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| I'm just missing you… {Tyler Carlson. | |
| PROFIL & INFORMATIONS |
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Ashka N. MephistosETUDIANT. ► 2e année de MEDECINE.
► MESSAGES : 41 Dim 1 Mai - 20:22 |
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| D’un œil distrait, j’observais la petite moue rieuse qui courait en long et large du parc d’enfants, sa chevelure partagée entre le blond et le brun flottant derrière elle, tandis que d’autres bambins s’étaient mit en tête de suivre cette petite boule d’énergie qui était arrivée avec moi quelques heures plus tôt. C’était devenu une habitude, et je ne m’étonnais plus de voir la petite fille que j’accompagnais se faire poursuivre, jamais méchamment, toujours en riant. Ce genre de scène parvenait même à m’arracher quelques éclats de rires de temps à autres, lorsque je daignais délaisser les pages de mon livre pour regarder ce charmant spectacle… Et je n’étais guère seule à m’en amuser, bien des mères accompagnant leurs enfants voyaient leur journée partiellement égayée par ce genre de faux esclandre, quand l’autre moitié du temps elle se faisait du souci pour leur progéniture. Je ne connaissais pas tout à fait ce problème, j’étais bien trop jeune pour avoir des enfants, bien trop jeune pour connaître les soucis d’une mère… « Votre nièce fait encore des siennes… Heureusement qu’elle est là pour les occuper. » Ma fille. Je bouillonnais intérieurement de ne pouvoir révéler ce secret, de ne pouvoir clamer haut et fort que cette petite enfant parfaitement sociable était de mon sang, de ma chair, et que jamais mon frère n’avait eut quoi que ce soit à faire pour qu’elle soit sienne. J’étais seule à l’avoir mise au monde, seule à l’avoir porté huit mois durant… C’était ma voix qu’elle avait entendue, ma main qu’elle avait pressentie lorsque je caressais mon ventre rond… Mais rien de cela ne devait franchir mes lèvres, lourd secret que je me devais de porter, et qui m’obligeait à acquiescer et de sourire poliment. « Un vrai bout en train… Elle ne tient pas de mon frère pour ce point. » Comment l’aurait-elle seulement put ? Elle était mienne. Son rire était mien, sa tendresse était mienne… C’était mon caractère qu’elle possédait principalement, bien qu’à certains instants, je retrouvais les traits de son géniteur, de cette concentration ténue à ce regard qu’elle plissait de la même manière qu’il pouvait le faire lorsqu’il était agacé ou prêt à ce mettre en colère. Non, mon frère n’avait rien à voir dans tout cela, il n’était père que de nom, il n’en avait la garde que parce qu’on la lui avait confié, mais il ne pourrait jamais s’occuper d’elle comme je pouvais moi le faire. Ne le prouvais-je pas assez en venant la border tous les soirs ? En sacrifiant mes heures de temps libre pour les passer avec elle ? Je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour qu’elle me revienne, pour qu’on me la rende… rien n’y faisait. Personne ne fléchissait à ma requête, je n’avais personne pour m’écouter, pour m’aider à reprendre le plus précieux de mes trésors. Certes, chez Merrick, elle était en sécurité, nul ne viendrait faire du mal à la fille d’un mangemort, pas avec les temps qui courraient, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle ne lui appartenait pas, jamais. Et j’avais exigé d’être la seule femme apte à m’occuper d’elle, nulle créature qui aurait l’audace de trainer dans les draps de mon frère ne viendrait porter ne serait-ce que le regard sur mon joyau. Pas tant qu’on ne me la rendrait pas. Et je fermais mon livre, jugeant l’heure avancée comme celle qui marquait la fin de ma journée avec mon trésor. Il était temps que je la rende. « Vous m’excuserez ? Il se fait tard… Sans doute nous verrons-nous jeudi ? Je ne pourrais pas venir demain, un petit examen… » Oui, toutes ici savaient que j’étais étudiante, toutes savaient que j’aimais rendre service à mon aîné en gardant sa fille… « Neÿva ? Allez viens ma chérie, il est temps de rejoindre Papa. » Ton oncle. Je haïssais cette situation. Je la maudissais plus que jamais. Et ma fille de prendre ma main, de serrer ses petits doigts avant d’amorcer quelques pas, puis d’échapper un bâillement. Comment ne pas être attendrie ? Je cessais de marcher avant de la prendre dans mes bras, laissant sa tête reposer contre mon épaule. Je connaissais chacun de ses gestes par cœur… Elle allait commencer pour prendre une mèche de mes cheveux pour les entortiller autour de ses doigts avant de s’endormir. C’était notre instant, mon moment favori. Je la berçais au rythme de mes pas avant de transplaner jusqu’au manoir de mon aîné.
Comme à son habitude, il m’attendait, me délivrant d’une partie de ma charge, mais ne s’interposant jamais entre elle et moi. « J’imagine que tout s’est bien passé ? » Et je lui laissais mon sac, avant de commencer à monter les marches de l’escalier pour mener « notre » fille dans son lit. « Comme toujours. Je suis apte à m’en occuper. » Un soupir glacé. Je savais ce que mon frère pensait, je ne savais que trop bien qu’il aurait lui aussi aimé que les choses soient différentes. « Ne commence pas Ashka. » Je ne commençais, je ne faisais que continuer, qu’il cède, qu’il parle à mon père, que les règles du jeu changent une fois pour toute avant qu’il ne soit trop tard, si ce n’était pas déjà le cas… Je ne voulais que récupérer ces deux parties de moi qui m’avaient été arrachés : elle et lui. Et je déshabillais cette partie de moi, ignorant ses protestations, repoussant une de ses mèches de cheveux avant de la coucher dans ses draps, glissant ce qu’elle appelait doudou contre elle. « Elle se réveillera d’ici deux heures… Si elle ne veut pas manger, il y a un biberon au frais… » Un baiser sur son front, le temps de respirer son parfum de bébé avant de m’en éloigner. « Tu ne restes pas ? » « Je reviendrais assez tard, je dois aller étudier avec des amis. » Mensonge. Mais je ne voulais pas lui révéler où je me rendais, je ne voulais pas qu’il découvre la triste vérité. Et malgré cette rancœur, je glissais mes lèvres sur ses joues, avant de disparaître…
Car il n’y avait qu’un endroit où je ne voulais pas que l’on me découvre, cette contrée froide où je n’étais pas censée me trouver, ce lieu tristement célèbre où s’élèvent fièrement les tombes de ceux disparus. J’arpentais chaque couloir improvisé, avec pour désir de ne m’agenouiller qu’au pied d’une seule stèle grise, celle qui abritait le corps de celui qui hantait mon cœur, et que je ne pouvais qu’encore pleurer, malgré ces trois années écoulées. Généralement, je demeurais silencieuse, me contentant seulement de porter les yeux sur les inscriptions qui ornaient la pierre, ces gravures que je chérissais. Son nom gravé que j’avais tant aimé prononcer, murmurer… Et j’avais chaque fois cette impression que tout était de ma faute s’il était allongé là, inaccessible, abandonné. Si j’avais pu prédire sa mort, aurais-je put l’empêcher ? Si j’avais sut le retenir auprès de moi lorsque j’en avais eu l’opportunité, serait-il en ce moment même allongé dans mon lit plutôt que dans celui qui se devait d’être le dernier ? Je ne pouvais m’empêcher de me reprocher cette perte, et je me haïssais de n’avoir rien su faire pour le garder auprès de moi. Une part de moi n’aspirait qu’à le rejoindre, car je savais… je savais qu’aucun autre ne gagnerait mon cœur comme il avait sut le faire, qu’ils n’auraient pas ce goût de passion que je ressentais à chacun de nos baisers. Je n’avais été vivante et heureuse que dans ses bras, à chaque instant. Mais je n’avais pas le droit non plus de partir, pas tant que ma fille, notre fille serait là. Je ne me battais pas pour rien… Et je déposais cette rose rouge, celle que j’avais eut le temps de cueillir dans le jardin du manoir avant de transplaner jusqu’ici, ce synonyme de mon amour immuable. Je ne pouvais cesser de l’aimer, je ne voulais pas même que cela s’arrête un jour. Si j’avais pu… je voulais le ramener à moi, qu’il me revienne, qu’il m’annonce que le cauchemar était terminé et qu’il ne partirait plus… Qu’il éteigne cette peine avec laquelle je vivais depuis trois ans… « Dis-moi Tyler, là où tu es… Est-ce que l’on finit par oublier la douleur ? » Chuchotais-je, tout en sachant pertinemment que jamais plus je n’aurai de réponse. Je finis par porter deux doigts à mes lèvres avant de les poser sur la pierre froide… « Tu me manques… »
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Tyler J. CarlsonAGENT DU MINISTERE. ► chercheur de sortilèges.
► MESSAGES : 64 Dim 1 Mai - 22:49 |
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| Cette curiosité macabre de se rendre à sa propre tombe hantait son esprit dérobé qui s'évadait ailleurs. Les longs discours intempestifs de son cousin Dean ne vinrent pas le sortir de sa léthargie, pas plus que les rires de son auror de frère dont le sourire s'était mué en quelques traits peinés dès lors qu'il murmura le nom de Ashka. Enfin, Tyler se tourna vers ces derniers non sans un soupir las, souffle glacé échappé de ses lèvres sanguines, avant qu'il ne pose son regard fauve sur Shawn. Ce dernier détourna l'acier de ses yeux avant de hausser les épaules d'une fausse désinvolture. « En fait, je ne l'ai pas revue depuis que tu t'es fait passer pour mort. » L'aîné ne répondit pas, absent et fantôme dont l'aura pourtant imposante irradiait d'une puissante et quintessence noirceur, il posa de nouveau ses pupilles pénétrantes sur la large baie vitrée frappée par le zéphyr islandais. Les sentiments humains ne le concernaient pas, glissant sur lui tels des inepties fades et futiles, il refermait son être et demeurait aujourd'hui dénué de toute empathie. Il s'agissait pourtant de son jeune frère complice et de ses peines de coeur. Plus encore, il s'agissait d'Ashka ; la belle enfant avec qui il avait eu une aventure. Mais leurs derniers mots échangés, aussi froids et tranchants que le coeur impitoyable de l'ancien mangemort, avaient enterré d'un coup de pioche rageur leur idylle sous l'ombre de leurs rancoeurs. Dès lors, plus rien n'était revenu à la surface de son palpitant de glace, sombre sorcier aux sentiments impies et versatiles. Il avait pensé à l'ancienne Serdaigle par moments, mais trop plongé dans ses missions et ses recherches, son esprit vindicatif avait préféré endormir leur passé que de le raviver par quelques pensées nostalgiques. Non pour se protéger, mais parce que la marginalité de son esprit cloisonnait de façon hermétique toute forme sensible. Ashka n'était plus vraiment, ils n'étaient plus ; et d'ailleurs qu'importait puisqu'ils s'étaient dit leurs adieux dans le tranchant des aveux. Elle ne l'avait pas retenu, il ne s'était pas retourné. Inutile de tergiverser longuement, il n'y avait plus rien à faire renaître. Voyant que son frère ne l'écoutait pas, Shawn maugréa quelques mots avant de se diriger vers la cuisine à la recherche d'un thé glacé, quand Tyler se leva d'une prestance princière mais distante. « Où tu vas ? Y a rien à voir dans le coin, on est en Islande mon vieux, pas à Londres. » Pour toute réponse, l'aîné Carlson claqua sa langue contre son palais, et sortit de la maison d'un pas leste.
Le vent frais adoucit ses prunelles ardentes, quand d'une marche résignée et longue Tyler se dirigeait vers le lieu où, disait-on, gisait sa dépouille. Quel délectable cynisme, et quelle morbide curiosité que de venir s'y rendre : mais après tout qui pouvait affirmer avoir vu sa propre tombe de son vivant ? Qu'était-ce, que se sentir à la fois mort et vivant... Bientôt, l'air frais se voila d'un parfum plus âcre du souvenir et de la mélancolie : il arriva au cimetière du village, peuplé de tombes centenaires et d'autres sépultures rutilantes. Et au loin, alors qu'il avança d'un pas plus lent, se dessina la silhouette fine et gracieuse, d'une demoiselle qu'il ne put que reconnaître. Fronçant les sourcils de désappointement, le sombre sorcier au coeur sonnant creux, ne comprit pas vraiment ce que la demoiselle éplorée venait faire sur sa tombe : un soudain élan de conscience hypocrite ? Insensible, le jeune homme s'avança encore, son parfum épicé le précédant dans son sillage avant qu'il ne finisse par s'arrêter aux côtés de la belle dont il avait entendu les dernières suppliques. « On n'oublie jamais ce qui vous cause du tort, les grands princes l'ont bien compris. Néron le premier. » souffla-t-il, impassible, alors qu'il toisait sa propre épitaphe avant d'étouffer un bref rire jaune. « Je n'aurais jamais pensé qu'on oserait graver 'my beloved' sur ma tombe. Cela sonne comme un parjure. » Si amer et agréable parjure néanmoins, tant il trouvait la situation amusante. Ne posant pas ses yeux de braise sur la douce enfant, conscient de sa présence pourtant mais déjà si lointain de leur idylle, il lui parlait comme à une inconnue. Et n'avait d'intérêt curieux que pour sa propre sépulture, la dardant avec admiration comme on toise la Mort dans les yeux. | |
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Ashka N. MephistosETUDIANT. ► 2e année de MEDECINE.
► MESSAGES : 41 Lun 2 Mai - 8:17 |
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| Il y avait encore tant de choses à dires, tant de non-dits que je conservais pour moi. Même agenouillée devant sa tombe, je n’osais murmurer ces mots qui ébréchaient mon cœur, ceux que j’aurai du lui murmurer de son vivant, mais que je n’avais eu la force de prononcer, par peur peut-être, sans doute… C’était même certain. De toute ma vie jusqu’à sa rencontre, je n’avais jamais voulu connaître ce que l’on appelle sentiments, ce n’étaient pour moi qu’une ribambelle de mots dont le véritable sens était quelque peu étrange et sans doute moindre comparé à leur véritable pouvoir. Parmi eux, celui que je considérais comme le plus dangereux : l’Amour. J’étais bien assez consciente de ma condition féérique pour ne pas vouloir tomber amoureuse, je risquais bien plus que le détenteur de mon cœur si je cédais à ce caprice indomptable. Mais il était arrivé, m’avait privé de ma liberté pour m’enfermer dans une cage avant de m’apprivoiser… Sous ses mots, j’avais finie dompté, puis sous ses doigts, je frémissais… à en ressentir ce que je ne voulais alors pas connaître. Il m’avait possédé et je l’avais aimé pour ça, sans jamais le lui souffler, laissant seulement mon être parler pour moi. Et j’avais cru, l’espace d’un instant, qu’il avait comprit la force de mes sentiments pour lui, qu’il avait entrevu ce désir de demeurer à ses côtés, pour l’éternité s’il le désirait… mais je m’étais fourvoyée. Il ne savait rien de tout ce que je pouvais ressentir, il ignorait à quel point mon cœur se mourrait de lui lorsqu’il n’était pas là… Mais je n’avais rien dit. Je m’étais seulement tût lorsqu’il m’avait annoncé qu’il était temps pour moi de retrouver la liberté, je lui avais seulement soufflé de partir pour ne pas en entendre les raisons, je l’avais chassé de mon lit par besoin d’être seule un instant, de tenter de comprendre pourquoi les choses s’étaient mise à déraper. Mais il n’était pas revenu. Quand l’avais-je aperçu pour la dernière fois ? Cette île de Norvège, où la encore, je n’avais pas été capable de lui énoncer clairement chaque murmure de mon cœur. En avais-je alors seulement encore le droit ? Lui fiancé à sa belle Lola quand je m’étais engagée dans une relation avec son propre frère ? Pis encore, je n’avais pas eu le courage de lui annoncer cette nouvelle si importante et que j’aurai aimé partager avec lui… J’avais tout gâché, je ne pouvais que me punir pour cela, en me taisant à jamais, en conservant pour moi cette douleur incessante, en venant sur cette tombe sans jamais expier d’un seul de mes pêchés. Je ne lui confiais rien, je me taisais… Je n’avais pas même osé murmurer que j’avais une fille de son sang. Je me faisais muette, et j’aurais tant aimé l’être totalement, ad vitam…
Mais je ne l’étais pas, je savais parler, et je ne pouvais que murmurer quelques mots. Me serais-je alors attendue à obtenir réponse ? Je ne l’avais pas entendue arriver jusqu’à moi, avais-je donc perdu cette habitude de prévenir son arrivée ? À l’époque, je savais exactement lorsqu’il arrivait, lorsque ses prunelles fauves brûlaient mes omoplates… Je le connaissais par cœur, et plus encore… Mais cette fois-ci, le ciel n’avait pas même jugé utile de me prévenir de son arrivée. Et je sursautais en entendant cette voix basse, et je sentais mon cœur lâcher, si proche de ne plus battre ou d’imploser sous ses multiples battements… Et je me retournais, m’attendant certainement à la silhouette d’un fantôme, ce ne pouvait être que cela… Mais de nouveau, je crus ne plus pouvoir respirer, tandis que j’observais cette silhouette tant aimée à mes côtés… En rien ce n’était un fantôme, et je n’osais le toucher pour vérifier que l’homme que j’aimais était vivant (), je ne le voyais plus, tandis que mon regard s’embuait de lui-même, et que mes doigts se portaient à mes lèvres, comme pour empêcher ce sanglot de franchir ces dernières. Ce choc de savoir l’homme que j’aimais vivant, après trois années à l’avoir crût enterré… après trois années à être venue sur sa tombe. Je ne parvenais à y croire. Et je demeurais à terre, persuadée de ne pouvoir tenir sur mes jambes si je venais à me relever, et je ne retenais plus mes larmes, silencieuses tandis que j’observais ce visage adulé qui m’ignorait. Peu m’importait qu’il ne me voie pas, tant qu’il était vivant… Et je voulais le toucher, me jeter dans ses bras comme j’avais sut le faire autrefois à sa sortie d’Azkaban… Mais je demeurais inerte, écoutant seulement ses mots, sa voix… « Je n’aurais jamais penser qu’on oserait graver ‘my beloved’ sur ma tombe. Cela sonne comme un parjure. » Et j’essuyais mes perles, avant de reporter mon regard azuré sur lui. « Tu as été aimé… Bien plus que tu ne peux le penser. » Si je me comptais dedans ? Partiellement. Je reprenais cette mauvaise manie de lui cacher ce que je ressentais… Et s’il venait à me demander ce que je faisais ici ? Il était inutile d’y penser… « Es-tu réellement revenu d’entre les morts ? Ou n’es-tu que vague apparition qui disparaitra de nouveau ? » Oui, je voulais savoir. Savoir si je devais encore me morfondre sur sa tombe, ou si je pouvais désormais lui adresser mes prières en personne…
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Tyler J. CarlsonAGENT DU MINISTERE. ► chercheur de sortilèges.
► MESSAGES : 64 Lun 2 Mai - 20:26 |
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| « Tu as été aimé… Bien plus que tu ne peux le penser. » Une voix tendre et humide qui résonne entre deux larmes, mais qui semble si lointaine face à la réalité de sa propre tombe. Tyler fixait sa sépulture d'une étrange lueur curieuse : à en voir son propre patronyme inscrit dans la pierre froide et se sentir vivant, il en ressentait comme un frisson triomphal, une jubilation morbide, une presque victoire sur la mort. Observer la Faucheuse de ses yeux prompts et aiguisés, demeurait comme une revanche sordide sur ces dernières années : il se souvenait encore de ce jeune garçon qu'il avait été et qui, plongé dans ses lectures douteuses mais passionnantes, imaginait déjà comment il était possible de déjouer la Mort. Et il en avait eu la réponse, en l'espace furtif de quelques années : en la trompant. Quand bien même tout ceci n'était qu'illusoire, ce presque accès à l'insaisissable avait quelque chose de grisant. Tyler soupira néanmoins, conscient que le parcours serait rude jusqu'à l'immortalité, et dans une manie qui ne l'avait jamais quitté, croisa alors ses mains dans son dos puissant. La voix de la belle Mephistos résonna de nouveau, et cette fois, le sortit de sa sombre et nébuleuse léthargie. « Es-tu réellement revenu d’entre les morts ? Ou n’es-tu que vague apparition qui disparaitra de nouveau ? » D'une lenteur troublante, Tyler tourna enfin ses rétines ambrées sur la demoiselle, la scrutant d'une avidité curieuse, comme si la belle demeurait une inconnue au visage familier. Plissant alors le regard non sans conserver ses traits impassibles, fier amant qui n'oubliait pas sa rupture avec la belle enfant, il la toisa de haut en bas non sans quelque mépris. Insensible à ses larmes, impie qui ne croyait pas à sa douleur, ou qui ne parvenait pas à la voir. Ashka avait toujours été plus belle dans toute sa chétive faiblesse, cela la rendait plus mésange que oiseau de mauvaise augure, comme il l'avait toujours appelée. Il se souvint alors de leur première rencontre, de l'instrument qu'elle avait été pour lui, et de la douceur qu'elle avait fini par lui apporter. Leur idylle avait survécu de nombreuses années, et enfin Tyler se souvenait pourquoi : parce que s'il avait à ses côtés une épouse enflammée, il lui manquait la fraicheur docile et douce que lui conférait Ashka. Cette tendre soumission alliée à quelques moues enfantines, boudeuses lorsqu'il lui susurrait qu'il ne pouvait rester auprès d'elle toute une nuit. Ainsi le sombre jeune homme daigna-t-il la reconsidérer, la toisant d'un oeil neuf qui n'était plus secoué d'une quelconque insensibilité. Peut-être que la belle enfant n'était pas si hypocrite. « J'en suis revenu. Tu n'avais donc pas vu ma propre mort ? » souffla-t-il de sa voix assurée mais adoucie par la force de leurs souvenirs, malgré ce venin persistant qui le caractérisait si bien. Et que pouvait-il affirmer de plus que d'avouer sans détour que ces errements pendant trois ans, ce fardeau de ne croiser que rarement son vrai reflet dans le miroir car dénaturé au polynectar, cette lutte quotidienne de ne pas songer aux siens mais à ses ambitions, avaient le goût âpre et ferreux d'une essence morbide. Puis la jaugeant une dernière fois, Tyler eut un bref sourire railleur quand il se rappela les dires de Shawn : et la belle enfant, n'était-elle pas revenue d'entre les morts, elle aussi ? « Et toi, où est ta tombe ? Mon frère m'a dit qu'il n'avait plus eu de nouvelles de toi durant trois ans. Lui n'avait nulle part où se recueillir. » finit-il sur un ton de reproche condescendant et malvenu. | |
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Ashka N. MephistosETUDIANT. ► 2e année de MEDECINE.
► MESSAGES : 41 Mar 3 Mai - 8:39 |
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| Je me souvenais. Mon esprit se remémorait ce jour où l’étrange bourreau qu’il était alors m’avait demandé quand mourrait-il. Quand la faucheuse viendrait lui demander sa dernière valse. Jamais je n’avais désiré lui révéler cette information, pas plus pour lui que pour un autre, pour une raison des plus évidentes : il aurait faussé son destin, il serait aller narguer cette entité avant de disparaître, et ne s’en serait suivie qu’une longue course-poursuite contre la vie. Je ne lui avais rien dit et pourtant, il avait réussit à tromper cette dernière par je ne savais quel stratagème… Il m’aurait pourtant suffit de le toucher, de m’approprier un instant son aura pour comprendre, pour savoir comment il avait vécu ces trois dernières années, mais je ne pouvais pas, par peur de me brûler, ou de découvrir la triste réalité telle qu’elle était. Mon univers s’effondrait bien assez de lui-même sans que je ne vienne moi-même abattre un autre mur. Mais je le regardais, je l’observais, je redessinais les traits de son visage, de son être, il n’avait pas même changé tel que je le voyais, mais je sentais toutefois quelque chose de différent. Son aura était bien plus affirmée, bien plus sombre. Quelque chose avait changé, mais je ne voulais pas savoir quoi. Tout ce qui m’importait en cet instant était de croire en son retour véritable, cette possibilité de le croiser un peu plus souvent peut-être quand bien même je savais que rien ne serait plus pareil… Et son regard de se poser sur moi, à m’en arracher un tremblement, un frisson. Qu’importe le nom, cela ne faisait que traverser mon corps, comme une onde électrique venue s’assoupir dans mon organe battant. Et je baissais instinctivement les yeux. Je n’avais jamais eu le beau rôle dans notre histoire… Je n’avais toujours été qu’un instrument destiné à mener à bien ses ambitions, à le prévenir, à lui montrer la voie à suivre… J’étais esclave de sa volonté, soumise à ses moindres caprices. Au fond, je ne savais pas réellement ce que j’avais été, je ne savais qu’une chose, que je l’avais aimé. C’était dans ses bras que j’étais devenue femme pour mieux lui plaire, pour mieux le conquérir sans doute, ou au moins apaiser chacun de ses tourments. D’un cillement, je renfermais ces souvenirs dans la cage de mon esprit : je ne désirais pas revivre cela maintenant. Plus tard, mais pas ici, pas maintenant. « J’en suis revenu. Tu n’avais donc pas vu ma propre mort ? » Je secouais négativement la tête. Non, je n’avais rien vu parce que je n’avais pas pu. Mon don s’était éteint le temps de voir mon ventre s’arrondir, de ne pas brusquer le petit être qui s’y trouvait. Même avec toute la volonté du monde, je n’aurai jamais pu voir. « Tu ne m’as rien laissé qui aurait pu m’aider… » Faux. Tu m’as laissé quelque chose. Le plus beau des cadeaux, mais je ne voulais pas voir par ses yeux. Je ne voulais pas qu’elle me voie faible si je découvrais la réalité, qu’elle découvre les larmes rouler sur mes joues sans que je ne puisse lui expliquer.
Et de même… Comment allais-je lui dire à lui que j’avais porté son enfant, que je la voyais grandir sans même pouvoir l’appeler ma fille ? Je ne pouvais que me taire, conserver ce secret pour moi, sans doute à jamais. Je ne pouvais pas lui dire, je n’en avais pas le droit. N’avait-il pas déjà des enfants qu’il devait lui tarder de voir ? Ma Neÿva ne comptait pas… Elle ne compterait jamais parce que j’allais lui cacher. Et cette douleur de grandir dans mon cœur. On me ramenait l’homme que j’aimais, mais il ne m’appartenait pas. Alors le destin allait-il finir par me rendre ma fille ? Si je rentrais plus tôt, mon frère allait-il m’annoncer que l’enfant que j’avais couché allait redevenir mienne ? C’était un espoir comme un autre… « Et toi, où est ta tombe ? Mon frère m’a dit qu’il n’avait plus eu de nouvelles de toi durant trois ans. Lui n’avait nul part où se recueillir. » Et je demeurais interdite, l’espace d’une minute, le temps peut-être de comprendre. Ma tombe ? Mais je n’étais pas… Et cet éclair de lucidité. Shawn. J’étais partie, obligée de m’exiler sur cette petite île de Norvège. Aucun contact avec qui que ce soit. Je n’avais pas eu le temps de prévenir l’Islandais… Ou sans doute ne le voulais-je pas… Qu’aurait-il fait s’il avait su que je me devais de partir un temps ? Aurait-il cherché à me retrouver ? Il ne le fallait pas. Il aurait découvert ce secret que ma famille voulait cacher. Mais j’étais revenue… et je n’avais pas daigné moi le retrouver. Mes soucis étaient ailleurs, perdus dans le regard de ma progéniture. « Je… Il aurait suffit que ton frère ouvre les yeux ces deux dernières année et il m’aurait vu. » Voilà tout ce que je trouvais à dire. Je ne voulais pas me justifier… Et je me relevais, époussetant ma robe aux couleurs pastelles, cherchant sans doute à remettre un peu d’ordre dans ma tenue, effaçant les dernières traces de mes larmes. Et je le regardais. Merlin comme j’aurais aimé le serrer dans mes bras, m’assurer qu’il était vraiment là… Un geste de lui et je l’aurai fait…
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Tyler J. CarlsonAGENT DU MINISTERE. ► chercheur de sortilèges.
► MESSAGES : 64 Mar 3 Mai - 21:45 |
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| Qu'il était difficile de revenir du monde des morts ; du moins était-ce éprouvant, quelque part. Ce n'était pas tant quitter une froideur pour une autre qui pouvait être éreintant pour Tyler, car ce dernier se nourrissait au contraire de ses échanges polaires et des frémissements raidis de ses interlocuteurs. C'était devoir retrouver les mots, les figer sur des souvenirs, ressentir ces parfums si longuement oubliés, réapprendre les touchers, puis les regards. Se remémorer les étreintes, les desseins, les fautes délectables et les brumes d'un passé lointain. Puis en faire table rase, recommencer à zéro : de sa vie à ses connaissances. Même Ashka semblait perdue, errant dans le flou des doutes obscurs alors qu'elle le toisait comme on darde un fantôme. Avec étourdissement, incompréhension et absence. Il la toisa alors se relever, et sentit en lui ce même sentiment lorsqu'il avait aperçu la belle enfant pour la première fois, dans sa salle commune : cette impression dominante qu'elle lui appartient, qu'elle est malléable, qu'elle est à la fois rien et beaucoup. Qu'elle lui appartient. Mais il y a longtemps qu'elle ne lui appartient plus, en vérité. Depuis que Tyler lui souffla que leur idylle était morte, qu'il ne lui apporterait plus rien, que la belle devait se contenter de la chaleur des bras d'un autre. Aujourd'hui, la froideur de leurs souvenirs les saisissait d'une poigne vengeresse. « Je… Il aurait suffit que ton frère ouvre les yeux ces deux dernières année et il m’aurait vu. » Un bref rire railleur s'échappa des lèvres blêmes de Tyler, dont les pupilles fauve et visiblement amusées se détournèrent de nouveau sur son épitaphe. Il hocha la tête dans un sourire avenant, presque moqueur, et répondit à la douce dans une taquinerie qui relevait plus du reproche. « C'est un Carlson. Il n'ouvrira pas les yeux de lui-même si on ne l'aide pas à le faire. Surtout pour une affaire de sentiments. Nous y sommes tous aveugles, comme une malédiction moqueuse. » Reprenant une voix plus ferme et tranchante qui se fit murmure à peine audible, Tyler se tourna une dernière fois vers la mésange. Ses rétines fauves s'attardèrent sur ses traits délicats ayant pris quelques grâce de la maturité, sur ses lèvres cerise affirmant la mort des sourires qui n'y naissaient plus, sur ses courbes qui n'étaient plus tant juvéniles mais affirmant réellement celles d'une femme. Mais plus encore que son apparence physique dont il en retrouvait pourtant l'élégance de nymphe et la rêverie éthérée, c'était en son comportement qu'il la trouvait changée. Les prémisses de souvenirs d'une Ashka se jetant à son cou après un long séjour à Azkaban lui revenaient en mémoire : aujourd'hui la distance s'imposait. « Tu as changé. » se contenta-t-il de dire d'un souffle carnassier presque plein de réprimandes. Comme si Tyler refusait que son monde change en cette voie, comme s'il n'admettait pas cette distance et qui l'en pointait du doigt d'un acerbe reproche. La dardant de ses yeux bruns, le jeune homme commença alors à faire demi-tour, estimant en avoir assez vu. Ce ne fut qu'après quelques pas vers le chemin du retour qu'il se tourna alors vers la belle, entrouvrant les lèvres avec délectation. « Je rentre chez moi, à défaut de rejoindre vraiment les macchabées. Shawn s'y trouve, si tu le souhaites. » Une invitation à marcher à ses côtés, sans doute sadique : le sombre jeune homme veut ressentir cette distance qu'elle pourrait avoir avec un autre, pour en retirer une quelconque jubilation. | |
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Ashka N. MephistosETUDIANT. ► 2e année de MEDECINE.
► MESSAGES : 41 Mer 4 Mai - 17:50 |
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| Il m’était impossible de maudire le ciel, observateur du monde et détenteur de ses secrets, entité qui me prêtait son œil pour que j’explore le sablier des temps qu’il soit tourné vers le passé ou le futur. Je n’avais pas le droit de haïr la voute céleste, mais comme j’aurai aimé alors pouvoir le faire, puisqu’il m’avait caché ce détail important, cette vie qui continuait à des lieux de moi sans que je n’en sache rien, sans que je ne puisse réellement le deviner… Était-ce pourtant là que je me fourvoyais ? Mon cœur ne continuait-il pas de battre alors qu’il aurait dû cesser de lui-même sa danse incessante ? J’avais cru pourtant, que cette histoire était fausse, que la créature que j’étais pouvait survivre sans l’homme qui avait éveillé ces sentiments que je n’avais pas voulu comprendre autrefois… Il s’avérait pourtant que l’amour de ma vie vivait. Et mon esprit de former une nouvelle question : pourquoi n’étais-je pas encore morte ? Il m’avait quitté, je l’avais aimé au delà de mes forces… Si ses sentiments n’étaient pas… n’aurais-je pas dû … ? Se pouvait-il que mon Tyler éprouve encore ne serait-ce qu’une once de ce quelque chose qui nous avait lié sous son masque d’impassibilité ? Je n’osais pas réellement espérer, par peur d’être déçue, de m’être fourvoyée… A moins que ce ne soit cette peur que tout recommence et s’arrête de nouveau brusquement. Je ne me sentais pas la force de remonter au ciel pour une nouvelle chute brutale… Peut-être n’y survivrais-je pas. Mais je ne voulais pas non plus laisser cet Islandais sortir une nouvelle fois de ma vie. Et j'étais indécise, comme toujours… Mais j’avais le temps de prendre mes décisions, plus encore, j’avais le temps d’observer les événements à suivre : sans doute n’était-il même pas revenu pour moi, sans doute ne tarderait-il pas à rejoindre son rayon de soleil mexicain. Quel autre choix aurais-je alors que de me tenir éloignée de lui ? De continuer de lui cacher ces vérités qui étaient miennes et que je ne n’avais jamais eu le courage d’énoncer. Par ailleurs, n’était-il pas déjà lui-même en train de m’associer à une autre histoire de sentiments ? Shawn. Je n’étais jamais tombée amoureuse de lui, je ne pouvais plus l’être. J’ignorais pourquoi j’avais cédé à ses paroles, comment j’avais pu le laisser me toucher, m’embrasser… lui donner un espoir que je ne partageais pas vraiment. Il était tout l’inverse de celui que j’avais choisi, et sans doute aurais-je put mener une vie heureuse et paisible à ses côtés… mais mon choix était fait. Et mon ancien amant de rire un court instant, réveillant en moi l’écho de millier d’autres, ravivant la flamme de mes souvenirs, avant de me faire une révélation qu’il aurait alors fallut me confier trois années plus tôt… « C’est un Carlson. Il n’ouvrira pas les yeux de lui-même si on ne l’aide pas à le faire. Surtout pour une affaire de sentiments. Nous y sommes tous aveugles, comme une malédiction moqueuse. » Tous aveugles… Alors lui-aussi l’était ? Il n’avait jamais comprit la force de ces sentiments qui m’animait lorsque nous étions ensembles ? Il n’avait jamais réussit à entrevoir tout l’amour que je lui portais lorsqu’il m’embrassait, lorsqu’il portait ses mains sur ma peau … Rien. Par le feu des enfers… Alors tout aurait put être différent si j’avais osé lui murmurer ces simples mots ? Cruel destin qui se jouait de moi !
Mais avais-je une chance de raviver ces braises endormies sous la cendre ? Avais-je une chance de reconquérir son cœur et de l’en faire mien pour un instant de bonheur ? Je me taisais pourtant, glissant mon regard le long de cette silhouette qui avait inspiré mes rêves les moins chastes, jusqu’à retrouver les traits de son visage. Merlin que je désirais pouvoir les retracer du bout des doigts ! Réapprendre par cœur chaque parcelle de son être et m’assurer qu’il n’avait pas changé, qu’il était bien ce Tyler qui m’avait abandonné mais qui nous revenait d’entre les morts. « Tu as changé. » Et ces mots de me sortir de mes pensées. Avais-je eu le choix ? Je n’avais pas pu rester la même, c’était ce que l’on appelle grandir… Peut-être la naissance de ma fille y était pour quelque chose par ailleurs… Je devais me montrer adulte pour pouvoir avoir la chance de la récupérer un jour… « En bien ou en mal ? » soufflais-je. Oui, dans quel sens avais-je changé à ses yeux ? Ce détail n’avait pas tant son importance, mais… Le voilà qui repartait, l’abandonnant déjà. Etait-il temps pour elle de rentrer ? De repartir et de rejoindre les siens ? « Je rentre chez moi, à défaut de rejoindre vraiment les macchabées. Shawn s’y trouve, si tu le souhaites. » Mais ces dernières paroles n’avaient pas tant de sens pour moi. Je ne voulais que lui. Lui dans mes bras, lui dans mon cœur, lui dans toute sa splendeur… Et j’attrapais mon sac que j’avais délaissé dans un coin en arrivant, synonyme de mon alibi d’études soufflé à mon propre frère. Je ne voyais que cette invitation à demeurer encore un peu avec lui, sans me douter des conséquences à suivre… Toutefois, ce doute persistait encore en moi, comme s’il était possible que l’on me trompe, que l’on passe outre mon portail de vérité. « Tyler ? » appelais-je alors, attirant son attention pour qu’il m’attende avant d’attraper tendrement son bras et de l’attirer quelques instants vers moi… Je ne pouvais lui sauter au cou comme je l’aurai fait autrefois, mais rien ne m’empêchait d’esquisser ce semblant de geste. Pouvait-il me reprocher d’être tactile ? Et j’inspirais son parfum, m’assurant qu’il était bien celui dont je ne pouvais me lasser… Et je m’en écartais, légère esquisse de sourire aux lèvres. « Je voulais seulement m’assurer que c’était bien toi, et pas un quelconque fantôme ou autre créature d’outre-tombe… » Oh douce excuse ! Et je prenais place à ses côtés, plus rien n’avait d’importance, ni le lieu où nous nous rendions, ni même ce qu’il allait se passer. Mon Tyler Jack Carlson était de retour, je ne demandais rien de plus. Et quelques pas, avant que je n’ouvre de nouveau les lèvres. « Qu’as-tu fais durant ces trois années ? » Qu’il parle, il savait que je ne dirais rien, muette comme une tombe… Ou qu’il se taise… Mais il savait que je pourrais à tout instant découvrir la vérité par ce don qui faisait aussi ma malédiction …
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Tyler J. CarlsonAGENT DU MINISTERE. ► chercheur de sortilèges.
► MESSAGES : 64 Jeu 5 Mai - 17:11 |
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| Le voilà qui repartait déjà, tel un fantôme capricieux déjà appelé ailleurs. Cette froideur inhérente à Tyler n'avait pourtant rien d'un mépris quelconque, envers celle avec qui il avait partagé tant de choses. Il avait simplement oublié, rangé leurs souvenirs dans un coin de son esprit, et aujourd'hui s'accommodait tout à fait de cette distance polie qui ne lui étreignait pas même le coeur. Pourtant, les deux amants avaient autrefois tant partagé, du sang et des larmes, de la luxure et de la tendresse, des épreuves difficiles qui ne cessaient de les séparer. Et la jalousie de Tyler lorsque Ashka s'était réfugiée dans les bras de son cadet, et sa détermination à ne plus jamais la revoir pour mieux reconquérir Lola, et ce flegme rude qu'il lui imposait aujourd'hui. Retour au point de départ, sans possibilité d'aller plus loin encore. Le jeune homme amorça à peine quelques pas, que déjà la voix cristalline de la pythie se fit entendre dans une interpellation impatiente : il se retourna alors, posa ses pupilles semi étonnées sur la belle, et la toisa s'approcher de lui d'un pas leste. La douce enfant posa sa main frêle sur le bras du mage noir, l'attira ainsi à lui dans une tendresse candide, et enfin dessina un sourire malgré le regard interrogatif de Tyler. Ce dernier dessina un geste saccadé pour retirer son bras ; lui qui avait horreur des approches tactiles lorsqu'il n'en demeurait pas l'initiateur... Puis il se rappela leurs étreintes, leurs moments de complicité et la chaleur de son corps contre le sien. Alors il lui laissa tout le loisir de s'approprier son bras, finalement : qu'était-ce, après trois ans de séparation ? « Je voulais seulement m’assurer que c’était bien toi, et pas un quelconque fantôme ou autre créature d’outre-tombe… » Un sourire en coin se dessina sur les lèvres sanguines de Tyler, tandis que ses rétines mordorées vinrent s'adoucir quelque peu : il retrouvait Ashka, la douce enfant à la douceur candide, aux yeux mutins, à la jalousie délicieuse, à l'espérance vaine mais si belle. Cette étincelle de complicité s'appropria de nouveau le feu de ses pupilles pénétrantes lorsqu'il susurra enfin : « Tu l'aurais su, si je n'avais plus été de ce monde. » Un message clair, bien plus attribué à la voyante qu'à la jeune fille, et ils se mirent en marche l'un à côté de l'autre. L'atmosphère se détendit et reprit des teintes de leur passé qui vint reprendre ses droits, et ce fut avec bien plus de naturel et moins de distance qu'ils échangèrent quelques mots. Moins glacés, plus véritables : l'alchimie d'antan renaissait de ses cendres. La curiosité piquée de la belle enfant amusa Tyler qui la toisait non plus d'un air absent, mais d'une lueur plus vive. Il avait enfin pris conscience de la présence d'Ashka. « Qu’as-tu fais durant ces trois années ? » Plongeant les mains dans ses poches non sans cesser son chemin, le jeune homme resta mystérieux. « J'ai voyagé. J'avais des choses à accomplir. » Puis il arqua les sourcils et se tourna vers la belle, son timbre jusque là envoûtant se durcissant de quelques menaces : « Tu ne sauras rien d'autre. » Ferme et strict, le sombre sorcier lui intimait de ne pas avoir de visions, quand bien même Ashka ne pouvait pas les choisir. Et malgré cette réplique polaire, les jeunes gens continuèrent dans une conversation plus ou moins légère, jusqu'à leur arrivée chez les Carlson. *** Il ouvrit la porte de l'immense maison de pierre perdue dans un vaste jardin aux herbes folles, intimant la demoiselle de passer devant lui, tel un gentleman. Et, sitôt ladite porte refermée sur le salon, ils purent avoir affaire à un Dean leur sautant presque à la gorge. « Tyler, je leur ai dit que je ne devais pas faire la cuisine et... Ashka ? » Haussant les sourcils de surprise, l'ancien Gryffondor se tourna vers Tyler d'un sourire complice qu'il parvenait difficilement à dissimuler. « Tu sors de la maison. Tu vas gambader dans les plaines désertiques. Tu vas éventuellement faire un tour au village où ils ne vendent que trois pommes et un peu de whisky, et tu reviens avec une bombe – sans offense Ashka, fit-il en lui accordant un bref signe de la main poli – qui était même pas prévue au menu ? Comment tu fais ? » Attiré par l'agitation soudaine, ce fut au tour de Shawn de faire son apparition. Ses yeux bleus clairs étaient fixés sur Ashka ; d'abord surpris, ensuite attendri, et finalement, terriblement déçu. Un bref rire jaune s'échappa de ses lèvres comme il toisait un Tyler stoïque et froid. « Je vois oui, les macchabées traînent ensemble. Normal. Lola veut plus de toi, alors tu prends celle qui te passe sous la main... Dis-moi Tyler, il est comment le Satan des moldus ? On dit qu'il te ressemble ! » La voix du jeune homme s'élevait sous une jalousie mordante ; pensant à mal sous ces retrouvailles imprévues, tout se bousculait dans son esprit. « Ne sois pas stupide Shawn, j'ai croisé Ashka par hasard au cimetière. » Shawn arqua les sourcils et reporta son regard plein de rancoeur sur la demoiselle, mais bientôt la tension fut achevée par un Dean indélicat. « Tu veux dire que dans un bled paumé, en Islande, dans un cimetière même pas placé sur une carte... Tu as trouvé une nana dans le genre méga sexy – sans offense Ashka – comme ça par hasard ? … Tyler, tu joues à la loterie sorcière des fois ? Parce que c'est le moment. » « Fermez-la. » souffla l'aîné des Carlson d'une voix ferme mais toujours magnifiquement posée. « Shawn, je suis l'ancien professeur de Ashka, rien de plus. Maintenant si tu le veux bien, nous n'allons pas nous attarder sur Satan, bien que je trouve le sujet intéressant, mais accueillir la demoiselle pour dîner comme il se doit. » Pas même le moindre frisson de dégoût quant à son propre mensonge. Et pour cause, aux yeux de Tyler il ne se passait plus rien, alors pourquoi tant d'histoires qui mettaient mal à l'aise la douce enfant ? Mais Shawn ne semblait guère de ce même avis, aussi posa-t-il ses yeux bleu acier sur son ancienne amante. « Et ? Que faisais-tu au cimetière de la famille, si ce n'est pas indiscret ? » | |
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Ashka N. MephistosETUDIANT. ► 2e année de MEDECINE.
► MESSAGES : 41 Jeu 5 Mai - 18:44 |
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| Et je ne demandais rien de plus pour ce soir, je n’en avais pas besoin. Tyler était revenu, c’était bien plus que je n’en demandais. Quelques heures plus tôt, je n’aurai sans doute quémandé qu’une seule chose : la vérité sur sa disparition. Etait-il vivant ? Etait-il mort ? Avais-je tort de le pleurer encore et encore ou avais-je raison de le faire ? Je ne ressentais pas son cœur, je ne ressentais pas son aura vibrante… Il n’était pas en Angleterre, je l’aurai reconnu entre mille auquel cas. Et les journaux de m’achever, d’accentuer cette idée de perte, d’implanter dans mon esprit cette maudite idée que jamais plus je ne reverrais celui avec qui j’avais mûri, avec qui j’avais découvert certaines choses, qui m’en avait enseigné d’autres… Qu’importe la matière et la manière. Il avait été mon professeur, il avait été mien. Et il me revenait. Je n’en demandais guère plus… Je ne voulais pas même de réponses plus approfondies à ma question, et même sa menace ne m’incitait pas à en savoir plus. Si les cieux voulaient que je sache, je saurais, et même lui ne pourrait rien contre cela, nous le savions tous deux, tout comme je me remémorais que ma vie était entre ses mains, quelque soit le lieu, l’instant… Ou la manière dont il pourrait la prendre. J’étais consciente de ce danger qui m’entourait, mais pour tout avouer, j’aimais danser avec ce sombre cavalier. Je ne possédais pas la prétention de vouloir changer l’obscurité en lumière, j’acceptais les évènements tels qu’ils me parvenaient, tout comme j’acceptais la nature profonde des différents protagonistes m’entourant. Ainsi, je ne jugeais pas l’homme que j’aimais, je ne tentais pas même de changer sa nature, c’eut été un pari impossible, je me pliais seulement à ses désirs, cherchant seulement par instants à adoucir cet homme que mon cœur avait choisi d’aduler comme on adore un dieu ou un souverain. Et peu à peu, je retrouvais l’écho de nos instants passés, de cette manière que nous avions de communiquer, à ces mimiques qui en disaient toujours bien plus que les mots. Certes, j’aurais aimé que les gestes se mêlent à cet écho, que mes doigts retrouvent les siens, que mes lèvres cherchent les siennes non sans dériver par diverses parcelles de sa peau avant d’atteindre ce but final, que mon être entier se retrouve contre le sien pour ressentir sa chaleur, son aura, ce tout qui avait été mien autrefois… Mais il me semblait que c’était un pari risqué, et que rien de cela n’arriverait sans que je ne tente de le reconquérir, sans que je ne lui glisse ces quelques paroles qui lui indiqueraient cette foi en lui qui jamais ne m’avait quitté, cette adoration de tout son être qu’il ne devait pas voir comme un mensonge mais comme une vérité, la mienne. Toutefois, j’avais peur. Peur de ne plus savoir comment plaire à mon Islandais, peur d’être de nouveau rejetée après avoir fourni les efforts nécessaires… Terrifiée par les répercussions que cette histoire maudite pourrait encore avoir. Etait-ce le destin qui nous mettait à l’épreuve ? Ou l’écrivain qui ne voulait pas d’une histoire avec une fin heureuse ? Mieux valait que je ne le sache jamais, il me serait alors venu l’idée de défier cet importun… Alors reviens… Reviens-moi Amour… je ne sais pas vivre sans toi.
*** Cette maison de pierre… Elle me plaisait, fière dans toute sa splendeur quand bien même perdue au milieu de la nature. Elle me donnait cette impression de liberté, et étrangement, je m’y sentais presque comme chez moi. Était-ce mon sang féérique qui me poussait à éprouver ce sentiment de bien-être ? A aimer cette simplicité des plus quelconques ? Je me souvenais d’une nuit passée ici lors d’une soirée organisée par un de mes anciens camarades de Poudlard… La fête en elle-même ne m’intéressait pas, seul le ciel avait réussi à capter mon attention, de ces étoiles à cette lune en quartier, la nature elle-même avait réussi à m’éloigner un court instant de la condition humaine, susurrant sous mes pieds un chant que l’Homme ne pouvait comprendre s’il n’y faisait pas attention. L’Islande avait une étrange manière de me fasciner au fond. Pourtant, même si en l’instant la vue de cette maison vint m’emplir d’une certaine once de bonheur, une étrange boule vint se tailler une place dans mon estomac. Je craignais de rentrer dans cet habitat. J’avais peur de recroiser ces visages qui m’avaient accueillis et que j’avais su apprécier. Je voulais faire demi-tour, transplaner et rejoindre le manoir de mon frère, cet autre endroit où je me sentais presque comme chez moi… Mais déjà la porte s’ouvrait, et mon ancien amant m’invitait à entrer. Allais-je seulement en ressortir vivante ? Je n’allais sans doute pas tarder à le savoir, tandis qu’une ombre s’abattait déjà sur nous, telle une tornade qui vint me faire sursauter. J’étais voyante certes, mais je n’étais pas non plus censée tout prévoir… « Tyler, je leur ai dit que je ne devais pas faire la cuisine et... Ashka ? » Dean. Comment oublier cet ouragan de bonne humeur ? S’il avait été celui qui m’avait vendu à son cousin, il y avait longtemps que je lui avais pardonné cette erreur… J’en étais même arrivée à réellement l’apprécier. Il m’avait suffit pour cela d’apprendre à le connaître, et deviner qu’il était gaffeur sans le vouloir. Et j’esquissais un sourire, sans avoir le temps d’en placer une, tandis que le célèbre moulin à paroles Carlson reprenait : « Tu sors de la maison. Tu vas gambader dans les plaines désertiques. Tu vas éventuellement faire un tour au village où ils ne vendent que trois pommes et un peu de whisky, et tu reviens avec une bombe – sans offense Ashka, qui était même pas prévue au menu ? Comment tu fais ? » Et j’esquissais un léger rire tandis que mes joues rosissaient sous ce genre de compliment auquel je n’étais pas tout à fait habituée. « Je suis heureuse de te revoir aussi Dean. » Je ne trouvais rien d’autres à redire, pas plus que je ne relevais réellement ses paroles. Je savais que Tyler était connu pour ses belles prises… Mais étrangement, je ne me comptais pas dedans, me trouvant quelconque, quand bien même mon sang d’antan accentuait chacun de mes traits comme s’ils n’étaient pas tout à fait réel. Et l’agitation d’attirer un autre visage, accentuant ce malaise en moi. Je ne baissais pas les yeux, mais je ne cherchais pas non plus à croiser ce regard de glace qui me fixait. « Je vois oui, les macchabées traînent ensemble. Normal. Lola veut plus de toi, alors tu prends celle qui te passe sous la main... Dis-moi Tyler, il est comment le Satan des moldus ? On dit qu'il te ressemble ! » Et je n’esquissais aucun geste pour faire taire mon ancien compagnon, celui-là même que j’avais quitté sans un mot, sans une parole, disparaissant seulement de sa vie. Mais je ne pouvais que constater que Tyler avait dit juste. Il m’avait crue morte. Aurait-il mieux fallut qu’il continue de le croire ? Ou alors, aurais-je dut le retrouver sitôt rentrée de Norvège ? Mes pensées étaient ailleurs à ce moment-là, Elle passait en premier, bien avant lui, bien avant Tyler, bien avant qui que ce soit. Et je n’entendais pas mon Islandais rétorquer, tandis que je baissais le regard, mi-honteuse mi… je ne savais quoi. Je me savais coupable de cette rancœur irradiant du second frère, cependant, je ne pouvais rien dire pour me défendre, c’eut été alors avouer ce secret que je me devais de conserver. Car alors, comment aurait-il réagit s’il avait sut ? Et de nouveau la voix de Dean, mais je n’écoutais que peu ses paroles, perdue dans le fin-fond de mon esprit. « […] trouvé une nana dans le genre méga sexy – sans offense Ashka – comme ça par hasard ? … Tyler, tu joues à la loterie sorcière des fois ? Parce que c'est le moment. » Et je relevais le regard, adressant un mince sourire à mon interlocuteur, ne réagissant plus vraiment sous ses paroles, n’esquissant qu’un simple signe de tête au final pour effacer la fausse offense. Et mon amant de prendre de nouveau la parole, de renforcer ce mensonge qui existait depuis notre rencontre, cette protection contre les questions qui ne devaient pas avoir de réponses. Chaque fois, ces paroles me faisaient un peu plus mal. Je savais que ce n’était pas vrai, nous savions tous deux qu’il y avait ce quelque chose qui nous avait unis, cet interdit qui n’aurait jamais dû être… Ces souvenirs, ces frôlements, cette passion. Tout cela se devait d’être caché. Et si j’avais mal d’entendre de nouveau ces terribles mots, je n’en laissais rien paraître. N’avais-je pas apprit à mentir aux côtés de cet être aimé ? Je détestais cette façon de me protéger, mais je ne pouvais qu’avouer qu’elle était efficace, loin de me douter de même que j’y excellais… Nul ne pourrait jamais vérifier mes dires par ailleurs… Un legilimens serait devenu fou d’entrer dans mes pensées. Et je relevais la tête, repoussant ma chevelure d’été vers l’arrière, calant quelques mèches derrière mes oreilles tandis que de nouveau, la voix de Shawn m’agressait les oreilles, m’imposant une question qui allait me forcer à user de ce moyen que je détestais. « Et ? Que faisais-tu au cimetière de la famille, si ce n’est pas indiscret ? » Et je plantais mon regard dans le sien, décelant cette rancœur, cette déception que je lui avais causé. « C’est indiscret, et rien ne m’oblige à me justifier. Néanmoins, je vais te répondre, en espérant que cela suffise à calmer tes suspicions infondées. Je suis venue me recueillir sur la tombe d’un être qui m’est cher, qu’importe son nom, tu ne pourrais comprendre les liens qui m’ont unies à cette personne. Je n’ai pas jugé utile de rentrer aussi rapidement, ce qui m’a poussé à déambuler jusqu’à votre cimetière familial, où je savais Tyler enterré. La suite tu la connais Shawn. Je suis ici, et je m’excuse d’interrompre les retrouvailles d’une famille. » J’étais neutre, pourtant, je ne pus empêcher mes lèvres d’étirer ce sourire innocent, qui, je le savais fort bien, avait toujours réussit à apaiser Shawn, aussi inquiet, torturé, agacé fut-il. Je doutais que cela fonctionne ce soir-là, car après tout, ce que j’avais fait demeurait malgré tout impardonnable… Mais je ne pouvais pas changer le passé…
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Tyler J. CarlsonAGENT DU MINISTERE. ► chercheur de sortilèges.
► MESSAGES : 64 Ven 6 Mai - 13:03 |
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| La jeune fille parla d'une voix claire et posée, mais cela ne put suffire à apaiser l'ambiance glacée. Shawn s'était raidi et la toisait d'une oeil vorace et rancunière, Dean ne cessait de darder un à un les deux protagonistes non sans se demander s'il lui fallait se sacrifier et se jeter dans la fosse aux lions pour cesser le massacre, Tyler quant à lui demeurait droit et stoïque, voire insensible, simplement agacé par la tournure des événements. Et la demoiselle de tenter une justification qui ne plut guère au cadet : ce dernier fronça les sourcils et la foudroyait de ses yeux bleu glace. Shawn avait toujours été un jeune homme modèle et serviable certes, mais il n'en demeurait pas moins un homme, quand bien même on lui prêtait des excès de naïveté à son actif. Chez lui, tout paraissait plus lumineux que son aîné : ses cheveux étaient plus clairs, son regard se teintait d'un bleu apaisant, son aura même irradiait d'une immaculée douceur. Mais face à cette entrevue impromptue, une certaine colère pleine de rancoeurs à l'encontre d'Ashka s'était emparé de lui : c'était légitime après tout, cette dernière était partie sans un mot. Lui qui pensait qu'elle était différente. Foutaises. « Te fiche pas de moi. » Quelques mots secs et cassants : il était vrai que l'ancienne Serdaigle était allée trop loin dans ses paroles qu'elle avait voulu calmes mais qui n'étaient qu'hypocrisie. Entre autre elle le traitait d'imbécile en plus de lui reprocher son manque total d'incompréhension : Tyler lui-même trouvait en ses échos, quelques mots mauvais envers son cadet. Il demeura taciturne néanmoins, plus par agacement que par crainte d'intervenir, et ce fut une tension insupportable qui retomba dans ces lieux autrefois si sereins... Jusqu'à ce qu'une fine silhouette ne fasse son apparition. « Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » Rose Mandrake pénétra le salon d'une discrétion touchante ; sa voix cristalline apaisa aussitôt les Carlson dont les regards étaient figés sur leur muse. Cette dernière avança vers Shawn non sans arborer un air interrogatif sur son doux visage, ses longs cheveux blonds virevoltant au gré de ses mouvements gracieux tel un manteau de soie d'or, et ses yeux, ah ses yeux d'un azur alangui, myosotis que l'on voudrait cueillir comme on cueillerait son coeur. « Jolie Rose. » La voix suave de Tyler s'éleva enfin, comme le gentleman tendit sa main pour accueillir la nouvelle arrivante dont les joues timides rosirent légèrement de son compliment. « Je te présente Ashka, elle reste dîner pour ce soir. » « Oui, je t'ai déjà vue. A Poudlard... Enchantée. » La vélane acquiesça d'un signe de tête qu'elle vint gracier d'un magnifique sourire, avant de se tourner vers Dean. Ce dernier, ébahi, la darda tel un poisson hors de l'eau. « Tu as... de magnifiques sourcils. » fit-il dans un éblouissement total qui le laissait pantois. « Arrête de faire l'idiot, va cuisiner, c'était ton tour ! » Et le jeune Carlson de soupirer, levant ses yeux de chien battu à l'assemblée, avant de trainer les pieds jusqu'à l'antre de la salle de torture faite de casseroles et de poêles en tout genre. « Shawn... » Un léger coup d'oeil de la jolie jeune fille qui avait saisi la situation, et cette dernière tenta de désamorcer cette bombe à retardement. « Tu peux m'aider s'il te plait ? Un pan de la volière du jardin est complètement rompu. J'arrive à rien... » Sans un mot, Shawn approuva d'un signe de tête, toisa Ashka d'un bref regard assassin, et s'en vint suivre la jeune vélane qui avait su calmer les Carlson par sa seule présence. Tyler lui-même ne put s'empêcher d'observer cette beauté pure, une étincelle de désir dans le regard.
Enfin le silence vint s'approprier le salon, dont la modestie rappelait à ces vieilles fermes retapées, conviviales et vivantes. L'aîné des Carlson se tourna vers son invitée, et lui offrit un sourire en coin qui le pardonnait de l'avoir amenée ici, tant il n'était plus que charme sombre et volupté tentatrice. « Vilhjamur a souffert de ton départ, mais ça lui passera. J'avais oublié, en revenant parmi les miens, combien les relations humaines pouvaient être fragiles et fatigantes. Moi-même j'en ai assez fait l'expérience en revenant à Londres... » Un éclair arrogant foudroya les prunelles fauves de Tyler lorsqu'il vint penser à Lola. « Je ne regrette pas pourtant d'être revenu. Je n'ai pas tout perdu, après tout. » Affirma-t-il non sans toiser la jeune Ashka d'une oeillade vorace et d'un sourire en coin, quand son parfum épicé vint se teinter des couleurs sombres d'un mystère opaque. | |
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Ashka N. MephistosETUDIANT. ► 2e année de MEDECINE.
► MESSAGES : 41 Ven 6 Mai - 18:17 |
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| Quand bien même était ordinairement calme et posée, je ne pus retenir cette note d’offensive qui déjà s’échappait de mes lèvres, tandis que j’accentuais ce mensonge qui n’était pas mien. Mais il était trop tard pour reprendre ces viles paroles, trop tard pour m’excuser, et je reportais mon regard sur l’Islandais à l’aura bien moins sombre que celui de son aîné. Je ne pouvais expliquer cet écho mauvais dans mes mots, était-ce parce que je m’étais sentie agressée dès les premiers mots ? Je ne savais pas, je ne voulais pas savoir, pas plus que je ne voulais me justifier. Quoi que je dise, cela ne suffirait jamais, rien ne serait valable aux yeux de mon ancien amant que j’avais abandonné et blessé par cet acte à la fois égoïste et imposé. D’un pas je reculais, tandis que les yeux de glace de Shawn me foudroyaient, Merlin, je n’avais vraiment pas envie de me battre contre lui, pas ce soir, ni même un autre… Et je commençais à penser que c’était réellement une mauvaise idée que d’avoir suivi l’ancien mangemort en ces lieux. Aurais-je alors dût suivre mon instinct qui me hurlait de fuir cet endroit ? D’échapper au regard bleu de celui qui m’avait entrainé dans une idylle bien plus douce et bien plus calme que celle qui j’avais connu avant ? Sans doute était-il préférable que je disparaisse de nouveau, passant de nouveau comme morte à ses yeux, que je ne m’approche plus de cet endroit… Par ailleurs, je n’en avais plus besoin désormais. L’espace d’un instant, je perdis le fil de cette rencontre, propulsée dans mes propres pensées de fuite, d’abandon, de lâcheté en somme. « Te fiche pas de moi. » Et je me taisais, laissant mon regard unique frôler celui du cadet, lorsque mes doigts commençaient à agacer le tissu de ma robe. Silencieuse. Je ne voulais plus parler, quitte à me faire muette pour la soirée. Puis je détournais les yeux, les laissant se porter sur la délicate silhouette qui venait de faire son apparition, brisant la tension par sa seule aura. Douce vélane, cousine de mon sang étranger, bien moins discrète que nous, Amoureuses des Ondes, bien moins rares de même. Je percevais l’aura de son pouvoir alangui, mais contrairement aux Carlsons qui se tenaient là, je n’y étais pas réceptive pour la simple raison que j’étais une fille… « Jolie Rose. » La voix de mon ancien amant brisa le silence qui s’était installé, tandis qu’il me présentait à la nouvelle arrivante « Oui, je t’ai déjà vue. À Poudlard… Enchantée. » L’avais-je déjà croisée ? À cette époque, j’avais beau être sociable, il n’en demeurait pas moins que je me faisais plutôt solitaire, préférant de loin les livres à la compagnies des autres sorciers de mon âge. « Enchantée de même… » Soufflais-je, la détaillant sans méchanceté, plus par curiosité. Son aura m’interpellait, caressant la mienne comme un chat le ferait avec un autre. Pouvait-elle sentir de même ce que mon sang reconnaissait ? je me taisais pourtant, n’esquissant qu’un sourire moins crispé aux paroles de Dean… Le charme des Vélanes… Je savais que nous, Gwagged Annwn, n’avions rien à envier à nos cousines, nous étions de la même sorte, le charme attirait les hommes, nos baisers les rendaient fou d’amour… Notre but pourtant était le même, notre triste sort de même. Puis Dean nous quitta, abattu quant à cette idée de cuisiner, et je ne pus m’empêcher un instant de penser que peut-être… nous devions nous plaindre aussi. Quel sort nous réservait le plus enjoué des Carlson ? Un plat trop épicé ? Pas assez cuit ? Complètement raté ? Je ne tenais pas tant à le deviner, mais cette simple pensée avait su me redonner un peu de baume au cœur. Et très vite, la belle Rose de comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvions tous avant qu’elle n’arrive, et de défaire le cadet de ce souci… Tandis que nouveau, mon regard s’affaissait sous cette lueur assassine qui n’était destinée qu’à moi et moi seule. Fut-ce alors un soupir de soulagement qui quitta mes épaules tandis que je ne demeurais plus qu’avec l’élu de mon cœur ? Il me semblait que j’avais cessé de respirer durant cette entrevue, je n’en étais plus certaine.
Je repoussais une nouvelle fois ma chevelure, avant d’amorcer quelques pas en direction des fenêtres. Je ne me sentais plus tant à l’aise, et n’aspirais qu’à retourner dehors, ou au moins croiser le regard des cieux pour me donner du courage. Les étoiles commençaient à naitre, la Lune elle, toujours apparente, de jour comme de nuit. Et je pouvais constater que bientôt, elle serait pleine et ronde… « Vilhjamur a souffert de ton départ, mais ça lui passera. J'avais oublié, en revenant parmi les miens, combien les relations humaines pouvaient être fragiles et fatigantes. Moi-même j'en ai assez fait l'expérience en revenant à Londres... » Et je me tournais vers mon Dieu, qui sut me rassurer de par son sourire, ce charme qu’il transpirait, sa présence tout simplement. Mais je demeurais silencieuse, n’écoutant que sa voix, chacun de ses mots. « Je ne regrette pas pourtant d'être revenu. Je n'ai pas tout perdu, après tout. » Cette fois, ce fut son regard que je croisais et qui vint m’arracher un frisson délicieux, parcourant mon échine jusqu’à allumer une étincelle dans mon regard, connue seulement de nous deux. Etrange petite lueur que je balayais d’un battement de cils, reportant mon regard sur le ciel occupé à changer son manteau. Je l'enviais d'une certaine façon pour ses paroles… Il n'avait rien perdu, mais moi… il me semblait que plus le temps s'écoulait, plus je perdais ce qui m'était le plus cher. Et mes pensées furent ramenées à Shawn, puis aux paroles de l’être aimé. « Je doute que les choses s’arrangent. Sa réaction est des plus compréhensibles après tout. Je suis juste… partie, sans dire à personne où je me rendais, sans en expliquer les raisons. » Je me tus, l’espace d’une seconde. « Je n’avais pas le choix. » Nous avons toujours le choix aurait répliqué une personne censée, mais à ce moment-là… je n’étais que trop perdue, dévastée, trop jeune. « La punition est à la hauteur du crime » soufflais-je, pas tout à fait ici, pas tout à fait ailleurs… Enfin, j’observais mon propre reflet à travers la vitre, avant de me tourner vers cette parcelle de moi que je ne demandais qu’à accueillir de nouveau dans mes bras. « Bien. Si nous allions donner un petit coup de main à Dean ? A moins que tu ais mieux à me proposer ? » Et j’esquissais un de ces sourires qui savaient si bien éclairer mon visage, qui laissait paraître que j’avais chassé mes soucis pour en accueillir d’autres.
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Tyler J. CarlsonAGENT DU MINISTERE. ► chercheur de sortilèges.
► MESSAGES : 64 Dim 8 Mai - 21:09 |
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| Il ne l'écoutait que d'une oreille, d'une semi attention qui trahissait si bien l'aura de Tyler : constamment pensif, le jeune homme détournait ses sombres songes ailleurs. Quelque part dans le labyrinthe de son esprit opaque, pensant à ses recherches, à sa magie noire, à sa soif de sang et de pouvoir. Quelque part loin du commun des mortels et si prêt de la transcendance métaphysique de ses pensées, de ses idéaux, de ses ambitions. Les soucis de la belle Ashka n'étaient que secondaires pour l'ancien mangemort à l'empathie peu présente : en outre, cela avait toujours été ainsi. Il l'avait aimée, l'avait protégée, l'avait manipulée aussi, mais leur idylle alors défunte marqua leur histoire au fer rouge, et Tyler ne se sentait plus réellement impliqué. Alors soit, qu'elle ait quelques embarras avec son aîné était une chose, qu'elle tente de s'en justifier en était une autre : l'aîné Carlson estimait que c'était à son cadet, que la belle devait les soumettre. La toisant lui tourner le dos, ses rétines fauves vinrent brûler ses omoplates d'une dangereuse torpeur, comme il tiqua lors de ces quelques mots : « Je n’avais pas le choix. » « On a toujours le choix. » répliqua-t-il de sa voix coupante comme une brise fraîche et dont les vibrations suaves se faisaient frémissantes. Le choix de se battre, ou le choix de mourir, aimer ou haïr, rester ou fuir. La mésange avait choisi. Taciturne, Tyler croisa ses mains puissantes dans le dos, détournant son regard sombre sur un point invisible moins tentateur que les courbes voluptueuses d'une Ashka encore juvénile. Et la belle de continuer son discours, une mélancolie vibrant dans sa voix qui attira de nouveau l'attention de son ancien amant. Il comprit alors que quelque chose était survenu pour que la belle enfant ne change de ton et ne fuit tout regard incisif. Un quelque chose qui attisa l'intérêt de Tyler ; suffisamment pour que ce dernier ne sorte de son monde ténébreux, pas assez pour qu'il ne daigne faire quelconque remarque ou soulever certaines questions. Puis surgirent les mots impromptus ; un frisson d'extase suivi d'un regard méfiant. Celui qu'il jette lorsqu'on ose parler de crime tout en soutenant son regard sombre et pénétrant, tandis qu'on défie le prédateur qu'il est, comme on observe ce prince noir sanguin dépourvu de toute morale. Mais alors que la fraction de seconde de suspicion est balayée, la belle ainsi retournée le darde et lui offre un sourire candide. De ceux qui aiment et qui anticipent. « Bien. Si nous allions donner un petit coup de main à Dean ? A moins que tu ais mieux à me proposer ? »
Tyler jeta un coup d'oeil discret vers l'antre de la cuisine, avant de reposer ses pupilles glaçantes sur la belle Ashka dans un sourire carnassier. S'approchant de celle qui longtemps avait été sa victime, il demeura taciturne jusqu'à ce que ses doigts fins ne glissent avec envie dans la chevelure blonde de la belle. Il fixa quelques instants ces mèches dorées se mouvoir sous son toucher envieux, avant de descendre sa main en une caresse vers le fin menton de la belle. « Donne-moi ton don de nouveau. Les temps se troublent pour l'Ordre et s'éclaircissent pour les mangemorts, mais à présent que je ne suis plus ni l'un ni l'autre, je veux connaître ma voie, mes engagements et mon ascension. » Le sombre jeune homme fronça les sourcils non sans plisser ses yeux incandescents, comme il releva le menton de la belle enfant pour mieux pénétrer son regard sélénite. « Ou ma déchéance. » souffla-t-il d'un murmure à peine audible et pourtant frémissant sous le poids de son charme sombre. « Mais c'est hélas tout ce que j'ai à te proposer, et rien d'autre. » Et le jeune homme de se noyer dans son regard à la recherche d'un quelconque trésor, reflet d'un passé défunt ou d'un futur en train de naître, tentant d'enflammer une étincelle ou de cueillir quelques uns de ses rêves... Soufflant tout espoir en lui affirmant que seul son précieux don pourrait alors les lier. | |
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Ashka N. MephistosETUDIANT. ► 2e année de MEDECINE.
► MESSAGES : 41 Lun 9 Mai - 11:08 |
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| Je me noyais dans mon propre regard, terne et effacé… Si peu visible à travers cette vitre. Sans tout à fait m’en rendre compte, je venais de me plonger dans une certaine mélancolie qui menait mon esprit à se poser des questions sur mon existence… Comment les choses se seraient-elles réellement déroulées si Tyler n’était pas entré dans ma vie ? Je serai demeurée exactement cette même enfant qu’autrefois : sage, solitaire et toujours plongée dans ses livres. Je n’aurai pas rencontré l’amour de cette façon-là… et je n’aurai pas connu les bras du mangemort, ni même ses draps. Sans doute même serai-je toujours avec Shawn alors… Et s’il ne m’avait pas quitté ? Il n’aurait jamais pu me faire croire à sa mort. Et Neÿva serait mienne… notre. À moins que… M’aurait-il obligé à laisser cette enfant partir ? À ne pas la voir naître ? Instinctivement, ma main se posa sur mon ventre, alors que je me souvenais de cette sensation de sentir la vie naitre en moi. Pour rien au monde je n’échangerai ce souvenir pour un autre. J’avais été mère, l’espace de quelques mois, le temps de la mettre au monde, de la laisser se nourrir à mon sein. « On a toujours le choix. » La voix de mon ancien amant résonna, sans toutefois me sortir de ma torpeur. Pas cette fois. Non, cette fois-ci, on avait choisi pour moi, et j’avais du me taire pour préserver ce secret. Et en y réfléchissant bien, j’avais eu de la chance dans mon malheur. L’enfant se trouvait aux « bons » soins de mon frère, ce qui me permettait d’accomplir malgré tout mon rôle, d’être une figure maternelle… Cela n’aurait pas été le cas si mon père avait choisi de m’ôter l’enfant pour l’abandonner devant un orphelinat ou dans une autre famille. Oui, j’avais de la chance. Mais à toute médaille son revers. J’avais aussi perdu des personnes qui auraient dû m’être importantes. Qu’importe après tout. Et je repoussais mes idées noires, jusqu’à ce qu’elles se perdent dans les méandres de mon esprit si lumineux et si torturé à la fois, pour me tourner vers mon Islandais, sourire sur le bout des lèvres. L’heure est aux retrouvailles, à la joie et autres marques de bonheur. Mon cœur s’emballe de croiser de nouveau son regard, de s’y perdre un vague instant… Nous sommes seuls et je n’éprouve aucune crainte d’être moi-même face à lui quand je me dois de me faire discrète lorsque les autres sont là. Pourtant… J’expose mon idée, celle de nous retrouver aux côtés des autres, de ne pas rester seuls trop longtemps. Ai-je peur des soupçons ? Plus que jamais. Notre arrivée ensembles ne passe pas tout à fait inaperçue après tout… N’avons-nous pas disparus pratiquement en même temps ? N’éveillons pas plus les soupçons… quand bien même il n’y a plus rien à cacher…
Et l’objet de ma dévotion toute entière de s’approcher de moi, plus imposant que jamais, son aura venant m’étreindre jusqu’à m’étouffer, m’obliger à chercher un semblant d’air pour lui survivre. Mais je n’aspire qu’à me noyer dans son parfum, son regard, son être tout entier. Et sa main se pose sur moi, s’éternise dans cette chevelure changeante, jusqu’à glisser sur ma peau. Et Merlin que c’est bon de sentir sa peau caresser la mienne ! Mon regard se ferme le temps d’une seconde, le temps de replonger dans ce sentiment de bien-être. Et j’aimerai que le temps ne s’arrête pas, que personne ne vienne troubler cet instant innocent. « Donne-moi ton don de nouveau. Les temps se troublent pour l'Ordre et s'éclaircissent pour les mangemorts, mais à présent que je ne suis plus ni l'un ni l'autre, je veux connaître ma voie, mes engagements et mon ascension. » Et de rouvrir brusquement les paupières. Ne suis-je donc que cela à ses yeux ? Un instrument voué à servir ses ambitions ? Je sens mon cœur saigner de nouveau à cette pensée, douleur qui s’installe l’espace d’une fraction de seconde dans mon regard, avant de disparaître sous un cillement. Un geste de sa main, et mon visage se relève, à se noyer dans son regard abyssal, à m’étourdir, m’hypnotiser… « Ou ma déchéance… » Si proche de moi… et pourtant hors de ma portée… Et mes lèvres de souffler ce que mon âme pense. « Quelle déchéance ? Que pourrait-il t’arriver si je suis à tes côtés ? » Rien. Pas tant que je suis là pour veiller à sa sécurité. Et je comprends que ma réponse est donnée, mais je ne peux la regretter. Comment le pourrais-je seulement ? Moi qui l’aime tant… Je ne peux rien lui refuser. Même si je ne suis qu’objet, je demeure à ses côtés… C’est bien plus que je n’en demande… Toutefois… derrière cette étincelle de désir dans mon regard, ce sourire mystérieux si difficile à décrypter… Je meurs de peur. Je suis terrifiée à l’idée de ce qu’il va se passer, à l’idée de le voir encore m’abandonner… J’ai peur mais jamais je ne lui en soufflerai mot. Car le loup qu’il est aura tôt fait de dévorer l’agneau que je suis… Et je tremble intérieurement, et sans doute mon corps le laisse t’il paraître, je ne sais pas, je ne sais plus… Et mes doigts de glisser sur sa joue avant de la délaisser. « Tu sais qu’il me faut quelque chose t’appartenant… » Autrefois, c’était un médaillon, puis une clé… Puis toi. Qu’as-tu à m’offrir cette fois ?
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Tyler J. CarlsonAGENT DU MINISTERE. ► chercheur de sortilèges.
► MESSAGES : 64 Lun 9 Mai - 20:00 |
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| Les doigts voluptueux de la douce frémirent d'un ravissement innocent lorsqu'ils vinrent toucher d'une caresse candide la joue râpeuse du sombre sorcier. De ce simple contact s'éveillèrent les réminiscences de souvenirs troubles, vaporeux, impalpables : la première fois qu'il eut posé les yeux sur elle, ces entrevues dans ses appartements à Poudlard, ces nuits chastes durant lesquelles il n'avait songé qu'à l'instrument qu'elle était. Puis s'en étaient suivi les caresses, la lubricité, la complicité, la tendresse... les sentiments ? Sans doute, car Tyler ne se dévouait à nulle cause tant que sa passion n'était guère éveillée. Mais aujourd'hui les derniers frissons de leur idylle avaient succombé sous les cendres d'une fin fugace et endolorie par leurs derniers mots acerbes. Il ne leur restait plus rien que leurs souvenirs, mais bien loin d'une nostalgie lui étreignant le coeur, Tyler voyait de nouveau en Ashka quelques possibilités de l'abuser. Pouvait-il se servir d'elle, la rendre plus docile encore, l'assouplir sous ses envies et ses regards, pouvait-il renier leur amour défunt pour honorer cette manipulation vicieuse qu'il envisageait ? Assurément. Et quand bien même la douce était mille fois plus désirable encore que dans ses souvenirs brumeux, elle demeurait cependant moins sujette à hanter ses pensées comme le faisaient ses rêves de pouvoir et d'ascension. Alors le jeune homme redressa la tête, goûta avec délectation au toucher de la nymphe, et vint capturer son regard du sien, si tentateur et vil, s'emparant de ses prunelles satinées par un simple embrasement de désir qu'il souhaitait allumer. Son sourire carnassier se mua en un rictus plus vil mais tout aussi charmeur, prédateur envieux et avide de la posséder, Tyler la dardait d'un regard la rendant captive, tentant d'emprisonner son âme par la seule force de ses pupilles dangereusement pénétrantes. « Tu sais qu’il me faut quelque chose t’appartenant… » Bien sûr qu'il savait, comment oublier ces premières entrevues où la belle s'était approprié son médaillon et ses draps, quand sage et sérieux Tyler avait passé la nuit dans le fauteuil. Sa main amorça un geste vers son cou paré d'une chaîne d'argent dont la clé en pendentif se dissimulait sous le tissu de la chemise, puis il se stoppa, pensif. Il ne pouvait accorder cette confiance à Ashka, maintenant qu'un fossé s'était creusé entre eux. Alors il chercha dans ses pensées s'il n'avait pas quelques effets personnels à lui confier, moins futile qu'un vêtement, plus superflu que cette clé qu'il gardait jalousement... Fronçant les sourcils dans un élan songeur, Tyler se demanda si il pouvait accéder à sa requête dès à présent : il se souvint alors que ses effets personnels les moins accessoires se trouvaient chez lui, à Londres, et non plus dans l'antre de sa chambre d'adolescent qui se trouvait ici. « Je sais. Passe me voir chez moi à Londres, dans le quartier de Chelsea. C'est le grand bâtiment victorien qui fait l'angle de l'avenue principale. » Et il acquiesça, conscient que sa lubricité l'emporterait peut-être sur ses attendus purement ambitieux, mais lucide néanmoins qu'il ne pouvait plus empiéter sur la vie privée de Ashka, afin de préserver la sienne. Sans un mot de plus, Tyler se détourna de la belle et vint rejoindre son cousin Dean : la soirée se passa sans encombre, malgré quelques froideurs rêches de Shawn envers son ancienne amante. [SUJET TERMINE] | |
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