La personne qui avait inspiré Dakota dans son choix n'était autre que William, Alex Slayers. En effet, ce dernier avait toujours été quelqu'un vers qui Dak' avait toujours pu se confier. Plus qu'à ses propres cousins qu'il traîne quasi-tout le temps avec lui, plus qu'à ses sœurs, et même peut-être, plus qu'à sa mère. La distance qu'il y avait entre eux, le fait qu'ils ne se voyaient pas souvent, le fait qu'il était un peu comme un journal intime avait toujours été quelque chose de réconfortant. Et c'était sûrement l'un des seuls de sa promotion à avoir toujours gardé d'excellents contacts avec son correspondant. Bien entendu, le fait qu'il est une sœur qui lui fasse de l'œil n'y était vraiment pour rien. Vous l'aurez donc compris, William avait quelque chose de spécial. Comme si c'était un peu le frère qu'il n'avait jamais eut. Ceci dit, Dakota avait toujours espéré être un meilleur frère pour William (que son espèce de jumeau tout droit sortit d'on ne savait où). Le fait qu'ils aient presque quatre ans de différence n'y faisait, bien entendu, rien.

Ainsi, en venant en Angleterre, il s'était dit qu'il ne lui dirait rien afin de lui en faire la surprise. La surprise devait être de taille, bien évidemment. Se renseigner à droite à gauche sur un petit gamin de première année avait été particulièrement difficile. Personne ne le connaissait. Enfin, pas autant que si il avait déjà foulé le sol de l'université plus d'une demi-heure. C'était là que Santos était rentré en jeu. En effet, la femme qui gérait les dossiers des élèves avaient refusé de divulguer l'emploie du temps du jeune homme pour des raisons totalement débiles. Alors, Dakota avait sortit son joker : Sa pièce maîtresse. Santos l'avait séduite, l'avait sauté dans un bureau non loin du sien, laissant juste le temps qu'il fallait à Dakota pour obtenir l'emploie du temps de William. Au final, l'emploie du temps avait été complètement obsolète puisqu'il ne l'avait pas trouvé. Il ne lui restait plus que l'option du terrain de Quidditch. Santos avait voulu venir pour y rencontrer les Poms-poms witchs. Ce mec se baladait réellement avec son zizi à la main, c'était affolant.

Au final, Dakota et Santos le trouvèrent sur les gradins du Quidditch, entrain de mater les filles qui ne l'avaient probablement pas vu, ou du moins pas fait réellement attention. Un sourire aux lèvres, les deux latinos se regardèrent et surent en même temps ce qu'ils allaient faire au pauvre William pour leur annoncer leur venue. Rapidement, ils trouvèrent une espèce de tonneau d'une taille tellement énorme (mais portable à deux) qu'ils le saisirent rapidement. Le remplissant d'eau, une fois en haut des gradins sans avoir attirer l'attention de William, Dakota et Santos se mirent à le soulever doucement, puis à avancer au pas, profitant ainsi du bruit extérieur pour couvrir leurs pas et leur respiration.

Une des filles sur le terrain venait de voir le manège qui se tramait. Cette dernière donna un coup de coudes à sa voisine, et elle lui montra les gradins d'un signe de tête. Toutes les filles s'arrêtèrent pour observer William avec de grands sourires, lui faisant croire qu'il leur plaisait (ce qui était peut-être et sûrement le cas pour certaines des filles sur le terrain). Puis, tout à coups, Dakota et Santos vidèrent l'intégralité du tonneau sur William en explosant de rire, tout en gueulant : « SURPRISE ! »

Si l'on devait comparer William à quelque chose, Dakota hurlerait à qui veut l'entendre à un Cerf-volant. Que comprenne qui comprendra, mais sur ce coup-là, on ne pouvait pas dire mieux. Alors, certes, la surprise pouvait ralentir un peu le temps de réaction, mais à ce point-là, cela relevait du médical. Santos et Dakota éclatèrent de rire, l'observant avec des yeux larmoyants tellement ils rigolaient. Le cousin du semi-vélane sourit, puis, tapant l'épaule de William, il le contourna tout en disant : « Vous m'excusez, il y a une paire de jumelle particulièrement sublimes à midi. » Dakota lança un regard vers Santos, un petit soupire de mec blasé, tout en lui lançant un sourire reconnaissant. Dakota voulait être seul avec William. Il n'y avait rien de bien pervers. Mais depuis cet été, il n'avait pas eut une seule minute de solitude avec son meilleur ami, malgré les évènements. Et c'était peut-être pour cela, également, que son père n'avait rien dit lorsqu'il avait fait sa demande pour venir étudier en Angleterre (à l'exception faites, qu'il avait demandé à Ortiz, de convaincre ses fils de suivre le sien. Chose qu'il n'a pas du faire bien longtemps. Saul et Santos ayant hochés la tête avant que leur père n'est fini d'expliquer la situation). Enfin, l'avantage d'avoir des cousins comme Saul et Santos, c'était qu'ils étaient particulièrement agréables à vivre malgré ce que l'on pourrait penser.

« Ce que je fais ici ? Devine. » Il lui montra l'écusson de l'université sur sa chemise, avant de tendre sa baguette sur William. Un informulé, un jet de chaleur jaillit de son vecteur magique pour sécher William de la tête au pieds. Il aurait été malvenu de le voir attraper une grippe, ou encore un rhume en ce début d'année. Surtout que pour lui, c'était sa première année. Enfin, Dakota contourna le banc pour s'asseoir près de William, tandis que son regard allait vers son cousin qui accostait les demoiselles avec son élégance toute particulière – et sans ironie -. « Je veux m'éloigner du Mexique, un bon moment. Papa veut pas que je prenne part à ce qui s'y passe de peur que mes actes soient irréfléchis et ne crient vengeance. Auquel cas, je risquerais de faire trop d'erreurs et mon espérance de vie se verrait vite réduite de trois quart. » Et malgré le sérieux de ces propos, il tourna la tête vers William, avec un sourire nostalgique. Il soupira quelques instants, puis il rajouta, comme pour changer de sujets. « Et toi, tu mates ? Ça fait pas une semaine que t'as tes dix-huits balais, que t'es à l'université, que déjà tu mates les poms-poms witchs ? » Dakota eut un petit rire, rajoutant : « La femme des registres m'a dit que t'étais en Sortilèges.... Qu'est ce tu fous avec ces pédés de futurs bureaucrates, mec ? » A noter ceci dit, que la femme des registres n'avait rien dit, sinon des gémissements étouffés alors qu'elle se faisait gentiment secouer par Santos, dans un bureau qui n'était même pas le sien. Dakota en avait profité pour fouiller dans ses archives, ses dossiers de cette année pour retrouver William.

Bah quoi ? On a pas le droit de charrier un peu ?

« J’essaye de monter leurs niveau. » dit-il avec assurance. « Et toi t’es en quoi ? Attend laisse moi deviner. Zoologies et naturalisme ? Ça te ressemble assez. Ou Sport peut-être ? Tu sais avec ceux qui ont tout dans les muscles rien dans la tête » Dakota eut un léger sourire. C'est que, voyez-vous, il avait toujours sa baguette dans les mains. Il la tendit en direction de William, et il incanta un récurvite informulé qui eut pour effet de laver les dents et la bouche de son meilleur ami au savon produisant une tonne de bulles. « Oui, c'est pour t'empêcher de continuer à dire des conneries plus grosses que toi. Tu es ridicule. Combien de fois devrais-je te dire que je suis l'une des rares perfections au masculin ? » Il eut un petit rire tandis qu'au loin, on voyait Santos passer ses bras autours des cous de deux jumelles pour s'en aller en direction de la sortie, rigolant sûrement aux blagues de Santos. Ce mec avait tout compris : Il savait que les Européennes aimaient la couleur, aimaient les petits accents, aimaient les mecs biens habillés, et surtout qu'on les complimente (à vrai dire, c'était même plutôt universel), alors il jouait sur tous ces pré-requis. Au final, l'Angleterre devrait revoir ses moyennes concernant les premiers rapports sexuelles de leur gente féminine avec un mec comme Santos dans les parages. Le pire dans tout ça, c'est qu'il est en cursus médecine.

« Enfin, ça fait plaisir de voir que tu penses à ton avenir, monsieur-j'oublie-tout-le-temps-ma-baguette. » L'hispanique lui fit un clin d'oeil, avant d'annuler son sortilège. Il y avait suffisamment de bulles sur le terrain de Quidditch pour en rajouter un peu plus. Les Poms-poms Witchs se retiraient à présent. Visiblement, la sélection était terminée, et de là où Dakota était assis, il ne pouvait que hocher de la tête d'un air appréciateur. De beaux arguments pour se tenter d'entrer dans la ou les futur(s) équipe(s) de l'université d'Ealdwic. S'appuyant sur sa cuisse droite, il se tourna légèrement pour regarder William. « Alors ? Tu comptes te mettre au Quidditch ? Déclarer ta flamme à McGregor, lui faire des bébés et la demander en mariage quand ? Non, parce que, maintenant que je suis là, je pourrais tenter ma chance. » On voyait très bien que sur son visage, Dakota faisait marcher William. Son sourire, son expression de visage indiquait clairement qu'il charriait son meilleur ami de quatre ans son cadet. Il attendait la réaction de William avec impatiente, et rien qu'à l'idée de le voir piquer un phare, il éclata de rire.

Il y eu un grand cri, ou plutôt... une espèce de feulement de chat qui aurait eu la queue coincée dans une porte. Oui c'était exactement à ça que ça ressemblait. Là dessus, un bouquet de gloussement qui venait tout droit des pompoms witches. Forcément elles étaient toujours les premières à se moquer du malheur des autres alors pensez vous, en voyant une petite black aux oreilles de chat léopard sortir en courant du terrain de quidditch et débouler dans le campus...
Mana courait droit devant elle sans vraiment regarder comme si elle avait eu un chien de l'enfer à ses trousses. Mais ce n'était visiblement pas le cas. Enfin visiblement n'est pas vraiment le terme le plus approprié pour parler de chiens de l'enfer mais de toute façon il n'y avait pas de ce genre de chose à Ealdwic et c'était tant mieux.

Ce qui avait fait prendre ses jambes à son cou à la jolie Mana, c'était un abruti de joueur de Quidditch qui c'était tout de suite inspiré par ses oreilles de chat. La pauvre fille était juste passé voir si son ami Zachk était aller s'inscrire pour les sélections et il avait fallu qu'elle tombe sur l'obsédé du coin. Elle aurait bien pu l'envoûter vite fait bien fait en lui faisant regarder son grigri dans les yeux mais elle évitait ce genre de tour à moins de n'avoir plus d'autre choix. Elle courrait en regardant derrière elle quand elle percuta de plein fouet quelqu'un qui se trouvait là sur son passage. Enfin sur le campus là où il aurait tout aussi bien pu n'y avoir personne. Mais la faute à pas de chance, il y avait eu un beau jeune homme. Le genre qu'on ne rencontre que dans les films. Sauf que si ça avait été un film Mana serait tombé dans ses bras et l'aurait accidentellement embrassé alors que là, ce que le garçon embrassait malgré lui c'était surtout l'orisha rouge de Mana dont les yeux lançait des éclairs vermeils. S'il avait le malheur de le regarder dans les yeux c'était mort, il serait envouté jusqu'à la racine des cheveux...

« QUOI ???? Tu blague ? Hein ? Tu dis ça pour me faire chier ? » Bingo ! William semblait être relativement transparent aux yeux de Dakota. Ce qui n'était pas un mal, mais plutôt quelque chose de bénéfique étant donné que ce dernier pouvait également le prendre comme un compliment, puisque cela pouvait signifier qui le comprenait mieux que quiconque. Et même si il y avait toujours eu énormément de distance entre eux, cela ne les avait jamais empêché de communiquer, même si Dakota pouvait lui répondre une à deux semaines après avoir reçu la chouette de William. L'hispanique lui dédia un sourire des plus énervants tandis que son meilleur ami reprenait : « Oh puis j’m’en fiche. Drague là s’tu veux. Y’a rien entre nous. Je sais pas pourquoi tu me parle d'elle. Elle me plait même pas. J'la déteste. Et puis… Elle voudra pas d’toi de toute façon ! T’es pas son type ! T’es beaucoup trop… beaucoup trop… » « Beaucoup trop quoi ? Beau ? Ouais, je sais. Le charme latino fait toujours mouche sur les occidentales. » A nouveau un sourire bien prétentieux, tandis que William semblait continuer sans faire attention à la remarque de son ami. « Elle me préfère moi !!! » Dakota lui mit sur l'épaule, tandis qu'il reprenait d'un ton plus sérieux. « Alors fonce, niño, au lieu de te les briser ! On dirait une petite pucelle qui mate par le trou de la serrure pour espérer voir le limon de una chica. »

Un ange sembla passer, tandis que les deux garçons regardaient le stade de quidditch, comme savourant ces précieux moments. Leur présence semblait les rassurer l'un à l'autre, les apaiser, et ils semblaient ne pas vouloir en rater une seconde. C'était généralement ce qui se passait lorsque l'on retrouvait quelqu'un qui lui était cher après avoir passer tellement de temps sans nouvelle. Et même si les deux amis s'étaient vus cet été pour le mariage raté, puis mariage à titre posthume. Pour Dakota, cet épreuve, la mort d'Ana-Lucia, l'avait tellement touchée, qu'il semblait, à ce moment-là, être normal, comme si rien ne s'était passé. Mais quiconque le connaissait pouvait toujours y voir cette petite lueur dans le regard qui vous broierez les intestins rien qu'à la pensée de ce qu'il a pu vivre.

« Attends mais j’pense à truc…. T’es étudiant ?!? Ça veut dire que … TU VA RESTER ???? » Dakota éclata de rire, tandis qu'il leva sa main à la hauteur de sa tête, la faisant bouger au ralenti. « Et bah, t'es toujours aussi lent des méninges ! Je t'ai dis de pas prendre sortilèges ! T'as déjà le cerveau ramolli ! » Dakota se releva, s'aidant de ses mains sur ses cuisses, tandis qu'il disait : « Allons boire quelque chose, je crève tellement de soif que je me croirais presque sur les plages de Cancùn, le bruit des vagues en moins ! » C'est à ce moment-là que la jeune fille noire le percuta de plein fouet, le faisant reculer d'un pas qui alla écraser le pieds de William. Machinalement, il tendit les bras en avant, comme pour éviter que la jeune demoiselle ne tombe, mais c'est ses yeux qui tombèrent dans les yeux de l'Orisha. Aussitôt, le regard de Dakota devint lointain, se revêtant d'une petite pellicule pourpre, donnant quelque chose de surnaturelle avec ses pupilles noirs. Il s'approcha de la demoiselle, un peu plus, lui volant un baiser, avant de se mettre à l'embrasser sur le coin de la lèvre, puis dans le cou.

Sur le coup la première préoccupation de Mana avait été de s'assurer qu'il n'y avait pas de casse en face. Depuis quelques mois elle avait curieusement l'impression que le sort s'acharnait sur elle. Enfin... elle ne se plaignait pas comme toujours. Elle avait plutôt tendance à se dire que d'autres étaient bien plus malheureux qu'elle. Elle n'avait pas besoin de chercher bien loin. Zachk, par exemple, avait perdu sa mère et son grand père et voilà que maintenant, il se retrouvait engagé dans une relation plutôt malsaine, du moins du point de vue de Mana. Elle n'avait même pas trouvé le temps de lui parler d'ailleurs.

Mais visiblement le grand gaillard qu'elle s'était pris de plein fouet allait bien... enfin c'était ce qu'elle se disait avant qu'il ne lui prenne de poser ses lèvres sur les siennes. Ni une ni deux, elle comprit ce qui n'allait pas et tenta de se dérober pendant que l'autre garçon maugréait quelque chose. Elle saisit son orisha qui avait visiblement tendance à chercher à tempérer ses frustrations non exprimées sans qu'elle n'ait rien demandé. Il y eut un flash rouge intense de nouveau et elle s'écarta lestement du garçon qui avait commencé à la dévorer du bout des lèvres. Inutile de dire qu'elle n'allait pas se sentir spécialement à l'aise après ça. Elle s'éclaircit la voix, les pommettes rougissantes malgré son teint halé.

« Je suis... hum... vraiment désolée. », fit-elle en replaçant son talisman dans son t-shirt, là où il ne pourrait pas faire grand mal (quoique...).

On voyait toujours les yeux rouges du petit masque à travers le tissus. Elle passa sa main dans ses cheveux, avant d'approcher du garçon qui l'avait embrassée et de poser sa main sur son menton, non pas pour le draguer, mais pour regarder la dilatation de ses pupilles...

« Comment tu te sens? »

Elle jeta un petit coup d'oeil à l'autre garçon qui lui ne semblait pas touché. Mais elle connaissait trop bien les orishas pour savoir qu'on pouvait très bien avoir l'air mais pas la chanson avec le vaudou.

William pouvait bien dire ce qu'il voulait, Dakota n'y était vraiment pour rien. Il se sentait comme spectateur de son propre corps. Ce dernier répondait à des pulsions venus d'un autre monde. Un monde qu'il ne connaissait pas vraiment, mais dont il en avait entendu parlé lorsque sa grand-mère leur avait donné des cours quand ils étaient petits. C'était, d'après Dak', pas longtemps avant son entrée à Poudlard. L'hispanique sentait son corps devenir aussi chaud que la braise. Cette sensation qui émanait de son bas ventre, son envie de dévorer de baiser la peau de la métisse, il ne parvenait à se maîtriser. Ses yeux étaient d'une jolie couleur pourpre d'ailleurs. Et alors qu'il déposait des baisers sur chaque centimètre carré de son cou, cette dernière tenta de se dégager, attrapant l'artefact qui était à l'origine de ce qui se passait. Un flash rouge, et petit à petit, l'hispanique reprit doucement l'usage de son corps.

« Je suis... hum... vraiment désolée. » Dakota suivit du regard l'orisha qu'elle mit sous son tee-shirt, tandis qu'un léger frisson lui parcourut l'échine, sentant bel et bien sa virilité dans son caleçon. Il avait dans son regard quelque chose d'affreusement fiévreux, mais en même temps, avec son côté vélane, cela lui donnait une présence à la limite de l'incube. Son don de séduction semblait explosé sous ses hormones en ébullition. Il finit par fermer doucement ses yeux pourpres. « Comment tu te sens ? » Elle avait posé sa main sur son menton. Dakota ouvrit immédiatement les yeux, qui étaient redevenu d'un beau noir qu'on lui connaissait. Il eut un léger sourire tandis qu'il disait, tout en regardant sous sa ceinture, lui faisant comprendre ce qui se passait sous son pantalon. « Extrêmement bien, jolie demoiselle. » Fit il avec un sourire, une expression de visage plus mutin tu meurs.

Enfin, le contre-coup de l'envoûtement, il perdit l'équilibre, manquant de tomber. Il se rattrapa in extremis à William, lui lançant un regard comme quelqu'un qui vient d'être tirer du lit avec force. « Excuse moi, vieux... » Il eut un léger sourire tandis qu'il essayait de se redresser pour s'asseoir sur la chaise. Ses jambes étaient toutes tremblantes. Il ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur ce qui venait de se passer. Au final, il leva son regard vers la jeune demoiselle, un sourire amusé aux lèvres. « C'est du vodoo ? »

« Extrêmement bien, jolie demoiselle. »

Pendant un bref instant, la pauvre petite Mana resta fichée là devant lui, les yeux prisonniers des charmes silencieux de ces deux prunelles noires qu'elle avait devant elle. Il lui fallut une ou deux petites secondes avant de se défaire de cette emprise qu'elle ne s'expliquait pas. Elle secoua la tête et suivit le regard de l'hispanique jusqu'en dessous de sa ceinture et réalisant qu'elle était carrément en train de le reluquer comme une... pompom witch en chaleur, elle eut un sursaut, portant sa main à sa bouche avec de grands yeux ronds. Inutile de dire qu'elle était plus que gênée. Elle s'éclaircit la voix et bafouilla:

« Euh... je ...hum... euh c'est... d'accord. »

Il eut un vertige - petit retour d'envoûtement - rien de plus normal. Cela suffit à casser le drôle d'effet qu'il lui faisait. Elle eut un petit sourire d'excuse pour les deux garçons ne sachant toujours pas où se mettre. Peut-être que c'était les hormones qui lui faisaient... un drôle d'effet. Elle espérait que non parce que neuf mois de ce genre de truc ça ne lui disait franchement rien. Et puis elle allait passer pour quoi après????

« C'est du vodoo ? »
« Ouais c'est... », commença Mana avec un sourire plus large.

La vérité c'était qu'elle était assez surprise, les gens en général se demandaient juste ce qu'il s'était passé. Mais vu qu'il était latino, il faisait peut-être partie de ses familles qui pratiquaient aussi le candomblé. Malheureusement elle n'eut pas le temps de s'en réjouir plus que ça, le pote du latino lui coupant la parole.

« Hein ? Quoi ? »

Voilà. Réaction typique. Mana ferma les yeux une fraction de seconde et se massa les tempes préparant l'habituel petit speech pendant que lui s'égosillait en vaines paroles qu'elle connaissait par coeur. Ce n'était même pas qu'elle lui en voulait, après tout il n'était pas le seul à avoir ce genre de réaction. Elle l'aurait sûrement mal pris à sa place aussi...

« Non en fait c'est juste qu'il faut pas... HEY NON! »
« Beurk qu’est-ce que c’est moche ! »
« MAIS T'ES CON OU TU LE FAIS... » trop tard... le petit orisha de palétuvier rouge ouvrir une gueule ornée d'une rangée de dent d'ivoire acérée et croqua dans le doigt de l'insoucient qui avait osé l'insulter. Ses yeux s'ouvrirent en grands, plus rougeoyants que jamais. Mana afficha un air des plus blasés et termina sa phrase dans un long soupir inutile...« ... exprès. »

Elle retourna un regard ennuyé à l'hispanique en face d'elle. Là c'est sûr ils prenaient un très mauvais départ. Dommage elle aurait bien aimé le connaître un peu plus. William laissait tomber l'orisha... forcément quand on est une jolie petite poule rousse, difficile de tenir quelque chose dans ses... bref. Dans ses ailes. Exu avait toujours eu un humour assez particulier il fallait le dire...

« Il ne faut jamais toucher un orisha... encore moins l'insulter c'est... bon c'est rien je peux arranger ça... enfin... va falloir l'attraper avant quoi. J'suis vraiment désolée pour ça... », expliqua-t-elle à l'hispanique,« ... J'm'appelle Mana... au fait. », au cas où ça l'intéresserait mais vu la situation elle en doutait.

Elle ramassa son orisha et essaya de s'approcher de la poule en tendant la main. On se serait presque attendu à la voir dire "petit, petit, petit..."

« William... WILLIAM ! » Mais rien à faire. Son meilleur ami était tombé dans le même piège que n'importe qui aurait pu l'être. La preuve, Dakota s'était fait envouté à son tour. C'était peut-être pour cela que les Almadovar ne gueulaient pas sur tous les toits leur utilisation de la magie du sang. Il se tut, observant ce dernier faire. William était dans le faux le plus total. Mais comment le lui en vouloir ? A cause des sorciers de bas étages, des incultes et des trou-du-culs, bon nombres de magies étaient classés comme dangereuses puisqu'elles avaient été utilisé à un moment donné à mauvais escient. Le Vodoo, c'était comme le Chamanisme, c'était des magies ethniques. Des magies si bien ancrés dans une région du monde qu'elle n'est manipulable que par ces habitants. Et si Mana semblait être capable de manipuler les esprits et autres artefacts du Vodoo, c'était qu'elle descendait vraisemblablement de la traite des noirs, il y a quelques siècles maintenant. Dakota semblait comme perdu dans ses pensées, ne disant rien, n'intervenant pas. Il n'en avait tout simplement pas la force. L'envoutement avait été puissant. Notons également la fragilité de l'esprit de Dakota à cause de son deuil récent, et vous en conviendrez sa faiblesse.

« Beurk qu’est-ce que c’est moche ! » « MAIS T'ES CON OU TU LE FAIS... » Dakota leva le regard vers William et la métisse pour voir son meilleur ami entrain de se faire mordre par l'Orisha. L'hispanique se redressa quelques instants, avant de se rasseoir, explosant littéralement de rire. Ses dernières forces seraient pour se rire qu'il ne put contrôler. C'était à se demander jusqu'où on aurait pu l'entendre. Dix contre un que tout Los Angeles était désormais réveillé. « Il ne faut jamais toucher un orisha... encore moins l'insulter c'est... bon c'est rien je peux arranger ça... enfin... va falloir l'attraper avant quoi. J'suis vraiment désolée pour ça... » Dakota s'essuya les yeux, regardant son meilleur ami en poule. « Oui... Je vois ça. » Et il repartit de plus belle. La situation était comique. Malgré tout, c'était tout de même bien fait pour William. Depuis quand on volait un artefact des mains d'une obeah. Une erreur de débutant qu'il venait de payer, comme dirait son père. Dakota se redressa doucement, sortant sa baguette qu'il pointa sur lui même. « Revigorum ! » Une intense sensation de chaleur se répandit en lui, lui permettant de récupérer un peu plus vite sans avoir à rester assis comme une larve se préparant à réaliser son cocon. « Mana... Mana Mayfair ? » Il eut un sourire. « Enchanté, Mana. Moi, c'est Dakota Almadovar, le petit fils de la Mama. » Sûrement qu'elle verrait qui c'est.

Mana se pencha en avant, tendant ses bras tout en essayant de l'attraper. Dakota regarda la scène en blaguant. « Ne le stress pas trop, il va nous faire un oeuf. » Il rigola. « Putain, quand je vais raconter ça à mon père et à sa mère, je suis sûr que Willara va le faire chier avec pendant les cinquante prochaines années. »

« Mana... Mana Mayfair ? »
« Oui, c'est ça... »

Elle l'interrogeait du regard, quittant un instant la poule-william des yeux. Inutile de dire qu'elle se demandait comment il pouvait bien le savoir. Dans le sud des états-unis, et à Salem, son nom de famille donnait le ton dès le départ, mais son prénom pas particulièrement...

« Enchanté, Mana. Moi, c'est Dakota Almadovar, le petit fils de la Mama. »
« Ohw, ceci explique cela. », commenta-t-elle avec un sourire.

Elle avait vu quelque fois la Mama, une amie de sa grand mère à elle. Elle se rappelait qu'elle lui donnait toujours des pulparindos et des enchiladas quand elle venait rendre visite à Awa dans leur maison au toit de taule à la Nouvelle-Orléans. Elle croyait encore sentir le piquant du tamarin et du piment sur sa langue. Un petit sourire vint planer sur ses lèvres mais ce n'était pas le moment de rêvasser. La poule courait toujours!

« Ne le stress pas trop, il va nous faire un oeuf. Putain, quand je vais raconter ça à mon père et à sa mère, je suis sûr que Willara va le faire chier avec pendant les cinquante prochaines années. »
« Ne parles pas de malheur, si il pond un oeuf je saurais plus quoi faire pour lui. », se moqua-t-elle en suivant la poule sans courir pour ne pas l'effrayer, « Petit petit petit... mais reviens! »

Malheureusement, elle ne savait pas trop si c'était dû au cerveau de gallinacée ou simplement au cerveau d'origine mais elle ne se sentait guère aidée pour le coup. Elle continuait de suivre la poule, culpabilisant un peu à l'idée de lui jeter un sort pour faciliter les choses. Le problème c'était qu'elle se demandait jusqu'où il allait la balader comme ça.

« Tu devrais venir si tu te sens de mettre un pied devant l'autre. Je sais pas jusqu'où il va aller comme ça... HEY! »

Elle se mit à courir derrière la poule.

La scène avait tout de même quelque chose de particulièrement comique, cela va sans dire. Un regard amusé lorsqu'il vit Mana s'élançait à la poursuite de son meilleur ami – qui soit dit en passant, n'était pas un Coq, mais une poule – il sortit sa baguette. Se lançant à la poursuite de l'animal à travers les gradins, il ne pouvait s'empêcher de conserver un sourire moqueur à l'égard de William qui avait agit comme n'importe quel newbie dans un monde où l'on ne cesse de vous rabâcher depuis que vous avez atteint l'âge de raison – soit sept ans – qu'il faut éviter à tout prix de ne pas toucher ce que l'on ne connaît pas, et d'y réfléchir à deux fois avant de prendre un livre avec des écritures bizarres, ou encore un artefact qu'on n'a jamais vu de part le passé. La magie africaine, bien qu'elle ne soit qu'une des multitudes de magies originaires de ce pays, avait quelque chose de parfois violent et macabre. Par chance, l'orisha de Mana ne l'avait que transformer en poule leur évitant d'avoir à conjurer un sort, ne serait que plus funeste. Ainsi, même dans la connerie, William montrait qu'il avait tout de même un petit côté Felix Félicis qui lui permettait de pouvoir toujours se sortir des situations les plus coquasses. Enfin... Ses amis, pour le coup.

« Mana, atta. » Finit-il par dire, à bout de souffles. Forcément, si on ne laisse pas l'enchantement de revigoration faire son effet... Il pointa sa baguette vers William, et il incanta – chose des plus étonnantes puisqu'habituellement, il n'incantait pas / plus depuis qu'il avait apprit l'informulé au cours de sa sixième année à Salem – un sortilège d'attraction. « Accio Poule ! » Le contours de William devint d'un rouge incandescent, puis, il se mit à léviter afin de venir à eux assez rapidement. L'hispanique l'attrapa comme un lanceur au baseball lorsque le tir lui revint dessus, avant de le serrer contre lui, pour le mettre en confiance. Il leva la tête, l'air amusé, toujours son sourire aux lèvres, regardant Mana. « Bon, Mana, redonne lui sa forme parce qu'il va nous en vouloir toute sa vie après. »

Mana regarda Dakota faire ce qu'elle n'avait pas osé, au risque de s'attirait les foudres de la petite poule rousse pire encore que ce n'était déjà le cas. Le monde de la magie avait ses avantages mais en bonne petit obeah, Mana gardait toujours à l'esprit qu'on ne pouvait pas tout se permettre.

« Bon, Mana, redonne lui sa forme parce qu'il va nous en vouloir toute sa vie après. », suggéra le latino en maintenant bien le volatile récalcitrant entre ses bras.

Pas de risque qu'il ne bouge de là en tout cas.

« Ce n'est pas si simple que ça. Tu vois ça - t'inquiète tu peux le regarder il se passera rien - », assura-t-elle en mettant le petit masque de palétuvier rouge à hauteur du visage de Dakota Almadovar, juste au dessus de la poule.

Elle n'avait pas qu'un seul orisha au cou mais curieusement jusque là seul le masque d'Exú, magnifique petit ouvrage sculpté dans le bois d'un arbre de la mangrove c'était fait remarqué. On pouvait malgré tout voir un deuxième lacet de cuir noir disparaître sous son t-shirt, gardant pour lui tout ses secrets. Et là, contre son coeur, bien caché de tous, l'effigie de Yemanjá. Petit icône d'ébène peinte en blanche. Son visage rond et rieur l'aurait rendu bien plus sympathique qu'Exú si Mana ne l'avait pas si bien cachée.

Sous les yeux de Dakota, l'orisha se balançait de gauche à droite comme un pendule exotique alourdi par le tribu de sang dont il s'était gorgé. Une morsure ce n'était presque rien et pourtant, on voyait sans mal que le petit masque en était presque rempli jusqu'en haut.

« ...Exú aime le sang. Il ne va pas rendre ce qu'il a pris juste parce que je le lui demande, d'autant qu'à ses yeux ce qui est arrivé à ton ami n'est qu'un juste retour des choses. Il ne faut jamais leur manquer de respect. », expliqua-t-elle encore une fois.

Elle reposa l'orisha sur son coeur, l'air de réfléchir. Le petit masque était fendu d'un curieux sourire qui n'avait rien de rassurant et, à travers ses yeux ouverts, on voyait le sang de William bringuebalé à chaque battement du coeur de Mana. Il en avait mine de rien perdu une petite quantité.

« ...le mieux à faire ce serait d'attendre qu'il ait digéré... », proposait-elle après cinq minutes d'un voix qui laisser plus deviner qu'elle réfléchissait à voix haute...« ...ou alors... mh... », ses yeux glissaient successivement de la petit poule, à un point invisible un peu plus loin plusieurs fois de suite, comme si elle avait hésité...« ... suis moi! »

Elle lui fit un petit signe de tête et se mit à courir en direction des serres de botanique, au nord, complètement à l'opposé du terrain de Quidditch. Dans la grande cour d'honneur, les élèves regardèrent l'étrange duo à la poule passer, en se demandant ce qui leur prenait de courir comme ça. Mais personne ne vint se mettre en travers de leur chemin. Une chance d'ailleurs sinon la petite poule rousse n'aurait plus eu qu'à attendre sept jours qu'Exú ait fait son affaire de son sang. Mana poussa la porte en bois de la petite remise qui se trouvait à côté de l'atelier des magnanarelles et de l'infirmerie. Elle connaissait parce qu'en guise de premier cours, le magistère Morpheus les avait emmenés à ce qu'il leur avait présenté comme... la basse-cour. En fait de basse-cour cela ressemblait plutôt à une grange. Tout y était, les bottes de foin et de paille dont on se demandait bien d'où il pouvait sortir, quelques outils agricoles mais aussi ... des poules.

Un lapin aux longues oreilles traversa d'un bond souple devant Dakota. Mana lui fit signe encore une fois et se dirigea vers le fond, là où on laissait les poules nicher. Elles n'étaient même pas enfermées.

« Ca va en fait, je craignais qu'on ne le confonde avec les autres poules mais vu la couleur des autres ça devrait aller... », la plupart des poules qui les regardaient étant des sussex herminées, des red cap ou des leghorns, leur poule rousse à eux ne risquaient pas en effet de se perdre. Et puis elle était un peu plus petite que les autres en plus « t'as qu'à le posé dans la paille, normalement il comprend ce qu'on dit, il devrait pas s'enfuir. Enfin... j'espère. », elle avait l'air de chercher quelque chose dans la grangée, « Bon! Faut que tu m'aides à choper celui là. », fit-elle en désignant un gros coq doré et noir qui les regardait d'un mauvais oeil.

Les poules à Ealdwic avaient comme un don pour esquiver les sortilèges, c'était bien connu. Sans doute la pratique...

Gardant ce petit sourire aux lèvres à l'égard de William transformé en Poule, l'hispanique suivait Mana sans rien dire, sachant très bien que, de toute façon, ici, la personne la mieux informée la dessus, ce n'était bien entendu qu'elle. Le vodoo fait partit de ces magies qui font couler beaucoup d'encres mais dont on ne sait rien dessus. Du moins avec précision. Dakota savait quelques trucs, mais c'était uniquement dû au faites qu'il l'avait étudié cette magie le temps d'un cours ou deux à l'université d'Abygail lorsqu'un Obeah de Lousianne avait accepté une invitation du professeur d'Anthropologie magique. De ce fait, Saul avait jugé bon de les forcer à venir. Au final, ce fut un cours relativement intéressant auquel Dakota ne regrettait pas d'être venu. C'était d'ailleurs avec un petit sourire qu'il avait acquis ces connaissances en ce demandant réellement si un jour, toutes les magies avaient été sœurs. Il avait toujours entendu dire que la magie était devenue ainsi, se divisant au fur et à mesure que les croyances divergèrent. Mais à tel point... Une question particulièrement intéressante dont il finirait par chercher réponse.

Elle lui montra un gros coq doré. Dakota observa William dans ses bras, puis à nouveau le coq. Ce dernier était insensible à tout enchantement car visiblement, les élèves s'étaient suffisamment amusés sur lui pour leur faire développer certaines aptitudes. Sortant sa baguette après avoir acquiescé aux paroles de Mana, l'hispanique s'approcha d'une cage vide où il y rentra William, avant de la verrouiller magiquement afin d'être tranquille. Il s'approcha, s'éloignant quelque peu de Mana d'un mètre ou deux, balayant de son regard les alentours. Au final, il finit par trouver ce qu'il voulait. Une pierre suffisamment grosse et compact pour ce qu'il voulait faire. Levant sa baguette vers le haut et sa droite, il fouetta l'air avec cette dernière jusqu'à la pointait sur la pierre. D'un coup, ce fut comme dans un film accéléré. La pierre se transforma rapidement en un chien de ferme particulièrement robuste sur ses pattes, le regard plus vrai que nature, venant réclamer une caresse de son maître. Dakota eut un sourire. « Allez, attrape-moi ce coq, s'il te plaît. »

Le chien aboya gaiement avant de se retourner et de se lancer à la poursuite. C'était une de ces métamorphoses complètement réussites. Dakota adorait ça. C'était quelque chose qui, pourtant, s'annonçait très mal. Mais Ana-Lucia et Saul avaient arrangé le truc en lui faisant bosser un maximum cette matière chaque été pour, au final, en faire un excellent élève dans cette discipline. Le chien mit quelques minutes avant de l'attraper par le cou, sans pour autant lui donner de coup de grâce. Il revint vers eux, le posant au pieds de Mana avant d'aboyer joyeusement. Dakota vint lui caresser la tête puis, la métamorphose se dissipa, laissa une pierre, et un coq assommé.

Mana observa la métamorphose du caillou d'un oeil appréciateur. Étant étudiante en métamorphose et passionnée, elle ne pouvait que juger de la beauté du geste. Mais l'heure n'était guère au compliment. Elle tapota la tête du chien juste avant qu'il ne redevienne un pauvre caillou et se saisit du beau coq noir et or. La bête était robuste et quand elle reviendrait à elle - ce qu'elle ne manquerait pas de faire sous peu - il ne faudrait pas se trouver face à ses ergots. La métisse coinça tant bien que mal le coq entre ses genoux. Elle n'aimait pas trop faire ça mais enfin, elle avait grandi là dedans, ça ne la choquait en rien.

Un regard à l'hispanique, comme pour voir à quel moment il prendrait ses jambes à son cou, et Mana exécuta un curieux sortilège de métamorphose. Sa baguette tourna quatre fois autour de son index et alors l'artefact magique se changea en un long poignard sacrificiel au manche d'os. La lame semblait usée, et on n'aurait pu douter qu'elle puisse couper quoique ce soit. Mana ce mit à murmurer quelques mots en anglais mais bien trop marmonner pour que ce soit compréhensible.
Mana posa le plat de la lame sur la tête du coq. Il y eut une étrange vibration dans l'air qui s'était soudain alourdi, et sous la main ferme de Mana, le coq prit l'apparence d'un beau bouc noir. L'animal semblait tout juste sortir de son hébétude quand la lame lui passa sous la gorge d'un geste sûr et vif. Un flot de sang noir gicla sur les mains de Mana, douchant son petit orisha de palétuvier rouge au passage. Exú ouvrit une bouche démesurément grande, les yeux érubescents. Bientôt la marre de sang ne fut plus qu'un souvenir et la petite poule rousse, qui avait grandi à vu d'oeil, devait se sentir bien mal installée dans la petite cage qui avait cédé sous le poids et la taille de son occupant...

Le Vodoo avait ce petit côté barbare que l'on retrouvait dans la magie du sang, et dans la magie ancestrale que quelques Chamans étaient capable de manipuler au sein de sa famille. Dakota observait Mana faire son rituel avec un vif intérêt qu'il ne cherchait même pas à cacher. Cependant, il ne pouvait être que bon spectateur face à tel rituel. Le tiki pouvait, lui même et sans tout le reste, vous laisser bouche-bée. L'hispanique observait, épiait presque chaque mouvement de la jeune afro-américaine comme si il comptait apprendre à manipuler le Vodoo, chose totalement impossible. Il avait depuis longtemps compris pourquoi les magies qui sortaient du cadre scolaire et de la norme l'intéressait autant : Elles dégageaient ce petit truc interdit, ou mal vu qui le séduisait tout aussi bien que la magie noire pouvait le faire sur les gens faibles. Non, Dakota était loin d'être faible. Du moins, pas dans le sens du sorcier lambda. Disons qu'il aimait le spectacle. Et ce genre de magie, généralement, vous en donnait jusqu'à plus soif.

« Putain mais t’en mis du temps ! » Dakota tourna le regard, alors qu'il venait de croiser les bras vers son meilleur ami qui sortait de la cage avec difficulté. L'hispanique ne pouvait s'empêcher de se moquer de lui, en rigolant ouvertement de la situation dans laquelle William s'était mise. En même temps, hein... « Enfin j’veux dire… Merciiiiiiiii » Mais... Dakota leva les yeux au ciel. « Eh mec t’aurai pas vu mes fringues ? D’habitude quand j’me désape je sais où j’les laisse. » L'hispanique l'observa avec un petit regard moqueur, le dévisageant de haut en bas. « Et bah. L'Écosse t'a rendu encore plus blanc que ce que tu l'étais déjà. » L'hispanique ressortit sa baguette magique, la pointant sur William pour lui faire apparaître des vêtements tout simplement quelconque.

Puis, tout à coup, un bruit un peu plus étrange que ce que l'on pouvait entendre dans cette partie de l'université se fit entendre. Aussitôt, Dakota se mit à regarder dans la direction du bruit, et il vit un petit poussin tout mignon qui... Prenait visiblement William pour sa mère. Lui, il savait pas dans quel merdier il venait de se mettre. « Il te ressemble presque... Remarque, il a un peu plus de couleur. » Un sourire amusé, il regarda Mana dans la foulé, reprenant un sérieux typiquement Almadovar. « Mana, je pense que je viendrais te voir plus tard pour ce dont tu es capable de faire. Je risque d'avoir besoin de tes services. » Il lui fit un sourire chaleureux, puis il regarda William, et il lui dit : « Bon, on va le boire ce verre ? »

RP TERMINE.
Du moins, pour ma part.

Mana, le t-shirt imbibé de sang bien noir, détourna le regard. Elle n'était pas prude mais bon, ce n'était pas trop son genre de reluquer des mecs qu'elle connaissait à peine, et puis avec l'incident de tout à l'heure elle avait déjà assez brillé dans le domaine de la morte faim avec Dakota tout à l'heure. Elle ne put malgré tout contenir un petit rire en entendant la remarque sur la couleur de peau de William. Un coup de baguette et voilà qu'il était à nouveau "visible".

Comme William descendait de la cage à poule qu'il avait fracassée en reprenant son apparence normale, un petit poussin tout mignon se mit à piailler, prenant sûrement cette grande gigue pour... sa mère. La situation était quand même cocasse.

« Il te ressemble presque... Remarque, il a un peu plus de couleur. »
« N'importe quoi, t'es con. », commenta-t-elle, morte de rire.
« Mana, je pense que je viendrais te voir plus tard pour ce dont tu es capable de faire. Je risque d'avoir besoin de tes services. »

Mana leva un sourcil, intriguée puis finalement répondit.

« Euh ok. Ben je suis dans la cambuse numéro 3 si tu me cherches. Juste après un type super désagréable et une fille space mais sympa. » , fit-elle en réajustant son sac sur son épaule, signe qu'elle allait partir,« Ravie d'avoir fait votre connaissance à tous les deux. »

Elle fit un petit signe de la main, puis sortit, le t-shirt maculé de rouge. Normal quoi.