Quatrième année en Cursus Botanique & Potion, cela signifiait se trouver un maître de stage capable de vous élever au grade de maître des potions. Par la suite, lors de l'année qui suivrait, il leur fallait faire un rapport de stage détaillé. En sommes, la dernière année n'était qu'un travail personnel réalisé sur l'année d'avant, leur permettant ainsi, de, déjà, commencer à se trouver un boulot, bien qu'à mi-temps dans un premier temps. Cette branche complexe était particulièrement recherchée dans le domaine du médicale, de la recherche, mais aussi pour le département des mystères pour des raisons obscures mais dont on se doute un minimum le fond des travaux réalisées. Ce n'était qu'une ébauche de ce que pouvait devenir un étudiant dans cette branche, mais les possibilités étaient immenses. Pour arriver à ce niveau d'études, il fallait être excellent dans le domaine des potions. Et faire une potion, ne se résume pas seulement à faire ce que le manuel vous dit. Non... Il y a tout un art à faire. Ainsi, Sven s'était, depuis Poudlard, toujours démarqué des autres élèves de sa promotion, ce qui en faisait l'un des meilleurs élèves dans le domaine. Il avait toutes les cartes en main pour devenir LE maître des potions du siècle prochain. Peut-être parviendrait-il à trouver un remède sur la lycanthropie ? Sur le don obscure en leur permettant de redevenir vivant ? Ou réellement enfermer la vieillesse et la mort dans des bouteilles pas plus grosses qu'un biberon de 25cl ? Sven en avait le talent. Il en était tout à fait capable. Le fait d'avoir comme mère, Khâlina Liimatainen y était pour beaucoup. Sven était incollable en plantes magiques. Il connaissait de nombreux effets, et il lui arrivait parfois d'innover certaines recettes pour en faire une version améliorée en changeant un ingrédient, ou en la préparant d'une façon tout à fait différente. Il avait d'ailleurs écrit un book la dessus. Kay lui avait par ailleurs, demandé si il comptait le vendre, pour le publier, mais Sven lui avait répondu par un simple sourire que ces secrets étaient les siens, et qu'il ne les donnerait jamais au premier sorcier du coin. D'autant plus que cela pourrait aider ces stupides sangs de bourbes... Sven était un brin élitiste. Mais c'était comme ça qu'on l'aimait, à vrai dire.

Les premiers journées de cours avaient été sympa. Travailler dans la serre la plus dangereuse avait quelque chose de particulièrement agréable. Sûrement l'adrénaline qui bat en vous, vos sens constamment aux aguets, et votre main à porter de baguette. Il existait de ces plantes si puissantes et si horribles, que vous en aviez l'estomac tout contracté. De la peur, de l'excitation, mais aussi cette curiosité malsaine qu'ont les scientifiques qui vous ronge le bas ventre. Sven adorait ça. C'était donc, à la fin d'une de ces journées, après être passé par le coin douche et changement de vêtements, qu'il avait décidé de se rendre sur le chemin de traverse pour aller voir celle que l'on appelait Dame Brocéliande. Sven ne savait pas réellement pourquoi.. Peut-être à cause de son enseigne ? Sûrement. Quoiqu'il arrive, on lui en avait dit extrêmement du bien dans son entourage. Des gens de confiance. Il lui fallait cette personne comme mentor, et il comptait bel et bien lui plaire pour qu'elle le choisisse lui, et pas un autre. Quand un Mustang se propose, on le prend par obligation. Néanmoins... Cette Dame Brocéliande était peut-être une de ses exceptions... Celle qui attisait l'intérêt de Sven. Le fait de devoir prouver ses preuves, c'était quelque chose qu'il adorait. Et puis, inconsciemment, ça lui permettait de sortir de l'ombre du nom MUSTANG. S'approchant de la boutique, Sven sortit son book qu'il mit dans une poche intérieur à sa veste, tâtant voir si sa baguette était bien à portée de main, tandis qu'il levait le regard vers l'enseigne. Un léger sourire, il regarda à droite, à gauche, et entra dans la boutique, une petite pression notable dans le creux de son estomac.

On entendait en arrière son, un chaudron et son liquide clapoté, de multitudes d'odeurs se faisaient sentir rendant cet endroit magique pour un type comme lui. Regardant vers le fond, et n'y voyant personne pour le moment, Sven se mit à marcher à travers la boutique, observant les étagères, sentant quelques aromates et ingrédients dont il n'en avait vu la couleur que sur un bouquin, ou encore des potions d'une rare difficulté mis en vitrine. Le stresse de Sven s'en alla comme il était venu, tandis qu'il se complaisait dans cette environnement comme un poisson dans l'eau.

« Je peux vous être d'une quelconque aide ? » Sven sursauta légèrement alors qu'il était penché au dessus d'une poudre de Bicorne toute simplement magnifique. Brillante à souhait, dégageant cette petite odeur de liberté qui lui était propre. Il se retourna, reprenant sa convenance que Khâlina Liimatainen s'était évertuée à lui enseigner. Il eut un léger sourire chaleureux, poli, avant de s'approcher de la demoiselle tandis qu'il annonçait la raison de sa venue dans ce local à la limite du paradis. « Je viens vous voir car j'aurais besoin d'un mentor pour mon stage de quatrième année. » Il sortit de sa poche un papier qui expliquait le pourquoi du comment tandis qu'il continuait d'expliquer. « En effet, pour ma dernière année, l'an prochain donc, je dois réaliser un mémoire sur mon approche des potions, des plantes et de leurs vertus différentes en fonction du temps, des étoiles, des planètes, des vents, etc. En sommes, cette année est un tournant à ne pas rater. » Il posa le papier sur la comptoir alors qu'il s'en approchait. Il inclina poliment la tête, la saluant comme il se devait, avant de reprendre : « J'ai donc besoin d'un mentor, d'un maître de stage pour pouvoir le réaliser, mais également, pour apprendre ce que l'on ne peut apprendre dans un grimoire quelqu'il soit, même si il fut écrit par Circé. » Circé. Un mythe que tout le monde souhaitait atteindre. Fille du Soleil, et de l'Océanide Perséis. Puissante en métamorphose, mais surtout, en poison et autres potions du même genre. L'élite parmi les élites.

« Je m'appelle Sven Mustang. Et je suis venu vous voir car l'on vous a présenté comme étant la meilleure. Je viens donc vers vous dans l'optique de devenir votre disciple. » Selon Sven, il s'en était plutôt bien sortit pour une présentation de son projet. Il n'était pas du genre à parler autant, mais il avait besoin de se vendre comme leur avait conseillé leur professeur lors de leur recherche de maître de stage. Car si il ne le faisait pas, comment pouvait-il espérer réussir leur maîtrise ? Sven resta humble de lui même cela dit. Il ne montra à aucun moment le simple fait qu'il puisse être fier de ce qu'il venait de dire, de ce qu'il venait de faire. Il avait ce petit côté modeste qui ne lui permettait d'être que très rarement jugé. Cela dit, c'était un excellent acteur. Et faire passer une émotion pour une autre, c'était un véritable as en la matière. Il ne lui restait plus qu'à attendre la réponse de Dame Brocéliande. Il fut, d'ailleurs, frappé par la jeunesse qu'elle semblait avoir. Il n'avait pas tardé à relever qu'elle avait un visage particulièrement jolie, également. Elle semblait sortir d'un de ses mythes celtes dont on lui en avait compté les mérites lors de sa jeunesse. Sven attendait donc, sa réponse avec une certaine impatience, mais aussi, cette petite boule de stresse qui était revenue se loger dans le bas ventre.

« Vous auriez du commencer par vous présenter. » « Pourquoi donc ? » Son visage s'était refermé quelques instants. Visiblement, et bien qu'il ne s'en rende pas vraiment compte, il détestait qu'on le rapporte à son nom de famille. Il n'était pas son père, il n'était pas sa mère, il n'était pas son frère, il était lui. Et uniquement lui. Sven reprit : « Je ne souhaite pas jouir d'un traitement de faveur pour la simple et bonne raison que j'ai un père particulièrement connu. Certes, je suis un Mustang, mais j'aime qu'on me prenne pour ce que je suis, et non pour ce que mon nom laisse paraître. » Il espérait avoir été clair là dessus. Si elle l'acceptait, c'était pour son talent, et non pour la réputation de son père. Il n'y avait qu'à voir les Ravensdales pour prouver que cela ne servait à rien d'être le fils de quelqu'un puisque l'on pouvait faire preuve d'une connerie sans borne, et d'une débilité profonde. Mercutio était l'exemple typique du mec que Sven trouvait ennuyant. « Je n'ai pas pour habitude de prendre des stagiaires, encore moins s'ils n'ont pas le moindre talent. Je ne parle pas forcément de vous, bien sûr... » Sven esquissa un léger sourire. Elle essayait de faire quoi au juste ? L'endormir ? Non. Sven conserva son sourire amusé, mais poli. D'un autre côté, il pourrait ainsi lui montrer ce qu'il valait, ce qu'il savait faire. Ce n'était pas un mal, mais un bien. Une occasion de briller sans avoir à énoncer son nom de famille.

Elle lui fit un signe de la main l'incitant à la suivre dans l'arrière boutique. Tapotant machinalement le parchemin lorsqu'il contourna le comptoir, il la suivit après un bref regard vers la boutique. Ses yeux bougeaient tellement pour tout observer dans la pièce où ils entrèrent qu'il aurait donné mal au cœur à un ophtalmologue. C'était un véritable chantier d'apothicaire, un paradis pour n'importe quel féru de potion. Machinalement, il se mit à reconnaître tout ce qu'il voyait, les identifiant dans la langue du sorcier, dans la langue morte qu'est le latin. L'odeur des différentes poudres et autres ingrédients nécessaires aux différentes potions lui chatouillant les narines, il s'arrêta devant un chaudron, tandis que Saoirse faisait de même. « Voyez vous un inconvénient à ce que je vous fasse passer un test ? » Elle désigna d'un mouvement de la main les ustensiles et autres conneries du genre afin de mener à bien une potion. Sven fit un signe négatif de la tête lui faisant comprendre qu'il acceptait sa requête, tandis qu'elle rajoutait : « Un poison inodore et indétectable au goût qui provoque la mort de façon... originale. Vous avez tout le matériel à votre disposition, je vous demanderai juste de justifier chacun des ingrédients utilisés. » Sven eut un petit sourire, retirant sa robe de sorcier qu'il posa sur une chaise. Il retroussa les manches de sa chemise, s'approchant ainsi des ingrédients. Farfouillant tranquillement comme ci c'était chez lui, Sven semblait prendre ses aises montrant une certaine facilité face aux différentes tâches demandées, même lorsqu'elles n'ont pas été prémédité comme maintenant.

« L'ys'davys îe'robeo vejymeol qu'on appelle plus communément le Dysméol. C'est une plante relativement dangereuse. Rareté et usage inhabituelle en font une plante extrêmement surveillée. Ici, je ne prendrais que les pétales étant donné l'absence de... Ah, je vais aussi prendre la sève alors. Son poison y est bien plus concentré que dans ses pétales. » Il se retourne, après avoir attrapé une fiole de sève de Dysméol qu'il posa sur le plan de travail. « Lorsqu'elle est ingérée, elle provoque une forte colère chez l'individu qui lui augmente son rythme cardiaque de façon exponentielle. En sommes, son palpitant bat si fort qu'il finit par exploser. Je vous laisse imaginer les dégâts. Au quel cas, l'individu possède un cœur particulièrement résistant – généralement les femmes, étant donné qu'elles survivent à un accouchement dans la majorité des cas -, sa température corporelle monte tout aussi rapidement que ses battements cardiaques. L'écume à la bouche, la personne tombe dans l'inconscience jusqu'à ce que son palpitant fatigue, et s'arrête. » Il eut un léger sourire, rajoutant : « Vous avez de très bon contact pour avoir la chance de posséder de tels ingrédients, Dame Brocéliande. » Il se retourna, se baissant pour attraper une pierre de lune. La posant sur le plan de travail, il se dirigea vers le bout de la pièce, comme si c'était lui qui avait effectué le rangement. Il attrapa plusieurs seaux fouillant en leur sein pour y déloger une croix religieuse en argent. Sortant sa baguette, il se dirigea vers l'un des chaudrons vides dans lequel il se devait de faire le poison demandé. Volontairement, il prit le plus petit chaudron. Doucement, il mit le feu sous l'ustensile, le réglant doucement.

« Un feu doux. Il est impératif d'avoir un feu doux lors du mélange de l'eau bénite et de la pierre de lune qui seront suffisamment concentrés pour pouvoir annihilé le goût du Dysméol. Les ingrédients s'annuleront au niveau du goût. Par la suite, je pourrais ainsi le mettre dans n'importe quel plat, boisson sans que ses effets n'en soient amoindries. C'est l'un des principales effets de la pierre de Lune. A noter cependant que les effets en sont décuplés sur un lycanthrope. Bien qu'un loup-garou soit particulièrement résistant au poison, le fait d'avoir utilisé une croix en argent règle ce détail, puisque l'on sait tous à quel point l'argent est mortelle pour tout lycan qui se respecte. » Ainsi, il agit devant elle. Il saisit d'abords la croix qu'il mit au fond du chaudron encore tiède. Enfin, il prit la pierre de lune avec une certaine délicatesse, puis pointant sa baguette dessus, il murmura doucement : « Aguamenti ! » Le sortilège fit jaillir une eau pure et délicate. Une eau de source qui ruissela sur la pierre avec cette même grâce qu'un cours d'eau dans la nature. Lorsque le chaudron fut à moitié, il stoppa son enchantement, séchant délicatement la pierre dans un torchon immaculé qu'il fit apparaître d'un claquement de doigt. Puis, il alla la ranger à sa place, tandis que sa baguette remuait doucement le contenu du chaudron sans qu'il n'eut à lui demander. Il revint vers cette dernière saisissant un couteau dorée. « L'or est le seul métal qui n'altère pas les propriétés d'une plante. Les druides qui peuplaient ces terres jadis l'ont suffisamment prouvés au cours de nombreux travaux. On l'utilise généralement pour ramasser une plante. Personnellement, je l'utilise également pour hacher les pétales qui sont si fragiles et si délicates qu'un couteau en argent ou un couteau banale en altérerait les propriétés rien qu'en l'effleurant. »

Sortant les pétales avec délicatesse de leur emballage en plastique, il en prit deux, trois jolies, puis il entreprit à les couper si finement que cela donnait l'impression d'être une fine purée. Il les jeta dans le chaudron. Il déboucha la fiole et il la vida sans en toucher le contenu. Puis il prit une louche en bois et il entreprit de mélanger dans ce qui semblait être le sens des aiguilles d'une montre. « Je ne mélange pas dans le sens des aiguilles d'une montre. En faites, étant donné que le poison influence directement le système cardio-vasculaire, je me calque là-dessus. Je pars du centre pour partir vers la gauche et finir vers la droite et ainsi de suite. » Il enchanta de sa main libre la louche qui se chargea de le faire, et il reprit : « Il faut mélanger pendant bien dix minutes. » Il eut un sourire. « Bizarrement, j'ai toujours trouvé les poisons plus faciles à faire qu'un antidote. » Si il disait cela d'un ton anodin, alors qu'il observait Saoirse, ce n'était pas pour rien. Il y avait un sous-entendu sur lequel il s'était déjà pensé. Le poison, c'est en quelque sorte, faire le mal. Il est donc plus facile à réaliser qu'un antidote qui demandera certains ingrédients parfois similaires à celui de la conception du poison mais qui mérite d'être cueilli à certaines périodes de la journée. Sven n'avait pas posé la question à Saoirse quand à la cueillette du Dysméol pour la simple et bonne raison qu'il aurait trouvé insultant que de poser une telle question à une personne qui semblait être la meilleure dans son domaine. C'était aussi cela le savoir-vivre. On se demandait parfois, lorsqu'on le voyait faire, ce qu'il avait de Mustang, si ce n'est cette élégance naturelle et leur style un peu bad ass sans qu'ils aient à s'afficher comme tels à travers divers moyens vestimentaires ou accessoires.

« C'est un point de vue intéressant... » En réalité, ils étaient toujours intéressants d'écouter toute objection, idée, façon de faire d'un sorcier. Une potion n'était jamais parfaite, sauf si elle avait été retravaillé un bon nombre de fois. Certains cherchaient souvent une moyen de raccourcir la préparation, d'autres de tester d'autres ingrédients à la place de certains, etc. Il y avait des sorciers qui n'étaient payés qu'à faire ça. Sven avait trouvé ça cool, lorsque le professeur leur en avait parlé. Pourtant, c'était quelque chose qu'il ne ferait sûrement pas. Son art... Son talent... Il ne savait pas encore quoi en faire. Pour le moment, il ne souhaitait juste qu'être le meilleur étudiant de sa promotion. Voilà pourquoi il était venu taper chez Dame Brocéliande, au lieu d'aller chez le premier apothicaire du coin du Chemin de Traverse. Non pas qu'il n'aurait pas appris quoique ce soit, chez le vieux sorcier ravi d'enseigner à un jeune – au contraire, d'ailleurs, car ils étaient toujours enclin à aider, à se documenter, jusqu'à les aider même dans la rédaction de leur mémoire. Non, si Sven était venu chez Saoirse, ce n'était que pour une seule chose : Pousser son art à la limite du tolérable par le ministère, sans avoir à entendre que ce n'était pas permis. Et puis une femme possèdera toujours une manière différente de celle d'un homme, ce qui peut s'avérer être intéressant.

Au final, elle se dirigea vers sa potion, dans laquelle elle saisit une louche. Sven fronça légèrement les sourcils, la regardant observer la potion sans rien dire. Quelque chose lui disait qu'il allait intêret à s'accrocher car ce qu'il allait voir aurait pu en faire exploser certains. En effet, cette dernière aussi frêle semblait-elle être, leva la louche à ses lèvres, gouttant l'un des plus puissants poisons que Sven avait réalisé. Un sourcil légèrement relevé, tandis qu'un fin sourire se lova sur les lèvres du cadet Mustang, Sven ne montra rien. Néanmoins, il ne put s'empêcher d'avoir une petite pointe de jalousie à l'égard de cette femme, qui, visiblement, avait du boire pas mal de poisons durant sa courte vie. Quoiqu'à voir maintenant... Semblait-elle réellement jeune ? Ou est-ce un envoûtement ? Sven n'aurait sû réellement apporter une réponse franche. Il finirait bien par le savoir. « Inodore et indétectable au goût, parfait. La lame en or, c'était finement joué. » « Merci, Roi Mithridate. » Un sourire qui persiste, il la laisse le regarder comme une poupée. S'apprêtait-elle à l'acheter ? Sven eut une lueur quelque peu coquine dans son regard tandis qu'elle brisait la glace. « Bien. Je vous prends, monsieur Mustang. Une dernière chose toutefois... Ici, vous serez amené à réaliser de nombreuses potions, parfois un peu farfelues selon les demandes, mais ne perdez jamais de vue que nous honorons toutes les commandes et que nous avons une clause de confidentialité qui prévaut sur n'importe quelle autorité de ce pays. » « Bien. » Il s'inclina légèrement, la remerciant silencieusement. « Tu peux m'appeler Saoirse maintenant et me tutoyer, par la même occasion. » « D'accord, Saoirse. A condition, que tu ne m'appelles plus Mr. Mustang, ou même Mustang... » Le fils de Khâlina claqua des doigts pour amener ses papiers comme par enchantement, et il les présenta à Saoirse. « Je suppose que j'ai gagné le droit d'avoir ta signature ? » Un fin sourire face à Dame Brocéliande... Cette dernière semblait aimer le jeu.

Visiblement, c'était une femme qui pensait plus qu'elle ne parlait. Et ça, rien que pour ça, il était content d'avoir fait la rencontre de cette demoiselle. Pouvoir sortir de l'univers sacro-sang pur où les filles passent leur majeur partie à parler chiffon et à dire tout haut ce qu'elles pensent, visiblement incapable de penser comme une personne normale, c'était un gros bol d'air pour Sven, qui commençait sérieusement à se demander si la gente féminine – sans compter sa mère, sa soeur et Tempérance – était si... Dépourvue de capacités intellectuelles. Rassurez-vous, Sven est loin d'être misogyne. Il ne détestait pas les femmes. Il détestait seulement celles qu'il devait se coltiner dans son cercle de relations plus ou moins amicales. Être un Mustang vous donnait cette malheureuse chance de faire partie de la haute société sorcière. Du moins, depuis la récente ascension des Mangemorts. Sven trouvait ça bien trop beau pour que cela ne dure. Tempérance également. Les deux jeunes gens semblaient être les seuls et rares personnes à posséder encore suffisamment de jus entre les deux oreilles pour éviter de s'afficher comme la première pouffiasse, ou le premier lèche-cul en hurlant à qui voulez l'entendre que le gouvernement Blake était ce qu'il était arrivé de mieux pour l'Angleterre. Entre vous et moi, il fallait vraiment être con et sans état d'âme pour penser ce genre de chose. Une petite pensée malencontreuse à l'égard de son père, et il vit Saoirse apposait sa signature sur le document. Il la remercia d'un simple signe de tête.

Elle lui tendit le document une fois qu'elle eut terminée de signer. Sven tendit machinalement le bras gauche pour le saisir. Ne s'y attendant pas le moins du monde, il sursauta lorsque cette dernière lui saisit le bras, lui remontant la manche de sa chemise d'un trait. Elle pointa sa baguette sur son avant-bras, Sven venant de comprendre ce qu'elle voulait voir, ou penser voir, avant de lui laisser le bras, qu'il laissa tomber le long de son corps alors qu'il remettait sa manche correctement avec son autre bras. Visiblement, elle semblait en savoir beaucoup sous ses airs d'éternelles jeunesses. Sven eut un léger sourire en s'imaginant cette dernière avoir un millénaire, s'abreuvant d'Élixir de vie Éternelle et de Jeunesse Éternelle. Voir le poison qu'elle venait de boire sans qu'elle n'en eut ressentit le moindre effet laisser permettre à ce genre de penser d'avoir un minimum de vérité lorsque l'on regardait, et connaissait un peu notre chère Dame Brocéliande. Sven avait accueillit les paroles de Saoirse avec un sourire amusé. « Je ne pense réellement pas avoir ma place dans ce genre de groupuscule. Je n'aime pas commencer au bas de l'échelle sociale pour avoir un minimum de reconnaissance qu'une très grande partie de la population vous montrera en vous crachant à la gueule. » Il rangea d'une façon gracieuse le document dans une poche intérieur, observant Saoirse de son regard noir. Un regard que Mustang Senior aurait sûrement eut si il n'avait pas tué son père et qu'Azkaban n'aurait pas salit. « Être Mustang ne signifie pas être Mangemort. » Accompagnant ses dires d'une petite pensée à l'égard de son oncle et de sa tante du côté de son père, il rangea sa baguette.

Sven était d'ailleurs loin de penser, que, quelque part en Angleterre, Heinrish tuait Troy, sans la moindre douleur, et de sang froid.