant et joueur à la fois. C’était lui le viril, le mâle, lui qui traiterait Fedorus comme une petite princesse, parce qu’il était espagnol, et qu’il avait la fierté dans l’âme. On ne lui paierait jamais rien, foi de Beltràn.











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