[list]Bien, bien. Son tas de tracts était presque épuisé, il ne lui restait plus qu'à prendre la poudre d'escampette et zoup ni vue, ni connue, elle pourrait s'en retourner frapper ailleurs. Peut être un affichage sauvage sur les différents tableaux de l'université... ou à la cour des miracles, elle n'avait pas encore arrêté son choix sur la question. Avec un air satisfait, elle regardait les autres élèves s'évertuer à découvrir la personne à l'origine de cette singulière distribution alors qu'elle se trouvait tout juste parmi eux. C'est fou ce qu'on peut faire avec un simple sort de confusion et de l'encre hypnotique quand même, surtout quand on plaquait un charme d'oubli sur le parchemin... avec un sourire à elle même, elle se demandait si elle aussi oublierait qui lui avait donner tout ce tas de feuilles si elle se mettait à en lire un. Un plan parfait quoi... 'fin presque parfait.

«Ne jamais sous-estimer les pouvoirs d'un Brownie... Bien joué, Ama...», ou comme on dit, ne jamais vendre la peau du dragon avant de l'avoir désosser... Quelle tuile, elle n'avait pas pensée aux feys. A sa décharge il fallait bien reconnaitre que ces derniers étaient tout simplement suffisamment rares pour ne pas être pris en considération dans un plan pareil. «On dit que l'amour est le pouvoir suprême, mais c'est faux, c'est Noisette, le pouvoir suprême ! Pars devant, je prends nos affaires et je te rejoins...» Autrement dit il était tout simplement temps pour elle de tout laisser en plan et de sortir de là en vitesse, l'heure n'étant plus à l'admiration forcée. Quelle guigne ! Pourquoi avait-il fallut qu'elle tombe sur le seul fey domestique de Londres ? La minuscule créature s'évertuait à indiquer sa direction, mais il était difficile de savoir si elle l'avait dors et déjà identifier, ou si elle se guidait à l'odorat. Avec un tant soit peu de chance... Tranquillement elle leur tourna le dos l'air de rien, coinçant le restant des tracts sous son bras avant de déambuler à travers les rayonnages pour imprégner la salle de son odeur et brouiller les pistes. Elle n'allait quand même pas faciliter la tâche au fey et à son maître qu'elle n'apercevait d'ailleurs plus contrairement à la sortie. Avec de discrets coups d’œil alentour, elle modifia soudainement son itinéraire, se dirigeant d'un pas rapide droit vers la sortie, quand...

Tiens c'est drôle, le monde semblait avoir pris une nouvelle dimension. Au nom de Merlin qui diable s'était amusé à lui escamoter la porte sous son nez pour la remplacer par un plafond ? Et pourquoi ses oreilles résonnaient comme ça, c'était infernal ! En tâtonnant elle se rendit tout de suite compte qu'elle se tenait dos au mur si je puis dire, drôle de mur d'ailleurs avec des tables accrochées dessus et des gens et un tas de feuille de... depuis quand on accrochait des tables aux murs et des gens avec ? Comment avait-elle atterrit par terre ?«Oh ma Dahoud !» Hé m...flute ! «Han, mais je déteste quand tu fais ça, tu sais...»

Gaëlle profita d'avoir reprit ses esprits et de leur dispute pour se relever avec toute la dignité qui lui était possible d'avoir au vu des circonstances. Le lutin et son acolyte allaient finir par attirer l'attention à défaut des ennuis. Elle allait lever la main prête à s'excuser pour tourner les talons aussi vite que possible avant de rester bêtement bloquée la main en l'air, interdite, face à cette révérence lutinière. Certes, elle n'avait jusqu'alors pas croisée beaucoup de feys, mais de ça elle était certaine, celui là avait l'air de disjoncter complètement. Ses yeux allaient en s'écarquillant de plus en plus en voyant tout le manège que la petite créature faisait. Euh wow... Qu'est-ce qu'elle était censée faire ? Un coup d’œil sur le sorcier lui apprit qu'il semblait aussi dépassé qu'elle. Chouette, ils allaient bientôt pouvoir fonder un club ! Se rendant compte qu'elle était légèrement ridicule avec la main ainsi fixée en l'air, elle la ramena prestement contre son cœur avec un nouveau regard par en dessous pour Fedorus avant de s'agenouiller devant le drôle de lutin. Elle ne savait pas trop si c'était la chose à faire, agissant sans trop réfléchir, puis délicatement tendit une main un peu hésitante au lutin pour recevoir le petit bouquet de fleurs. «Oh ma Dahoud...» Oui... certes... «Heu... Alors là... Heu... Je l'avais jamais vu comme ça... Tu es une noisette vivante ?... Héhé... Heu, désolé... Je suis désolé, voilà... C'est mon lutin, je l'avais déjà vu faire les yeux doux à une inconnue pour un pain au chocolat et même feindre une sorte d'angine à pois verts pour un supplément noisette sur mon sundae, mais là, il a mis le paquet !» Ce à quoi elle répondit par un petit sourire perdu, pas plus que lui elle ne comprenait la violente réaction du lutin que lui. Elle savait que certains feys, en particulier les sidhes, avaient une présence telle qu'ils pouvaient subjuguer les humains, mais elle n'avait jamais entendue parler de l'inverse. D'un mouvement de baguette elle réunit tout les tracts étalés autour d'eux en un petit tas, avant de tracer en l'air quelque chose comme :«Euh, ça va, y à pas de mal je t'assure, pas la peine de t'excuser. Faut... euh... vraiment que... Mh, désolée, il faut que... » Pas facile d'écrire quelque chose d'intelligible quand vous jetez des regards nerveux en direction de la sortie.

Gaëlle sursauta en entendant son prénom sortir de la bouche de Fedo. Ben oui, elle, qui d'autre sinon ? La jeune femme se flagella intérieurement pour s'être laisser prendre aussi facilement. Elle ne pensait pas vraiment avoir grand chose à craindre de Fedorus, mais si ça avait été des aurors ? Ou pire des mangemorts ? Elle était réellement furieuse contre elle de s'être montrée si imprudente. Elle lança un regard désolé au brownie, s'excusant par avance de ce qu'elle allait faire subir à son maitre mais elle n'avait pas le choix en la matière. Froidement elle laissa sa baguette glisser de sa manche, prête à lui effacer la mémoire. «Gaëlle Llelwellyn, ancienne batteuse chez les Poufsouffles, récemment recrutée chez les Dragons de Shalott, titrée dans Tout le Quidditch 98 édition de mai comme "Le Grand Méchant Loup" en raison des carnages qu'elle peut faire sur un balai, et certainement aussi en rapport avec sa maison.»

Gaëlle escamota sa baguette de mauvaise grâce, mais prise en sandwich, elle n'avait pas vraiment d'autres choix, elle ne pouvait pas atteindre les deux d'un seul sort. Si seulement les deux pouvaient se rapprocher l'un de l'autre...«Amarante Bananasplit, enchantée.» Elle aurait aimer pouvoir dire la même chose et peut être aurait-ce été le cas en d'autres circonstances. «Gaëlle, on voudrait t'aider... Vraiment... Tu accepterais de nous suivre chez nous pour discuter plus tranquillement ?.» Regard dubitatif de la part de Gaëlle. Eux deux, l'aider ? Elle était sceptique sur le coup, les deux Bananasplit n'avaient pas vraiment la réputation d'être totalement... mh fiable ? En revanche ce que fit Amarante juste ensuite la scotcha littéralement, elle aurait pu compter sur les doigts de sa main le nombre de personnes qui l'avaient pris de court de cette manière. La petite rouquine scruta Amarante un long moment comme si elle cherchait à prendre ou non une décision. Ce qu'il y à de bien avec la langue des signes c'est qu'on ne peut pas mentir, le seul problème étant qu'il y avait plus d'une vérité. Finalement d'un geste vif elle attrapa sa baguette au vol et deux accio plus tard se retrouvait en possession des baguettes de deux cousins qu'elle poussa sans ménagement devant elle vers la sortie. Trop de monde dans cette bibliothèque et trop de regard dans leurs directions déjà.



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