Contestation. [rp libre]

Sorciers ! Sorcières !

Aujourd'hui, nous vivons une époque bien sombre. Il y à quelques mois à peine, l'enfer à déferlé sur notre monde entrainant avec lui son cortège d'atrocités et d'horreurs. Comme si cela n'était pas suffisant, une nouvelle menace s'est faite jour, sous la montée en puissance d'un groupuscule d'extrémistes qui sous couverts des déprédations démoniaques ont maquillés nombres de leurs exactions. Aujourd'hui l'enfer, bien que toujours à nos portes, est peu à peu refoulé, sans pour autant que notre avenir ne s'en améliore comme aime à le prétendre la classe dirigeante ! La question de ces Mangemorts n'est toujours pas réglée et semble même être réfutée par le ministère, alors que la mort du ministre Rufus Scylence, que l'on ne peut que trouver aussi mystérieuse qu'inexplicable, est un nouveau coup dur porté à notre encontre. Les conséquences de cet assassinat à peine maquillé ne se sont pas fait attendre ! Élections truquées et mal orchestrées sans véritable opposant face à un homme qui se fait passer pour un libérateur bienfaisant, un ange gardien, seul rempart face au mal qui ronge nos contrées et dont il est lui même l'un des orchestrateurs ! Cet homme, c'est Aidev Blake, qui en habile mystificateur s'est empressé d'établir une législation honteuse et inique sous couvert d'un prétendu état d'urgence !

Le moment est venu de réagir ! Le temps où vous pouviez vous permettre de vivre sereinement sans le moindre soucis touche à sa fin ! Il est plus que temps d'ouvrir les yeux et de réagir face à ce nouveau gouvernement qui prétends s'arroger le droit de nous dépouiller de nos libertés fondamentales, par la force s'il le faut ! Allons-nous nous laissez enchainer par le carcan des diktats de cet homme, selon une hiérarchie établie par une prétendue pureté du sang ? NON ! Depuis quand un arbre généalogique devrait-il définir nos droits et nos libertés si chèrement acquises par le passé ? Sommes nous retombés dans un nouveau moyen-âge féodal où les quelques familles de sang-pur écrasaient sous leur botte le reste de la population magique ? Peu importe nos origines ! Nous sommes avant tout, tous des sorciers, avec les mêmes droits et devoirs, avec les mêmes libertés ! Et il est temps de le faire entendre !

... c'est la panique la plus total pour le service d'entretien qui cavale en tout sens pour faire disparaitre toutes les affiches collées à la main, car celles-ci semble résister de toutes leurs fibres à la magie. Une troupe d'aurors à l'air aussi consternés que belliqueux cherche à disperser la foule qui s'est massée devant tant d'agitations afin de limiter la diffusion du message. Une seule question demeure après lecture, qui sont les cinglés derrière tout ça ?...

Ce rp libre et ouvert à tous ce déroule en plusieurs endroits et à différents moment et est le premier d'une série d'anim'. Chaque action influera sur la suite ! A vous de jouez !

--> En provenance de : https://poet-pendulum.forumsrpg.com/t2323p20-domaine-rocstone#25968

Comme souvent Lukas et Balto prenaient leur douche ensemble. Il fallait connaître le lien qui unissait le sorcier et son animal pour accepter une telle situation, et encore… Il était difficile de concevoir une telle proximité. Mais Balto n’était pas qu’un simple animal, et Lukas n’était pas un homme des plus simples non plus.
Le sorcier frottait le dos de Balto qui était partiellement recouvert d’une épaisse mousse savonneuse. Le beauceron se laissait faire par habitude bien qu’il exécrât plus que tout le savon. Malgré sa nature ‘spéciale’ Balto ne restait pas moins un chien qui préférait de loin sa propre odeur corporelle à celle douce et rafraîchissante du savon senteur lavande des Rocstone. Lukas s’activait à sa tâche en silence. Il réfléchissait. Lorsque Balto releva soudainement la tête et huma l’air. Lukas se releva d’un bond.

CRACK !

- Qu’est-ce que… murmura Lukas la vision brouillée par l’eau de la douche et la mousse savonneuse qui s’était répandue partout.
Des gens transplanaient dans la douche. Lukas eut tout juste le temps de tendre le bras pour attraper sa baguette dans la poche de son pantalon accroché au mur avec le reste de ses vêtements. Balto avait bondit, glissant de ses quatre pattes dans le bac de douche en tentant d’éviter de se faire écraser par les deux intrus. En une fraction de seconde Lukas se fit aspirer par un deuxième transplanage qui, cette fois, avait pour effet de l’évacuer lui et Balto de la douche. Comme par réflexe il s’accrocha au rideau de douche et scanda une formule pour interrompre le transplanage.
- INTER…rrrrargh !
Trop tard.

CRACK !

Les pieds de Lukas glissèrent sur le sol des couloirs des bureaux du Comité des Sortilèges Expérimentaux. Balto acheva de faire trébucher son maître au sol en venant le faucher dans son atterrissage. Le sorcier et l’animal étaient partiellement recouverts par un rideau de douche bleu marine avec pour motifs des petites étoiles qui, vu leur teinte légèrement verte, devaient à coup sûr briller dans le noir. Le sol était recouvert d’eau savonneuse et de mousse. Balto essaya de s’extirper de dessous de son maître avec le plus grand mal ; ses pattes glissaient et il dut se traîner jusqu’à un endroit plus sec où il se secoua allègrement.
Lukas, quant à lui, s’agita sous le rideau de douche avant de réussir à se remettre sur pieds, usant du rideau pour camoufler sa totale nudité. Ses cheveux était plein de mousse et il ne parvint à ouvrir qu’un seul œil sur les deux, l’autre piquant à cause du savon. De son seul œil il scanna les environs et pâlit d'un coup. Puis l’œil bleu se pointa sur Samuelle comme la lunette d’un sniper.

- Mon lieu de travail ? aboya le chercheur de sorts.

Bouillonnant de colère, Lukas se dirigea, d’un pas qui se voulait décidé mais qui en définitive ne s’avéra que glissant, vers l’extrémité d’un couloir. Des passants lui jetaient des regards tantôt interloqués tantôt torves. Le chercheur de sorts remarqua alors que la porte de son bureau, ainsi que l’entière totalité des murs du couloir étaient recouverts d’affiches appelant à la révolte contre l’ordre établi par le ministère. Lukas n’avait jamais pris position sur ce sujet depuis qu'il était arrivé en Angleterre mais sa situation actuelle pour le moins déconcertante conjuguée au fait que la porte de son bureau était à peine visible sous la quantité d’affiche le mit dans une colère noire. Il pointa sa baguette sur sa porte.

BOUM !

Le rideau de douche s’envola sous l’effet de la déflagration. Les affiches qui se trouvaient dans les environs de la porte furent soufflées dans un bruit de millier de pages que l’on tourne et allèrent se coller ailleurs ; pour la grande majeure partie sur Samuelle Daee. Lukas rentra dans son bureau suivi par Balto.

Elle savait comment transplanner. En théorie… La pratique demandait encore un peu de pratique… Où étaient-ils? Samuelle lâcha Harkaitz et rabattit ses cheveux dégoulinant vers l’arrière. « Toto, nous ne sommes plus au Kensas! » Elle fit un tour sur elle-même. « Pourquoi ici? Je visais l’extérieur de la grille… J’étais déterminée, concentrée… » Elle remarqua qu’ils se trouvaient au département des sortilèges expérimentaux… « L’un de vous aurait-il fugitivement pensé au boulot? ARGL!!! »

Vivement, la métisse se cacha la figure sous ses bras pour éviter les projections de mousse de Balto, puis sursauta quand Lukas fit exploser la porte. « Désolée Harkaitz… » Elle eut un vilain ricannement. « J’ai senti qu’il valait mieux prendre le large mais je ne pensais pas aller si loin. » Elle le prit par la main et l’entraina dans le bureau du chercheur… Ils n’avaient pas été invités, mais il n’y avait plus de porte, alors…

« Voyons Lukas, je te trouve très injuste! Pourquoi t’es tellement en colère? » demanda-t-elle innocemment en le suivant dans son bureau. « Désolée de t’avoir entrainé mais j’ai fait ce que j’ai pu! Je ne sais pas transplanner, moi! Et tu n’as qu’à t’en prendre à toi, TU es mon professeur! Pourquoi me rends-tu toujours responsables de tout? » fit-elle, l’air sincèrement curieuse. La crise qu’elle lui avait faite 20 minutes plus tôt? Quelle crise? La métisse s’employait à arracher les tracts dont elle était couverte et les passait un à un à Harkaitz de sa main valide. « C’est quand même pas comme si je t’avais jeté dans la tamise… » minimisa-t-elle.

Au passage, elle lu un titre… « Qu’est-ce que c’est cette loi dont ils parlent? » Elle releva les yeux sur ses compagnons. Des yeux teinté d’inquiétude avec une nuance ambrée. « Qu’est-ce qu’ils entendent par : pur? » poursuivit encore la métisse.

- Ceux qu'ont des parents dont l'sang est pur. Qui sont sorciers depuis des générations.

Expliqua sommairement une voix depuis l'extérieur de la pièce où il n'y avait plus de porte.... Bah oui, le boucan ça attire l'attention... L'agitation, la mousse, les explosions, les portes et les feuilles qui volent partout. Quand on est un vilain curieux, qu'on entend une voix... non deux... Enfin, des voix familières dans un couloir alors qu'on passait sagement transférer un dossier en se mêlant bien de nos affaires, ça prends pas grand chose pour changer votre chemin. C'est d'un pas prudent que Théodore s'était rendu jusqu'au bureau, qui semblait d'ailleurs être celui de Lukas, pour jeter un oeil à ce qui se passait... C'est donc à une scène un peu absurde, d'un Lukas à poil avec son chien tout mouillé, couverts de mousse, un bureau sans porte, une Samuelle Daee confuse en tenant un des pamphlets de la propagande Nazi des sang-pur et un Rocstone dans le champ comme d'habitude qu'il eut affaire lorsqu'il se planta derrière les trois... quatre incluant le chien.

- Des consanguins quoi.

En conclut le Chef de l'unité de capture des Créatures Nuisibles.

- Qu'est-c'que tu fous là tout nu Ustaz ? J'veux bien croire qu'la belle saison est encore là mais faut pas abuser non plus.

Ricana t-il, mauvais, lui balançant sa veste de cuir pour qu'il se cache avec, histoire de ne pas incommoder les petits yeux chastes et purs de sa supposée stagiaire.

- Font joyeusement chier d'puis un moment avec cette histoire de "sang pur". Commence à y avoir pas mal d'agitation d'ce côté là... Du vrai nazisme. C'est d'la seconde guerre mondiale toutes ces conneries.

Commenta Devalier en croisant les bras, n'ayant visiblement pas l'intention de s'en aller sans avoir eu d'explications concernant cette étrange situation...

- Et toi, qu'est-c'que tu fous là encore ? T'es partout dis donc.

Grommela t-il en jetant un oeil à la métisse près de lui.

Le bureau de Lukas était un bordel sans nom. Et pourtant quiconque ayant un talent aiguisé d’observateur pouvait déceler une sorte d’organisation dans ce bazar monstrueux. Il y avait plusieurs tables, toutes recouvertes d’un amas de parchemins coagulés à des vieux livres poussiéreux ; les étagères n’étaient pas épargnées, pas plus que les coins et recoins de toute la pièce. Balto s’était assis sagement à l’entrée de la porte qui gisait à présent par terre et Lukas faisait face à son bureau. Et puis Samuelle fit son entrée.
- Laisse-moi rire, dit-il finalement en haussant les épaules. J’aurais plus de chance d’apprendre à un hypogriffe à danser la salsa que toi à manier la magie civilisée. Tu n’as même pas idée de ce que ‘civilisé’ veut dire.
Lorsque la métisse s’interrogea sur la nature des affiches, un individu fit son entrée.
- Devalier ! dit Lukas en jetant un coup d’œil derrière lui sans pour autant se retourner.
L’institution de la famille Ustaz en matière d’extermination de limaces anthropophages les avait rejoint sans doute attiré par le vacarme. Il attrapa au vol la veste en cuir de ce dernier et l’utilisa pour camoufler sa nudité. Puis il pointa sa baguette sur une armoire qui remua par à-coups avant de laisser sortir une robe de sorcier noir qui vint s’ajuster d’elle-même au chercheur de sorts. Puis il rendit son manteau à son propriétaire en le remerciant d’un signe de tête.
Lukas nota que Théodore et Sam se connaissaient. Puis il pointa son doigt sur cette dernière.
- Ne t’avise pas de toucher à quoi que ce soit ici, dit-il avec emphase sur le mot ‘toucher’. Ou je t’assure que je te fais gonfler façon ballon de baudruche et t’éloignerai de tout ce qui a de plus terrestre. La seule chose que tu ennuieras c’est la stratosphère.
Puis il fouilla dans une pile de parchemins avant d’en sortir un dossier portant le cachet du ministère. Il l’ouvrit et chercha une feuille en particulier. Lorsqu’il tomba sur le décret n° 430, il arracha la page et la tendit à Sam sans un mot.

Citation :: Décret n° 430.
CIRCULATION DES CREATURES HUMANOÏDES
La circulation des créatures magiques humanoïdes est soumise à réglementation. Toute créature entrant dans cette catégorie devra être signalée et examinée par le ministère et fournir notamment un acte de propriété prouvant son appartenance à un sorcier de sang pur sans quoi le ministère s'en octroiera la propriété pour ce que bon lui semblera (créatures concernées : vampires, lycans, elfes de maison, gnomes, djinns, vélane, demi-vélane...) TOUTE FORME D'UNION AVEC CE TYPE DE CREATURE SERA QUALIFIEE DE MONSTRUEUSE ET DEVRA IMMÉDIATEMENT ETRE INTERROMPUE.

Après lui avoir laissé le temps de prendre connaissance du papier, il reprit sur un ton tout à fait professoral :
- J’espère qu’à présent tu prends pleinement conscience de l’importance du rapport que j’aurai à rédigé à ton égard.
L’Azur déferlait. Balto couina et s’allongea au sol.

La métisse dédia un bon sourire à son mentor administratif… Devalier et elle avaient appris à s’apprécier lors de leur première sortie de terrain, mais ni l’un ni l’autre ne l’admettrait jamais. « Tu t’ennuies déjà de ma fascinante compagnie Théo? » demanda-t-elle joyeusement. En un instant elle fût sur lui, se rapprochant pour lui faire un câlin. « Oh, je le savais! » ajouta-t-elle, la voix vibrante d’émotion factice. Elle lui tapota le dos. « Je ne suis jamais bien loin… » termina-t-elle avec une perfidie toute personnelle.

Civilisée? Samuelle n’avait rien de civilisée… Elle était sauvage. La civilité était justement ce qu’elle devait apprendre, et visiblement ce talent prendrait bientôt une grande importance. Elle devait s’exercer à donner le change et Lukas avait accepté de la guider. Alors pourquoi jouait-il les grands méchants???

Nerveusement, elle ramena ses mains vers elle. ‘Toucher’? Elle ouvrit de grands yeux jaunes avant de froncer les sourcils. Croire que Lukas aurait renoncé à savoir de quelle nature était sa magie était une grave erreur, elle s’en rendit compte. Un soudain malaise fit rosir ses pommettes. « La stratosphère? Vraiment? Je ne me savais pas si redoutable… » fit-elle d’un ton fruité, l’œil sardonique, tout en déchiffrant le parchemin qu’il lui tendait…

Il put alors lire toute la gamme de ses émotions sur sa figure.

Rien au monde n’aurait pu autant l’épouvanter. Surtout la notion de propriété et de liberté d’en user. Lentement, elle releva ses yeux surnaturels du parchemin. Milles questions y tourbillonnaient dans le désordre. L’or plongea dans l’azur. « Et alors? En quoi ceci me concerne-t-il? Je suis parfaitement humaine! » mentit-elle avec aplomb. C’était un défi. Prouve-le! disaient ses yeux d’or. Oui, ça avait été une grave erreur de supposer qu’il ignorait ce qu’elle était. Parce que s’il l’ignorait encore, il s’en doutait assez pour la menacer subtilement. Son dossier ne mentionnait pas ce genre de détail. Il ne mentionnait pas grand-chose puisque Samuelle devait devenir une langue de plomb. Tu crois que je vais te laisser faire? Alors tente ta chance… « Et Balto? »

Lukas ne quitta pas des yeux Samuelle tout au long de sa lecture du décret. Puis face à sa réaction il sourit légèrement :
- Si tu le dis, je suis ravi de l’apprendre.
Puis elle s’attaqua à Balto avec toute la perfidie dont elle pouvait faire preuve. Lukas resta de marbre, feignant même une expression d’incompréhension. Balto se mit à grogner. Quand bien même son maître l’aurait sommé de se taire, le beauceron n’aurait pas cessé de manifester son mécontentement. Car c’était le propre de ce genre de choses que de réagir lorsqu’elles se sentaient menacées. Une réaction qui à son plus faible niveau résidait dans la dissuasion mais qui à son niveau le plus élevé pouvait se révéler mortellement dangereuse.
- Laisse ce pauvre chien tranquille Sam tu veux, dit finalement Lukas sur un ton dérisoire en haussant les épaules.
Le grognement de Balto se perdit petit à petit dans le fond de sa gorge.

Lukas regarda par dessus l’épaule de Devalier. Des curieux tentaient de voir ce qui se passait à l’intérieur du bureau. Le chercheur de sort enjoignit son collègue du ministère à rentrer et, d’un revers de baguette, replaça la porte dans son encadrement dans un bruit significatif de succion. La pièce était à présent à l’abri des regards et à nouveau complètement hermétique aux sons entrants et sortants.
- Toi qui sembles si enclin à critiquer l’ordre établi Devalier, dit Lukas en contournant son bureau. Qu’est-ce que tu proposes ? Faire tomber ce gouvernement ?

Balto releva la tête et ses oreilles se dressèrent sur le haut de son crâne. Lukas était-il sérieux ? Un moment de silence lourd s’installa. Pourquoi Lukas, lui qui ne s’était jamais réellement intéressé à la politique des politiciens, aurait-il soudain de tels propos ? Qu’y gagnerait-il ? Après tout, le ministère ne l’embêtait pas plus que ça. Bien sûr, il était surveillé. Ayant été adopté le ministère n'avait pas les moyens d’estimer la pureté de son sang. Mais ses parents adoptifs étant des sorciers de sangs purs et qui plus est de la haute classe anglo-viennoise, on le laissait tranquille. Néanmoins, pour preuve, sans doute, de la surveillance à laquelle il était sujet, on lui avait ôté il y a quelques semaines toutes les recherches de sortilèges en matière de magie noire. Et son affiliation, en tant que magister, à l’université d’Ealdwic n’allait pas pour apaiser la méfiance à son égard. D’une manière générale, on faisait attention aux chercheurs, sans pour autant pouvoir se passer d’eux. Alors qu’avait en tête Lukas Kellen Ustaz ?

Théodore fut surpris que Samuelle l'enlace. D'ailleurs c'est probablement la raison pour laquelle il ne grimaça pas et ne la repoussa pas vers une autre galaxie dans l'espoir qu'elle ne refasse jamais ça. Il la laissa donc faire mais ne lui rendit pas l'étreinte. C'aurait bien été le bouquet ça ! Devalier qui câline sa stagiaire ! Enfin, stagiaire... Façon d'parler ! Évidemment qu'elle était jamais bien loin. Elle était toujours là. Et visiblement, avec la nudité de Ustaz, la présence de son chien et celle de Daee au même endroit, elle avait tenté de transplaner d'elle-même. Résultat à discuter. Théodore resta dans l'encadrement de la porte et le chercheur lui rendit son manteau, qu'il utilisa le temps de se vêtir d'une robe de sorcier. Puis il intima Samuelle de ne rien toucher... Ça valait mieux. Il était entièrement d'accord avec ça. Valait mieux que la Daee ne touche strictement à rien...Pour la prévenir de cette façon, Lukas avait apparemment eu affaire aux frasques de la métisse. C'était bon d'se sentir moins seul.

Puis il y eut mention du décret... Toutes ces lois horribles lancées par ces extrémistes de Mangemorts... Jusqu'à maintenant, Théodore n'en avait jamais fait de cas. Il bossait pour sa pomme et pis c'était marre. Pour se faire vivre et tant que ça ne touchait pas sa famille, pas d'quoi s'en faire. Il était un sang pur...Pas de quoi se faire du mouron de son côté. Il était Chef d'unité et le resterait. Seulement, ça commençait à aller un peu loin toute cette histoire, et bien que généralement il n'avait pas grand chose à foutre du malheur des masses, là, c'était carrément grave. Sans être un justicier, Devalier aimait bien défendre les malheureux... Juste que quand c'était des trucs de groupes, il se sentait moins concerné. Y avait bien sûr des exceptions, comme le nazisme de la seconde guerre mondiale, la ségrégation des noirs aux États-Unis, l'esclavagisme... Mais ça l'avait jamais concerné personnellement. Il n'était ni juif, ni rien, donc voilà quoi...

Sauf que là, c'était différent. Il était de sang pur mais avait des potes... Des potes qui eux, étaient de sang mêlé, parfois même de parents moldus ! C'était plus marrant là. Ça n'avait plus rien d'humain... Tout comme Sam, qui elle, était en partie humaine... Mais comment se faisait-il que Lukas soit au courant de ça ?

- Et alors ? En quoi ceci me concerne-t-il ? Je suis parfaitement humaine !

Théodore toussota.

- Si tu le dis, je suis ravi de l’apprendre.
- Moi aussi.

Fit Devalier en haussant les sourcils.

- Et Balto ?
- Laisse ce pauvre chien tranquille Sam tu veux.
- Toute façon, peu importe le rapport qui s'ra rempli concernant Balto, Ustaz est son maître et tout l'monde sait ça. Pas d'quoi s'affoler... Pour toi par contre...

Supposa Théodore avec un sourire mauvais. Puis Lukas le fit entrer dans le bureau, réinstallant la porte à sa place.

- Toi qui sembles si enclin à critiquer l’ordre établi Devalier,
- Hm ?
- Qu’est-ce que tu proposes ? Faire tomber ce gouvernement ?
- Tiens tiens, Monsieur Ustaz aurait-il des tendances rebelles ? Tu poses la question avec des intentions ou c'est que parc'que t'es curieux ?

Fit Devalier en s'assoyant sur un coin du bureau, croisant les bras, toujours un sourire mauvais sur les traits, fronçant les sourcils. Lukas et lui-même n'étaient pas des trouble-fête. En fait, ils n'étaient que de simples employés du Ministère, issus de familles plutôt avantagées par les nouvelles lois. Pourquoi se mettraient-ils à déranger l'ordre établi ? Pourquoi se foutre dans la merde ?

...Pour le bien des autres. Enfin dans le cas de Devalier, c'était de la pure provocation, doublée d'une grosse envie de faire quelque chose de bien pour l'humanité, pour les sorciers. Pour ces pauvres gus qui vivraient dans de petits quartiers malsains, reclus, prisonniers...

- Faire tomber le gouvernement, oui. Ça pourrait être pas mal. Et j'aime pas les tendance qu'ont les gens à y aller par derrière. Les gens sont trop doux... Y aller à la moldu. On fonce dans l'tas, tête baissée. Ça ce s'rait grandiose... Enfin, c'est c'que j'proposerais si j'étais un vilain terroriste, évidemment... C'que je suis pas, ça va d'soi.

Fit Devalier, innocemment, un petit sourire aux lèvres.

Harkaitz a toujours beaucoup agit. Il a toujours été le premier à expérimenter. Le premier à tenter le coup. Le premier à poser la question qui tue. Mais ça ne signifiait pas que Kaitz préférait mener la barque. Il était nettement trop tôt pour prendre de l'avance pour aller dîner à Londres le lendemain soir. Mais il aurait bien devancer le dîner pour les jolis yeux de Samuelle. Et évidemment pour l'éloigner du Roi Corbeau. Mais surtout pour ses jolis yeux. Harkaitz Rocstone faisait bien des choses pour de jolis yeux. Même fausser compagnie au Roi Corbeau.

Il aurait évité la douche et l'état impudique de Lukas, mais il nota de retirer la lavande de cette salle de bain... la lavande n'allait pas du tout à Lukas. Une brève démêlée plus tard, ils se retrouvent ailleurs. Un ailleurs que Kaitz connaît aussi bien que chez lui. Son boulot, quoi. Mais les couleurs on changer... ah, non, c'est qu'il y a des papiers tapissés partout. Kaitz en attrape un au vol quand Lukas provoque une rafale de papiers. Il prend le temps de soigneusement lire tout le décret. Kaitz grimace. Son père va détester ça. La coopération internationale aussi d'ailleurs. Il s'interrogea à savoir si son père était déjà licencié ou s'ils fermeraient les yeux là-dessus. Ça ne serait pas la première fois. Mieux vaut avoir les Rocstone avec que contre soi. Qui sait ce que le Domaine peu relâcher dans la nature. Tandis qu'ils pénétraient tous dans la bureau de Lukas, Devalier se glissa derrière eux. Kaitz sourit. Il ne regrettait pas du tout de manquer la visite du Roi Corbeau. C'était un bureau de Chercheur de Sortilèges, à ne pas douter. Kaitz, sans dire un mot, parce que suivre la conversation était des plus divertissante, s'approcha des tablettes de Lukas et, comme il était lui-même un chercheur de sorts, il se doutait bien que l'interdiction ne s'appliquait pas à lui.

- Et alors ? En quoi ceci me concerne-t-il ? Je suis parfaitement humaine !
- Si tu le dis, je suis ravi de l’apprendre.
- Moi aussi.
- Vous êtes si grossiers. Samuelle est aussi parfaitement humaine que je le suis, je vous l'assure, dit-il en leur offrant un sourire presque aussi défiant. Mais je dois admettre qu'elle a un peu plus de génie que nous tous, le nier serait un sacrilège, précise-t-il, toujours aussi souriant.
- Et Balto ?
- Laisse ce pauvre chien tranquille Sam tu veux.
- Toute façon, peu importe le rapport qui s'ra rempli concernant Balto, Ustaz est son maître et tout l'monde sait ça. Pas d'quoi s'affoler... Pour toi par contre...
- Ils n'ont aucun moyen de déterminer la pureté d'un sorcier après la 18e génération de toute façon. Avant cette époque, ce qui importait, c'était la survie de l'espèce, pas la pureté. Harkaitz se permit un soupir. Le soupir de ceux pour qui une telle évidence va de soi. La pureté n'a pas une très longue longévité, vous saviez ?

Contrairement à Théodore qui n'estimait pas trop Harkaitz, Harkaitz, lui, aimait bien les manières directes de Théodore. On savait à quoi s'en tenir au moins. Harkaitz était parfaitement humain. Sa mère aussi, parce qu'elle avait choisit de l'être. Mais il était aussi autre chose. Il était aussi féérique, mais ça gênait bien des gens. Pourtant, c'était tellement évident. Qui pourrait en douter ? Tout le monde en doutait et c'est ce qui mettait les gens mal-à-l'aise. Qui pouvait après tout se vanter d'avoir un jour croisé une fée ? En théorie tout ceux qui avaient un jour croisé Judith Rocstone. Mais de ça tout le monde s'en vantait de toute façon. Judith Rocstone était si charmante.

- Je vous en prie, on ne fait pas tomber un gouvernement si on ne sait pas qui prendra la tête ensuite.

Oui, parce que qui sait, ce qui attendait pouvait être bien pire.

Harkaitz et Théodore se firent respectivement violement écraser les orteils et fusiller du regard. « ARGL! » cingla-t-elle dans le plus pur slang Canadien. Ils l’avaient presque dit! Alors qu’elle venait juste de mentir!!! Quel outrage, quel affront, quel manque de fair play! Se murant dans un silence obstiné, indignée, la métisse croisa ses bras sur sa poitrine en affichant une mine boudeuse dont personne ne fût dupe.

Des trois sorciers qui l’entouraient, Samuelle était la seule qui soit vraiment menacée par les nouveaux décrets… Elle l’était de toutes les manières possibles. Aucun métisse n’a le sang pur par définition car il n’existe qu’un seul shaman par clan… Et parce que même si elle s’en défendait avec véhémence, ses yeux surnaturels et une démonstration de ses habiletés magiques particulières dévoilait ses origines non conventionnelles. Or, aucun de ces respectables sorciers n’avaient de réelles raisons d’être sensible à son sort.

Elle se sentait isolée, menacée, sans âme sœur à qui s’ancrer… Et pendant qu’ils discutaient rébellion, le regard de Samuelle erra à la recherche de Balto. Elle s’accroupit pour chercher son contact, tendant vers l’animal une fine main caramel couverte de bandage. Elle regretta le ‘nous’ que Lukas avait évoqué…

« On a qu’à choisir qui sera le prochain gouvernement et le mettre à la tête… Ça ne sert à rien de contester le pouvoir en place si on n’a rien d’autre à offrir et l'Ordre du Phoénix n'est qu'un ramassis de doux, de droits et de probes... Il ne faut rien attendre de leur part. » Que tes principes moraux ne t'empêche jamais de faire ce qui est juste. Révolte, c’était son deuxième prénom. Critiquer l’ordre établit? Nul ne pouvait douter de ses capacités à mettre la pagaille. Elle était imprévisible. Elle avait une moralité flexible. « Pour ma part, je crois que j’ai quelques comptes à régler avec ma nation hôte et les règles de l’hospitalité… J’ai quitté mon pays parce qu’on voulait m’y asservir, je ne serai pas l’animal de compagnie d’un autre ministère. » Elle les dévisagea rapidement de ses yeux jaunes. « Alors qui veut être mon propriétaire? Je… » Elle hésita, comme si la proposition lui coutait. « Je me reconnaitrai redevable d’une grande faveur pour ce service… »

Samuelle hurla donc et leur fracassa, à lui et Rocstone, les orteils... Heureusement pour Théodore, il portait pratiquement toujours des bottes renforcées lorsqu'il était au boulot. Il en avait de la chance d'être au bureau depuis un moment, il aurait pu se faire surprendre en Converses et là, ça aurait pu être douloureux. Il se contenta de la regarder rager et de croiser son regard noir, n'arquant qu'un sourcil, amusé.

- Ils n'ont aucun moyen de déterminer la pureté d'un sorcier après la 18e génération de toute façon. Avant cette époque, ce qui importait, c'était la survie de l'espèce, pas la pureté.
- Et avec un peu d'chance, d'éviter d'faire des mômes avec sa soeur.
- La pureté n'a pas une très longue longévité, vous saviez ?
- Pour cette raison là justement, ouais.

Fit Théodore en haussant les épaules, puis il mentionna, aidé d'Ustaz, la possibilité de faire chuter le gouvernement...

- Je vous en prie, on ne fait pas tomber un gouvernement si on ne sait pas qui prendra la tête ensuite.
- Bah on s'en fout d'ça.

Répondit Devalier, plus prompt que pratique...

- On a qu’à choisir qui sera le prochain gouvernement et le mettre à la tête… Ça ne sert à rien de contester le pouvoir en place si on n’a rien d’autre à offrir et l'Ordre du Phoénix n'est qu'un ramassis de doux, de droits et de probes...
- Aussi extrémistes que les autres mais en plus... Ennuyeux.

Fit Théodore en grimaçant.

- Pour ma part, je crois que j’ai quelques comptes à régler avec ma nation hôte et les règles de l’hospitalité… J’ai quitté mon pays parce qu’on voulait m’y asservir, je ne serai pas l’animal de compagnie d’un autre ministère. Alors qui veut être mon propriétaire ? Je…

Son propriétaire... L'idée était alléchante. Avoir la main mise par un bout de papier sur Samuelle... Officiellement mais pas officieusement. Ça pourrait être marrant ça...

- Je me reconnaitrai redevable d’une grande faveur pour ce service…
- Bah j'veux bien m'porter volontaire pour remplir le dit document.

Fit Devalier, le ton léger, un sourire un tout p'tit peu mauvais aux lèvres.

- Après tout, t'es ma stagiaire, non ? T'es mon caneton, niveau animal de compagnie, on fait difficilement mieux... Et pis Ustaz à d'jà Balto !

Ricana Théodore avant de tourner les yeux vers Rocstone.

- Et lui, il a bien assez d'sa pomme à gérer.

Siffla t-il, désagréable au possible.

Balto, la tête posée au sol entre ses deux pattes avant, leva les yeux en direction de Samuelle qui s’approchait. Il s’était méfié d’elle quelques instants plus tôt mais à présent il accueillit la main de la métisse avec calme et apaisement. Ces choses là étaient capables de se frayer un chemin entre les façades et illusions. Elles percevaient les émotions ; certaines même s’en nourrissaient. Ainsi, Balto, qui était un chien intelligent mais n’était pas pour autant doué de la sagacité d’un homme, était capable de percevoir la détresse de Samuelle en ce moment même. Il se laissa caresser pendant un moment puis ferma les yeux et soupira. Il savait que son maître les observait. Il savait également qu’il était un vecteur. Ce que lui savait, son maître le percevait. Il était un danger pour Sam, tout en étant son unique chance face à Lukas. C’est pour cela qu’il soupira, sans pour autant vouloir ou pouvoir aller à l’encontre de son maître.

Lukas n’avait aucune idée de ce qu’était l’Ordre du Phoenix. Récemment expatrié de Vienne et n’éprouvant aucun intérêt pour la politique britannique, il n’avait pas eu connaissance de ce genre d’informations. Ce qui rendait d’autant plus étrange le fait qu’il eut lancé le sujet d’un possible soulèvement face à l’ordre établi. Et puis lorsqu’il fut question du cas de Samuelle, il se raidit. Tous les sens en alerte. Il ne s’attendait sûrement pas à ce qu’elle se soumette de cette manière. Les actes de propriété s’apparentaient à de l’esclavage pur et dur. Devalier se proposa pour être le propriétaire de la métisse. Lukas réfléchit : est-ce que Devalier constituerait un obstacle le moment venu ? Etait-ce un risque trop important à prendre ? Ses plans seraient-ils menacés ? Il contourna son bureau, posa une main sur l’épaule de Devalier, lui sourit légèrement avant d’adopter un air grave et de se tourner vers la métisse.

- Nous ne pouvons pas nous élever contre ce pouvoir tout en nous pliant à ses normes ! Notre premier acte de désobéissance doit résider dans le refus de suivre ce décret. Et le deuxième dans l’acte même de protéger Sam, comme tous les gens issus d’un métissage.
Pour quelqu’un qui était ignorait la politique, Lukas savait parler le ‘politicien’. Il se rapprocha de Sam. L’Azur couvrait l’Or. Un sourire compatissant se dessina sur la tête de chérubin du chercheur de sorts.
- Nous ne formons qu’un face à l’oppresseur, dit-il un ton en dessous.
Puis il se tourna vers Harkaitz.
- Rocstone a raison, on ne peut faire tomber une tête sans la remplacer par une autre. Et pour cette brillante observation, Rocstone a gagné le droit d’être ministre à la place du ministre. C’est décidé ! dit-il sur un ton à la fois assuré et emprunt de dérision. C’est donc une conspiration.

Samuelle était malhonnête. Dangereusement malhonnête. Mais elle restait loyale. Un mélange complexe de mensonge, d’émotion et de calcul… Bien malin aurait été Balto de s’y retrouver dans cette personnalité retorse et pourtant il était le mieux placé pour la circonvenir. Parce qu’elle ne se méfiait pas du tout de l’animal…

« Top là! » fit-elle à l’adresse de Théodore, élevant une main pour un high-5 lorsqu’il accepta sa proposition. Elle lui était reconnaissante de ne pas l’avoir repoussé. Rassurée dans sa relation avec le teigneux petit homme. « Plier? Obéir? Me soumettre? » Elle eut un rire. Une chose toute joyeuse qui l’enveloppa toute entière et se répercuta contre les murs de la petite pièce en s’élevant haut dans l’air. « Oh oui Théodore! » fit-elle d’un air salace. « Soumet-moi!!! » Elle ricana encore. « Non, je ne suis pas une soumise, je suis une tricheuse! » Cet éclat dans ses yeux jaunes l’attestait. « En outre, je n’ai pas besoin de protection, moi… Tu veux que je te montre? » le rabroua-t-elle, lui et sa compassion, tout en agitant la main vers lui.

Samuelle se releva. « Ces gens qui ont édicté ces lois, ne sont pas des champions de duel à la manque, ni des politiciens, mais des tueurs chevronnés. » Elle sourit à Harkaitz. « On se sert du ministère pour mater la rébellion… Pourquoi ne pas s’employer à en saper les forces? Les lois et les règles existent pour qu’on réfléchisse avant de les enfreindre, non? C’est de la dynamique sociale. » Elle posa une main pesante sur l’épaule d’Harkaitz. Son intervention pouvait paraitre décousue… Mais seul un Rocstone pouvait savoir à quoi s’occupaient les chroniqueurs Daee : l’histoire… « Tu peux m’en croire, l’histoire tient à des motivations personnelles et non à la poursuite d’idéaux, qu’ils soient bons ou mauvais. Harkaitz,… » fit-elle gravement, « … il faut que tu sauves le monde! Tu ne me décevras pas, n’est-ce pas? »

Par habitude, ou parce qu'il était une fée, Harkaitz Rocstone, tout comme sa mère, avait toujours l'air distrait par le moindre courant d'air. C'était effectivement le cas, mais ça ne signifiait pas qu'il n'écoutait pas. Ça signifiait seulement qu'il n'était pas très attentif en permanence. La discussion entre ses copains et ses copains allait bon train. Ils étaient en train de changer le monde, comme on fait si souvent devant une bière, mais cette fois c'était une possibilité concrète. Lukas avait raison, ils ne pouvaient pas laisser le Ministère tout prendre aux "non purs". Harkaitz se demandait jusqu'à quel point les Rocstone étaient considérés comme purs. Les Rocstone étaient riches. Très riches. Walter était dans tout ce qui était politique, souvent en arrière plan. Il était aussi partout en politique ailleurs dans le monde. Il était un ambassadeur. Harkaitz, lui était le Chercheur de sorts le plus inventif de ce siècle. Ça servirait, nécessairement. Walter était un vrai ambassadeur. Harkaitz, lui était ce qui se rapprochait le plus, dans le monde magique, d'un scientifique. Il n'avait que la prestance, la sang d'un diplomate et le charisme tout à fait adorable, mais il n'avait pas l'étoffe d'un chef. D'un autre côté, il savait que le chef n'est rien sans ses conseiller et tout ça. Tout un paquet de gens avec des motivations personnelles. Mais eux, ils n'avaient aucune motivations personnelles à prendre le pouvoir. Enfin, lui, n'en avait aucune. Son seul désir était de faire tomber ces lois-là.

- Je n'ai aucune motivation personnelle à prendre la tête du ministère. Je sauverai le monde autrement. Mais Lukas a raison, nous ne pouvons laisser tous ces gens être dépouillés de leurs biens et d'appartenir à quelqu'un. Harkaitz eut ce qui semble à un moment de réflexion. Le Domaine est une Réserve. Au fil du temps, il a servit à offrir un endroit protégé aux créatures dont l'humanité empiétait sur leur territoire. C'est une réserve protégée. Pas seulement par décret politique. Harkaitz a eu une pensée pour le Roi Corbeau. Je me demande si Jonh..., murmure-t-il pour lui-même. S'il en est un, un seul, qui pourrait avoir de grande motivations personnelles, c'est bien lui.

Bien que Lukas lui ait formellement interdit de toucher quoi que ce soit, Samuelle profita de son inattention pour soustraire une feuille de parchemin de son bureau. Elle fit son choix au centre d’une pile, ni vu ni connu, sans doute un quelconque manuscrit de recherche. La sorcière y jeta un œil scrupuleux, histoire de vérifier que son contenu n’était pas précieux, et n’y comprenant guère en magie fondamentale, haussa les épaules avec fatalisme avant de complètement l’effacer du plat de la main. Le tranchant de sa paume se macula d’encre séchée et elle en barbouilla la surface exposée des autres documents. Elle farfouilla un instant avant de trouver une plume qui avait roulé sur le sol et en équilibre sur une pile de bouquin, elle rédigea rapidement un acte de propriété pour sa personne.

Le texte était en français, si soigneusement calligraphié qu’il semblait avoir été écrit à la machine. Des lettres parfaites et régulières… Elle y apposa une signature illisible et froissa ensuite méticuleusement le parchemin pour lui donner de l’âge avant de la tendre à Théodore. « Il manque un sceau pour un faire un faux parfait, mais qu’est-ce que les Britanniques connaissent à la bureaucratie Canadienne… » Ça suffirait pour abuser les inquisiteurs le temps de faire des vérifications plus poussée.

« Pourquoi ne pas les insécuriser par quelques petits attentat, le temps de trouver leur QG et de vraiment se mettre à leur nuire? » Elle envisagea ses compagnons d’un air ouvertement spéculateur. Théodore était de la graine de révolutionnaire… « Théo? Et si on causait un peu de grabuge? Je propose le Hall... De cette façon ils n’auront pas de raison de soupçonner trop rapidement leurs fonctionnaires… »

- Top là !

Théodore ne se fit pas prier et répondit à l'appel d'une main levée dans laquelle il frappa. C'était juste pour le principe marrant de "posséder" Samuelle. Rien à voir avec une quelconque soumission réelle. De toute façon, il n'aurait voulu d'elle dans les pattes à temps plein pour rien au monde ! Elle était bien mignonne mais il n'avait aucune... Enfin presque, confiance en elle. C'était risqué de la garder trop près tout comme il l'était de la laisser s'éloigner. Des histoires pour qu'elle se mette dans la merde mais alors là, profondément.

- Nous ne pouvons pas nous élever contre ce pouvoir tout en nous pliant à ses normes ! Notre premier acte de désobéissance doit résider dans le refus de suivre ce décret. Et le deuxième dans l’acte même de protéger Sam, comme tous les gens issus d’un métissage. Nous ne formons qu’un face à l’oppresseur.
- Plier ? Obéir ? Me soumettre ? Oh oui Théodore ! Soumet-moi !!!

Devalier haussa les sourcils avec un sourire tout aussi amusé que l'expression de Samuelle. Il avait beau se dire le contraire, elle était rigolote celle-là quand même...

- Non, je ne suis pas une soumise, je suis une tricheuse ! En outre, je n’ai pas besoin de protection, moi… Tu veux que je te montre ?
- Rocstone a raison, on ne peut faire tomber une tête sans la remplacer par une autre. Et pour cette brillante observation, Rocstone a gagné le droit d’être ministre à la place du ministre. C’est décidé !
- De quoi ?

S'exclama Devalier. Rocstone ? Ministre ? Non mais oh !

- On se sert du ministère pour mater la rébellion… Pourquoi ne pas s’employer à en saper les forces? Les lois et les règles existent pour qu’on réfléchisse avant de les enfreindre, non? C’est de la dynamique sociale. Tu peux m’en croire, l’histoire tient à des motivations personnelles et non à la poursuite d’idéaux, qu’ils soient bons ou mauvais. Harkaitz,…

Théodore se contenta de faire la gueule... Rocstone Ministre. Et pis quoi encore...

- … il faut que tu sauves le monde! Tu ne me décevras pas, n’est-ce pas ?
- Je n'ai aucune motivation personnelle à prendre la tête du ministère. Je sauverai le monde autrement. Mais Lukas a raison, nous ne pouvons laisser tous ces gens être dépouillés de leurs biens et d'appartenir à quelqu'un.

Bah évidemment...

- Le Domaine est une Réserve. Au fil du temps, il a servit à offrir un endroit protégé aux créatures dont l'humanité empiétait sur leur territoire. C'est une réserve protégée. Pas seulement par décret politique. Je me demande si John...

John ? Le Domaine ? Quel Domaine ? Le Domaine Rocstone ? Une réserve...? Intéressant... Tournant les yeux vers Rocstone, se renfrognant légèrement, Théodore allait poser une question mais derrière lui, il entendit un froissement de parchemin et sentit qu'on lui tendait quelque chose. Il prit ce que Samuelle lui donnait et laissa glisser ses yeux dessus, impressionné par tant d'application.

- Il manque un sceau pour un faire un faux parfait, mais qu’est-ce que les Britanniques connaissent à la bureaucratie Canadienne…
- Au moins comme ça, ça fait moins d'trucs à régler. Si on s'fait poser des questions là-d'ssus, on aura pas à trouver un moyen d'contourner. Pas pour le moment du moins.

Fit Devalier en pliant le machin et le fichant dans sa poche arrière. Il bosserait sur un sceau. Il avait un certain talent pour la reproduction. Faudrait juste qu'il trouve une copie du machin gouvernemental et ce s'rait du gâteau...

- Pourquoi ne pas les insécuriser par quelques petits attentat, le temps de trouver leur QG et de vraiment se mettre à leur nuire ?
- Bah voilà.
- Théo ?
- Hm ?
- Et si on causait un peu de grabuge ? Je propose le Hall... De cette façon ils n’auront pas de raison de soupçonner trop rapidement leurs fonctionnaires…
- Absolument. Et vous savez quoi ? Ça tombe drôlement bien qu'on parle de ça maintenant...

Fit Théodore avec un sourire renardesque.

- Paraît qu'y a Maestriani dans le Hall. C'est le prof' de DCFM de Poudlard... Avec des gamins pour un cours. Edwood les attend dans mon département.

Se rappela Devalier en croisant les bras tranquillement, s'appuyant le dos contre le bureau de Lukas.

- Ce s'rait plutôt pas mal de lui foutre la trouille un peu... Un avant-goût quoi.

Fit Théodore, l'air de rien, comme s'il parlait de température... Semblant avoir plutôt oublié le concept qu'Harkaitz avait été proposé comme Ministre... Si ça lui permettait de se rebeller pour vrai contre l'autorité et d'en faire un monde meilleur... Y faut c'qui faut ! Il n'aimait toujours pas ce beau parleur mais pouvait bien se ranger de son côté pour faire sauter ce néo-nazisme sorcier...

« Se défendre contre les forces du mal? » répéta une Samuelle interloquée. « Ça n’existe pas les forces du mal! Chaque individu a ses forces propres et ce sont ses intentions qui se tournent vers le bien ou le mal… » fit-elle, manifestement pas très au fait de la culture magique Britannique. Oui, Lukas avait encore beaucoup de travail… Samuelle avait un sens des responsabilités particulièrement pointu bien qu’il soit difficile de deviner ses intentions.

Sa figure caramel s’illumina comme un soleil lorsque Théodore proposa de susciter la peur. La tempête faisait rage dans son esprit, ses idées tourbillonnant à une vitesse folle. Puis ses yeux jaunes se posèrent sur Balto et allèrent à son maître…

« Oh Lukas… » fit-elle d’une voix enjôleuse, « Tu sais ce qui me ferait tellement plaisir? Un dragon! » articula-t-elle, chaque syllabe roulant dans sa bouche comme une friandise… « Pas un de ces dragons de démonstration, mais un vrai dragon… Tu sais, quelque chose de plus grand que nature, une vraie bête de cauchemar… » Les illusions… Il était capable de tant de chose merveilleuse…

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